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 Le Jugement de la Duchesse

Audrey Bayard

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Audrey Bayard
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MessageSujet: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeJeu 04 Juil 2019, 22:21

Date : 05/06/2204 RP Tout public
Audrey Bayard ♦️ Arcadia McKnight
Le Jugement de la Duchesse




Citadelle : les préparatifs continuent pour le retour de la station dans la nébuleuse du serpent. Nous rappelons qu'il aura lieu à la fin du mois. Les résidents et les travailleurs ne seront pas impacté par ce déplacement. Les IMC (Ingénieurs en charge de la Mobilité de la Citadelle) affirment que les délais seront tenus, grâce notamment à l'apport important de l'UCIP, mais aussi des industries conciliennes.

Audrey plaça dans sa bibliothèque le livre qui était au sommet de la pile qu'elle avait en main, entre deux ouvrages, respectivement le dernier tome d'une série qu'elle avait particulièrement apprécié et la première partie d'une autre saga que la française risquait de ne jamais chercher à compléter. Elle pourrait d'ailleurs retirer ce volume de ses étagères, cela ferait de la place pour les petits nouveaux. Après tout, il était peu probable qu'elle se replonge un jour dedans ou qu'elle le recommande à quelqu'un...

Système terminus et frontière : les raids semblent s'intensifier, de plus en plus de colonie étant victimes d'attaque ou cessant d'émettre. La Hiérarchie et l'Alliance ont cependant tenus à rassurer nos chers concitoyens quant à la faible probabilité d'une attaque de grande envergure sur les points d'importance et les colonies plus importantes. Ils ajoutent qu'ils mettent évidemment tout en œuvre pour arrêter ces pirates.

Cela faisait plusieurs mois que la châtain n'avait pas mis un peu d'ordre dans ses bouquins. Elle n'en avait pas vraiment eu le temps, mais à présent... et bien disons qu'au moins elle pouvait rattraper tout ce qu'elle avait en retard. La terrienne rangea un autre volume, plus haut dans ses rayonnages, avant de regarder le nouveau sommet de sa pile. La Rose flamboyante, troisième et dernier tome d'une série. Une excellente conclusion de l'avis de la lectrice. Assez inattendue, mais extrêmement plaisante. Le seul bémol étant qu'elle fermait toute possibilité de suite.

Espace frontalier : une nouvelle expédition se prépare. Rappelons qu'aucun système pouvant accueillir une colonie ne semble avoir été trouvé pour le moment, en dehors du système convoitise. Nombre de gens souhaiterait que l'argent soit d'avantage investi dans la protection des colonies que la recherche de nouvelles. L'expédition menée par l'UCIP au mois de mai ne semble d'ailleurs pas prompt à calmer les ar...
- Mute.

Bayard coupa le son des informations de ce simple mot. Elle les écoutait distraitement depuis qu'elle avait commencé son rangement, mais elle ne s'attendait pas à entendre parler de sa dernière opération. Et elle ne tenait pas à en entendre parler. L'humaine venait de passer trois jours enfermée chez elle à ressasser les récents événements, et elle avait enfin réussi à se décider à faire quelque chose de productif. Ce n'était pas le moment de retomber. Peut-être s'enfouissait-elle la tête dans le sable, mais dans l'immédiat, elle ne voulait plus y penser.

La jeune femme essaya de se reconcentrer sur sa pile de livre. La Rose flamboyante. Acheté au SIELC de cette année. C'est là bas qu'Audrey avait rencontré Arcadia, il y avait déjà un an de cela. Ce que le temps pouvait filer. Et d'un autre côté, la militaire avait l'impression que cela faisait au moins une décennie qu'elle connaissait la toubib. Elles étaient très rapidement devenues les meilleures amies, presque comme des sœurs. Et pourtant, lorsque que la plus âgée des deux avait disparu pendant plus de trois mois, l'autre n'avait rien remarqué. Ou plutôt, elle n'avait rien entrepris.

Bien sûr, l'enlèvement avait été savamment orchestré, précisément pour qu'il ne paraisse pas comme tel. Mais la française s'en voulait néanmoins. Elle avait beaucoup trop facilement accepté l'idée que la docteur était partie pour une mission spéciale ultra confidentielle du jour au lendemain sans donner aucune nouvelle. Et sans la perspicacité du colonel Fender, qui sait si Arcadia ne serait pas encore là bas. Voire pire...

La terrienne avait pris la décision d'entretenir un contact plus régulier avec la médecin. Une façon de s'assurer que ça ne se reproduirait plus. Et aussi d'essayer de se racheter. Et pourtant, depuis son retour de l'espace frontalier, elle n'avait à aucun moment tenté de joindre la martienne. La châtain avait été certes quelque peu "occupée" toute la fin du mois de mai, mais à présent, elle n'avait plus vraiment d'excuse.

La gendarme ne tenait pas spécialement à se retrouver confrontée à sa meilleure amie pour lui annoncer qu'elle avait été radiée et lui en annoncer la raison mais... elle devrait bien le faire un jour. Elle ne tenait pas à s'enfermer dans le déni ou le mensonge, et la blonde finirait par l'apprendre tôt ou tard de toute façon. L'inconvénient de travailler au même endroit. Alors autant que cela vienne directement de la concernée. D'autant que cela ferait peut-être aussi du bien à la jeune femme de se confier. Qui sait...

Bayard décida donc d'envoyer un message à son amie.

- Hello Arca. Comment ca va ? Ca te dirait qu'on se voit cet aprem ?

La réponse ne prit guère de temps à arriver. Cela réjouit la française, bien qu'elle n'aurait su dire exactement pourquoi.

- Salut Audrey ! Je vais très bien et toi ? J'ai tout mon temps alors… Une idée de l'endroit et de l'heure ?
- Au presidium devant les ambassades ? Début d'aprem. Disons, 14-14h30, après le déjeuner si ça te convient.
- T'as pas plus coincé du cul que les ambassades ? :p Très bien on se retrouve là bas ! A tout à l'heure.


*****


13h57. La terrienne était en avance. Elle attendrait probablement un peu, mais ce n'était pas bien grave. Il faisait beau (c'était toujours le cas sur la station), le quartier était agréable et au moins, elle n'était pas enfermée chez elle à se morfondre. L'humaine était un peu anxieuse à l'idée de retrouver son amie. Il était toujours délicat d'annoncer à ses proches qu'on était dans la merde, mais encore plus de leur expliquer qu'on s'y était foutu nous même en y sautant à pieds joints.

Néanmoins, Audrey ne comptait pas fuir. Elle avait d'ailleurs fait en sorte de provoquer une question d'Arcadia. Elle n'arborait pas son habituel queue de cheval, et bien que tout à fait présentable, sa tenue était bien moins ajustée à l'accoutumée. Osons dire débraillée. En résumé, la jeune femme ne ressemblait pas vraiment à la "sainte nitouche coincée du cul" que la toubib avait l'habitude de charrier. Et elle espérait que cela suffirait à inciter la blonde à l'interroger sur les raisons de cette apparence inhabituelle...

Bayard s'installa sur l'un des bancs qui faisait face au grand bassin et fixa l'eau de ce dernier. Il n'y avait aucune vie dedans, et c'était d'ailleurs bien dommage, mais observer l'écoulement lent du liquide avait quelque chose d'apaisant. Il n'y avait plus qu'à attendre l'arrivée de son amie en réfléchissant à ce qu'elle allait lui dire...
Arcadia McKnight

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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeDim 07 Juil 2019, 17:41


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« C'est la petiote qui chiale, c'est ça ? Ça a le feu au cul mais ça sait plus l'allumer sous la flotte, hein ? Pour la labourer grandes largeurs, y a du monde au portillon, et elle se fait pas prier, mais dans sa version cul-de-jatte, elle fait moins recette on dirait ... Ils sont où les laboureurs, la bande de bouche-trous ? Faut assumer, les bitards ! Faut payer sa passe maintenant ! C'est le moment ou jamais... Les Silamphre, les Talweg, les Fifi, les Larco ! Vous attendez quoi pour la porter ? Qu'elle vous taille une pipe ?

Golgoth est goguenard. Il se tient sur la crête, si dangereuse chez lui, entre le sarcasme et la fureur. Personne ne bronche. Silamphre s’est approché pour prêter main forte. Callirhoé s’appuie sur son épaule. Ils font quelques pas ensemble vers l’amont mais la digue d’alluvions est trop étroite pour deux.
Silamphre glisse dans l’étang. Le corps de Callirhoé, déséquilibré, claque sur l’eau. Golgoth regarde la scène, glacial. Il les toise et se mouche brutalement. Ambiance. Larco aide Callirhoé à se hisser sur la berge. Les veines de son front sont proéminentes. Sans prévenir, son visage lâche et les sanglots reprennent.

- On va pas continuer comme ça, annonce Golgoth.
 »

L'aventure avait commencé à la page 700. Elle en était arrivée à la page 376. Le cerveau fatigué par cette littérature bicentenaire elle attrapa un marque page stylisé en cuivre et le cala dans la reliure, fermant l'ouvrage pour le poser sur la petite table.
Assise dans son fauteuil face à la baie vitrée offrant une vue sur la Terre, Arcadia se frotta les yeux d'une main lasse, laissant échapper un frisson au contact de la bague d'arme qui ornait son index.

Bien que le roman soit l'un des meilleurs qu'elle ait pu lire au cours de la dernière décennie, la duchesse était victime d'un ennui profond. Mortel même. On pouvait carrément le dire, elle se faisait bien chier. Près de deux mois qu'elle passait son temps à larver sans vraiment se remuer, profitant allégrement de sa nouvelle vie conjugale. Mais voilà Shura était partie pour l'Espace Frontalier et elle se retrouvait seule dans un appartement qui lui paraissait presque trop grand pour elle seule.
Il lui faudrait compter encore un mois supplémentaire avant de pouvoir reprendre le travail. Et encore travail... Le cul vissé sur une chaise à taper de la paperasse, à gérer le moindre problème et assister à des réunions interminables. D'ici qu'elle retrouve le terrain Audrey serait sûrement en couple.

D'ailleurs en parlant de couple...

Coucou mon ange, j'espère que tu vas bien. Je pense fort à toi et tu me manques déjà. J'espère que ta reprise s'est bien passée. J'en ai profité pour régler tes formalités administratives qui traînaient. Signe les et je m'occuperai de les envoyer, j'en ai tout le temps.
Si jamais tu as besoin de quoique ce soit à ton retour, n'hésite surtout pas à me le dire.
Bisous ♡ ♡ ♡


La blonde sourit d'un air candide, le cœur léger tandis que le message traçait son chemin vers sa réceptrice, n'attendant que d'être ouvert. Malgré deux mois de relation, les deux femmes avaient toujours cette tendance à se comporter comme des collégiennes. Surtout lorsqu'il s'agissait de s'envoyer des messages.

La Martienne embrassa son appartement du regard, témoin de la tempête qui avait bouleversé sa vie. Même si son logement n'avait jamais été très bien rangé, sans pour autant être bordélique... Cette fois-ci il l'était vraiment. Différentes pierres précieuses trônaient sur le meuble télé, plusieurs dessins s'entassaient ici et là, un pull traînait sur le canapé, le système de réalité virtuelle sur la table basse.
Malgré son côté nid douillet, ce dernier accusait l'arrivée d'une nouvelle occupante de par sa petite taille. Un logement plus grand ne serait pas un mal. Son esprit dériva vers une maison dans un coin tranquille de la galaxie loin des emmerdes, avec un petit jardin ombragé. Ce serait vraiment le paradis. Un nouveau message attira son attention. Audrey... En parlant du loup... Deux messages clairs et concis. Se retrouver. En début d'après midi. Sans fioritures, ni piques. C'était là une Audrey bien étrange qui venait de prendre contact. Enfin... Elle avait encore du temps à tuer.

Le Jugement de la Duchesse Line-p10
Arcadia plongea tête la première, s'enfonçant profondément dans l'eau qui épousa ses formes. Et puis plus rien. Rien que le silence. Le calme serein de l'eau. Une sensation de légèreté s'empara de ses sens alors qu'elle glissait dans le bassin, vague forme humanoïde oscillante. Ses cheveux blonds ondulaient derrière sa tête suivant la trace. Un mouvement après l'autre, mètre après mètre, en apnée, elle progressait. Sa main meurtrie retrouvant presque une seconde jeunesse dans le monde aquatique.

Franchissant les vingt cinq mètres qui la séparait de sa destination, la nageuse s'enroula sur elle même, ses pieds touchèrent le mur en dur, appuyant de toute ses forces, elle se propulsa, battant des jambes alors que son souffle venait lui manquer de manière cruelle.
La surface se fendit sous la remontée de cette petite tête blonde qui étanchait sa soif d'oxygène, terminant son bout de chemin.
D'un revers de la main elle dégagea une partie de sa chevelure, essuyant l'eau qui ruisselait devant ses yeux.
La convalescente nagea pendant près de deux heures avant de s'avouer vaincu. Les muscles de son corps la brûlait après tant d'inaction. Son corps éliminait les toxines qui s'étaient installées dans ses articulations, réveillant la musculature qu'elle avait grandement perdu depuis ses privations. Elle se sentait plus vivante que jamais.

Elle aurait aimé pouvoir rester plus longtemps, nager encore et encore jusqu'à l'épuisement complet, d'avoir une main en suffisamment bon état pour tenir la cadence. D'aller et venir inlassablement, à en cracher ses poumons. Hélas pour aujourd'hui, elle avait un rendez vous et mieux valait partir maintenant si elle ne souhaitait pas être en retard. Après une douche rapide, elle troqua son maillot de natation pour un mini-short en jean, une chemise blanche déboutonnée de manière désinvolte et une paire de bottines à talons.
Elle prit à peine le temps de sécher ses cheveux, les coiffant d'une manière désordonnée apportant la dernière touche à son look sauvage.

Le présidium, terre d'hypocrisie. C'était d'ailleurs là aussi ou elle bossait lorsqu'elle n'était pas sur le terrain.Marchant à grande foulées, elle suivait les indications menant aux ambassades. Le lieu était très calme, la plupart des personnes travaillant à cette heure-ci. Cela n'était pas plus mal, il en serait d'autant plus facile de trouver un coin sympathique ou se poser et discuter pendant des heures.
Elle n'avait pas revu son amie depuis un bon moment. Cette dernière lui avait rendu visite quelques fois à l'hôpital avant de partir en mission, un message et depuis silence radial sur le flux. L'une sûrement bien occupée par son travail. L'autre par la construction de sa vie avec sa moitié.

Les deux femmes n'avaient pas vraiment pu échanger réellement depuis le réveillon. Presque six mois. Cela lui semblait être une éternité. Il y aurait à dire. Beaucoup. Chasca, Shura, UCIP et bien plus encore.
Perdue dans ses pensées, son rythme ralentit sensiblement. Elle ne savait même pas vraiment par quel sujet commencer. Arrivant près de la fontaine, elle remarqua immédiatement Audrey. Assise sur un banc bétonné lisse, vraisemblablement absente, suivant le ruissellement de la fontaine des yeux. Elle portait les cheveux libres, sa tenue cru, son visage d'ombre, l'air perdu.
Arcadia arrive à sa hauteur et posa une main rassurante sur son épaule, lui offrant un sourire bienveillant.

« N'attends pas d'être dans cet état là pour me contacter la prochaine fois... »

(c) King (Sacrifars)


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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeDim 07 Juil 2019, 23:10
- Hé, salut Arcadia, Comment vas tu ?

La blonde fixa son amie d'un regard un peu réprobateur, qui semblait lui dire "ne fais pas semblant".

- Non ne t'inquiète pas, je vais bien. Je... j'ai juste moins de raison de bien présenter disons.
- Tout va très bien pour moi. Je profite de mon ITT pour faire ce qu'il me plaît. Et toi donc ? Tu n'étais pas dans l'Espace Frontalier pour de l'exploration ?
- Si si j'y étais. Et je ne risque plus trop d'y retourner d'ailleurs...
- Car ? demanda la docteur d'un ton qui semblait commencer à s'irriter.
- Ok... J'imagine que y a pas de bonne façon de l'annoncer de toute façon...

La française prit une grande inspiration avant de réussir à difficilement lâcher ce qu'elle avait sur le cœur et la conscience.

- Je... j'ai été radiée de l''UCIP. Pour... pour crime de guerre...
- C'est une blague hein? Tu veux juste voir ma réaction ? Dis moi que c'est juste une blague de mauvais goût ?

La toubib semblait totalement déboussolée. Mais son amie n'avait aucune réponse à lui fournir. Ou plus précisément, elle ne pouvait pas lui offrir la réponse qu'elle espérait. Elle se contenta donc de garder le silence, la tête baissée, honteuse.

- Répond moi Audrey. N'importe quoi, mais dis quelque chose !
- Ce n'est pas une blague... Je suis passé en tribunal militaire il y a 5 jours. Tu pourras vérifier dans les dossiers de l'UCIP si tu as des doutes. Avec ton grade, j'imagine que tu y auras accès.
- Oh putain de merde... Mais qu'est ce qu'il s'est passé ?

La châtain déglutit. La tête toujours baissée de peur de croiser le regard de la médecin, elle réfléchit à la réponse qu'elle allait fournir. Il n'était sans doute pas nécessaire de donner tous les détails. Un résumé rapide suffirait...

- J'ai... pêté les plombs... On était sur une planète inconnue, il y avait des laksals. On se tenait à l'écart d'eux et puis, ils ont attaqué une de nos patrouilles. J'ai tenté d'aller à leur secours. Quand je suis revenue au camp, tout le monde avait disparu. J'ai voulu les secourir et... Je les ai massacré... Tous. Sans exception. Mâles, femelles, larves... Je les ai tous abattus comme des animaux... je... si Amnatiss ne m'avait pas arrêté...

La martienne mit fin au calvaire de son amie en la prenant dans ses bras. Une façon tacite de lui dire qu'elle n'avait pas besoin de continuer son récit. La terrienne n'avait aucune idée de si l'autre comprenait, ou encore excusait ses actes, mais au moins, elle semblait discerner le fait que sa petite sœur de cœur avait besoin d'un peu de réconfort. Et pour ça, la plus jeune des deux était reconnaissante. Cette dernière serra donc à son tour la blonde dans ses bras.

Les deux restèrent assises là un moment sans mot dire, bercées par le bruit blanc de l'eau. Cela avait quelque chose d'extrêmement rassurant de savoir que certains amis serait toujours là pour soi. Et puis, après de longues minutes passées à attendre, Arcadia reprit finalement la parole.

- Viens allons ailleurs...

Audrey obéit docilement. Peu lui importait où elle se trouverait au fond. L'important était qu'elles soient ensembles. Elles firent quelques pas sans mot dire, puis, Audrey finit par briser le silence. C'était absurde, elles n'allaient pas s'enfermer toute deux dans un mutisme à cause de ses bêtises. Il suffisait de penser à autre chose et puis ça irait...

- Et toi alors, quoi de neuf ? Tu ne t'ennuies pas trop en ITT ?
- Pas vraiment. Ça fait un an que je n'ai vraiment eu le temps de me poser plus de deux semaines. Entre l'Énergie Noire et puis... mon enlèvement. Je peux profiter pleinement de mon chez moi et faire tout ce dont j'ai envie. Du moins avec ma main à moitié valide. Un peu de natation, de la lecture, des séries, le courrier en retard. Je ne sais même pas si j'aurais le temps de tout finir avant ma reprise. Mais l'important c'est que j'ai du temps pour moi, et ça me fait un bien fou.
- Tu as l'air bien plus en forme que les dernières fois qu'on s'est vu en tout cas. Ca fait plaisir à voir. Tu reprends quand du coup ?
- Première semaine de Juillet. Dans les bureaux pour l'instant. Et j'essaierai de me faire muter sur un vaisseau de la flotte d'exploration pour ... Mmh changer d'air. Quitte à être enfermée quelque part, je préfère que ce soit à voir des mondes différents que de rester bloquée sur la Citadelle.
- Je te comprends. On m'a offert de rester dans les bureaux de l'UCIP mais... je ne suis pas faite pour une vie de comptable. Cela dit, être enfermé à bord d'un vaisseau, c'est pas forcément mieux. On finit par devenir fou.

Fou au point de massacrer des population civile ? Raaah ! Il fallait qu'elle pense à autre chose. Qu'elles parlent d'autre chose. Le boulot les ramènerait forcément vers des souvenirs désagréables. Il y avait bien d'autre chose desquelles parler. Comme... le colonel Fender par exemple. Bon, niveau éloignement du boulot, on faisait mieux. Mais depuis que la française avait vu sa supérieure au chevet de sa meilleure amie, certaines questions avaient germées dans son esprit...

- Enfin, on va pas juste parler boulot hein. Y a rien d'autre à part ça ? T'as l'air radieuse. Un peu comme... une femme amoureuse... lâcha-t-elle presque innocemment.
Arcadia McKnight

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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeMer 10 Juil 2019, 00:09


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Désemparée ? Choquée ? Pour être honnête Arcadia elle même ne le savait pas. Les révélations de son amie avait secoué le vif qui l'animait. Crimes de guerre, radiation, tribunal. Chacun des mots s'était abattu avec une terrible violence. Un marteau enfonçant les clous un à un. BAM ! BAM ! BAM ! Résonnant encore et toujours à ses oreilles.
D'abord il y eut le déni. Et le déni fut. Incapable d'encaisser la réalité, c'était trop gros. Impossible. Jamais Audrey n'aurait pu commettre un tel acte. Pas la Audrey qu'elle connaissait. C'était... inconcevable.

BAM ! BAM ! BAM !

Les coups résonnèrent à nouveau lorsqu'elle affirma à nouveau ses dires. Penaude et honteuse, assumer son action lui pesait. Les clous étaient enfoncés, mais l'outil continuait son inlassable travail, martelant avec de plus en plus de rage. Et elle n'en revenait toujours pas. Comment était ce possible.

BAM ! CRAC !

Cela entamait même les fondations, fracassant tout avec rage, et tout n'aurait pu être que rage blanche mais il n'en serait pas ainsi. Céder à cette furie n'aurait pas été sage. Le marteau de folie, s'abattit encore, pour fracasser la retenue du médecin. Un énorme poing attrapa l'arme par son manche en pleine trajectoire ; une main pâle et sépulcrale, striée de sang et investie de toute la force que les médecins de ligne s'insufflaient.
Même malgré les sentiments contradictoires qui l'assaillait elle refusait de se laisser aller à la colère alors que sa cadette spirituelle traversait l'un des pires moments de sa vie. Son courroux n'était pas dirigé vers la châtain. Mais vers l'UCIP qui n'avait pas su protéger l'un des siens, face à celui qui l'avait soit disant formé, face à la galaxie.
Un coup partit vers cette silhouette qui tenait la masse. Le coup porta tel un marteau-pilon, faisant chanceler cette ombre.
L'ombre savait que cette force ne devait pas être vivante. Cette puissance exsangue aurait dû être en train de refroidir dans le mausolée d'Inveraray. Elle n'aurait même pas du se reconstruire. Et elle se tenait pourtant là, inflexible malgré ses cicatrices. Grossissante de plus en plus jusqu'à l'écraser.

La noble la prit alors dans ses bras, pour la réconforter, la consoler, lui apporter son soutien ? Le tout à la fois ? Elle n'en savait toujours pas plus. Mais elle le faisait car c'était important. Son esprit se réorganisait avec difficulté, il était difficile de se faire une idée précise sans tout les détails.
De quoi le pourquoi et comment ? En outre devait-elle chercher pour en rajouter ? Pour s'outrager ? Cela aurait pu crever les vieux sans qu'elle ne s'en aperçoive. Ni ne le perçoive.
Elles restèrent un long moment dans le silence, l'une contre l'autre. Écoutant les maux de l'eau, sans piper mot. Le temps s'écoula, affluant goutte après goutte, remplissant l'espace.

Après un long moment, Arcadia se leva, préférant un autre endroit, plus calme et à l'abri des regards plutôt qu'en plein d'une place face aux ambassades. Elles partirent toutes les deux pour un café non loin d'ici que la toubib affectionnait beaucoup. Plusieurs alcôves bien qu'ouvertes offraient un semblant d'intimité, de plus il comptait peu de tables.
La conversation avec sa meilleure amie avait un goût étrange. Sûr que cette dernière souhaitait avant tout penser à autre chose. Mais dans cet échange actuel il y avait un faux accord. Un bruit discordant. La Martienne fit tout son possible pour l'oublier jusqu'à LA question.

« Enfin, on va pas juste parler boulot hein. Y a rien d'autre à part ça ? T'as l'air radieuse. Un peu comme... une femme amoureuse. »

La bête était lâchée. Ou plutôt le mot. PAF ! Coup de tampon sur la case couple. Officiellement agrée par les institutions. Même si elle ne disait rien, elle était fichée membre. Dans un geste réflexe de protection Arcadia porta une main à sa gorge, son index se fichant dans l'anneau en argent qui maintenait son tour de cou en place. Un cadeau de Shura peu avant son départ, un symbole qui la liait à elle. La blonde ne l'ôtait que pour se doucher et dormir, chérissant ce présent de tout son cœur.
Dès que son esprit vagabondait, qu'elle réfléchissait, lisait, ou paressait, son doigt venait immanquablement trouver le chemin de la bague, son phare, l’œil du cyclone. S'y faufilant et le triturant pendant de longues minutes.
C'était la première fois que sa main entière se refermait autour du pendentif. Peur, crainte, méfiance, angoisse. Arcadia s'étalait peu sur sa vie privée. Peu pouvaient se vanter d'être déjà venu chez elle. Même Audrey qui était sa meilleure amie n'avait jamais eu ce privilège. Un comportement égoïste et elle le savait très bien.
Malgré une façade très sociable et extravertie, la quadragénaire se repliait très rapidement sur elle même lorsque les question touchaient sa vie intime. Pure déformation professionnelle, elle écoutait plus qu'elle ne parlait.

Mais là il s'agissait d'Audrey pas d'un patient. Sa meilleure amie et sœur d'esprit. Cela n'empêcha aucunement de sentir un coup de chaud soudain lui rougir les joues. Elle sentit son cœur se serrer dans sa poitrine alors que le visage malicieux de sa compagne se dessina dans son esprit.

« Hum... Oh, on est arrivé ! »

Ouf. Sauvé. Ce n'était qu'une bref accalmie. Un répit salvateur. Au moins le temps qu'elle puisse trouver les mots pour lui annoncer. Qu'elle avait trouvé l'âme sœur. Entamée une vraie relation. Avec une femme.
Arcadia, la première, avait été surprise. Jamais elle n'aurait crû sortir avec une fille d'Ève. La praticienne avait déjà vécu des aventures d'un soir pour assouvir sa bi-curiosité. Persuadée de finir sa vie avec un Turien. Persuadée que son attirance pour Shura n'était que temporaire. Persuadée de se persuader. Mais tout en elle avait hurlé le contraire. Cela était pour le mieux. Elle ne s'était jamais sentie aussi épanouie et accomplie dans cette liaison.

Le lieu était vide à cette heure, un serveur se tenait derrière le comptoir, attendant patiemment des clients. La plus âgée commanda un café noir serré tandis que la plus jeune opta pour un thé.
Allant s'installer dans un coin tranquille, elles attendirent en silence que le Volus amène la commande. La Française n'avait pas lâché du regard une seule seconde son aînée. Tel un chiot qui découvre une peluche pour la première fois, elle ne lâcherait pas le morceau facilement. Le garçon posa les tasses sur la table avant de repartir fissa. Le compte à rebours était arrivé à son terme. Elle n'avait pas lâché son collier depuis tout ce temps.

« Oui, j'ai quelqu'un.

- C'est... quelqu'un... que tu as rencontré au boulot ?

- Je remarque que ton flair ne s'est toujours pas émoussé.

- Quelqu'un avec qui est tu es en droit de sortir j'imagine. Donc un ou une gradée. Avec qui tu as dû passer du temps, tant au boulot qu'en dehors. Quelqu'un qui aurait pu se trouver à tes côtés dans certains moment difficile. Et vice versa. Quelqu'un que tu aurais eu peur de perdre lors d'une opération risquée par exemple. quelqu'un qui aurait pu se trouver à ton chevet à l’hôpital pour veiller sur toi, énuméra t-elle alors qu'un sourire victorieux pointait son nez.

- Tu chauffes, Audrey, l'aiguilla son amie.

- Le colonel Fender ?

- Perdu. C'est Scipio, lâcha la blonde en se mordant les lèvres pour ne pas rire face à sa bêtise, alors que la cadette ouvrait des yeux ronds.

- Scipio ? Scipio qui ? Y a un Scipio à l'UCIP ? »

Touché ! Scipio parlait bien de la même Audrey, la jeune Française farouche. Celle dont il avait une description assez précise de ses hanches. L'augmentation de ses battements de sourcils et son buste qui venait de se relever était une preuve suffisante pour lui faire comprendre que la gendarme jouait la carte de celle qui ne connaissait pas. Sans oublier le triplé de questions qui se répétait. Jackpot !

« Ne fais pas ces grands yeux là. Ton langage corporel te trahit, plaisanta le docteur. Oui c'est Shura !

- Ah ! Je le savais ! Je le savais, trépigna t-elle. Je t'écoute ! Raconte moi tout ! Comment c'est arrivé ?

- Ça te travaillait donc tant que ça ? Rassure moi ce ne sont pas des bruits de couloirs au moins ?

- Travailler ce n'est pas le terme. Disons que j'avais mes soupçons. Et j'adoooooore les ragots, surjoua la chômeuse espiègle. Et sinon non. pour autant que je sache, il n'y a pas trop de bruits qui courent sur vous dans les bureaux. Tout le monde ne vous a pas vu à l’hôpital.

- Bon tant mieux. Du coup je suppose que tu veux savoir toute l'histoire ? »

Question purement rhétorique au vu de la tête que faisait la fliquette.

« Soit... On s'est rencontré l'année dernière, peu avant que la corruption ne soit la nouvelle menace galactique. J'ai servi sous ses ordres, et on ne peut pas dire que cela se soit bien passé. Elle était horriblement coincée et moi une "chienne de l'Alliance".
On s'est croisé à nouveau juste avant que j'aille chez tes parents. On a bu, on s'est provoqué jusqu'à finir la soirée chez moi.
On a continué à se voir au boulot, quelques fois dehors. Mais ce n'était pas vraiment une relation. Plutôt un extra agréable.
C'est Chasca qui a tout changé. La peur de se perdre mutuellement ou de mourir peut être. Juste après être passée te voir à l'hôpital je l'ai invité à un gala. Je ne sais pas du tout quel a été le déclic mais nous nous sommes ouvertes l'une à l'autre. Même malgré la séparation, nos sentiments sont restés les mêmes. Elle a prit soin de moi quand j'étais à l'hôpital, et maintenant nous vivons ensemble...


- Vous vivez ensembles ? Ça ne te semble pas un peu... précipité ?

- Non. Elle et moi, on a eu cette envie et ce besoin. Nous étions prêtes et il n'y a aucun regret. A côté de ça c'est difficile de se débrouiller avec une main. »

Recrachant bruyamment la gorgée qu'elle buvait avant de se mettre à tousser sans retenue. Le tout sous les yeux d'une Arcadia interloquée qui avait eu le réflexe de ramener ses jambes sous elle pour éviter de se faire éclabousser.

« Euh oui hum... je ne tenais pas forcément à avoir ce genre de détails à propos de... Enfin bref, bégaya Audrey.

- Audrey, ma choupette, je ne savais pas que l'école des Saintes Nitouche vous enseignait de telles pratiques. Mais crois moi, les femmes peuvent avoir du plaisir sans avoir à utiliser leurs mains, reprit-elle sur un ton sérieux teinte d'une moquerie mondaine. Pour en revenir à nos moutons, je parle ici des tâches quotidiennes. S'habiller, manger, porter quoique ce soit d'un peu lourd etc... Je suis rapidement limitée. Couper un steak ou de mettre un soutien gorge à une main est un vrai calvaire, sourit-elle.

- Oh ! Oui, bien sûr. Tu parlais des tâches du quotidien. Évidemment, se rattrapa la Terrienne rouge comme une pivoine. Hum... et donc euh... tu retrouveras l'usage complet de ta main quand ?

- Le kiné m'a dit que d'ici septembre octobre j'aurais récupéré le contrôle de ma main. J'arrive à tenir un verre depuis quelques jours et à bouger les phalanges donc c'est assez encourageant... Et je dois repasser sur le billard à peu près à la même période pour la greffe de mon œil. Tout un programme...

- Effectivement. Si jamais tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, je devrais avoir pas mal de temps libre dans les semaines à venir. N'hésite surtout pas. Enfin j'imagine que Shu... le colonel Fender doit t'aider. Euh... je ne sais pas trop comment je dois l'appeler du coup...

- Je suppose que Shura ne prendra pas ombrage si tu l'appelles par son prénom. Shu est partie en mission d'exploration au début du mois. Pour l'instant je me débrouille, mais si j'ai besoin d'aide, je saurai qui appeler... Et toi dans tout ça ? Tu as une idée de ce que tu veux faire maintenant », demanda la duchesse en jouant avec son tour de cou.


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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeMer 10 Juil 2019, 11:23
Une idée de ce qu'elle allait faire ? Probablement se reconstruire dans un premier temps. Vivre avec ce qu'elle avait fait. Accepter sa part d'ombre. En parler un peu autour d'elle. Arcadia était la première personne à qui elle se confiait. Même la famille de la française n'était pas encore au courant. Comment leur annoncer ? "Papa, Maman ? J'ai été virée de mon boulot pour avoir gratuitement massacré un peuple indigène sur une planète paumée au fin fond de l'espace". Pas sûr que ce soit très approprié. À dire vrai, la châtain n'était même pas sûr qu'elle donnerait la raison exacte de son renvoi à ses autres proches. Elle partait du principe que la toubib aurait forcément fini par l'apprendre d'une façon ou d'une autre, c'est pourquoi elle avait préféré que ce soit de sa bouche. Mais pour tous les autres… L'UCIP n'ébruiterait probablement pas une telle affaire, il n'était donc sans doute pas nécessaire de parler de la tuerie.

Cependant, la meilleure amie d'Audrey s'intéressait probablement plus à la façon dont elle comptait s'en sortir financièrement et professionnellement maintenant qu'elle n'avait plus de boulot. Mais la terrienne n'avait aucune réponse à fournir pour le moment. Elle ne s'était pas encore sérieusement interrogé sur le sujet. Et les rares fois où elle l'avait fait, lorsqu'elle ressassait ses atrocités, il s'agissait plus d'une question rhétorique que d'un véritable questionnement.

Du fin fond de sa déprime, la meurtrière avait un temps songé à l'exil. Partir loin. Quelque part où l'on ne saurait pas ce qu'elle avait fait. Quelque part où l'on ne la jugerait pas pour les actes qu'elle même avait du mal à accepter. Quelque part où elle pourrait faire pénitence. L'humaine avait même envisagé de se retirer sur Tutchanka, c'est dire à quel point ce projet avait frôlé la concrétisation. Lors de son procès, c'est le dinosaure qui avait semblé le plus indifférent quant à ses actes. Les krogans ne faisaient pas trop de chichis pour ce genre "d'incident". Après tout, ils avaient leur petit palmarès de génocides. À commencer par celui partiel de leur propre espèce. De surcroît, la militaire, l'ex-militaire à présent, connaissait un natif qui l'aurait sans doute aidé à s'installer sans poser trop de question.

Mais Bayard s'était rapidement ravisée. Fuir n'était pas la solution. La jeune femme venait d'une ville qui avait vu passer nombre de héros de guerre dans son histoire. Parmi eux comptait un aviateur. L'un des premiers as français. Un homme qui avait choisi de se battre pour son pays quand sa fortune familiale aurait pu l'en dispenser. Et la devise de ce pilote avait toujours servi d'exemple à la châtain. "Faire face". Fuir n'était jamais la solution, que ce soit les problèmes, l'adversité ou un adversaire. Audrey était une battante. Elle l'avait toujours été. Elle l'avait juste oublié ces derniers temps. Mais elle se relèverait comme elle savait si bien le faire. La française n'avait peut-être jamais vécu d'épreuve si difficile, mais jusqu'à aujourd'hui, rien ne l'avait encore jamais mis à terre de façon définitive. Elle avait survécu à Chasca. Elle avait guéri de Chasca. Elle se remettrait aussi de ça. Qu'importe le temps que cela prendrait. Elle devait simplement accepter le monstre qui était en elle. Pas le libérer. Pas l'excuser. Simplement l'accepter. Et apprendre à le contrôler.

Il serait trop simple de se réfugier derrière une perte de contrôle pour simplement passer à autre chose. Oui la terrienne avait pété les plombs sur P3X. Il n'empêche qu'elle était restée consciente de ce qu'elle faisait et qu'elle n'était sous l'emprise d'aucune drogue ou d'aucun psychotrope. Elle avait froidement abattu tous ces insectes en pleine possession de ses moyens. Simplement parce qu'ils s'en étaient pris à ses hommes. À ce qu'elle avait de plus proche d'une famille sur cette planète maudite. La terrienne savait pertinemment qu'elle avait un côté surprotectrice. S'en prendre à ses proches, c'était risquer un rossage en règle. Nombre de garçons avait pu en faire l'expérience quand elle était encore petite. Les laksals le savaient aussi à présent. Qu'importe les dénominations qul'on lui donnerait; meurtrière, assassin, criminel de guerre…; et qu'importe qu'elles soient fondées. Au fond, la jeune femme était toujours la même. La petite française qui voulait gravir les montagnes et protéger les siens de tous ceux qui chercheraient à leur faire du mal.

- Non. Répondit-elle finalement simplement. Constatant que ce n'était probablement pas suffisant, elle étaya un peu son propos. Je n'ai pas encore vraiment pris le temps d'y réfléchir. Comme je te disais tout à l'heure, on m'a proposé de rester dans les bureaux, mais ça ne m'attire pas. Il faut que je retrouve quelque chose qui me plaise. Un domaine dans lequel je pourrais m'épanouir.

Elle marqua une pause, le temps de boire un peu de thé.

- Plus j'y pense, et plus je me dis que rejoindre l'UCIP était une erreur. Et pas uniquement à cause de ce qu'il s'est passé dans l'espace frontalier. Je n'ai juste pas les épaules. Reconnaissons-le, je suis peut-être douée pour défendre les gens face aux petites menaces du quotidien, mais pour ce qui est des catastrophes galactiques je ne vaux pas grand chose. Ajouta-t-elle avec un sourire sincère.
- On ne peut pas être bon partout Audrey. Mais on est tous fait pour faire quelque chose bien. Que ce soit en plantant des navets ou en sauvant des vies. Tu n'as pas à rougir de ton parcours et personne ne pourra te reprocher d'avoir essayé. J'aurais fait un bien piètre médecin de campagne ou de ville de mon propre avis. M'imaginer une journée derrière un bureau en écoutant Mme Soran me parler de son caniche ou que son mari passe son temps à faire la gueule...

Arcadia ponctua sa tirade en posant son index et son majeur sur sa tempe, imitant un pistolet avec l'ensemble de sa main.

- Je vois ce que tu veux dire. Bonjour docteur, je viens vous voir parce qu'en ce moment, j'ai mal à l'épaule quand j'y touche. Et puis ça va et ensuite ça va pas. J'ai parfois des nausées quand je mange des choux à la crème. Imita son amie avec une voix extrêmement nasillarde, avant de partir dans un fou rire, visiblement contagieux. Oh et puis il faut voir le bon côté des choses. Maintenant que je ne risque plus de mourir à chaque fois que je vais au boulot, je vais peut-être avoir enfin de le temps de me poser pour fonder une famille et offrir une seconde fournée de petits enfants à mes parents. Parvint-elle à plaisanter. Bon sang quelle horreur. Reprit-elle après une courte pause. Tu m'imagines enceinte ? Ou même mère ? Lança-t-elle amusée.
- Grosse ? Non j'ai dû mal à t'imaginer. Mais en jeune mère débordée par sa progéniture, ça je le visualise très bien. lança la blonde avec un petit sourire en coin. Enfin avant de penser à pondre des lardons, il faut commencer par trouver un mari. À moins que comme moi tu fasses des cachotteries.
- Non personne en vue pour le moment. Mais je ne suis pas spécialement pressée de me faire engrosser. Finalement tu as trouvé le bon plan pour éviter ça toi. ponctua-t-elle un peu narquoise.

Elle en rigolait certes, mais une partie d'elle même était d’un tout autre avis. Une part d'Audrey aurait réellement souhaité fonder une famille et avoir des enfants. Elle en avait eu un avant goût avec sa sœur, et cela semblait plutôt plaisant. Passé la phase où l'on se faisait réveiller toutes les nuits pour changer une couche ou donner le sein bien évidemment. Mais la gendarme s'était beaucoup plus concentrée sur son travail ces dernières années, au grand désarroi de ses parents. Elle n'avait pas eu la moindre relation sérieuse depuis plus de deux ans et demi, et pas beaucoup de relations tout court non plus sur cette période d'ailleurs. Et il est vrai qu'il lui arrivait parfois de se sentir un peu seule. Elle avait des amis ce n'était pas le problème, et même de très bons amis, à commencer par celle qui lui faisait face, mais ce n'était pas la même chose. Ça ne vaudrait jamais une soirée canapé dans les bras de quelqu'un qu'on aime, à regarder un navet en s'en moquant. Oui, c'était sans doute ce qui lui manquait le plus… les bras d'un homme dans lesquels se réfugier...

La française n'était pas malheureuse, loin de là. Mais parfois elle y songeait. Elle y songeait et devenait… mélancolique. Sa dernière liaison s'était très mal terminée et elle avait eu du mal à s'en remettre. Se faire larguer après plus de 3 ans de relation pour une pétasse avec qui on était déjà trompée depuis 6 mois… Ouais, il y avait mieux. L'humaine s'était alors concentrée sur son travail pour avancer. Pour se relever. Et pour arrêter d'y penser. Mais aujourd'hui, maintenant que c'était le côté professionnel qui s'effondrait, peut-être serait-il avisé de songer à reconstruire l'autre pan de sa vie. Celui qui n'était plus qu'un vaste terrain vague. Enfin, encore fallait-il trouver quelqu'un de bien. La jeune femme ne comptait pas chercher un mari à tout prix ou se mettre avec le premier crétin venu. Mais si elle venait à croiser un humain avec qui elle s'entendait bien, il est probable qu'elle y réfléchirait. Plus que les derniers mois du moins. Elle en aurait le temps.

- Je suis contente pour toi en tout cas, déclara-t-elle en balayant ses souvenirs et réflexions nonchalamment. Pour vous du coup. Après tout ce que tu as vécu en début d'année, c'est important d'avoir quelqu'un sur qui tu puisses vraiment compter. Et avec qui tu vas pouvoir te reconstruire.
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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeVen 12 Juil 2019, 02:20


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Oui, pour Arcadia c'était important d'avoir quelqu'un. Surtout après l'Écosse. De trouver une oreille attentive, une épaule sur laquelle s'appuyer. Il lui avait fallu du temps pour retrouver la sérénité, de trouver le sommeil chaque soir, de ne pas se réveiller en pleine nuit le palpitant à faire pâlir un camé, couverte de sueur après un énième cauchemar. Elle avait eu la chance de trouver une femme qui l'avait réconforté pendant des heures, avec tendresse et amour. Apaisant ses craintes, la rassurant dans son étreinte protectrice. La blessée s'était relevée petit à petit, toujours marquée par les horreurs qu'elle avait vécu. Mais en vie et chargée d'un amour nouveau.

Quant aux enfants... Cela ne l'avait jamais réellement attirée. Elle ? Mère ? La blague du siècle. C'était bien trop d'emmerdes et de contraintes. C'était sans compter le décès de sa génitrice d'une hémorragie fulgurante. Lorsque la militaire avait été en âge de comprendre les choses de la vie et l'accident cela l'avait horrifié.
Elle avait rapidement choisi la ligature, ceux même malgré les avertissements de son gynécologue, lui prétextant qu'elle était encore jeune, qu'elle changerait très certainement d'avis dans les années à venir. Vingt ans après l'opération elle n'avait jamais eu le moindre regret. Elle n'enfanterait pas, elle ne donnerait pas la vie. Arcadia se battait chaque jour pour la préserver, cela lui suffisait amplement.
Évidemment elle se sentait un peu coupable vis à vis de son père de ne pas lui offrir de petits-enfants. Mais il n'était pas dans son tempérament de dire oui pour faire plaisir. Surtout pour des gosses.

« Oh tu sais, commença innocemment la blonde, Shura est une source inépuisable de bonne volonté pour faire des bébés McKnight, plaisanta t-elle.

- Ah. Et bien hum, c'est bien. J'imagine. Au moins vous ne devez pas vous ennuyer », répondit une Audrey constipée, le rouge aux joues.

Un long silence tomba sur les deux femmes. Lourd et particulièrement gênant. Bon sang Audrey n'était pas coincée. Elle avait littéralement la Citadelle dans le cul. Pire qu'un Turien.

« Mais... Tu lui as dit que ça ne marchait pas comme ça ? Enfin, je veux dire, vous êtes deux femmes. Et la nature est ainsi faite que... Enfin c'est toi le docteur, tu vois ce que je veux dire. »

Nouveau blanc. Ambiance. Pouvait-on qualifier cela de pire ? Sans aucun doute oui. De cette piètre tentative d'humour ne resta qu'un sourire crispée sur le visage de la praticienne. Cette dernière préférant retourner à sa tasse, pour ne pas avoir à répondre. M.A.L.A.I.S.E.
Des troubles psychologiques ? Entre son crime de guerre, le coup de la main et maintenant faire sa Sainte Nitouche sur une petite boutade. Cela pourrait expliquer bien des choses.
Ou alors de la pure maladresse... Pour autant elle n'avait pas l'air d'avoir perdu complètement sa superbe. Sa raillerie à l'encontre « du bon plan » pour ne pas se faire mettre en cloaque en était une preuve indiscutable.

Elle posa un regard clinique sur son interlocutrice. Le même qu'elle utilisait lorsqu'elle avait foutu l'Énergie Noire dans un tube à essai. Le même que lorsqu'elle pratiquait une dissection. La sensation qu'un océan les séparait se fit plus présente. Était-ce dû aux fautes professionnelles de son amie ? Aux trois mois de captivité à Inveraray ? Dans une cellule pouacre ou on l'avait laissé pour morte. A Chasca ?
Elle n'en savait rien, pour autant elle craignait de voir le lien qui les unissait se désagréger. Sans oublier qu'elle était docteur en médecine, pas psychologue. Que Audrey était une amie, pas une patiente. Elle ne pouvait simplement pas lui lâcher un « Oui...Bon bah c'était sympa hein !? C'est pas l'tout mais j'dois y aller... ».La quadragénaire remarqua quelques secondes en retard que son regard froid commençait à perturber la fliquette. Elle souffla par le nez avant de relever la tête.

« Audrey ! Tu sais que tu peux tout me dire. Je suis là pour ça. Pas pour juger, mais écouter et aider. Peut-être que ce n'est que moi, mais je sens que quelque chose te travaille. »

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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeSam 13 Juil 2019, 19:56
- C’est possible oui. Il est possible que le fait d’avoir massacré une population et brûlé leur village dans le plus grand des calmes me travaille un peu. Aussi étonnant que cela puisse paraître. Il est possible que cela me réveille la nuit. Et il est aussi possible que ça ne me fasse même plus me sentir mal. Que ce qui me gêne le plus soit que j’y sois devenue indifférente ! Que je revois la scène et que je laisse faire, sans même détourner les yeux ! Et sans me sentir coupable !

Il fallut quelques instants à Audrey pour réaliser ce qu'elle venait de faire. Exploser face à son amie. Exploser sur son amie. Une amie qui n'avait rien fait, si ce n'est chercher à l'aider. Décidément, la française enchaînait les bourdes et les maladresses. Entre ça et ses incompréhensions de blagues un peu plus tôt…

Quoi qu'il en soit, en réalisant sa nouvelle faute, son agressivité gratuite et injustifiée, elle s'arrêta net en ouvrant grand ses yeux. Ceux ci s'humidifièrent quelque peu, tandis qu'elle baissait la tête, honteuse. Posant ses coudes sur la table, elle plaça son visage dans ses mains. Elle se sentait épuisée et elle craquait. L'ancien officier avait beau tenter de faire bonne figure, il était évident qu'elle n'était pas bien et que ses sourires n'étaient que des façades...

- Pardon je… je crois que je ne sais plus trop où j’en suis. Je suis perdue, je manque de sommeil et… je voudrais juste que ça s’arrête… Pouvoir oublier tout ça, retrouver une vie normale…
- Il faut vivre avec ses actes pour avancer. L'UCIP a beau m'appeler l'ange gardien, j'ai ôté bien plus de vies que je n'en ai sauvé. Hommes et femmes, personnes âgés et enfants, même des bambins et des nourrissons. Massacrés pour en protéger d'autres. Ça me prenait aux tripes, j'étais incapable de me regarder dans une glace. Et puis j'ai croisé un mentor qui m'a offert un cadeau. Une simple phrase : "C'est pas tes proches, c'est pas ta peine".

La praticienne arrêta un instant de parler, comme pour laisser à ses mots le temps de s'imprégner dans l'esprit de son interlocutrice avant de reprendre.

- La réalité n'est pas aussi simple qu'un dicton. Mais la meilleure des protections c'est de ne pas ramener les fantômes à la maison. Nous ne sommes que des outils du Conseil. Récupérer toutes ces émotions ne t'emmènera que plus loin dans ce cercle vicieux. Je ne parle pas d'être sans cœur, mais juste de se protéger. C'est dur mais il faut que tu le sois encore plus Audrey. Tenta de la rassurer la blonde avec une voix compréhensive, en prenant sa main dans la sienne.

Ne pas ramener les fantômes à la maison… Facile à dire. Cela devait bien faire depuis janvier que les fantômes et les démons s'étaient installés chez Audrey. Ils avaient fini par s'effacer, lui laissant reprendre une vie plus paisible, mais d'autres étaient arrivés à présent. Et ils étaient bien plus terrifiants en un sens. Ils étaient terrifiants justement parce qu'ils laissaient la jeune femme indifférente. Oui elle revoyait le massacre de P3X toutes les nuits depuis son renvoi, mais à la différence des souvenirs de Chasca, cela ne la réveillait pas en sueur et en panique. Non, elle se contentait d'ouvrir les yeux. Elle n'était pas effrayée, elle n'était pas stressée. Elle était juste… éveillée… Et cela la travaillait. Parce qu'elle ne ressentait aucune compassion pour les laksals et elle n'avait pas non plus l'impression de regretter ses actes, hormis peut-être pour les répercussions qu'ils avaient eu sur sa vie professionnelle.

Sois forte venait de lui dire Arcadia. Endurcis toi. Mais comment était-elle censée faire ça ? Les deux femmes avaient beau être proches, elle n'étaient pas pareilles. Loin de là. La plus jeune des deux se demandait encore comment son aînée avait pu survivre à l'Écosse. Surtout juste après Chasca. Elle était certaine qu'à sa place, elle n'aurait pas été capable de tenir. Elle aurait viré zinzin et aurait probablement fini par se tirer une balle avec ses dernières étincelles de lucidité...

- Je... je ne suis pas comme toi Arca. Je n'ai pas ta force. Je... j'ai grandi avec une petite sœur qui avait constamment besoin de protection. Cela m'a appris à être impitoyable avec les bourreaux et compatissante avec leurs victimes, qui n'ont souvent rien demandé de ce qui leur arrive. C'est à cause de ça que je suis entrée dans la gendarmerie puis le SSC. Mais aujourd'hui, c'est moi qui ai endossé le rôle du bourreau. En massacrant une population dont le seul crime a été de se trouver derrière ses guerriers. Et je n'ai protégé personne en le faisant. Ils ne menaçaient personne...
- Personne ne te demande d'être moi. Encore moins moi. Tout le monde n'est pas fait pour cette vie, tout le monde ne la supporte pas. Le reconnaître n'est pas une chose aisée. L'accepter encore plus.

Le docteur marqua une petite pause.

- Mais je n'ai pas de remède miracle pour t'aider. Le seul conseil que je peux te donner en tant qu'amie, c'est de sortir, voir des amis. Et pas uniquement ceux du boulot. Tu vas avoir du temps pour toi. Profites en. Qui sait ? Peut-être que tu rencontreras quelqu'un qui t'aidera à oublier tout ça. Quelqu'un qui te mérite réellement.

Rencontrer quelqu'un… Il est vrai qu'en un sens, Audrey en aurait bien besoin. Mais pouvait-elle réellement bâtir une relation dans son état ? Cela serait-il sain ? Elle était encore fragile émotionnellement, son éclat injustifié un instant plus tôt le montrait bien. Tenter de se reconstruire sur quelqu'un était extrêmement risqué, surtout si ce quelqu'un décidait de ne pas rester à ses côtés. Certes la française avait bien envie de repeupler un peu le terrain vague qu'était sa vie sentimentale des dernières années, mais elle n'était pas prête à prendre le risque de lier ceci à sa propre guérison. C'était un danger trop important selon elle. Certains diraient sans doute qu'un partitionnement aussi strict était stupide, mais la châtain faisait cela pour éviter de sombrer entièrement. Lorsqu'une zone était perdue, les autres restaient intactes. En théorie.

Pour autant, elle ne pouvait reprocher à Arcadia d'avoir suggéré cette solution. En premier lieu, parce qu'elle l'avait fait en tant qu'amie cherchant à l'aider. Ensuite, parce que visiblement cette méthode semblait plutôt bien marcher pour elle. Du moins pour l'instant. Qui sait dans quel état sombrerait la médecin si jamais sa relation venait à prendre fin prématurément. Nul doute qu'elle le vivrait mal. Mais peut-être parviendrait-elle à le surmonter. Après tout, la toubib était bien plus forte que sa petite sœur de cœur. Elle l'avait démontré à de nombreuses reprises.

Afin d'éviter de créer un nouveau malaise, la plus jeune préféra garder ses réflexions pour elle-même et rebondir sur une tentative de boutade. En espérant que cela fonctionne mieux que la dernière fois...

- Aucun remède miracle hein ? Moi qui te prenais pour le meilleur médecin de la galaxie...
Declara-t-elle avant de se risquer à un sourire.
- J'ai déjà fait l'impossible. Laisse moi au moins quarante huit heures pour le miracle. Lui répondit l'autre en lui rendant son sourire.

Audrey se laissa envahir par une joie un peu plus sincère, esquissant même un semblant de pouffement. Son amie avait toujours réponse à tout et savait trouver les mots juste pour faire mouche. La châtain serra un peu plus ses doigts autour de la main de la toubib et redressa la tête dans sa direction.

- Merci Arca. Merci de m'écouter et… d'être là pour moi. Vraiment.
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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeJeu 18 Juil 2019, 01:04


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« C'est normal non ? Je veux dire dire... Tu as été là pour moi quand j'étais à l'hôpital... Et puis c'est un peu le rôle d'une grande sœur ?

- Je... n'ai pas l'habitude d'endosser le rôle de la petite sœur. Et puis, tu avais été là la première à l'hôpital, en tout début d'année. Donc ton argument ne compte pas.

Audrey tenta à nouveau une passe d'humour, hésitante. Très hésitante. Un sourire timide sur les lèvres.

- Je m'inquiète pour toi tu sais, sourit la blonde en ébouriffant son amie.

- Tu ne devrais pas. Tu n'auras plus de temps pour ta relation avec toutes les bêtises que je fais, sourit la fliquette. Vous avez emménagé ensemble donc ? Vous devez vraiment être très proche j'imagine.

- C'est plus fort que ça... C'est fusionnel. On a passé deux mois ensemble, à l'hôpital ou chez moi. Deux mois à tout partager et à s'aimer... C'est dur à décrire. Je suis complètement dingue de Shura. Je... Je n'ai jamais ressenti d'amour envers une femme. Et je m'imaginais encore moins devenir lesbienne ? »

La noble marqua un moment d'hésitation après avoir prononcé ce mot. Une question à elle même plutôt qu'à son interlocutrice. Une page qui se tournait. Une prise de conscience sur sa sexualité. La biotique l'avait complètement envoûté, au point de lui faire retourner sa veste. Elle n'y avait jamais réellement pensé à ses côtés, préférant profiter de sa présence et de son réconfort. Maintenant qu'elle l'avait dit, ce fut comme une prise de conscience.

« Shu est au dessus de tout ce que j'ai connu. Je l'aime comme je n'ai jamais aimé quelqu'un. Elle est partie il y a cinq jours en mission d'exploration, et elle me manque déjà. Mon appart paraît vide sans elle... Elle me manque... Beaucoup. »

Beaucoup trop même. Son sourire, son odeur, son regard « à la Shura ». Et plus que tout elle craignait pour la vie de sa moitié. C'était de loin la femme la plus forte qu'elle ait rencontré. Si puissante, si indestructible, si sauvage. Mais être militaire n'était pas de tout repos. La toubib en savait quelque chose. Bien souvent un rien suffisait pour retirer une vie. C'était une peur viscérale, de celle qui vous colle le trouillomètre sur moins quarante. Un froid polaire. Une possibilité. Celle de voir l'être aimé arraché.
Le docteur craignait d'apprendre cette funeste nouvelle un jour ou l'autre. Que quelqu'un lui annonce qu'Elle était tombée. Alors la praticienne gardait cela en son for intérieur, l'enterrant sous les débris du duché, laissant les remembrances amoureuses germer et dévorer cette sombre image.

C'était sans oublier que le Colonel Fender savait se montrer dure envers ses subalternes mais encore plus envers elle. Impitoyable. Comme dans toute organisation, les rumeurs allaient bon train sur les officiers supérieurs. Il était déjà arrivé plusieurs fois que la médecin laisse traîner l'oreille. Les pertes revenaient souvent. Des « pertes acceptables » pour la sécurité de l'Espace Concilien.
La barrière était fine entre l'éthique personnelle et professionnelle. L'une comme l'autre avait signé pour faire rempart. Et cela n'avait aucunement dérangé la toubib pendant près de vingt. Mais aujourd'hui, et en couple... C'était différent.
Était-elle prête à se sacrifier pour un inconnu ? Et à l'inverse ? Shura préférerait-elle accomplir le sacrifice ultime, quitte à tout abandonner ?

Arcadia s'en savait incapable maintenant. Pour la N7...C'était un sentiment purement égoïste. Elle ne voulait pas que la furie se sacrifie pour qui que ce soit. Ni pour un civil, ni pour un compagnon, ni pour elle. Car plus que tout, la militaire voulait que son amante vive. La Martienne savait que sous ce caractère immature et bestial se trouvait une fragilité inconnue. Une faiblesse qu'elle était la seule à connaître. Chaque soir elle l’apercevait, lorsque la chambre plongeait dans la pénombre. Elle ressentait l'entité qui se lovait contre elle, s’agrippant à sa taille de peur qu'un tour de magie ne la fasse disparaître. La quadragénaire l'entourait de ses bras, la protégeant des démons. Veillant à son tour sur cette présence qui l'envahissait avec passion. In secret que jamais elle ne dévoilerait, ni ne partagerait.
Qu'elle vive. Qu'elle aime. C'était tout ce Arcadia lui souhaitait. Car elle l'aimait.

« Je l'aime, dit simplement la duchesse en relevant la tête de son café. J'ai envie de faire ma vie avec elle. »

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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeJeu 25 Juil 2019, 23:46
Audrey sourit. Elle connaissait ce sentiment. Le début d'une relation, ce moment où l'autre est parfait, où tout n'est qu'amour et tendresse. La magie des premiers mois, l'aveuglement et le bonheur. C'était quelque chose qui venait à manquer avec le temps. Bien sûr on avait d'autres raisons de rester au côté de sa moitié à force, mais… vivre dans un rêve avait du bon. Et cela faisait bien longtemps que ce n’était plus arrivé à la châtain. Ces derniers temps, elle avait plutôt tendance à évoluer dans un cauchemar…

Quoi qu’il en soit, cette déclaration de la toubib laissa son amie sans voix un bon moment. Qu’était-on censé à répondre à cela ? Elle était contente pour elle évidemment, et le sourire béat sur son visage devait bien en témoigner, mais elle ne pouvait pas se contenter de lui renvoyer un bête “c’est cool”. Elle se voyait également mal jouer les vieille sage et lui déclarer qu'elle avait connu ces sentiments il y a de cela de nombreuses lunes. Même si cela aurait pu être cocasse, il fallait bien l'admettre.

Les deux femmes restèrent donc quelques instants en silence, buvant leur boisson. Un mutisme moins gêné que les précédents. Du moins du point de vue de la française. Elle était simplement heureuse pour sa grande sœur de cœur. Et elle ne voyait guère quoi ajouter sur ce sujet. Parfois un silence était bien plus communicatif que des mots. Finalement, la terrienne reprit sur une toute autre conversation. L’une de celles qui était les plus plaisantes à tenir avec la blonde.

- J’imagine que je vais devoir attendre l’année prochaine pour te revoir sur un circuit du coup. Le temps que tu t’installes pleinement avec ta douce, que tu profites un peu, que tu guérisses ta main et que tu te remettes à niveau. Enfin, au piètre niveau qui était le tien. Si j’ai bonne mémoire, les dernières fois que l’on s’est vue, tu espérais prendre ta revanche. lança-t-elle avec le ton provoquant qu’elles adoptaient toujours quand l'une d'elle amenait le sujet sur la table.
- Tu veux parler de la fois ou tu m'as battue sur un circuit que tu connaissais ? Sur lequel je conduisais une bécane de location ? Je reçois ma nouvelle moto le mois prochain. Rendez vous en Novembre Audrey. Tu auras tout le temps d'admirer mon feu arrière choupette. rétorqua l’autre avec un sourire moqueur.
- Oh je n'en doute pas. Avec un tour d'avance, j'aurais une vision parfaite sur ton feu arrière.
- Toujours des mots Audrey. Et au final c'est moi qui me retrouve avec des handicaps pour satisfaire ton ego meurtri.
- Mon égo ? Ce n'est pas moi qui trouve des excuses depuis cette course pour justifier TA cuisante défaite.
- Je n'énonce que des faits et des vérités. Mais c'est peut être cela qui te dérange ?
- Et dans tes vérités, tu n'énonces jamais le fait que je t'ai battue avec une relique bizarrement. Moto de location ou non, ta bécane aurait dû écraser ma pièce de collection. Du moins, si sa pilote avait été à la hauteur.
- Je vois que ça ne va pas si mal que ça. Ne t'en fais pas, prochaine rencontre j'aurais ma nouvelle moto, l'usage entier de mes deux mains et de mes yeux. Nous verrons bien qui de la championne d'Elysium ou de moi gagnera.
- D'Eden Prime, pas d'Elysium. Et ils ne veulent pas reconnaître ma performance. Et pourtant j'ai vérifié, rien n'interdit à un pilote de se mettre en danger lui et son véhicule pour remporter la course.

La française déclara ceci sur le ton de la plaisanterie, et parce qu'elle ne pouvait pas se permettre de se débiner devant l'arrogance de la toubib, mais elle n'était pas vraiment fière de cette "prouesse". En réalité, elle comprenait parfaitement pourquoi le circuit ne voulait pas mettre en avant son exploit. Ca avait été un acte totalement irréfléchi et suicidaire et elle avait eu de la chance d'en réchapper. Et la motarde ne comptait pas réitérer pareille folie. Même si elle était prête à affirmer le contraire à sa rivale préférée.

- Tu vois mon Arca, c'est pour ça que tu ne gagneras jamais contre moi. Il te manque la volonté pour être la meilleure. Au passage, fais moi penser à renouveler mon assurance avant notre prochaine course.
- Ce n'est pas de la volonté Audrey, c'est antisportif. Et rappelle moi qui t'a laminé sur le simulateur à armes égales ?
- Hé, rien ne l'interdit ! Et cette borne était totalement irréaliste, les contrôles réagissaient super mal !
- C'est pas toi qui te vantait de ton antiquité ? Tu dois pourtant être habituée à ce que les contrôles répondent moins bien... lui répondit la médecin avec un sourire moqueur.
- Mon petit bolide répond parfaitement bien. Il faut juste savoir le manier.
- Novembre. Je te laisse choisir la date et le lieu.
- Parfait, comme ça tu pourras encore dire que c'est de ma faute quand tu perdras.
- Bien sûr que non, j'aurais mon bébé.
- Très bien, tu amènes ta bécane et moi je prends les marshmallows.

Les deux femmes continuèrent encore quelques instants à se lancer des piques et autres provocations puériles. Cela avait quelque chose de réconfortant de réaliser qu'elles étaient toujours capable de se comporter comme des gamines. Malgré tout ce qui avait pu survenir dans leur vie respective dernièrement, elles restaient les mêmes quand elles étaient ensembles.

Après un dernier échange de mauvaise foi suivi d'un fou rire, l'ambiance retomba légèrement. Il fallut quelques temps aux humaines pour reprendre leur souffle. Une nouvelle fois, la châtain changea de sujet. Elle choisit une conversation bien moins "polémique", mais tout aussi passionnante à tenir avec son docteur préférée.

- Tu as lu des trucs intéressants ces derniers temps ?
Arcadia McKnight

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Arcadia McKnight
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MessageSujet: Re: Le Jugement de la Duchesse   Le Jugement de la Duchesse Icon_minitimeDim 28 Juil 2019, 00:26


「 Le Jugement de la Duchesse 」
Feat.
Audrey
Bayard


Il n'y avait absolument pas à s'en faire. Avec sa favorite entre les mains, la punition serait sévère. Arcadia était quelqu'un de très physique, qui aimait bien sentir de la puissance entre ses jambes. Il lui fallait quelque chose, de la matière, la plus brute possible. Faute de quoi elle s'ennuyait très rapidement. Sans cette sensation d'effort, ne restait que la frustration d'être passive.
Car même si dans ces moments elle recevait tout, ce n'était pas par quelconque passivité, c'était au contraire qu'elle vivait tout, sans retenue, sans réserve. Elle était présente. Pleinement. Elle ne retenait rien, elle n'anticipait rien, elle voulait simplement être là.

Et ce jour là, elle n'avait rien ressenti entre ses cuisses. Bien sûr le plaisir des vibrations étaient agréables mais rien de comparable à ce qu'elle possédait. Rien d'aussi animal et bestial. Un monstre qui l'emmenait haut dès qu'elle accélérait la cadence, exigeant un contrôle que seuls les utilisateurs les plus aguerris pouvaient maîtriser. Et elle allait bientôt chevaucher sa cadette. Plus sauvage encore que tout ce qu'elle avait connu.*

Mais faute de fions à s'envoyer, la joute verbale perdit en intensité pour brutalement changer de sujet.

« Tu as lu des trucs intéressants ces derniers temps ?

- Un bon paquet oui... J'ai dévoré la série polar de Daruuk Tar'kan et là je lis une antiquité que mon père m'a envoyé, qu'il tient de son grand père. C'est de la littérature SF Fantasy, le bouquin date du début vingtième siècle. Ça s'appelle la Horde du Contrevent de Damasio, c'est remarquablement agréable à lire. Bien que cela exige un minimum de concentration, faute de quoi tu te retrouves à relire pour comprendre le sens des phrases... J'avais songé retourner au SIELC cette année, mais avec tout les événements de cette année, je n'en ai pas eu l'opportunité.

- Oui je t'avais envoyé une invitation pour s'y retrouver mais... tu n'étais pas disponible on va dire. Mais ce n'était pas terrible terrible cette année. Sans doute parce que tu n'étais pas là, répondit Audrey avec un fin sourire amusé.

- C'est vrai que remettre un bras en place ça crée des liens. Sinon, tu lis quelque chose en particulier ? A part "Martine achète des nouilles" à tes nièces ?

- Oh elles ont passé l'âge que je leur lise des histoires. Elles peuvent le faire toutes seules comme des grandes maintenant. Mais sinon, j'ai lu une série récemment. La Rose de la Côte. Trois tomes. Ça se place dans les Royaumes oubliés. J'imagine que c'est un univers que tu connais, ne serait ce que de nom.

- Peut-être oui... Même si je dois t'avouer que cela ne m'évoque pas grand chose. Je suis très stricte dès que cela touche à la fantasy. Je trouve qu'en général la plupart des auteurs de ce style ont une écriture qui manque de maturité.

- Que veux tu, la fantasy c'est fait pour les ados, dit elle ironiquement. Je ne saurais te dire si c'est très mature comme écriture, mais ça m'a semblé bien écrit en tout cas. J'ai eu du mal à me détacher de la lecture à titre personnel.

- Ça c'est simplement parce que tu es bon public, riposta la blonde sympathiquement.

- Il paraît», sourit la brune

La discussion continua bon train lors de cet après midi, dans une ambiance plus joviale qu'il n'avait commencé. Les deux femmes laissèrent derrière elles les problèmes et autres merdes du quotidien, se concentrant sur ce qui les rendaient heureuses, échangeant comme deux sœurs entre pics et fous rires incontrôlables. Deux meilleures amies qui avaient été si longtemps séparées, aujourd'hui réunies. Retrouvant les loisirs et passions qui les unissaient. Elles profitèrent jusqu'à tard le soir de ceux que pouvait leur offrir la Citadelle. D'une bibliothèque à une salle d'arcade en passant par un restaurant et un bar jusqu'à une boutique d'accessoires de moto. Elles écumèrent les ruelles de la station le cœur bien plus léger. Ce n'est que légèrement éméchées, que les deux humaines se quittèrent. Pour se revoir, très prochainement. Arcadia y comptait. Pour prendre sa revanche. Mais surtout pour rempiler avec sa petite sœur spirituelle les quatre cent coups.

(c) King (Sacrifars)


* Je me suis dit que ce RP manquait de double sens. Avoue que tu as aimé cette intro Razz
[RP Terminé]
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