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 Partage d'une Vie

Arcadia McKnight

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Faction : UCIP
Rang : Colonel/Médecin en Chef
Arcadia McKnight
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MessageSujet: Partage d'une Vie   Partage d'une Vie Icon_minitimeLun 06 Mai 2019, 23:22
► █ Date : 30 Avril 2204 RP Tout public
Shura Fender ♦️ Arcadia McKnight
Partage d'une Vie




「 Partage d'une Vie 」
Feat.
Shura
Fender


« Tu me tiens au courant ? Promis ? »

La question avait été posée avec une certaine naïveté enfantine tout en connaissant parfaitement la réponse. Bien sûr qu'elle allait la tenir informée. Cela n'empêchait pas une pointe d'abandon perler du fond de sa voix. L'idée d'être séparée d'elle lui était tout bonnement insupportable. Pire qu'après le Gala, la sensation qu'un gouffre sans fond s'ouvrait à côté d'elle. Un abîme qu'elle ne pouvait espérer remplir seule.
Shura s'était mise à râler après un message reçue sur son omni-tech l'informant d'une urgence à régler au siège de l'UCIP. Un problème requérant son attention immédiate. Quand bien même son amour de briser les règles, cette fois elle ne pourrait couper à ses responsabilités.

Elles s'étreignirent, s'abreuvant l'une et l'autre de leur parfum. Arcadia ne voulait pas la lâcher, pourtant au bout d'une dizaine de secondes, elle relâcha imperceptiblement son étreinte, laissant sa moitié prendre un peu de recul. Elles s'embrassèrent passionnément. Les papillons battaient furieusement des ailes dans son ventre, remontant dans sa poitrine en une chaleur indescriptible, son cœur cherchant à s'envoler loin dans le ciel.
Le contact sucré des lèvres de Shura se rompit, alors qu'elle reculait, leur bras se tendant de plus en plus, retardant la séparation physique. Les doigts glissèrent sur la paume, puis les uns contre les autres, jusqu'à ce que la magie s'arrête. Elles se regardèrent une dernière fois, échangeant un signe amoureux de la main avant que Shura ne disparaisse complètement de son champ de vision.

La blonde resta silencieuse un long moment, fixant l'encadrement de la porte d'un air absent, zyeutant l'endroit ou s'était tenue sa compagne. Au terme d'une dizaine de minutes, elle laissa échapper un profond soupir, résignée à finir son séjour à l'hôpital sans la compagnie de celle qu'elle aimait. Bien que cela était son dernier jour à passer entre ses murs, il lui faudrait ramener tout les souvenirs que ses amis lui avaient rapporté au fur et à mesure de leurs visites. Heureusement la clinique mettait à disposition un véhicule ainsi qu'un ambulancier pour aider les convalescents à rejoindre leur domicile.

Le reste de l'après midi s'écoula dans une lenteur exécrable, tout paraissait plus fade quand Shura était absente. Cette présence chaude qui se lovait contre elle alors qu'elle regardait la télévision, ces mains qui venaient la cerner pour l'attirer contre un corps flamboyant, cette bouche pulpeuse qui la rendait accroc au moindre baiser et cette voix qui prononçait son prénom avec passion, articulant chaque syllabe avec amour. C'était plus qu'elle. Pas une seule seconde elle ne pouvait s'empêcher de penser à Shura.
Son corps entier réagissait dès qu'elle l'imaginait, des frissons, le cœur qui se serre, les yeux qui se perdent dans le vide et bien plus encore.

Le soir venu, son omni-tech s'alluma indiquant une communication entrante. La sonnerie la fit sursauter. L'image de contact affichait sa petite amie, lui insufflant une bouffée de plaisir. Elle décrocha aussitôt.

« Allô mon ange ! Tu vas bien ? »

La voix de la toubib était complètement excitée. Elles s'étaient il n'y a que quelques heures, mais cela lui semblait déjà être une éternité. Entendre la voix de sa Shura à elle la comblait au plus haut point.

« Oui je vais bien, mais tu me manques ! Tu penses que l'on pourra se voir demain ? Ooooh... »

Sa déception était sincère à l'idée d'être éloignée de sa moitié une journée supplémentaire. Mais elle savait très bien que leur travail pouvait parfois être très prenant. Pour autant cela ne l'empêchait de ressentir cette profonde tristesse à l'idée de devoir attendre avant de retrouver son amour.

« Après demain ? Tu veux venir à la maison ? »

Elle jubilait en s'imaginant lové contre sa moitié dans le canapé, sans personne pour les déranger, toutes les deux à procrastiner et à rire. Oui après demain serait une belle journée.

« Bon courage mon cœur ! Tu me manques... A bientôt ! »

La communication se coupa, elle se laissa retomber contre son oreiller, sans un bruit, haïssant ce moment ou l'aura de la biotique disparaissait. Cette ambiance qu'elle instaurait par sa seule présence qui lui faisait tourner la tête, la rendant folle amoureuse de la Furie.
Les derniers mots de celle-ci résonnait encore dans son crâne. Ses yeux papillonnèrent, se fermant doucement alors qu'un seul nom emplissait sa bouche, une seule personne emplissait son cerveau : Shura. Arcadia s'endormit difficilement, un sentiment de vide là ou elle aurait du se trouver, toutes ses pensées dirigées vers son rayon de soleil qui lui appartenait.

Partage d'une Vie Line-p10
La porte d'entrée se déverrouilla sur son appartement qui n'avait pas changé depuis son enlèvement. Il y a de cela plus de trois mois. Tout était comme elle l'avait laissé. Les robots avaient continué leur travail sans jamais s'arrêter.
L'endroit était d'un calme imperturbable. C'était si bon de se retrouver chez soi. L'ambulancier déposa le carton avant de repartir aussi sec. Arcadia resta un long moment dans le vestibule, une larme coula de son œil organique.
Elle n'y croyait plus. Elle était enfin de retour après toutes ces épreuves, tous ces tourments, elle était chez elle, dans sa tanière, sa bulle, son refuge. D'un revers de la main elle essuya la goutte d'eau qui descendait doucement sur sa joue, reniflant pour étouffer un sanglot.

Enlevant ses chaussures, elle les échangea pour ses chaussons, avançant à petit pas dans le couloir pour arriver dans la lumineuse pièce de vie. La tête lui tournait alors qu'elle se rattrapait au mur par peur de chuter. Rien n'avait changé.
Le docteur vit les deux invitations qui traînaient toujours sur la table à manger. Lorsque tout avait commencé avec Shura. Shura. Oui. Shura. Son cœur s'alluma en pensant à ce nom. Demain elles seraient de nouveau ensemble, cela suffit à lui rendre le sourire.

La Martienne se laissa choir sur l'immense canapé, allumant l'écran mural pour combler le vide de sa solitude, se concentrant sur l'extenseur de sa main gauche. Elle tenait plus que tout à retrouver son entière mobilité le plus rapidement possible. Si certaines actions comme changer de chaînes lui était aisée, s'habiller lui prenait un temps monstre, quant à couper sa propre nourriture, il lui faudrait peut-être encore un bon mois avant d'y parvenir sans assistance.
Aux informations on parlait d'une pluie de comètes sur une planète récemment achetée par les Butariens. Elle relevait de temps en temps la tête vers le mur, regardant les images d'un air distrait. Il n'y avait plus rien d'autre que Shura.

L'interphone s'éveilla bruyamment, la tirant de ses rêveries, l'éloignant de Shura. Elle regarda d'un air irrité le panneau mural avant de se lever et de décrocher.

« Oui?

- Triap Livraison. Vous êtes bien le Dr McKnight ?

- C'est exact. Mais je n'ai rien commandé.

- Cela vient du Conseil.

- Je vous ouvre. »

Il fallut quelques minutes aux deux livreurs Krogans pour arriver au quinzième étage. Débarquant avec plusieurs cartons estampillés Conseil, la toubib fit des yeux ronds en les voyant s'empiler dans son entrée. Un deuxième tour fut nécessaire pour tout amener dont un carton particulièrement imposant.
L'un d'eux lui demande de signer une signature ma p'tite dame, car le travail n'attend pas et pis vous avez un bel appart. Et une bonne journée à vous ! Ils la laissèrent là avec ces gros cartons et son air stupide qu'elle croyait interrogatif.

(c) King (Sacrifars)



Shura Fender

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Shura Fender
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MessageSujet: Re: Partage d'une Vie   Partage d'une Vie Icon_minitimeDim 12 Mai 2019, 19:51
「 Partage d'une Vie 」

L'interface holographique frétillait au rythme des ondes numériques qui s'affichaient sur son écran ambré, se calant parfaitement aux vibrations qui parcouraient les enceintes incrustées dans le mur, un peu plus haut. Un titre de Flesh of Reaper se diffusait dans la pièce, étouffant l'air de ses percussions et recouvrant tout ce qui était susceptible de le percevoir de sa caresse oppressante.

Dans un coin du salon, Shura était affairée avec un morceau de polystyrène. L'humaine ne portait sur elle qu'un short et une brassière N7, les bandes rouges et blanches si symboliques ressortant avec panache sur un fond bien plus obscur. Un accoutrement qu'elle utilisait généralement lors de la pratique d'un sport ou d'une quelconque autre activité intensive, permettant à la chaleur de se dégager de sa peau sans contrainte et lui permettant d'effectuer d'amples mouvements sans être restreinte par un tissu trop affectueux.

La pièce principale de son appartement était encore plus bordélique que d'ordinaire, envahie de cartons, de polystyrène et de divers objets destitués de leur emplacement d'origine. La furie s'occupait actuellement de sa modeste collection de roches, des souvenirs plus ou moins gros qu'elle avait jadis rapporté des planètes découvertes lors de son service au sein de la FEN.

Chacune avait sa spécificité et arborait fièrement les différents minéraux qui la composaient, comportant parfois des traces de pierres précieuses ou des bavures qui s'étaient formées suite à des millénaires d'exposition à une atmosphère spécifique. Des détails fascinants pour une jeune femme possédant quelques légères notions de géologie, et qui venaient leur apporter une valeur supplémentaire en dehors de l'histoire qui leur était associée.

La furie souleva une roche légèrement moins massive que sa main et la porta au niveau de ses yeux, observant les striures à sa surface et les suivant du bout des doigts. Elle était teintée d'un azur profond mais pas suffisamment opaque pour empêcher la lumière de la traverser, alternant entre clarté et obscurité, le scintillement lumineux lui donnant presque l'impression d'être un ciel étoilé sous forme solide. A son sommet, la pierre laissait place à une formation de cristaux d'un blanc immaculé, chacun d'eux dressant fièrement dans les airs une forme géométrique si parfaite qu'elle donnait l'impression d'être artificielle.

Le souvenir d'une planète naine éloignée de son étoile, un savant mélange de titane, d'aluminium et d'oxygène qui donnait l'impression de parcourir un océan solide. Une des nombreuses beautés que recelait l'espace, et la mémoire d'une époque teintée d'insouciance.

Shura plaça délicatement la roche sur son coussin de polystyrène avant de la ranger aux côtés des autres dans un carton. C'était lors de ce genre de moment, lors de la déconstruction de son quotidien qu'elle se rendait compte de la puissance de l'habitude qui y était attachée. La furie n'avait aucune affection particulière pour cet appartement, il ne lui rappelait que de mauvais souvenirs, la chute de Shanxi, la guerre, la disparition d'Arcadia. Mais elle y avait pourtant tissé en moins d'un an un petit cocon d'habitudes, et il y avait toujours cette petite phase de transition légèrement déstabilisante, bien que la furie était capable de s’adapter rapidement à tout nouvel environnement.

Slalomant entre tout ce qui était étalé au sol, Shura attrapa un feutre et estampilla le carton d'un mot fort représentatif de son contenu avant de le faire léviter pour le placer aux côtés de ceux qui étaient déjà remplis. Elle gardait avec elle tout ce qu'elle avait pu sauver de Shanxi et ramener sur la Citadelle. Les cartons étaient remplis de décorations, de souvenirs, de jeux, d'ustensiles indispensables pour la cuisine ou l'hygiène, en passant par les vêtements, les livres, et les accessoires plus intimes... Sa combinaison de réalité artificielle traînait encore au sol et les nombreux dessins sur son bureau s'empilaient avec une symétrie toute relative.

La furie grimpa justement dessus pour décrocher l'épée asari suspendue près du plafond. Une arme authentique de l'ère médiévale asari, un reliquat qui avait finit en sa possession suite à quelques mésaventures sur Thessia. Il était hors de question qu'elle se débarrasse d'un tel souvenir. Après l'avoir emballé à son tour, la jeune femme repartit vers sa position d'origine, en profitant pour esquisser quelques mouvements de danse alors que le titre en cours venait d'atteindre son drop.

Malgré son organisation chaotique, Shura parvint à ranger ses affaires plutôt facilement et surtout, dans les temps. Une dizaine de cartons s'empilaient entre le pied de son lit et l'entrée de l'appartement, tout ce qui restait de sa vie, et tout ce qui la représentait, réduit à quelques mètres carrés. Aucun meuble ne lui appartenait, cet endroit n'avait constitué qu'une résidence secondaire en attendant de trouver bonheur ailleurs. Et quel bonheur.

L'excitation qu'elle avait réussi à esquiver depuis son départ de l'Hôpital commençait à complètement l'envahir alors que la réalisation de ce qu'elle faisait et de où cela allait la mener se répandait pleinement dans sa conscience. La nuit tombait, et bien qu'elle essayait de faire s'évader son esprit, de l'occuper par tous les moyens possible, rien n'y faisait.

Elle ne parvint pas à dormir, bien trop ensevelie sous les idées et les scènes qui se dessinaient contre sa volonté dans sa tête. Elle se représenta Arcadia réagir de plein de façons différentes, elle s'imagina envahir le foyer de la chercheuse avec sa propre vie à elle, marquant son appartement aussi facilement qu'elle pouvait marquer son corps. Et plus que tout, elle s'imagina se réveiller à ses côtés dans son lit, chaque jour après l'autre, partager tous ces petits moments intimes, les repas, les jeux, les nuits, absolument tout ce qui pouvait la constituer, s'accrochant à son existence comme une sangsue affamée.

Arcadia lui manquait déjà. Elle voulait la serrer dans ses bras, l'aimer, la posséder, et elle voulait pouvoir le faire dès que l'envie s'en faisait ressentir. A défaut, la furie serra son propre oreiller contre elle, tentant vainement d'y sentir un dernier reste de violette qui avait déjà disparu depuis bien des mois. Son cœur palpitait bien trop rapidement pour qu'elle puisse s'assoupir, son corps bouillonnait à mi chemin entre délire, fantasme et manque, complètement submergé par l'excitation et l'impatience.

Shura finit par abdiquer, sortant de son lit, elle enfila quelques vêtements avant d'aller courir sous l'obscurité artificielle de la Citadelle, utilisant sa biotique pour faciliter ses déplacements et se fatiguer davantage. Elle ne s'arrêta pas avant d'être complètement épuisée, essorant l'énergie de son corps jusqu’à la dernière goutte. Ce ne fut qu'après avoir pris une douche apaisante et s'être offerte un petit plaisir solitaire que la tension dans son corps retomba et que la torpeur décida finalement de l'emporter.

***

Bien évidemment, la surprise se devait d'être totale. Shura avait prévu les choses à l'avance en se construisant son petit scénario, raison pour laquelle le camion qui transportait ses affaires comportait également un carton de grande taille entièrement vide. Elle avait fait appel à Triap Livraison pour faciliter son transfert, les deux livreurs s'étaient présentés à l'heure et s'étaient montrés très agréables, rentrant avec plaisir dans le jeu de la furie. Cette dernière n'avait fait qu'un adieu temporaire à son appartement en pensant à la paperasse qu'il lui faudrait faire pour s'en débarrasser, mais le plus gros était derrière elle désormais.

Elle se permit tout de même un doigt d'honneur symbolique envers l'appartement qui lui avait fait vivre l'une des périodes les plus noires de sa vie avant de partir.

Le véhicule de livraison fendait donc dans les airs vers sa destination, la furie qui se trouvait à bord se désapant pour se préparer à entrer dans son cheval de Troie. C'est uniquement vêtue de son short et de sa brassière qu'elle s'inséra dans son carton, le refermant sur elle avec une facilité toute relative. A partir de cet instant, elle abandonna tout contrôle sur sa destinée et se laissa bercer par cette insouciance. Il y avait quelque chose d'excitant à savoir qu'Arcadia serait à ses côtés quand elle sortirait de son carton, qu'il représentait un simple portail vers son bonheur.

La furie usa de sa souplesse pour se recroqueviller sans se faire mal, jetant de temps à autre des coups d’œil depuis la maigre ouverture qui laissait entrer un peu de lumière sur la prisonnière consentante. Elle sentit alors l'excitation grimper à nouveau lorsque les vibrations du véhicule cessèrent et que la porte du camion s'ouvrit.

Shura dut se retenir d'éclater de rire quand elle sentit son nouvel habitat se faire soulever par un krogan. C'était une sensation très étrange à laquelle elle n'avait jamais goûté auparavant. Devenir un objet avait quelque chose de très rassurant mais également de très effrayant, et la jeune femme flottait entre les deux, presque insensible à l'étrangeté de la scène tant son excitation était grande.

Il ne s'agissait pas uniquement de revoir Arcadia mais bien de s'unir à elle. Dès qu'elle passerait l'entrée de son appartement elle allait pénétrer dans ce qui allait devenir son nouveau foyer, abandonnant définitivement sa solitude dans son sillage et entamant une vie de couple, une vie à deux. Bien qu'elle en frémissait d'anticipation, elle avait encore du mal à pleinement se représenter ce que cela impliquait. Rien ne serait sans doute en mesure de battre ce qu'elle allait ressentir en se réveillant dans le lit d'Arcadia le lendemain, cette sensation de plénitude indescriptible... Mais elle ne pouvait que se la représenter pour l'instant, la toucher du bout des doigts dans l'espoir de pouvoir y plonger toute entière.

La furie lâcha un grognement alors qu'un choc sur son carton percuta son corps, mais elle resta silencieuse et sentit son cœur s'accélérer à mesure que le trajet continuait, passant du parc au hall jusqu'à l’ascenseur. Elle retint sa respiration lorsqu'elle aperçut finalement l'entrée ouverte de l'appartement de la chercheuse depuis la brèche dans son carton. On la déposa délicatement au sol et la furie sentit son cœur s'envoler en entendant la voix de sa compagne durant le court échange avec les livreurs.

Le sas se referma et la Martienne se retrouva de nouveau seule, entourée de toutes ces offrandes. Le plan avait fonctionné, le cheval de Troie avait passé les murailles extérieures et Arcadia ne pourrait résister bien longtemps à l'envahisseur. Shura ignorait totalement ce qui pouvait lui passer par la tête et elle passa sa main sur ses lèvres pour retenir un gloussement bien trop bruyant. Elle fit durer le silence quelques moments avant de se décider à sortir.

Posant sa main sur le toit factice qui la surplombait, elle poussa l'ouverture du carton bruyamment, se hissant pour laisser dépasser sa tête et ses bras, laissant pendre ses mollets sur la face opposée. Le regard perdu et surpris d'Arcadia se posa sur elle et la furie lui répondit avec son plus beau sourire.

Vous avez demandé la livraison d'une Shura, Mademoiselle ?

Faisant balancer son bassin d'avant en arrière, Shura fit basculer son carton et profita de l'élan pour s'en extraire complètement, se levant et étirant ses bras et ses jambes dans un craquement.

Je suis prête à répondre au moindre de vos désirs...

La furie se pencha d'une façon suggestive sur l'un de ses cartons et tapota son ouverture.

Et j'ai apporté tout le matériel nécessaire pour entamer cette nouvelle vie à vos côtés.

Elle se redressa, s'approchant de la chercheuse d'une démarche féline.

Quelle sera donc... mmmppfff !

La phrase de Shura fut avalée par les lèvres d'Arcadia qui lui sauta soudainement dessus, l'enfermant dans ses bras et l'embrassant avec passion. La furie lui rendit son étreinte affectueuse, serrant son petit ange contre elle et prolongea avec passion cet instant fusionnel qui les réunissait. Arcadia s'emparait à nouveau de ses sens, sa violette dans ses narines, sa chevelure soyeuse et son corps chaud contre le sien, ses délicieuses lèvres dont elle ne se lasserait jamais du goût et cet éclat cristallin dans sa voix qui faisait profondément vibrer son âme. Quelques instants suffisaient pour qu'elle soit de nouveau ivre, complètement impuissante face à l'ampleur de l'addiction que lui procurait sa chérie.

Les lèvres humides se décollèrent et les deux amantes échangèrent un rire. Shura vint poser ses mains sur les joues chaudes d'Arcadia, la dévorant d'un regard embué d'amour.

Il était grand temps que je vienne m'emparer de ce qui m'appartient...




Arcadia McKnight

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Arcadia McKnight
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MessageSujet: Re: Partage d'une Vie   Partage d'une Vie Icon_minitimeMar 14 Mai 2019, 01:21


「 Partage d'une Vie 」
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Shura
Fender


Elle se jeta sur elle, enroulant ses bras autour du cou de son amante pour la ramener tout contre elle. Leurs lèvres s'unissant sans retenue, sans contrainte, avec fougue, avec passion. Shura était bien là, réelle et vivante. Son esprit se vrillait sous l'aura de sa compagne, la laissant s'enraciner jusqu'au plus profond de son âme alors que l'étreinte s'intensifiait. Cette journée sans elle lui avait paru si longue, son monde perdant les couleurs qui l'habitait. Maintenant elle se trouvait ici, dans son appartement, laissant Arcadia libre de succomber à la présence fauve de sa petite amie. Ce qu'elle fit, se laissant consumer par l'amour.

Le baiser cessa, laissant Arcadia essuyer les larmes de joie qui coulaient de son œil tant l'émotion l'a subjugué avant de rire nerveusement. Elle pencha légèrement la tête sur le côté lorsque les mains de la biotique vinrent caresser ses joues, les yeux encore brillants d'allégresse.

«Il était grand temps que je vienne m'emparer de ce qui m'appartient...

- T'es bête, dit-elle en rougissant d'un air complètement fleur bleue. Mais c'est une belle surprise. »

Elle embrassa à nouveau sa lionne, se laissant envahir par son odeur qu'elle respirait avec avidité. Le bout de ses doigts vint se poser délicatement sur le ventre de sa compagne, glissant sans hâte pour ressentir le moindre relief des abdominaux. Elle recula d'un pas pas, pouvant l'admirer à nouveau. La tenue de sport dévoilait une carrure de guerrière, un corps de combattante. Les muscles roulaient sous la peau, palpitant d'une sauvagerie à peine contenue. Ils se dessinaient parfaitement, entièrement offert au docteur. La toubib souhaitait ardemment retrouver leur contact protecteur, s'y abandonner jusqu'à en perdre la raison. Elle était délicieusement magnifique. Et plus que tout, c'était son amoureuse à elle.

Son regard dévia sur la dizaine de cartons qui encombraient l'entrée, empilés les uns sur les autres, contenant tous un fragment de la vie de sa moitié. Sans savoir pourquoi, elle jubilait à l'idée de les ouvrir, de découvrir de quoi était composé sa vie, d'entreposer les trésors de sa chérie à côté des siens, de partager le lavabo de sa salle de bain des produits du quotidien, de retrouver chaque matin les vêtements de Shura au milieu de son dressing, savoir que la seconde table de chevet allait être occupée. A cette idée son cœur s'emballa, se fracassa contre sa poitrine avec avidité tant le rêve devenait réalité.

« On s'occupera de tes cartons après, je vais te faire visiter notre chez-nous ! »

Attrapant la main de Shura, elle marcha à reculons, sans parvenir à décrocher du regard possesseur qu'elle lui lançait. Elle avait amené le prédateur dans son refuge, lui ouvrant en grand les portes de sa demeure. Elle lui appartenait et plus rien ne saurait comme avant.

« Bienvenue chez toi mon cœur ! »

Les deux femmes pénétrèrent dans la pièce de vie face à la table de la salle à manger, de facture Asari, son plateau était tout en verre, ses jambes virevoltantes étaient dans un bois de Néra noir. Un petit bazar de paperasses habituelles traînaient sur la table.
A droite se trouvait la cuisine les meubles de l'îlot était d'un blanc immaculé. Les meubles et le plan de travail se voyaient recouverts d'une teinte boisée relativement claire. L'électroménager ajoutait une troisième couche de couleur par ces couleurs grises chromées.

Il y avait aussi le salon, légèrement enfoncé dans le sol et facilement remarquable par l'immense canapé en U qui démarquait l'endroit. Prédominant par sa couleur bleu marine, il faisait face à une imposante télé occupant les deux mètres de cloison, marquant la séparation avec l'entrée. Au milieu du sofa se trouvait une petite table basse rectangulaire, majoritairement en verre, seuls les angles étaient dans un bois blanc. Cette dernière laissait apparaître un petit jardin à l'intérieur où le médecin faisait pousser ses espèces préférées, notamment des violettes.
Juste derrière résidait son petit coin de paradis dédié à la lecture. Cerné par des bibliothèques aussi hautes que le mur, elles étaient remplies à craquer de romans, séparées en leur milieu par une cheminée électrique. Un tapis en poil synthétique blanc recouvrait le carrelage gris clair, où étaient disposés deux petits fauteuils autour d'une tablette ronde. Plusieurs baies vitrées éclairées la pièce, celle près de son havre entamait la rotation sur la Terre, offrant une vue imprenable sur le berceau de l'Humanité.

Arcadia vint se lover dans le dos de Shura, ses mains autour de la taille nue, sa tête reposant sur l'épaule noueuse de sa conjointe. Dix secondes ? Une minute ? Une demie heure ? Une heure ? Elle ne sut dire combien de temps elles se perdirent dans cette contemplation. Tout ce qu'elle savait était que ce moment était le leur, loin de tout les problèmes qui avaient perturbé leur amour. L'épiderme de la furie était bouillant sous ses paumes, pulsant d'une énergie nouvelle, un ouragan qui enflait de plus en plus, prêt à aspirer toute chose à portée de son pouvoir d'attraction.
Elle se retourna et se colla contre la vitre, la fraîcheur de la vitre créant un frisson l'espace d'un instant avant que la chaleur de son corps ne reprenne le dessus. Shura amena la chercheuse à elle, la saisissant par les hanches. Cette dernière se hissa sur la pointe de ses pieds, parvenant à la hauteur de la N7, pour se lier de nouveau à son son âme sœur.

Dans le calme plat de l'appartement, ou rien ne bruissait, orbitant silencieusement autour de la Terre, le couple se laissa aller, collées l'une à l'autre. Elles s'embrassaient sans répit trop heureuse d'avoir leur propre intimité sans avoir à subir des visites incessantes. Une pulsion traversa Arcadia, l'obligeant à fournir un effort incroyable pour y résister. Ses ongles sillonnaient les flancs dénudés de la combattante. Un index plus aventureux, se glissa jusqu'à l'élastique, l'étirant, puis, sans prévenir, le relâcha produisant un claquement sec. Un petit sursaut interrompit le baiser, laissant le temps à la praticienne de reculer, son air espiègle gravé sur le visage.

« On continue la visite ? »

Tournant les talons, elle oublia bien rapidement qui elle avait amené en ce lieu. Le coup bien que léger émit un bruit retentissant contre ce fessier, lui faisant faire un petit bond. Pivotant vers une Shura qui souriait à pleines dents, elle rit à son tour, prenant sa main.
Après avoir grimpé l'escalier en colimaçon, Arcadia dévoila son espace de travail, une petite pièce occupait en grande partie par un bureau, une commode ainsi qu'une étagère pleine de recueils médicaux. Elle était émerveillée par la biotique qui ouvrait de grands yeux brillants, inspectant le moindre recoin sous toutes les coutures, avant de revenir à son point de départ, satisfaite.

Le dressing était entièrement à part, les vêtements de la blonde occupait quasiment tout l'espace ainsi qu'une immense collection de chaussures. Sa conjointe fut fortement amusée par le placard qui accueillait la lingerie, celle-ci ne sachant ou vraiment donner de la tête, était prête à refaire essayer l'intégralité de la garde-robe à la Martienne. Celle-ci le lui promit... une fois la visite achevée.
Dévoilant ensuite la salle de bain, la propriétaire avait tout autant l'impression de redécouvrir les lieux.Toutes ses petites habitudes qu'elle avait crée au fil des années, qu'on lui avait arraché en un instant. Son regard se perdit dans le vague, laissant Shura partir seule en exploration, fouinant sans gêne parmi les produits de beauté.

Tout ça lui paraissait si proche et si loin à la fois. Elle qui avait toujours eu une vie honorable sans jamais chercher à emmerder le monde. La vie la lui avait bien fait à l'envers cette fois. Mais elle était vivante, et avec Shura. Il était plus que temps de prendre la sortie de cet abîme dans lequel elle ne s'était que trop longtemps terrée. Arcadia sursauta en entendant la voix de sa compagne.

« Excuse moi. J'avais la tête ailleurs. Tu disais ? »

Elle sourit en retournant trouver les bras de sa petite amie, posant tendrement sa tête contre la poitrine ferme de la furie.

« Je vais merveilleusement bien maintenant. Viens il reste encore une pièce. »

La quadragénaire ouvrit la dernière porte, donnant sur sa chambre. Un lit King-size, une longue commode, deux fauteuils et tables de chevets ainsi qu'un miroir mural meublaient l'endroit. Toujours avec cette baie vitrée donnant sur la Terre, le lit face à celle-ci. La stellaire n'attendit pas l'autorisation pour partir à la découverte, bondissant sur le lit pour éprouver la solidité du matelas, fouinant le meuble de nuit, repartant aussitôt vers le bahut pour en ouvrir les tiroirs sous le regard amusé de la scientifique, qui se crispa l'espace d'une seconde.

« Att... »

Shura regarda l'intérieur, puis Arcadia et ainsi de suite, son sourire s'agrandissant de plus en plus. La blonde sentit le rouge lui monter aux joues alors que la biotique jugeait le contenu et la valeur de sa découverte. Elle se ressaisit rapidement, n'ayant plus l'habitude de jouer les vierges effarouchées, Arcadia s'avança vers Shura, ses tempes battaient la cadence de sa volonté alors qu'une boule sans commune mesure grandissait dans son ventre, s'emparant de ses cuisses et de son cœur. Les attaches de sa sobriété sautaient une à une sous le poids de son désir.

Une collision entre deux astres secoua la pièce, fracassant toute pudicité. Au diable la retenue et la chasteté. Seul le besoin de satisfaire leurs pulsions importait. Quatre mois durant, ce moment leur avait été interdit, oublié, reporté, jusqu'à cet instant. Tout son être brûlait d'impatience à l'idée de pouvoir goûter à nouveau son amante, de s'offrir tout à elle, de la combler pour qu'elle s'oublie.
Leurs bouches s'unissaient sauvagement, avec voracité.
Arcadia recula, petit à petit, les langues refusant de se délier. Ses jambes avaient beau toucher le cadre du lit, cela ne retint en rien la pression de son amante qui la poussait de plus en plus, l'accompagnant dans sa descente. Ses sens étaient en ébullition, décuplant la moindre sensation de l'odeur de sa moitié à ses mains qui la caressaient.
Les gestes étaient chaotiques, désordonnés. Plus rien ne comptait que ce besoin animal d'assouvir leurs instincts charnels.

Les mains de la Martienne s’appropriaient le corps de sa moitié, les ongles de sa main valide vinrent griffer le dos sans protection, y traçant des sillons d'appartenance. Un spasme ravagea son corps alors que la biotique se cambra tout contre elle, la portant au bord de la transe. L'étreinte semblait ne jamais vouloir prendre fin, l'une comme l'autre ne souhaitant plus jamais être séparée. C'est à ce moment que Arcadia réalisa à quel point la vie n'était pas que mauvaise. Elle ne savait pas pour ainsi dire si elle méritait une petite amie aussi attentionnée, qui était allée la chercher au bout du monde, l'avait nourri, cajolé et soutenu chaque jour depuis son retour. Sans qui elle serait peut-être toujours dans cette enfer, détruite à jamais. Une personne qui l'aimait pour ce qu'elle était.

Attrapant le visage de la jeune femme entre ses doigts, elle enfonça sa tête un peu plus dans le matelas, rompant leur union. Un sourire naquit sur ses lèvres la faisant rayonner de bonheur. Ses yeux transpirait d'amour. Arcadia sentait de nouveau son cœur battre à tout rompre, la faisant se sentir plus vivante que jamais. Shura était allongée sur elle, l'emprisonnant dans son carcan protecteur, sa chaleur traversant sans peine les minces couches de tissus qui couvraient la praticienne.

« Possède moi », lâcha t-elle d'une voix langoureuse.

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MessageSujet: Re: Partage d'une Vie   Partage d'une Vie Icon_minitimeMer 03 Juil 2019, 16:39
「 Partage d'une Vie 」

La conscience avait cette habitude tenace de toujours maintenir son hôte dans un certain degré d'ignorance. Il était impossible d'être en permanence en réalité de certains faits et particulièrement lorsque ceux ci venaient d'émerger, parvenant avec peine à se dissocier de la masse habituelle connue et rassurante. Il s'agissait de la fameuse notion de prise de conscience qui tardive, devenait génératrice de bien des problèmes. Jouer avec cette limite pouvait permettre de différencier le courage et l'audace de la stupidité et de l'ignorance.

Pour Shura cette notion était d'une importance cruciale, elle faisait partie d'un grand tout que l'on appelait ouverture d'esprit ou rapidité d'adaptation, des catégories dans lesquelles elle se complaisait à se ranger malgré les nombreux contre exemples que faisaient apparaître sa vie jusqu'alors.

Elle était en effet restée enfermée dans le même cycle, alternant entre les phases de peur et de stress avant de trouver du réconfort dans une solitude créatrice, son monde avec ses règles, son échappatoire. Mais même en cet endroit elle ne demeurait pas intouchable, le cycle continuait son chemin et venait fatalement le moment où Shura finissait par ne plus réussir à justifier ses actions, où son esprit peinait à trouver le bien fondé dans ce qu'elle faisait et ce qu'elle devenait.

Le doute, la peur, le stress, les trois sœurs du chaos qui tourmentaient avec une facilité déconcertante l'esprit humain si fragile n'épargnaient pas la furie qui parvenait pourtant à faire plus ou moins apparaître le contraire. Sa solution n'en avait jamais réellement été une, la fuite en avant était une prise de risque inconsidérée dont les bénéfices n'étaient effectifs qu'à court terme.

Les derniers mois dans la vie de Shura avaient vu apparaître de nouveaux démons, la frustration, la paranoïa, mais plus que tout une terreur profonde, celle de se voir arracher un plaisir depuis longtemps oublié et de vivre à nouveau la douleur de la perte. Elle avait réfuté cette théorie, encore et encore si bien qu'elle avait cru devenir folle. Les frontières s'étaient brouillées la plongeant dans un déni glacial, incapable de savoir si elle croyait encore pouvoir retrouver Arcadia en vie, ou si tout cela ne servait au final qu'à la protéger elle même. Des pensées noires et sombres dont elle avait honte et qu'elle préférait oublier, comme bien d'autres vices du passé.

Lors qu’enfin elle l'eut retrouvé au milieu de la putridité du mausolée, la furie avait bien cru sombrer définitivement dans les abysses et quand elle y repensait, elle se rendait compte qu'elle n'y était vraiment pas passée loin. Cette image resterait à jamais gravée au fer dans sa mémoire, symbole inéluctable de ses échecs. Mais Shura n'aimait guère se ressasser cet instant.

La suite quant à elle, avait une saveur bien plus douce et agréable. Le long séjour à l'hôpital lui avait permis de prendre réellement conscience pour la première fois depuis des mois de tout ce qui s'était produit en ce début d'année. Comment elle était tombée amoureuse sans s'en rendre compte d'une de ses amantes et comment sa vie s'en trouverait changée à jamais.

Elle avait baissé sa garde si facilement, prenant sa relation avec Arcadia comme une simple amitié avec bénéfice tant il lui semblait inconcevable d'avoir encore des sentiments après toutes ces années. Ce n'était pourtant pas avec un jouet ou une partenaire qu'elle s'était retrouvée le soir du gala, mais bien avec la femme qu'elle aimait, le cœur déjà bien trop bouffé par les sentiments pour qu'elle puisse y réchapper. Encore un autre argument témoignant de sa prise de conscience tardive des choses.

Mais cet exemple précis était bien l'un des seuls qu'elle ne regrettait aucunement.

Le cœur de Shura tambourinait violemment sa poitrine alors qu'elle partageait une étreinte avec sa moitié devant cette vue orbitale de la Terre. L'ivresse du moment avait fait papillonner son esprit bien loin de la quiétude actuelle, mais cela ne le rendait que plus délectable encore.

Le bonheur qu'elle ressentait et qui pulsait à travers sa peau était indescriptible. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé tant son esprit appréciait rationaliser les choses et pouvoir les ranger dans des petites cases bien ordonnées. Mais cette passion ne pouvait être démantelée ainsi, elle se vivait bien plus qu'elle ne se laissait comprendre, et c'était très bien ainsi. La réflexion était un outil appréciable mais il n'avait pas sa place dans ce monde là.

Shura éteignit alors son esprit et se laissa porter par l'amour qu'elle vouait à sa compagne, ne devenant que peau, lèvres et soupirs. Elle aimait Arcadia plus que tout, et c'était bien la seule chose qu'elle avait besoin de savoir.

La visite se poursuivait entre chaque pause de tendresse, la furie constatant que là encore elle peinait à réaliser qu'elle allait vivre ici et faire de cet endroit son foyer également. Mais c'était pour le mieux, elle ne pouvait qu'imaginer la puissance du bonheur qu'elle allait ressentir en se réveillant dans le lit d'Arcadia le lendemain et que tous les souvenirs lui reviendraient.

La chambre de l'hôtesse fut par ailleurs le lieu d'une découverte forte intéressante. Shura en apprit un peu plus sur les goûts et les déviances sexuelles de sa compagne au détour d'un tiroir, des scènes de débauches se formant immédiatement dans son imaginaire. Elle avait là de quoi nourrir ses fantasmes et même pouvoir expérimenter sur sa bien aimée...

Mais ces pensées furent violemment balayées par le corps d'Arcadia se collant au sien avec bien plus d'avidité et de lascivité qu'auparavant. Les nerfs de la furie s'éveillèrent alors à l'unisson lui remémorant cette frustration qui s'était accumulée ces derniers temps. En plus de s'offrir d'elle même à son prédateur, sa proie venait lui rappeler qu'elle avait faim, extrêmement faim. Quelle imprudence.

Il n'y eu pas de jeu, pas de paroles, pas la moindre trace de fantaisie. Elles firent l'amour simplement, à leur façon bestiale, sauvage et tendre à la fois, mais simplement. Les corps depuis trop longtemps privés de cette union se noyèrent dans la passion sans la moindre once de retenue. La furie se délectait de l'expression déformée par le plaisir qui s'affichait sur le visage d'Arcadia, ne cherchant aucunement à refréner ses propres réactions, les meubles dans la pièce vibrant sous la puissance des ondes biotiques qui émergeaient de son corps lorsqu'elle atteignait l'orgasme.

Faire l'amour à la femme qu'elle aimait avait un goût bien différent d'ordinaire, le sexe mêlé aux sentiments était une expérience inégalable si bien que Shura ne put retenir les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle ne porta aucune attention au temps qui s'écoulait, bien trop occupée à dévorer sa proie, à la marquer et à satisfaire ses propres désirs. La scène n'eut aucune réelle fin, elle ne fit que ralentir, perdant en puissance et en sauvagerie à mesure que les deux femmes se rassasiaient mutuellement.

Les deux corps nus étaient solidement collés l'un à l'autre, la tendresse d'un câlin venant remplacer les mouvements vifs et incertain des ébats. L'ivresse et l'extase avaient laissé place à leur complicité habituelle, de petits rires s'élevant dans les airs alors qu'elles jouaient l'une avec l'autre comme des adolescentes, sans la moindre pudeur. Cette chambre, cet appartement, ce cocon n'appartenait rien qu'à elles, et elles y étaient libres, libres de laisser s'exprimer les facettes les plus privées de leur personnalité et libres de consumer leur amour sans le moindre regard extérieur.

La fatigue suite à la courte nuit qui avait précédé et à l'effort physique qui l'avait suivit finit par retomber lourdement sur Shura et la furie laissa la torpeur l'envahir alors qu'elle se collait davantage à cette source intarissable de violette. Pas le moindre doute, pas la moindre peur ne vint entacher son esprit assoupi alors qu'elle s'endormait dans les bras de la blonde au visage angélique. Son odeur vint la poursuivre jusque dans ses rêves venant sublimer un sommeil calme et paisible comme elle n'avait pas connu depuis des mois.




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MessageSujet: Re: Partage d'une Vie   Partage d'une Vie Icon_minitimeSam 06 Juil 2019, 00:21


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Le calme était revenu, la tempête s'était consumée d'elle même. Dans leur toute puissance, les Furvent avaient succombé. L'excès laissait place à la sérénité, la passion à la tendresse, l'envie à l'apaisement. A l'amour ; celles qui vont mûrir te saluent.
Ne restait plus que deux respirations apaisées, souffles quasiment inaudibles, perturbant le silence de la nuit qui s'était emparée de l'appartement.

Pourtant même de par toute cette luxure consommée, l'odeur entêtante du désir flottait encore. Il s'accrochait à chaque pore de la peau, s'élevant en phéromones des deux femmes endormis, stagnant dans la chambre.
Elles avaient fait l'amour au delà du raisonnable, se laissant emporter par une jouissance oubliée, s'abandonnant au bonheur charnelle. Des mois de privation, éloignées l'une de l'autre, à lutter contre un manque inéluctable sans savoir quand ce dernier serait bouché. Aujourd'hui elles s'étaient retrouvées, se satisfaisant jusqu'à plus soif.

Arcadia avait retrouvé la sensation du corps chaud et nu de Shura contre le sien, ses baisers et ses caresses, sa présence et ses muscles, ses griffes et ses morsures. Dans ce long moment animal et brut, elle avait savouré chaque instant, tremblante sous les orgasmes que sa partenaire lui offrait, sa conscience au bord de la rupture sous cette avalanche de débauche. Recevant autant qu'elle donnait. Son esprit s'enflammait lorsque les traits de la biotique se crispait de plaisir. Cette dernière laissant échapper des ondes d'énergie à même de donner des frissons inoubliables. Elles avaient joui ensembles. Elles avaient joui tant et plus. S'aimant à s'en damner.

Au fil du temps les soupirs et les gémissements avaient laissé place aux rires et à la parole. Accrochées l'une à l'autre, les deux amantes avaient séché leurs larmes de joie, rattrapant le temps perdu. Elles batifolaient naïvement dans le lit en bataille, la blonde s'amusant à compter les cicatrices de sa moitié, suivant les traces de son index avant de revenir invariablement vers les abdominaux de la furie qui l'a charmé au delà de toute raison. Sans prendre la peine de se rhabiller, elles avaient fait quelques allers retours pour se ravitailler dans la cuisine entre les sessions de câlins.

Ouvrant lentement les yeux, la Martienne s'éveilla, cherchant du regard le réveil qui lui indiqua qu'il était encore bien tôt. Le jour de la Citadelle ne s'était même pas encore levé. Sa petite amie n'avait pas bougé de la nuit, ses bras musclés l'enserrant autour de la taille, sa tête reposant sur sa poitrine, elle dormait à poings fermés.
Le cœur de la toubib se serra en voyant le visage serein de sa partenaire. Cette partie si sensible que chaque être humain possédait, cette carapace que même les plus robustes faisaient tomber lorsqu'ils se savaient en sécurité. Arcadia glissa ses mains dans la chevelure ébène, offrant cette protection tant recherchée. Elle sentit aussitôt les bras qui l'entourait se refermer un peu plus, intensifiant l'étreinte. Le médecin sourit d'une joie pure et simple, le ventre envahit par une horde de papillons. Elle resta ainsi un long moment, protégeant la personne qui était la plus chère à ses yeux.

Les souvenirs lui revinrent rapidement. Elle se souvenait s'être endormie sans grande difficulté, vide de tout énergie après cette journée à faire l'amour. Elle s'était crû comblée, que sa soif charnelle s'était éteinte. Il n'en était rien. Depuis son réveil, elle sentait son besoin grandir de nouveau, cette avidité érotique qui s'emparait de son entrejambe, la tentation de goûter une énième fois Shura. Refrénant ses pulsions, elle laissa ses doigts cajoler le crâne de la biotique au rythme de la respiration tiède qui glissait le long de ses seins.
La lumière artificielle s'éleva petit à petit à travers les persiennes. Convaincue qu'elle ne retrouverait pas le sommeil, le docteur s'extirpa avec délicatesse du carcan, y glissant son oreiller à sa place et parvint à quitter la pièce sans réveiller la jeune femme.

Partage d'une Vie Line-p10
Attrapant la première robe estivale de sa garde robe, elle l'enfila puis descendit les escaliers sans bruit, avant de sortir. Arcadia inspira une longue bouffée d'air frais, laissant ses hormones se calmer, loin de l'odeur entêtante de la biotique. La praticienne déambula dans le petit parc qu'elle avait l'habitude de traverser chaque matin lorsqu'elle se rendait dans les bureaux de l'UCIP. Rien n'avait changé, tout était toujours aussi vert et agréable à l’œil. Pressant le pas pour ne pas alarmer sa compagne d'une nouvelle disparition, elle se rendit dans le café du quartier afin de s'approvisionner en sucreries, cafés et autres viennoiseries pour le petit déjeuner.
Dénués de toute présence humaine à cette heure là exception faite des garçons, il était assez dérangeant de constater que le monde continuait à tourner comme s'il n'en était rien, insensible à la douleur, chacun enfermé dans un cocon hermétique, insouciant des événements qui pouvait se dérouler à côté de chez eux. Une pointe de dégoût naquit en elle.

Pendant que Arcadia passait sa commande, elle ne put s'empêcher de noter les regards insistants que lui lançait le serveur. Celui là même qui essayait de vous faire comprendre que votre T-shirt était à l'envers ou qu'un morceau de nourriture était resté à la commissure des lèvres. Ce n'est que lorsqu'il se tourna que l'humaine réalisa ce qui clochait. Ses épaules dénudées étaient couturées de morsures, des griffures étaient visibles un peu partout.
Un moment lui revint ou coincée entre Shura et le matelas, le visage enfoui dans l'oreiller pour étouffer un râle orgasmique, elle se souvenait des crocs de sa lionne s'enfonçant dans son épiderme, affirmant sa prise alors que les griffes la marquaient. Ce moment ou elle s'était entière livrée, abandonnant tout contrôle sur sa propre personne. La blonde voulait revivre ce moment encore et encore. Avec Shura. Et uniquement avec elle. Pour toujours et à jamais.

Les marquages sur sa peau s'éveillaient, lui offrant des frissons d'allégresse, lui rappelant qui était la seule personne à lui offrir pareille sensation. Attrapant le sac tendu par le caissier, la martienne repartie tranquillement, sans pour autant manquer de garder un œil sur ses arrières. La leçon du début d'année avait été amère. Elle ne supporterait pas une nouvelle séparation, de nouvelles humiliations, des tortures innommables.

Elle ne revint dans sa petite bulle qu'une fois la porte de l'appartement passée. Enlevant ses chaussures, Arcadia fila vers la chambre pour retrouver son aimée qui n'avait pas bougé d'un pouce, tenant fermement l'oreiller.
La toubib vint s'asseoir sur le rebord du lit, chérissant ce moment à elle. La furie N7 qui en avait fait tremblé plus d'un, était là, endormie, un air innocent sur le visage, fragile, douce et délicate. Une vision dont elle ne pourrait plus jamais se passer.
La quadragénaire se pencha en avant, ses boucles dorées tombèrent en cascade devant ses yeux. Effleurant le visage de la stellaire du bout de ses mèches, elle les agita, pour la chatouiller.

Cette dernière papillonna des yeux, cherchant la source de son réveil. Encore embuée par la fatigue, elle n'en restait pas moins magnifique. Arcadia resta au dessus d'elle, un sourire rayonnant, laissant ses boucles encerclait la bouille de sa petite pelote de nerfs.

« Bonjour furie sauvage... »

Elles rirent ensemble, se dévorant du regard, laissant le silence s'installer et durer, simplement troublé par cette tension langoureuse. Relevant les pans de sa robe la praticienne vint s'asseoir à califourchon sur sa femme, faisant plonger ses mains sous la couette pour cajoler la peau qui se trouvait en dessous.
Les doigts de Shura remontèrent tendrement le long de ses cuisses, glissant sans brusquerie, emmenant avec eux le tissu du vêtement. Le docteur se laissa faire, levant les bras au ciel pour accompagner les gestes de sa nouvelle locataire, se retrouvant à nue, sans gêne ni pudeur.

La marmotte se leva pour lui arracher un baiser que la blonde arrêta d'un index entre leurs bouches.
Elle se pencha par dessus le lit et attrapa le sac du petit déjeuner qu'elle ouvrit. Comparé à ce que la N7 avait fait pour elle, c'était un geste insignifiant, un cadeau dérisoire. Sa moitié avait été prête à tout pour la retrouver, quitte à foutre son avenir en l'air. Mais Arcadia y tenait plus que tout. Sa façon de promettre qu'elle veillerait éternellement sur sa petite amie, qu'elle la chérirait sans faillir, la comblerait au delà de ses attentes. Elle y tenait.
Attrapant un raisin dans le sac, elle en plaça une moitié dans sa bouche et s'avança. Il ne fallut guère de temps à l'autre femme pour comprendre ce que l'on attendait d'elle. Croquant à l'unisson en s'embrassant, elles partirent dans un fou rire face à une mimique aussi clichée.

Savourant leur repas, sans réussir à se séparer plus d'une seconde, échangeant des bouchées de temps à autre, les deux femmes purent redécouvrir cette joie si candide de se réveiller aux côtés de sa moitié, de partager un déjeuner. Les doigts de Shura se firent plus joueurs au fil du temps, s'aventurant sur l'épiderme d'Arcadia, pour s'arrêter sur une cicatrice fraîche. Les dernières qui n'avaient pas été recouvertes d'Inveraray, celles qui avaient prit le plus de temps à guérir.
La Martienne eut un léger mouvement de recul, remontant la couette à l'endroit précis ou se trouvait l'ancienne blessure.

« Désolé Shura, je n'arrive pas à accepter mes cicatrices. Je veux juste les voir disparaître... »

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MessageSujet: Re: Partage d'une Vie   Partage d'une Vie Icon_minitimeMar 30 Juil 2019, 17:58
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Les rayons du soleil commençaient à se faire de plus en plus envahissants, recouvrant de leur clarté l'épaisse couche atmosphérique du berceau de l'humanité. Cette partie du monde s'éveillait pour une fois à un rythme quasi identique que celui imposé artificiellement pour les résidents de la Citadelle. Les espèces intelligentes étaient incapables de se défaire de ce cycle journalier imposé par leur planète natale si bien qu'ils en venaient à le reproduire même enfermés dans une gigantesque boite de métal flottant au milieu du vide. Il en était de même pour tant d'autres détails, la végétation, le ciel bleu

La rareté, l'exotisme, le modernisme, des concepts qui attiraient la population comme des mouches, mais ils se révélaient pourtant bien incapable de se débarrasser définitivement de ce confort et ces habitudes fortement imprégnées dans leurs racines. Il fallait pour cela plusieurs générations, que les suivantes ne puissent connaître ce que les précédentes avaient perdues ou changé et finissent inéluctablement par s'adapter avec le temps. Dans la théorie, les races possédant une faible espérance de vie se voyaient favorisées, obtenant de meilleures chances de survie et d'évolution en sacrifiant la valeur et l'impact de l'individu.

Shura se remémora avec un sourire les écrits d'une veille philosophe asari et sa vue toute particulière sur les autres espèces du Conseil. Un ouvrage fortement intéressant tant il était facile d'oublier les différences fondamentales entre différentes espèces vivant en permanence à proximité. Chacune avait pourtant son bagage qui lui donnait une vision particulière de ses congénères, la plupart des vieilles asari voyaient sans doute les humains comme d'éternelles demoiselles, pour celles qui avaient la moindre considération à leur égard en tout cas.

Voilà un titre qui plaisait énormément à la furie, ne lui manquait plus que l'aptitude fascinante de la fusion. Un orgasme de l'esprit, pouvoir forniquer par surprise sans le moindre contact physique, plus jeune la N7 aurait tué pour obtenir ce pouvoir et être en mesure d'offrir l'équivalent d'un orgasme à n'importe qui sans prévenir. Une capacité que même la puissance coulant sans ses veines ne lui permettrait malheureusement jamais d'atteindre. Elle en devenait donc une demoiselle un peu diminuée, mais sans doute pas pour ce qui était des impulsions et des hormones.

Shura s'arracha à la vue de la Terre qui avait fait voyagé son esprit encore embrumé pour poser son regard sur Arcadia. Elle s'imagina un instant la scientifique dans un corps d'asari et gloussa. L'exercice était presque impossible, Arcadia était tout ce que le système solaire faisait de plus humain. Cette féminité angélique en apparence innocente qui avait pourtant succombé à la passion tout comme elle. Et la furie s'était retrouvé ici, dans ce lit qui était désormais également le sien. Le prédateur avait réussi à s'infiltrer dans le foyer de sa proie, il pouvait désormais la consommer à présent, sans répit, sans se poser de question ni même chercher à comprendre pourquoi il ne souhaitait plus partir.

Échangeant un baiser avec la porteuse de cette toison dorée, Shura laissa ses doigts parcourir la peau chaude et douce de sa compagne, savourant sa présence et la proximité de son corps. Il y eu cependant un soudain mouvement de recul et la furie posa un regard surpris sur Arcadia. Elle comprit alors de quoi il s'agissait lorsque sa voix s'éleva, bien moins assurée que d'ordinaire. Le regard de la N7 se posa un instant sur la partie du corps désormais recouvert par la couette.

Je suis désolée.


En temps normal la furie aurait sans doute sorti un discours classique sur l'acceptation de soi et de ses blessures, mais connaissant l'origine des cicatrices récentes sur le corps de sa petite amie, elle ne ressentit que de la culpabilité. Ces marques provenaient indirectement de ses erreurs et elle faisait de son mieux pour ne pas ressasser le passé récent de peur de retomber encore une fois dans un sempiternel débat intérieur futile et improductif.

Un court silence s’installa, brisant définitivement le cocon qui les avaient entourées depuis son réveil et pour la première fois depuis l'incident, Shura sentit une distance, certes minime, mais pourtant bien présente entre Arcadia et elle. La gêne, la honte, ces émotions étaient les plus propices à stimuler la peur et la réaction instinctive qui en résultait n'était autre que l'éloignement. Créer de la distance pour oublier artificiellement le problème.

La furie lâcha un soupir. Si sa propre honte n'avait pas une source physique, elle venait pourtant bien d'avoir la même réaction que sa compagne. Elle devait se prendre en main et adopter de nouveaux réflexes maintenant qu'elle n'était plus seule, elle était en couple bordel, et elle avait une responsabilité en ce qui concernait Arcadia. Shura décida donc de sortir de sa zone de confort et de briser la gêne, laissant toute liberté à sa personnalité de s'exprimer, au diable la morale et les questions existentielles.

La furie se leva du lit et s'étira un instant en faisant face à la baie vitrée, sa silhouette plongée dans la lueur encore faiblarde de l'astre solaire.

C'est bien fort dommage pour toi d'avoir à les cacher ainsi...

Elle se retourna et s'écarta légèrement pour laisser la lumière atteindre Arcadia, ses lèvres s'étirant en un sourire.

Les cicatrices je trouve ça terriblement sexy. Représente toi ce corps doux, moelleux, souple à souhait, féminin jusqu'au moindre pore qui le recouvre...

La N7 prit un angle de la couette dans sa main et tira suffisamment dessus pour révéler le corps de sa compagne.

Maintenant saupoudre le de quelques muscles pour lui donner cette fermeté et agrémente le tout de quelques cicatrices, des marques violentes et profondes qui le défigurent. Des souvenirs que l'on préférerait parfois oublier, mais surtout des symboles, ceux qui prouvent que ce corps a enduré, encaissé et plus que tout, qu'il a survécu. Les marques d'une guerrière, les marque d'une survivante, les marques d'une gagnante.

Les deux mains de Shura se rejoignirent alors dans un léger claquement.

Les deux éléments essentiels sont alors réunis. La douceur et la robustesse, la preuve irréfutable que celle qui possède ce corps est capable d'en prendre le plus grand soin mais également de s'en servir comme d'un outil, d'une arme pour se frayer un chemin au milieu de tout ce qui l'aurait tuée autrement. Un équilibre parfait... Et très salivant.

Atteindre cet équilibre avait toujours été le but ultime de Shura en ce qui concernait son corps. En faire une arme pour ne pas perdre le moindre brin d'efficacité au combat sans pour autant dédaigner sa féminité. Cet objectif était devenu sa vision du corps parfait et une source importante de ses fantasmes. Rien ne lui paraissait plus magnifique qu'un corps à la fois féminin et robuste.

Mais le plus important dans tout ça...

La furie vint cette fois ça s'accroupir près d'Arcadia pour lui poser une main sur la joue l'espace d'un instant.

C'est que tu ne dois pas laisser la honte te dévorer en ma présence. Oui je sais, c'est difficile à faire. Mais plus facilement nous serons ouvertes l'une à l'autre et plus facilement notre couple fleurira. Et puis, j'ai peut être l'air intransigeante, mais maintenant tu sais que c'est mou là dessous.

Shura tapota sa poitrine en gloussant.

Et je ne mords pas. Pas souvent...

La furie se releva tout sourire, penchant sa tête sur le côté et laissant sa chevelure ténébreuse encore désordonnée de la nuit dégringoler sur son visage. Les rayons du Soleil qui s'était désormais quasiment entièrement levé sur la Terre vinrent embraser sa toison, formant une parodie d'auréole qui s'accordait particulièrement bien avec son sourire faussement innocent.





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