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 Le jugement des pairs

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MessageSujet: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeVen 27 Jan 2017, 18:24
Intervention MJ : NonDate : 10 Novembre 2201 RP Diplomatique
Maccharius Dorn ♦ Larius Malnis
Balade entre les tombes


« Arrivée dans vingt minutes. »

La voix grave du pilote résonna dans l’oreillette de son supérieur quelques instants, le général ne daignant nullement donner une réponse à cette phrase simplement affirmative. De toute manière, l’esprit du turien était déjà loin, largement hors d’atteinte des choses plus classiques. Non les choses intéressantes pour le cerveau bouillonnant du général étaient d’une toute autre nature.

D’un tout autre ordre de grandeur.

« Général. L’ambassadeur se dit surpris de notre arrivée et envoie une escorte au plus vite pour vous accueillir. »

Le soldat débitait son message de manière laconique, sachant très bien ce que pensait son supérieur d’un tel message. Toutefois le colosse, non par sa taille mais sa carrure, ne sembla même pas s’intéresser à son subalterne, qui se tint ainsi presque trois minutes avant qu’enfin le regard d’acier de Maccharius se fige sur lui et ne lâche d’une voix plus froide que la glace.

« Remerciez l’ambassadeur. »

Par la suite, le soldat clama pendant plusieurs jours et à tous ceux qu’il pouvait croiser que le Général avait répondu avec diplomatie à quelqu’un. Personne ne le crut.

« Bien mon général. » Et le soldat s’éloigna encore sous le choc d’un tel évènement. Maccharius lui tourna à nouveau son regard vers la carte galactique lui faisant face. Plusieurs systèmes avaient été placés en avant, représentants chacun un système contenant au moins une colonie de la Hiérarchie. Sauf un endroit. Un territoire perdu au sein des Terminus. C’est sur ce dernier d’ailleurs que le regard d’airain du turien se fixa définitivement. D’ailleurs le regard était si dur, implacable que certains firent de larges détours pour éviter de se trouver, même par accident dans la zone qu’observait le général.

C’est ainsi que se déroulèrent les minutes suivantes, jusqu’à l’atterrissage, d’autres minutes s’égrainèrent ensuite tandis que les autorités de la Citadelle s’interrogeaient, ou que l’escorte de l’ambassadeur arrivait enfin. Puis enfin le général turien détacha son regard de la carte et se dirigea sans attendre vers la sortie. La porte menant à l’extérieur était déjà occupée par deux soldats en armure cramoisie agrémentée de cuivre. Un troisième turien se trouvait sur place et s’avança jusqu’à son général, portant à bout de bras une longue cape quasi intégralement rouge mais comprenant un magnifique symbole de la Hiérarchie trônant fièrement là ou tous les regards se poseraient.

D’une couleur cuivre, le logo était difficilement discret surtout lorsque la lumière ambiante se réverbérait dessus. Mais qu’importe, aujourd’hui Maccharius n’était pas en opération mais en visite aussi il s’était équipé de sa plus belle tenue. Une armure intégrale mais hautement cérémonielle. Impossible de manquer le général dans les rues bien trop blanches de la Citadelle. Et de toute manière la carrure impressionnante du turien ainsi que son escorte auraient rendu tout passage difficilement discret.

C’est ainsi que les trois turiens quittèrent le sas de la frégate, abandonnant celui tenant précédemment la cape. Se présentant dès lors à la délégation en attente. Celle envoyée par l’ambassadeur était en pleine discussion avec une équipe du SSC qui semblait plutôt remontée. L’équipe du SSC comportait une dizaine de membres dont une majorité d’humains. D’ailleurs l’un d’eux se scinda de son groupe aussitôt qu’il aperçut les nouveaux venus. Il décéléra fortement lorsque la forme complète du général fut visible, et ses derniers pas furent plus que hasardeux.

« Général ? Le SSC n’a été prévenu d’aucune arrivée d’un membre aussi éminent que vous deviez arriver. »

Les propos de l’humain n’était guère assurés mais il tenait bon malgré tout.

« Qu’importe ce que le SSC savait ou non. » Répondit avec une telle froideur Maccharius que l’humain recula de quelques pas sans s’en rendre compte. De son côté, le général reprit sa marche, ignorant complètement les soldats du SSC qui interrogeaient du regard leur supérieur. Ce dernier décida d’abandonner l’affaire et se contenta de tenir au courant ses propres supérieurs. De son côté, au fait des rumeurs concernant l’invité surprise, l’escorte turienne se contenta d’ouvrir le chemin.

Finalement les turiens atteignirent l’ambassade et le chef des lieux en personne attendait le général.

« Général. C’est un plaisir que de vous recevoir à la Citadelle. Pourtant je ne suis pas sûr de comprendre complètement ce qui vous amène sur place. Si vous pouviez éclairer ma … »

L’ambassadeur se tut subitement alors que le regard impitoyable de Maccharius s’attardait sur lui. Finalement un rictus agita les mandibules du général qui se mit à caresser pensivement ces dernières.

« Votre rôle ambassadeur est de tenir nos ambassades et de faire la liaison avec le conseiller pas de vous intéresser aux décisions de ceux qui mènent l’armée. Maintenant préparez moi une pièce sur le champ. L’amiral Malnis doit arriver sous peu, qu’on le mène directement à moi. »

Les mandibules de l’ambassadeur s’agitèrent de colère, d’incompréhension et d’incertitude, mais finalement il céda et baissa la tête fuyant le regard du général qui ne cillait pas d’un pouce.

« A vos ordres Général. » Fut tout ce que répondit l’ambassadeur avant de faire signe à l’escorte de mener Maccharius et ses soldats vers une pièce qu’ils pouvaient fournir sans grands soucis. La marche ne dura guère plus que de courtes secondes et finalement les gardes de l’ambassade indiquèrent aux combattants de la Légion la pièce choisit. Un endroit plutôt spacieux et comportant deux bureaux ainsi qu’un espace de réunion entourant une large table rectangulaire.

Immédiatement, Maccharius gagna la chaise se trouvant d’un côté plus petit du rectangle et s’y installa. Les deux soldats de la Légion se placèrent de part et d’autre de la porte d’entrée et enserrèrent leurs armes pour ensuite se figer telles des statues. Débutait désormais l’attente …
Larius Malnis

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MessageSujet: Re: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeSam 28 Jan 2017, 22:45

Le travail ne manquait décidément pas pour Larius en cette fin d’année. Rapports stratégiques concernant la 7ème Flotte à consulter et parapher avant l’envoi au QG de Palaven, réunions multiples auprès du Conseil concernant l’UCIP et brefs entrevues via extranet avec sa femme concernant leurs actifs financiers constituaient le quotidien du vieux Turien depuis un moment déjà. Les derniers mois avaient vu l’agitation et les troubles de tous types se multiplier au sein de l’espace concilien et dans sa sphère d’influence en général, ce qui rendait l’atmosphère sur la Citadelle encore plus pesante pour l’Amiral qu’à l’accoutumée.

Si ses bâtiments étaient ponctuellement chargés d’assurer la sécurité de la station en joignant leurs efforts aux forces de l’Alliance, l’officier de la marine trouvaient ses déplacements au sein de ces lieux toujours aussi contraignants. Hélas, la récente création de l’UCIP l’obligeait à y revenir plus souvent que de raison, encore que le réseau secret d’ansibles cryptées mises au point par le Conseil lui épargnait bien des voyages inutiles.

Ce 10 novembre 2201 dérogeait toutefois à la règle tant les enjeux de la journée étaient importants. A la veille de la première opération de grande envergure de l’unité de réponse rapide tout juste naissante, les détails à peaufiner étaient nombreux. Car si tous les pions du plan visant à mettre un terme à la plus grande menace actuelle pour la paix concilienne étaient en place, des zones d’ombre et désaccords persistaient. Parmi elles, la question de la logistique et du commandement de la mission constituaient l’élément le plus aberrant pour le patriarche du clan Malnis. Contre l’avis même du triumvirat d’Amiraux en charge de la supervision et la direction de l’institution, on avait confié des ressources militaires stratégiques au Courtier de l’Ombre pour mener à bien sa petite guerre personnelle.

Une véritable absurdité que le Conseil ne manqueraient pas de payer d’une façon ou d’une autre, à n’en point douter…

Le natif de Palaven avait ainsi fait part de son profond désaccord dans des termes toujours aussi diplomates lors de la dernière session… Cela n’avait pas manqué de faire ajourner la séance, pour laisser à tous « le temps de la réflexion » selon les élites conciliennes. Malheureusement, aussi impulsif et intransigeant qu’il pouvait l’être lorsque le besoin s’en faisait sentir, Larius avait décidé de ne pas laisser le dernier mot au Conseil sur cette affaire. Agissant de son propre chef et au risque d’être évincé de ses fonctions, il était littéralement sur le point de partir au-devant des ennuis.

- « Caster, ici Larius. Fait passer la flotte en Condition Une immédiatement. Nous partons vers la Nébuleuse de l’Aigle d’ici quatre heures. Je veux deux escadres prêtes à être déployée, cela devrait suffire à éloigner les rapaces de Korlus. Il n’est pas question de nous laisser dicter plus longtemps une politique attentiste… » avait-il déclaré à son officier en second par omnitechs interposés.

L’Amiral partait ainsi plus ou moins en guerre avec une partie de ses appareils, prêt à voguer jusqu’aux confins de la Travée pour aller à la rencontre des unités conciliennes sur le retour de leur mission. Voisine des Terminus, la nébuleuse devait lui permettre d’avoir un point de chute à destination d’Illium, point de ralliement clandestin avec les forces du Courtier. En cas d’échec comme de réussite, il était normal d’espérer un retour des concernés vers ce monde, comme le prévoyait le plan initial. Au final, si l’action se voulait davantage symbolique que stratégique en exprimant sa volonté d’une politique plus ferme et directe, Malnis tenait surtout à obtenir de vive voix les récits des rescapés de l’assaut. Rien ne valait d’être sur le terrain pour évaluer au mieux une situation, et une force de frappe bien équipée comme la sienne permettrait au moins de fournir les meilleurs soins possibles et de rapatrier tout ce petit monde dans les plus brefs délais.

Il restait toutefois une dernière formalité qui le retenait sur la station et lui interdisait un départ immédiat.

Contacté plus tôt dans la journée au nom d’un officier à la réputation bien particulière au sein de la Hiérarchie, Larius avait accepté de répondre à la requête d’une rencontre expresse du Général Maccharius Dorn. S’il ne l’avait jamais rencontré en personne, l’Amiral pouvait se fier aux dires et dossier que possédait sur lui le haut-commandement. Peu connu pour sa clémence, le concerné trainait derrière lui une réputation d’élément aussi efficace qu’impitoyable. Cela lui avait d’ailleurs valu un exil semi-officiel au cours des dernières années, encore qu’un retour sur la scène du monde militaire coure dans certains milieux.

Intrigué par le timing choisi pour cet entretien, il se présenta en lieu et place de l’ambassade Turienne à l’heure prévue. Affublé de l’habituelle armure qu’il portait lors de ses missions, l’Amiral et son escorte habituelle constituée de deux Gardes Noirs rejoignirent l’intriguant Général et sa suite dans l’enceinte privatisée pour l’occasion. Se fendant en premier lieu d’un simple mais profond regard inquisiteur, lancé depuis le pas de la porte, sur toute la pièce pour y déceler quelque chose d’anormal qui pourrait retenir son attention, il s’avança finalement vers ce qui devait être son siège.

- « Général… » salua-t-il en gratifiant l’imposant Turien d’un signe de tête respectueux.

Prenant place face au « Boucher » aux yeux de feu, il laissa planer de longues secondes de silence, comme histoire de jauger la valeur de son interlocuteur, avant de poursuivre.

- « Vous et vos légionnaires êtes bien loin d’Invictus, et j’imagine difficilement une raison suffisamment valable pour vous faire quitter l’espace de la Hiérarchie. Encore que le choix d’une telle date pour nous rencontrer me laisse à supposer certaines choses quant à votre motivation… » commença-t-il d’un ton lent et grave, posant tour à tour ses prunelles d’un bleu profond sur les deux soldats au service de Dorn.

Il prit ensuite petit à petit ses aises en s’attablant au bureau qui était le sien. Les coudes posés dessus, il joignit pensivement les mains au niveau du visage, dissimulant ses multiples crocs à mesures qu’il poursuivait.

- « C’est certainement la raison pour laquelle j’ai fini par accéder à votre requête sans davantage de détails, encore que votre réputation a certainement joué dans le poids de ma décision… Sachez néanmoins que le temps qu’il m’est permis de vous accorder reste limité. Deux escadres de la 7ème doivent appareiller dans quelques heures à destination de la frontière des Terminus, et je compte bien les y accompagner en personne. Conformément au mandat de maintien de la paix qui m’a été confié par la Hiérarchie et le Conseil, je ne peux cautionner une façon de faire aussi grotesque de la part des nôtres et de la Citadelle… J’ose donc espérer que votre présence ne constitue pas une volonté de Palaven d’amorcer en urgence mon remplacement, encore que la façon de faire pour organiser cette entrevue ne soit pas tout à fait dans le style de Malgor… » confia le fier guerrier en concluant d’un claquement agacé des mandibules.

Quant à savoir si ce son était destiné à signifier son agacement vis-à-vis de ses problèmes actuels ou à la seule évocation du Primarque en fonction… Difficile à dire.
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MessageSujet: Re: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeDim 29 Jan 2017, 17:34
Le moment décisif était enfin arrivé.

L’entrée de l’amiral fut d’ailleurs intéressante, le turien se présentant avec deux gardes noirs, les soldats normalement sous les ordres directes des Primarques. Plusieurs rumeurs faisaient état d’un usage de l’élite de l’armée de la Hiérarchie comme garde du corps ou autres activités réservées habituellement à ceux qui dévouent leur vie à la protection des officiers du plus haut rang, et non ceux qui doivent se dévouer à porter la mort.

Cette utilisation dévoyée dérangeait Maccharius, autant pour le fait qu’il aurait pu se trouver ainsi à défendre un amiral au lieu de tenir son rôle réel, mais aussi pour ce que cela signifiait pour la Hiérarchie. Cette dernière montrait des signes évidents de dysfonctionnement, mais aussi et plus grave encore, que la Hiérarchie s’émoussait. La chose était d’une profonde tristesse, et la vision de ces deux gardes noirs tenant un tel rôle le laissa quelques secondes pantois.

Pour ce qui était de l’amiral, il n’y avait pas grand-chose à redire, sa posture, son armure et ses mimiques trahissaient aisément la valeur intrinsèque du turien. Celle d’un guerrier, d’un turien né pour commander et surtout mener. L’amiral se tenant devant Maccharius était bien plus digne de respect et d’intérêt que l’ensemble du conseil des Primarques actuel, un bien triste constat.

Toutefois, une chose d’importance était encore à définir avant de pleinement accorder un respect au turien. Et c’était aussi pour cela qu’une telle rencontre avait été organisée, pour parvenir à jauger l’avenir des relations qu’ils pourraient entretenir. Enfin surtout à savoir si Maccharius allait devoir combattre un incapable de plus.

« Amiral. » Répondit froidement le général Dorn, répondant au grade par le grade. Puis le turien laissa celui qui avait participé à la création de l’UCIP prendre la parole. Il était toujours intéressant de jauger un adversaire avant de prendre les armes.

« Puisque vous êtes pressé amiral, je vais être pleinement honnête. Vous avez devinez juste, Malgor n’est en rien responsable de ma présence. La Légion ne s’intéresse pas aux manigances d’un faible. »

La chose était dite. Et même si Maccharius avait été bien plus virulent à l’encontre du Primarque actuel par le passé, il savait que de tels propos, rapportés aux bonnes personnes, pouvaient lui valoir une remontrance particulièrement violente.

« Je suis ici parce que je représente un courant de la Hiérarchie. Et ce courant considère que nos dirigeants actuels sont des incompétents. Votre propre fonction est sujet à débat d’ailleurs, mais surtout vos récentes décisions … »

Maccharius se leva et marcha, lentement en direction de son interlocuteur, s’arrêtant subitement à mi-chemin pour poser sa main droite sur le dossier d’une chaise.

« L’UCIP est une insulte insupportable faite à la Hiérarchie. Le rôle de défenseur de l’ordre concillien revient à nos forces depuis la rébellion krogan, et rien ne justifie de jeter nos prérogatives, pas mêmes les évènements actuels. »

Le regard de Maccharius était franchement méprisant, non à l’encontre de l’amiral, qu’il ne regardait pas, mais vers l’idée même de cette UCIP.

« Machiavel est un turien. Il a frappé la Hiérarchie, rien ne prouvant sa participation sur Thessia, et a assassiné la conseillère galarienne. Tout indique que Malgor était sa cible, tout comme les citoyens de la Hiérarchie, alors pourquoi transformer cette affaire en excuse pour la pire insulte qui fut faite à l’histoire turienne ? »

La main de Dorn se serra tant que le métal composant la chaise commença à se tordre.

« Cette affaire concerne la Hiérarchie. Et accessoirement, bien que ce ne fut qu’un malencontreux dégât collatéral, l’Union Galarienne. Pourtant l’UCIP est une formation qui est composée des Républiques, de l’Alliance et de la Hiérarchie.

Pire le commandement est partagé. Le Conseil a tout simplement craché sur la Hiérarchie en nous démettant de la sécurité de l’espace Concillien. Et j’entends qu’un amiral, qui plus hautement compétent et respecté a non seulement accepté une telle injure mais à même signé sans contrepartie un torchon pareil.

Me voilà perdu amiral Malnis. »
Là le regard, cette fois-ci perplexe, de Maccharius vint se poser sur son interlocuteur.

« Si vraiment l’UCIP est une opération visant à unifier les services de renseignement du Conseil, alors la Hiérarchie aurait dû recevoir le commandement sans partage des opérations militaires. Pour le renseignement, l’Union aurait dû en être le moteur, La Primauté, les Elcors et bien entendu les Enclaves Krogans auraient mérité le respect d’y être au minimum invités.

L’amirauté aurait sûrement accepté de transmettre ses informations vitales en provenance des Terminus. Mais non là je ne vois rien d’autre qu’une réduction drastique des pouvoirs de la Hiérarchie, qu’une perte sans contrepartie de notre rôle d’importance que de garants de la sécurité galactique.

Et pire, avec qui allons-nous partager nos renseignements ? Les Républiques qui maîtrisent le mensonge mieux encore que la diplomatie. L’Alliance qui trouve cohérent de ne pas puiser dans le savoir des balises prothéennes avant que la menace soit présente. Des menteurs et des incompétents, voilà les partenaires de l’UCIP. Quel gain majestueux pour la Hiérarchie. »


La brute turienne relâcha alors sa poigne, laissant entrevoir les armatures brisées du mobilier.

« Ma réputation est ce qu’elle est amiral, mais la seule chose qui m’importe est la Hiérarchie et ceux qui ont compris que se soumettre à nous est la seule voie possible. J’ai servi loyalement nos primarques, le Conseil mais il est hors de question de servir le Courtier de l’Ombre, ou d’abandonner notre honneur.

La Hiérarchie est l’armée du Conseil, aussi l’UCIP doit être renégociée. N’êtes-vous pas d’accord avec cela … mon frère ? »


Mais, bien que tout indique le contraire, Maccharius n’en avait pas terminé. Aussi reprit-il, tout en reprenant la route vers sa chaise.

« Il est aussi évident qu’un changement majeur doit survenir dans la Hiérarchie. La destitution du Primarque doit être envisagé, et en cela je veux savoir si vous serez avec ou contre ceux qui désirent un changement majeur. Le conseil des généraux doit se réunir !» Dorn se rassit tout aussi lentement qu’il avait marché. « Qu’en dîtes-vous ? »

Larius Malnis

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MessageSujet: Re: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeMar 31 Jan 2017, 20:38

On ne pouvait pas qualifier le motif de la visite de Dorn d’anodin, c’est certain… Il aurait de toute façon été peu probable d’imaginer le Général quitter son fief officieux d’Invictus et sa relative sécurité pour venir se mêler aux grandes instances conciliennes sans raison valable. La nature engagée et quasiment fanatique de l’officier sur certains points lui valait très certainement une surveillance rapprochée de la part de Palaven… Une surveillance qu’il ne convenait de mettre à l’épreuve qu’avec un dessein bien précis et travaillé à l’esprit.

Larius se doutait donc, en arrivant en ces lieux, que le sujet du jour ne serait certainement pas la parler météo locale ou d’énoncer quelques souvenirs aussi sanglants que mémorables de la Grande Guerre. Mais il lui fallut reconnaitre que la nature du discours de la brute était en partie surprenante. Il était peu commun de voir un membre des castes supérieures de la Hiérarchie exprimer si directement son désaccord envers le pouvoir en place avec un parfait inconnu. Si le régime Turien restait une méritocratie où seuls les plus doués et compétents s’extrayaient de la masse, jouer ainsi carte sur table dans un milieu jugé comme non sûr pouvait coûter cher au concerné.

C’est peut-être pourquoi l’Amiral resta en premier lieu dubitatif quant aux propos qui lui furent servis, adoptant une attitude d’interlocuteur incroyablement calme et assuré à mesure que s’exprimaient le géant aux yeux de feu. Redoutant en premier lieu un quelconque test pour jauger de sa loyauté envers Malgor et son gouvernement, il finit par se prendre au jeu lorsque Dorn se rassit face à lui pour prendre connaissance de son point de vue sur la question. Sans doute la réputation de frondeur du Général aidait-elle à cela…

- « Voilà des propos qui pourraient vous coûter très chers Général, à vous comme à vos proches. Des Hastatims ont été lâchés sur d’autres pour bien moins que cela en des temps troublés… Mais vous vous en doutez certainement, autrement vous n’auriez pas pris le risque de cette rencontre, je ne suis pas celui qui rapportera votre opinion à qui de droit. »

Malnis quitta l’immobilité de son siège, pour à son tour se mettre à déambuler autour de la pièce, venant trouver une des tables faisant la jonction entre leurs bureaux respectifs. Il s’y adossa volontiers, bras croisés sur la poitrine avant de déclarer un long monologue d’un ton las.

- « Car si je partage votre avis sur de nombreux points, il convient néanmoins d’en nuancer d’autres. Le cas de Machiavel, en premier lieu, puisqu’il est la raison principale des évènements les plus tragiques au sein de la galaxie depuis ces deux dernières années. S’il est vrai que la Hiérarchie devrait avoir la priorité sur sa traque et sa neutralisation, il ne doit pas être oublié que l’Alliance a été doublement victime de ses agissements. En étant tout d’abord accusée de l’attentat de Cipritine, puis en subissant de lourdes pertes sur sa colonie d’Ontarom. N’allez pas croire que je suis un partisan pro-humains Général, mais il est devenu évident que l’Alliance est une puissance avec laquelle compter. Mon seul et unique but depuis que j’assure des fonctions de maintien de la paix concilienne est de m’assurer que l’espèce Turienne garde son rôle de première puissance militaire en dépit des pressions multiples de l’extérieur. En cela, notre participation à l’UCIP était inévitable… »


- « Il s’agit certes d’une opération inédite de par sa nature et qui peut s’avérer dégradante pour certains, mais celle des menaces auxquelles nous devons faire face, et dont Machiavel n’est que le vecteur principal actuel, nous interdit une lutte unilatérale. Le territoire à couvrir est trop grand, les barrières de juridictions et sphères d’influence trop nombreuses. Croyez-moi quand je vous dis que je partage votre avis vis-à-vis des Républiques Asaris, avis dont j’ai fait part au Conseil sans mâcher mes mots durant les négociations. Si nous avions suivi leur politique grotesque, dictée par Tevos et l’Amirale T’Derah, le Conseil disposerai aujourd’hui d’une force armée commune à ses quatre espèces fondatrices, capable d’agir avec des pouvoirs bien plus larges qu’actuellement. Il a même été question de remettre en cause le Traité de Farixen pour permettre à la Citadelle de disposer de ses propres cuirassés. »

Les confessions de commandant de la 7ème Flotte, en apparence bien banales au premier abord, ne manquèrent pas de gagner en importance dans la conviction que mit Larius sur la fin, en particulier lorsqu’il fut question d’aborder la place des Turiens et le cas des Asaris…

Il laissa toutefois planer un bref silence, le temps de se retourner face à la table et de s’y appuyer de ses puissantes mains. L’Amiral avait ainsi une vue globale de la pièce, bien qu’un seul individu méritait réellement son attention. Après tout, mises à part des escortes que chacun savaient loyales, rien n’attirait autrement le regard que l’autre dans cette salle de conférence sans âme.

- « Vous comprenez peut-être donc à quel point ma marge de manœuvre est limitée, car j’évolue sans cesse sur le fil d’une lame acérée. D’un côté je chercher à militer pour l’influence des nôtres au sein de la communauté concilienne, de l’autre Palaven et ses élites n’attendent qu’un faux pas pour m’évincer et trouver quelqu’un de plus conciliant à propos de leurs positions. Me confier le dossier de l’enclave Butarienne sur Gellix représentait leur dernière tentative en ce sens. Si l’idée de voir cette nation au passé esclavagiste sortir de son espace ne m’enchantait guère, je ne pouvais laisser passer l’opportunité commerciale pour notre peuple. Malgor et les Volus en auraient profité pour déclencher un raz-de-marée médiatique sur "l’échec d’une opportunité sans précédent pour la Hiérarchie et le Protectorat, sabotée par un officier borné et extrémiste." Voilà pourquoi il m’a fallu imposer de telles conditions et garanties à l’envoyé de l’Hégémonie. C’aurait été un affront pour les nôtres d’imaginer des bâtiments et une garnison armée débarquer sur un territoire disputé durant la Rébellion Kroganne, aussi stérile soit-il pour notre peuple. » Maugréa Malnis en se contenant de déverser sa rage à l’encontre de cet évènement qu’il avait encore en travers de la gorge.

Le vieux Turien alla se rasseoir sur ces mots, se permettant de relativiser en chemin.

- « Aussi, les choix qu’ils m’ont été nécessaires de faire l’ont-ils été dans le meilleure intérêt de la Hiérarchie compte tenu des circonstances actuelles… »


A nouveau face et à hauteur de Dorn, Larius enchaina sur la principale raison de la présence du Général, celle de laquelle découlaient toutes les plus importante prises de décision et déboires au sein de la Hiérarchie depuis maintenant plus de 2 ans.

- « Mais assez de la politique extérieure pour le moment, puisque cela ne semble pas être le réel élément à l’ordre du jour de votre visite Général… Bien évidemment, je suis partisan du remplacement immédiat de Malgor et de son cabinet. Cependant, qui imagineriez-vous à sa place au vu des difficultés qu’il nous convient d’affronter ? Si tout se passe comme l’espère le Conseil, Machiavel ne sera plus demain que de l’histoire ancienne, une action de taille qui redorera de façon conséquente le blason du Primarque actuel de Palaven, aussi étranger soit-il à une telle réussite. Cela n’excusera certes pas ses précédents échecs, mais il sera alors plus complexe de l’évincer. Quant à un échec… la question ne se pose même pas, la nouvelle n’arrivant à d’autres paires d’oreilles que celle de l’Etat-Major et des hautes sphères de la Citadelle. La question d’un remplacement serait alors à aborder dans le cadre le plus secret jusqu’au dernier moment… Quoiqu’il en soit, recourir aux services armés du Courtier de l’Ombre ne pourra mener qu’à quelque chose de mauvais… »

- « Et c’est bien pourquoi je mobilise ma flotte, pour aller à la rencontre des survivants afin de leur apporter un soutien rapide et d’obtenir un maximum de données sur l’opération. Cette action risque de me coûter cher tant elle est subite et à la limite du droit concilien, mais c’est là toute la mesure de l’étroitesse d’esprit du Conseil… Dussais-je pénétrer dans les Terminus pour avoir le fin mot de l’histoire que je le ferai… » avoua-t-il avec force, serrant les poings en repensant à la ligne de conduite qu’il lui était nécessaire d’adopter pour faire entendre sa voix au sein du commandement, une façon d’agir que l’on pouvait aisément qualifier de dissidence....
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MessageSujet: Re: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeMer 01 Fév 2017, 20:26
Larius était exactement ce que s’attendait à trouver Maccharius. Un pur produit de la Hiérarchie, toutefois légèrement imparfait. Le pauvre amiral confondait encore loyauté envers sa hiérarchie et celle envers son gouvernement. Toutefois les propos du turien réconfortaient malgré tout le général. Aussi imparfait fut-il, il n’en restait pas moins un allié au potentiel extraordinaire.

« Ne m’insultez pas en parlant des Hastatims amiral. Ma Légion est l’héritière de ce mouvement, à cette heure nous sommes ceux qui éliminent les éléments séditieux. Mes propos ne sont ni de la trahison, ni de l’insubordination et vous le savez. Il existe une procédure de destitution du Primarque et c’est de cela que je parle. Le collège des officiers doit se réunir et voter le départ immédiat de Malgor. »

Si Larius avait été franc, Maccharius lui serait simplement factuel.

« L’Alliance a subit, vous avez raison amiral, mais peu m’importe. Je ne parle pas de l’exclure, aussi pathétique est-elle depuis la Grande Guerre, mais simplement de rendre le commandement de l’UCIP à son propriétaire légitime, la Hiérarchie.

Si vous considérez qu’un partage du commandement, est une chose cohérente en ces temps troublés, alors je dois vous avouer que votre intelligence me paraitra grandement diminuée. En temps de crise, la nation la plus compétente, expérimentée doit prendre les choses en main.

La Hiérarchie n’a ni le temps, ni l’intérêt à perdre en conflits d’intérêt avec les nations qui désire revoir à la hausse leur importance. L’opération concernant Machiavel aurait dû échoir à la Garde noire, avec la participation des unités de l’Alliance, de l’Union, des Enclaves et de la Primauté, ici je ne vois qu’un cafouillage pathétique. »


Le regard de Macharius était presque amical alors même que les mots étaient durs.

« Un amiral turien aurait dû commander l’opération, puis un général turien aurait repris le commandement une fois au sol. Le Courtier de l’Ombre se voit ici placée dans une position de force et se permet de faire un chantage inadmissible au Conseil.

Maintenant Malnis »
L’appellation soudaine de l’amiral par son nom était étonnante. « Je sais quelle est votre position ainsi que votre devoir et c’est pour cela que je suis là. Vous devez comprendre que la Hiérarchie ne peut pas se permettre de gaspiller ses meilleurs éléments dans les visées politiques et diplomatiques de ceux qui héritent absurdement d’un pouvoir qui les dépasse.

Votre place n’est pas ici à écouter les jacasseries et les propositions incohérentes qui nous sont faites. »


Un silence s’installa, les deux turiens se scrutant sans mot dire.

« Le cas de Gellix, de l’UCIP, de l’attentat de Palaven et de Machiavel ne sont en réalité qu’une seule et même chose. Un symptôme du délitement moral et culturel de la Hiérarchie. De plus en plus des nôtres partent vers les Terminus, la religion asari gangrène nos territoires, l’Alliance conteste notre rôle de protecteurs.

Nos citoyens perdent leurs repères, une telle chose est aliénante et destructrice. Nous créons nos propres monstres Malnis. Il est temps de ramener la Hiérarchie sur le droit chemin et de prendre une place plus juste et cohérente dans la Galaxie. »


Maccharius se leva et gagna l’autre partie de la pièce, et s’arrêta alors qu’il parvenait au mur opposé. Tournant le dos à l’amiral, il reprit son exposé.

« Votre stratégie est vouée à l’échec Larius. Vous ne pourrez aider la Hiérarchie en vous contentant de rendre les coups à notre encontre moins violents. Nous devons changer radicalement notre façon de faire, d’envisager l’avenir, et surtout nous devons nommer comme Primarque un individu ayant une réelle vision.

Notre armée aussi a le devoir de se moderniser, de se réformer, de s’adapter. Palaven, les colonies, les turiens, … La Hiérarchie ont besoin d’un turien capable de représenter tout cela à la fois. Pour l’heure je ne vois que deux turiens capables de tenir ce rôle, et vous êtes l’un d’eux. »


La chose était lâchée.

« La Hiérarchie doit retrouver un ordre plus pur, plus proche des réalités géopolitiques actuelles. Nous savons tous d’eux que d’innombrables erreurs ont été commises aux cours des dernières années et il est plus que temps d’y mettre un terme.

L’UCIP doit être renégociée et la Hiérarchie doit retrouver sa place naturelle. Ce n’est qu’ainsi que nous parviendrons à mettre un terme aux problématiques actuelles, pour une société fondée sur l’ordre et la sécurité. Ce n’est qu’ainsi que la galaxie retrouvera la stabilité.

Je vous demande simplement d’y réfléchir Larius. Faites comme bon vous semble avec vos flottes, mais pensez juste que la Légion soutiendra aisément ceux qui voudront ramener la Hiérarchie sur les bons rails. Les visionnaires qui comprendront tout ce que la Hiérarchie a perdu en se transformant pour de mauvaises raisons.

Pensez aux gains d’une gouvernance avisée. »


Le sourire de Maccharius était froid, dépourvu de la moindre amitié, un sourire de celui se résignant à faire ce qu’il doit. Toutefois le regard du général lui brillait d’une toute autre manière, une espèce de sauvagerie tapie en fond, une brutalité à peine contenue. Maccharius était turien à agir, à mettre en œuvre ses paroles, la chose était claire.

Mais Larius Malnis lui restait encore partiellement un mystère. Serait-il capable de prendre en main les choses ? Le doute persistait, mais qu’importe il restait encore un candidat après tout.
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MessageSujet: Re: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeJeu 09 Fév 2017, 01:15

Si l’on pouvait reconnaitre une chose à Dorn, c’était bien la force de ses convictions. Il émanait de l’officier une certaine prestance, bien que son allure peu amicale, même pour un Turien, prenait le pas sur toute autre impression. Peut-être fallait-il y voir un trait hérité de son existence passée en majorité sur Invictus. Après tout, l’idée reçue que chacun possède des traits de caractère propres à son monde d’origine au sein de la Hiérarchie avait la vie dure… Ces différences et sentiments identitaires avaient jadis mené à la Guerre d’Unification, et si le conflit avait dessiné les contours du régime méritocratique actuel, force est de constater que certaines choses ne changeaient pas.

Larius s’en faisait la réflexion à mesure que le Boucher détaillait son argumentaire, non sans une attention toute particulière lorsqu’il s’agit de nommer le successeur du Primarque. Un sourire carnassier apparu entre les mandibules du vieux Turien lorsque son interlocuteur mentionna l’éventualité pour lui d’accéder aux plus hautes fonctions.

Bien sûr cette éventualité lui était de nombreuses fois venue à l’esprit, en particulier lorsque la frustration de subir les décisions insensées de sa hiérarchie se faisait la plus forte. Etant en bonne place dans l’ordre de succession au poste du fait du prestige de sa lignée et de ses fonctions cumulées, Malnis n’avait pas pour autant considéré la chose plus qu’il n’est de raison. Par ailleurs, la mention par le Général de quelqu’un d’autre pouvant selon lui prétendre à la direction du conseil des Primarques ne passa évidemment pas inaperçu. L’Amiral se garda bien de poser des questions à ce propos, encore que certains noms lui vinrent en tête parmi le collège des officiers.

Nul doute que Dorn se serait d’ailleurs lui-même proposé au poste si son origine et l’attachement qu’il portait à Invictus ne lui interdisait pas toute chance crédible d’accession à la fonction suprême…

Mais puisqu’il s’agissait avant tout de discuter l’avenir de la Hiérarchie plus que de futiles ambitions personnelles, le destinataire des propos de Maccharius ne manqua pas de faire valoir son point de vue.

- « Vous prêchez un convaincu de longue date… Et si une chose peut le prouver, c’est le nom de baptême de mon vaisseau amiral, l’Atteren… » commença-t-il en fixant son interlocuteur d’un regard profond.

Sur ces mots, il quitta de nouveau son siège pour aller se planter à quelques pas devant son escorte de Gardes Noire. Fallait-il y voir un quelconque symbole faisant suite à la proposition de Dorn ? Difficile à dire… Toujours est-il que Larius poursuivit, mains dans le dos, d’un ton plus solennel qu’auparavant.

- « Si je me « contente » de rendre les coups, c’est bien parce que la marge de manœuvre qui m’est accordée a été des plus limitée jusqu’ici… On m’éloigne de ma patrie et d’éventuels soutiens de Cipritine et des colonies pour batailler auprès de politiciens d’espèces aussi variées que leur degré de compétence est hasardeux. Mais si d’autres sont enfin d’avis qu’il est temps d’agir à un autre niveau et de tout faire pour y parvenir… »

- « Comprenez une chose Général… Moi et mon clan représentons une ligne de conduite particulière au sein de la Hiérarchie depuis plusieurs siècles. A chaque fois qu’un Malnis a été à la tête du Conseil des Primarques durant notre Histoire, cela s’est fait dans une atmosphère de méfiance et d’insécurité au sein de nos frontières. Une situation qui pourrait certes se retrouver de nos jours, mais dont les retombées pourraient s’avérer plus que préjudiciables aux élites de notre société… »

Les annales millénaires de Palaven se souvenaient encore de la façon d’administrer des Malnis parvenus à la tête de la Hiérarchie. On retenait principalement de ces mandats des mesures expéditives et parfois peu populaires chez les contemporains, mais saluées encore plusieurs décennies après leur application tant les résultats étaient concluants. Restait à savoir si d’autres le suivraient dans cette voie.

Les convictions et le discours de Malnis allaient en tout cas toutes dans ce sens, comme le démontra ce qui suivit.

- « Qui que soit le successeur de Malgor, il se devra d’opérer en ce sens. J’entends par là des purges massives au sein des instances dirigeantes, bien au-delà du seul Primarque de Palaven afin d’écarter les incapables de toute responsabilité. Jusqu’ici, ils pouvaient s’abriter derrière l’effort de reconstruction pour motiver leurs prises de décision, mais cette excuse ne sera bientôt plus valable. La réparation des ravages causés par les Moissonneurs ne sera plus que de l’histoire ancienne d’ici une poignée d’années, et alors la Hiérarchie devra se tourner vers un nouvel objectif à atteindre, de quoi motiver les nôtres à poursuivre leurs efforts. C’est pourquoi il est évident que la restauration de notre place de premier plan au sein de la communauté galactique doit être la priorité. »

- « Pour peu qu’ils y trouvent leur intérêt, je peux répondre du soutien des Volus avec qui j’entretiens des relations cordiales. Mais qu’en est-il des Krogans au nombre grandissant tandis que leur unité décline ? S’ils ont été d’une aide décisive pour la victoire et méritent notre respect, ils ne tarderont pas à réclamer au Conseil la place qui nous appartient. Si nous pouvons en faire des partenaires de confiance, il nous faudra surtout nous montrer plus virulents et agressifs sur le plan diplomatique. L’isolationnisme Galarien pourrait lui aussi s’avérer préjudiciable sur le long terme… »

Les réalités de la situation géopolitique posées, il fit volontiers le parallèle entre eux.

- « Nous voulons tous les deux la même chose Général… Une Hiérarchie Turienne au sommet de sa puissance et influence, capable de s’imposer parmi des nations brisées dont certaines sont vouées au naufrage. Reste à savoir si une majorité est prête à nous suivre dans cette direction. Peut-être l’heure est-elle enfin venue de tester les convictions, la loyauté et le patriotisme qui habitent la Crête Apienne et ses colonies extérieures… Peut-être le sort de Machiavel, quel qu'il puisse être, sonnera-t-il le début d’une ère nouvelle… » songea à haute voix l’Amiral tout en soutenant du regard le Général à la ligne de conduite si passionnée.
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MessageSujet: Re: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeLun 13 Fév 2017, 19:22
L’Atteren, un nom résonnant doucement dans les oreilles d’un Maccharius rassuré par les propos de son interlocuteur. L’amiral Malnis semblait fidèle à ses convictions, mais aussi et surtout aussi intelligent et visionnaire que les rumeurs le décrivent. Néanmoins quelque chose troublait encore le général, un doute profond et tenace qui l’empêchait d’être pleinement conquis par le turien lui faisant face.

« Amiral, je vais être franc, si batailler diplomatiquement avec les représentants des autres espèces vous désole, alors je crains que le poste de Primarque ne soit une charge bien trop lourde pour vous. Le mouvement que je représente n’a d’autre désir que d’impliquer plus avant notre dirigeant le plus éminent dans la politique galactique.

Le conseiller turien doit retrouver sa place qui est sienne, celle de représentant de la voix de la Hiérarchie, au service directe du Conseil des Primarques. Aussi nous pensons que les Primarques doivent s’investir plus avant dans les négociations galactiques, et quel meilleur guide que le Primarque de Palaven ? »


Les paroles de Maccharius était si franches qu’elles pouvaient parfois frôler l’irrespect, mais c’était ainsi qu’il agissait, et en cela, peut importait qu’un amiral soit vexé ou énervé. L’avenir de la Hiérarchie était une excuse suffisante pour retirer temporairement les gants de velours de la diplomatie.

« Bien évidemment, le conseil des Primarques veillera à ce que les décisions soient cohérentes avec la vision d’ensemble de la Hiérarchie. »

S’empressa d’ajouter le général Dorn. Puis il changea complètement de sujet, tout comme de position tandis qu’il retournait s’assoir tranquillement, à l’opposé totale de la décision de l’amiral Malnis de se positionner auprès des Gardes Noirs. Symbolisme amusant, si volontaire.

« Le mouvement pour l’avenir est prêt à agir exactement comme nous devons le faire amiral, n’en doutez pas. Comme vous devez comprendre que votre ascendance ne nous intéresse nullement. Seul votre mérite vous vaut l’honneur d’être jugé digne de prendre les rênes d’une Hiérarchie minée par la maladie. Nous ne sommes pas un gouvernement pathétique qui place l’ascendance comme mérite, mais simplement comme un avantage. »

Maccharius lâcha un petit sourire sardonique à son homologue spatial montrant clairement à quel point son nom lui importait peu.

« Les purges seront bien évidemment la seule solution. Et la Légion est déjà prête à effectuer sa mission. Aussi j’aimerais discuter avec vous, amiral, d’un changement que nous jugeons parfaitement inévitable. L’armée doit fonder une structure entièrement dédiée à l’élagage des branches pourries qui empoisonne le fonctionnement de la Hiérarchie.

Pour ce faire, la Légion doit recevoir des pouvoirs élargis et une fonction unique. La Légion doit devenir la nouvelle Hastatim, une armée unique dirigée par un général au seul service du Conseil des Primarques et coupée de toute fidélité territoriale. Bien évidemment, le général en question ne pourra jamais devenir Primarque et la Légion opérera dans un cadre différent. Sa fonction serait exclusivement interne.

En fonction des besoins, ses contingents seront modifiés afin de convenir à la demande circonstancielle. C’est l’une des nombreuses réformes nécessaires pour assurer une Hiérarchie saine et un contrôle sérieux des individus tels que Machiavel ou des terroristes ayant anéanti Vallum. »


Le sujet était épineux, et la demande de Maccharius pouvait paraitre extrêmement ambitieuse sur le plan personnel. Toutefois le général Dorn ne voyait que le prolongement logique de sa philosophie militaire et de ses opérations depuis son engagement militaire. Une légion dédiée à la traque et à l’exécution des traitres, des incompétents et des terroristes. Une Légion capable de punir les colonies, les individus et même, si le pire devait advenir, les autres Légions.

« Le cas Krogan est épineux. Personnellement je pense que les Enclaves doivent devenir nos alliés voir être assimilées toutefois le mouvement considère encore avec suspicion les clans. Toutefois nous sommes tous d’accord qu’il faut une diplomatie nettement plus agressive à l’encontre des clans Krogans.

Si nous pouvions accentuer la destruction de l’unité des Enclaves, et en profiter pour éventuellement rallier de nombreux clans à notre bannière, une partie conséquente des clans pourraient décider de reprendre le combat contre le clan dominant des Urdnots. L’anéantissement de l’unité krogan ne peut que nous assurer la consolidation de notre place.

Toutefois, je pense que les krogans sont des alliés d’importance et seraient des combattants exceptionnels s’ils pouvaient être inféodés à la Hiérarchie. »


En vérité, Maccharius admirait les krogans et n’avait que pour idée d’en faire des alliés. Si la Légion pouvait garnir ses rangs de combattants de ce peuple, et ce de manière permanente, elle deviendrait la plus puissante armée de la galaxie.

« Pour le cas de l’Union, il est plus que temps que la Hiérarchie réclame un retour complet des galariens dans l’échiquier galactique. L’Alliance ne profite que trop du retrait de l’Union dans la politique galactique. Si la Hiérarchie avait autorisé la Légion de s’impliquer dans la guerre civile, il est évident que les galariens seraient déjà pleinement concentré sur leur rôle au sein du Conseil.

Aussi un durcissement des actions de la Hiérarchie doit être sérieusement envisagé. Ils sont nos alliés et leurs compétences sont vitales à la paix galactique, leurs compétences ne doivent pas être gâchées par un isolationnisme boudeur. »


Maccharius était agacé par le cas de l’Union et son ton agressif le laissant aisément paraitre. Car le général avait effectué de nombreuses demandes pour que sa Légion intervienne militairement lors de la Guerre civile galarienne. Si les Primarques l’avaient laissé faire, ils seraient déjà depuis longtemps revenus à leur place. L’une des innombrables preuves du laxisme criminel des instances dirigeantes actuelles.

« Je concède aisément amiral que nos visions semblent plaisamment s'accorder, mais dans le destin d'une nation, le moindre détail possède plus que son importance. Aussi il m'est important de vous préciser que je ne partage pas votre vision concernant Machiavel, il n’est qu’un symptôme pas la maladie. Nous pouvons exciser autant de fois les futurs clones pathétiques qui découleront de cet individu dégénéré que rien ne changera.

Et nous avons notre part dans ce naufrage amiral, pendant trop longtemps nous avons laissé faire. Désormais les turiens doivent s’unir et enfin reprendre les rênes de notre gouvernement à ceux qui s’en sont emparés. Réfléchissez bien amiral, êtes-vous celui qui aura les compétences nécessaires ? Etes-vous capable de prendre les bonnes décisions, celles qui importeront réellement ?

Je crois personnellement que oui, mais les faits sont têtus, et pour l’heure vous n’avez pas faire preuve d’un grand réveil citoyen. Prouvez nous que vous êtes l’architecte du changement, et non un suiveur, et là la fureur de ceux qui se sont vu spolier une gouvernance légitime s’abattra sur ceux qui se contentent de vivre sur un héritage qui s’amenuise. »


Maccharius scruta sévèrement son interlocuteur.

« Nous attendrons, nous observerons, et nous soutiendrons ceux qui apportent de réelles solutions pour le début d’une ère nouvelle, autrement que par la mort d’un terroriste, certes compétent, mais dérisoire au regard des évènements galactiques. »

Puis vint le silence, tandis que le général Dorn scrutait, sans mots dire, le visage de son interlocuteur et potentiel allié, l’amiral Larius Malnis. Maccharius resta ainsi tout le temps que dura la réponse de l’amiral, ne broncha ni pour infirmer ou valider la moindre déclaration de son homologue, imperturbable, il fut et le resta.
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MessageSujet: Re: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeVen 17 Fév 2017, 00:50

Peu devaient être capables de soutenir en face le regard flamboyant du « Boucher », mais Larius était de ceux-là. Si la fibre fanatiquement patriotique du Général brûlait dans ses prunelles, c’est surtout l’allure imperturbable et sa stature qui devait habituellement jouer en sa faveur pour déstabiliser son interlocuteur. Si ce dernier en était conscient, ce furent davantage les mots du natif d’Invcitus qui captèrent l’attention pleine et entière du représentant Turien au sein de l’UCIP.

Il est vrai que les deux officiels de la Hiérarchie se retrouvaient en de nombreux points, encore que d’autres se devaient d’être éclaircis et aplanis pour la bonne marge de l’entreprise périlleuse dans laquelle ils étaient décidés à se lancer. Une mise au point dans laquelle s’embarqua l’Amiral.

- « L’héritage d’une lignée n’importe que par l’usage que l’on en fait. Chercher à le transcender tout en honorant les Esprits de ceux nous ayant précédé, voilà quelque chose qui importe au sein de notre méritocratie… Général, je peux comprendre les doutes que vous exprimez à mon égard, mais si ma seule parole ne vous suffit pas, gardez en tête un fait qui vous aidera peut-être à vous faire un avis plus tranché… »
commença-t-il pour d’introduire son récit.

Comme pour souligner le caractère particulier de ce qui allait suivre et donner davantage de poids à son argumentaire, le Turien réduisit la distance entre eux afin de ne laisser qui celle séparant leurs deux bureaux. Il s’y attabla sans pour autant s’asseoir, détaillant d’un œil inquisiteur le Général avant de poursuivre.

- « Si tous ont vécu leur lot d’horreurs et de sacrifices pendant l’invasion des Moissonneurs, vous n’êtes probablement pas sans savoir le rôle que j’ai eu à jouer durant ces évènements tragiques. Il m’a été nécessaire de laisser Palaven et ses colonies brûler pour peut-être espérer un jour les voir libérer de l’envahisseur. Pendant des mois j’ai œuvré à l’écart de mon monde, de ma famille livrée à elle-même et tout ce qui m’était cher. Contre ce que même ma raison me dictait, j’ai mené des opérations à la limite du suicidaire ou du grotesque suivant les circonstances dans l’espoir de garder secrète l’existence du Creuset, une arme à l’origine et au succès bien incertains, vis-à-vis des Moissonneurs. »

- « Ne voyez pas dans mes propos une tentative pour m’accorder du mérite ou du crédit quant au dénouement de ce conflit, mais bien la preuve d’une chose… Ma patrie et la Hiérarchie, le sens du Devoir et du Sacrifice sont les seules notions qui sauraient m’envoyer à la tombe, dussé-je sacrifier tout ce qui m’est cher pour les préserver. » affirma-t-il avec une conviction palpable dans le ton employé.

Cet exposé mis à part, l’Amiral s’attela à la dure tâche d’analyser les propos de Dorn et d’y répondre. Si la diplomatie passa au second plan du fait d’avis globalement convergents, à l’exception de certains aspects du cas Krogan, c’est bien la proposition inédite du Général concernant l’avenir de sa Légion qui occupa le centre des préoccupations du patriarche des Malnis.

- « Quant à Machiavel… Ne sous-estimez pas son importance Général. S’il reste un être abject et la preuve vivante de la maladie qui ronge nos rangs, ses actions et son devenir permettront de faire prendre un nouveau tournant à la Hiérarchie. Si Malgor est voué à disparaitre de nos registres, ce terroriste est la première des tumeurs qui seront extraites du corps malade que représente son œuvre et celle de ses prédécesseurs… »


- « Et concernant votre Légion… Si l’idée recèle un intérêt particulier pour la réussite de la ligne de conduite que nous semblons partager, qu’en est-il de sa portée Général ? Ce que vous suggérez s’apparente à la création d’une force de police militaire et politique indépendante de la plupart des autorités de la Hiérarchie. Une force aux fonctions et pouvoirs supplémentaires aux Hastatims actuels, voués à disparaitre ou du moins être réaffectés. Vos hommes sont certainement parmi les soldats les plus loyaux que Palaven et ses colonies peuvent aligner sur le champ de bataille, mais que se passera-t-il si une situation de crise de grande ampleur survient ? Imaginons le cas d’un membre du Conseil des Primarques jugé comme un élément subversif par le Turien à la tête de ce corps. Sera-t-il libre de s’accaparer les pleins pouvoirs pour mettre au pas sa cible, ou devra-t-il encore en référer à qui de droit ? »


- « Comprenez que je suis pour la simplification des statuts et entraves qui nuisent actuellement à l’avancée des nôtres. Mais je ne saurai cautionner une telle réforme qu’avec des garanties à la clé. Vous me demandez de prouver ma valeur et ma détermination de rendre à la Hiérarchie la place qui lui revient, mais je suis également en droit d’attendre le même effort de votre part pour accéder aux fonctions que vous imaginez. Je pense qu’il s’agit avant tout d’une question de confiance et de conviction, une question qui ne pourra être résolue que par une première preuve de bonne volonté des deux parties. Voici donc ce que je puis vous proposer afin d’aller en ce sens… »

La discussion entrait désormais dans son aspect le plus sérieux et critique. Peut-être tout se terminerait-il même par les mots de Larius pour peu que Dorn n’apprécie pas ce qui allait suivre. Mais compte tenu des enjeux mieux valait être direct.

- « En tant que représentant militaire de la Hiérarchie sur la Citadelle, Amiral à la charge de sa plus puissante flotte et membre du collège des officiers, j’en appellerai à une motion de censure à l’encontre de Malgor lors de mon prochain déplacement auprès de l’état-major. Le Primarque se devra alors de saisir immédiatement le collège pour défendre son bilan et justifier son maintien à la tête du conseil. Je me charge ensuite de réunir les voix nécessaires à son éviction au sein des mécontents de Palaven et me ferai la voix des Volus. En parallèle, vous prenez la tête du mouvement de contestation au sein des colonies, Invictus la première, et vous chargez de récolter et présenter les soutiens nécessaires. Par cette façon d’opérer, chacun se fait l’artisan d’un renouveau au sein de la Hiérarchie et assure la pérennité et le succès de notre vision dans les débats qui suivront pour élire le successeur de Malgor… »
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MessageSujet: Re: Le jugement des pairs   Le jugement des pairs Icon_minitimeDim 19 Fév 2017, 15:10
La longue, très longue, réponse de l’amiral Malnis, si elle ne surprit guère Maccharius, elle eut au moins la chance d’amuser le général. Les deux turiens avaient sans aucuns doutes possibles de nombreux points communs, mais toutefois les deux êtres restaient fondamentalement différents. Là où le général Dorn se trouvait être une brute obnubilée par la trahison intérieure et désireux d’un changement drastique au sein de la Hiérarchie, Larius semblait plus intéressé par le passé et son apport au futur.

« Votre participation à la Grande Guerre est indéniable amiral, mais permettez-moi d’être clair, elle n’a aucun poids sur l’avenir de la Hiérarchie. »

Les premières paroles de Maccharius était froide, implacable. L’annonce balayait tout l’argumentaire de l’amiral en quelques secondes.

« Le Primarque actuel, pour les erreurs que cela a entrainé, est un héros de guerre. Le Conseiller Victus, et son acceptation aveugle des idioties concilliennes, est un héros de guerre. Cela nous a-t-il assuré des représentants compétents ?

Le passif militaire est un avantage certain, mais la Hiérarchie regorge de héros au passif irréprochable. La lignée n’est pas plus gage de compétence aussi permettez-nous d’ignorer les étalages superflus et les preuves qui n’en sont que d’un point de vue plus proche de la naïveté que de la sagesse.

Toutefois, il est indéniable que tout ce passif nous a permis d’éliminer une partie des prétendants. »


Puis Maccharius se releva et se rapprocha à son tour de son interlocuteur, qui avait utilisé pareille manœuvre peu de temps auparavant. Cette fois-ci les deux gradés se trouvaient du même côté de la table, un petit mètre seulement les séparant.

« Je n’ai jamais sous-estimé Machiavel, amiral. La Légion accompli le travail ingrat depuis bien trop longtemps déjà, les Primarques successifs se sont lavés les mains de la sédition intérieure, de ces milliers de parias qui se réfugient dans les Terminus. La plupart haïssant la Hiérarchie, terreau fertile pour le terrorisme, et les dégénérés du genre de Machiavel.

Si la Légion n’avait pas été mis au rebut, si le Hiérarchie n’avait pas cherché si méthodiquement à se dévaloriser devant ses partenaires alors jamais Palaven n’aurait été atteignable. Le système méritocratique a été dévoyé amiral, et nous en payons le prix chaque jour désormais. C’est en cela que la Légion représente un avenir que nous devons mettre en œuvre. »


Plus que cinquante centimètres séparant les deux turiens.

« Sa portée est claire amiral, elle est une proclamation claire et impossible à ignorer. La Hiérarchie est de retour. Il ne s’agit ni d’une force indépendante, ni politique ni militaire. Il s’agit d’une puissance implacable, qui œuvrera directement sous la direction du Primarque de Palaven, en cas de trouble majeur, et sous la direction du conseil des Primarques en temps normal.

Sa constitution sera unique, car son effectif sera intégralement mixte, chaque soldat grimera les symboles de ses origines, et ils seront choisi parmi les combattants jugés les plus fervents. Les turiens abandonneront leur nom, leur appartenance pour se dévouer définitivement à la protection de notre mode de vie, de notre gouvernement.

De cette manière, personne ne pourra prendre le contrôle de cette Légion, car elle ne sera liée à personne hormis les Primarques eux-mêmes.

Dans le cas du jugement d’un individu au poste aussi éminent que celui de Primarque. Il est évident qu’il s’agira d’un cas de trouble majeur. Si le Primarque de Palaven lui-même est en cause, alors la Légion n’agira que si le Conseil des généraux ou des Primarques décide qu’une telle action est obligatoire.

Bien sûr il serait plus simple si la Hiérarchie pouvait retrouver une gouvernance plus saine, et qu’un individu prenne sur lui de rétablir un fonctionnement plus cohérent avec les aspirations de la Hiérarchie. »


Les derniers propos de Maccharius étaient extrêmement clairs et pourtant étonnement mystérieux. Car en réalité, le général Dorn était un nostalgique d’une gouvernance antérieure qu’il jugeait plus fonctionnelle et adaptée aux enjeux actuels. L’empire de la Hiérarchie, quelle idée attachante, mais bien peu de turiens avaient les compétences, ou le courage, pour tenir un rôle d’Empereur.

« Mais amiral, malgré toutes les choses encore à envisager. Nous sommes prêts à agir à vos côtés, pour l’instant.

Invictus et les mondes amis seront présents lorsque votre motion de censure sera lancée. Nous attendrons donc patiemment que cela arrive, et rallierons tous ceux, et ils sont nombreux, qui sont lasses d’attendre un changement. Maintenant, je vais vous laisser rejoindre les survivants de l’opération contre Machiavel. »


Et Maccharius fit signe à ses deux légionnaires de quitter la pièce.

« Nous nous reverrons rapidement je puis espérer. Bonne continuation, amiral. »
Puis le Général quitta les lieux à son tour, sans un regard en arrière. Tout ce qu’il était venu chercher avait été trouvé, plus rien ne retenait Dorn sur la Citadelle, qu’il quitta donc dans l’heure.
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