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 Une question de point de vue.

Liam Harwick

Personnage RP
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Liam Harwick
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MessageSujet: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeSam 30 Aoû 2014, 10:24
Intervention MJ : NonDate : fin août 2199RP (possiblement) Violent
Liam Harwick ♦ Ythaq'Fi Hyasin
Une question de point de vue



La cellule était froide, sombre et lugubre. En regardant par le minuscule hublot qui lui servait de fenêtre, tout ce que Liam pouvait voir, c'était les étoiles. Les innombrables étoiles qui tâchaient le voile noir de l'espace, qui lui donnait cet air si envoûtant, si captivant … si hypnotique. Et pourtant, en les regardant maintenant, tout ce que Liam pouvait ressentir était du dégoût. Le dégoût d'avoir perdu sa liberté, le dégoût de s'être fait avoir comme un imbécile, comme un bleu. Il était dans le métier depuis seize longues années, et pourtant, il s'était fait prendre comme s'il avait s'agit là de sa première mission.

Il leva donc les yeux vers le minuscule hublot, se demanda bien ce qu'on allait faire de son vaisseau, et surtout dans quel cachot pourri on allait l'emmener. Le voyage lui parut une éternité, sans musique ni livre pour se distraire, étant simplement là, assis seul avec lui-même, et n'ayant pour seule occupation que de ruminer sur son erreur. Il devait ficher le camp, il devait réussir à se sortir de là, car là-bas, en prison, il y en avait des tas qui lui en voulait. Des concurrents, des rivaux, des personnes qu'il avait aidé à mettre en prison pour faciliter l’ascension au pouvoir de quelque dirigeant politique qui lui avait suffisamment graissé la patte pour qu'il accepte le boulot … Sans compter qu'il avait perdu sa cargaison dans l'histoire. Sa précieuse cargaison : des armes pour un groupe de pirates. Des armes illégales dans l'espace concilien, bien entendu, sinon, pourquoi aurait-on fait appel à lui ? Mais le principal problème de sa cargaison était que maintenant qu'il ne l'avait plus, ses clients risquaient de vouloir le retrouver pour l'éliminer. Au cas où il parlait. Juste au cas où, par simple prévention.

Il était dans de beaux draps. Dans une merde noire, comme on disait. Il n'avait pas la moindre idée de comment il allait faire pour se sortir de cette situation, mais il fallait vite qu'il trouve quelque chose s'il ne voulait pas finir avec un surin dans les boyaux ou bien une balle entre les deux yeux. Quoiqu'il en fut, ses réflexions lui firent perdre la notion et le vaisseau à bord duquel on l'avait enchaîné se posa rapidement sur Terre, le berceau de sa propre race. Cette planète dont on lui avait tant raconté, et qu'il n'avait encore jamais vue autrement qu'en images, dans des livres ou sur des holoprojections. Et là, enfin, il allait poser le pied sur le monde qui avait vu naître son peuple : l'humanité. S'il avait imaginer faire son premier pas sur Terre en tant que captif … Pour ce dernier point, il ne pouvait que s'en prendre à lui-même, certes. Il avait délibérément choisi cette vie  là, cette vie de criminel, de hors-la-loi. Mais il fallait avouer : n'était-elle pas excitante ?

On le fit descendre du vaisseau, poings et pieds liés par de lourdes chaînes, et on le conduisit jusqu'à un fourgon blindé qui allait l'escorter à un pénitencier le temps que son procès soit établi et puisse commencer. Rien que d'y penser, il soupirait. Un procès ? Quelle blague, comme s'il en avait besoin. C'était un fait avéré, Liam était un sale type aux yeux de l'Alliance. Aux yeux du conseil. Aux yeux de la Galaxie entière, en fait. Maintenant qu'il y réfléchissait, il n'avait pas le moindre véritable ami, seulement des connaissances, des associés … qui n'hésiteraient pas une seconde à le trahir ou l'assassiner pour servir leurs propres intérêts.

S'arrachant à ses pensées, il monta dans le véhicule et là encore, attendit longuement la fin du voyage, qu'il pressentait dans tous les sens du terme au fil des heures. Quand il arriva enfin à destination, on le fit descendre et on le mena au contrôle de sécurité. On le dépouilla de tous ses effets personnels, on les mis dans un casier qu'on marqua à son nom et on lui fit mettre une tenue de détenu hideuse. Un pyjama orange fluo … à croire qu'on avait toujours trouvé mieux à se mettre en taule depuis deux cents ans. Il l'enfila et on le conduisit à sa cellule. Sur la route, comme il s'y attendait, de nombreux détenus le reconnurent et les menaces coulèrent à flots.



''Hey, Harwick ! Comment ça va, depuis la dernière fois qu'on s'est vu ? Ouais, quand tu m'as fait accusé de meurtre pour t'en foutre plein les poches ! Raclure, j'aurai ta peau !!

-Harwick, espèce de pourriture, tu m'as volé mon contrat sur Féros et tu m'as fait mettre au trou en me plantant là bas !''

-Harwick, espèce de salaud ! J'te ferai bouffer tes couilles pour m'avoir volé ma copine !''




À cette dernière, Liam s'arrêta et regarda l'homme en question. Il le dévisagea longuement, tentant vainement de se rappeler son nom et celui de sa fameuse ''copine''. Ignorant les avertissements des gardes, il se souvint brusquement.



''Hey, Fergusson, comment ça va ? Ta copine, c'était pas l'Asari ? Celle avec des gros …'' fit-il en mimant avec ses mains. ''Je comprends que tu m'en veuilles, parce qu'après moi, tu devais l'ennuyer.''



Alors que l'autre frappait la cage, un garde lui donna un coup de matraque tandis que les autres faisaient avancer Liam, tout sourire. « Au moins, j'aurais de quoi me tenir occuper le temps de trouver comment me tirer d'ici », pensa-t-il. On le déposa à sa cellule, puis on le laissa seul. N'ayant rien à faire, il s'allongea et s'endormit, essayant de ne pas penser à ses journées à venir. Et en effet, comme il l'avait prévu, il ne s'ennuyait pas. Il y en avait un paquet qui avaient des comptes à régler avec lui, et bien d'autres qui cherchaient juste un prétexte pour se battre, prétexte que Liam leur offrait volontiers. Les jours se succédèrent donc au rythme des bagarres à la cantine et dans les douches, jusqu'au jour du procès. On le fit monter dans un fourgon semblable à celui qui l'avait amené, direction le tribunal. Une fois là-bas, ce fut le début d'une longue séance d'ennui.



« Mesdames et messieurs, nous sommes réunis ici pour débattre du cas de l'accusé ici présent, répondant au nom de Liam Thomas Harwick. Je suis certain que bon nombre d'entre vous le connaissent déjà par ses ''exploits'', dont la liste n'est pas moindre. Aussi je déclare la séance ouverte !''



On fit s'asseoir Liam au banc des accusés, puis le juge se leva et pris la parole.

« Bien, nous sommes donc tous ici pour prononcer une peine envers l'accusé ici présent. Mr Harwick, vous êtes accusé de nombreux délits et crimes, dont voici une liste non-exhaustive. Vol à main armée, trafic d'artefacts d'origines prothéennes volés, trafic d'esclave avec des pirates Butariens, détention et vente d'armes non-homologuées et illégales dans l'espace concilien et de l'Alliance Interstellaire, vol d’œuvres d'art et d'antiquités de diverses natures sur Thessia, et surtout, détention et trafic d'artefacts d'origine moissonneurs durant la Guerre, et ce doublé d'une association avec le groupuscule terroriste connu sous le nom de Cerberus, avec qui vous êtes reconnu coupable d'association et donc de traîtrise envers l'Alliance et la race humaine. Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ? Niez-vous l'un de ces chefs d'accusation ? »

Liam se contenta de secouer la tête négativement, sans dire un mot. À quoi bon nier, alors que depuis des années sa réputation était taillée dans le marbre à travers la Galaxie, et que tout le monde savait quelle pourriture il était. Il aurait été complètement inutile de nier que sa seule motivation était l'argent et qu'il était prêt à tout pour étancher sa soif insatiable de richesse. Il resta donc assis, baladant son regard sur le public. L'audience l'était d'ailleurs, publique. Des tas et des tas de personnes étaient venues, sans doute pour assister à un beau spectacle. Mais il n'y avait pas que des humains, on y trouvait aussi Turiens, Asaris … et un Raloi. Qu'est-ce que cet espèce d'homme piaf foutait ici ? Liam porta son attention sur ce dernier, jusqu'au moment où un vigile vint le chercher pour l'emmener à la barre. La juge lui posa alors tout un tas de questions plus idiotes les unes que les autres, auxquelles Liam se contentait de répondre avec une lassitude apparente et presque forcée.



« Monsieur Harwick, saisissez-vous la gravité de la position dans laquelle vous êtes ?

-Mais bien sur que je la saisi, votre honneur …

« Alors cessez donc un peu de vous comportez comme si rien ne vous intéressait ! Vous allez être condamné pour le restant de vos jours, ne me faites pas croire que cela ne vous affecte pas.


-Bon, alors écoutez moi bien, grand-père. Quand j'ai choisi cette vie de criminel, de hors-la-loi, ou de ce que vous voulez, dites vous bien que je m'attendais à finir un jour dans une sale situation. Et croyez moi, avec un emprisonnement à vie, je m'en sors plutôt bien.


-N'avez vous donc aucun amour propre ? Aucun remords ? Vous avez vendu des êtres humains, de gens de votre propre race, à des esclavagistes ! Qui sait ce qu'ils subissent en ce moment même par votre faute ! Vous avez aidé des terroristes durant une guerre qui a faillit coûter la vie à toute la vie à la Galaxie toute entière ! N'avez vous donc aucun honneur ?


-L'honneur ? Les guerriers se battent pour l'honneur, et d'autres causes perdues de ce genre. Mais je vais vous dire une chose, l'honneur a fait des millions de morts, mais jamais il n'a sauvé qui que ce soit. Moi, je m'occupe de moi, des mes affaires et je reste en vie. Vos soldats se battent pour quoi ? Pour l'honneur. Est-ce que l'honneur les protège des balles quand vous les envoyez mourir sur le champ de bataille ? Vous m'adressez la parole et parlez de moi comme si j'étais un monstre, mais les monstres, en réalité, c'est vous. Vous tous, ici présents, qui supportez ces bouffons en costumes, qui les acclamez quand ils vous annoncent qu'ils ont encore envoyez des centaines et centaines de vos propres fils et filles se faire massacrer pour l'honneur … Moi, un monstre ? Peut-être que ces esclaves que j'ai vendu subissent un sort difficile, travaillent dans des conditions déplorables, mais au moins, ils restent en vie et ne sont pas jetés en pâture aux ennemis de votre peuple sur un champ de bataille. J'ai sans nul doute sauver plus d'humains que vous durant cette guerre. Et avant que l'on me blâme pour avoir collaboré avec Cerberus, dites vous bien qu'eux, ils ont agis tout de suite. J'étais là quand Saren et ses Geths ont attaqué Eden Prime. J'ai vu Sovereign de mes yeux, je l'ai vu détruire la colonies avec ses larbins. Et qu'avez vous fait à ce moment là ? Rien. Le conseil galactique à mis son temps avant de comprendre que Saren les avait trahis, endoctriné par Sovereign. Et même après ça, vous n'avez rien fait. Tout le monde à refusé d'y croire jusqu'à ce que la Terre soit attaquée. Alors ne venez pas me traiter de monstre alors que moi, l'être égoïste qui a agit dans son seul et unique intérêt, ait contribué à sauver plus de personnes que vous ! »



À l'écoute de ce discours, toute l'assistance se tut. Personne n'osa piper mot, tant ils étaient subjugués et surpris. Liam alla se rasseoir sur le banc des accusés, l'air à la fois satisfait d'avoir rabattu le caquet de ces foutus bureaucrates mais également bouillonnant. Pourvu que ce procès se finisse vite, qu'on lui annonce sa peine et qu'on le ramène au trou, afin qu'il puisse échafauder un plan d'évasion. Il reporta un temps son attention sur l'assistance, cherchant le Raloi du regard et se demandant quelle serait sa réaction suite à son discours. Il le scruta donc intensément, guettant la moindre réaction.


Dernière édition par Liam Harwick le Mar 02 Sep 2014, 21:08, édité 1 fois
Ythaq'Fi Hyasin

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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeSam 30 Aoû 2014, 15:18


Terre
Tribunal judiciaire de Vancouver
Fin Août 2199


Ythaq'Fi Hyasin, en grand guerrier qu'il était, admirait les démonstrations de force autant que les personnes qui incarnaient cette force. Il éprouve un respect particulier chez les mercenaires, puissants hommes politiques, gladiateurs, militaires chez qui il décelait cette force singulière et particulière. Le raloi avait un don pour repérer cette force chez les gens et qui bien trop souvent se retrouvait bridée, encadrée, contrôlée, réprimée d'une façon ou d'une autre; ceci par des tiers qui ne disposaient pas de cette force, tout en usant de complexes stratagèmes politiques, juridiques ou de fourberie pour mettre un terme à ce qu'ils croient être une menace. Pour cette raison qu'il était lui-même un guerrier solitaire affranchi de structures, excepté sur Turvess.

Ces dix dernières années, clairsemées de voyages galactiques et de périples dangereux, lui apprirent que la galaxie ne récompensait pas l'audace et la force, mais uniquement le respect des règles et la discipline. Ythaq avait réussi a découvrir des endroits où cette observation ne comptait pas. Étrangement, c'était très loin des systèmes conciliens, comme si le Conseil Galactique représentait un solide étau entre l'anarchie et l'ordre. Il fallait des hommes de force pour faire respecter l'ordre, et d'autres pour instaurer l'anarchie et le chaos. Le guerrier raloi était convaincu que l'un ne pouvait exister sans l'autre. Turvess le lui prouvait bien : l'ordre fait naître le chaos et inversement. Il venait des moments où ce cercle, ce cycle, était bouleversé, comme aujourd'hui.

Ythaq estimait que pour changer la galaxie, il fallait agir sur son propre monde.

« [...] Mesdames et messieurs, nous sommes réunis ici pour débattre du cas de l'accusé ici présent, répondant au nom de Liam Thomas Harwick. Je suis certain que bon nombre d'entre vous le connaissent déjà par ses ''exploits'', dont la liste n'est pas moindre. Aussi je déclare la séance ouv[...] »

Il n'était resté que peu de temps dans les espaces de l'Alliance, les humains trouvaient toujours à faire des remarques sur son apparence aviaire, son étrange armure humaine adaptée, et ses breloques personnelles. Il était revêtu, comme habituellement quand il était en déplacement en dehors de Turvess et sans espérer a avoir a combattre, de son armure légère noire aux reflets argentés avec sa bandoulière à frange sur l'épaule. Ses armes, n'étant pas des armes à feu, avaient pu être plus discrètement cachées dans les rangements de son armure. C'était sa façon à lui de se rassurer dans ces mondes qui ne le reconnaissaient, majoritairement, pas. Sur Terre, néanmoins, le caractère cosmopolite de la capitale rendait sa présence fortuite et assez discrète. Il en avait profité pour participer à ce que les médias appelaient le procès de l'année, avec un mercenaire plutôt particulier et célèbre pour de nombreux méfaits. Quand son visage apparut sur les écrans géants de la capitale, il ne lut pas sur les traits de son visage le caractère perverti, sans foi, ni loi qui régit de nombreux pirates spatiaux. Intrigué, il s'était donc dirigé et installé dans ce tribunal qui somme toute lui paraissait banal, en les comparant aux autres tribunaux qu'il avait eu le temps de voir sur Extranet ou en vrai.

Ythaq avait fouillé un peu ce qu'il trouvait sur l'Extranet sur ce Liam Harwick. Évidemment, il n'y était pas figuré un véritable CV, mais des brides d'informations ou d'hypothèses d'enquête ou de motifs d'accusations y étaient indiqués. Soudainement, l'intérêt du raloi pour l'humain fut encore plus... prononcé.

« Bien, nous sommes donc tous ici pour prononcer une peine envers l'accusé ici présent. Mr Harwick, vous êtes accusé de nombreux délits et crimes, dont voici une liste non-exhaustive. Vol à main armée, trafic d'artefacts d'origines prothéennes volés, trafic d'esclave avec des pirates Butariens, détention et vente d'armes non-homologuées et illégales dans l'espace concilien et de l'Alliance Interstellaire, vol d’œuvres d'art et d'antiquités de diverses natures sur Thessia, et surtout, détention et trafic d'artefacts d'origine moissonneurs durant la Guerre, et ce doublé d'une association avec le groupuscule terroriste connu sous le nom de Cerberus, avec qui vous êtes reconnu coupable d'association et donc de traîtrise envers l'Alliance et la race humaine. Avez-vous quelque chose à dire pour votre défense ? Niez-vous l'un de ces chefs d'accusation ? »

Ythaq se sentit alors observé. En effet, le regard de la personne la plus importante de cette salle s'était posé sur le guerrier raloi. Un regard d'interrogation, de questionnement, de curiosité. L'échange de regard fut bref, mais Ythaq ne laissa pas passer simplement ces quelques secondes, il les mit à profit pour analyser ce qu'il avait lu dans les yeux de l'homme qui aujourd'hui allait très certainement se faire condamner. Ythaq lut dans son propre instinct que cet homme faisait partie de ces hommes de force; et qui allait lui aussi subir le stratagème des personnes pour qui Liam représente une menace.

Enfin, le raloi put écouter et s'imprégner du discours de l'accusé. Petit à petit, Ythaq était encore plus convaincu du bien fondé de sa présence ici, à ce moment précis. La bonne personne au mauvais endroit au mauvais moment peut faire toute la différence. Les prophéties raloises l'indiquaient. Le guerrier sut ce qu'il devait faire. Restait à savoir comment, désormais.
« [...] Alors ne venez pas me traiter de monstre alors que moi, l'être égoïste qui a agit dans son seul et unique intérêt, ait contribué à sauver plus de personnes que vous ! »

Mis à part la critique sur l'honneur, Ythaq comprenait les arguments et plussoyait son idée. Une fois Liam redirigé sur le banc des accusés, ce dernier chercha de nouveau le guerrier de plumes du regard jusqu'à ce qu'il y arrive. Ythaq fit un signe discret de la tête en inclinant son regard en direction de l'accusé, affublé d'un sourire entendu, exprimant plus ou moins « vous n'êtes pas seul ». Le silence planait toujours sur la salle, tandis que le juge se racla la gorge afin de briser la glace. Pendant ce temps, le raloi réfléchissait toujours à comment il pourrait libérer l'humain.

« Bien. Les raisons de vos... actes héroïques, importent peu. Les faits sont là et c'est pour ça que vous êtes ici et que vous allez être condamné. Vous êtes donc condam-.»
« Votre excellence !»

Un nouveau silence s'abattit dans le tribunal, tous les regards étaient alors dirigés sur cette voix qui ne ressemblait pas à celle d'un humain lambda. Elle était plus grave en intonation, puissante, presque rauque. Un être s'était levé dans les tribunes, disposant d'une armure foncée aux reflets argentés affublé d'une bandoulière à frange sur l'épaule. Un raloi. L'on pouvait entendre des soupirs d'étonnement, des rictus a peine camouflés, presque des moqueries. Cependant, le raloi était on ne peut plus sérieux, et d'un air sévère, continua :
« Avez-vous des preuves ? Certains de ces méfaits ont été perpétré il y a plus de dix ans. Devrions-nous simplement croire votre seule parole pour des crimes dont nous n'avons pas vu la couleur ?»

Puis, après deux-trois secondes, estimant qu'il n'avait plus rien à dire, il se rassit sur le banc. Les personnes qui l'entouraient étaient partagé entre l'étonnement, l'interrogation et la réprimande d'un coupable évident. Certains même ne s'aperçurent qu'à ce moment là de la présence du raloi non loin d'eux. Ythaq n'aimait guère se mettre autant en avant dans un public, d'autant plus médiatisé, il n'avait cependant guère le choix. Quand il se rassit, il jeta un bref regard à Liam, saisissez l'opportunité.
Dans la mesure du possible, s'il y avait moyen de l'extirper de cette pièce par un vice de procédure ou d'un défaut de preuve tangible, ça serait toujours ça de pris.
Au pire... restait l'évasion, seulement Ythaq irait-il jusque là pour un inconnu coupable d'injustice vis à vis de sa détermination ?










Liam Harwick

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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeSam 30 Aoû 2014, 16:20
L'intervention du Raloi avait secoué l'assistance, bien plus que ne l'avait fait le discours poignant de Liam. Ce dernier avait été au moins autant surpris par la présence de l'être aviaire que par sa réaction. Il ne savait pas grand chose des Ralois, en dehors qu'ils n'avaient pas pris part au conflit contre les Moissonneurs, et qu'il s'agissait d'un race d'humanoïdes aviaires. Autrement dit, il ne savait rien sur eux. La présence d'un de leur représentant le laissa déjà extrêmement perplexe, mais que ce dernier interrompe le procès et prenne la parole en sa faveur, voilà qui était sans doute le rebondissement le plus inattendu du siècle.

Alors que toute la salle, Liam comprit, tentait de se remettre de cette nouvelle intervention pour le moins surprenante, le juge se racla à nouveau la gorge, bien plus longuement cette fois, et annonça d'une voix beaucoup plus hésitante :

« Et bien … ce Raloi ici présent mets le doigt sur un élément certes clé dans cette affaire. Les chefs d'accusation datant d'il y a maintenant un décennie au bas mot, un réexamen des dossiers est de rigueur. » Sa décision suscita une vague de murmures de protestation parmi l'assistance, mais il frappa frénétiquement son marteau sur le bois de son estrade. « Silence, je vous prie ! La loi est très claire : il faut prouver avec certitude que les chefs d'accusation sont toujours d'actualité. Nous allons donc suspendre cette audience, et le procès reprendra une fois que les dossiers en question auront été examinés minutieusement. »

Il frappa son marteau sur son bureau, clamant haut et fort que la séance était levée. Liam fut donc emmené par les gardes dans le fourgon. Mais avant de quitter la salle, il lança un dernier regard au Raloi, d'un air de vouloir dire ''Si tu peux me sortir de là, fais-le''. Il espérait le voir assez rapidement, histoire de savoir ce qu'il lui voulait, mais dans l'immédiat, il y voyait une possibilité de se tirer de ce pétrin. Il avait une chance de fuir loin de tout ça, de repartir de zéro. Quoiqu'il arrive, il devrait renoncer à sa vie de criminel, de voleur et de trafiquant, mais ce n'était pas encore le moment de se poser ce genre de questions. Pour l'heure il cherchait à savoir comment filer à l'anglaise.

Les gardes l'installèrent dans le fourgon, attachèrent ses menottes à une chaîne et ils prirent la direction du pénitencier. Là bas, Liam renoua avec son quotidien qui commença à le lasser très rapidement suite au déroulement du procès. Le soir même, à l'heure du repas, le fameux Fergusson eu enfin l'opportunité de régler ses comptes avec lui. Il alla s'asseoir à sa table, balayant son plateau d'un revers de la main. Voyant son repas se répandre au sol, Liam leva lentement les yeux vers son nouvel interlocuteur, la haine dans les yeux.

''C'était mon plat préféré …
''Je m'en tape, de ta bouffe, Harwick. Tu vas me payer ce que tu m'as f...ARGH''

Mais avant même qu'il finisse sa phrase, Liam lui avait enfoncé son couteau dans le poignet. Lorsqu'il retira la lame, le sang s'écoula à flot, tandis qu'il saisissait la tête de Fergusson et l'écrasait violemment sur la table en inox. Ce dernier se tut, gisant immobile avec son poignet en sang. Les gardes accoururent et emmenèrent Liam dans sa cellule, où il resta les deux jours suivants. Quand on vint le rechercher, c'était pour le ramener au tribunal. Le réexamen des preuves avait donc était fait. En seulement deux jours, voilà qui était excessivement rapide. "Ils doivent vouloir en finir le plus rapidement possible" se dit Liam. Il se leva donc de sa couche, et suivit les deux gardes jusqu'au fourgon. Arrivé dehors, il se laissa éblouir une dernière fois par l'astre solaire, sachant pertinemment qu'il ne le reverra sans doute jamais.

Puis il pris place à bord du même fourgon. Il commençait sérieusement à le détester, ce foutu fourgon. Il était sale, de la rouille et de la crasse recouvrait les parois internes du véhicule, et quand il roulait, on aurait dit que les suspensions avaient rendu l'âme depuis belle lurette. Les gardes lui attachèrent les poignets et les chevilles avec des menottes, elles-mêmes attachées à des chaînes reliés au sol du compartiment, et le fourgon se mit en route. Encore une longue et pénible route, durant laquelle il avait pour seule occupation de ressasser ses souvenirs. La mort de sa mère, mais surtout son rire, son visage, ses étreintes, la douce chaleur que  dégageait ses bras lorsqu'elle le serrait contre elle. Son père aussi refit surface. Cet ivrogne, ce raté qui lui avait prit ce qu'il lui importait le plus. Le voyage fut à nouveau long et instantané pour Liam, et enfin il arriva devant le tribunal, où une foule de journalistes se bousculait pour lui arracher un scoop.

"Monsieur Harwick ! Monsieur Harwick, que pouvez vous nous dire sur votre ami Raloi ? Où et quand l'avez vous rencontré ? Quelle est la nature de vos relations ? êtes vous amis de longue date ou bien fraîchement associés ? Avez-vous des déclarations à faire aux familles des esclaves que vous avez vendus aux butariens ?"

Toutes ces questions lui passaient au dessus de la tête, et il ne prêtait guère attention à ces vautours prêts à tout pour avoir un scoop. Mais alors qu'il était à quelques mètres à peine de la porte d'entrée, un journaliste retint son attention.

"Monsieur Harwick, personne ici ne s'attendait à ce que vous soyez quelqu'un d'intellectuel, au vu de votre passé familial. À votre avis, qu'aurait pensé votre père ou votre mère de la vie que vous avez mené jusqu'à présent ?"

Sans plus tarder, et sans la moindre hésitation ou réflexion, Liam le fusilla du regard. Un regard noir, plein de colère, de haine et de rage. Puis, il lui fracassa le nez d'un violent coup de boule. Le sang coulait à flot par les narines déformées de journalistes, tandis que les deux gardes tentaient d'emmener Liam vers la porte. Celui se débattait et hurla à la foule, qui se tut pour l'entendre.

"Écoutez moi bien, bande de vautours ! Bande de monstres sans coeurs ! Parce que j'ai choisi de vivre selon mes règles, en homme libre, ne veux pas dire que je doive être considéré comme un monstre par votre fichue société et votre gouvernement tyrannique ! Je ne suis pas le monstre que vous croyez ! Je ne suis pas non plus un héros, mais j'aurais bien une chose à vous dire ! Vous voulez que je fasse une déclaration aux familles des esclaves que j'ai vendus ? Alors qu'ils écoutent ! Vos frères, vos soeurs, vos maris, vos filles et vos filles, vos amis, vos proches que j'ai livré aux butariens, tous, je dis bien tous, étaient sur une liste ! Le genre de liste sur laquelle on a son prénom uniquement si on a pas la conscience tranquille ! Cherchez donc un peu dans vos passés respectifs, avant de m'accuser ! Je n'ai jamais livré de personnes inocentes à qui que ce soit, seulement des pourritures qui n'hésitaient pas à jouer de la vie des autres pour parvenir à leur fins ! Des tyrans, des égoïstes, comme ceux que vous appelez gouvernement ! Les monstres, c'est vous !"

Il n'eut pas le temps d'aller plus loin dans sa tirade que les gardes le trainèrent de force dans le tribunal, où il s'assit sur le même banc qu'il y avait deux jours. Il ballada son regard sur l'assistance, à la recherche du Raloi, mais n'eu pas le temps de le trouver que le juge déclara "la séance est ouverte !". Et là, le plus grotesque se produisit.

"Liam Thomas Harwick, après réexamen des preuves et des dossiers sur votre passé criminel, il est apparu un nouveau chef d'accusation." Liam, ainsi que le reste de l'assistance, furent tous stupéfaits par cette annonce. "Vous êtes désormais accusé, en plus des précédentes accusations, d'être victime d'endoctrinement et d'avoir conduit les Moissonneurs sur Terre, les aidant à passer les défenses de Séléné, notre Lune."

Une vague de stupéfaction s'empara alors de toute la salle, et Liam resta bouché bée. Ils se moquaient de lui. Ils inventaient des preuves pour le condamner plus facilement. À croire qu'ils voulaient le pendre sur le place publique, où encore le guillotiner, our faire ça à l'ancienne. Mais avec un tel chef d'accusation, et tous ces politicards aux pattes graissées et pourris jusqu'à la moelle, il n'avait aucune chance de s'en tirer. La seule solution qu'il lui restait donc était l'évasion. Pourvu que le Raloi soit là et sache quoi faire, sinon s'en était fini de lui.

"Me voilà dans de beaux draps" lâcha Liam pour lui-même au milieu du tumulte qu'avait provoquer l'accusation nouvelle.

Ythaq'Fi Hyasin

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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeMar 02 Sep 2014, 23:10


Terre
Tribunal judiciaire de Vancouver
Fin Août 2199


Ythaq'Fi avait donc réussi a provoquer l'émoi dans le tribunal, comme espéré. Le juge, surpris, ajourna la séance pour cause de réévaluation des chefs d'accusations. Le Raloi était conscient qu'il ne s'agissait là que d'un petit répit qu'il faisait gagner à l'intéressé, cela lui permettrait de réfléchir sur comment ferait-il pour faire sortir l'humain de cette impasse. A vrai dire, pour le moment, cela lui semblait plutôt compliqué. Lorsque Liam fut évacué, il eût un nouveau contact visuel avec l'accusé, demandant son aide. Ythaq était un guerrier, un survivant et les ruses politiques ou du domaine juridique ne demeurent malheureusement pas de ses compétences. Il ferait de son mieux pendant le procès dans un premier temps.

La première chose qui lui vint à l'esprit quand Liam fut renvoyé dans le fourgon fut de pister le fourgon afin de pouvoir, dans le cas où il n'arriverait pas à faire sortir Liam à la loyale, de tenter de le faire échapper du centre pénitencier où il serait enfermé. S'ils ne le tuent pas avant, et s'il ne s'est pas fait assassiné par d'autres prisonniers encore avant. Ce qui faisait tout de même de minces probabilités pour la fin de conte de fées. Il s'exécuta donc, empruntant à la volée un cab pour pouvoir pister le fourgon pénitencier jusqu'à la prison où il serait hypothétiquement retenu à l'avenir. Qui sait s'ils ne l'enverrait pas au confins de la galaxie, vendu dans une prison indépendante de haute sécurité, comme l'ont fait les Soleils Bleus ? Sa poursuite du fourgon le mena devant un grand centre de surveillance dans lequel le vieux véhicule disparu. Après avoir noté l'emplacement dans son omni-tech, le raloi savait désormais à quoi s'en tenir.

Pendant les deux jours qui ont suivi, en attendant que l'audience reprenne au tribunal, le raloi prit un certain temps à étudier les faits de Liam Harwick et surtout, les lois conciliennes en vigueur vis à vis de celles-ci. Autant dire qu'il dut faire un tri impressionnant étant donné le nombre incalculable de lois, de décrets, d'arrêtés de secteurs qui étaient en lien avec ses méfaits. A croire qu'il avait exprès d'enfreindre autant de lois pour compliquer sa tâche. Le raloi était cependant déterminé et il étudia donc du mieux qu'il put dans le temps imparti, sans grand succès cependant.

Ce qu'Ythaq put en retenir finalement, ce fut que la majorité de ses crimes furent perpétrés ailleurs que dans l'espace concilien, où les lois ne s'appliquent plus. Ce qui réduisait pas mal la liste des crimes véritablement justiciables par les tribunaux conciliens, mis à part ceux ayant eu pour origine les systèmes conciliens. Cela les limitaient donc aux vols à l'étalage avec récidive, vol à main armée avec récidive, vol d'antiquités, détentions d'armes illégales et ventes de celles-ci. Sans oublier, bien sûr, le recel d'artefacts moissonneurs auprès de Cerberus. Cela comptait-il vraiment comme condamnable par le tribunal ? Ythaq en doutait. Le raloi se constitua un petit dossier qu'il intégra dans son omnitech comme preuves, et attendit le jour-J.

Le guerrier raloi aurait réellement aimé pouvoir discuter plus longuement avec la personne qu'il tentait de défendre contre toute attente si ce n'était la curiosité. Il aurait pu récolter davantage d'informations, pour consolider ses arguments... Quoi qu'il en fut, quand Ythaq retourna à l'audience, il avait une mauvaise pressentiment. Son instinct lui hurlait de ne pas y aller. Il était vrai qu'en tentant de défendre un criminel notoire, il se faisait l'avocat du diable sans en être un véritable, tout en s'attirant les foudres des familles concernées malgré le fond de l'histoire. Il se ferait sûrement huer, peut-être même attaqué. Donnant encore plus de chances d'ajourner l'audience, voir, même, lui permettant de s'échapper. Ythaq avait appris a tuer de sang-froid. Ces hommes, qui avaient tenté de discriminer les ralois par le port de combinaisons au lieu de tenter de leur rendre la vie saine par vaccins, avaient depuis longtemps perdu la pitié du raloi.

Il eût des prémices de confirmation de ses pressentiments quand, une fois installé dans les tribunes, de nombreux regards partagés entre la curiosité, la peur, et la colère, le fixèrent sur place.

Liam Thomas Harwick fit une nouvelle entrée qui semblait correspondre au personnage : un excès de colère suivi d'un discours discriminant la justice pragmatique vis à vis du droit concilien. Ythaq commençait à se faire une idée de qui il avait a faire. Il espéra, au fond de lui, qu'il ne défendait pas véritablement le mal incarné.

« Liam Thomas Harwick, après réexamen des preuves et des dossiers sur votre passé criminel, il est apparu un nouveau chef d'accusation. Vous êtes désormais accusé, en plus des précédentes accusations, d'être victime d'endoctrinement et d'avoir conduit les Moissonneurs sur Terre, les aidant à passer les défenses de Séléné, notre Lune. »
Alors que tous étaient empreints de stupéfaction vis à vis de la déclaration du juge, Ythaq fronça ce qui lui servait de sourcils. Ils n'étaient pas sérieux ? Le guerrier raloi eût beaucoup de mal à prendre au sérieux la remarque pourtant solennelle du maître d'audience. Comment pouvaient-ils penser une telle chose ? Ythaq n'avait pas combattu les moissonneurs, mais les dix ans à parcourir la galaxie et a comprendre les récits qu'on lui racontait à propos de celle-ci l'avait convaincu que ces machines étaient programmées pour tout éradiquer. Cette... accusation était une pure mise en scène. Le tribunal se transforma en capharnaüm, comme si l'on avait volontairement secoué toute la pièce pour en faire virevolter les flocons avant qu'ils ne tombent doucement sur le sol.

Le juge tenta de faire sonner le silence à l'aide de son marteau de bois. De telles traditions fit sourire sous cape le raloi. Décidément, comment prendre au sérieux ce genre d'habitudes... Ythaq brisa une nouvelle fois la règle en se levant, et beuglant de sa voix rauque et puissante malgré les apparences de son bec aviaire dans la cohue environnante : « Faites donc tous silence ! » Le tribunal entier se retourna, de nouveau, vers le raloi. Celui-ci était de nouveau debout, comme beaucoup d'autres à ce moment là. Le juge en profita pour glisser un rapide : « Oui, c'est cela, faites silence. », tout en regardant Ythaq du coin de l’œil, qui ne manqua pas de s'exprimer ensuite :

« Pour commencer, vous comptez vraiment l'incriminer pour l'invasion des Moissonneurs ? C'est absurde ! Elles allaient tuer tout le monde, peu importe comment ! Sans distinction, sans ordre préférentiel, sans route désignée ! Là aussi, où sont les preuves d'un tel endoctrinement ? »
« Vous pouvez parler ! Vous étiez planqués vous ! », lança une voix d'humain dans l'assemblée.
« Est-ce que vous vous rendez responsable des choix que prennent vos dirigeants, être humain ? », il s'adressa de nouveau au juge. « Ensuite, les 3/4 de ses méfaits ont été perpétrés dans les systèmes terminus, à savoir... en dehors de votre juridiction, votre Excellence. Ce qui réduit votre liste à... », fit-il durer le temps que son omnitech lui affiche les détails, reprenant vite la parole afin de ne pas être coupé. « Divers vols à l'étalage, d'antiquités ou a main armée ainsi que la détention et la revente d'armes illégales dans l'espace concilien. Même le recel et la revente d'artefacts moissonneurs pour l'organisation déchue Cerberus ne peut être officiellement jugée par un tribunal de ce secteur, étant donné qu'il faudrait savoir d'où provenaient précisément les artefacts en question ainsi que de les avoir comme preuve. »

Au fur et a mesure qu'il parlait, un bruit sourd grondait au fond de la salle. Comme une marée montante, une vague mécontente, une écume étouffante, une légère brise fraîche qui ne tarderait pas à se mouvoir en ouragan. Ythaq s'était préparé à cette éventualité, mais il se défendrait corps et âme pour les défis qu'il aimait entreprendre. Comme Liam Harwick, en somme. En y pensant, ils se ressemblaient en de nombreux points. Ils auraient peut-être l'occasion d'en discuter plus tard.

Alors qu'il venait de terminer son allocution, avant même que le juge ne put parler, deux hommes se levèrent au fond de la salle et hurlèrent :
« Je vais te tuer, espèce de piaf prétentieux ! »

Un coup de feu résonna dans le tribunal pour percuter le mur qui faisait face à l'assemblée, suivi d'un deuxième guère plus précis. Ythaq fut presque déçu. Il aurait aimé que cela se passe en douceur.








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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeMar 02 Sep 2014, 23:57
La situation en devenait grotesque, théâtrale. Liam était partagé entre la stupéfaction, la rage et le rire. Un rire nerveux, un rire décomplexé, devant l'absurdité de ce gouvernement qu'il avait rejeté depuis bien longtemps, et envers lequel son dégoût profond et son mépris grandissait à chaque instant. L'accuser d'avoir guider les Moissonneurs sur Terre et de leur avoir permis d'anéantir la Lune relevait tout simplement du prétexte pour le condamner. Liam en vint à se demander si le juge lui-même n'avait pas une dent contre lui, sur le plan purement personnel. Peut-être avait-il vendu un de ses proches comme esclave ? Ou bien l'avait-il fait accuser de meurtre ou de quelqu'autre crime, magouille politique ou financière et mis en prison ? Il lui était impossible de le savoir, tant il avait exécuté ce genre de petits boulots. Quoiqu'il en fut, il était maintenant clair que l'Alliance cherchait à tout prix à le faire disparaître de la circulation, soit en l'emprisonnant soit en s'arrangeant d'une manière ou d'une autre pour le faire exécuter. Dans tous les cas, il n'avait plus la moindre chance de gagner ce procès, si tenté qu'il en ait eu à un moment.

Mais la surprise ne s'arrêta pas là, car le Raloi, qui était encore là, prit la parole et imposa le silence dans la salle de sa puissante voix, puis débita tout un baratin au juge pour prendre la défense de Liam. Et visiblement, il n'avait pas chômé ces deux derniers jours, car il déballa l'intégralité du casier judiciaire de Liam au juge, lui soutenant mordicus que la grande majorité des crimes dont il était accusé - et à juste titre, Liam ne s'en cachait pas - avait été perpétrés hors de la juridiction de l'Alliance, et qu'il manquait de preuves pour l'inculper. Complètement perdu par tout ce qui se passait, Liam le dévisagea, comme le reste de la salle, se demandant pour sa part pourquoi il l'aidait ainsi, alors qu'il n'avait pas la moindre idée de qui était ce Raloi.

Cependant, la tournure des évènements ne lui laissa pas le temps de réfléchir à la question, puisque parmi la foule en pleine protestation, un homme tira en direction de l'être aviaire à deux reprises. Heureusement, les tirs ne firent pas mouche, sans doute car les deux hommes n'étaient pas de bons tireurs ou bien parce qu'ils avaient perdu de leur précision sous le coup de l'émotion. Quoiqu'il en fut, la réaction ne se fit pas attendre. la plupart des gens de l'assistance courèrent et prirent la fuite, paniqués, tandis que les gardes tentaient de maintenir l'ordre dans le chaos qui venait de naître. On emmena le juge dans la salle de délibération des jurés, tandis que d'autres gardes tentaient de faire évacuer la salle, alors que les derniers, oubliant totalement Liam, se ruèrent vers les tireurs pour les neutraliser. Profitant d'une telle aubaine, Liam saisit un garde qui passait près de lui et l'étrangla avec ses menottes. Il maintint la pression juste assez longtemps pour que ce dernier ne fasse que perdre connaissance, et non la vie, puis ramassa son trousseau de clés, détacha ses menottes et prit son arme. Il s'approcha alors des deux tireurs, brandit le canon de son arme vers eux et hurla :

"Hey ! Pose ton jouet, ou je te jure que je te plombe le crâne !"

Refusant d'obtempérer, l'un des deux tireurs braqua alors son pistolet sur Liam qui, plus par instinct de survie que par réflexe, pressa la détente en premier et touchant son adversaire à l'épaule. L'onde de choc du tir fit tomber le premier tireur au sol, lâchant son arme, tandis que l'autre s'apprêtait à faire de nouveau feu sur le Raloi. Liam allait le neutraliser à son tour, mais l'un des deux gardes qui s'étaient précipités sur les deux hommes lui asséna un puissant coup de matraque dans le dos. Sous l'effet de la douleur, Liam lâcha son arme et tomba à genoux, complètement déboussolé et sonné. Le monde tournait autour de lui, sa vision se dédoublait en partie, et ses oreilles sifflaient. Il leva les yeux vers le Raloi, mais ne put distinguer précisément ce qu'il se passa, puisqu'un second coup vint le frapper à l'arrière du crâne, lui faisant perdre connaissance pendant un moment.

Il n'aurait su dire combien de temps exactement il était resté inconscient, mais lorsqu'il rouvrit les yeux, le Raloi se tenant devant lui, et ils était les deux seuls êtres encore vivants, ou du moins conscients, dans la salle. La Raloi lui tendit la main pour l'aider à se relever, lui faisant clairement comprendre qu'ils devaient partir et quitter la planète au plus vite. Se relevant avec difficulté, Liam resta un moment à fixer la salle d'un regard vide, comme perdu dans ses pensées, puis reporta son attention sur le Raloi qui l'interpellait.

"Quitter la planète ... Oui, oui bien sur. Mais avant, je dois récupérer mes affaires ... c'est important. Très important."

Liam n'en dit pas plus au Raloi, car même si ce dernier avait contribuer à lui offrir une échappatoire, il ne lui faisait pas totalement confiance. Cependant, il méritait qu'il lui accorde le bénéfice du doute quant aux intentions qui l'avaient poussé à prendre ainsi sa défense, au risque désormais encouru de mettre sa vie en danger et de créer un véritable chaos pendant le procès.

Pour le moment, tout ce qui importait à Liam était de retourner au pénitencier pour qu'il récupère ses effets personnels. Il était hors de question de partir sans eux. Il avait tout son matériel, qu'il avait fabriqué lui-même, et amélioré par ses propres soins également. Il fit donc comprendre au Raloi qu'ils devaient retourner au pénitencier où il avait été retenu durant le procès, ce que ce dernier eu l'air de comprendre assez rapidement. Ils montèrent donc dans le premier véhicule qu'ils trouvèrent et mirent les voiles vers la prison, où ils débarquèrent en trombe. Liam, armé d'un fusil d'assault récupéré ur le corps d'un garde inanimé, se freya un chemin parmis les corridors jusqu'à la salle des casiers personnels. Il chercha alors celui qui portait son matricule, défonça la serrure et récupéra ses affaires. Alors que la Raloi montait la garde à l'entrée de la salle, Liam se changea rapidement, renfilant avec une immense satisfaction ses vêtements, et lâcha un soupir de soulagement à l'idée d'enfin se débarasser de ce fichu uniforme orange hideux. Il récupérer un sac dans lequel il rangea les quelques affaires qu'il n'avait pas pu stocké dans ses poches et rejoint son compère pour quitter les lieux et se diriger vers le spatioport.

Malheureusement, les renforts policiers étaient arrivés entre temps, et leur fuite était à présent énormément compromise.

"Si tu as une idée pour nous sortir d'ici, je suis preneur."

Il ne restait plus qu'à prier pour que le Raloi trouve un moyen autre que la force brute pour s'échapper.
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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeVen 05 Sep 2014, 13:42


Terre
Tribunal judiciaire de Vancouver
Fin Août 2199


Le tribunal s'était soudainement retourné sens dessus-dessous. On essayait de tirer sur le raloi tandis que d'autres fuyaient ou même tentaient d'aider les tireurs. Les gardes s'efforçaient inlassablement de calmer les dissidents tout en protégeant les jurés, avocats et l'accusé. Ils furent évacués en premier, excepté Liam qui, comme l'avait espéré Ythaq, en profita pour s'extirper des mains de ses geôliers. Pendant qu'il avait neutralisé les gardes qui le maintenait, les autres gardiens étaient déjà loin, faisant fuir la foule. Dans un même mouvement, Ythaq plongea dans la cour centrale et dégaina un arc mécanique pour littéralement lacérer deux personnes qui tentaient de s'en prendre à lui. Un garde alors vint sur lui pour le maîtriser, en vain. Le guerrier raloi se battit avec le représentant de la sécurité pendant un petit moment, avant de finalement l'assommer dans l'élan d'une rondade.
Du coin de l’œil, il s'assurait que Liam allait bien, et il était en train de s'occuper, arme à la main, des tireurs fous qui avaient tenté d'assassiner Ythaq. Harwick tua un des tireurs mais il tomba à la renverse dans le même mouvement. Craignant pour sa santé, Ythaq, dans un mouvement d'une extrême rapidité, décocha une fine flèche d'un carquois implanté dans son armure qui transperça la gorge de son agresseur. Ce dernier appliqua en réflexe ses mains maintenant pourpres autour de son cou ensanglanté, peinant à contenir ce sang jaillissant par filets peu appétissants sur le sol du tribunal. Il exprima un son, étouffé par sa trachée inondée, avant de tomber à genoux, puis finalement de s'écraser face contre terre, agonisant.

Ythaq n'avait aucun plaisir à tuer. Il était là question de survie. Il avait été entraîné dans ce but précis. Il jeta un bref coup d’œil aux alentours, n'ayant peine à vite retrouver Liam de ses yeux de faucon. Il gisait au sol, assommé par un gardien qui se relevait dans ma direction. Il me fixa, hésitant, malgré tout dans une posture défensive. Un autre garde, non loin, vint à ses côtés.
« Qui es-tu ? », lança un des gardes restants dans la salle. Avec Ythaq, ils étaient seuls dans la pièce, avec pour seule compagnie quelques corps gisant çà et là.
« Je me nomme Ythaq. »

Un des gardes leva son arme, un banal Avenger de dotation comme arme de sécurité, et mit en joue le raloi. Classique, mais faisant bien son boulot. Ythaq instantanément prépara sa flèche dans son arme et en fit de même. « Vous allez me tuer ? », lança le guerrier, comme un défi. « Tu défends un criminel. Alors y'a des chances que oui. »

Ythaq décocha sa flèche qui se planta dans le sternum du premier garde, brisant sa plaque d'armure. Le deuxième garde leva son arme et fit feu alors que le raloi esquiva avec agilité sur le côté pour se placer derrière les rampes qui séparaient les tribunes de la cour centrale. Il réarma son arc et, après un bref coup d’œil derrière la rampe, exécuta son dernier ennemi.
Quand il se releva, le silence planait sur le tribunal. Une odeur de chair brûlé agressait les narines, et on entendait de temps en temps un petit râle de douleur. Les fenêtres laissaient passer des halos lumineux qui réfléchissaient la poussière qu'avait relevé les dernières minutes d'agitation. Tout en descendant les marches des tribunes, Ythaq avait l'impression d'avoir assisté à un règlement de compte sur Oméga. La Galaxie était-elle toujours autant la même partout ?

Ne perdant pas plus de temps, il se dirigea vers l'intéressé. Liam Harwick. Celui était encore à moitié conscient, qu'il lui donna quelques claques pour l'aider à se réveiller. Le temps pressait, les renforts policiers ne tarderaient pas à arriver et il faudrait trouver un moyen de quitter la planète. Les claques eurent l'effet escompté, puisque l'humain se réveilla. Ythaq lui tendit la main pour le remettre sur ses pattes, et lui lança.
« Il faut quitter la planète, Liam. On a pas le temps. »
« Quitter la planète ... Oui, oui bien sur. Mais avant, je dois récupérer mes affaires ... c'est important. Très important. »

Ythaq fronça les sourcils tout en rangeant son arc mécanique repliable dans l'endroit prévu à cet effet dans son armure. D'un autre côté, il était encore en tenue de taulard, dans la capitale Terrienne, avec son visage - et sûrement celui du raloi - sur les écrans et les avis de recherche. Le guerrier s'imagina qu'avec son matériel, il serait plus efficace de partir de la Terre, et peut-être même avec un vaisseau, qui sait.
« Il faut aller au pénitencier. C'est là que sont mes affaires. »
« Allons-y, dans ce cas. », termina-t-il stoïquement.

Ils allèrent au pénitencier et après avoir joué des bras et des coudes et des balles, ils tombèrent sur les affaires du protégé d'Ythaq. Le raloi remarqua sur le chemin que l'ex-prisonnier n'était pas très loquace, voir même très silencieux. D'un autre côté, le guerrier n'avait pas non plus pipé mot, peut-être dû au stress qui s'évanouirait une fois le système hélios quitté. Cependant, pas de vaisseau miracle dans les mains de Liam. Nul doute que les renforts policiers les attendraient à la sortie du pénitencier. Maintenant armés tout deux correctement, peut-être pourraient-ils passer par la force brute, mais quel intérêt, sinon risquer de retourner à la case départ.  Ythaq s'était assez attardé sur l'équipement complet de Liam. D'un style proche de nombreux mercenaires qu'il avait vu sur Oméga, il avait cette petite touche qui ne faisait pas de lui l'image d'immonde fils de catin que les médias s'amusaient à diffuser partout. Cette petite chose qui l'avait poussé à aider Liam, par ailleurs.

« Si tu as une idée pour nous sortir d'ici, je suis preneur. »
Le guerrier dut s'avouer qu'ils étaient dans une mauvaise passe. Sortir par l'entrée principale où attendaient les forces policières était proscrit, tout simplement suicidaire; Ythaq ne connaissait pas la base pour savoir s'il y avait des sorties annexes, et dans le doute, un comité d'accueil les y attendraient aussi. Le guerrier à l'armure à frange se demanda s'il n'y avait pas une plateforme d'atterrissage sur le pénitencier en lui-même, afin d'atteindre le spatioport ne serait-ce qu'avec une navette.
« Le pénitencier dispose d'une plateforme d'atterrissage, peut-être y trouverons-nous une navette pour récupérer un vaisseau au spatioport, dans le meilleur des cas le votre. »

Ils firent donc marche arrière pour retourner dans les méandres des couloirs du bloc pénitencier. Après avoir esquivé quelques troupes policières et neutralisé des menaces imminentes, ils empruntèrent l'escalier de secours pour arriver sur la plateforme. Comble de la chance, une navette se trouvait là, non armée cependant. Des forces de sécurité les avaient suivi, Ythaq dégaina son arc et ses flèches et se positionna près de la porte de sortie de la plateforme pour couvrir la capture de la navette par Liam.
« C'est vous le pilote, je vous couvre ! », lança-t-il au freelance. Le guerrier raloi remarqua que ce dernier ne tirait pas pour tuer ou évitait la mort, il y imaginait là une sorte de repentance, de pénitence pour ses actes quels qu'ils soient. Ythaq avait été formé pour tuer afin de ne pas être tué. Il ferait un effort cependant. La porte s'ouvrit et ce fut une flèche qui partit dans l'épaule droite de l'agent qui en sortit, une autre partit dans la cuisse de son camarade. Ils tombèrent tout deux à la renverse, poussant ainsi la porte jusqu'à claquer le mur adjacent. Ce qui révéla directement le reste des forces armées face à Ythaq et à sa maigre couverture qui ne se résumait qu'à deux-trois lourdes caisses entreposées là.

Pendant ce temps, il entendait le début du hurlement des moteurs de la navette, il espéra juste que son intuition avait vu juste et qu'il ne l'abandonnerait pas là en fuyant avec le kodiak stationné là en arrivant.








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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeVen 05 Sep 2014, 15:24
La rapidité qu'avait montré le Raloi était impressionnante. Il lui avait fallu seulement quelques instants pour décider quel plan suivre. En temps normal, Liam n'aurait eu aucun mal à faire pareil, mais dans un tel contexte, avec l'adrénaline et le stress de l'affrontement passé et de celui à venir, il était remarquable de conserver un esprit critique et aussi observateur. L'idée de l'homme-oiseau était, qui plus est, des plus censée et logique : se rendre sur la plateforme d'atterrissage même du pénitcier pour y prendre une navette, voilà qui coulait de source quand on y réfléchissait. Seul bémol à cette solution : il fallait une navette, et ils n'avaient aucun moyen d'être sur de la présence de l'une d'entres elles au lieu-dit. Néanmoins, ils n'avaient guère le choix, car se ruer dans la mêlée ne ferait, au mieux, que de les ramener à la case départ, au pire, les tuer, et Liam ne s'était pas prit en patience autant pour échouer, et il en allait surement de même pour le Raloi. Aussi ils firent demi-tour, retournant dans le dédale de couloir du pénitencier. Le personnel ne leur posa pas de problème majeur puisqu'ils n'étaient pas lourdement armé : seuls quelques tazers et des matraques pour assomer les détenus trop agités.


Leur chemin jusqu'à l'héliport fut donc relativement bref, et par chance, ils découvrirent tous deux avec soulagement qu'une navette les y attendaient, prête à décoller. Il suffisait à Liam de neutraliser les deux ou trois techniciens et gardes qui se trouvait aux alentours, puis il n'aurait plus qu'à démarrer les moteurs et ficher le camp.


Avant qu'il n'ai eu le temps de dire quoique ce soit, le Raloi lui lança "C'est vous le pilote, je vous couvre !" avant de ressortir son arc et de se mettre à couvert derrière quelques caisses empilées là. Presque simultanément, la porte par laquelle ils étaient arrivés s'ouvrit, laissant les renforts de la police déferler vers eux. Le Raloi en neutralisa deux avec ses flèches, mais ils étaient très nombreux. Aussi Liam ne tarda pas plus et monta à bord de la navette afin d'initialiser le décollage. Il démarra les moteurs, fit les réglages nécessaires, et entendit avec une joie non dissimulée la mélodie vrombissante des réacteurs qui chauffaient et se mettaient en marche. Puis, il eu un moment d'hésitation. Que devait-il faire ? Allait-il partir maintenant, rejoindre le Spatioport et récupérer son vaisseau à la fourrière pour enfin quitter la Terre, laissant le Raloi seul face à son sort, ou bien allait-il se montrer gratifiant envers cet inconnu qui avait mis sa vie en jeu pour le sauver, sans qu'il ne sache ce qui l'avait motivé ?


Mais pendant que Liam réfléchissait, le temps continuait malheureusement de s'écouler et les renforts ennemis affluaient de plus en plus, si bien que tout grand guerrier qu'il soit, le Raloi ne pourrait pas les retenir très longtemps. Liam prit donc sa décision à brûle-pourpoint, espérant ne pas avoir à la regretter plus tard. Il fit donc décoller la navette et enclencha la marche avant ... pour aller se poster entre les forces d'intervention et le Raloi. Il ouvrit alors la porte de la navette et hurla à ce dernier de monter à bord sans plus tarder. Une fois que ce dernier fut à bord, Liam poussa les moteurs à fond et fit route vers le spatioport.


Le voyage fut plutôt bref, et leurs poursuivants n'avaient visiblement pas encore prévenu de patrouille aérienne. Cependant, comme ce à quoi Liam s'attendait, la sécurité du spatioport avait été renforcée, et naturellement son portrait et celui du Raloi était affichés sur tous les écrans géants de la ville. Entrer dans le spatioport allait donc être une tâche des plus ardues, et pénétrer dans la fourrière allait l'être bien davantage. Puis se poserait le problème de décoller et de passer les frontières interstellaires sans se faire abattre sur place. Il posa donc la navette à l'écart des regards indiscrets, puis coupa les moteurs.


Il se prit le visage dans les mains, soupirant en se demandant comment il allait faire pour parvenir au Lightbringer, son cher vaisseau dans lequel il avait tant investi. Il se leva et fit les cent pas dans le petit habitacle du Kodiak, sous le regard du Raloi. Puis il stoppa son action et porta son regard sur lui. Il fallait agir, et vite. Si l'approche discrète ne marchait pas, alors ils uriliseraient la manière forte. Et si la mnière forte ne suffisait pas ... ce serait qu'ils n'en utlilisaient pas assez. Liam ne voyait pas d'autre option : il leur était impossible de s'infiltrer dans le spatioport alors qu'ils étaient recherchés et que leur visages étaient connu de tout le monde. Qui plus est, le Raloi aurait bien de mal à passer inaperçut en temps normal, alors si en plus il était recherché et que son signalement indiquait qu'il était en compagnie d'un humain ...


"Bon, écoute, je vais pas mâcher mes mots : on est dans la merde. Nos visages sont sans aucun doute possible affichés partout dans la ville, sur tout les écrans géants et autère panneaux publicitaires, et mon vaisseau est en cale sèche dans une zone sécurisée du spatioport. Déjà qu'y entrer ne sera pas une partie de plaisir, il faudra en plus passer la sécurité pour accéder à la fourrière où ils l'ont mis. Qui plus est, vu ton physique, même si on était pas recherchés, tu aurais du mal à passer inaperçu, et moi, tout le monde connaît mon visage. Donc pour l'approche furtive et discrète, je crois que c'est un peu compromis. À moins que tu n'aies une solution, voilà ce que je propose : on passe en force, en priant qui bon te semble pour qu'on réussisse."


Tout était dit. Liam ne voyait pas quoi rajouter, de toute manière. Il parvenait difficilement à imaginer un plan qui puissent leur permettre d'entrer dans le spatioport sans se faire repérer, même si cela les avantagerait grandement pour fuir la planète. Il n'y avait plus qu'à attendre la réponse du Raloi pour décider où, quand et comment ils allaient agir.
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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeLun 08 Sep 2014, 22:00


Terre
Navette volée, en direction du spatioport de Vancouver
Fin Août 2199


Les espérances du raloi furent confirmées pour son plus grand bonheur. Peut-être était-ce la pitié, ou encore un geste de remerciement ou tout simplement la curiosité qui avait motivé le criminel en pénitence Liam Harwick d'abaisser la navette pour accueillir le guerrier aigle à son bord; lui sauvant la vie par la même occasion. Au moins tout n'était pas perdu. Il demeurait encore un espoir si ce début de camaraderie ou d'esprit d'équipe pouvait durer. Cela leur assurerait la survie pour leur future étape : reprendre le vaisseau de Liam aux mains des fourriers, encore que, peut-être étaient-ils malchanceux; Liam semblait en être un beau spécimen et Ythaq n'arrangeait rien.

Quoi qu'il en fut, ils se dirigeaient rapidement en direction du spatioport où le véhicule de Liam était planqué. Nul doute qu'ils auraient à soulever ciel et terre pour le retrouver, et en espérant que dans leur plus grande chance, il soit toujours en état de voler. L'important, c'était de s'en aller rapidement.

« À moins que tu n'aies une solution, voilà ce que je propose : on passe en force, en priant qui bon te semble pour qu'on réussisse. »
En effet, ils se retrouvaient dans une situation aux possibilités limitées. Il ne leur restait qu'à forcer le passage en tentant de trouver les bons passage pour ne pas s'éterniser dans le spatioport qui, sans nulle doute, serait plein d'agents de l'ordre, d'anti-émeutiers, de la brigade anti-criminalité... Que de noms pour ne signifier qu'une chose : la répression des criminels. Ythaq ne saisissait pas réellement que ses actions faisaient petit à petit de lui un de ces stéréotypes qu'on qualifie de pirate de l'espace, pillant les convois de marchandises, volant les passants, violant les jeunes femmes effarouchées. Sans aller dans de tels extrêmes, Ythaq devrait revoir sa façon de se déplacer dans les secteurs conciliaires. Dans le pire des cas, il savait qu'il pouvait trouver refuge dans deux endroits : Oméga, où il connaissait quelques personnes d'influence, et Turvess, sa planète natale, où sa voix pouvait porter au chapitre.

Cependant, chaque chose en son temps, il fallait d'ores-et-déjà quitter la planète Terre. Ythaq sentait déjà l'étau se resserrer petit à petit sur eux. Il fallait agir vite, fort, mais surtout pertinemment. Depuis tout ce temps dans la coursive, il se déplaça dans le cockpit pour voir à travers la baie vitrée qui surplombait le spatioport en contrebas.
« Je crois qu'on a pas trop le choix, de toute façon. » Ythaq observait avec ses yeux de faucon l'immensité qui se présentait devant ses yeux, afin de n'en louper aucune entrée visible depuis leur position. Il ne pouvait se procurer un plan de l'intérieur, il devrait donc faire affaire avec ce qui se déroule devant ses yeux. « Etant donné la situation, tentons de trouver la voie la plus directe, à défaut d'être plus discrète. Posons-nous là. » fit le raloi en désignant avec sa main à trois doigts emmitouflée de longs poils qui disparaissaient sous son armure légère. « On peut tenter par ici, j'imagine. »

L'entrée en question ressemblait, de loin, à ce qu'on pourrait nommer un entrée de maintenance. L'instinct du raloi lui suggérait de suivre ce qui ne faisait pas partie intégrante des zones les plus fréquentées, étant donné que la fourrière ne l'était probablement pas. Il supposait aussi que les fourrières servent de stocks à pièce détachée pour les vaisseaux militaires ou de sécurité civile qui seraient dans le besoin... autant tenter par le circuit de maintenance, celle des ouvriers, en fin de compte. Pour la discrétion, parcontre, on repassera.
« On aura probablement peu de temps avant que les ouvriers ou la sécurité, ou encore un système de surveillance ne s'agite et ne révèle notre position : nous devrions nous hâter. Vous êtes sur que votre vaisseau est en cale sèche, dans une sorte de fourrière ? »

Il attendit la réponse du concerné, avant d'ajouter pour renchérir sur les paroles de Liam :
« Parce que sinon autant trouver de l'artillerie lourde pour se frayer un passage dans le bordel... »

Ythaq n'était pas des plus rassuré par leur situation, cependant, il demeurait convaincu qu'à eux deux, ils y parviendraient.






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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeMar 09 Sep 2014, 10:56
En faisant le point sur la situation, Liam parvenait toujours à la même conclusion. Un passage, un seul passage. C'est tout ce qu'ils avaient comme espoir. Un passage, et s'ils n'arrivaient pas à leur objectif au bout du chemin, alors tout était fichu. Les forces de l'Alliance leur tomberaient dessus, et  il n'y aurait aucun doute possible : ils ne chercheraient même pas à les arrêter, ils tireraient à vue. Au vu du chaos qu'ils avaient causé, la prison n'était même plus envisageable. En jetant un coup d’œil sur la ville pendant qu'ils rejoignaient le spatioport, Liam en avait profité pour observer les avis de recherche qu'on avait affiché de partout dans la ville, et il n'avait pas été déçu par ce qu'il avait vu : ''duo de fugitifs recherchés morts ou vifs''. Autant dire que tout était clair. Maintenant, il allait falloir à Liam une bonne dose de courage et surtout de chance pour réussir ce qu'il avait en tête.

Alors qu'il s'apprêtait à descendre de la navette avec le Raloi pour tenter en entrée en force, il s'immobilisa. Voyant que le Raloi semblait s'interroger sur la raison de son immobilité spontanée, Liam retourna à bord de la navette et s'assit aux commandes. Il sortit alors un petit boîtier d'une des nombreuses poches de son pantalon et le brancha sur une des prises qui ornait le tableau de bord. Il tapa sur plusieurs boutons, fit quelques manipulations tout en marmonnant des choses à voix bien trop basse pour être compréhensible par qui que ce soit d'autre que lui-même. Puis enfin, une carte holographique s'afficha.

« Ah ! Victoire ! » s'exclama-t-il. Devant la mine perplexe du Raloi, il s'expliqua. « Mon vaisseau est muni d'un traceur à longue portée. Je l'ai installé pour le cas où on me le volerai, pour que je puisse le retrouver partout dans la Galaxie. Je me demande pourquoi je n'y ai pas pensé plutôt. Grâce à lui je sais précisément où est gardé mon vaisseau, et vu que nous sommes dans une navette des forces de l'Alliance, les plans de la ville et du Spatioport, y compris de la fourrière, y sont stockés. En d'autres termes, on a pas à foncer dans le tas pour rejoindre le Lightbringer. Du moins … pas à pieds. » ajouta-t-il avec un sourire amusé sur le visage. « Accroche toi, ça risque de secouer un peu. »

Et sans plus attendre, Liam ferma la porte de la navette pour la faire ensuite décoller. Il prit suffisamment d'altitude pour ne pas se faire détecter par la couverture radar du spatioport, puis suivit les instructions que lui fournissait la carte holographique qu'il avait sous les yeux, jusqu'à ce qu'enfin, il le voit au loin, en contrebas : le Lightbringer était là, posé dans un hangar dont les portes étaient grandes ouvertes. Sans plus attendre Liam entama sa descente, mais au même moment, deux navettes de l'Alliance firent irruption non loin d'eux.

« Harwick ! On sait que tu es dans la navette ! Toi et ton ami piaf, posez vous sans faire d'histoire, ou alors on sera obligés de faire feu ! » avait hurlé un des hommes au travers d'un mégaphone.

Bien entendu, Liam se contrefichait de ces sommations. Son ticket de sortie était quelques mètres plus bas, et il n'était pas question qu'il le laisse lui filer entre les doigts. Pas si prêt du but. C'est là qu'il vit les portes du hangar se refermer sur le Lightbringer. Piqué au vif, il répliqua grâce à son propre mégaphone :


« Allez tous vous faire foutre ! »


Puis il mis les gaz à fond en direction du hangar, dont les portes venaient désormais de se fermer. Il prévint le Raloi de bien s'accrocher et de se préparer au choc, puis fonça droit dans la porte. Le choc provoqua un vacarme assourdissant, tandis que la taule des portes se pliait comme du papier et que la carlingue du Kodiak crissait sous les assaut répétés de celle-ci. Liam perdit le contrôle de la navette suite au choc et cette dernière passa au dessus du Lightbringer, le frôlant presque, pour aller s'écraser au fond du hangar, dans une pile de caisses qui volèrent en éclats et déversèrent leur contenu partout autour du site du crash. Liam fit de son mieux pour se reprendre le plu vite possible,  et fila au Lightbringer avant que les navettes ne les rejoignent. Par chance, il n'y avait que des techniciens dans le hangar ; la dissuasion suffisait à les faire fuir. Il monta donc à bord de son vaisseau, et démarra les moteurs, puis retourna à la navette pour aller chercher le Raloi.

Il l'aida à sortir de l'épave, puis tous deux montèrent à bord du Lightbringer, et Liam enclencha le processus de décollage. Il fit feu avec ses tourelles frontales pour démolir ce qui restait de la porte et qui les empêchait de décoller, puis le vaisseau s'éleva doucement du sol et quitta le hangar. Devant eux, les navettes Kodiak s'écartèrent pour ne pas être démolies par le vaisseau bien plus massif et mieux blindé qu'elles, laissant ainsi le champ libre à Liam pour mettre les gaz à fond et quitter l'atmosphère de la planète en quelques minutes.

Par chance, ou bien par talent, Liam ne prit pas le temps de se poser la question – il fallait rester modeste tant qu'ils n'étaient pas tirés totalement d'affaires – aucun vaisseau de l'Alliance ne se lança à leur poursuite. Leur fuite avait sans doute du les prendre de vitesse, aussi Liam se réjouit lorsqu'ils atteignirent le relais cosmodésique, et qu'il entra les coordonnées pour Oméga. Il s'approcha de la superstructure et enclencha le saut cosmodésique. En quelques instants ils quittèrent l'espace Terrien.

Une fois qu'ils furent hors de portée de l'Alliance et du Conseil, Liam lâcha les commandes pour souffler un peu. Il lâcha un grand soupir de soulagement, heureux de ne plus avoir à croupir en prison, puis se tourna vers le Raloi, dont il ne connaissait toujours pas les motivations. Il le toisa du regard un moment, puis prit la parole.

« Est-ce que ça va aller ? T'es pas blessé ? »

Il attendit un moment après la réponse de son interlocuteur, se contentant de hocher la tête à sa réponse, puis ouvrit les débats.

« Bon, alors … maintenant qu'on est hors d'atteinte de l'Alliance et du Conseil, dis moi tout : qui es-tu, et pourquoi m'as-tu aidé alors que je ne te connais pas ? Qu'est-ce que tu attends en échange ? Tu veux de l'argent, que je te trouve des armes ? Des esclaves ? »

Le moment des explications était enfin venu. Liam l'avait repoussé autant qu'il l'avait pu, car il avait été jusque là concentré sur sa fuite et sa réussite capitale, mais maintenant qu'ils étaient hors de danger, le Raloi allait devoir s'expliquer, et lui fournir des réponses.
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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeMar 09 Sep 2014, 19:16


Dans les voies supraluminiques.
Vaisseau Lightbringer, de Liam Harwick.
Fin Août 2199.


Tout s'était enchaîné très rapidement. Ythaq estimait déjà que son camarade était déjà assez dopé à l'ambition et à la testostérone pour avoir accompli ce qu'il avait fait jusque-là, autant dans leur situation que dans ses méfaits; mais là, il s'agissait de pure folie. Qui avait été récompensée, ça allait sans dire. Sortir un détecteur de mouchard de ses fesses, tout dégommer en deux temps trois mouvements en passant par un bon pied de nez à l'Alliance pour retrouver son vaisseau. Décidément, ce type était plus que couillu, il les avait posées sur la table en mettant tout le monde à genou sans que personne n'y puisse grand chose.

La navette avait donc terminé sa vie dans un mur de ferrobéton, comme un accordéon pressé entre ses deux extrémités. Le son demeurait beaucoup moins mélodieux, sans parler de l'apparence. Ythaq avait littéralement frôlé la mort, quand il avait vu ce mur se rapprocher à une vitesse non contrôlée un peu trop près de la vitre du cockpit. Un morceau du tableau de bord avait failli lui rentrer dans le bide et ne devait la vie qu'à son armure légère intelligemment conçue. S'il avait déjà vécu des coups de stress dans sa vie que ce soit dans ses entraînements ou dans ses périlleux voyages dans les Terminus... il dut avouer que cette partie-là ne fut pas de tout repos. Heureusement, après avoir, par le plus grand des miracles, fait redécollé le Lightbringer le vaisseau du criminel notoire, être venu l'extirper des méandres vicieuses des ruines de la navette fumante et qui ne rassuraient en rien.

Le vaisseau décolla ensuite et Ythaq fut presque étonné qu'aucun vaisseau ne les poursuive, sûrement sur le coup de la surprise. Il ne manquait plus qu'une tirade de l'intéressé signalant « Le Lightbringer est le vaisseau le plus rapide de la galaxie ! », pour que le stéréotype soit confirmé.
Ils ne mirent que peu de temps à emprunter le relais pour fuir loin des rapaces conciliens. Direction les Terminus, sans aucun doute. Pour l'heure, ils étaient saufs. Le guerrier raloi dut cependant avouer, lors de la retombée d'adrénaline, qu'il avait grandement apprécié cette journée. Ythaq recherchait justement des gens comme lui, il recherchait ce genre de choses. Le but final, il ne le savait pas, mais son instinct lui hurlait sa bonne décision, et ce malgré qu'il soit sûrement reconnu désormais comme un pirate parmi d'autres.

Au moins, il serait un pirate original.

Une fois le relais traversé, Liam par gentillesse lui demanda son état, auquel il répondit positivement, très positivement même. Pour ainsi dire, Ythaq était même ravi, mais cela, il aurait le temps de l'expliquer quand Liam lui demanderait le pourquoi du comment... Ce qui ne tarda pas.
« Bon, alors … maintenant qu'on est hors d'atteinte de l'Alliance et du Conseil, dis moi tout : qui es-tu, et pourquoi m'as-tu aidé alors que je ne te connais pas ? Qu'est-ce que tu attends en échange ? Tu veux de l'argent, que je te trouve des armes ? Des esclaves ? »

Le guerrier raloi ne fut donc pas surpris des questionnements de son interlocuteur, c'était à vrai dire légitime de savoir le pourquoi du comment. Après tout, même après ces péripéties, il demeurait un inconnu. Tombé du ciel, comme une main de Dieu tendue, un Deus Ex Machina. Les propositions en nature faites par le pirate notoire n'étonna pas Ythaq. Il ne doutait pas non plus de la sincérité de ses dires, après tout, il venait de lui sauver la mise. Cependant, ce n'était pas ce qui l'intéressait, à voir comment le prendrait Liam qui, selon le profil psychologique qu'il avait pu s'en faire jusque là, ne semblait pas adepte de ce genre de choses.

Peut-être pour faire plus théatral, ou simplement pour se mettre à l'aise, le guerrier raloi posa son derrière soigneusement sur des caisses entreposées là moins soigneusement. Il appuya ses coudes contre ses cuisses, joignit ses mains et prit la parole.
« Je suis Ythaq'Fi Hyasin, mais les gens m'appellent Ythaq. Ou Fifi, pour les intimes. », annonça-t-il avec ce qu'on pourrait comprendre comme un sourire entendu. Le guerrier du feu repensa à son interrogation du "pourquoi", et cela lui arracha un rictus.

« Pourquoi t'avoir aidé ? C'est simple. Tu es une anomalie. Un élément qu'on veut brider mais qui ne doit pas l'être. Un peu comme moi, en fait. Le hasard a fait que je suis tombé sur toi, et je t'ai aidé. C'est tout. », fit-il en haussant les épaules. « Tu en concluera donc je n'attends rien en échange, étant donné que tu n'as rien demandé. Je suis un raloi qui n'a qu'une parole. Enfin... Si, il y a peut-être quelque chose que je pourrais te demander en échange : faire partie de ton "équipage". », Ythaq accentua le mot équipage en courbant deux de ses trois doigts de chaque main. « Pour un temps, pourquoi pas. Si tu ne veux pas, je comprendrais, tu sais. », termina-t-il, faussement attristé.





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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeMar 09 Sep 2014, 20:30
Faire partie de son équipage ? La requête du Raloi était des plus inattendues, Liam devait en convenir. En temps normal, il aurait envoyé balader gentiment son interlocuteur, lui expliquant qu'il travaillait mieux seul. Mais au vu des derniers évènements, il fallait se rendre à l'évidence : seul, il n'aurait jamais pu s'en sortir. Pour lui, c'en était fini de se la jouer en solo; sans quoi il finirait très vite par se faire pincer par des clients mécontents, des concurrents furieux ou encore d'autres personnes qui lui voulaient du mal. Pour être tout à fait honnête avec lui même, Liam ne serait même pas surpris qu'après le foutoir qu'il avait causé à Vancouver avec son évasion, l'Alliance fasse une demande au Conseil pour envoyer un Spectre à ses trousses. Pour être tout à fait franc, il en serait même flatté, quelque part.

Mais la question n'était pas là. Le problème qui se posait maintenant était double : que répondre à Ythaq'Fi ? Et ensuite, comment faire pour effacer ses dernières traces ? Même si la nécessité d'avoir au moins un coéquipier, un compagnon de route, lui apparaissait maintenant comme inévitable, Liam n'était pas du genre à accorder sa confiance à n'importe qui. Et malgré toute l'aide qu'il lui avait apporté, Ythaq ne lui inspirait pas totalement confiance. Ses motivations restaient assez floues aux yeux de Liam, qui avait du mal à se convaincre qu'il l'avait aidé simplement parce qu'ils avaient eu la chance de voir leurs chemins se croiser et que Liam éveillait en lui son instinct de guerrier et de rebelle. Liam prit un moment pour réfléchir à la question, puis décida à haute voix :

"Vu l'aide inestimable que tu m'as apportée, je ne peux que conclure la chose suivante : les voyages en solo, c'est fini pour moi. Sans toi, je serais encore à croupir en prison à l'heure qu'il est, si ce n'est pire. Avec toutes les conneries qu'ils m'ont balancé à la figure aujourd'hui, c'est à ce demander s'ils ne voulaient me pendre sur la place publique comme on le faisait avec les anciens Rois il y a cinq cents ans. Ma réponse est oui. Bienvenue à bord du Lightbringer, Ythaq'Fi Hyasin."

Liam lui tendit donc la main pour la lui serrer, en signe de bonne foi, prouvant ainsi sa sincérité et sa reconnaissance. Après leur poignée de main, Liam se tourna vers le cockpit, plongeant son regard sur l'immensité de l'espace qui s'étendait devant eux. Les systèmes Terminus ... Le meilleur endroit pour trouver quelqu'un qui puisse les aider à disparaître de la Galaxie de quelque façon, mais aussi le meilleur moyen pour tomber sur quelque rival de Liam. Autant dire que même s'ils avaient échappé à l'Alliance, et par extension au Conseil, ils marchaient toujours sur des bouts de verres. Restant immobile un moment, le regard plongé sur la station Oméga qu'on pouvait voir non loin tandis que le vaisseau s'en rapprochait, piloté par l'I.V d'assistance qui les y menaient automatiquement, Liam se retourna alors vers son nouveau compagnon.

"Bon, on a réussi à fuir la Terre, mais on est pas encore totalement tirés d'affaire... Quand je me suis fait arrêté, j'étais en pleine convoi d'armes illégales pour des clients. Le genre de clients qui n'apprécient pas de se faire poser un lapin, quelque soit le motif. En plus, y a pas mal de gens ici qui ne m'aiment pas trop, et au vu du merdier qu'on a mis à Vancouver en partant, je serais même pas surpris si l'Alliance arrivait à convaincre de nous envoyer un Spectre au cul. Je te l'accorde, la dernière option est assez improbable, mais j'ai appris avec le temps et l'expérience, d'envisager tous les cas de figure, des plus évidents aux plus improbables. Donc voilà ce qu'on va devoir faire : va falloir trouver un moyen de nous faire oublier. Si tu connais des gens qui peuvent nous y aider, je suis preneur. J'ai quelques contacts, mais vu que tu fais partie de l'équipage, maintenant, tes suggestions sont les bienvenues."

Après une discussion sur les diverses options qui s'offraient à eux, Liam passa le pilotage en manuel, invitant Ythaq à venir s'asseoir sur le siège du copilote, puis ils mirent cap sur Oméga qu'on pouvait apercevoir au loin, comme un petit point rouge lumineux. En quelques dizaines de minutes ils atteignirent la station champignon, dont la forme avait toujours amusé Liam, et s'y posèrent.

Une page s'était tournée dans la vie de Liam, et il allait devoir se faire oublier, changer d'identité, trouver un nouveau boulot. Ce ne serait pas facile, mais avec du temps et de la persévérance, tout était réalisable.
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MessageSujet: Re: Une question de point de vue.   Une question de point de vue. Icon_minitimeVen 19 Sep 2014, 23:07


Dans les voies supraluminiques.
Vaisseau Lightbringer, de Liam Harwick.
Fin Août 2199.


Ythaq était ravi. Il était pleinement conscient du chemin qu'il empruntait. Il savait aussi que, quoi qu'il arrive, il avait un foyer sur Turvess; pourquoi d'ailleurs un jour n'y amènerait-il donc pas Liam, quand le lien se sera renforcé. C'était on ne peut plus vrai : c'est en forgeant qu'on devient forgeron, et pour que cela se passe au mieux, il faudrait que les deux compères apprennent à vivre, combattre, et exécuter les bassesses de la contrebande en duo. L'effort serait encore plus prononcé pour son camarade humain qui n'avait jamais travaillé en duo. Après réflexion, Ythaq n'était pas non plus le parangon de l'esprit d'équipe, bien qu'il y ait déjà participé de nombreuses fois à des actions collectives, que ce soit sur Turvess ou bien lors de ses voyages sur Oméga notamment.

Le guerrier raloi pouvait d'ores et déjà deviner qu'ils se dirigeraient dans un premier temps sur Oméga afin de se faire oublier des évènements passés sur Terre et des services conciliaires. S'ils ne se feraient pas poursuivre par des Spectres enragés, les tueurs à gages n'étaient pas exclus. Cela s'était déjà vu et il n'y avait pas de raison que cela ne se reproduise pas. Liam lui expliqua donc la future marche à suivre, et ses inquiétudes concernant la concrétisation de ses entreprises caduques.

Lorsqu'il lui demanda s'il avait des pistes, il fut confronté en premier lieu à un mur blanc. N'ayant jamais fait attention à ce genre de problèmes, il se contentait de fuir quand il y avait des ennuis qu'il ne pouvait traiter et cela se terminait là. Il y avait une personne sur Oméga a qui elle faisait entièrement confiance, et qui, éventuellement, pourrait les aider. C'était un ravageur, nommé Abel Sajko. Ythaq pensait qu'à défaut de pouvoir l'aider directement, il pourrait au moins les rediriger.

Alors qu'il s'installait dans le siège de copilote que lui offrait le maître des lieux, l'aigle guerrier se tourna vers le capitaine, et lui répondit :
« Sans être la solution à notre problème, je connais quelqu'un qui peut-être la connait. Un Ravageur sur Oméga. Il nous trouvera sûrement quelqu'un j'en suis convaincu. », il redirigea son regard sur les instruments de bord qui se trouvaient face à lui. « Et si c'est pas le cas... au moins j'aurais eu l'occasion de revoir ce vieux Abel. J'espère que vous n'aviez pas aussi un contrat avec les Ravageurs. », termina-t-il en exprimant ce que l'on pouvait aisément interpréter comme un rire.

S'il était sur Oméga - ce dont Ythaq ne doutait pas vraiment -, le guerrier raloi ne doutait pas qu'Abel ne manquerait pas de les fourrer dans une autre situation ennuyeuse dans laquelle il faudrait le tirer. Il était un véritable nid à problèmes, tout en étant un charmant personnage. Il suffisait juste de savoir comment l'impressionner et le tour était joué. Il remercia l'arène Inusannon du mois dernier pour ça.

Ythaq trouvait ça on ne peut plus intéressant de se trouver dans une équipe dirigée par un humain. Cette espèce, que le raloi avait l'impression de rencontrer en masse par rapport aux autres races, l'intriguait réellement et disposait de caractéristiques vraiment particulières, aussi bien culturellement que quotidiennement. Il pourrait ainsi poser des questions sur la culture terrienne... en espérant qu'il en vienne.

Il s'adossa complètement au siège qui faisait office de copilote à Liam. Esquissant un sourire, il se dit qu'il venait de franchir une étape de plus dans sa découverte de la galaxie.







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