Quitter Piétas avait été un soulagement immense pour Anton, il n'en pouvait plus de cette planète sentant l'hypocrisie, la fainéantise, la soumission stupide sans même contrainte en face. La planète sentait tout simplement la vie civile sans la moindre trace de l'esprit militaire, de la vigueur patriotique qui était si cher au général, sur Piétas il avait l'impression de se retrouver sur un monde sans saveur ou tout était vidé de son intérêt. Heureusement que la planète se trouvait être si incontournable, amenant alors en son sein son lot de personnages haut en couleur ou exceptionnels, seulement c'était comme un pansement sur une plaie béante, au final le pansement disparait dans le sang.

Mais au delà de sa répugnance pour le monde capital, Anton avait bien d'autres raisons de se réjouir de se départ, en effet Nal Rhode l'avait mis au courant de l'état d'avancée du dialogue avec les soleils bleus, et même si l'intermédiaire de ces derniers avait de quoi rendre sceptique le général, l'état de la situation eut tôt fait de lui faire oublier toutes les complications, la chose avait avancé dans le bon sens. Seulement au delà du simple résultat, certes encourageant, Anton savait qu'il y avait bien plus, un départ. Pour un âge d'or ou la chute finale, Anton ne pouvait pas se targuer d'être devin à ce point mais ils entait qu'un nouvel âge venait de prendre forme pour son peuple. Et il comptait bien en faire profiter à tous les butariens.

Seulement avant ça une chose encore plus importante devait être réglé, une chose qui toucherait immédiatement le peuple, et ferait de la Nouvelle Hégémonie un gouvernement stable et inscrit sur la durée. Ils allaient changer l'histoire et surtout construire des bases solides pour ce nouveau départ. L'Hégémonie montrera aux autres nations ce qu'est un véritable gouvernement basé sur des valeurs de patriotisme aussi pur et de labeur militaire. La seule nation qui trouvait grâce aux yeux d'Anton sur cette question primordiale du sacrifice pour le bien de la patrie était la Hiérarchie, seulement les turiens avaient malheureusement côtoyaient pendant trop longtemps les autres races concilliennes, corrompant peu à peu leur société. Mais le primarque Artérius, que le général avait rencontré il y a peu, semblait être le turien de la situation pour ramener son peuple sur le bon chemin.

Le primarque avait d'ailleurs agréablement surpris le général de par son caractère et son attitude se rapprochant bien plus de ceux d'un officier militaire que de ceux d'un diplomate et ce n'était pas pour déplaire à Anton bien au contraire qui avait trouvé dans le turien le plus influent de la galaxie un interlocuteur intelligent assez similaire à lui même.

Puis Anton coupa le flux de ses pensées pour se concentrer à nouveau sur son environnement, il était à bord de sa frégate, le Khar et observait depuis la baie d'observation la surface de son monde natal. Il pouvait ressentir au fond de lui ce sentiment que devait avoir toute personne en rentrant chez elle après un long, trop long voyage. Il ressentait pour son monde un amour presque abusif, ressentant dans tout son corps un frisson de plaisir à l'idée de poser les pieds sur ce monde florissant de beauté. Sans plus de cérémoniel, le Khar plongea pour rejoindre la surface de la planète. Durant la totalité du temps de descente, Anton resta dans la baie afin de ne pas perdre une seconde du spectacle que lui offrait la vue de son monde depuis les hauteurs. Un spectacle qui ne dura pas assez longtemps aux yeux du général qui quitta avec regret la baie lorsque le Khar gagna enfin le quai qui lui était destiné.

Anton quitta alors le navire sans réellement faire attention à son équipage qui s'activait tout autour de lui, ni même à Jav et Durzo qui étaient en pleine discussion. Le général avança directement vers la sortie du spatioport lorsqu'un garde s'approcha de lui. Tout en effectuant le salut militaire, le butarien interpella son supérieur,

"Général, le capitaine Arth voudrais vous voir. Il semblerait que quelque chose cloche avec votre frégate."

Anton s'arrêta un instant et regarda le soldat, il semblait mal à l'aise, mais rien d'anormal étant donné qu'il avait en face de lui le célèbre "héros" de la Grande Guerre. Le général décida de voir ce que le capitaine pouvait bien avoir à lui dire

"Bien soldat, dites moi trouver le capitaine."

Le soldat sembla alors beaucoup moins mal à l'aise et répondit avec diligence à la question.

"Général, il est en ce moment dans son bureau dans l'aile principale de la sécurité. il suffit de prendre l'ascenseur jusqu'au troisième étage puis suivre le couloir jusqu'au fond, vous ne pouvez pas rater le bureau général."

Anton inclina la tête pour montrer qu'il avait compris et ne perdit pas plus de temps en palabres inutiles et gagna en quelques minutes l'endroit indiqué. Le bureau se trouvait exactement à l'endroit décrit et portait comme seul inscription, "Bureau de la sécurité, Capitaine Arth". Le général entra sans directement dans la pièce sans frapper et se trouva dans une pièce assez grande pour un bureau privée, seulement la pièce était vide.

S'avançant jusqu'au bureau, Anton vit que la pièce était bel et bien vide. Le général se demanda ce qu'il pouvait bien expliquer tout ça ...

HRP : je veux pas être chiant mais commodore est un grade unique dans l'Hégémonie donné uniquement au commandant de toutes les forces armées spatiales ^^ Donc si tu pouvais changer pour commandant de brigade. ( merci ^^ )

A peine le général eut-il le temps d'atteindre le bureau du capitaine Arth que la porte derrière lui s'ouvrit laissant place à quatre butariens qui se séparèrent dans la pièce de manière à se présenter jamais plus de deux dans le champ de vision du général. Puis l'un d'eux se détacha laissant à Anton le temps de reconnaître à qui il a affaire. Le commandant de brigade Vertès, un excellent soldat doublé d'un bon chef capable de savoir lorsqu'une bataille n'était bonne qu'à tuer inutilement. Mais pourtant il avait choisit la caste de fer finalement, terminant dans les services d'ordres de la planète mère.

Une idée qu'avait regretté Anton car il aurait été un atout dans l'armée de la caste de la terre, seulement il comprenait son choix. Seulement le fait de retrouver le commandant ici alors même qu'il avait un "rendez-vous" avec le capitaine Arth était étrange et le seul moyen de comprendre était encore de l'écouter.

"Commandant, en effet c'est une surprise de vous trouver là. Mais je m'attendais à voir le capitaine Arth."

Puis le commandant toujours aussi alerte fit signe à ses butariens de surveiller les alentours, un geste qui raviva les doutes d'Anton.

"Voyons Bertilak il n'y a nul besoin de me remercier pour une telle chose, le jour ou un soldat s'attendra à être remercié pour avoir sauvé la vie à un camarade alors ce jour là nous aurons perdu tout sens de l'honneur."

Anton était rongé par la curiosité mais il préféré laissait Bertilak faire le premier pas, afin de ne pas commettre d'erreur de jugements. Un général se doit de tout savoir. Les erreurs de jugement diminuent le respect, la chose la plus essentielle pur un supérieur. Puis enfin le commandant se décida à lever une partie du mystère.

"Le capitaine Arth a été arrêté ... Intéressant. Une trahison tu dis, cependant l'acte en lui même ou les preuves importent peu, le capitaine est de toute manière finit, il nous faut savoir pour qui ou pour quoi il a put trahir sa nation. Et puis de toute manière il parlera, ils parlent tous alors cela ne servira qu'à faire gagner du temps. Faites transférer le prisonnier vers le centre des gardiens de la conscience, ils sauront gérer la situation.

Ce genre de traîtres me dégoutent, c'est donc avec plaisir que je vais vous aidez, je pense que tu devrais mettre quelqu'un sur le terminal privé, je ne suis pas particulièrement doué avec ces machines. Je vais m'occuper de chercher une éventuelle cachette dans le bureau."

Anton se détourna, pas complétement, de la des gardes de sécurité qui observaient avec intérêt l'échange entre leur supérieur et le numéro deux de l'Hégémonie. Anton se dirigea comme il l'avait dit vers le bureau se mettant à toquer sur les plaque en bois du meuble espérant y détecter une cavité, laissant Bertilak seul à donner des ordres aux gardes médusés par la simplicité d'un haut membre du gouvernement.

La maxime de Bertilak avait beau être empreinte d'un savoir vivre et d'une logique certaine, Anton n'en restait pas moins sur une ligne de conduite de l'ancienne vision militaire, "un soldat sa bat pour son peuple, un soldat se bat pour sa patrie, un soldat se bat pour sa survie et alors voir le travail accompli suffira au cœur du guerrier." Le devoir accompli devait suffire mais la jeune génération avait tendance à voir la reconnaissance comme un but et non un acte qui se produit par lui même. Une vision qu'Anton avait tout fait pour la faire disparaître des soldats de la caste de l'ombre. Avec une grande réussite. Mais Anton comprenait tout de même que l'officier le remercie malgré tout.

"Tout devoir se suffit à lui même comme récompense officier Bertilak" s'exclama tout de même Anton dans un haussement d'épaule.

Puis la recherche se lança dans un silence totale laissant entendre ce que chacun faisait. Il fallut plusieurs minutes de recherches intensives à Anton pour trouver un creux dans le bureau comme il l'avait pensé. Les traîtres ou trafiquants avaient toujours tendance à garder leur biens précieux proche d'eux, autant que possible dans un lieu différent de leur domicile. La cache était un petit creux dans le bois au fond d'un tiroir à la droite du capitaine, après quelques secondes à chercher une éventuelle trappe, le général se décida à ouvrir la cache d'un coup de poing augmenté de l'omnitech.

La cache libéra quelques plaques de données, uniquement des droits de passage au spatioport, rien qui prouvait une quelconque activité illégale ou même un trafic illégal. Il faudrait rendre visite à ces quelques privilégiés qui semblaient attirer l'attention toute particulière du capitaine. Mais rien qui ne laissait entrevoir une quelconque avancée dans l'histoire pour le moment. Il n'y avait plus qu'à espérer que le commandant et ses hommes aient plus de chance. Et comme par une réponse du destin, le butarien s'occupant du terminal privé trouva enfin quelque chose.

"Je connais le butarien idéal dans cette affaire Bertilak, je pense que nous pouvons le faire venir ici à moins que vous ne souhaitiez me laisser l'affaire dans ce cas je pourrais l'emmener avec moi. Mais je sens bien que l'affaire semble vous tenir à cœur. Laissez moi donc prévenir mon agent après il lui faudra surement quelques heures pour arriver ... Mais dites moi si l'ordinateur est connecté nous pouvons le faire intervenir directement depuis son lieu de travail. Parfait occupez vous de le connecter sur l'extranet, je vais prévenir mon agent."

Anton se détourna du commandant et activa son omnitech se connectant sur un réseau de haute sécurité, celui des forces spéciales de l'Hégémonie. Anton savait que Dorik était le meilleur cyber hacker de toute l'Hégémonie, ce terminal ne pourrait rien lui cacher. Le cyber soldat répondit avec son habituel flegme du moins jusqu'au moment ou il reçut sa mission, dès lors Dorik perdit toute sa lenteur pour devenir le pirate qu'il était.

Restait à savoir ce que l'appareil pouvait bien contenir comme informations ...

HRP : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Dorik provient de là pour toute information complémentaire s'y référer.

Anton qui n'avait rien d'autre à faire que suivre sans agir les actions de son subalterne, le hacker de l'OKS, Dorik, se décida à garder le silence tout le long de l'opération préférant garder pour lui ses suppositions dans l'affaire. Ainsi le capitaine n'aurait pas trahi complètement l'Hégémonie, mais se vendre à une organisation étrangère de l'Hégémonie n'en restait pas moins un crime au final. Si Anton lui même n'avait pas eu à faire ce choix il est sûr que Arth aurait déjà été exécuté.

Anton décida qu'ils en avaient assez vu lorsqu'ils remarquèrent que les comptes n'étaient pas troublés par un quelconque financement obscur, il avait choisi de les aider pour sa sœur semblait-il et peut être pour l'Hégémonie. Mais qu'est-ce groupe pouvait bien posséder ou prévoir pouvant aider l'Hégémonie ? Toutes ces choses qui devaient être connu avant une qu'une chasse au sorcière ne soit organisée.

"Bertilak, annulez l'ordre du transfert de Arth vers le centre de la conscience. Amenez le plutôt ici ainsi que ce juriste qui semble être mêlé à toute cette histoire."

Anton ne regarda même pas le commandant, il avait déjà autre chose à faire. Le général activa à nouveau son omnitech et envoya à Dorik un message. ¨Trouve l'origine des messages de ce M.T et de Grite. Préviens un agent de Piétas de ce rendre à cette clinique en toute discrétion et de tenter de trouver une butarienne. Ensuite trouve tout ce que tu peux sur ce code gris, utilise mes codes de spectre s'il le faut mais je veux des résultats.¨

"Au fait commandant changement de plan indiquez à vos soldats de s'arrêter sur le chemin dans un endroit sans témoin et de nous y attendre, nous allons leur rendre nous mêmes une petite visite."

Et Anton fit signe à Bertilak de passer devant, il était temps de faire parler le capitaine. Une fois la petite troupe sur le chemin vers les véhicules du commandant, le général aperçu Durzo, Jav et deux soldats de l'OKS qui se dirigeaient à toute vitesse vers eux. D'un signe le général les calma et leur fit signe de le suivre. Ils allaient sûrement être utile ...

Anton était vraiment troublé par toute cette histoire, il est vrai que depuis la Grande Guerre, une véritable horde d'espions en tout genre, au nom du conseil via des société de reconstruction, jusqu'au membres de
sectes les plus étranges que dangereuses avait déferlé sur Khar'shan, mais la Nouvelle Hégémonie avait réussit malgré la difficulté à purger ses terres de tous ces parasites qui ne survivent que sur a ruine des
sociétés. Seulement jamais l'Hégémonie eut à suspecter un membre aussi haut placé dans une caste se compromettre de la sorte.

Quelle maladie pouvait bien toucher la sœur de ce capitaine pour que l'Hégémonie pourtant très peu en retard sur les technologies médicales ne puissent rien y faire, surtout que les soins étaient parmi les moins
cher de la galaxie avec la couverture médicale fournit à tout citoyen de l'Hégémonie. Cependant il restait bien des raisons à tout ça, et les celles qui avaient fait trahir un capitaine devait être connu pour éviter qu'une telle chose ne se répète.

C'est dans cette optique que le général suivit le commandant Bertilak dans un véhicule de transport de troupes, suivit de près par son cousin et deux soldats de l'OKS. Il espérait que le capitaine aurait le bon sens de comprendre qu'il n'avait rien à gagner à garder le silence, quant à la juriste, Anton doutait qu'elle soit au courant de quoi que ce soit, et de toute manière dans le cas inverse elle en appellerait surement au silence professionnel et à un procès équitable comme lui donnait le droit pénal intergalactique.

Il ne fallut pas plus d'une demi heure dans le transport des forces de polices de la caste de fer pour atteindre le point de rendez vous qu'avait décidé le commandant, un coin suffisamment peu visité pour être en réunion retreinte sans risque d'intervention ou de visite impromptue de témoins étrangers à l'affaire.

Une fois sur place, Anton et sa clique trouvèrent le véhicule de transport, ayant servit au transfert du capitaine incriminé, il était à l'arrêt et deux gardes des forces de sécurité planétaires en pleine discussion. A leur côté se tenaient deux butariens, une butarienne et sûrement le capitaine, ils attendaient à genoux, leur mains sur la tête, leurs regards tournés vers un mur. Lorsque les deux gardes virent la troupe se rapprocher, ils stoppèrent leur discussion et se mirent au garde à vous. Anton leur rendit le salut

"Au repos soldats, vous avez fait du très bon travail. Maintenant allez prendre vos ordres auprès du commandant."

Anton s'approcha ensuite des deux détenus, ils tentèrent de se retourner aux bruits de pas derrière eux mais stoppèrent leur mouvement lorsque ils entraperçurent l'insigne de l'OKS sur l'armure de l'un des soldats se dirigeant vers eux. Les membres des forces d'intervention spéciales n'étaient pas connu pour être très doux avec les prisonniers et encore moins les traîtres.

Anton fit signe à ses soldats de se tenir légèrement en retrait derrière les deux prisonniers et s'avança jusqu'à apparaître dans le champ de vision des deux détenus. Anton regarda quelques instants les deux êtres dans les yeux avant de s'agenouiller devant eux.

"Capitaine Arth je suppose et vous devez être la juriste Elna." Anton souffla un coup comme s'il était vraiment déçu de leur bêtise. "Capitaine, vous ne savez pas à quel point je peux être déçu d'apprendre qu'un de nos officier, pourtant au dossier sans défaut, se retrouver sali ainsi dans une affaire de trahison. C'est tellement rageant de perdre un butarien de votre valeur. Arth dites moi ce qui s'est passé, vous savez que je peux sauver votre peau. Révélez moi comment quelqu'un peut cracher ainsi sur la patrie qui le nourrit."

Anton n'avait pas envie de perdre du temps dans une discussion futile, mais il n'avait pas non plus envie de mettre à la torture ce butarien avant de comprendre réellement ce qui l'animait. Peut être avait-il péché par naïveté ou en pensant sincèrement aider son peuple. Peut être bien après tout, alors le général se décida à lui donner une chance.

Anton trouvait assez amusant que le capitaine eut aussi fait le parallèle entre sa petite affaire en dehors de l'Hégémonie et le métier de spectre du butarien se trouvant à l'interroger. Il était amusant de savoir que certains gradé voyaient cette alliance comme une espèce de prostitution des idéaux butariens. Un arrangement contre nature qui serait à la seule utilité du conseil ou du butarien ayant accepté les termes du traité. Seulement il y avait une différence, certes menue mais une différence tout de même, Anton n'avait jamais demandé à recevoir ce poste et ne s'en était jamais servit pour arrondir ses fins de moi, non pas que cela lui eut été utile au fond.

L'idée que le capitaine eut permis à des organisations étrangères de pouvoir s'implanter sur le monde natal de son peuple était finalement le pire, la question de la corruption n'était finalement qu'une déception parmi d'autres. La trahison d'un officier restait toujours difficile pour le général qui voyait l'armée comme une partie de lui même. Voir Arth se faire accuser était comme découvrir qu'un de tes enfants avaient fini en prison. Pourtant il existe toujours des gens capable de faire passer leur bien propre avant celui du reste de son peuple, et ce n'est pas en cachant son avarice sous un monceau de connerie patriotique que la chose serait différente.

Pourtant au fond de lui, Anton souhaitait sincèrement que le capitaine pensait bien faire, il préférait mille fois que le butarien soit un être naïf au point de croire qu'une organisation se cachant au sein de l'Hégémonie telle des parasites puisse être bénéfique pour son peuple. C'est avec ce mince espoir que le spectre se décida à donner une chance au capitaine de se justifier.

"Arth j'aimerais croire qu'une organisation arrive ici corrompt nos officiers, et soit une vraie bénédiction pour le peuple, mais la seule chose qui transparait dans vos mots c'est l'appât du gain."

Anton donnait l'air d'une sincérité presque touchante, il parlait d'une voix douce inspirant la confiance, du moins chez les butariens étant donné que les autres races considéraient le peuple d'Anton comme des tueurs esclavagistes sans pitié.

"Vous dites qu'ils sont prêts à aider l'Hégémonie, mais si c'est le cas pourquoi rester dans l'ombre ? Si c'est le cas pourquoi se cacher comme de vulgaire criminels ? Pourquoi corrompre un capitaine s'occupant des services de sécurité ? S'ils veulent aider l'Hégémonie pourquoi nous craindre ?"

Anton se rapprocha encore plus du capitaine laissant son visage à quelques centimètres de celui du traitre. Le général semblait chercher la vérité dans le fond du crâne de son interlocuteur, le scrutant avec sérieux droit dans les yeux.

"Capitaine, je veux croire à votre histoire. Je veux être persuadé que vous n'êtes pas un vulgaire corrompu qui n'a de fidélité que pour l'argent, mais vous ne me laissez guère de place pour l'espoir. Dites moi tout ce que je dois savoir et nous pourrons peut être mettre un terme à cette histoire"

Anton écouta la tirade du capitaine avec attention, et Arth semblait balancer tout ce qu'il avait sur le cœur. Au final, Anton n'avait affaire qu'à un idiot, certes mais un idiot qui pensait bien faire. Et la stupidité n'était pas encore un crime passible de mort dans l'Hégémonie. Pourtant l'histoire dérangeait le général, quel pouvait bien être ce secret si terrible pour la galaxie ? Mais la question semblait devoir trouver une réponse plus tard étant donné que le capitaine se sentait d'humeur fidèle pour cette organisation.

"Capitaine toute cette histoire est très intéressante il est vrai mais vous n'avez pas pris en compte l'essentiel. Je me fiche de maintenir la société stable ou autre délire de ce genre. Je n'ai qu'un seul et unique but dans la vie et c'est mon peuple. Que la galaxie brûle pour ne sauver mon peuple et j'en serais le pyromane, mais pour sauver le peuple il n'y a qu'un seul pouvoir qui entre en ligne de compte, le savoir."

Anton se releva laissant le capitaine retrouver la vision du mur. Le général détacha lentement son armure jusqu'à se retrouver torse nu avec comme seul vêtement son pantalon d'armure et ses bottes militaires. Anton tendit la main et son cousin Durzo lui tendit un pistolet lourd de type predator.

"Or capitaine votre organisation phagocyte ce savoir pour le conserver pour lui même. Une faute si vous voulez mon avis, car qui mieux qu'un gouvernement peut savoir ce qui est le mieux pour son peuple. En plus les groupes qui s'implantent comme des vers dans une pomme, ça ne m'inspire généralement guère de respect."

Anton vérifia l'arme s’adaptant à sa prise en main puis s'approcha lentement des deux détenus toujours maintenus à genoux sur le sol face vers le mur.

"Pourtant je vais faire un effort capitaine car vous m'avez convaincu que vous n'êtes pas foncièrement un traitre. Seulement une chose me chagrine dans toute cette histoire, pourquoi avoir inclue une innocente ? Tu aurais pu essayer de la protéger en refusant de parler devant elle, mais non tu as eu trop peur pour ta vie pour penser à la juriste. Maintenant elle est entièrement au courant qu'un capitaine a trahi, elle sait qu'une organisation se balade sur la planète malgré toute la propagande démentant qu'une telle chose soit possible."

Sur ces mots Anton colla son arme sur la nuque de la juriste et tira une seule balle qui perfora la colonne de la butarienne la tuant sur le coup. Anton rendit l'arme à son cousin et attrapa une serviette qu'un des soldat de l'OKS lui tendit, s'essuyant le sang qui maculait son torse.

"Perdre ainsi une vie par la stupidité d'un autre quel gâchis. Elle sera enterrée avec les honneurs, elle n'en mérite pas moins après avoir démasqué un terroriste qui voulait s'en prendre au peuple."

Anton rattrapa sa cuirasse et ses gants pour les enfiler et retourna vers le capitaine qui voyait la tâche de sang de la juriste atteindre sa position laissant ses deux jambes dans une mare de sang. Le général attrapa le crâne du capitaine avec sa main droite forçant le traitre à lâcher le cadavre de la jeune butarienne du regard.

"Maintenant tu vas me dire, membre du protocole gris, ou je peux trouver un de tes petits camarades pour que nous puissions enfin avoir une discussion dépassant le stade de la défense d'honneur. Et ne t'en fais pas je ne tuerais pas tes amis, je souhaite juste une rencontre officielle. Maintenant dis moi ce que je dois faire pour ça tu veux bien."

Puis Anton laissa le capitaine à ses réflexions se dirigeant vers Durzo d'un pas nonchalant. Puis dès qu'il eut quitté la vision du détenu, Anton soupira, il détestait tuer un civil mais parfois la situation l'exigeait. Puis le général alluma son omnitech et transmis de nouvelles instructions à Dorik. Il devait désormais se pencher sur le protocole gris et le turien prénommé Malaser Téranor. Il était temps de quitter le floue de la recherche pour du concret ...

Anton regarda avec dérision la magnifique morale si sublime, si naïve du capitaine. Le général sut alors qu'il avait définitivement bien jugé le butarien, ce n'était qu'un idiot idéaliste il n'aurait de toute manière aucun avenir au sein de l'Hégémonie. Mais le pire dans l'histoire restait le fait qu'il soit persuadé que ce groupe soit capable d'influer les choix de l'Hégémonie. S'il n'avait pas eu à tuer cette juriste peut être se serait-il laisser aller au rire mais la situation ne s'y prêtait pas.

"Si vous voulez vous bercez dans une vision naïve de la vie libre à vous capitaine mais la réalité reste immuable vous êtes un traitre et vous avez entrainé la chute de ceux que vous avez mêlé à l'histoire. Croyez si je n'avais pas été mêlé à l'histoire elle aurait été torturé pour s'assurer de son innocence. Mais rester là à croupir dans votre médiocrité capitaine."

C'est alors qu'une chose à laquelle Anton ne s'était pas attendue arriva. Un turien, alors même qu'aucun non butarien n'était autorisé sur toute la planète hormis dans quelques cas très strictement règlementé. Qui plus est en tenue de combat se promenant comme un habitué sur le monde le plus sécuritaire de la galaxie.

Anton laissa l'inconnu se présenter et faire sa petite présentation puis une fois tout ça terminé le général n'en puis plus et éclata d'un rire qui dura plusieurs secondes avant de s'éteindre. Toujours hilare le général en oublia toute haine qu'il pouvait ressentir pour ce turien qui avait corrompu l'un des agents de l'Hégémonie.

"Pour un peu je penserais que vous pensez sincèrement pouvoir causer le moindre tort avec cet enregistrement. Soit vous êtes un parfait idiot ce dont je doute fortement soit vous êtes désespéré ou alors vous êtes un comique.

Khar'shan est totalement sous contrôle, aucune communication, aucun chaine extranet ne passe sur la planète sans accord préalable des gardiens de a conscience. Émettez ça dans l'heure elle disparait. De plus qui viendrait critiquer un héros de guerre qui a exécuté une juriste qui a aidé un traitre à faire entrer un turien à venir sur notre monde ? Personne. Si le procès avait été publique ils auraient tout deux fini dans l'arène ou en prison à vie.

S'il vous plait ne me faites pas perdre mon temps avec pareil blague. En plus la famille de la victime serait hais par tous ses voisins, ne serait-ce pas la famille d'une traitre ? Vous savez plus que quiconque que l'innocence n'a pas d'existence aux yeux de la population lorsque nous parlons de trahison."

Anton fit alors signe à son cousin et aux deux autres soldats de l'OKS de baisser leur armes. Reprenant peu à peu son sérieux, le général s'approcha du turien sans montrer le moindre signe d'énervement ni même de dédain.

"Mais c'est un honneur de rencontrer le grand Malaser en personne, alors cessons les jeux idiots de la menace. Par contre je tique sur une chose, je n'ai rien à vous dire, je veux juste savoir pourquoi un turien s'amuse à venir infiltrer notre gouvernement à se balader sur notre monde. Je suis sûr que Protocole gris a bien plus à gagner à jouer franc jeu avec l'Hégémonie, alors maintenant que nous sommes entre être intelligent peut être pouvons nous parler franchement. Je suis tout prêt à connaître les raisons de votre présence, qui seront logique à n'en point douter."

Anton était ironique sur la fin de sa tirade mais pensait sincèrement donner une chance à ce groupe de s'expliquer. De toute manière la vérité ferait peut ressortir quelque chose de plus intéressant qu'une simple affaire d'espionnage.

"Ah et cher Malaser, la limite entre le terrorisme et les autorités est simplement l'Histoire. Le terroriste étant simplement le perdant d'une histoire."

Anton écouta encore le si étrange turien, il ne semblait pas comprendre, ni même vouloir comprendre que sa technique du mystérieux chef d'organisation voulant sauver le monde n'était tout au plus énervant si ce n'est carrément ridicule. Il avait affaire au membre du gouvernement le moins radical et surtout le moins xénophobe et la seule chose qu'il s'amusait à faire c'est jouer sa pièce de théâtre. Mais le général préféra resté sans rien dire écoutant avec intérêt le turien jouer sa partition.

Ce n'est qu'au moment ou le turien décida à agir avec intelligence qu'Anton commença enfin à croire que cette organisation n'était pas qu'une bande de gigolos. Ainsi Protocole gris était aussi au courant de l'existence de ces êtres endoctrinés. L'Hégémonie avait voulut cacher l'affaire en découvrant quelques spécimens mais tout cela allait bien finir par ressortir. Cette image troublé tout de même le général étant donné que les endoctrinés étaient bien plus modifiés que les rares spécimens trouvés par le gouvernement butarien. Ceux-ci semblaient abouti, et cela laissait entendre une réalité bien plus grave.

Anton souffla et renvoya le datapad vers le turien.

"Je ne comprends pas bien votre raisonnement Malaser. Vous venez sur mon monde alors que vous n'y êtes pas le bienvenue, vous utiliser des soldats du gouvernement et vous vous déplacez en personne pour sauver un de vos agents. Pourtant vous refusez de parler sincèrement, vous n'êtes sûrement pas un idiot alors vous saurez certainement qu'une magnifique chasse aux sorcières risque de se déclencher si d'autres membres du gouvernement venaient à apprendre votre existence. Je suis la seule personne qui soit prête ici à vous entendre et à vous comprendre."

Anton s'avança lentement vers le capitaine et le détacha puis le souleva pour le remettre sur ses deux jambes.

"Prenez donc votre agent mais qu'il disparaisse je ne veux pas voir plus ce traitre. Car oui s'en est un, il a juré fidélité à l'Hégémonie bien avant de rejoindre votre groupe et en vous soutenant face à son gouvernement il a brisé ce serment. Pourtant je ne lui en veux pas il est resté fidèle malgré tout à ses idéaux. S'il revient sous un autre nom il serait sans doute repris dans l'armée."

Anton laissa le capitaine rejoindre en claudiquant son nouveau maître sans le moindre regret, le tuer aurait encore ajouter du sang sur ses mains, bien plus qu'il n'aurait voulut en une journée.

"Mais vous Malaser si parler n'est pas dans vos projets je ne vais pas vous retenir, nous ne sommes pas ennemis. Pourtant je trouve idiot votre vision, vous dites que vous n'avez aucun intérêt à parler franc jeu, ce dont je ne peux qu'être en désaccord. Car les gouvernements sont les plus grandes puissances en ce monde, les avoir en allié ne peut qu'être bénéfique. Mais vous êtes déjà perdu dans le tripe de organisation secrète qui sauvera la galaxie. Sachez toute fois que je suis disposé à vous entendre si jamais bien sûr vous perdez votre paranoïa sur les gouvernements."

Anton commença à se détourner du turien et se dirigea vers son cousin récupérant ses armes auprès de lui puis donna quelques ordres aux deux soldats de l'OKS qui les avaient suivit.

"Je vous laisse réfléchir à vos intérêts Malaser mais faites vite je suis quelqu'un de très demandé."

Anton savait désormais que la discussion pouvait se tenir sur un plan bien plus intéressant. Le turien n'était pas un paranoïaque comme se l'était imaginé le général butarien mais plutôt quelqu'un qui avait du mal à faire confiance, une forme de sagesse dans la galaxie. Même si Anton n'appréciait pas particulièrement le turien il le respectait désormais voyant en lui quelqu'un de courageux et surtout droit dans ses bottes. Un tel être devait être un excellent chef.

"Je vois votre position dans tout ceci Malaser. Cependant je dois dire que vous faites fausse route tout de même concernant l'Hégémonie, mais soit il n'est pas ici question de votre amour ou non pour mon gouvernement."

Anton rangea ses armes dans l'un des véhicules puis se rapprocha de Malaser qui continuait à observer le général de ses yeux perçants. Anton s'arrêta à seulement un petit mètre du turien et le scruta droit dans les yeux conservant son regard vissé dans celui de son interlocuteur.

"Et comprenant votre point de vue, je suis prêt à vous rencontrez en tant que simple citoyen je laisserais mes armes ici même, oubliez que je suis spectre ou même général. Vos données me laissent penser que quelque chose de grave se prépare et je n'ai qu'un seul désir dans ma vie c'est de protéger mon peuple, si vous arrivez à me convaincre alors le capitaine Arth retrouva sa place car je ne serais autrement qu'un simple hypocrite, comment pourrais-je bannir un butarien qui aurait suivit le même chemin que moi ?"

Anton détacha aussi ses gants et sa cuirasse attrapant un simple tee-shirt comme unique vêtement sur le haut de son corps.

"Je suis donc Anton Ardak simple citoyen de l'Hégémonie et je suis prêt à vous écouter et je jure sur mon honneur et tout ce qui m'est cher que je ne trahirais jamais le secret du Protocole gris, seulement je ne peux pas jurer encore de vous rejoindre car cela serait renier ma parole de rester fidèle à l'Hégémonie. Nous pouvons aller parler plus à l'écart si vous le souhaitez mais sachez que j'ai toute confiance en mes hommes. Je ne suis plus pour le moment de vos ennemis."

Anton avait décidé de se revirement au dernier moment sans réelle réflexion poussée sur les gains ou pertes possibles. Le butarien avait réellement décide de se dévêtir de son masque d'officier militaire pour n'être que le simple citoyen qui avait tout fait pour son peuple depuis la Grande Guerre. Il était redevenu l'espace d'un instant celui qui souffrait de voir la galaxie stagner dans son cercle éternel de haine et de conflits, il avait envie de donner sa chance à ce Malaser, et surtout il avait envie de croire que le capitaine Arth n'était pas un simple traitre mais plutôt quelqu'un qui avait voulut bien faire sans réellement agir pour le mieux.

En fait Anton voulait simplement croire que toute cette histoire ne serait que positive pour l'Hégémonie, que ce Malaser serait bien un défenseur de la galaxie même s'il rejetait cette appellation. Anton avait envie de croire mais avait aussi peur de ces révélations, un endoctriné cela pouvait être bien plus terrible que tout ce que l'Hégémonie pouvait rencontrer comme danger, c'est pour toutes ces raisons que le citoyen se décida à laisser au turien une chance de s'exprimer. Qu'il ne soit jamais dit qu'Anton était un dictateur au service de ses intérêts ...

Anton se décida à continuer exactement comme depuis le début de la discussion et attendit que Malaser termine sa tirade pour se laisser le temps de la réflexion tandis que son interlocuteur commençait ses explications. Mais ce fut extrêmement difficile de s'y tenir, les informations du turien était tellement graves qu'elles laissèrent quelques secondes Anton pantois, il sentait qu'il devait dire la vérité pourtant son esprit cherchait par tous les moyens des preuves pouvant réfuter les dires du dirigeant de Protocole gris.

Pourtant rien ne vint. Anton déglutit avec peine, l'idée d'une nouvelle invasion moissonneur était trop terrible pour être seulement envisager. La Citadelle détruite, le creuset rendu inutile car sans le catalyseur il n'avait aucune source d'énergie assez importante pour l'alimenter. Cela laissait la galaxie aussi vulnérable qu'un nouveau né face à un cuirassé. Si les moissonneurs se réveillaient réellement alors la galaxie s'éteindrait dans un bain de sang monumental. Et les butariens n'avaient aucuns moyens de contrer une quelconque attaque moissonneur avec la majeure partie des ses forces près d'Oméga. Mais ce n'était pas comme si la flotte dans son ensemble avait de toute manière la moindre chance de résister.

"Je peux comprendre pourquoi on souhaite vous faire taire maintenant Malaser, mais si vous dites vrai, et je le pense malheureusement, alors le besoin de maintenir l'ordre en essayant de ne pas croire à cette idée comme l'a déjà fait par le passé le conseil est un crime de la pire espèce. C'est tellement triste qu'un organisme chargé de la protection de la galaxie se trouve être un rempart à sa survie."

Anton attrapa sa tête avec ses deux mains se tenant comme quelqu'un souffrant d'un mal de crâne horrible. Le butarien souffla cherchant une solution à toutes ces nouvelles données.

"Ce que vous dites Malaser c'est purement et simplement la fin de toute vie dans la galaxie. Pourtant vous continuer la lutte il doit bien y avoir un espoir de vaincre ces moissonneurs ?"

Anton lâcha sa tête et se mit à faire les cent pas. Son cerveau réfléchissant à toute allure.

"En plus si vous dites vrai alors bous devons détruire le moissonneurs que l'Hégémonie détient, il pourrait finir par recréer un grand nombre d'endoctrinés qui nous trahiraient le moment opportun. Mais maintenant je sais pourquoi Arth a réaliser certaines choses, il peut regagner son poste seulement je veux qu'il transmette les informations qui transiteront par lui à mon service, en échange je lui transmettrais toutes les informations que l'Hégémonie dégotera."

Anton s'approcha du turien et lui tendit une main

"Je vous remercie de m'avoir fait confiance je ne dirais pas la moindre de ses paroles à des gens incapables de garder un secret. Vous venez aujourd'hui de gagner le respect d'un butarien qui saura se souvenir de ce que vous avez risqué en ce jour. Je n'ai pas besoin d'un quelconque paiement, je ne demanderais qu'une seule chose en échange de ma coopération, votre confiance. Je veux être sûr que j'aurais de vrais informations."