Aleksander Novak était seul dans ses appartements plongé dans une pénombre propice à la somnolence et à la réflexion. Le grade d'amiral lui avait apporté de nombreuses responsabilités en très peu de temps, le surpassant presque avant qu'il ne s'adapte à cette charge d'envergure. Il venait également de découvrir l'aspect politique du poste par le biais d'une entrevue avec la Conseillère et ne pût éviter la comparaison entre un débat et une opération militaire. La seule différence était que l'un se jouait avec les mots alors que l'autre se jouait avec la puissance de feu de l'arme entre vos mains. C'est ainsi qu'il s'était retrouver allongé dans son lit, réfléchissant intensément sur divers points à qu'il se devait de mettre au clair pour mieux assumer ses nouveaux devoirs envers son espèce...

" Nous sortons du vol SLM, amiral. Arrivée sur zone estimée à une heure."

Alek' soupira en sortant avec regret de sa torpeur pour allumer la lumière de la chambre, l'obligeant à plisser les yeux face à l'éclat soudain et aveuglant de celle-ci. Il se dirigea avec lenteur vers la douche et enleva ses sous-vêtements avant de se placer sous le cornet qui se mit à déverser une eau chaude sur le corps finement sculpté de l'amiral. Il resta ainsi pendant plusieurs minutes, laissant son corps s'habituer au liquide brûlant qui ne tarda pas à détendre tous ses muscles alors qu'il continuait à réfléchir sur le message de détresse qui l'avait poussé vers l'Attique Beta et Féros :

_{Ici la station R-21, si quelqu'un perçois ce message qu'il en réfère à quelqu'un le plus rapidement possible.
Nos forces ont étaient écrasées. Plusieurs frégates et escadrons de chasseurs de type militaire nous ont attaqué. D'après les rapports ils seraient du même groupe que celui appréhendé sur la station Gagarine il y a peu. Leurs intentions sont clairs. La station est un centre d'essai pour armes lourdes de vaisseaux de guerres, nous testons les prototypes sur des cibles adaptées. Nos assaillants ont pour projet d'armer les prototypes et de diriger les tirs vers les centres de recherches de Féros.
Quelqu'un doit les en empêcher !
Ces armes n'ont jamais étaient testé sur une surface planétaire et nous ne savons pas encore quel effets elles pourraient opérer. Destruction massive, maladie.. Tout est envisageable.}

Il devait s'agir d'un autre groupe terroriste comme il en pullulait dans toute la galaxie en cette période de troubles. C'est pourquoi il n'avait pas hésité à faire appel à la formation Vostok et de diriger personnellement les opérations afin de dissuader d'autres groupuscules de venir interférer dans les affaires de l'Alliance. De plus, les recherches menées là-bas pourraient causées de terribles dégâts entre de mauvaises mains et c'est pourquoi il avait également fait appel à la Vice-amirale Shepard qui avait déjà combattu ce groupement terroriste quelques jours plus tôt.

L'amiral termina se douche et fît un brin de toilette avant de revêtir son costume d'amiral et de quitter sa chambre pour rejoindre le centre de commandement. Le trajet jusque celui-ci prît presque trente minutes à cause de la grandeur du SSV Vinson, dernier né chez les cuirassés et fer de lance de la 2e Flotte de l'Alliance. Les portes de l'une des deux vaste cage d'ascenseur dont dispose le mastodonte s'ouvrirent avec lenteur, laissant entrevoir le vaste centre de commande à l'amiral qui sourit avant de rejoindre la table tactique au centre de celui-ci. Les hommes et femmes le saluèrent à son passage, salut qu'il rendait avec une petite phrase pour tous comme à son habitude. Il aimait cette certaine convivialité qui régnait entre lui et ses subordonnés malgré le protocole et trouvait que cela permettait au moral de rester au beau fixe à l'instar d'une discipline totale et absolue.

Aleksander s'approcha de sa console personnelle et l'activa tandis que ses deux lieutenants et amis disposés de part et d'autre de la table quittèrent la leur des yeux le saluèrent.

- Pile à l'heure, amiral

C'était Nikolaï Demichev qui venait de prendre la parole, le Nikolaï qui l'avait suivit depuis l'école spatiale, le Nikolaï qu'il n'avait pas tardé à nommé comme lieutenant à cause de ses conseils avisés et ses nombreuses autres qualités, le Nikolaï qui avait toujours été là en cas de besoin et qui était la seule personne en qui l'amiral avait véritablement confiance en ce monde...

- Tu sais bien que je suis toujours à l'heure depuis le temps, Nikolaï. Et cesse de m'appeler par mon grade je t'ai déjà dis... On me le rabat déjà assez souvent à longueur de journée pour que tu t'y mettes pas aussi.

Le ton avait été léger et Alek' sourit à son ami et c'est Jack Davis qui répondit sur le même ton:

- Je pense que le lieutenant Demichev est un adepte de la pratique qu'on appel couramment du " léchage de cul de supérieur", amiral.

Aleksander ricana alors que Nikolaï jetait un regards noir au lieutenant Davis qui faisait honneur à sa réputation de personne adepte de l'ironie bien placée. L'amiral leva le bras en direction d'un Nikolaï qui s'apprêtait à répondre de manière cinglante et déclara avec calme:

- C'est courageux de vouloir répondre face à un rhétoricien hors pair comme le lieutenant Davis, Nikolaï. Mais nous avons une mission a mené et je compte bien la faire passer avant cette joute verbale dont on connait déjà le vainqueur.

Il observa un Demichev hors de lui avant de reporter son regards sur un Davis impassible qui lui fit un clin d'oeil complice avant de reprendre:

- Bon.. J'imagine que vous avez lu la copie du rapport sur la situation que je vous ai envoyé alors je ne vais pas m'attarder sur ces détails et passer directement sur la stratégie que nous allons mettre en place pour mettre fin à cette menace de manière nette et sans bavures. Alors voilà les plans de la zone envoyés par la direction de Féros.

L'amiral pianota sur sa console et un plan en 3D apparut sur la table tactique. De nombreuses annotations étaient inscrites ainsi que des codes de couleurs à certains endroit de la structure.

Spoiler:

Il laissa planer quelques minutes de silence seulement perturbé par les bruits des différentes personnes affairées sur les nombreuses consoles alentours et le bruit sourd permanent que le cuirassé émettait en permanence. Les deux lieutenants examinaient la carte avec attention, notant le moindre détail qui pourrait être important pour l'étape suivante qu'Aleks' ne tarda pas à annoncer d'une voix calme et grave:

- Alors? Des suggestions?

Orbite de Féros
Poste de commandement du SSV Vinson
Amiral Novak
18:30 - Heure Locale


- Bien! Maintenant que tout est dit, il est temps de se mettre au travail! Vous pouvez disposer.

Les deux lieutenants saluèrent l'amiral avant de partir dans des directions différentes afin de mettre en place le plan élaboré il y a peu. Pendant ce temps là, la flottille avait commencée l'établissement d'un blocus autour de la station afin d'empêcher le moindre approvisionnement ou même vaisseaux en fuite de passer librement. Le poste de commandement grouillait telle une fourmilière alors que des hommes et des femmes exécutaient les ordres transmis par Demichev et Davis avec une efficacité remarquable.

Pendant ce temps, Aleksander observait les différentes données transmises par les radars et autres instruments et personnes de la flotte concernant le terrain ainsi que les forces ennemies et autres détails plus ou moins importants et ce, en temps réel. Il ne pouvait s'attarder sur tout mais réussit à se faire une vision d'ensemble de la situation assez rapidement. L'ennemi possédait trois frégates en piteuse état qui leur servaient à la fois de transport et de force armée spatiale d'après ce qu'il déduisait des informations reçues. Ceux-ci n'étaient pas un problème en soi mais l'ajout des défenses de la station couplées au fait que des civiles étaient retenus en otage sur celle-ci rendait la mission légèrement plus délicate. La flottille de la vice-amirale Shepard arriverait dans une heure pour renforcer la force de frappe de l'amiral mais le temps était compté car les terroristes semblaient vouloir utiliser les prototypes d'armes fabriqués là, pouvant causer la mort de bon nombre de gens et avoir des répercussions désastreuses et ça, il n'en était point question pour l'amiral fraichement promu.

Il soupira longuement en pensant au travail qui l'attendait avant d'appuyer sur un bouton activant le haut-parleur de l'énorme poste de commandement avec lequel il ordonna:

- Officier de liaison Hopkins! Etablissez un contact radio avec les forces hostiles. J'aimerais savoir à qui nous avons à faire.

- Tout de suite, amiral!

Aleksander se mit à attendre patiemment, espérant que le chef de ces terroristes était une personne ayant assez de jugeote pour ne pas refuser son appel à parlementer et ainsi lui permettre peut-être d'en découvrir un peu plus sur celui qui tient les rennes ainsi que sur ses motivations pour peut-être aboutir à une solution...


Féros
Spatioport principal de la colonie
Capitaine Denis Grandfort
18:30 - Heure Locale

- Grouillez-vous les gars ! On a nos foyers à sauver!

Les hommes parcoururent la piste d'atterrissage au pas de course avant de s'engouffrer dans les deux frégates posée sur place et dont le bruit des moteurs emplissaient l'air, assourdissants les malheureux sur place. Le capitaine Grandfort embarqua une fois que tous ses hommes furent à l'intérieur, à savoir trente hommes choisis par ses soins après l'appel de l'amiral venu les aider à reprendre la station de recherches que ses hommes n'avaient su protéger. Les frégates décollèrent sans tarder avant de prendre de l'altitude rapidement. Le capitaine en profita pour examiner plus en détails le plan du complexe. La mission qu'il devait accomplir requierait une certaine discrétion et comportait des risques élevés mais, si elle réussissait, pouvait démêler la situation en un rien de temps et c'est pour ça que la Direction avait finalement acceptée le plan après une longue discussion avec l'amiral Novak qui s'était avéré convaincant et plaisait à Denis Grandfort ce qui était bon signe.

Les frégates continuèrent de prendre de l'altitude jusqu'à s'arrêter en vol stationnaire à ce qui, d'après les plans de conception de la station et l'analyse des vieilles frégates utilisées par les terroristes grâce à des sondes, était la limite de champ de leurs radars. C'est ainsi que commença la phase la plus horrible et longue de l'opération : L'attente.

" Ombre à Météore, Nous sommes en position et attendons le feu vert pour continuer. Terminé! "