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 Un pas en avant

Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

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MessageSujet: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeDim 30 Aoû 2015, 22:44
Intervention MJ : NonDate : Fin juin 2200 RP Tout public
Ravilla Aper ♦Adrien Annaz ♦ Vindex Treyn ♦
Un pas en avant







    PFS Proelium



    Il était épuisé. Chacun de ses muscles le tirait, affaiblissant ses gestes et l'obligeant à faire preuve de plus d'attention qu'à l'accoutumée. Ce n'était pas de la fatigue saine, celle qu'on ressentait après un travail bien accompli, qui emplissait de fierté et donnait la sensation de mériter le repos. Loin de là; c'était plutôt celle perfide, née du stress et de la tension, qui poussait à l'angoisse et à l'inquiétude. Chaque geste devenait primordial et une seule erreur pouvait conduire à de funestes conséquences.

    Avec un soupir, le médecin tapota l'écran. Comme si ce petit geste pouvait réellement faire remonter les constantes, aider les blessés et les faire se réveiller... C'était une façon de se croire utile, rien de plus. Il manquait de trop de choses. Matériels, aides, lieu pour n'en citer que quelques uns. C'était une infirmerie sur une frégate bon sang! Pas une salle d'opération! Et Esprits savaient qu'il aurait tout fait pour en avoir une, là, tout de suite.
    A défaut, il était bien obligé de rester presque impuissant, tentant de diminuer les dégâts pour permettre à ses patients de durer assez longtemps. Il fallait qu'ils tiennent jusqu'à la Citadelle. Là, ils pourraient recevoir les soins nécessaires. Ce n'était plus si long. Vingt minutes? Une demi-heure peut-être? Pour être tout à fait honnête, Yraen ne savait pas vraiment. Il n'avait pas fait attention au temps depuis leur départ précipité d'Antirumgon. Il n'en avait pas eu l'occasion. Entre les plaies à tenter de réduire comme il pouvait, les machines à installer, les courbes à surveiller... Il n'avait même pas réussi à se dégager un créneau pour examiner le troisième blessé, plus léger. Enfin, une épaule percée restait grave. Heureusement, son collègue l'avait déchargé de cette tâche après avoir adressé son rapport. Pendant ce laps de temps, le soldat n'avait rien dit, se contentant de serrer les dents. Il était même allé jusqu'à proposer son aide. Fort heureusement, le médecin de terrain avait bien agit et surtout au plus tôt. Les éclats de balle avaient déjà été retirés et le médigel posés. Restait en somme à vérifier que tout était en ordre, nettoyer et bander la plaie avant d'envoyer le jeune turien en repos, avec une prescription d'antidouleurs et d'anti-inflammatoires pour quelques jours.
    Un pas grand-chose qu'il n'avait même pas pu faire.

    Dans un soupir, Yraen tira une chaise jusqu'au lit de Septus. Il avait besoin de s'asseoir, juste quelques minutes, mais il lui restait encore tellement de travail à accomplir...
    Il s'installa, lâchant malgré lui un grognement de contentement. Son dos le tirait, de même que ses épaules et c'était à se demander comment faisaient ses mains pour ne pas trembler. La tension, sans doute.
    Son pied toucha l'armure percée, qu'il repoussa du bout du pied avant de passer son omnitech, scannant le corps pour chercher des éclats de métaux qui auraient pu se trouver dans le système circulatoire. Effectivement, quelques uns étaient ballottés au milieu des globules bleus. Au moins avait-il moyen de faire quelque chose pour ça. Son office était certes limitée, mais une machine conçue pour filtrer le sang était la moindre des choses à avoir sur un vaisseau de guerre.
    Le médecin jeta un coup d'œil à son patient alors que l'appareil accomplissait sa besogne dans un léger ronronnement mécanique. Le blessé ne devait pas avoir plus de la vingtaine; d'une certaine façon, il lui rappelait son fils. Quelques traits communs. Ou bien était-ce parce qu'il ne l'avait pas vu depuis un moment. C'était sans doute ça, à y réfléchir.

    Laissant la mécanique travailler, "l'officier de santé" - comme disait sa fiche de paye - se plaça au chevet du Major Aper. Elle respirait difficilement malgré la présence du masque à oxygène; sa poitrine se soulevait d'une façon erratique alors que son organisme cherchait à récupérer l'air dont elle avait tant besoin. Chaque respiration était accompagnée d'un faible sifflement dû au poumon percé. L'hémorragie interne était plus ou moins réduite grâce à la technologie, mais restait importante à terme. Même en 2200, on ne guérissait pas les gens d'un coup de baguette magique. Tout au plus, on leur donnait de quoi se battre un peu plus longtemps. Enfin, c'était toujours mieux qu'il y a ne serait-ce que deux-cents ans.
    Elle ne semblait pas souffrir autant qu'avant au moins. Elle était à demi-consciente, semblant lutter pour rester éveillée et, par prudence, il n'avait pas voulu l'endormir. Il s'était alors contenté de lui donner des sédatifs, de quoi atténuer la douleur mais pas son esprit. Même si elle semblait au proie au délire. Ce n'était pas étonnant; sa plaie s'était infectée et elle était brûlante de fièvre. Malgré ses yeux demi-clôt desquels s'échappaient parfois quelques larmes, ses pupilles bougeaient d'un coin à l'autre; elle semblait murmurer par moment. Impossible de comprendre ses borborygmes tant ils étaient faibles. La maladie n'aidait pas.

    Un énième soupir siffla entre les mandibules du médecin. Malgré la situation, jusqu'ici, tout allait bien. Il fallait espérer que cela continue jusqu'à leur arrivée.


    Citadelle




    Se sentir mourir était quelque chose d'étrange. Paradoxal même; les sens étaient à la fois exacerbés et brouillés. Le temps semblait défiler comme une flèche et les secondes être aussi longues que des heures. Il suffisait de se retrouver à penser à quelque chose, avoir sa concentration qui échappait à tout contrôle pour que vingt milles choses se passent sans que l'on s'en rende compte. Le monde qui nous entourait ne semblait pas être le même non plus. Les formes, les lumières... tout était différent.

    Ravila tenta de déglutir difficilement, sentant une larme couler le long de son visage alors que l'atroce douleur dans ses côtes recommençait à l'assaillir. En général, cette sensation de brûlure lui apportait une sorte de grisement, réveillant en elle la sensation d'être vivante. C'était ici tout l'inverse; chaque élancement qu'elle ressentait lui rappelait qu'elle était à l'agonie. Qu'elle était sur le point de laisser Vindex seul. Bordel. Cette seule pensée l'obsédait, revenait en boucle dans son esprit affaiblit, malgré ses piètres tentatives pour se battre. Elle avait tenté, vraiment. Elle avait refusé le sommeil qui voulait l'envahir, avait fait tout ce qui était en son maigre pouvoir afin de garder les yeux ouverts, cherché à grappiller la moindre parcelle d'air. Si elle avait pu contraindre son corps à ne pas saigner, elle l'aurait fait.

    Elle était impuissante. Seul l'esprit pouvait se battre encore, et elle se sentait se craqueler. Chaque fois qu'elle pensait à sa mort prochaine, à l'abandon ne faisait que l'affaiblir d'avantage, augmentant son angoisse, ses souvenirs, sa peur... Treizes années de reproches revenaient la harceler, profitant qu'elle ne puisse rien faire contre.
    Les Turiens ne croyaient pas à l'enfer. Les morts rejoignaient les esprits qui composaient la famille d'où ils étaient issus. Ils devenaient des gardiens, des protecteurs. Mais ceux qui étaient honnis, les bannis... Leur esprit rejoignait le Néant dans le meilleur cas, lieu d'oubli où seuls ceux qui s'y trouvaient se souvenait de leur existence propre, voyant leur famille prospérer sans qu'eux soient remémorés ou honorés. Dans le pire, ils étaient des Damnés, provoquant le malheur auprès des siens. Condamnés à être maudits jusqu'à la fin des leurs, à provoquer leur malheur.
    La franc-tireuse hoqueta, toussotant sèchement, crachant du sang dans l'opération. Elle aspirait au Néant. Son ignominie le méritait. Et... elle ne voulait pas faire du mal à son frère. Devenir une oubliée, être effacée des Apers, oui. C'était tout ce qu'elle méritait. Qu'importait la souffrance de l'omission, la honte qui la rongerait, ses propres démons qui la harcèleraient jusqu'à la fin des Temps, sans personne pour la soutenir. C'était la moindres punitions.

    Tout.

    Que les Esprits aient pitié, même si elle ne la méritait pas.

    Tout sauf être une Damnée. Tout sauf lui faire du mal.


    Elle n'était plus dans le vaisseau. Il ne lui semblait pas. Les lumières n'étaient pas les même. Et le visage d'Yraen ne lui apparaissaient plus de temps à autre. A la place, elle distinguait les silhouettes de plusieurs inconnus. Elle n'arrivait pas à les distinguer correctement. A vrai dire, seules restaient les lumières, vives au dessus de sa tête. Elle était sûre que c'était des lumières. Normalement.
    La militaire étouffa une nouvelle toux, rendue difficile par l'air que le masque lui apportait. Elle était d'avantage sûre pour les lampes qu'elle réussissait à voir plutôt que les étrangers. Il lui sembla un court instant qu'on l'allongeait. C'était possible. Elle ne savait pas bien en fait.
    Ce n'était pas grave de toute façon. Plus rien ne l'était, à part son abandon.

    Adrien, Vindex. Qu'ils l'excusent. Elle partait contre sa volonté.

    Sa vision finissait de s'obscurcir. Du monde qui l'entourait, Ravilla ne distinguait que des ombres alors que les bruits autour d'elle étaient sourds. Seuls quelques murmures lointains semblaient persister. Des ombres qui se séparaient des ténèbres, se mouvaient, dessinaient des traits plus ou moins familiers. Turiens, pour tous. Le souvenir d'anciennes photos, de récits du passé lui revinrent. Qui mourrait était accueilli et jugé par les Ancêtres, disait les légendes. Elle aurait préféré que ce soit faux. Ne pas avoir à se confronter à leur expression emplie de colère et de reproches.
    Elle voulu fermer les yeux mais son corps ne lui obéissait déjà plus. Impossible de se soustraire à leur regard perçant. Un Turien assumait ses actes, jusqu'à la fin. Quand bien même ils lui rongeaient le cœur de honte.

    Il fallait accepter.

    Ils se contentaient d'observer, sans rien dire, sans accuser, sans rien faire. Curieux, neutre, mais jamais trahir une quelconque haine.

    On lui caressa le bras gauche. Aper réussit à glisser difficilement son regard jusque là. Deux de ces créatures se tenaient à son chevet. Un homme, qu'elle aurait reconnu entre mille derrièe lequel se tenait un autre, un peu en retrait. Une femme, aux mandibules élégantes qu'elle avait toujours regretté de ne pas hérité. Les larmes pointaient à nouveau. Elle tenta de parler, dire quelque chose, mais rien ne parvenait à sortir de sa gorge en feu. Elle aurait voulu s'excuser, leur dire que si elle avait pu, elle aurait agit. Elle aurait protégé Hécarion, serait allé sur Palaven récupérer son père, n'aurait jamais laissé ses doigts se crisper sur la détente. Qu'importe si ça aurait été infaisable. Elle aurait fait l'impossible pour eux.

    Elle n'arrivait pas à exprimer un seul mot. Mais face à elle, on lui sourit. Un doigt lui effleura la mandibule. Un murmure, plus fort que les autres, lui parvint.

    Puis tout devint noir.


    Quelques heures plus tard



    - Je déteste ce genre de journée, soupira le médecin tout en retirant ses gants devenus bleus à cause du sang.

    Il les balança dans la poubelle prévue à cet effet. Sa collègue vint le rejoindre, lui tendant une bouteille d'eau. Il avait petite mine. Elle aussi à vrai dire.

    - On prévient la famille?, questionna-t-elle timidement.

    Le Turien secoua la tête face à Sarah.

    - C'est une Major de la Hiérarchie. Tu peux être sûre qu'ils vont s'en charger.

    - Oh..., laissa-t-elle échapper avant de boire une gorgée.

    Elle espérait qu'ils feraient preuve de tact pour annoncer la nouvelle.


Adrien Annaz

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Adrien Annaz
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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeMar 08 Sep 2015, 00:34


La base a donc été nettoyée, les pirates ayant été tous éliminés. Leur chef, une Humaine ingénieure, à été abattue alors qu’elle essayait de s’enfuir. La situation sur Antirumgon est de nouveau tranquille. »

Dans une pièce sur la Citadelle, Adrien faisait le rapport de sa mission précédente à ses supérieurs. Le rapport était bien sûr déjà sur leurs omni-tech personnels, mais vu l’importance de l’opération, en grande partie à cause du commando mixte, ils voulaient avoir un résumé de vive voix. Pour l’instant, il s’était concentré sur le positif, mais les prochaines questions n’allaient pas avoir les réponses attendues.

Très bien Lieutenant. Et concernant l’intégration des troupes Turiennes aux votre ?

L’intégration s’est bien passée, même si en dehors des combats le mélange ne s’est pas trop fait. Il y a malgré tout un heu… Souci… Qui s’est présenté. Le Major Aper à été blessée lors du combat. Elle a été évacuée rapidement vers un hôpital ici, sur la Citadelle, mais son état était critique… Et je n’ai pas encore d’informations à ce sujet.

Les sourcils se froncèrent et les visages se fermèrent. Etonnamment, les supérieurs hiérarchiques d’Adrien voyaient d’un très mauvais œil la blessure potentiellement mortelle du plus haut gradé du commando derrière le lieutenant. Vraiment surprenant.
En réalité, Annaz était surpris de ne pas se faire incendier pour ça. Il s’attendait à se prendre un savon comme l’armée savait si bien en faire pour avoir laissé le Major être blessé. Non pas qu’il y pouvait grand-chose, mais c’était un détail pour eux. Pourtant, hormis une désapprobation silencieuse, Adrien n’eut aucune autre manifestation de leur mécontentement. Il fut au contraire invité à quitter la pièce, après quelques questions techniques et des informations concernant le blessé Humain, qui allait être tiré d’affaire mais qui aurait besoin d’un peu de convalescence. Après un garde à vous, Adrien se retira.

Il allait avoir quelques jours de repos, et il comptait bien les mettre à profil pour prendre des nouvelles de Ravilla. Il l’avait laissé à demi comateuse, voir plus, et s’inquiétait bien évidemment de son état. Il s’était efforcé de cacher son angoisse pendant le trajet du retour et avait fait de son mieux pour oublier tout ce qui ne touchait pas à son rapport direct pendant sa réunion avec ses supérieurs, mais l’inquiétude refaisait maintenant surface.
Un taxi plus tard, Adrien se retrouvait chez lui en train de se changer. Il hésitait cependant à se rendre directement à l’hôpital. Après tout, les vaisseaux étaient à quai depuis une paire d’heure seulement, et il ignorait si le délai était suffisant pour soigner quelqu’un d’une aussi grave blessure. Il en doutait. Au final, il se décida à ronger son frein, et à patienter. Ce qui ne voulait pas dire qu’il arrivait à se distraire. Ses pensées revenaient toujours vers la même personne. Et à force, il finit par se rappeler que Ravilla avait un frère. Un nouveau. Enfin, Adrien se comprenait. Ce serait sans doute une bonne chose de le prévenir. S’il avait eu les coordonnées pour le joindre, ce qui n’était pas le cas. Et de toute façon, la Hiérarchie avait dû s’en charger. Faute de moyen pour s’aérer l’esprit, Adrien quitta son appartement direction l’hôpital, mais celui-où était soigné son soldat.

Il discute avec le malheureux soldat pendant une demi-heure. Ce fut déjà une bataille pour réussir à le voir, les médecins refusant de laisser passer quelqu’un n’étant pas membre de la famille. Adrien réussit malgré tout à se frayer un chemin après avoir répété un nombre incalculable de fois qu’il était le supérieur du blessé, et prouvé ses dires au moins aussi souvent. Au final, il s’avérait que les visites n’étaient pas interdites mais simplement que le soldat ne pouvait guère parler. Et pour cause, comme Annaz s’en rendit compte, puisque l’homme avait un tuyau pour l’aider à respirer dans la bouche. Forcément, communiquer devenait plus difficile. Adrien fit donc un monologue, ponctué par des mouvements de tête de la part de l’autre, où il échangea des banalités, le remercia de son sacrifice, ect… Beaucoup de paroles pour ne rien dire, mais c’était la moindre des choses de le remercier alors qu’il avait failli mourir. Il prit congé lorsqu’un médecin entra pour examiner le patient, et promettant de repasser avant que le soldat ne sorte.

Un nouveau taxi, et Adrien se retrouva dans un nouvel hôpital, cette fois-ci dans la salle d’attente. Il avait bien entendu appris où était soignée Ravilla, puisqu’elle avait été blessée sous ses ordres. Après avoir fait la queue devant une secrétaire tout sauf faite pour ce travail, il avait appris strictement rien. L’opération n’était pas finie, ou les résultats inconnu ou encore autre chose, mais le résultat était le même : il n’avait aucune information sur l’état de santé de la Turienne. Il prit donc son mal en patience. Patience récompensée une heure plus tard, lorsqu’après avoir à nouveau fait le forcing pour avoir des nouvelles, la secrétaire lâcha un ‘‘Ha.’’ vide de toute intonation et lui demanda de se rendre dans une autre salle d’attente plus calme.

Il n’eut pas à patienter longtemps une fois là-bas pour qu’un médecin Turien, blouse blanche sur lui, ne l’invite à entrer dans un petit bureau, où il s’engouffra. Adrien le suivit, inquiet. Le soignant s’installa en sélectionnant un dossier sur son ordinateur, avant de regarder son visiteur après lui avoir sorti les banalités d’usage.

Vous êtes de la famille ?

Une bien bonne question. A proprement, il n’avait pas de lien du sang avec Ravilla. Donc, de manière très terre à terre, il n’était pas de la famille. Mais l’interrogation avait un sens beaucoup plus large, et Adrien se décida à un mensonge par exagération afin d’avoir des réponses.

Si on veut. Je suis le fiancé.

Il allait sans doute se faire tuer si on le présentait comme ça à la convalescente. Le Turien haussa un sourcil, sans qu’Adrien ne puisse dire si c’était de surprise ou de dégout.

Hum. Ravilla Aper donc. Poumon perforé, côte cassée, pas d’hémorragie. Son opération s’est bien passée, mais elle est encore faible. Je ne sais pas si c’est une bonne idée de la laisser recevoir de la visite.

Le stress retomba d’un coup. Ravilla avait été prise en charge à temps et sauvée, chose qu’Adrien n’osait croire. Il retint un soupir très audible et peu respectueux en entendant ça. En revanche, il ne put rattraper la grimace qui se forma quand le médecin lui interdit de manière polie de lui rendre visite. Heureusement pour lui, le Turien ne releva pas puisque son omni-tech vibra au même moment.

Docteur, un certain Mr Treyn est ici, il s’agit du frère de votre dernière opération. Je vous l’envoie ?

Merde. Vindex était quelqu’un de sympathique, mais Adrien n’était pas sûr qu’il le resterait quand il apprendrait que sa sœur avait été blessée alors qu’elle était sous ses ordres et qu’il se faisait passer pour le fiancé de Ravilla. Quoique ça, il pouvait encore l’éviter, si le médecin restait évasif.
Vindex Treyn

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Faction : Indépendantiste/Neutre
Rang : Insolent
Vindex Treyn
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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeMer 09 Sep 2015, 02:15
PALAVEN

Le vaisseau jaune et bleu fendait paresseusement le ciel sombre de Palaven, du sol il ressemblait à un énorme rapace cherchant une proie sur laquelle fondre. Son apparence mélangeait subtilement grâce et aérodynamisme.
Parfois il passait devant l'une des lunes de la planète, masquant partiellement l'astre. La nuit était légèrement avancée, les étoiles brillaient dans l'obscurité, pas un seul nuage ne venait camoufler la voûte céleste.
Le cockpit n'était éclairé que par les lumières du tableau de bord lui donnant un teinte bleutée virant à l'orange. Sur le siège de pilotage se trouvait se trouvait deux personnes : Danora et Vindex.

Danora était sur les genoux de son tuteur, les mains posées sur les poignées de commande du vaisseau. Vindex avait ses mains sur celle de Danora, ses pieds sur le pédalier.

« Tu te débrouilles très bien, tellement que je pourrais enlever mes mains du volant, s'amusa le Turien en levant les bras, imité immédiatement par la petite. Oooh non, ne le fais pas en même temps que moi, dit-il en remettant ses doigts sur la commande. Voilà garde le cap et surveille aussi bien devant toi que l'écran radar. »

Cela faisait une semaine maintenant que le mercenaire avait cessé son activité, personne n'en était encore informé, personne sauf sa « fille » et l'ancien majordome. Il se sentait plus libre comme si l'épée de Damoclès qu'il avait eu au dessus de sa tête avait disparu. C'était agréable pour lui de ne plus rien avoir à penser, de savoir que personne n'était près à lui planter un couteau dans le dos, il se surprenait à apprécier ce calme. Bien sûr il ne se voyait pas finir ses jours ainsi. Mais pour l'instant il ne s'ennuyait pas et ça lui convenait.
Treyn passait tout son temps à s'occuper de la Turienne, apprenant à la connaître, s'amusant et jouant avec elle. Il lui avait apprit à se servir d'une arme. Ce soir là il avait eu une très mauvaise idée mais elle était terriblement amusante : laisser Danora piloter Harfang.
Visiblement cela ne déplaisez pas à l'enfant qui avait l'air d'apprécier ce moment.

« On peut refaire un looping, demanda la jeune fille extirpant l'adulte de ses rêveries.

-Un dernier alors.

L'appareil leva son nez vers les étoiles, montant rapidement dans les airs, le ventre de l'appareil fut éclairé pendant quelques secondes par les rayons lunaires avant de terminer sa boucle sans un bruit.

-Quand est-ce que je pourrais voir ta sœur ?

-Quoi ? Relève un peu tes mains... Pourquoi cette envie soudaine ?

-Tu me l'avais promis.

-C'est vrai... Mais sois encore un peu patiente, je n'ai pas envie de bousculer les choses.

-Pourquoi ?

-C'est compliqué, mais ne t'en fais pas je tiendrais ma promesse. »

Ils continuèrent à voler ainsi au dessus de la campagne Turienne pendant de longues minutes. Le bruit de l'omnitech de Vindex vint troubler le silence de la cabine. L'appel venait d'un numéro qui n'était pas enregistré dans son répertoire. Appeler à une heure aussi tardive, il se demandait bien qui cela pouvait être. Si c'était un particulier qui avait besoin de ses services il allait déchanter rapidement.
« Bonsoir, à qui ai-je l'honneur ?

-Bonsoir, Commandant Fera de la Hiérarchie. Vous êtes bien Monsieur Treyn Vindex ?

-C'est bien moi. Excusez moi quelques secondes, il indiqua à Danora de descendre de ses genoux et d'aller s'asseoir sur un autre siège puis activa les stabilisateurs. Je vous écoute.

-Vous êtes bien le frère du Major Aper.

-Oui, souffla t-il, la cadence des battements de son cœur s'accéléra.

- Le Lieutenant Aper a été grièvement blessée lors de sa dernière mission, son état est encore critique et les pronostics vitaux encore engagés. Son vaisseau fait actuellement route vers la Citadelle et elle se trouvera à l'hôpital Deckers. Si vous avez besoin de quelques choses, n'hésitez à me solliciter.

Vindex ne voulait pas croire ce qu'il avait entendu, il aurait aimé que ce soit un cauchemar, un mauvais rêve, il voulait se réveiller, crier. Mais rien, aucun son ne put sortir de sa bouche asséchée, aussi sèche qu'un désert. D'un seul coup il se sentit faible et nauséeux, tout s'amplifier et se déformer autour de lui, le ronronnement du vaisseau était devenu insupportable. Une sensation de vertige s'empara de lui, il s'agrippa fermement au tableau de bord, croyant qu'il allait chuter dans le vide.

-Mr Treyn ?

-Je... merci de m'avoir prévenu. »

Il raccrocha sèchement, et se prit la tête entre les mains, faisant un effort considérable pour ne pas envoyer la première chose qui lui tomberait sous la main voler à travers le vaisseau. Le Turien sentit une boule grossir dans son ventre, il tenta de réprimer toutes les émotions qui l'assaillaient. Ravilla n'avait pas le droit de s'en aller ainsi, il ne voulait pas être à nouveau seul. Elle lui avait promit de faire attention.

« Tu vas bien Vindex ?

La petite voix de Danora le ramena à la réalité. Il n'osait pas la regarder.

-Non... attache toi on s'en va.

-Mais...

-Fais ce que je te dis , articula t-il tentant de maîtriser sa voix.»

Elle obtempéra préférant ne pas mettre en colère son tuteur. Vindex entra les coordonnées sur le plan de vol et poussa le Harfang à sa vitesse maximum. Le vaisseau prit rapidement de la vitesse, grimpant à la verticale, sa carlingue émettant parfois quelques grincements tandis qu'il s'arrachait à l'attraction terrestre, les réacteurs hurlaient à tout rompre, puis ils se retrouvèrent dans l'espace, le silence s'installa ne laissant en fond sonore qu'un léger vrombissement du moteur.
Quelques heures plus tard, le relai cosmodésique fut en vu. Treyn amorça son approche tout en décélérant, arrivant à hauteur du noyau des arcs bleu touchèrent le vaisseau qui regagnait petit à petit sa vitesse, puis la magie s'opérant le vaisseau fut propulsé dans le vide avec promptitude.

CITADELLE

Un taxi était venu les chercher dès qu'ils avaient accosté. Vindex se sentait toujours aussi mal, Danora s'était assise un siège plus loin, observant la Citadelle. C'était la première fois qu'elle y mettait les pieds.

« Danora, approche ! »

Vindex parlait doucement, la Turienne s'approcha et se blottit contre Treyn, ce dernier passa un bras autour des épaules de sa protégée.

« Nous allons aller à un hôpital pour voir ma sœur.

-Mais... qu'est ce qu'elle fait à l'hôpital ?

-Elle a été blessée lors d'une mission.

-C'est grave ?

-Oui.

-Et....elle peut en mourir.

Ses mots firent frissonner Vindex, des images morbides défilant dans sa tête.

-J'espère bien que non. »

Quelques kilomètres plus tard ils arrivèrent devant l'établissement médical. Le Turien n'aimait pas particulièrement ce genre de lieux, les couloirs empestaient les médicaments, les produits désinfectants et parfois la mort. Il se rapprocha de l'accueil ou il déclina son identité et le motif de sa venue. La standardiste, une humaine l'invita à patienter quelques instants.

Les secondes lui paraissaient éternelles, l'attente semblait interminable. Et si elle était vraiment morte ? Et s'il était arrivé trop tard ? Ses pensées le hantèrent. Par pitié si les Esprits existaient réellement, c'était le bon moment pour se manifester. Ses prières furent sûrement entendues, la femme l'interpella et lui indiqua dans quel département se rendre, ainsi que le responsable à rencontrer.
Il hâta le pas, Danora trottinait pour se maintenir à sa hauteur. Ils arrivèrent au secteur de soins indiqué. Vindex donna trois coups secs contre la porte du médecin en service, entendit une réponse positive et entra.
L'endroit était plutôt petit. Un bureau correctement agencé, une énorme armoire et trois chaises, une pour le professionnel et deux pour les visiteurs. L'une d'elle était occupé par un Turien en blouse blanche, sur l'autre un humain qui le regardait. Adrien. Vindex fit signe à Danora de s'asseoir

« Les nouvelles vont vite à ce que je vois, observa le Turien en tendant la main à Adrien puis au médecin.

-Mr Treyn ?

-C'est exact, comment va ma sœur ?

-Comme je l'ai dit à votre gendre, l'opération s'est bien déroulée. Elle est encore faible mais elle vivra. »

Vindex laissa échapper un long soupir, toute la tension accumulée tomba d'un seul coup, Sa sœur était sauve c'est tout ce qui importait. Et son... gendre ? Le Turien jeta un coup d’œil discret vers le militaire qui avait détourné la tête. Bah il aurait pu tomber sur bien pire, au moins l'humain respirait l’honnêteté de plus il n'avait pas à se mêler de la vie sentimentale de Ravilla.

-On peut la voir ?

-Ce n'est pas une bonne idée.

-Docteur, la voix de Vindex était devenue lourde et hostile, je vous suis gré d'avoir sauvé ma sœur, mais je suis à deux doigt de péter les plombs, je n'ai pas dormi de la nuit, la petite non plus. Vous avez de la famille aussi je suppose ?

-Qu'est ce que vous entendez par là ?

-J'entends que si vous étiez dans notre situation, vous flipperiez autant que nous, que la seule et unique chose que vous voudriez est d'être à côté de votre proche pour le réconforter non ?

-Je vais voir ce que je peux faire.

-Merci.

Le médecin sortit de la pièce laissant place à un silence pesant avant de revenir et de les guider dans une chambre. Ravilla était allongée sur le lit d'hôpital, raccordée à une machine, à des tuyaux et aiguilles. Son torse montait et descendait lentement au rythme d'une respiration sifflante. Vindex s'approcha du lit et regarda sa sœur, il avait envie de l'entendre parler, de la serrer dans ses bras, de rire avec elle. Mais rien, il se contenta d'effleurer l'une des mandibules de sa sœur d'un doigt.
Danora attendait légèrement en retrait, contemplant le corps de la Turienne avec un air abattu.

« Mais comment est-ce que c'est arrivé ? »

Adrien s'était lui aussi avancé sans que le Turien ne s'en rende compte et mit quelques secondes avant de commencer à parler.


Dernière édition par Vindex Treyn le Jeu 10 Sep 2015, 14:55, édité 1 fois
Ravilla Aper

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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeMer 09 Sep 2015, 18:21



    Sarah se tordait les mains, les yeux fixés sur la patiente endormie sur le lit. Elle attendait de vérifier que la Turienne revienne bien dans le monde des vivants. Quand bien même elle n’était jamais passée « de l’autre côté ». Il y avait bien eu un léger mouvement de panique – de sa part tout du moins – lorsque la militaire avait fini par sombrer dans l’inconscience avant même l’anesthésie. C’était normal, au vu des hémorragies, mais jamais vraiment agréable à vivre. A côté de la médecin son collègue, Aertius, avait lui aussi décidé d’accélérer la cadence et de lancer l’opération au plus tôt. Enfin, c’était passé ; ils ne l’avaient pas perdu, elle avait bien réagit à ses soins et, si tout se passait bien, elle pourrait sortir assez tôt. L’affaire de quelques semaines en gros. Le temps que son corps, dopé aux immunostimulants et autres joyeusetés, se guérisse. D’ici une heure, elle pourrait d’ailleurs arrêter la transfusion. Les autres perfusions resteraient, au moins pour quelques jours. Le drain… Demain, par prudence. La médecine du 23ième siècle avait l’avantage d’être assez avancée pour que les temps de convalescence soient plus courts qu’à une autre époque.

    La femme croisa les bras sur sa poitrine, étudiant la pièce. C’était la même chambre que n’importe laquelle autre de l’hôpital Dreckers. Petite mais éclairée, sobrement décorée et surtout aménagée pour faciliter le déplacement du personnel soignant et les interventions rapides. En somme, rien de différent que la centaine d’autres chambrées du bâtiment et rien qui ne pouvait l’intéresser ou la surprendre réellement. Mais c’était un tic chez elle ; quand elle ne se sentait pas rassurée ou bien qu’elle avait l’impression de ne pas être à sa place, elle observait.
    Techniquement, Sarah était en pause. Elle aurait dû faire comme ses collègues, aller boire un café à la machine, se rendre à la cafétéria, histoire de grignoter un bout, ou discuter, lire, passer le temps, qu’importe. Se sortir la tête du travail. Mais elle n’y arrivait pas. Dans la limite du raisonnable, disons plutôt. Elle avait tout de même une vie en dehors. Mais dès qu’un de ses patients sortait d’un état critique, elle ressentait le profond besoin de se rendre à son chevet, vérifier que tout allait bien et s’assurer en personne de son état. Un véritable comportement de maman poule que le Médecin-en-chef avec un grand « M », Opiter, avait eu du mal à comprendre et à intégrer. C’était sans doute parce qu’il s’agissait d’un comportement humain.
    Qu’on l’arrête tout de suite. Son supérieur n’était pas raciste, loin de là. Sur le plan professionnel, il mettait tout le monde sur un pied d’égalité, que ce soit envers ses employés que ses malades. Jamais il ne lui serait venu à l’idée de privilégier quelqu’un sous prétexte de sa race. Mais il fallait bien avouer que, de base, il n’appréciait pas beaucoup les Humains. Les vieilles tensions existaient toujours, même sous des aspects de politesse feinte et de respect exagéré. Il fallait donc prouver sa valeur un peu plus que les autres, mais une fois qu’il voyait les qualités d’une personne, il ne les effaçait pas au profit de petites erreurs ou d’un trait de caractères moins à son goût.
    Bien sûr, il était comme tous les Turiens : exigeant, travailleur, il ne supportait pas l’indiscipline et plaçait l’intérêt de l’hôpital et de ses salariés avant le sien propre. Depuis que lui et sa poigne de fer étaient là, l’établissement n’avait jamais aussi bien tourné.

    Enfin, ça n’empêchait pas qu’elle se retrouvait dans la chambre d’un patient sans y avoir été invitée. Et comme à chaque fois, le soulagement et la gêne accompagnait le moment – souvent long d’ailleurs – où l’occupant se réveillerait, plus ou moins grogui, et où Sarah pourrait justifier de tout son saoul de la raison de sa présence. A moins que sa pause ne se termine avant le réveil de Madame Aper. C’était au choix.
    En attendant, à défaut de savoir vraiment quoi faire, elle croisa les bras. Et attendit.

    Elle en était arrivée au moment où elle envisageait réellement de partir boire un café lorsqu’un toussotement attira son attention. La Turienne se réveillait et, visiblement, cherchait à respirer malgré la présence du masque à oxygène. Ce n’était pas une bonne idée ; la machine apportait de l’air à un rythme irrégulier et la militaire n’arrivait pas à le suivre, allant à contrecourant, semblant s’étouffer et paniquer alors qu’elle tenait de l’arracher de son visage. Immédiatement, la médecin se rua à son chevet. Pour un peu, on aurait pu croire qu’elle s’y était téléportée ; elle posa une main qui se voulait rassurante sur celle de sa patiente et affichait l’un des airs les plus doux qu’elle avait de sa collection.

    - Allons, n’essayez pas de l’enlever. C’est ce qui vous aide à respirer. Ne vous forcez pas à suivre, relâchez-vous… Vous allez voir, tout va bien aller.

    Elle continua à parler d’une voix apaisante alors que, face à elle, Aper se détendait doucement. Une crise d’évitée, envisagea la jeune guérisseuse. C’était l’un de ses avantages : elle avait des airs de poupées de porcelaine et les gens finissaient par l’écouter. Avec elle, les choses se passaient dans le calme et l’absence de violence la plus totale.
    Elle sourit une nouvelle fois alors que la franc-tireuse la regardait. Elle était épuisée, ça se voyait. En même temps, c’était normal après toutes ses aventures.

    - Bien. Je m’excuse d’être présente ici sans avoir eu votre accord, mais je vais procéder à quelques vérifications, d’accord ? Vous vous souvenez de votre accident ? N’essayez pas de parler tant que vous aurez ce masque. Contentez-vous de hocher ou secouer la tête, demanda-t-elle très calmement.

    Un hochement de tête fut sa réponse. Elle le mima, faisant mine d’être ravie.

    - C’était une blessure lors d’une mission, n’est-ce pas ? Un coup d’omnilame, compléta-t-elle alors qu’elle faisait face à une nouvelle approbation.
    Vous pouvez bouger les doigts et les jambes ? Tournez doucement la tête d’un côté et de l’autre. Pas grand-chose, un tout petit peu seulement, dit-elle alors qu’elle observait la Major faire.
    Bon, seul le poumon a été touché. Enfin, le poumon et une côte. Vous n’avez pas l’air d’avoir de séquelles psychomoteur, ce qui n’est pas étonnant puisque la colonne vertébrale n’a pas été atteinte.
    C’est une bonne nouvelle pour…


    Elle fut interrompue par l’ouverture de la porte. L’infirmier Turien qui la traversa jeta un œil à l’intérieur, claquant des mandibules d’étonnement.

    - Docteur Wellington, fit-il d’une voix habituée.

    Tous les infirmiers et infirmières de l’hôpital avaient pris l’habitude de retrouver Sarah de temps à autre au chevet de patients, leur parlant et tentant de remonter leur moral ou de vérifier leur état. C’était normalement leur travail, mais l’humaine ne les dérangeait pas. Elle avait la politesse de s’éclipser à leur arrivée, s’excusant presque avant de filer. Contrairement à d’autres médecins, et surtout un certain Galarien imbu de lui-même, elle les respectait, eux et leur travail.

    - Madame Aper, le Médecin-en-chef m’a fait savoir que vos proches sont présents. Votre frère, nièce et votre fiancé pour être exact. Souhaitez-vous les voir ? Nous pouvons leur dire de repasser demain.

    Il avait été bien plus abrupt que l’humaine mais sans faire pour autant preuve de méchanceté. Ravilla le regarda un instant avant de hocher la tête, doucement, les yeux à moitiés fermés. Elle n’avait pas compris cette histoire de nièce, ni même de fiancé. Et elle se sentait trop fatiguée pour y réfléchir. Tout ce que son esprit embrumé avait entendu, c’était que Vindex souhaitait la voir. Il lui faudrait un peu de temps pour qu’elle se réveille totalement, mais elle voulait elle aussi le voir. S’assurer que c’était réel. Que tout était réel, lui comme elle.
    L’infirmier hocha la tête, faisant demi-tour sans plus de protocole. Restait la doctoresse qui ne semblait pas quoi dire. Ce n’était pas grave. Le silence n’était pas une mauvaise chose.

    Elle avait dû lutter un peu, mais finalement la franc-tireuse avait réussi à rouvrir les yeux. Elle balaya la pièce du regard. Les meubles, son apparence, la femme qui lui faisait un sourire timide mais bienveillant, ce n’était pas ce qu’elle cherchait. Elle tentait de percevoir les ombres mouvantes, les yeux clairs qui luisaient dans l’obscurité, les chants venus d’un lointain passé. Il n’y avait rien. Pourtant, elle ne se sentait pas seule. Pas le moins du monde. Ils veillaient, elle le savait.

    Le temps s’écoulait, et, loin de toutes ses considérations psychiques, son corps commençait à se rappeler à elle. Le côté droit était entravé de fils, d’aiguilles et de tuyaux. C’était en tout cas l’impression qu’elle ressentait. Ils avaient tentés de lui laisser un bras libre. Malgré tout, un sac de sang bleu à moitié fini était relié à une de ses veines du bras droit. Elle n’en aurait plus pour longtemps à supporter ça, promis la médecin. Ça n’enlevait pas l’impression de tiraillement que la Turienne ressentait au niveau de ses côtes. Le drain, clarifia une nouvelle fois Sarah.
    La blessée avait envie de se laisser aller au sommeil. Elle n’en fit pourtant rien, luttant même un peu contre. Peu de temps après, la porte s’ouvrit de nouveau et Opiter laissa Vindex, Danora et Adrien entrer. Il les laissa seuls, non sans avoir entraîné sa subordonnée dans son sillage. Le quatuor se retrouva donc « en famille ». Sur ce dernier point, Ravilla allait devoir demander des explications. Plus tard, quand elle aurait le temps d’y réfléchir. Voir qu’elle remarquerait la présence de l’enfant et se rappellerait des dires de l’infirmier. Pour l’instant, elle ne s’en préoccupait pas. Pas du tout même. Ce qui lui importait, c’était la présence de son frère. Celui-ci s’approcha doucement, l’air peu sûr. Lui qui était d’habitude tellement fanfaron ne faisait pas le fier. Il était inquiet, ça crevait les yeux, même pour elle. Sa sœur lui sourit doucement, tentant d’effacer la fatigue de son visage. Elle n’y arriva pas vraiment.
    Elle ferma les paupières alors qu’il lui caressa doucement une mandibule du bout des doigts. C’était vrai. Ca paraissait vrai en tout cas. Il ne semblait pas savoir comment réagir. Elle ne lui en voulait pas ; si ça avait été le cas inverse, elle non plus n’aurait pas sût quelle attitude adopter.

    - Mais comment est-ce que c'est arrivé ?

    On pouvait sentir une douce colère couver dans la question d’apparence si innocente. En face de lui, Aper était incapable de lui expliquer ou de l’apaiser. Elle fit mine de lever la main vers lui. Elle ne pouvait pas plier le coude, mais il réussit à comprendre. Il lui attrapa la main ; elle en profita pour serrer doucement les doigts. A défaut de pouvoir le prendre dans ses bras directement.
    Il était là. Vraiment là. Et Hécarion ne lui en voulait pas d’aimer Vindex comme elle l’avait aimé lui, de le reconnaître comme son frère. Ils ne lui en voulaient pas. Aucun d’eux.

    Les larmes commençaient à poindre alors qu’elle serra un peu plus fort sa poigne, sans pour autant faire mal à l’entrepreneur.

    Pour la première fois depuis bien longtemps, elle se sentait en paix.


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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeSam 19 Sep 2015, 22:29


Faites le entrer

Le médecin et l’Humain attendirent l’arrivée de Vindex sans rien dire. En même temps, ils avaient déjà épuisé le sujet de conversation principal, et Adrien se voyait mal faire la conversation. Malgré tout, il n’aimait pas le silence. C’était calme, trop calme. Il préférait quand c’était un peu plus trop moins calme. Un calme qui fut rompu par l’arrivé du frère de la patiente, accompagné d’une jeune femme, Turienne aussi. Sa fille ? Pour autant qu’Adrien en savait, ce n’était pas impossible, puisqu’il ignorait tout du Turien, s’il était marié ou non, s’il avait des enfants… Elle s’installa sur une chaise, tandis que Vindex serrait la main de l’Humain.

-Mr Treyn ?

-C'est exact, comment va ma sœur ?

-Comme je l'ai dit à votre gendre, l'opération s'est bien déroulée. Elle est encore faible mais elle vivra. »

Toujours rassurant à entendre, même si Adrien le savait déjà. Pour Vindex, ça devait être un soulagement aussi.

-On peut la voir ?

-Ce n'est pas une bonne idée.

-Docteur. Je vous suis gré d'avoir sauvé ma sœur, mais je suis à deux doigt de péter les plombs, je n'ai pas dormi de la nuit, la petite non plus. Vous avez de la famille aussi je suppose ?

Adrien sentait bien que Vindex était tendu. Le médecin devait le sentir aussi, car il changea de ton.

-Qu'est ce que vous entendez par là ?

-J'entends que si vous étiez dans notre situation, vous flipperiez autant que nous, que la seule et unique chose que vous voudriez est d'être à côté de votre proche pour le réconforter non ?

-Je vais voir ce que je peux faire.

-Merci.

Les abandonnant là, le médecin sortit et les laissa seuls dans le silence. Ils savaient que la Turienne allait s’en sortir, mais Adrien se demandait un peu dans quel état elle était… La médecine moderne faisait des miracles, mais jusqu’à un certain point. Ici, un poumon transpercé… Il n’était pas médecin, mais ça pouvait emmener à un changement du poumon en question, et une rééducation lourde. Le Turien revint et les firent quitter la pièce à tous les trois, le menant dans un dédale de couloir et de pièce avant d’arriver dans une aile plus calme, et s’engouffra dans une chambre avec les trois visiteurs à sa suite.

La chambre était tout ce qu’il y a de plus habituelle dans un hôpital. Petite, offrant le minimum de mobilier nécessaire, la place habituellement libre était envahie par des machines : assistance respiratoire, potence à perfusion… Difficile de faire un pas sans marcher sur le pied d’un équipement médical. Allongée sur son lit, Ravilla semblait effectivement faible. Adrien s’approcha du lit, en retrait par rapport à Vindex qui s’était approché du visage de sa sœur. La jeune Turienne qui accompagnait Treyn était restée en retrait, à la porte de la chambre, tandis que le médecin s’était éclipsé. De toute façon, s’il y avait un souci, les alarmes intégrés au diverses machines sonneraient.

« Mais comment est-ce que c'est arrivé ? »

Voila une question à laquelle Adrien n’avait pas vraiment envie de répondre. Non pas qu’il était coupable, c’était le genre d’événement qui pouvait arriver à n’importe qui, n’importe où, quand on est militaire. Mais il se reprochait un manque de réaction, et des erreurs idiotes. Et il n’avait pas vraiment envie d’expliquer à Vindex comment sa sœur avait failli se faire tuer en étant sous les ordres du Lieutenant. Mais il n’avait pas vraiment le choix.

« Hum… Et bien… Adrien jeta un coup d’œil à la jeune Turienne restée près de la porte. Il allait édulcorer un peu son récit. « Une mission conjointe entre la Hiérarchie et l’Alliance pour déloger des pirates, et on s’est retrouvé là-bas sans le savoir… Tout se passait bien, mais la dernière poche de résistance nous a pris en traitre et… On a eu plusieurs blessés. Dont Ravilla. Voila. »

Une réponse qui ne satisfaisait sans doute pas le Turien, mais les détails attendraient. Ravilla ne voulait sans doute pas revivre le coup d’Omni-Lame non plus, d’ailleurs. Adrien redevint silencieux, restant en retrait, laissant au frère et à sa sœur un semblant d’intimité.
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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeLun 21 Sep 2015, 23:31
Ravilla tenta de lever sa main, dans un mouvement terriblement faible. Son regard était encore vague dû aux anti-douleurs et anesthésiants pour tenter d'atténuer la souffrance qui l'habitait. Il saisit la main, croisant ses doigts avec ceux de sa sœur. Le Turien espérait que sa sœur ne souffrait pas trop, même si c'était sûrement vain. Un lourd silence planait suite à sa question.

Il l'avait posé, sachant pertinemment qu'il n'aurait pas de réponse. Seul l'un des supérieurs de sa sœur aurait pu le renseigner sur ce qui était arrivé à sa jumelle. La Turienne accentua sensiblement la pression de leur étreinte. Des larmes perlèrent de ses yeux, glissant lentement le long de ses pommettes. Vindex posa sa main libre contre la joue de la blessée et essuya la perle d'eau d'un revers de pouce. Il ne savait pas pourquoi elle pleurait, si c'était de joie ou de douleur. Il se sentait complètement impuissant face à cette situation, Treyn avait toujours eu l'habitude de résoudre ses ennuis par les armes ou avec les mots.

Mais cette fois ce n'était pas son combat. Il n'arrivait pas à assimiler cette idée, qu'il était cantonné à un rôle d'observateur. Il avait vu des amis mourir devant lui, c'était dur mais il fallait avancer. Tandis que la mort de ses parents ne l'avait que peu marqué du fait de leur mésentente. Mais Ravilla, c'était différent. Cela ne faisait pas encore un an qu'il se connaissait... pourtant il avait lui aussi la sensation d'être blessé, qu'une partie de lui même souffrait. La seule chose qu'il pouvait faire c'était de la rassurer et de veiller sur elle. C'était la dernière survivante de sa famille, sa sœur, sa jumelle. S'il y avait bien une chose qu'il ne voulait pas c'était la perdre. Il ne le permettrait pas.

« Hum… Et bien… »

La voix d'Adrien lui fit détourner les yeux de sa sœur, le tirant de ses pensées. Le Franc-Tireur plutôt étonné que l'humain prenne la parole. Il mit quelques secondes avant de retrouver l'usage de sa parole comme s'il cherchait ses mots.

« Une mission conjointe entre la Hiérarchie et l’Alliance pour déloger des pirates, et on s’est retrouvé là-bas sans le savoir… Tout se passait bien, mais la dernière poche de résistance nous a pris en traitre et… On a eu plusieurs blessés. Dont Ravilla. Voila. »

Voila ? Juste Voila ? Vindex tourna la tête vers Adrien, le scrutant sans rien dire. Il apercevait Danora qui se tenait près de la porte. Il ne pouvait pas se permettre de hausser la voix ou de perdre le contrôle de ses nerfs. De rage et de frustration il serra les dents, son visage se durcissant, il regarda de nouveau sa sœur.

« J'espère qu'ils n'en sont pas sortis vivants ? »

Il continuait à caresser doucement le visage et la main de sa sœur, espérant que cela lui apporte un maigre réconfort. Bon sang qu'il se sentait inutile et stupide. Voir sa jumelle dans cet état là l'avait anéantit. Pourquoi est-ce que c'était tombé sur sa sœur ? Pourquoi ? Il n'arrivait plus à penser correctement, tout s’emmêlaient dans sa tête. Il était furieux contre Adrien qui n'avait pas su protégé sa sœur, furieux contre lui même pour son inutilité, et furieux contre sa sœur qui n'avait pas tenu sa promesse.

« Adrien ? Il lutta pour maîtriser sa voix. Tu peux emmener la petite manger quelque chose en bas... Je... Je vous rejoindrais... plus tard. »

Le militaire obtempéra docilement emmenant avec lui l'enfant, refermant la porte derrière lui.
Il n'était plus que tout les deux, seul le bruit des machines perturbait le silence de plomb qui habitait la pièce. Vindex n'essaya même pas de se retenir, des larmes inondèrent son visage sans s'arrêter, sa respiration devint aussi saccadée que celle de sa jumelle. Il tenait la main de Ravilla de ses deux mains, l'enserrant de ses doigts. Treyn pleura de tout son saoul, sentant la boule dans son ventre disparaître peu à peu. Chialer n'était sûrement pas la meilleure chose à faire, mais cela le libérait de l'anxiété qui le hantait. C'était égoïste de penser à lui dans cette situation. Il le savait.

« Ne refais plus jamais ça... plus jamais, dit-il en sanglotant. »
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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeJeu 24 Sep 2015, 19:37

    Sa souffrance était ténue, calmée par les antidouleurs. Et même les faibles parcelles qui restaient étaient amoindries par la présence de ses proches. Aux yeux de la femme, la main chaude de son frère dans la sienne lui était plus bénéfique que n'importe quelle morphine ou un quelconque opiacé.
    Elle n'avait que peu d'idée quant au temps qui s'écoulait; ce n'était pas là le plus important.

    - Hum… Et bien… Une mission conjointe entre la Hiérarchie et l’Alliance pour déloger des pirates, et on s’est retrouvé là-bas sans le savoir… Tout se passait bien, mais la dernière poche de résistance nous a pris en traître et… On a eu plusieurs blessés. Dont Ravilla. Voilà.

    Dire que d'habitude, c'était elle qui résumait les choses au plus court, évitant de s'épandre dans des détails inutiles, et lui qui parlait pour un rien. A croire qu'il n'allait pas bien. Aper réussit à glisser un regard inquiet jusqu'à lui. Elle avait du mal à saisir le monde qui l'entourait et ses subtilités, tant à cause des médicaments que de l'anesthésie de l'opération. Mais même malgré ça, l'esprit de la Turienne lui chuchotait qu'Adrien n'était pas dans son état normal.
    Elle aurait voulu lui parler, lui demander ce qui n’allait pas, s’il était blessé. Et, si elle était la source de sa tristesse, lui faire comprendre que ce n’était pas grave, qu’elle allait bien. Hélas, elle ne pouvait pas faire grand-chose. Juste tenter de sourire pour qu’il ne s’en fasse pas. Et, par ses yeux, lui demander de se soucier surtout de lui.

    - J'espère qu'ils n'en sont pas sortis vivants ?

    La militaire ferma les yeux alors que Vindex lui caressa doucement le visage aux endroits où le masque à air ne le recouvrait pas. Elle s'en était doutée au moment même où la lame l'avait transpercée. Il se laissait aller à la colère là où il aurait pu se réjouir de la savoir en vie. C'était une raison de plus de ne pas céder, de se battre. Il ne fallait pas que son frère devienne quelqu’un d’autre, torturé par la peine et la haine.

    Ce fut le bruit de la porte qui se refermait qui la tira de sa somnolence. Il n’y avait plus l’Humain, ni la jeune enfant. Il ne restait que Treyn, toujours à son chevet. Maintenant qu'ils étaient seuls, il fondit en larmes. Tout simplement. Il laissa sa peine et son inquiétude s'écouler. Il lui serrait toujours la main se faisant, comme s'il tentait de s'assurer que sa sœur était toujours là, qu'elle ne le quitterait pas, ni ne disparaîtrait soudainement.

    - Ne refais plus jamais ça... plus jamais, finit-il par sangloter.

    Lorsqu'il releva la tête, ce fut pour que ses yeux croisent ceux de Ravilla. Elle articulait silencieusement, tentant de parler malgré sa respiration forcée. Il lui fallut plusieurs secondes avant qu'elle ne réussisse, presque dans un soupir.

    - Je te... le promets...

    Elle claqua doucement des mandibules, souriant avec tendresse à l'intention de son jumeau.


    *****




    Sarah s'approcha de la porte à petits pas. Elle avait vu deux des trois visiteurs sortir il y a de cela une dizaine de minutes. Le troisième, le Turien, devait toujours y être. Depuis tout à l'heure, elle avait guetté l'air de rien dans les couloirs, faisant mine de rendre visite à ses autres patients. La médecin était curieuse de nature, mais elle s'inquiétait un peu aussi. En temps normal, la blessée n'aurait pas dû recevoir de visite au vu de son état. Il était dès lors légitime, du moins aux yeux de Wellington, d'aller voir si tout se passait bien, quitte à virer manu militari les proches afin que la militaire puisse se reposer. Et puis, c'était son devoir que de veiller au bien-être de ses petits protégés.
    Ragaillardie par sa décision, l'humaine frappa à la porte, entrant sans attendre de réponse. Elle s'arrêta quelques pas après le seuil. Allongée sur son lit, Aper s'était endormie. Son frère était toujours à côté d'elle, lui tenant la main. La doctoresse eut l'impression qu'il avait pleuré, mais elle n'en était pas sûre. Sa venue, en tout cas, l'avait surpris, ou tout du moins dérangé. Il s'était redressé, la fixant avec sans doute un peu de méfiance. On ne savait jamais vraiment avec les Turiens. Il était tant d'assurer son rôle.

    - Excusez-moi de vous déranger, j'étais venue voir si tout allait bien.

    Elle se sentit un peu bête au moment même où elle prononçait ces mots. Comme si elle n'avait pas vraiment sa place, et qu'elle ne cherchait que des excuses.
    Sarah se mit à se tordre les mains. Dans le même temps, elle adressa un sourire timide à Vindex.

    - Et bien... Je ne veux pas vous chasser mais... l'opération a été un peu lourde et je crois que votre sœur a encore besoin de repos. Je... Vous voulez bien m'accompagner?

    Elle parlait calmement, du ton le plus enjoué qu'elle possédait, afin de le convaincre. Il finit par accepter et tous deux sortir à pas de loups. Le silence ne fut brisé qu'une fois qu'ils se trouvèrent dans le couloir, certains de ne pas déranger l'endormie.

    - Je me doute que ça doit être dur pour vous, mais il ne faut pas vous en faire. La blessure a été nette; Madame Aper n'a pas besoin de greffe et ne devrait pas garder de grosses séquelles de l'agression.
    Vous savez, la médecine actuelle fait des merveilles
    , conclut-elle avec bonne humeur.

    Hélas, sa joie ne semblait pas être communicative. Pire, elle eut l'impression d'irriter Monsieur Treyn. Ce n'était pas bon. Si les proches se faisaient trop de soucis, les patients le ressentaient et leur guérison en était troublée. La médecin y croyait dur comme faire. Le mental était souvent plus fort que le corps.

    - Ne vous en faites pas, s'il vous plaît. Votre sœur a besoin d'être soutenue plutôt que de savoir que vous avez peur pour elle. Je vous jure que je vais prendre soin d'elle alors reposez-vous, d'accord?

    Elle accentua son propos avec son arme secrète, le "Sourire Charmeur n°57" auquel même cet Elcor bientôt futur papa fou d'anxiété n'avait pas su résister la veille.
    La doctoresse l'accompagna jusqu'à l'ascenseur.

    - Passez une bonne journée!

    Ceci fait, elle retourna travailler. Véritablement, cette fois-ci.


    Trois jours plus tard




    Sa'ti finissait de compiler les données de la séance, faisant mine de ne pas être dérangée par le bruit de la machine. Elle tentait surtout de se concentrer sur sa patiente. Malgré son mutisme, cette dernière s'était montrée plus "bavarde" qu'à son habitude. A comprendre par là qu'elle avait répondu à presque toutes les questions. Certes, à coup de hochements de tête ou de signe de négations, mais c'était déjà là un grand pas comparé à avant.

    - Bien, fit l'Asari alors que ses doigts couraient toujours sur la surface en verre, étant donné vos cauchemars persistants, je vais demander au Docteur Wellington de rajouter votre traitement habituel à vos médicaments.
    Je vous ferais aussi une ordonnance pour le moment où vous sortirez de l'hôpital.


    Elle jeta un coup d'oeil à son agenda.

    - Nous avons encore deux rendez-vous d'ici là. Bien évidemment, au vu de la situation, je me déplacerais à nouveau.

    Heureusement, pensa-t-elle avec un léger agacement, que son bureau n'était pas très loin de la clinique. L'Asari détestait devoir courir entre deux rendez-vous, surtout vu son prochain patient. Il suffirait de bouchons un peu trop persistants pour que son Hanari atteint de timidité maladive ne tente de se cacher, une nouvelle fois, dans les bouches d'aérations de la salle d'attente. La dernière fois, elle avait perdu une demi-heure avant de pouvoir l'en déloger.
    Enfin, elle ne pouvait pas en vouloir à la Turienne d'avoir manqué de mourir en mission. Ce n'était pas la première fois qu'elle avait des militaires, et ça ne serait pas la dernière qu'elle devrait se rendrez à leur chevet.
    D'un geste élégant du poignet, l’Alien regarda l'heure sur son Omnitech. Il lui restait un peu de temps, avant qu'elle ne doive se rendre à son taxi.

    - Est-ce que vous souhaitez parler de l'événement d'il y a treize ans...?

    Face à elle, Ravilla sembla réfléchir un instant avant de secouer la tête. Sa psychiatre soupira. Il ne fallait pas s'attendre à un miracle mais... elle avait espéré. Le chemin de la guérison était encore long, bien évidemment. Personne ne guérissait du jour au lendemain, sans autre raison qu'avoir manqué de mourir ou, pire avoir trouvé "l'amour". Ce genre de chose n'arrivait que dans les mauvais romans de spatioport ou des fanfictions écrites par des auteurs sans talents dont l'Asari raffolait. Même si elle ne l'avouerait jamais, continuant d'entasser les fichiers sur son ordinateur, rassemblés sous le titre d'un ronflant cours magistral de psychologie pour Vortcha. Une cachette idéale, en somme.

    - Très bien, je comprends. Si jamais vous souhaitez en parler avant notre prochain rendez-vous, écrivez-moi un mail, d'accord?
    Je dois vous laisser. Passez une bonne journée, Madame Aper. Et si vous pouvez, demandez à votre frère de vous ramener des livres, des films ou des jeux-vidéos. N'importe quoi, tant que vous avez une occupation.


    Elle partit, trottinant sur ses talons hauts. Une fois qu'elle se retrouva seule, la militaire soupira, retirant le masque qui lui couvrait le visage. Elle avait encore un peu de mal à respirer sans, mais il lui servait plus d'aide dans les moments difficiles ou pour la nuit plutôt que quotidiennement. Dans le cas de sa rencontre avec la doctoresse L'Sera, c'était une nécessité. Bien évidemment, la franc-tireuse n'était pas spécialement fière de son comportement. Mais la psy avait une façon tellement retorse de poser les questions et de les interpréter... Au moins, elle s'était contentée de questions fermées, dont les réponses étaient "Oui" ou "Non" pour la plupart.
    Maintenant, elle pouvait profiter du calme. Les volets de sa chambre étaient ouverts, offrant une vue impénétrable sur le quartier. Tant que ce n'était pas la Terre qu'elle voyait, ça irait. Et même si elle avait du mal à l'avouer, la bleue avait raison. Si elle ne trouvait pas de quoi s'occuper l'esprit, qu'elle passait ses journées à tourner en rond et à ressasser ses vieux démons, elle allait devenir folle.
    Bordel, songea-t-elle dans un soupire.

    Un léger toc-toc résonna, vite suivit du bruit de la porte qui s'ouvrait pour laisser passer une petite blonde pimpante.

    - Bonjour Madame Aper! J'espère que vous allez bien?

    Elle fit mine d'attendre le hochement positif avant de continuer, son sourire immortel sur les lèvres.

    - Votre frère, nièce et fiancés sont là. Je venais voir si vous étiez réveillée. Je vous les fais rentrer?

    - S'il vous plaît.

    Elle était en meilleure forme qu'il y a trois jours. Toujours sous une flopée de médicaments en perfusions, certes, mais c'était bien les seules choses qui étaient restés. Il n'y avait plus transfusion sanguine, ni drain. Dès lors, elle était un peu moins pitoyable que la première fois qu'ils l'avaient vu. Elle ne s'en souvenait pas très bien des détails. Vindex qui pleurait à son chevet était gravé dans son esprit, mais le reste... Les autres fois aussi, les visites avaient été courtes et sans qu'elle soit réellement en état de communiquer. Sarah veillait au grain. Au moindre signe de fatigue de la part de sa patiente, le trio était gentiment mais fermement raccompagné. Mais pas aujourd'hui. Car elle était en état de leur demander de rester et, à moins d'une crise, l'humaine ne les ferait pas partir cette fois-ci.

    La porte s'ouvrit.

    - Bonjour. Vous allez bien?

    Elle leur sourit à tous les trois, bien qu'un peu maladroitement. Et observait Adrien, ne sachant pas vraiment comment réagir à sa présence. Autant y aller franchement, avec un peu de... "tact". Elle se lança donc dans une tirage "longue" pour quelqu'un dont les phrases étaient souvent entrecoupées par le besoin de respirer.

    - Adrien, il semblerait que je sois fiancée... Auriez-vous une idée de qui pourrait être "l'heureux élu"?
    Vindex, une idée toi aussi?

    ... Mademoiselle...?


    Elle s'était tournée vers sa "nièce" dont elle ignorait pour le moment jusqu'au prénom.


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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeDim 27 Sep 2015, 23:57


Avez-vous déjà vu un Turien sur le point d’exploser sous le coup de ses émotions ? Adrien, oui. Vindex le fusillait du regard, la mâchoire serrée, sans pour autant oser craquer. Est-ce que c’était à cause de la présence de la jeune Turienne, de Ravilla convalescente ou autre chose, toujours était-il qu’il se contenait. Détournant le regard de l’Humain, Vindex observa sa sœur.

« J'espère qu'ils n'en sont pas sortis vivants ? »

Adrien baissa d’un ton. Il répondit sur le même ton que le Turien, en chuchotant.

« Non. Ils ne s’en sont pas sortis vivants, je m’en suis assuré.

Ce serait sans doute une bien maigre consolation, si s’en était une. Mais Adrien n’avait pas pu faire plus que ça, et n’avait rien d’autre à lui offrir. Une fois encore, le silence retomba dans la petite chambre. Il observait la Turienne, affaiblie, qui lui tournait le dos pour observer son frère.

« « Adrien ? Adrien releva la tête. « Tu peux emmener la petite manger quelque chose en bas... Je... Je vous rejoindrais... plus tard. »

Obtempérant à la demande de Vindex, Adrien jeta un dernier regard à la patiente avant de prendre la porte, suivant la jeune Turienne. Ils suivirent les divers panneaux indicateurs, traversant couloir après couloir, jusqu’à atteindre la cafétéria de l’hôpital. Ils firent un peu connaissance en chemin, la Turienne étant timide et Adrien pas grand-chose à dire, ni beaucoup envie de parler. Il réussit à connaitre le nom de la jeune Turienne, Danora, ainsi que son lien de parenté avec Vindex : elle était sa fille adoptive. Comme quoi, Annaz n’avait pas tapé bien loin de la vérité. Lorsqu’elle lui demanda si il était bien en couple avec Ravilla, Adrien éluda, essayant d’éviter d’avoir à fournir des explications sur ces fiançailles expresses. Ils commandèrent chacun à boire et à grignoter, puis furent rejoints par Vindex, et après une vague tentative de discussion, se séparèrent.


Trois jours après la première visite, Adrien se retrouvait à nouveau à l’hôpital, et encore une fois en compagnie de Vindex et Danora, fille adoptive de Vindex et de ce fait, nièce de Ravilla. Et en trois jours, il avait des nouvelles informations concernant les conséquences de la mission. Tout d’abord, le soldat qui avait été blessé avait quitté le service de réanimation, pour celui des grands blessés. Ce qui signifiait que les médecins ne le pensaient plus en danger, et qu’il allait pouvoir commencer sa rééducation. Ensuite, il avait reçu les félicitations officielles de l’Alliance pour la mission, ainsi qu’une recommandation tout aussi officielle dont il devrait avoir bientôt plus d’informations, à en croire le message qu’il avait reçu. Enfin, un autre message sur son omni-tech, de la part des supérieurs à qui il avait fait le débriefing en rentrant d’Antirumgon, l’informait que la Hiérarchie ne déposerait pas de plainte officielle pour la blessure de leur Major, mais qu’ils n’appréciaient pas pour autant le manquement au devoir. Plus clairement, la mission s’était bien passée d’un point de vue officielle, et d’autres missions Humano-Turienne pourraient être essayées, mais officieusement, Adrien ne recevrait pas de félicitations.

Cette fois, le groupe n’eut pas de difficulté à aller voir Ravilla. Enfin, pas plus que normalement. Une petite tonne de papier électronique à faire, le futur n’ayant toujours pas atteint l’administration hospitalière. Une fois leurs tracasseries administratives réglées, le groupe eut enfin le droit d’aller rendre visite à la patiente, mais ‘’une heure, pas plus’’ leur avait dit le chien de garde qui servait de secrétaire au service. Une Asari charmante, qui avait tout fait pour les dissuader de venir. De l’avis d’Adrien, elle devait se sentir vexée de ne pas avoir réussie, et se venger en limitant le plus possible leurs déplacements et le temps qu’ils avaient pour être aux côtés de Ravilla.

La chambre dans laquelle elle reposait était la même que trois jours plutôt, et pourtant Adrien eu l’impression qu’elle avait complètement changée. La plupart des machines avaient été enlevée, et il ne restait que le strict nécessaire. Une perfusion, pour les antidouleurs probablement, un masque à oxygène en cas de besoin, et rien d’autre de visible. Ravilla semblait elle aussi en meilleure santé, beaucoup plus vive que la dernière fois. Ce qui n’était pas bien difficile. Elle avait l’air cependant encore faible, ce qui n’était pas étonnant. Mais elle ne comatait plus à moitié, et était pleinement éveillée.

- Bonjour. Vous allez bien?

Ca serait plutôt à eux de s’inquiéter de sa santé. Après tout, ce n’était pas eux qui avaient failli mourir. Malgré tout, cette simple demande montrait qu’elle commençait à remonter la pente après sa blessure. Les dernières visites, elle avait eu du mal à parler, et n’avait sûr pas entamée la conversation.

- Adrien, il semblerait que je sois fiancée... Auriez-vous une idée de qui pourrait être "l'heureux élu"?
Vindex, une idée toi aussi?


Une sacrée tirade, pour quelqu’un avec un poumon récemment perforé. Adrien en aurait été impressionné s’il n’avait pas été accusé. En même temps… Ce n’était pas comme si il n’avait rien fait. La fin justifie les moyens, et il savait bien qu’un moment ou un autre cette histoire reviendrait sur le tapis. Au moins, la Turienne ne pourrait pas le harceler de reproche : elle n’était pas assez en forme pour ça. Cela dit, il avait cru qu’il y échapperait : même Vindex ne lui avait fait aucune remarque à ce sujet.

Hum… Et bien j’étais venu aux nouvelles, et le seul moyen d’avoir un semblant d’information est de faire partie de la famille. Je ne savais pas où était Vindex, je n’avais aucun moyen de le contacter et pas vraiment envie d’attendre pour savoir si tu étais vivante ou non. Donc, j’ai… Trafiqué la réalité. Et tant pis pour ce que les gens en penseraient, il fallait que je sache. Car, même si tu fais tout pour éviter de que je m’attache trop à toi, tu sais ce qu’il en est.

Une déclaration à mi-mots, Adrien ne voulant pas installer un silence gênant entre eux, avec Vindex et Danora dans la pièce. Quand à cette histoire de fiancée, il était vrai qu’il n’aurait pas pu avoir de nouvelles autrement. Enfin, presque vrai.. Techniquement, il aurait pu demander à avoir de ses nouvelles en tant que supérieur hiérarchique, puisqu’à ce moment là, la compagnie Turienne n’avait pas encore été retirée de son commandement. Mais la demande aurait nécessitée beaucoup de temps, sans assurance d’aboutir, si la Hiérarchie reprenait le contrôle de ses hommes entre temps. Au moins, comme ça, il était sûr d’avoir des informations fraiches.
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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeDim 04 Oct 2015, 01:01
« Je te... le promets... »

Sa voix était tellement faible qu'il ne put discerner que le mot : promets .Sa sœur lui adressa un sourire heureux et doux malgré la douleur qui devait la tirailler. Vindex tenta de le lui rendre malgré son air abattu. Ravilla ferma ses yeux, son abdomen se soulevait de manière toujours aussi saccadé mais plus le temps s'écoulait plus les saccades se faisaient régulières.

Il tenait toujours la main de sa sœur quand celle-ci s'endormit, le fait de la savoir vivante et hors de danger l'avait rassuré. Il était heureux de la revoir même si les conditions ne s'y prêtaient guère. Le Turien gardait les yeux rivés sur sa sœur de longues minutes. Quelqu'un frappa à la porte et entra immédiatement sans attendre une réponse.

C'était l'infirmière humaine qui venait de faire irruption, elle s'arrêta net quand le Franc-Tireur tourna la tête vers elle, se redressant sur son siège. Il la toisait d'un air irrité. Il n'aimait pas être dérangé de cette manière, attendre l'autorisation d'entrer était la moindre des politesses.

« Excusez-moi de vous déranger, j'étais venue voir si tout allait bien.

-Tout allait bien... »

Visiblement, la femme avait du mal à se sentir à sa place, ou alors sa présence devait la gêner, car cette dernière se tordait les doigts en tout sens, avant de tenter un timide sourire.

« Et bien... Je ne veux pas vous chasser mais... l'opération a été un peu lourde et je crois que votre sœur a encore besoin de repos. Je... Vous voulez bien m'accompagner? »

Vindex restait de marbre face au tentative pour lui remonter le moral de l'auxiliaire de soin. Dans ce genre de moment le silence était préférable. Ça ne permettait pas de surmontait le problème mais au moins cela avait le mérité d'éviter de débiter des conneries. Il libéra sa main de celle de sa sœur, lui effleura une dernière fois le visage avant de lui tourner le dos. Treyn referma la porte silencieusement avant de marcher vers la sortie, suivi de l'infirmière qui marchait à ses côtés.

« Je me doute que ça doit être dur pour vous, mais il ne faut pas vous en faire. La blessure a été nette; Madame Aper n'a pas besoin de greffe et ne devrait pas garder de grosses séquelles de l'agression.
Vous savez, la médecine actuelle fait des merveilles
 ».

Mais ce n'était pas possible, elle n'allait donc jamais se taire ? Vindex n'avait pas besoin d'avoir un diagnostic complet de ce qu'avait subi sa sœur. C'était bien la dernière chose qu'il souhaitait entendre. Il ne put s'empêcher de lui lancer un regard énervé. Elle tenta de se rattraper bien que cela ne convainquit guère le jumeau.

Elle lui adressa un dernier sourire qui fut aussi inutile que les précédents. Le Turien lui adressa un simple signe de tête en guise d'au revoir.
Il alla rejoindre Adrien et Danora qui étaient assis autour d'une table à la cafétéria. Il se prit un rapide en-cas. Ils parlèrent peu, chacun n'ayant rien de vraiment intéressant à dire. Le groupe se sépara rentrant chacun chez eux.

Vindex activa son omni-tech et chercha un hôtel proche de l'hôpital. Il en trouva un avec deux chambres, plutôt correct se situant à moins de cent mètres d'où il se trouvait. Danora se saisit de sa main puis il partirent vers leur chambre.
A peine arrivé, Vindex coucha la petite Turienne.

« Est-ce qu'elle va bien, s'inquiéta la fillette.

-Oui, ne t'en fais pas, on retournera la voir », la rassura t-il en remontant la couette sur Danora.

Il referma la porte de la chambre et de se dirigea vers la sienne, s'affalant lourdement sur son lit. Toute la fatigue, le stress accumulé se fit soudainement ressentir. Il ferma les yeux et sombra dans un profond sommeil.

Cela faisait trois jours que Danora, Adrien et Vindex rendait visite à Ravilla, bien que souvent courte vu l'état de la patiente, cela leur permettait d'occuper un peu les journées de la blessés. Aujourd'hui encore ils attendaient en salle d'attente en échangeant que quelques mots.
Ils durent ensuite remplir une quantité astronomique de fichiers informatique d'apparence totalement inutile et qui l'était sans aucun doute. Ils furent ensuite autorisés à rester une heure avec Ravilla.

Une petite infirmière vint les cherchait et les guida jusqu'à la chambre. La pièce avait bien changé depuis l'arrivée de sa sœur. La moitié des machines qui la maintenait en vie avaient dégagé seul subsistait le strict nécessaire.

« Bonjour. Vous allez bien? »

Elle les accueillit avec un sourire sur le visage bien qu'un peu maladroit. Sa sœur avait un teint moins mortifiée, plus vivant. Cela le rassurait énormément de voir sa jumelle en « bonne santé », il la retrouvait petit à petit,toujours à s'inquiéter pour les autres plutôt que pour elle. Vindex rendit son sourire à sa sœur en acquiesçant d'un signe de tête. Décidément c'était bon de la revoir.

«  Adrien, il semblerait que je sois fiancée... Auriez-vous une idée de qui pourrait être "l'heureux élu"?
Vindex, une idée toi aussi?
 »

Il semblerait que la proximité de la mort lui ait donné le sens de l'humour ainsi que la volonté de le tutoyer. En seule réponse le Turien laissa échapper un rire sinistre en voyant Adrien se morfondre en excuses. Après tout comme le disait son ancien instructeur les excuses c'est comme le trou du cul...

« ... Mademoiselle...? »

Vindex se baissa et chuchota quelques mots près de l'oreille de Danora avant de la pousser en avant. Visiblement trop intimidée pour émettre le moindre son, il prit la parole à sa place.

« Huhu, et bien ma sœur, je te présente Danora, ma fille adoptive... et donc ta nièce....


… Je t'ai ramené cet ordinateur, je sais ce que c'est que de rester cloué dans un lit d'hôpital sans pouvoir rien faire. Il y a quelques livres, films et jeux. Ce n'est pas grand chose, j'espère que ça te divertira.
 »
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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeJeu 15 Oct 2015, 21:44

    - Hum… Et bien j’étais venu aux nouvelles, et le seul moyen d’avoir un semblant d’information est de faire partie de la famille. Je ne savais pas où était Vindex, je n’avais aucun moyen de le contacter et pas vraiment envie d’attendre pour savoir si tu étais vivante ou non. Donc, j’ai… Trafiqué la réalité. Et tant pis pour ce que les gens en penseraient, il fallait que je sache. Car, même si tu fais tout pour éviter de que je m’attache trop à toi, tu sais ce qu’il en est.

    Au moins, on ne pouvait pas reprocher à Adrien de ne pas être franc. Même si, parfois, il pouvait sembler l'être un peu trop.
    Ravilla n'avait rien dit. En tout cas, pas tout de suite. Le temps qu'elle digère, qu'elle comprenne, que les mots la heurtent avec tout l'impact et le poids qu'ils avaient. Et surtout, que le sous-entendu se révèle à elle. Cet ensemble, une fois pleinement délivré, lui laissèrent une seule réflexion.

    Oh.

    Elle s'en était doutée. Depuis le début. Reprendre leur relation, même sur de nouvelles règles et avec autant de distance que possible, avait été une mauvaise idée. Parce que même si elle était prête à renoncer, lui non. Elle le savait parfaitement, lorsqu'elle lui avait proposé de devenir son amant. C'était en même temps évident, vu le harcèlement et la fougue dont il avait fait preuve ce soir-là ne serait-ce que pour obtenir des réponses. Elle le savait, mais elle lui avait tout de même proposé.
    Parce qu'elle avait, à ce moment, envie de passer la soirée avec quelqu'un.
    Parce que c'était une occasion.
    Parce qu'elle avait ses raisons.
    Parce que.

    Elle pourrait sortir mille et une fausses excuses, mais jamais la vraie.

    En attendant, la Turienne préféra détourner la tête et regarder le torse, le menton et le début de barbe plutôt que droit dans les yeux. Et tenter de parler, sans trop se montrer hésitante.

    - Si c'était pour me voir... tant mieux.

    Tant mieux pour quoi? Que ça n'ait été qu'une fausse excuse? Qu'il ait pu venir ainsi? La réponse était ce qu'il voulait. Elle garderait son éternel mutisme à ce sujet, comme toujours.
    Pourtant, un jour, il faudrait qu'ils parlent. Et plus le temps avançait, plus le jour fatidique se rapprochait. Esprits. Ça ne serait pas de tout repos, entre le romantisme déchaîné de l'un et le renferment exacerbé de l'autre. Mais pour une fois depuis longtemps, elle serait forcée de cesser de fuir et faire face à ce genre de situations.
    Elle n'avait pas hâte mais il faudrait bien qu'ils mettent les choses à plat, qu'ils s'expliquent clairement. Faire un point en sorte.

    Un jour, mais pas aujourd'hui, face à Vindex et sa nièce. Outre le caractère privé de la discussion, il était fort probable que les deux Turiens ne souhaitent pas y participer. Avec raison.

    Pour l'instant, elle préféra s'intéresser à l'enfant. Son frère poussa légèrement la petite en avant, mais cette dernière restait droite, muette et hésitante. Timide, sans doute. Elle était jeune après tout, pas plus de la dizaine. Mais d'ici cinq ans, elle aurait le droit au service militaire. Père ou pas, le mercenaire n'aurait pas son mot à dire sur ce point. Ravilla y veillerait.

    - Huhu, et bien ma sœur, je te présente Danora, ma fille adoptive... et donc ta nièce....

    Oui. Ça devait être la troisième fois qu'on lui parlait de cette mystérieuse nièce, et la présence de la jeune au côté de Treyn laissait sous-entendre qu'elle l'était, effectivement. Toujours silencieuse, alors qu'elle tentait de calmer sa respiration que son discours avait rendu erratique, elle observa sa cadette. Elle ne leur ressemblait pas, mais c'était normal. Cependant, malgré la gêne qu'affichait clairement la gamine, il y avait un petit... quelque chose en elle. Comme si elle avait déjà eu le temps de s'imprégner du côté tête brûlée de son père. Ou de son côté indépendant. Ce n'était pas facile, puisque son regard tendait plus à fixer ses pieds que sa "tante".
    Tante... C'était étrange d'y penser. Ce n'était même pas comme si la Major avait eu le temps de s'y préparer mentalement, attendre la venue de Danora, tout ce genre de bordel. Mais est-ce que la rencontrer ainsi changeait quelque chose? Les deux devraient apprendre à se connaître, c'était sûr. A s'apprivoiser, créer une relation familiale. Mais ça ne serait pas impossible. Après tout, si Vindex la considérait comme sa fille, alors elle l'était. Même s'ils n'avaient aucun lien de sang entre eux. Il leur faudrait juste un peu de temps.

    Doucement, l'adulte réussit à tendre son seul bras libre, tendant la main vers sa nouvelle parente. Elle attendait qu'elle lui prenne la main, ou au moins un doigt, histoire de créer le contact. Même si elle ne l'affichait pas, Aper était elle aussi un peu intimidée sous ses airs paisibles. Elle n'avait jamais été douée dans les relations sociales. Adrien pouvait en témoigner. Même avec son frère, les choses n’étaient devenues cordiales que depuis peu de temps, malgré les longs mois qui séparaient leur découverte. Alors, avec cette petite, inconnue de surcroît... Elles verraient bien.

    - Bonjour Danora. Je suis heureuse de te rencontrer.

    C'était commun. Classique. Dépourvu de la moindre once d'originalité. Et, le plus malheureux à dire, c'est qu'il s'agissait là des seules choses qui lui venaient naturellement. Tenter d'en apprendre plus sur elle, lui poser des questions aurait sans doute été une bonne tentative d'ouvrir le dialogue. Mais pour dire quoi et sur quel sujet? C'était bien la question.
    Fort heureusement, Vindex sembla comprendre sa détresse, puisqu'il vint à la rescousse. Au moins pour changer de sujet.

    - Je t'ai ramené cet ordinateur, je sais ce que c'est que de rester cloué dans un lit d'hôpital sans pouvoir rien faire. Il y a quelques livres, films et jeux. Ce n'est pas grand-chose, j'espère que ça te divertira.

    De quoi l'occuper. Comme s'il avait capté la détresse de sa sœur à l'idée de rester enfermée sans rien pouvoir faire. A moins qu'il ait déjà connu cette situation, autrefois. C'était le genre de conversation qu'ils auraient l'un sur l'autre. Mais à un autre moment sans doute.
    En attendant, il posa l'appareil sur la table à côté d'elle. Elle lui sourit en retour.

    - Merci. Je crois que sans ça, je n'aurais pas attendu longtemps avant de tenter de m'échapper. Sauf si vous voulez m'aider à m'évader maintenant, je...

    Elle avait eu un rire amer en même temps, vite suivit d'un léger sifflement et d'un juron à demi rattrapé de façon à ne jamais pouvoir finir. En tout cas, pas devant sa nièce. Pas avant qu'elle n'entre à l'armée et qu'elle les apprenne d'elle-même.
    La douleur qui brûlait son flanc commençait à s'estomper sous l'effet des médicaments et du temps.

    - Bor... 'Falloir... r'noncer, finit-elle par lâcher entre ses dents serrés.

    Elle tenta de sourire pour les rassurer. Et de trouver un autre sujet, comme si rien ne s'était passé, malgré sa respiration désordonnée et sa difficulté à parler.

    - Vous pensez f'r... rentrer du café en douce... 'rchaine fois?



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MessageSujet: Re: Un pas en avant   Un pas en avant Icon_minitimeMar 27 Oct 2015, 23:18


Le silence fut la première réponse de Ravilla. L’avait-elle au moins entendu ? Adrien n’en était pas vraiment sûr, même s’il voyait mal comment elle aurait pu ne pas l’écouter. Mais l’absence de réaction le fit douter pendant un moment, jusqu’à ce que le regard de la Turienne se détourne du visage d’Adrien, pour regarder autre part que dans ses yeux.

- Si c'était pour me voir... tant mieux.

La réponse était aussi fuyante que le regard de l’hospitalisé, à la grande frustration d’Adrien. Il ne s’attendait pas à une démonstration d’affection, ni même une démonstration tout court, mais au moins à une réaction plus prononcée. A la place de quoi, il n’avait qu’une banalité énoncée sans enthousiasme, comme s’il venait de lui annoncer le résultat du dernier match de biotiball. Il avait espéré qu’elle réagisse un peu plus, même si les conditions n’étaient pas vraiment favorables à ça.

Adrien se mura dans le silence, tout comme Ravilla. La parenthèse semblait être close entre les deux, et Vindex s’arrangea pour que le calme ne devienne pas trop pesant. Et il avait l’arme ultime pour ça : sa fille adoptive. D’une légère poussée, il la fit avancer vers sa sœur, en la présentant. La jeune Turienne était des plus timide, ce qui était compréhensible. Malgré tout le bien qu’il pensait de Ravilla, Adrien ne pouvait pas vraiment dire qu’elle avait un comportement qui incite à la conversation. Et dans une chambre d’hôpital en plus… Ce n’était pas vraiment évident.

Au moins, l’Humain pouvait se consoler sur un point : Ravilla était aussi ouverte envers lui qu’envers sa famille. Un simple ‘’heureuse de te rencontrer’’ pour tout échange. Les relations sociales, ce n’était vraiment pas son truc. Le silence s’abattit de nouveau dans la chambre, faute de dialogue entre tante et nièce. Encore une fois, ce fut Vindex qui s’arrangea pour que le calme ne devienne pas inconfortable, en sortant un ordinateur rempli de quoi la divertir : films, livres et jeux. Intérieurement, Adrien voulait se taper la tête contre un mur. C’était pourtant évident que Ravilla n’aurait absolument rien à faire de ses journées et qu’elle ne cracherait pas sur quelques divertissements, mais tout à son inquiétude, il n’y avait pas pensé.

Heureusement, la Turienne ne semblait pas lui en tenir rigueur, et remercia son frère de l’attention, en plaisantant sur l’attente insupportable et son envie de faire le mur pour quitter l’hôpital. Un sentiment sans doute partagé par plus d’une personne présente entre les murs hospitalier contre leur volonté. Elle riait en disant ça, un rire qui se transforma en une douloureuse quinte de toux, puis en douleur simple. Elle marmonna entre ses dents qu’il allait falloir renoncer à l’évasion, tentant de reprendre sa respiration et de retrouver un sourire de façade. Et d’essayer de changer de sujet, en demandant malgré sa respiration courte si ils pensaient pouvoir faire entrer du café en douce la prochaine fois.

« On va essayer, mais je garantis ri… »

Pas le temps de terminer sa phrase que déjà une infirmière déboulait dans la chambre. Sans doute prévenue par une alarme silencieuse de l’état de sa patiente, elle se dépêcha de tripoter quelques perfusions et appareils, sans se préoccuper des visiteurs. Ce n’est qu’une fois ses manipulations finies qu’elle se tourna vers le trio, présentant son dos à la Turienne.

« La visite est terminée, elle doit se reposer. Tout le monde dehors ! »

Sans leur laisser le temps de protester, elle les emmena hors de la chambre, puis s’excusa de les faire partir aussi vite. Mais la patiente était très fatiguée, et avec l’opération, du repos était nécessaire, sans quoi son état pourrait s’aggraver, et… Bref, elle se confondit pour que les visiteurs ne se méprennent pas. Adrien la rassura, lui disant qu’ils comprenaient. Ils se souhaitèrent bonne journée, puis prirent la direction de la sortie, Vindex et Danora à ses côtés. Ils se séparent une fois dans la rue de l’hôpital, chacun retournant à leurs occupations respectives. Il avait de la paperasse à remplir concernant l’indisponibilité de son soldat, et du café à dégoté pour sa prochaine visite.


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