C'était le soir, le vent soufflait dehors et le nuit sombre limitait la distance de vue à l'extérieure. Scana était occupée dans sa chambre à coller les pièces de la maquette de son croiseur turien qu'elle venait de recevoir pour ses 12 ans. Pendant ce temps, sa mère regardait les nouvelles sur Extranet. ''Et zut, y a une bavure. Il faut que j'emprunte la lime de papa.''
Le père de Scana était en service et donc elle était obligée de chercher dans l'atelier du Franc-tireur. Veitus avait monté cet atelier pour entretenir son matériel de service et aussi avoir de quoi faire différents travaux dans la maison.
Scana arriva dans l'atelier et se mit à chercher. Pendant ce temps, sa mère Niria reçut une alerte d'incendie et alla chercher son matériel de pompier.
Après quelques minutes à chercher parmi les marteaux et tournevis, Scana finit par trouver l'objet de sa quête. Elle éteignit la lampe de la pièce et sortit. Au même moment, sa mère passa à côté d'elle en uniforme de combattante du feu. ''Ah Sca, je te cherchais. Je dois aller travailler et se sera assez long.'' La fille regarde sa mère qui s'était baissée à sa hauteur.''C'est un grand incendie?'' La femme baissa les yeux et les releva direct. ''Oui, c'est ça.'' Scana laissa partir son regard dans ses pensées. ''Donc, je ne me couche pas trop tard, je mets mon réveil et je prends des choses au frigo pour demain?'' Niria laissa apparaître sa satisfaction sur son visage. ''Oui Sca, maman fera aussi vite qu'elle peut. '' La pompière enlaça sa fille, se dirigea vers la sortie et s'arrêta sur le seuil. ''Redis, moi que tu n'iras pas trop tard''. La mère regarda le visage de sa fille pour voir si elle ne mentait pas.''Oui je le jure.'' Scana semblait honnête et sur ce, Niria partit accomplir son devoir.

Le soleil tapait sur le stand de tir en ce début d'après-midi. Malgré ce temps, on pouvait voir deux turiens. L'un deux était un homme qui guidait la seconde : une jeune fille avec un sniper dans les mains. ''Détends toi Scana. Tu as tout ton temps.'' Le jeune tireuse expira et tira juste à 2 centimètres de la cible. ''Papa, tu avais raison ! C'est pas facile.'' L'homme aida sa fille à recharger l'arme. ''C'est pour ça que je t'avais dit que je t'apprendrais à tirer à tes 14 ans.'' Scana regarda son père recharger le sniper pour comprendre comment le faire par elle même.
L'homme reposa le fusil et alla chercher deux boissons qui se trouvaient dans une caisse derrière lui. ''Tiens ma puce, bois un peu.'' Scana prit la bouteille et but une gorgée. ''A l'école de recrue, ils nous apprennent à tirer?'' Le père finit de boire et regarda sa fille. ''Oui bien sûr. Mais ils seront moins patients et ils ne t'enseigneront pas certaines choses qu'un vétéran comme moi pourrait t'apprendre.'' La jeune tireuse regarda son père. ''Tu as d'autres choses à m'enseigner en plus du tir?'' Le vétéran regarda sa fille et rangea sa bouteille dans le sac. ''Savoir tirer est une chose. Mais ensuite il faut savoir se déplacer, neutraliser sans tuer et...'' L'omnitech du père se mit à sonner. ''C'est l'alarme que j'avais mis. Il faut qu'on rentre à la maison. Tu ranges le fusil, Scana?'' L'homme rangea les boissons, le matériel laissé sur place et la fille rangea le sniper dans son étui.

La guerre contre les moissonneurs éclata. Cette dernière fut cruelle et elle ne laissa personne à l'abri. Pendant le conflit, Scana était en garnison dans une base sur Palaven. Puis un jour, l'annonce de l'abandon de la base fut donnée. Alors que Naevus était, avec Venas et sa navette, à attendre que Varro revienne avec le matériel de armurerie, les alarmes sonnèrent et les masses de troupes moissonneurs se dévoilèrent. De sa radio elle entendit Varro crier ''Il faut que vous partiez !''. Scana saisit sa radio ''Je fais chauffer les moteurs et on t'attend.'' Au même moment, des maraudeurs arrivèrent sur la plateforme de décollage et Venas ouvrit le feu. ''Scana, je n'arriverais pas jusqu'à vous ! Alors, partez !'' Scana monta dans la navette et activa les moteurs en répondant à Varro.''Y a le temps, je veux pas te laisser.''
Dans le lointain on pouvait voir les troupes s'approcher et augmenter en nombre.''Venas, je suis bloqué à l'armurerie et je suis foutu. Fais ce qu'il faut.'' Alors que Scana était sur le point de sortir de la navette, Venas la poussa vers l'intérieur et la regarda d'un air déterminé. ''Décolle.'' En voyant le regard perçant de Venas, Scana se résolue à suivre l'ordre indirect de Varro avec la larme à l’œil et reparti au poste de pilotage. La navette partie et on put remarquer une explosion dans le bâtiment.

A la fin de la guerre. Scana et Venas cherchèrent des membres de la famille de Varro. Mais comme elles s'en doutèrent, aucun d'entre eux n'étaient encore vivant. Sauf son oncle Deifus. Selon les informations qu'elles trouvèrent, il était retourné sur Palaven au siège de la poste turienne.
Les deux turiennes prirent la route en direction du siège postal. On pouvait encore voir les vitres manquantes, les véhicules de chantier faire des aller-retour et les échafaudages autour de l'immeuble prouvaientt que la guerre était passée par ici.
Pour les deux turiennes c'était la première fois qu'elles venaient ici. Elles durent passer entre deux échafaudages qui soutenaient une poutre sécurisant le cadre de l'entrée. En arrivant dans le hall, on voyait que la reconstruction était en cours. Des barrières condamnaient certains secteurs et cadres de portes. Au plafond, les câbles et les tuyaux étaient à l'air libre. Au fond du hall se trouvait 4 portes d'ascenseurs. Seulement deux d'entre elles n'étaient pas condamnées et au centre de tout ce chantier se trouvait un bureau de réception qui semblait temporaire avec deux turiens.
Venas et Scana étaient en uniforme militaire. Sca portait dans ses mains une boîte de taille moyenne. Le duo s'approcha de la réception. ''Bonjour monsieur.'' Le turien leva la tête. ''Bonjour madame. Que puis-je faire pour vous? '' Scana reprit. ''Nous venons voir Monsieur Deifus Vectas.'' Le réceptionniste regarda sur son écran. ''Le directeur Vectas est en réunion. A moins que ce ne soit important, je ne peux pas le déranger.'' Venas s’avança et Scana regarda le sol. ''C'est l'armée qui nous envoie pour lui donner des nouvelles sur son neveux.'' Le turien regarda les deux turiennes. La première fixait le sol et l'autre le regardait avec un air cachant clairement ses sentiments. Il comprit que ce n'était pas bon du tout et que ça semblait lourd à porter.''J'appelle Monsieur Vectas sur le champ.''
Le réceptionniste demanda aux deux militaires de patienter et il appela la personne concernée. Pendant ce temps, Venas appuya sa main dans le dos de Scana et chercha un contact du regard. Scana pausa sa main sur celle de Venas et fixa ses yeux. Le turien raccrocha le téléphone. ''Vous prenez l'ascenseur jusqu'au 6ème étage et ce sera au fond du couloir, à votre gauche.''
Le duo se dirigea dans l'ascenseur et Venas appuya sur le bouton 6. Une fois les portes fermées, elle regarda sa collègue qui tapotait sur la boite et qui laissait son regard partir dans le néant.''Sca, ça va aller?'' La seconde tourna la tête.''Oui, ça va'' Elle laissa un temps mort. ''Mais c'est dur. Dès qu'on a dû donner la raison de notre venue, j'ai senti cette boule me remonter dans la gorge.'' Venas regarda les doigts qui tapotaient sur la boîte. ''Tu sais, personne ne peut annoncer se genre de chose sans ressentir de sentiments.'' Scana regarda sa Collègue. '' Mais tu sembles pourtant pas affectée.'' La turienne calme pausa sa main sur celle de sa collègue.''Je suis aussi triste que toi. Mais ce n'est pas ma première fois. J'ai appris à faire la part des choses et repenser aux choses qui me faisait sourire avec lui.'' Sca laissa un léger sourire s'afficher sur son visage.
L'ascenseur arriva au 6ème et les deux femmes allèrent jusqu'au bureau indiqué. Venas toqua. ''Entrez'' En entrant, elles découvrirent la pièce et l'homme qui se trouvait derrière la table cachée par un ordi, de la paperasse et un cadre. Le reste de la pièce était neutre à part des armoires de rangement et une fissure dans un des murs. C'était très neutre. ''Bonjour mesdames. Je vous laisse prendre place.'' Les deux turiennes prirent place en face de l'homme occupé. ''Vous êtes des collègues à Varro? Je suppose... Venas et Scana.'' Venas regarda Sca pour voir si elle se sentait bien. Cette dernière hocha de la tête pour montrer que c'était bon et regarda monsieur Vectas.''Oui, c'est
bien ça.'' Ce dernier afficha un sourire digne d'une pub. ''Je suis content de vous rencontrer. Varro me parlait de vous dans chacun de ses messages et il me parlait de vous comme des sœurs. Alors dois-je vous considérer comme telle?'' Daevus sentit cette boule se reformer dans sa gorge et Venas reprit la parole. ''Monsieur, nous venons vous apporter une nouvelle.''
Vectas vit le malaise de Scana et effaça la bonne humeur de son visage qui se remplace part un début d'interrogation.''Que... que voulez vous dire?'' Daevus posa la boite sur la table. ''Monsieur, Varro Vectas est tombé au combat.'' Des débuts de larme se virent dans les yeux de Deifus. ''Il... il a souffert?'' Scana était dans l’impossibilité de parler sans partir en larme et Venas se concentra sur le moment présent. ''Je ne pense pas, monsieur.'' La turienne muette ouvra la boite.''Nous sommes venues vous remettre ces médailles ainsi qu'un mot qu'il m'a confié en main propre pour vous. Toutes nos condoléances.'' Deifus regarda les médailles et le papier. ''Merci, je.. je suis d.. désolé. Mais vous comprendrez que j'ai... besoin d'être seul et je vois que votre collègue n'est pas dans son assiette.''
Les deux turiennes se levèrent et partirent. Une fois arrivées à leur véhicule Venas prit la place de conductrice et regarda Scana qui était toujours muette avec le regard dans le vide. ''Sca, ça ne sert à rien de retenir tes sentiments de la sorte. Tu te fais plus de mal qu'autre chose.'' Scana tourna la tête en direction de Venas avec les yeux brillants. Puis Venas enlaça Scana qui laissa sa tristesse sortir une bonne fois pour toute.