Avec un petit sourire, il vous tend une main.

◊ Lui serrer la main.
◊ Ne pas lui serrer la main.

Horth semble apprécier que vous acceptiez de lui serrer la main. Avec un dernier regard bienveillant, il passe derrière vous et se retourne, pour vous dire un dernier mot.

Sans ajouter quoique ce soit, il toque à la porte. Cette dernière s'ouvre dans la seconde et l'humain sort, laissant place à un garde butarien lambda qui s'empresse de vous remettre vos chaines et de vous emmener loin de cet endroit paisible.

***

On a vous a cordialement remis un sac sur la tête, ce qui fait que le chemin ne vous est pas connu. Mais au vu du rythme des pas qui ralentit, vous estimez que vous êtes bientôt arrivés. Et justement, on daigne vous rendre la vue une seconde après cette pensée.

Vous vous empressez de prendre le plus d'informations possibles. Vous êtes visiblement au centre d'une piège majestueuse, aux couleurs étincelantes et à la lumière surprenante. Cela vous brûle presque la rétine. Vous jetez un œil derrière vous. Sevrus et Epheth sont là, la tête baissée et les mains liés, tout comme vous. Et sur votre gauche, vous le voyez. Cet énergumène qui vous accuse. L'Amiral Orlok. Il vous ignore cordialement, regardant fixement devant lui.

Et soudainement, un son strident est donné - comme un coup de trompette. Et vous voyez débarquer, par une immense porte, un nouveau personnage. Celui-ci est accompagné de deux gardes d'une taille démesurée et vient s'asseoir sur ce qui doit faire office de siège pour le juge. Néanmoins, vous restez bouche bée par les formes particulières de l'individu.

Bien. Commençons.

Sans précédent, l'Amiral s'incline.

Dame Arashtaat, nous sommes ici pour juger ces trois serviteurs : la quarienne Epheth, le turien Sevrus Diosys et l'humain Thomas Dole. Ils sont accusés de tentative de meurtre sur ma personne, d'insubordination, d'usurpation d'identité, de ventes d'informations confidentielles à une force ennemie et enfin de traitrise envers l'Hégémonie.

Naturellement, je demande la peine de mort immédiate.

La juge détourne son regard vers votre personne. Et de cette manière, il semble que ses yeux vous transpercent. Il est certain que vous avez entendu parler de l'Arashtaat, ce héros qui aura succéder à Dal'Shan. Mais vous n'imaginiez pas qu'il... ou elle ressemblait à ça. Et encore moins que vous auriez à la rencontrer.

Ce sont des charges d'une extrême gravité. Qu'avez-vous à y répondre, Thomas Dole ?

♦ Dame Arashtaat, nous sommes innocents.
♦ Dame Arashtaat... Tout ceci n'est qu'un vulgaire malentendu.
♦ Dame Arashtaat, relâchez mon équipe. J'ai agi seul.

Sceptique, l'Arashtaat fait quelques mouvements sur son trône et continue à vous inspecter.

Vous avez choisi d'avancer l'argument de l'impossibilité physique de pouvoir trahir qui que ce soit. En soit, c'était risqué car si l'Amiral possède - artificiellement ou non - des preuves réfutant le contraire, votre requête prendra l'eau. Néanmoins, elle semble avoir fait mouche auprès de la dirigeante, qui croise les bras et tourne la tête vers son subordonné.

Surpris, Gorn vous lance un micro-regard avant de bredouiller quelques mots et de finir sur un "Non" presque inaudible. Il veut toutefois tenter d'apporter de l'eau à son moulin mais l'Arashtaat le coupe.

Il suffit. Je vais leur laisser le bénéfice du doute et présentement, nous allons juger les fautes que l'accusé a commis. En espérant que vous ayez des preuves à avancer pour celui-ci, Amiral...

Grognant à votre égard, votre ennemi ne se démonte pas. Il explique alors toute l'histoire, en passant quelques détails, racontant ainsi la mission qui vous a été confiée, le fait que vous n'avez pas suivi ses ordres initiaux et ceux de Zennar en voulant contourner Moloratur et surtout - car c'est ce qu'il peut réellement vous reprocher au point de vouloir votre mort - le fait que vous vous soyez fait passer pour lui, pénétrant dans ses appartements et donnant des ordres aux chasseurs de Lorek. Il note également le ton désinvolte que vous auriez pris au cours de vos entretiens, comme si cela avait une incidence quelconque.

Qui plus est, Dame Arashtaat, la flotille Terminus qui était jusqu'alors inactive nous a attaqué à l'instant même où nos troupes étaient au plus mal sur le terrain. Je ne crois pas que ce soit une coïncidence, surtout que le passé de cet étranger le mette en relation avec Omega et qu'il a tout fait pour saborder sa mission. Il n'en faut pas plus. Condamnez-le sur le champ.

Là, vous êtes assez surpris. Vous lui avez pourtant dit de manière claire et précise que vous jouiez du côté concilien à l'époque. Mais vous commencez légèrement à comprendre comment ça marche. En dépit du fait qu'une accusation puisse être justifiée, Gorn essaie de s'assurer que vous finissiez au pilori.

Bien.

Thomas Dole, souhaitez-vous nous faire partager votre version de l'histoire ? Ou n'avez-vous rien à ajouter ?

◊ Raconter votre histoire et impliquer Zennar.
◊ Raconter votre histoire, en omettant Zennar.
◊ Se concentrer sur les erreurs et fabulations de Gorn.
◊ Ne rien dire.

Votre longue plaidoirie est responsable de beaucoup d'émoi dans la salle, par ailleurs peu remplie. Mais elle n'a pas l'air de grandement interpeller l'Arashtaat, qui reste toujours aussi impartiale dans ses émotions. Même votre émotion ne l'a pas bousculé. Un tel self-control, ça s'admire.

Et dans le silence abasourdissant qui suit vos explications, c'est l'Amiral qui vient prendre la parole.

Il continue à vouloir vous faire résider au purgatoire jusqu'à la fin de vos jours. Vous espérez donc que les conseils de Horth paye et qu'on vous laisse en paix. Même si vous n'avez aucune idée de ce que vous ferez après car dans tous les cas, Gorn vous mènera la vie dure. Regardant à terre, vous espérez une réponse positive à votre égard.

Elle est coupée par le son d'une porte qui s'ouvre et se referme aussi vite. Vous voyez une silhouette apparaître de nulle part - silhouette inconnue, par ailleurs. Il s'agit d'un messager, qui vient souffler quelque chose à l'oreille de l'Arashtaat. Aussi étrange que cela puisse être, cela la fait réagir.

Dans la réaction la plus aléatoire, elle se lève.

Une affaire urgente requiert mon attention. Garde, vous serez prié de conduire le prévenu et ses compagnons en chambre, le temps que mon jugement soit remis.

Amiral, je souhaiterais que vous m'accompagnez.

Sans attendre, un des gardes vous attrape violemment. Que se passe t-il ? Et vous n'avez pas rêvé, elle a parlé du commandant et d'une convocation. Est-ce que Zennar est en vie ?

En plein doute, vous voyez le messager passe alors près de vous.

◊ L'interpeller et lui demander ce qu'il se passe.
◊ Ne rien faire.

Vous restez sage et vous vous laissez faire par les gardes, qui vous traine. Avec la fâcheuse manie de vous couvrir la tête. A force, vous allez vous étouffer.

Trois ou quatre minutes par après, on vous redonne la vue. Comme à chaque fois, vous êtes en face d'une porte. Le garde vous enlève vos menottes, vous laissant les mains libres. Et il actionne l'entrée. Derrière, vous constatez une pièce lumineuse. Et un butarien, face à une fenêtre. Vous n'avez pas le temps de le voir plus puisqu'on vous pousse à l'intérieur, verrouillant ainsi l'endroit. Vous replacez votre regard sur le butarien, maintenant retourné. C'est... Delan.

Machinalement, il ricane. C'est là que vous vous rendez compte qu'un rire butarien n'est pas la chose la plus rassurante au monde. Mais ça apporte un peu de bonne humeur dans ce foutoir.

Vous êtes rentrés dans le vif du sujet. Vous savez déjà que la manière de traiter les Butariens et celle de traiter les réfugiés n'est pas équivalente.

Il baisse ses quatre petits yeux au sol.

Vu les rangs habituels des pirates et des mercenaires, et nos politiques d'esclavagisme, on peut avoir l'air de ne pas avoir d'honneur. Mais ceux qui partent, ils le font par choix. Je n'ai jamais aimé Khar'Shan. Mais ne plus jamais la revoir...

♦ Je comprends, Delan. Tu sais, si tu as besoin, je suis là.
♦ J'aimerais pouvoir faire quelque chose mais j'ignore déjà si je serais en mesure de le faire.
♦ ...
♦ L'Hégémonie ne te mérite pas. Qu'ils aillent tous au diable.

Vos propos relativement éloquents ont l'air de soulager quelque peu votre ami, en douloureuse position. Il faut juste espérer qu'il n'y ait pas de micro ici, auquel cas vous êtes foutu.

Vous l'entendez rire de nouveau. Ce qui est toujours un poil flippant.

Il toussote, grassement.

Il sourit. Et vous laisse vous rendre dans l'autre pièce. Ce qui, en toute logique, devrait être la chambre. Vous ouvrez la porte, manuellement, parce que les butariens aiment la technologie mais pas partout. Et vous voyez une petite fille, derrière, en train de sautiller sur le lit. Elle a prit ses aises, comme d'habitude.

Mais lorsqu'elle vous voit, elle s'arrête subitement.

Elle glisse hors du lit et court vers vous, vous sautant dessus sans trop prévenir. Vous l'attrapez au vol.

Vous appréciez le geste du butarien, bien entendu. Mais ce n'était peut-être pas une si bonne idée d'emmener votre protégée là où on pourrait vous couper la tête. Ou pire, selon les traditions butariennes.