On ne lui avait pas donné beaucoup de détails sur cette mission... Pour ne pas dire qu'on lui avait carrément juste donner l'ordre de pointer ses fesses sur un bâtiment de l'Alliance pour que les détails de mission lui soient communiqués. Cela aurait pu simplement consister à passer un coup de kärcher sur le blindage du vaisseau comme lui ordonner de sauver la galaxie, Tobias n'aurait pas eu plus d'informations. Il était dévoué, et son engagement envers l'Alliance n'était pas à remettre en question, mais ce genre de requêtes à l'aveugle qui puait les emmerdes à des années-lumières, allez savoir pourquoi, mais son intuition lui disait qu'il fallait se montrer extrêmement méfiant... Mais ça venait directement des grosses huiles, alors discuter un ordre était pour ainsi dire une mission suicide.

Assit, les bras croisés sur son torse, le Lieutenant-Commandant Malkovich écoutait le bruit du moteur Ézo du vaisseau de transport qui l'emmenait à travers le relais cosmodésique à une destination qui lui était, encore une fois, totalement inconnu, hormis qu'au système d'arrivé il pourrait voir le formes du SSV El Alamein... Il essayait d'envisager tous les types de missions devant lesquels il pourrait se retrouver confronter, passant et repassant en tête son équipement actuel pour voir si il était paré à toutes les situations. A côté de lui reposait sur le siège son N7 Vaillant, fidèle fusil de précision, ainsi que son pistolet-mitrailleur Locust; Tobias avait emmené ses armes favorites, qu'il n'avait pas changé depuis des années déjà. Ses fétiches? Surement... En tout cas, elles l'avaient toujours bien aidées dans les situations inattendues, et c'était ce genre de situation dans laquelle il était.

Le pilote l'informa par micro qu'ils allaient sortir du relais, ce qui fit dressé sur ses pieds le militaire qui s'accrocha aux poignets du plafond pour observer les alentours une fois sorti... Et ce qu'il vit fut exactement le genre de chose qu'il n'avait justement pas imaginer durant son voyage. Élégante, majestueuse, immense... La Citadelle flottait au loin, témoignage poignant de l'ancien pouvoir du Conseil galactique, aujourd'hui aux mains des pires crapules de la galaxie. Était-ce... "ça", sa mission? Tobias croyait qu'en arrivant dans le système, il aurait pu avoir quelques réponses, mais en réalité des questions plus saugrenues encore pondaient dans son esprit... Il espérait que le Colonel Coats, son contact sur le El Alamein, saurait lui donner des réponses. Réponses qui, il espérait, saurait vraiment éclairer sa lanterne.

Ca ne prit qu'une demi-heure pour que son transporteur n'obtienne l'autorisation d'apponter la frégate de l'Alliance, les deux sas accolés l'un à l'autre permettant alors à Tobias d'enfin poser le pied sur le SSV El Alamein. L'homme à la chevelure blanche marchait sur le pont, ses armes fixées dans son dos et sur sa cuisse, son casque dans la main gauche, arborant fièrement l'armure des N7. Sur son passage, il voyait les sous-officiers et les enseignes se mettre au garde-à-vous quand il s'approchait, alors qu'il contournait le poste de commandement pour aller rejoindre le Colonel Coats qui surplombait l'assemblé devant sa carte galactique. Ce fut alors à son tour de se mettre au garde-à-vous devant le Colonel, qui n'était certes pas un grade de la flotte, mais équivalent au grade de Capitaine; il lui devait le respect.

Colonel Coats, Lieutenant-Commandant Tobias Malkovich au rapport.

Ca pour des réponses, ça avait le mérite d'être franc, directe et sans détours. Dire que tous les évènements qui se dérouleront officieusement durant cette tâche ne devront jamais atteindre les oreilles du grand public était presque inutile; ça sentait déjà la mission secrète à des millions d'années-lumières. Mais il ne se doutait pas de l'ampleur que ça pouvait prendre là avant que le Colonel Coats ne balaie ses doutes et ses appréhensions... La mission était quand même d'une importance bien réelle. La technologie de la Citadelle... Il y a dix ans, ils avaient du évacuer en urgence tous les habitants, du plus noble des ambassadeurs au plus minable des roturiers, lorsque les Moissonneurs s'en étaient emparés. Les bandits et malfrat de la galaxie avaient du se régaler comme jamais avec tout ce qui avait été abandonné sur place par les habitants et les forces du SSC. Pas étonnant que les forces concielliennes avaient autant de mal à reprendre la Citadelle : toutes les armes de la Citadelle étaient braquées sur eux...

Comme dans le transporteur qui l'avait amené sur le El Alamein, Tobias avait prit le siège qu'on lui avait donné; les bras croisés, le regard fixé sur l'hologramme de la Citadelle, et ses pensées et sa réflexion qui carburaient à cent à l'heure. Il assimilait les informations et les données que le Colonel lui donnait, les mélangeait dans sa tête et reconstituait le puzzle de cette situation pour le moins... Inhabituelle. Peut-être était-il trop suspicieux de nature, mais dans son esprit, ce même puzzle manquait cruellement de pièces : d'énormes trous se dessinaient dans cette mission. Des détails trop floues, et ce spectre Sheresh Menrin... Qui les écoutait, comme si il... Il surveillait. Était-il là seulement pour la mission? Ou... Pour veiller à ce que les acteurs de cette scène n'en disent pas trop? On aurait dit que le Colonel se retenait de dire certaines choses... Mais foi de Malkovich, ça n'allait pas se passer comme ça.

Tobias se leva, déMel ses bras croisés sur son torse, et marcha en silence vers la rambarde qui donnait sur l'hologramme de la Citadelle. Il l'observait, fouillant du regard ses courbes...

... J'ai beaucoup de questions, Colonel. Mais comme je doute que nous ayons du temps devant nous pour bavasser, je vais essayer de résumer avec une seule question. Avec tout le respect que je vous dois, mon Colonel, est-ce que j'ai l'air d'être aussi idiot?

Tobias se redressa pour faire face à la fois au Colonel, ainsi qu'au Turien qui se tenait un peu plus loin, ce spectre qui semblait se la jouer sentinelle en observant la scène alors qu'il était pourtant l'un de ses acteurs.

Puisque tout ce qui se passera ici restera vierge de tout rapport, autant se dire nos vérités franchement. Vous me cachez des choses, le genre qui risque de ne pas me plaire si je l'apprends trop tard. Déjà, ma présence : si le Conseil envoie un spectre pour cette mission, pourquoi moi et pas un autre spectre? Mais aussi... Pourquoi maintenant? Ca fait dix ans qu'on a perdu la Citadelle, dix ans qu'on laisse ces raclures de la galaxie prendre position sur cette merveille. Pourquoi attendre autant de temps pour simplement mobiliser deux hommes pour s'infiltrer et récupérer de la technologie qu'on avait déjà à porter il y a dix ans? Qu'est-ce qui a changé...?

A mesure qu'il parlait et exposait toutes les inconnus qu'un simple troufion de base ignorerait tout simplement, Tobias tourna le visage vers le Spectre au lieu du Colonel. Oui... Ce n'était pas Coats qui était le véritable chef de cette mission, juste une façade qu'on avait donné à Tobias pour essayer de l'amadouer. Ils se sont surement dit que la mission passerait mieux si ça venait de la part d'un humain... Mais celui qui dirigeait vraiment cette opération, c'était ce Spectre, Sheresh Menrin. C'était à lui que Tobias posait toutes ces questions, et il espérait bien avoir au moins la moitié des réponses.

Qu'est-ce que le Conseil veut vraiment récupérer à la Citadelle? Vous parlez de rumeurs sur le corps de Shepard... Et après vous me dites que ce n'est pas ce qui intéresse le conseil? On sait tous ici que dans ce genre d'opération, rien n'est dit à la légère... Auriez-vous découvert quelque chose qui pourrait faire passer ces rumeurs à quelque chose de fonder?

A tort ou à raison, en tout cas, il était persuadé à 90% que la "légende Shepard" n'était pas innocente à la mise en place de cette opération. Dix ans pour lancer une infiltration dans la citadelle, et la seule chose en dix ans qui ait changé, c'est l'apparition récente de cette rumeur... La coïncidence était trop grosse pour n'être que cela. Ses deux interlocuteurs avaient, il l'espérait, une bonne explication dans leur besace.

Trop paranoïaque... Ouais, finalement ses petites réflexions suspicieuses ne s'étaient pas entièrement révélées exactes, mais suffisamment pour ne pas paraître trop décrédibilisé. Et surtout, il avait un mérité assez certain : le turien qui s'était terré dans le silence jusque là avait enfin commencé à parler! Oui, la situation était grave et lui s'extasiait intérieurement d'avoir réussir à faire sortir de son silence un turien Spectre. A chacun ses petits plaisirs.

Alors comme cela, on l'avait choisit pour son parcours militaire exemplaire : membre du N7, survivant de la bataille de Londres... Beaucoup de jolis compliments, mais malheureusement la pilule n'allait pas passer comme ça. Juste avant, il avait dit que le choix final qui avait fait que c'est son nom qui a été désigné pour accomplir cette mission, c'était le fait qu'il n'était pas connu. Très flatteur de se dire que c'était ça et pas nos compétences qui ont le plus peser dans la balance... Mais bon, il avait eu droit à sa petite dose d'insolence à l'instant, il ne fallait pas exagérer. Un joli voile blanc était jeté sur les yeux du grand public, et dans l'ombre ils allaient devoir opérer en espérant que la masse populaire serait dupe suffisamment longtemps pour avoir son soutien...

Tobias prit une grande inspiration et soupira longuement. Les choses étaient dites maintenant, et visiblement ni plus ni moins que la recherche d'artefacts ne se cachait derrière cette opération. Il était satisfait. Restait encore son approbation quant à sa participation à la mission...

En d'autres termes... Vous me demandez d'apporter mon aval et ma participation à une intervention baser sur le mensonge et la tromperie du peuple qu'on est censé supporté et servir; appuyer le mensonge et le vice... Où est-ce que je signe?

Tobias souriait en coin : non, la tromperie ne le faisait pas rêver ni plaisir, mais ce serait naïf de sa part, ainsi que de la part de n'importe qui, de croire que l'armée n'était là que pour protéger et servir. Chaque armée concilienne avait sa petite force spéciale d'intervention, et toutes les missions n'étaient pas aussi héroïques que la destruction des Moissonneurs. Depuis le début de la conversion, jamais Tobias n'avait remit en cause sa volonté de servir l'Alliance et les forces du Conseil, que ce soit dans le cadre d'une mission en partie secrète ne changeait rien. Tout ce qu'il demandait, c'était qu'on ne l’envoi pas au casse-pipe sans avoir toutes les données en mains.

A son tour, il se retournait pour faire face à l'hologramme de la Citadelle faisant apparaître son propre OmniTech sur son bras droit, l'utilisant pour modifier le schéma devant eux à sa manière. Si c'était pour une infiltration avec une poignée de d'hommes, Tobias avait déjà sa petite idée en tête pour réussir une entrée dans la discrétion la plus totale. Sur le Schéma, on le vit zoomer sur un des bras de la Citadelle : les dégats engendrés par le tir du Creuset il y a dix ans se voyaient toujours sur les bras, mais les truands qui habitaient ici avaient au moins le mérite de l'avoir rafistolé en partit pour le rendre habitable. D'un coup, on vit plusieurs points s'allumés sur le schéma tour à tour. En réalité, Tobias cherchait une entrée encore en état de marché... Tout d'un coup, il en trouva un, et une sorte de couloir sous la coque de la citadelle s'illumina en rouge, un couloir qui en donnait sur deux autres, ces mêmes couloirs donnant encore sur d'autres couloirs, etc...

Pour ce que je me souviens de mes années au SSC, je sais que les techniciens utilisaient certaines entrées dans les couloirs de maintenance pour opérer des réparations et des changements sur l'extérieur de la Citadelle. D'ordinaire, les gars du SSC devaient surveiller ces couloirs, mais beaucoup flemmardaient... Je veux bien croire que ces truands soient redoutables, mais ces groupes sont disparates, ils se déchirent les secteurs de la Citadelle. Ils arrivent à s'organiser et à se mettre d'accord pour défendre les quais, mais je doute qu'à l'intérieur, ils soient aussi organisés. Encore moins qu'ils s'entendent à merveille... Pendant que nos forces tentent de passer par les quais et les occupent, un petit transport peut nous déposer sur un des bras de la Citadelle, de là on pourra accéder à une ouverture vers les couloirs de maintenance en passant inaperçu. Je doute qu'en dix ans un de ces bandits ait prit la peine de mettre à jour les protocoles de sécurité d'accès à la maintenance; je pourrais pirater l'ouverture aussi facilement que si c'était déjà ouvert.

Des petites têtes assez intelligentes pouvaient aussi y avoir jeter un coup d'oeil, ce n'était pas impossible, mais vu le chaos qui devait régner à l'intérieur pour le contrôle des secteurs de la Citadelle... Les probabilités étaient de leur côté. Les couloirs en rouges menaient quasiment à tous les secteurs de la Citadelle, et montrait en même temps en bleu les vaisseaux concilliens qui tiraient en direction des quais, tandis qu'un petit transporteur se posait beaucoup plus loin des zones de combats pour y déposer deux personnages holographiques, prêt de l'entrée de maintenance. Tout ce dont ils avaient besoin, c'était de combinaisons pour pouvoir se déplacer sans craindre le vide spatial. Si une fois à l'intérieur ils devraient faire attention à ne pas se faire repérer, le peu de surveillance dans ces zones du aux attaques des forces concilliennes devrait également leur permettre de se faufiler dans les rangs ennemis sans trop de problèmes. Maintenant, restait une question sur l'opération : savoir où commencer les recherches.

... Colonel, les derniers rapports indiquent où se situe la résistance la plus violente sur la Citadelle? Si oui, on pourrait commencer les recherches dans ces secteurs. Si ces hors-la-lois défendent becs et ongles une zone, c'est qu'elle est susceptible de contenir quelque chose de précieux... Il serait intéressant de commencer nos recherches là-bas.

Tobias termina sa petite démonstration en faisant disparaître son OmniTech, redonnant à l'hologramme de la Citadelle son apparence initiale. Il ne manquait plus que l'approbation des deux autres décideurs à ses côtés, et l'opération pourrait commencer au plus tôt... Mais Tobias attendait surtout celui du Spectre : ce serait quand même bon pour son égo de se dire qu'un Spectre approuverait son approche, et ça ne ferait pas tâche dans son CV.

Son plan semblait plaire à l'assemblée, et le Spectre y apporta son concours en lui présentant divers secteurs d'insertions. Le secteur quinze présentait l'avantage d'être éloigné du gros des combats et d'être en partie sous le contrôle de l'Alliance, ils pourront donc s'y poser et trouver un accès à la maintenance tout proche. Tobias vérifia sur la carte si des points d'entrés se trouvait tout prêt, et il fut heureux de constater que c'était bien le cas. Dans ce cas, le plan était verrouillé : on se pose, on entre et on s'infiltre dans les lignes ennemis. De là, ils pourront improviser pour trouver des informations sur divers artefacts entreposés à la Citadelle.

Tobias salua le Colonel avant de marcher sur les traces du Spectre qui s'empressa de se diriger vers la soute où les transporteurs de l'Alliance les attendaient. L’ascenseur les mena jusqu'à la soute, où déjà l'officier de la logistique se chargeait du ravitaillement du Kodak qui allait servir au débarquement. Munition, carburant... Rien n'était laissé de côté. Pendant qu'ils s'attelaient à leur tâche, Menrin s'approcha de Tobias pour lui glisser quelques mots. A son sens, le Colonel avait tourné ses phrases de sortes à ce que cela passe pour un compliment. Tobias sourit à cette remarque, profitant de cette pose pour poser son équipement sur un plan de travail, vérifiant les mods de ses armes au passage.

Rassurez-vous, je l'ai prit comme cela. D'autant que c'est un peu ma philosophie vous savez...

Il saisit son pistolet mitrailleur Locust, insérant un mod près de la chambre pour cartouche thermique, quelque chose qui allait augmenter le nombre de tir par cartouche. Après quoi, il armé l'engin avant de regarder son interlocuteur turien.

Ma nonchalance est une partie de ma personnalité, mais elle m'aide aussi à dissimuler ma détermination à mes ennemis. Avec moi, on baisse sa garde, on ne se méfie pas assez... J'aime garder des surprises en réserve.

Après avoir mit son pistolet à niveau, Tobias saisit son fusil de précision qui se déploya sur la table pour appliquer le même minutie qu'à sa précédente arme. La lunette était étalonnée comme il faut, le canon était propre, la chambre à cartouche thermique... Satisfait, le lieutenant-commandant remit son arme en place dans son dos, puis appela un officier du ravitaillement qu'il ordonna d'aller lui chercher une balise de détresse, avant de se diriger vers le Kodak et prendre place à bord. Elle serait utile si jamais ils ne seraient pas capable de repartir par où ils seraient venu, pour extraction n'importe où sur la Citadelle. Il s'adressa ensuite à Menrin pour mettre au point les derniers détails avant leur décollage.

Alors dites-moi, vous avez une idée de ce à quoi ressemble ce qu'on doit trouver? Des données, des artefacts? J'espère juste que votre hiérarchie m'épargnera la fessée si je choisis de laisser de côté un objet important.

Hormis des données, ils n'étaient pas vraiment disposer à transporter des objets autre que leur équipement, bien que si ils s'y prenaient bien, ils pourraient faire venir directement leur transport d'extraction à une position qui pourraient les permettre d'emmener des échantillons physiques qui mériteraient plus amples analyses.

Enfin, le Kodak décolla, et vola hors du SSV El Alamein pour les mener aux coordonnées du secteur 15 données par le Colonel Coast. Déjà, on pouvait entendre les tirs des croiseurs au loin, ainsi que des explosions diverses et variées... Ca chiait pas mal au dehors, le visage de Tobias laissant tomber son impassibilité pour prendre un ton plutôt grave. Ca y est, il était temps de laisser tomber les petites piques et remarques insolentes pour commencer à prendre au sérieux leur mission. Déterminer à réussir, l'ambition se reflétait dans son regard avec un certain éclat alors qu'il regardait à travers le hublot du Kodak les combats au loin...

Le débarquement se passa sans problèmes : le pilote les largua sur le bras qui portait le quinzième secteur, les bottes magnétiques les collant au bras pour leur éviter de s'envoler dans l'espace. A travers son scaphandre, Tobias voyait sur la vitre une projection holographique du bras, ainsi qu'un plan qui pourrait les mener à une entrée. L'I.V. de son armure était d'une grande utilité, que ce soit pour se repérer comme pour viser. Tobias agrippa son fusil de précision et marcha doucement comme le lui permettait le magnétisme de ses bottes... Au loin, on voyait les tires fuser dans toutes les directions. Les truands avaient l'avantage de posséder les défenses exceptionnels de la Citadelle, mais les forces concilliennes pouvaient compter sur des vaisseaux de pointe et un équipement perfectionné. Mais l'affrontement était au point mort, la flotte finirait pas battre en retraite, comme toujours...

Tobias marcha pendant plusieurs minutes avec le Spectre à sa suite, au bout d'un moment il pointa du doigt l'entrer de la maintenant. Le panneau holographique dépassait du sol. Arriver à son niveau, Tobias rangea son arme dans son dos, puis se mit à genoux devant le panneau, usant de son OmniTech qu'il manipula au-dessus du panneau pendant quelques secondes, avant que l'on voie quelques étincelles s'échappées de l'interstice de la porte sous leurs pieds qui s'ouvrit doucement. Les protocoles n'avaient absolument pas été mis-à-jour : une information intéressante si jamais un jour le Conseil voudrait tenter une attaque sur la Citadelle de grande ampleur pour la reprendre. Tobias sauta à l'intérieur du sas, attendant que son camarade turien en fasse de même, et referma la porte derrière eux. L'oxygène remplit peu à peu la pièce, leur permettant d'ôter leur casque. Tobias en profita pour sortir un viseur Kuwashii qu'il fixa sur son oreille. L'écran holographique apparu alors devant son œil, le préparant à tirer si l'occasion se présentait.

Lorsque la gravité se fit sentir à nouveau, ils purent poser pied à terre, qui se trouva être la porte par laquelle ils étaient venus. La porte au plafond s'ouvrit alors et une échelle descendit à eux pour les permettre de grimper. Tobias passa devant, et ils arrivèrent sur les plates-formes en hauteur par rapport aux rues qui constituaient les couloirs de maintenant. En partie plongée dans le noir, ils pouvaient voir en bas les gangs s'agiter et s'organiser comme ils pouvaient. Son pistolet mitrailleur à la main, il fit signe à Sheresh que la voie était libre.

Désormais, vous êtes mes yeux, Spectre.

C'était à lui de prendre la marche et de le guider jusqu'à ce contact galarien, Cornes Grises. Si il lui avait indiqué comme faire pour se reconnaître, c'est qu'il comptait surement se séparer. Pour couvrir d'avantages de terrain, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour trouver des labos contenant ce qu'ils cherchaient.

Dites-moi, est-ce que votre contact est sûr? Pas que je vous demande des détails sur votre vie, juste de me dire à quel point je peux lui confier mes arrières...

Le Spectre passa devant, et Tobias le suivit doucement, son fusil au bras prêt à tirer ou simplement à mettre en joue une cible potentielle. C'était l'heure plus que jamais de se montrer vigilant : il marchait sur ses pas, respirait à la même cadence que lui... Bref, il se synchronisait à Menrin pour être sûr de faire le moins de bruits possible. Il lui répondit alors à sa fameuse question de savoir si il était digne de confiance, ce galarien qui correspondait à son contact. C'était direct et très claire : Tobias n'avait pas à craindre que celui-ci se retourne contre eux, et tant mieux. Vu la dimension de cette mission, un traître était la dernière chose dont avait besoin leur petit commando. Lorsqu'ils passèrent devant une scène ressemblant à une dispute de territoire, Tobias se demanda bien évidemment si le galarien qui allait se faire passer à tabac était leur contact, mais le Spectre n'en fit rien et poursuivit sa route... Au moins, ils pouvaient compter sur la diversion pour encore mieux s'infiltrer.

Mais alors qu'ils s'apprêtaient à choisir de quel côté se diriger à un embranchement, un obstacle supplémentaire et le moins attendu du moment se présenta à eux... Les yeux se rivant sur le plafond, Tobias vit alors une chose littéralement innommable. Une asari, ou ce qu'il en restait, en partie mutée et déformée par une transformation seulement à moitié achevée... Elle était hideuse! Elle se jeta en premier sur le Spectre qui tira dessus, tirs qui furent stopper par une barrière biotique. Elle était encore consciente... Elle leur avait parlé. Mais qu'est-ce que c'était, bon sang?!

Tobias se mordit la lèvre inférieur pour reprendre ses esprits, et remettre ses questions à plus tard. Des choses plus urgentes pressaient pour le moment! Tobias tira à son tour deux tirs de fusils de précisions au niveau de ses jambes pour essayer de la stopper net, mais si ses balles perçaient plus loin que les tirs du Spectre, elles furent détruites par la barrière. Et merde... Le seul effet de ses tirs, c'est d'avoir attiré l'attention sur lui. Des Furries... Elle semblait plus agile et plus intelligente que celles qu'il avait affronté dix ans auparavant. Et avec ses pouvoirs biotiques en plus... Ca allait être tendu. Le jeune homme la fixa droit dans les yeux, et rangea son fusil dans son dos pour sortir son pistolet mitrailleur, munitions AntiGrav.

Amène-toi, garce...

Tobias commença alors à reculer rapidement en tirant une salve ininterrompu de balles antigrav dans la barrière de l'"asari-furrie", alors qu'elle courait dans sa direction toutes griffes déployées. Il tirait, la laissant gagner du terrain très rapidement, affaiblissant peu à peu sa barrière avec ses munitions spéciales, jusqu'à ce qu'elle brandisse l'un de ses bras... Et Tobias lâcha son arme, faisant apparaître son OmniBlade électrifiée, prêt à donner un coup direct en espérant esquiver les griffes à temps pour riposter! Si elle voulait le toucher, elle devrait baisser obligatoirement sa barrière, et là il pourrait la prendre de court avec sa lame. Et même si il échouait... La barrière baissée laisserait une fenêtre de tir viable à Menrin, le temps qu'il la maîtrise. Si sa théorie était exacte, alors cette "demi-mutation" bien que plus rapide et intelligente devait au moins sacrifier une chose : sa résistance.

Les choses allèrent très vite, si vite que Tobias eut à peine le temps de comprendre ce qui lui était arrivé : seul un mètre le séparait de cette créature monstrueuse. De son OmniBlade émanait des courants électrique, prêt à s'enfoncer dans la poitrine au niveau du coeur, et elle avait ses longues griffes brandies, prêt à l'empaler... Il évita de justesse le coup, mais du bout des griffes jaillit une lumière bleutée... Une déchirure, et lorsqu'il planta sa lame dans le coeur de l'asari corrompue, elle griffa violement Tobias en même temps de son épaule jusqu'à son torse, la déchirure perçant le blindage de son armure et ouvrant de belles plaies sur le haut de son corps. Blessé, mais elle finit par s'inanimer totalement en poussant un dernier râle colérique... Sa lame l'avait transpercé et électrifié son coeur. Personne n'y aurait survécu.

Tobias émit un cri de douleur et finit par s'évanouir sous le choc, l'asari tombant sur le côté. Ses yeux se fermèrent et il se laissa tomber dans un océan de ténèbres, les méandres de l’inconscience, le coupant de la réalité pendant de longues et très longues minutes...

Les dernières images d'avant sa perte de connaissance restèrent bien encrés dans son esprit, et alors qu'il se laissait aller aux bras de l’inconscience, les images de la demi-mutation passèrent et repassèrent dans sa tête... Comment était-ce possible? Là il revit les images des Furries, surement les plus grands fléaux qu'avaient créé les Moissonneurs... Son esprit essayait de faire une comparaison entre les deux monstres, mais il était baigné dans un tel chaos qu'essayer de tenir un raisonnement logique était impossible. Même plongé dans la confusion, son esprit tentait de percer les mystères de cette créature...

Les minutes passèrent, son corps était porté dans une cachette secrète tenu par quelques bons contacts de son nouveau camarade Spectre... On du lui enlever la partit de l'armure détruite par la Déchirure, qui devenait plus encombrante que protectrice maintenant, ce qui laissait une belle partie du haut de son anatomie découverte. Une ampoule d'immunostimulants
pour booster la cicatrisation de son corps, désinfection et médigel... Du premier secours rapide et efficace. Tobias se réveilla un petit moment plus tard... Les images de Furries que lui mitraillait son esprit le fit revenir à lui un peu en sursaut sur la "table d'opération", avant que la douleur à son épaule ne le fasse reprendre ses esprits complètement. Un râle de douleur, une main sur la zone douloureuse. Mais avant qu'il n'arrive à se rendre compte d'où il était, il avait déjà repoussé violemment le pauvre docteur galarien qui s'occupait de lui... Tobias reprit son galme et regarda le galarien avant de descendrede la table pour lui tendre sa main.

Pardon... Le prenez pas mal, mais vous... Vous êtes pas le genre de personne que je m'attends à voir à mes côtés au réveil...

Il aida le médecin qui n'avait rien demandé à personne à se relever, se tenant toujours l'épaule endolori de sa main valide, avant de chercher du regard Menrin. Il fallait qu'ils fassent quelque chose... Oui. Cette asari qui les avait attaquée, il fallait absolument... L'étudiée. Une demi-mutation, c'était la première à sa connaissance. Tobias n'attendit pas que sa blessure se fasse moins douloureuse ou soit complètement refermé : il avaient des choses à faire, et une impression au fond de son être lui disait que cette mission allait receler des surprises encore plus grande.

Tobias ramassa son équipement posé dans un coin, les remettant à leur place respective d'un pas lent, en train de réfléchir à haute voix...

Ces crevures ont ramenés des artefacts moissonneurs sur la Citadelle... Et font des expériences avec. C'est la seule façon... D'expliquer qu'elle ait été seulement à moitié mutée... Il faut les retrouver. Ce n'est plus seulement une mission de récupération!

Tobias écouta le galarien lui expliquer la situation sur la Citadelle en ce qui concernait leurs objectifs, tout en se concentrant sur les données affichées par le Datapad qu'on lui avait tendu. Les artefacts étaient bien sur la Citadelle, et des personnes entreprenaient de s'en servir pour créer des soldats aux capacités amplifiés mais parfaitement conscients par la mutation des Moissonneurs. Ils devaient vite mettre la main sur ces artefacts de malheur avant que ces choses ne trouvent le moyen de sortir de la Citadelle... Faire revivre au peuple le cauchemar d'il y a dix ans, entre les attaques de Cerberus et l'invasion des Moissonneurs, ça ne devait en aucuns cas se reproduire.

Une nouvelle armure sera inutile. Je me contenterais très bien de celle que j'ai... Et une armure, c'est personnel, ça ne se prête pas. Ce serait comme joué au Bowling avec les chaussures d'un autre...

Alors qu'il vérifiait l'état de l'I.V. de son armure, il finit par préciser devant l'état dubitatif du galarien que le Bowling était un sport humain. Mais il était sérieux quand il disait qu'il allait se contenter du reste de son armure. Il manquait certes un bout de la partie supérieur, mais le temps était contre eux : ce n'était pas le moment de faire les soldes. Tobias modifia à l'aide de son OmniTech la distribution d'énergie de son bouclier, et en concentra une plus grande partie au niveau de la zone découverte... Ca ne remplacerait pas une autre armure, mais ça encaisserait quelques tirs.

... Corne Grise, c'est ça? Merci de m'avoir rafistolé. Mais je vais vous demander un service : dites à Menrin que je suis partit en éclaireur. Maintenant que vous m'avez dit de quoi il en retournait, les choses ont changé... C'est devenu une affaire personnelle.

Qu'il cherche à le retenir, il perdait son temps. Le lieutenant-commandant était bien décidé à faire un bout de chemin seul. Les détails de ce genre de missions étaient forcément assez flous pour les soldats intervenants, mais là on lui cachait des choses réellement importante. Corne Grise devait forcément avoir transmit au Conseil des informations aussi importantes, et donc Menrin était au courant... Mais lui, on l'avait laissé de côté. Des créatures à moitié-mutées, des expériences... L'héritage des expériences de Cerberus était présent sur la Citadelle, et lui qui pourtant avait montré son intérêt à défaire les dernières traces du groupuscule pro-humain, on avait décidé de ne pas le mettre au courant.

Tobias sortit de la planque, ouvrant le plan de la Citadelle avec son OmniTech pour essayer de se repérer...Si ils voulaient utiliser les veilleurs pour créer de nouveaux soldats, alors la position des laboratoires où se déroulaient les expériences devaient se situer prêt d'un point d'entré. Il devrait surement commencer à chercher par là...

Pour ce qui était d'entendre un docteur galarien lui faire la moral et lui intimer l'ordre d'être prudent, Tobias avait la fâcheuse manie de faire la sourde oreille. Les enjeux étaient trop importants, trop de facteurs inconnus, trop de risques... A un moment donné, il fallait arrêter de regarder et analyser la situation, lancer les dés et prier pour éviter la casse. Peut-être que pour un être aussi logique qu'un galarien, c'était un concept qui relevait de la folie, mais pour Tobias qui savait pertinemment que les statistiques pouvaient avoir torts, mieux que personne même, cette règle permettait de transgresser toutes les autres.

Mais voilà, ce n'était pas un simple docteur qui l'avait rafistolé : visiblement ce dernier avait eu suffisamment d'entraînements aux armes à feux, ainsi que suffisamment de couilles pour pouvoir brandir sur lui une arme à feu alors qu'il avait déjà fait quelques pas hors de la planque. Lorsqu'il entendit le bruit du pistolet qui s'armait, Tobias se stoppa net, et se retourna doucement vers le galarien. Menacer un soldat, ça aussi c'était un risque inconsidéré... Il lança un regard noir à Corne Grise, ce dernier finissant par baisser son arme... Sheresh l'avait prévenu qu'il savait se défendre, mais il était loin d'être aussi rodé au stress comme un véritable soldat.

Il lui parla alors de ses doutes et de ses angoisses quant aux risques qu'ils prenaient si ils se mettaient maintenant en chasse. Vingt ans de sa vie qu'il mettait sur la sellette dans cette mission. Si ça avait été un soldat, ça aurait un gnon dans la tronche et un coup de pied au cul pour le remettre dans le droit chemin... Mais ça n'avait rien d'un soldat. C'était un scientifique, un homme qui n'avait rien demandé à personne et qui s'était retrouvé embarqué dans cette affaire. Tobias se calma alors et revint vers le galarien avant de lui tapoter l'épaule.

Écoutez Doc', je suis le premier à reconnaître que vingt ans, c'est long et c'est un noble sacrifice. Mais vous aussi je pense que vous pouvez comprendre ça : vingt ans d'une vie, ce n'est rien à côté de la période de terreur à laquelle on est exposé si ces saloperies venaient à être relâché dans la nature. Et si ce sont ces mêmes années que je devais sacrifier pour éviter cela, je le ferais sans hésitations, comme des milliards d'hommes et de femmes ont fait le choix de sacrifier leur vie il y a dix ans pour permettre la destruction des Moissonneurs.

Ces vingt dernières années passées, ce galarien avait tout donné, mais Tobias lui était prêt à sacrifier les futures années de vie qui lui restait pour réussir cette mission. La différence était là...

Vos rapports et vos analyses sur les évènements qui se déroulent sur la Citadelle étaient excellents; je n'aime pas les mauvaises surprises, mais grâce à vous je sais quoi faire maintenant. Et vous aussi, même si vous avez peur que ça râte, vous savez que c'est la bonne décision. Il n'est plus le temps d'observer et d'attendre : on doit agir maintenant pendant qu'ils ne s'attendent à rien pour interrompre leurs expériences. Si on attend trop, on prend le risque de laisser la situation nous échapper.

Présenter les choses logiquement, mettre en avant tous les facteurs de la situation, c'était souvent le meilleur moyen d'obtenir une réponse des galariens. Les inconnus leurs faisaient peurs, et c'est pour ça qu'il y a dix ans leur gouvernement avait refusé de se joindre au Creuset, au profit de la sécurité de leurs frontières. Le lieutenant-commandant donna une tape dans le dos du galarien avant de se remettre à marcher en direction du chemin indiqué par la carte de son OmniTech, à savoir le tunnel qui menait au réseaux des Veilleurs. Il n'avait pas peur que Corne Grise le menace à nouveau. Si il était aussi fiable que le disait Sheresh, alors il savait que le galarien fera le bon choix. Il s'arrêta avant de se retourner une dernière fois vers le Doc'.

Une précision au fait, Doc' : la prochaine fois que vous menacez quelqu'un avec une arme, faites-le en voulant sincèrement tirer. Ca se sentait que vous n'auriez jamais tiré... Tuer quelqu'un que vous venez tout juste de sauver, c'est trop illogique pour un galarien. Et pour finir, à propos des artefacts, je ne suis pas idiot : c'est justement parce que je ne sais pas à quoi ça ressemble que je saurais les reconnaître. Mais si vous avez peur, vous pouvez toujours m'accompagner...

Encore une fois, cela paraissait en apparence trop illogique pour être saisit par le galarien. Tobias connaissait nombre de technologies pour les avoir étudier lors de ses années d'entraînements au N7 : technologies asaris, turiennes et galariennes... Lorsqu'il sera au laboratoire où sont menés les expériences dites sur les Veilleurs, si il tombe sur des artefacts qui lui sont inconnus malgré sa relative expérience, c'est qu'il y avait de grandes chances que ce soit ce qu'il cherche... Mais bon, la présence d'un spécialiste que le Doc' était surement plus prudente, et il espérait que le presser lui permettrait de prendre la bonne décision de le suivre...

Tobias marcha quelques minutes dans l'ombre des passerelles de la maintenance, jusqu'à une écoutille par laquelle passait les Veilleurs pour accéder à cette zone. Il se lança dans un piratage plus complexe que tout à l'heure : le SSC avait bien verrouillé ces accès pour éviter que le grand publique ne vienne y fourrer son nez. Seuls les Veilleurs devaient avoir les protocoles pour pouvoir ouvrir ces portes. Mais ça ne lui prit qu'une minute environ pour pouvoir forcer l'ouverture et s'y engouffré... Là, il trouva un long tunnel linéaire, avec juste des bifurcations pour donner sur les différents secteurs de la Citadelle ainsi que différents autres réseaux. Un Veilleur passa devant lui sans le remarquer pour ressortir là où Tobias était entré. Ces créatures étaient égales à elles-même : elles faisaient leur travail, et ignoraient absolument toutes choses les entourant. Au moins, Tobias n'aurait pas à se fatiguer à se déplacer furtivement dans ce tunnel... Cependant, il attendant quelques minutes, histoires de voir si le Doc' galarien aurait bel et bien le courage de l'accompagner.

Tobias avait bien fait d'attendre le galarien dans le couloir des Veilleurs, car celui-ci mit à peine quelques minutes pour le voir arriver devant lui, toujours aussi paniqué cela dit. Tobias ricanna dans son coin en l'écoutant énoncer à nouveau à quel point cette attitude pourrait leur coûter cher. Il lui détailla alors toutes les étapes qui avaient constitué son infiltration dans le groupe de Vélus, celui qui avait amené et utilisé les artefacts de manière à reproduire les mutants Moissonneurs. Ca avait été un travail des plus subtiles visiblement, mais contrairement à ce qu'il semblait croire, Tobias ne manquait pas d'intelligence... On ne lui aurait certainement demandé de faire partit de cette mission si le Haut Commandement pensait qu'il pourrait mettre en péril le déroulement de leur quête. Même si beaucoup de détails leurs avaient échappé, la polyvalence d'un agent du N7 était parfait pour parer à toutes mauvaises surprises....

Corne Grise suait à grosses gouttes, et dans un sens Tobias le comprenait. Les choses en jeu se révélaient plus énormes encore à chaque secondes passées à discuter, Tobias commençait sérieusement à s'en rendre compte. Mais au final, les objectifs résumés étaient simples : s'infiltrer dans les laboratoires à partir des tunnels des Veilleurs, laisser le Doc' saboter les artefacts tandis que Tobias essayerait de récupérer un maximum de données dans les ordinateurs, et enfin s'échapper d'ici et extraire le Doc'. Biensûr, il fallait aussi retrouver Sheresh, mais Tobias faisait confiance au Spectre pour se diriger au même endroit qu'eux. Seulement, une chose le dérangeait : laisser les artefacts, même sabotés, entre les mains de ces malfrats c'était quelque chose qu'il n'aimait pas. Si ils arrivaient à contourner le sabotage dans l'avenir, ça n'aurait peut-être servit à rien...

Le Lieutenant-Commandant sortit de ses songes et attrapa le dispositif que lui lançait le Doc', l'examinant en écoutant son plan pour lutter contre de telles choses... Et encore une fois, ce n'était pas une idée qui l'enchantait grandement. Certes ça rendrait ces choses vides comme des coquilles et donc inoffensives, mais ça manquait cruellement d'états d'âmes. Ils étaient encore conscient, merde! Provoquer leur mutation complète en monstres dégénérés, non c'était définitivement hors de ses convictions. Cependant, Tobias était le premier à dire à l’instant que des sacrifices étaient nécessaire, et ses convictions en faisaient également partit... Le jeune homme glissa le dispositif dans une poche à sa ceinture, à l'arrière, le regard sombre.

En dernier recours seulement. Ce sont encore des êtres vivants... Nos ennemis, mais toujours doué de conscience. C'est ma seule demande, en échange c'est promit je vais faire dans la discrétion, et suivre vos directives Doc'. Faites-moi juste confiance...

Tobias avait le regard plus sombre et sérieux, ce qui changeait de son flegme pourtant très présent jusque là. Il s'écarta un peu du chemin pour laisser la place à Corne Grise, qui connaissait le chemin jusqu'au laboratoire puisqu'il y avait travaillé. Le sniper marcha donc à ses côtés, dans ce couloir calme offrant une paix toute relative... Mais pendant qu'il marchait, Tobias repensait à certaines choses, certaines données encore un peu sombre... Déjà, il s'inquiétait un peu pour Sheresh, il fallait l'avouer. Spectre peut-être, mais il était seul face à des créatures plutôt "inédites" si l'on pouvait dire. Maintenant lui comme eux s'attendaient à croiser des êtres à moitiés mutés, ça allait surement leur sauver la vie...

Mais aussi, cette fameuse "rumeur" sur le corps du commandant Shepard. Ce sont les hautes sphères du gouvernement concilien qui ont lancé cette rumeur pour avoir l'aval du peuple pour lancer cette mission sur la Citadelle... Mais au-delà de la légende qu'il représentait, pourquoi inventer un tel prétexte pour lancer une opération comme celle-ci? Récupérer des technologies de la Citadelle, tout le monde serait plutôt d'accord... Pourquoi?

L'humain prit une grande inspiration et rejeta ces pensées de conspirations pour se concentrer : c'était pas le moment de réfléchir, c'était surement qu'un prétexte comme un autre. Pour l'instant, ils avaient un problème du gabaris des Moissonneurs à régler, et c'était autrement plus important!

Les choses étaient désormais entièrement dirigées par Corne Grise, et on pouvait dire qu'il maîtrisait les choses avec assurance, et d'une main de maître. Non seulement il mentait comme un véritable maestro, mais en plus Tobias n'eut pas à parler ou à montrer les dents une seule fois pour pouvoir passer les différents points de passages dressés par les hommes de Vélus. Tous les laissèrent passer facilement en laissant miroiter une colère de Vélus et ses expériences sombres... Ca n'aurait très certainement pas pu se passer mieux que la façon dont se déroulaient les évènements.

Tobias observa d'un oeil sombre les parias que constituaient la "réserve" de cobayes de Vélus. Le regard vide, la mine basse, le visage blafard, la peau sur les os... Tous affichaient une apparence des plus pitoyables. Cette ordure n'avait décidément aucunes décences visiblement...

Une fois le dernier garde passé, Tobias suivit Corne Grise à l'intérieur de ce qui semblait être l'usine à Veilleurs. Ici était fabriqué ces êtres mystérieux et pourtant essentiel au bon fonctionnement de la Citadelle. Même Vélus savait qu'il ne fallait pas perturber leur travail au risque de perdre la Forteresse qui lui servait de dernier rempart entre lui et les forces conciliennes. L'imposante machinerie lui faisait face, et déjà des yeux, Tobias cherchait les artefacts Moissoneurs utilisés pour les expériences. Il savait que le Doc' n'avait pas mentit en disant qu'il valait mieux éviter d'y toucher pour épargner l'usine des Veilleurs, mais Tobias était encore persuadé qu'il était capable de les arracher des griffes de Vélus!

Mais voilà, le galarien lui posa presque littéralement un choix cornelien. Il ne lui avait pas demandé directement, mais ça se sentait dans le ton qu'il employait. Sheresh n'était pas là, pas encore en tout cas, et donc... Vu que sans lui, c'était à lui que revenait la responsabilité de la mission, il fallait donc savoir quoi faire des donner contenus dans ces ordinateurs... Ils contenaient les conclusions des recherches de Corne Grise sur l'usine des Veilleurs, et biensûr en bon scientifique professionnel, il avait réfléchit à toutes les utilisations possibles. Sur ce point, il ressemblait à Tobias... Ce dernier s'avança vers l'un des clavier holographique, et commença à pianoter dessus pour faire apparaître un écran, faisant défiler les rapports sous ses yeux, les observant un à un. Ce n'était que des fichiers de textes, et les modifier... Serait aisé, même pour idiot de l'informatique... Tobias y avait réfléchit, en effet, et avait déjà une bonne idée de quoi faire cette opportunité.

... Je vais modifier vos rapports. Ôter toutes allusions à des utilisations de la technologie des Veilleurs à des fins militaires ou autre que médicinales, ainsi que les développements qui vous ont conduit à ces conclusions. Vos analyses de bases seront inchangées Doc', je vous rassure, mais nous aiguillerons le Conseil vers une utilisation médicale de ces données, comme vous le recommandiez.

Tobias commença à modifier les dit fichiers, pianotant rapidement dessus. Il y avait toujours cette épée de Damoclès au-dessus d'eux, qui correspondaient aux hommes de Sheresh autour de leur position qui pourrait surprendre la procédure. Mais Tobias avait utilisé son OmniTech pour maser son activité sur le réseau interne du secteur. A moins qu'un as du piratage ne pointe le bout de son nez, ils devraient être tranquille.

Tout ce qui parlait d'armes, de contrôles, d’aliénation mentale en vu de la manipulation, tout ça disparaissait... Certains rapports étaient même entièrement effacé! Tobias voulait faire en sortes d'éviter que la moindre piste pouvant mener à des recherches proche de celles de Cerberus il y a dix ans sur ses propres hommes, s'assurant une loyauté extrême.

... Biensûr, tôt ou tard, quelqu'un finira par vouloir fouiller plus loin; ce serait idiot de croire que personne n'y pensera. Avec nos modifications toutefois, on pourra permettre un essor de la médecine important dans les années à venir, et un accès à ses données réservés à des sociétés médicales.

Peu importe qu'un jour on utilise de mauvaise façon ces données un jour : les êtres vivants ne manquaient jamais d'imagination pour se faire du mal mutuellement. Ces données pourraient tout aussi bien offrir un nouveau moyen, mais avec ou sans, il y aura toujours des personnes voulant privées de libertés d'autres personnes... Ignorer un bénéfice important pour la médecine parce qu'on risquait de finir par l'utiliser de mauvaise manière, ce serait idiot, alors ça valait bien cette petite ombre sur la conscience pour l'avenir si on pouvait sauver des vies avec.

Vous devriez vous charger du sabotage des artefacts dont vous m'avez parlé pendant que je termine ça. Ca va prendre du...

Mais il ne pu terminer sa phrase, car une explosion au loin fit tremblée les murs, éveillant des exclamations au dehors. Tobias tourna la tête vers la porte, entendant les soldats paniqués... Le Lieutenant-Commandant fronça les sourcils, et une seule pensée vint à son esprit : Sheresh. Aussitôt, il lâcha le clavier électronique, et lança une Surcharge vers le verrou de la porte pour la saboter. Déjà que les gardes étaient méfiants à son égard, cette explosion n'allait pas les rendre plus accueillants! A vivre aux côtés de Vélus, ce rat sournois et manipulateur, ça devait éveiller une paranoïa chez pas mal de ses subordonnées...

Tobias retourna à son clavier, accélérant le mouvement en regardant le Doc'.

La solution discrète et pacifique est compromise... Un conseil Doc' : magnez-vous!

Il termina ses modifications au bout d'une bonne minute, pendant laquelle on commençait à entendre les soldats frappés violemment contre la porte de l'usine, les entendant s’affairer à défaire le sabotage de la porte! Il recula et commença à télécharger les données sur son OmniTech tout en les effaçant de l'ordinateur en même temps. Mais alors, les gardes arrivèrent à remettre la porte en marche, et l'ouvrir : la réaction de Tobias ne se fit par attendre! Il se retourna aussi sec tout en se mettant à genoux, dégainant son fusil de précision en même temps pour décocher trois tirs de son N7 Vaillant, trois tires qui défoncèrent une tête, transpercèrent un cœur et un estomac de trois gardes qui avaient voulu entrer en force. Devant recharger, Tobias se retrouva dos au mur lorsqu'une grenade incendiaire fut jetée à l'intérieur par un autre soldat. Le Lieutenant-Commandant couru sur le côté et tira sur le col de Corne Grise pour l'emmener derrière un pupitre, les deux échappant à une grillade vive. Seulement, ainsi caché, les tirs commençant à affluer vers leur position, Tobias avait du interrompre son téléchargement à mi-chemin, mais il ne savait pas où en était le sabotage du Doc... L'avenir semblait assez sombre de leur côté! Tobias espérait juste que Sheresh s'en sortait lui.

Une horde de gangster armés jusqu'aux dents qui mitraillaient leur position de tir, un pupitre qui n'allait certainement pas supporter une puissance de feu comme celle-la bien longtemps, et des créatures infectées par les Moissonneurs de l’autre côté... Une équation qui semblait ne trouver aucunes issues favorables aux deux planquées derrière ce pupitre qui servait de barrage de fortune, mais c'est alors que Tobias se rendit compte encore une fois à quel point les galariens savaient y faire pour trouver des solutions désespérés aux situations du même acabit!

Le dispositif, c'est vrai! Certes, Tobias n'aimait pas le principe de cet engin sur des personnes à moitié-mutées, mais là... Ils étaient déjà devenus des coquilles vides, des monstres. Les personnes qu'ils étaient avant les expériences étaient morts désormais. Tobias saisit le dispositif à sa ceinture, le regardant quelques secondes pour essayer d'en deviner le fonctionnement, et pressa un bouton et réglant une molette à fond pour préparer la force du signal. Sous pression en tout cas, il savait faire preuve d'efficacité : les créatures désormais libérées se mettaient en marche lentement, si lentement qu'ils ne faisaient pas de bruits dans un premier temps. Les malfrats étaient trop occupés à recouvrir leur couverture de balles, et se firent complètement submergé par des zombies qui sortaient en trombe. En fait, c'était bien comme ça : sans "ordres", ces bestioles étaient totalement livrées à la fureur des malfrats, bien qu'elles n'étaient pas agressives le moins du monde!

Tobias regardait ça une fois que les tirs se calmèrent... C'est bon, la diversion permettait quelques ouvertures! Tobias reprit sa position, mais il fallait agir vite : le dispositif fonctionnait, mais à un moment donné, l'un des deux camp allait finir par perdre, et l'autre s'en prendrait à eux. C'était maintenant qu'il fallait profiter de la zizanie pour finir ce qu'il avait commencé. Son OmniTech enclenché, il le connecta à l'ordinateur de leur pupitre qui - miracle! - fonctionnait encore. Les derniers fichiers à télécharger ne lui prirent que quelques secondes... Et top! Tobias sortit alors son pistolet Locust qu'il arma avant de regarder Corne Grise.

Prêt à courir, Doc'? Allez-y sans vous retourner... Un ange veille sur vous.

Et juste quand il finit sa phrase, il activa son camouflage optique et disparu totalement des écrans... Il laissa le galarien sortir de leur cachette pour commencer à courir dans la mêlé... Il ne devait pas lui faire qu'un peu confiance, mais claire lui vouer une confiance aveugle. Tobias se déplaçait furtivement à ses côtés, et du déployer tous ses talents de guerriers pour parvenir à totalement couvrir le docteur galarien. Son pistolet dans une main, l'autre armé de son OmniBlade, il sortait de son camouflage pour asséner un coup ou deux, tirer quelques salves et disparaître pour se rapprocher du galarien qui zigzaguait entre les cadavres. Il s'approchait derrière ses cibles, tirait dans la tête des malfrats, tranchait quelques gorges, et re-disparaissait. C'était le chaos total, et seul Corne Grise et Tobias, ceux qui étaient les instigateurs de cette mêlée, pouvaient se déplacer comme ça. Seuls quelques gangsters remarquaient le galarien qui courait entre les rangs de cadavres, mais juste quelques secondes, le temps que l'agent N7 ne les plonge dans un sommeil éternel. Combattant, tirreur d'élite, assassin... Posséder le titre d'"Agent N7" impliquait de jouir d'un nombre de cordes à son arc impressionnant.

La batterie de son camouflage commençait à arriver au bout, heureusement qu'ils arrivaient au bout de ce carnage! Mais il fallait faire vite pour aller saboter l'autre artefact : les créatures Moissonneurs commençaient à se réduire grandement, et il n'allait pas en rester assez pour occuper les malfrats qui finiraient surement par se rendre compte de la passivité des Moissonneurs, ce serait eux deux qui devraient s'accaparer leur fureur! Arrivant devant l'incubateur, Tobias fut forcé de redevenir visible, et se planqua derrière un incubateur vide, jetant son Locust au sol, n'ayant plus la moindre munitions pour ce dernier. Il se rabattit sur son fusil de précision qu'il dégaina, avant de commencer à tirer sur les gangsters tout particulièrement, espérant que les morts fassent illusion et focalisent la colère des vivants sur les créatures Moissonneurs.

C'est peut-être superficiel de vous dire ça, mais... Dépéchez-vous Doc', s'il vous plait!

Il visait et descendait les malfrats en priorité, essayant d'équilibrer les forces des deux côtes pour faire durer le combat entre les deux le plus longtemps possible, tout en flinguant tout ceux qui les repéraient et essayaient de les approcher! Il fallait gagner du temps, coûte que coûte! Après quoi, ils devront retrouver Sheresh pour l'extraction!