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 La Damnation d'Asteria

Arcadia McKnight

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Arcadia McKnight
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MessageSujet: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeDim 15 Juil 2018, 03:47
► █ Date : 1 Juin 2203 RP Tout public
Scipio Sempronia ♦️ Arcadia McKnight
La Damnation d'Asteria



La Damnation d'Asteria
Ft. Scipio Sempronia



Au terme d'une bataille de plusieurs heures, l'UCIP avait enfin établi une tête de pont sur Asteria. Cela n'avait pas était sans difficultés, l'Amiral de la flotte avait d'abord refusé tout bombardement orbital par peur de toucher les zones civiles éparses, situées près du pôle Sud.
La source principale de la « contamination » se trouvait près de l’équateur, ceinturant la taille de la planète d'une tâche sombre.
Ce dernier avait donc dépêché un groupe de reconnaissance afin d'évaluer la situation au sol. Peu après avoir traversé l'atmosphère, le contact radio était devenu erratique, brouillé par une source inconnue. Brusquement, tout signal fut perdu, ne restait plus que le grésillement inquiétant du récepteur.

Arcadia était avec les officiers supérieurs, dans sa tenue de combat, comme beaucoup d'autres, elle fulminait de l'incompétence de leur supérieur. On venait de perdre le contact avec quinze hommes et tout ce qu'il arrivait à faire était de balbutier d'incompréhension. La force d'intervention était maigre en effectifs, le Nexus d'Hadès ne représentait pas un intérêt stratégique aux yeux du Conseil, la présence des troupes étaient anecdotiques, simplement signifier que l'on était là mais que dans l'ensemble on s'en battait quand même bien les couilles d'une colonie paumée à l'extrémité de la galaxie.

La communication revint quelques minutes plus tard, grésillante, l'escouade demandait du soutien, le reste : inaudible. Il n'en fallu pas plus pour lancer le branle bas de combat. Les ordres fusaient sur les radios, les hommes se ruaient vers les transports.
Le Docteur avait prit place à bord de son blindé médical, qui comme des dizaines d'autres véhicules attendaient le largage.
Plus d'une heure s'écoula avant que le feu vert ne soit donné. L'Amiral avait encore fait des siennes, sous estimant la menace, il n'avait envoyé qu'un petit groupe secourir le premier. Subissant une nouvelle déconvenue.

Le combat fut âpre, les tanks largués depuis la stratosphère, durent rejoindre les troupes à pied qui luttaient pour leur vie face à une marée noire d'abominations, les Kodiaks soutenaient depuis les airs, leurs canons crachant la mort sur les rangs ennemis. L'arrivée des chars fut une libération, écrasant la masse sous des roues démesurées, leurs tourelles rugissaient de triomphe à chaque tir. Peu à peu, l'armée se restructura, adoptant une formation plus défensive. Les assauts des créatures se brisant face à ce déluge de feu, de moins en moins nombreux, ils se replièrent... pour l'instant. Les griffes et les crocs étaient impuissants face aux obus et balles.

Durant tout le combat, Arcadia était restée à l'arrière garde, les portes du M-080 ouvertes, auscultant les blessés. Chez les contaminés, il n'y avait pas grand chose à faire tant qu'un antidote ne serait pas prêt. Elle administrait donc un sédatif pour les endormir, enchaînant par du pentothal pour les plonger dans le coma avant de finir par l'injection létale. Accomplir une telle tâche la dégoûtait, mais c'était les ordres. La mort était sans doute préférable à la mutation.

Les blessés dont l'armure étaient encore intacts allaient devoir patienter qu'un hôpital de campagne soit dressé pour se faire examiner d'ici là la seule chose à faire était de serrer les dents.
Heureusement la zone était sécurisée, les blindés veillaient sur les hommes de l'UCIP qui commençaient les préparatifs de fortifications.
Les vaisseaux stationnés en orbite descendaient doucement, monstre de métal grossissant à vu d’œil. Ils s'arrêtèrent subitement, laissant d'autres navettes et transporteurs jaillir de leurs entrailles. Le génie militaire arrivait. La guerre de position allait commencer.

Les habitants encore en vie des environs avaient sans aucun doute entendus le brouhaha de la guerre, ce n'était qu'une question de temps avant que les soldats ne soit submergés par les survivants. Combien d'entre eux étaient déjà contaminés ? Combien de temps avant le prochain assaut des corrompus ?

Il n'y aurait pas de répit pour les braves.

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MessageSujet: Re: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeDim 15 Juil 2018, 20:19
Les nouvelles étaient arrivées assez vite, et les dangers paraissaient nombreux. A vrai dire, la rapidité à laquelle les information avaient atteint les civils avait étonné Scipio. Il se serait attendu à un brin plus de propagande. Il entendit quelqu’un tousser dans son dos, mais se retint de jeter un coup d’oeil. Il avait besoin de garder les deux sur la route. Deux tanks roulaient devant lui, et bien que Midas calculait un itinéraire précis, il fallait quand même être prêt à tout. Les accidents civils, c’est déjà grave, alors en guerre…

En guerre ? Les toussotements dans son dos recommençaient. Ce gars était malade. Malade en pleine guerre. On l’appellerait comment cette fois ci ? La Seconde Grande Guerre ? La Guerre Noire ? La Guerre Contre Une Putain D’Énergie Inconnue ? Et le malade, il y survivrait ? Scipio jeta un œil dans son rétroviseur, persuadé qu’aucun Turien actuellement dans ce véhicule ne reviendrait du champ de bataille. L’officier était le seul militaire de carrière, tous les autres étaient des réservistes, comme lui. La Hiérarchie les avait envoyé là pour une raison très simple : s’il existe un conflit, il doit y avoir des Turiens non loin. Ils sont là comme un témoignage, une preuve que les armées turiennes restent le fer de lance de la Citadelle, tout ça tout ça.

« On se déploie ici. Sortez la rampe.
- Tout de suite, chef. »

Scipio, pour son grade de caporal, avait reçu l’honneur de conduire un des véhicules de transport de troupe. Derrière lui, quinze infanteries de ligne et cinq soldats du génie. Ça lui donnait la chance d’être aux premières loges. Il pouvait voir le cul des tanks devant lui plutôt que se stresser avec ceux du fond. Il y a quelques semaines encore, il servait des nouilles sur la Citadelle… Pourquoi appeler les réservistes si tôt dans le conflit ? Pourquoi les envoyer ici ? La cinquième flotte est censée gérer Tringita Petra et les colonies de ce coin là de la Travée de l’Attique, pas l’autre bout de la galaxie. Scipio s’arrêta sous une butte de terre qui formerait un abri naturel parfait en cas d’attaque, puis déploya la rampe arrière. Les soldats sortaient. Pour le moment, les ennemis étaient sur la défensive. Le déploiement massif de chars d’assaut ne les avaient pas franchement aidé à adopter d’autres tactiques.

C’est seulement lorsqu’il sortit en poussant le lourd équipement de l’escouade avec ses collègues que Scipio put apercevoir ce qu’ils affrontaient. Il savait qu’il avait roulé sur un ou deux cadavres, mais il pouvait désormais, à quelques encablures de lui, voir deux soldats balancer une carcasse dans une fosse. Sur le coup, il ne compris pas bien ce qu’il avait vu. Ça ressemblait à des humains, mais en plus… cassés ? Tordus ?

« Mettez ça là. Non, plus à droite. Oui, voila. Sortez la balise maintenant. »

Il fallait un point de ralliement pour les réfugiés comme pour les soldats, et si l’infanterie motorisée avait la tache lourde de prendre d’assaut les « contaminés », le génie avait celle de rapidement bâtir un lieu pour qu’ils puissent y poser leur cul et leurs blessés. Midas se connecta à la balise, qui émit une lumière rouge répétée. Scipio jeta un œil à son omni-tech, avant d’ajuster les réglages.

« Plus de sérieux les gars. La fréquence est incorrecte. »

Il leva les yeux vers le ciel, attendant une réponse au signal. Elle apparu sous la forme de trois vaisseaux, qui larguèrent la tant attendue cargaison. Dès que le premier container toucha le sol, Scipio transmis les ordres.

« Les préfabriqués Volus sont là, établissez immédiatement le camp. Il nous faut deux lignes de fortifications, creusez une tranché d’un mètre cinquante devant la première. Erigez en priorité la zone de quarantaine, les autres réfugiés seront parqués sous des tentes en attendant la seconde livraison.
- Et l’état major ?
- Comment ça ? Préparez de la place pour le QG, évidemment. Je n’devrais même pas avoir besoin d’vous l’dire, on vous apprends plus rien durant le service ? »

L’autre Turien était plus âgé que lui, se rendit-il compte quelques instants après. Pour balayer la gêne, il continua :

« Je supervise le déploiement de la zone médicale, passez par le sergent pour les autres zones. »

Il jeta un œil aux hommes sous ses ordres directs. Ils étaient deux, les trois autres travaillant sur les zones de défense et celles destinées aux réfugiés. Scipio, lui, devait se charger de la zone de quarantaine et de l’hôpital de campagne. Il installa rapidement une tente, pour que les médics aient au moins un lieu au sec quand ils arriveraient, avant de commencer le déploiement des préfabriqués volus. Juste à temps ; le blindé médical venait de débarquer, et en bondissaient tout une escouade de toubibs. Elle était dirigée par un Humain, comme un peu tout ici. Scipio, d’un coup d’œil, put remarquer qu’il s’agissait plutôt d’une humaine. Un coup d’œil sur son omnitech lui apporta plus d’informations. Lieutenant Colonel Arcadia McKnight, Alliance. C’était bien elle, la personne qui dirigeait l’équipe médicale.

Scipio redoubla d’effort quand il vit les blessés affluer. La tente ne suffirait pas. Il déploya deux premiers préfabriqués, les reliant d’un épais tube blanc en guise de couloir. C’était une faiblesse structurelle, mais normalement, personne n’allait passer les lignes de défense de toute manière. Et aux dernières nouvelles, les ennemis n’avaient pas accès à des bombardiers. Les préfabriqués étaient simples, des blocs d’une quinzaine de mètres carrés, d’un gris terne et d’une froideur implacable. Ils étaient laids, costauds et pratiques, du matériel de pro. Scipio se surpris à penser qu'il y avait eu plus d'efforts mis en place pour envoyer ces joujous ici que pour les troupes turiennes. Il monta des sas de décontaminations, plus complexes, et qui lui prirent plus de temps. Il ne souhaitait pas que les autres jeunots ne s'en occupe, ç'aurait été un fiasco. Il avait déjà travaillé en environnement médical, autant se servir de cette experience. Un de ses gars vint lui apporter que le générateur était en place, et Scipio put le relier aux préfabriqués pour que le courant passe. Désormais, non seulement les médics seraient au sec, mais en plus, leur matériel fonctionnerai. Il envoya un homme prévenir les toubibs, et se chargea de déplacer le matos médical à l’intérieur, sous la supervision de l’un des médecins. On amenait les soldats à l’intérieur au compte goutte, et Scipio sentit sa cage thoracique lui faire mal quand il les vit sortir dans des sacs blancs à un rythme régulier.

Il montait un préfa pour la quarantaine quand il se décida à refuser de regarder dans cette direction. Il avait besoin de rester sain d’esprit. C’était un champ de bataille comme un autre. Parfois, il fallait achever un blessé. Un bon gars, qui n’avait rien demandé d’autre que servir quelques temps. Scipio déglutissait difficilement, en s’enfouissant dans des gestes mécaniques pour empêcher son esprit de divaguer. C’était normal. Ça arrivait probablement tout le temps.

« Soldat. Hm, soldat. »

Scipio se retourna. Un des médecins se trouvait devant lui. Il portait un masque et une tache brune barrait son vêtement. Quand il eut attrapé l’attention du Turien, il continua :

« Il faudrait faire quelque chose pour les sorties de cadavre. Actuellement, on doit les faire traverser une bonne partie du camp sous les yeux des troupes, ça n’as rien de bon pour le moral. Ce serait possible d’aménager une autre sortie ?
- Bien entendu, nous nous en chargeons immédiatement. »

Bien entendu, participons à la farce. Ça ne la rendra que plus sordide. Mais Scipio était comme ça, et il se détestait pour ça. Il suivait les ordres, il exécutait avec professionnalisme, il trouva même une nouvelle utilité à ces grands tubes blancs, leur accordant la chance d’être ceux qui cacheront les corps aux troupes les plus fraîches. Sa langue s’asséchait un peu plus chaque seconde, mais il avait besoin de suivre les ordres. S’il commençait à contester l’autorité, il ne pouvait plus rien prévoir. Suivre des ordres étranges était plus réconfortant que les mettre en question.

Quand il eut finit de déployer le matériel de la première vague, l’hôpital de campagne était un carré de quatre préfabriqués, entourés de tentes militaires recouvrant deux fois plus de surface. A quelques douzaines de mètre, le centre de quarantaine se remplissait, et plus loin encore, on pouvait observer la foule des réfugiés entrant dans le camp. Ils étaient maladroitement redirigés, certains parqués entre les deux lignes de défense, d’autres restant debout sous des tentes aléatoires et ne leur étant absolument pas destiné. N’importe quel endroit au sec faisait l’affaire et, à vrai dire, même les lieux trempés fonctionnaient pour la majorité. Bientôt, poser les navettes devint difficile.

Scipio observait les vains efforts des troupes d’UCIP, qui se donnaient énormément de mal pour bien peu de résultats. Ils devaient gérer une situation de crise et n’en avaient clairement pas les moyens. Scipio soupira, jeta un œil à son omni-tech en espérant de nouveaux ordres. Il vit une silhouette noir passer dans les tuyaux blancs qui sortaient de l’hôpital de campagne. Encore un mort. Il fallait qu’il se trouve une occupation pour ne plus y penser, alors il se glissa dans la foule pour rejoindre les tentes des blessés. Il y a toujours un médecin pour se plaindre d’une panne ou pour avoir cassé ses jouets quelque part sur un champ de bataille, et ça voulait dire toujours du boulot pour le génie.


Dernière édition par Scipio Sempronia le Mar 17 Juil 2018, 22:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeMar 17 Juil 2018, 21:27

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Devait-elle pleurer ou rire ? Arcadia venait tout juste de débarquer de l'Endurance avec une partie de l'équipe médicale, devant... une tente. Certes c'était une grande tente, mais honnêtement c'était une blague non ?
Elle savait que l'UCIP ne comptait pas s'investir plus que cela sur Asteria mais à ce tarif c'était plus que de la radinerie. Elle espérait voir des blocs médicaux très rapidement, sinon ça allait clasher avec l'état major.

Grimpant sur le toit de son blindé, elle regarda l'horizon, les jumelles intégrées dans son casque zoomèrent au maximum. Au loin l'on pouvait voir des groupes de réfugiés qui se dirigeaient vers leur position. L'écho de la bataille résonnait encore, dans les cieux, le trio de vaisseaux se remarquaient à des kilomètres à la ronde.

« Bien écoutez moi, lança le docteur à travers le canal vocal de son équipe. Nous allons faire face à un flot de réfugiés croissant. Peu importe le manque de moyens, peu importe l'inconnu ou le désespoir, nous ferons avec ! Le génie va se charger de dresser des camps pour les réfugiés, l'hôpital devrait suivre dans la foulée. Le personnel militaire à la priorité des soins pour l'instant, ensuite viendront les civils.
Toute personne contaminé devra être euthanasié
, sa gorge se serra après avoir prononcé ces mots. Les cadavres seront incinérés. Nous devons limiter à tout prix la propagation tant qu'un vaccin n'aura pas été développé. Casque obligatoire dès que vous sortez, personne ne rentre dans l'hôpital sans être passé par le sas de décontamination ! G1, vous resterez avec le Génie pour superviser la construction de l'hôpital. G2, rejoignez le Colonel Zaki pour recevoir vos affectations temporaires, vous enverrez les blessés ici. G3, vous vous chargerez des soins. Faute de mieux notre point de ralliement sera la tente. En avant ! »

Les médecins se dispersèrent, allant accomplir les tâches qui leurs avaient été confiées. La blonde se laissa tomber de son M-080. Elle devait retrouver les autres officiers pour un briefing avec l'Amiral. Malgré des pertes à déplorer, les troupes au sol avaient réussi à limiter la casse. Nombre des gradés fustigeaient le responsable de l'opération, certains semblaient même prêt à prendre sa place sans pour autant le dire à voix haute. L'humaine sentait bien que la réunion ne serait sûrement pas des plus productives. Aucun doute que plusieurs des chefs tenteraient d'éroder les fondations du pouvoir.
A la surprise générale, le membre de l'amirauté ne pointa pas le bout de son nez, envoyant à la place un de ses représentants, par hologramme. Évidemment, cela en fit bisquer plus d'un. Surtout chez les Turiens.
Après plusieurs minutes stériles, le responsable de la logistique parvint à se faire entendre. Arcadia s'avança un peu plus près de la table holographique pour voir comment aller s'organiser le campement. Barricades, marais de mines, tours de garde, un QG digne de ce nom etc... L'installation serait prête ce soir, si aucune perturbation ne venait déranger le bon déroulement de l'opération.

Trente minutes plus tard, elle ressortit de la tente. Elle crevait d'envie de s'allumer une cigarette, avant de se rappeler que retirer son casque revenait à signer son arrêt de mort. Une structure s'élevait à plusieurs dizaines de mètres, entachant terriblement le paysage. Elle devinait la clinique. Sa clinique. Au moins les mecs bossaient vite, on ne pouvait pas leur enlever ça.
Son vox bascula sur celui de son groupe.

« Ici McKnight ! Les infectés seront auscultés dans le bloc 3, les autres ailes doivent rester pures de tout agent pathogène de l'énergie noire ! Les civils sains seront envoyés sur les vaisseaux en orbite. Terminé.»

La praticienne regarda son bâtiment neuf avec un certain plaisir. C'était quand même mieux qu'une tente pérave. Elle passa une main sur sa visière, dégageant la poussière. Les survivants affluaient, se pressant dans le campement, pour tenter de se mettre à l'abri. Les pauvres, ils ne savaient même pas qu'ils se jetaient dans la gueule du loup sans la savoir. Combien d'entre eux seront évacués ? Combien en tuerait-elle ?
C'était effroyable de devoir exécuter des civils, pire encore en tant que médecin... Pire encore quand le Conseil Galactique de l'Ordre des Médecins avaient donné son feu vert. La Martienne aurait pu refuser, déserter. Mais après tout les sacrifices qu'elle avait fait pour recueillir la moindre information sur l'EN, il était difficile de faire marche arrière.

Autour du bâtiment s'activaient des hommes et des femmes, d'un long corridor pour évacuer les morts. Au moins elle était entourée de professionnels fiables. Son blindé personnel à proximité, elle y attrapa une longue blouse blanche qu'elle enfila par dessus son armure. Prête à commencer son travail.
Un Turien qui s'enfonçait dans le camp de réfugiés attira son attention. Elle se souvenait de cette armure, le même qui était devant la première tente... Son grade... Son grade...

« Caporal, appela t-elle au travers des hauts parleurs de son casque d'une voix forte et claire. Vous étiez chargés de l'installation de l'hôpital non ?

- Hôpital de campagne, oui. Bloc 3 à 7, plus le bloc de décontamination. Des problèmes lieutenant-colonel? »

Son regard se posa sur la cuirasse de l'alien : S.Sempronia. Il était bien plus grand qu'elle, comme tout Turien, une bonne tête de différence. De ses expériences avec cette race, elle pouvait deviner à ses yeux qu'il était assez jeune, plus qu'elle. Peut-être arrivait-il la fin de son service militaire ?

« Pas à ma connaissance... Suivez moi. »

Elle marcha un temps restant silencieuse, son regard se promenant sur les environs. Des militaires essayaient de réguler le flot de réfugiés, ce même flot qui ne voulaient rien d'autre qu'un peu de sécurité. Ses équipes travaillaient déjà d'arrache-pied, commençant le long travail de dépistage. Elle ne tarderait sûrement pas à les rejoindre.

« Vous serez en charge du fonctionnement de mon centre de soins. Vous pouvez choisir deux autres personnes pour vous accompagnez dans cette tâche. Celle que vous souhaitez.
La position de notre campement est avantageuse, mais nos radars indiquent des mouvements ennemis importants venant du Nord, ainsi que quelques activités souterraines... mais le dernier point reste encore à « élucider ». Si vous voulez mon avis ne vous embêtez pas avec des installations trop longues. Je ne serais guère surprise que les infectés nous fassent reculer très prochainement...
 »

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MessageSujet: Re: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeMer 18 Juil 2018, 15:34
Scipio apportait toute sa concentration sur sa respiration, se forçant à un rythme régulier pour garder son esprit fixé sur cette seule tache. C’était un militaire Turien, aucune chance qu’il ne laisse qui que ce soit se rendre compte de son stress. Si un civil voyait l’armée défaillir, le mot se serait passé en un clin d’oeil, et on courrait à la catastrophe. Affronter une armée, soit. Affronter des espèces de mutant, passe encore. Mais affronter des civils apeurés, jamais les troupes d’Asteria n’aurait pu y survivre. Une voix sortit Scipio de sa torpeur :

« Caporal. Le son lui fit immédiatement tourner la tête. Vous étiez chargés de l’installation de l’hôpital, non ? »

Il répondit aussi immédiatement que mécaniquement :

« Hôpital de campagne, oui. Blocs 3 à 7, plus le bloc de décontamination. Des problèmes, lieutenant-colonel ?
- Pas à ma connaissance… Suivez moi. »

L’armure réglementaire que portait le médecin n’offrait pas grand-chose à apprendre sur la personne, mais elle avait eu la facétie de porter par dessus une blouse blanche. Scipio n’avait pas souvent eu l’occasion de travailler avec des médecins militaires, pas d’aussi près en tout cas. Il avait fait des évacuations d’hôpitaux civils, et avait rapatrié des collègues blessés sur l’arrière, mais être directement sous les ordres d’un médecin était une première. Elle savait porter une arme, au moins ? Elle en avait bien une, mais est ce qu’elle était formée ?

Scipio emboîta le pas à McKnight. Ils longeaient le flot de réfugiés, et le Turien la suspecta de ne chercher qu’à les en écarter. Un nouveau corps passait dans le tube étanche blanc, et une nouvelle fois, Scipio déglutit difficilement. Dans ce genre de cas, le port du casque était salutaire.

« Vous serez en charge du fonctionnement de mon centre de soins, repris la lieutenant-colonel. Vous pouvez choisir deux autres personnes pour vous accompagner dans cette tâche. Celles que vous souhaitez. La position de notre campement est avantageuse, mais nos radars indiquent des mouvements ennemis importants venant du Nord, ainsi que quelques activités souterraines… mais le dernier point reste encore à « élucider ». Si vous voulez mon avis ne vous embêtez pas avec des installations trop longues. Je ne serais guère surprise que les infectés nous fassent reculer très prochainement.
- Déjà ? Les troupes sont bien enracinées, et l’infanterie motorisée patrouille au Nord. Si un assaut de conséquence se prépare, nous le saurons bien assez tôt, et nous devrions pouvoir le repousser.»

Il marqua une pause.

« Non ? Enfin, je vous rassure, les préfabriqués ne sont pas là pour durer, ils sont facilement remplaçables. Matériel volus, principalement de récupération. Seulement, à ma connaissance, il n’y a pas énormément de stocks, il vaudrait mieux que le camp n’ait pas à être réinstallé tous les jours.»

Il sonda du regard l’horizon, du haut de la petite butte sur laquelle le duo discutait. Les deux lignes de défenses étaient trop proches l’une de l’autre. De quelques coudées à peine, mais c’était déjà trop. Les troupes n’étaient pas rigoureuses. Pas assez pour un tel danger.

« C’est mon premier déploiement sur un cas « d’énergie noire ». De quoi s’agit-il, au juste ? Une espèce de maladie ? Comment sommes-nous censés réagir si l’infection rentre dans le camp ? Les troupes étaient silencieuses, durant le déploiement, et je sais très bien ce que ça veut dire. Elles ont des questions. Des soldats anxieux se battent moins bien, lieutenant-colonel.»

Il respira profondément :

« C’est que je suis réserviste lieutenant-colonel, et j’aimerai savoir si on m’a envoyé sur une cause perdue, ou si je peux caresser l’espoir de revoir la Citadelle autrement qu'à travers les vitres de la morgue. J’ai vu les cadavres défiler, et j’ai reçu les ordres pour les évacuations. J’ai bien vu que le personnel médical est bien placé, et ça m’arrange, si je dois venir avec vous. Mais ça m’inquiète, pourquoi autant de précautions sur ce sujet ? Ah et, avant que je n'oublie ! »

Via son omni-tech, il appela son I.V, qui voleta dans leur direction. Elle luisait d'une lueur orangée, et tournait sur elle même.

« J’ai pensé que l’on pourrait utiliser la balise de déploiement pour envoyer des ondes sous terre, et Midas ici présent pourra servir de récepteur si le signal est renvoyé. Une sorte d’écholocalisation improvisée. Un sonar, en somme. Il faudra sûrement creuser un peu pour déployer la balaise plus en profondeur, mais avec votre feu vert, je peux y atteler mes hommes. Si quelque chose se trame sous nos pieds, je préfère le savoir avant que le sol ne s’ouvre comme un fruit trop mûr. »

Scipio avait trop parlé, pour son grade et pour un Turien. On aurait attendu de lui plus de calme et de rigueur. Il le savait bien, mais il préférait troquer sa rigueur contre des chances de survie.
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MessageSujet: Re: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeSam 21 Juil 2018, 22:13

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Sa langue claqua sèchement, lorsque le sous officier posa un flot de questions ininterrompus. Plutôt surprenant pour un Turien. En général, ils exécutaient les ordres sans poser de questions. Curieux spécimen qu'elle avait sous la main. Faisant volte face pour le regarder droit dans les yeux... Ou plutôt droit dans le plastron avant de se rappeler de lever la tête. Avait-il déjà été sur le front ?

« C'est un agent mutagène. Très virulent. L'infection, elle, est déjà dans notre camp », articula l'Humaine, un signe de tête vers les réfugiés.

Elle n'entra pas plus dans les détails. Principalement car elle savait que son interlocuteur allait décrocher dès qu'elle commencerait à utiliser des termes plus scientifiques. Elle ne remettait pas en doute l'intelligence du Caporal, simplement sa patience. Et cela valait pour la majorité des personnes normalement constituées.
Pour les soldats... Ils le sauraient très prochainement, en temps et en heure. Mais ce n'était pas elle de décider. Son devoir était de soigner, pas de diriger un bataillon.
De plus, l'on envoyait personne se battre, juste défendre un périmètre. C'était jouer sur les mots, mais la nuance, aussi subtile soit elle, était là.

« Croyez le ou non, mais je n'ai pas choisi Asteria non plus. Nos chances de survies sont plus élevées que celle des civils. Et à moins d'un problème majeur, il y a peu de chance que vous vous retrouviez dans un sac mortuaire. J'entends bien remplir ma mission, mais certainement pas y rester.
»
C'était sans oublier qu'elle avait été plus d'une fois au contact de l'énergie noire, des ses pions au terrifiant élu qui avait massacré la moitié d'une escouade de l'UCIP en un claquement de doigt.
Arcadia se savait être une ressource précieuse, loin d'être un soldat d'élite, ses compétences de combat couplées à ses connaissances biologiques en faisait un soldat de choix pour l'étude de cette infection. Il ne fallait pas prendre le melon pour autant, tout aussi douée qu'elle était, la blonde n'était pas indispensable, tout juste suffisante. Si elle tombait... Eh bien quelqu'un d'autre prendra sa place.

« Si quelque chose se trame sous nos pieds, je préfère le savoir avant que le sol ne s’ouvre comme un fruit trop mûr.

- L'énergie noire brouille les signaux de transmission. Votre drone pourrait transmettre quelques minutes avant de devenir incontrôlable... ou de se faire détruire si quelque chose se trouve en dessous. Et puis, je pense que votre supérieur n'apprécierait pas si je court-circuite son commandement. Même si j'apprécie votre enthousiasme vis à vis de notre sécurité. Maintenant si vous voulez bien m'excusez, j'ai du pain sur la planche. »

Elle regarda une dernière fois ce paysage aride qui s'étendait vers le Nord, jusqu'à son horizon. Tout était sec, seules quelques plantes pouvant supporter la chaleur y vivaient. 55°C, une humidité presque nulle, pas de vent. C'était bien là un endroit abandonné par le ciel. Vivement la fin de cette maudite opération.
Pendant plusieurs heures, elle œuvra au côté de ses consœurs et confrères. Les relevés des scanners n'étaient pas réjouissants. Loin d'être catastrophique, ils restaient peu rassurants. Beaucoup d'Asteriens avaient été contaminés. Enfants, adultes, vieillards, personne n'étaient épargnés, aussi bien par la maladie que par le traitement du personnel médical. Les personnes saines étaient paquetées dans des navettes pour être envoyées en orbite, loin de la souillure.


Le soir venu, elle ordonna à ses hommes de cesser leurs activités, pour se retrouver au sein de l'hôpital dans la pièce de repos autour d'un repas commun. Ce dernier, composé uniquement de rations militaire. Un vrai festin. Des docteurs, des infirmiers, ainsi que les AS et ASH, discutaient. Le ton était morose, les événements ne prêtaient pas à la rigolade, mais au moins, le groupe était là, à partager un moment, loin du stress.
Arcadia remarqua trois silhouettes qui se baladaient à l'extérieur à travers la vitre. Elle prit son casque, passant par le sas de décontamination avant de sortir. Elle n'eut pas vraiment de mal à reconnaître l'armure.

« Hey Sempronia ! Ramenez vous et vos collègues aussi ! »

Même s'ils ne faisant pas partie de équipe, le génie avait assuré le bon fonctionnement des système du bâtiment. Le moindre problème pouvait causer un retard considérable. Le Colonel jugea qu'il était de bon ton de les inviter à partager un peu de repos.
De retour à l'intérieur, McKnight reprit sa place sur son perchoir, où plutôt assise sur une table. L'alcool étant prohibé, elle se contentait d'un café, même si jus de chaussette était plus approprié. D'une sacoche, elle tira un boîtier contenant ses cigarettes, son petit plaisir du jour. En face d'elle se trouvait le Caporal. Sans son casque, sa jeunesse était plus frappante, il avait des traits fins... pour un Turien.
Tirant une première bouffée, elle regarda d'un peu plus près les marques claniques.

« Alors Caporal, quel est votre métier ? En dehors de la réserve j'entends ?

- Cuistot, sur la Citadelle. J'ai une réduction pour les militaires, vous devriez passer. J'ouvre tous les jours sauf les dimanches et les lundis, et quand je suis renvoyé sur le front. Et vous?

- Euh...

- Oui, évidemment. Ne vous forcez pas à répondre. »

Il donna une carte de visite avec l'adresse de son restaurant dessus. Le bout de papier glissa rapidement dans sa sacoche, elle y ferait peut-être un tour, après tout, cela ne coûtait rien.

« Cuisinier dans le génie ? C'est pas banal. Vous devriez demander à vous faire muter dans les cuisines du vaisseau. C'est une passion ? Ou ça vous est tombé dessus d'un coup ?

- J'aimais bien faire la popote pour les amis durant les soirées, les circonstances ont fait de moi un barman sur une vieille station minable et j'ai fini par y prendre goût. Comme la cuistot était aussi présente qu'un galarien sur un champ de bataille, j'ai fini par prendre sa place. J'ai du partir de la station parce qu'elle devenait trop instable. »

Marquant une pause théâtrale, la Martienne ne pouvait qu'attendre la suite, une certaine curiosité dans les yeux. Parlait-il de Oméga ? Il y a quelques mois, elle aurait pu en douter. Mais après l'EN cela ne lui semblait pas si improbable.

« J'ai atterri sur la Citadelle pour retrouver une amie, que le hasard fit disparaître. N'ayant pas franchement les moyens pour choisir où j'allai recommencer mon brin de carrière, j'ai investi dans un stand sur place et depuis, je suis officiellement cuistot à temps plein. Si on sait s'y prendre, vivre sur la Citadelle n'est pas aussi chère que ce qu'on pourrait penser, continua t-il en triturant sa plaque d'identification. Et vous doc? Prestigieuse descendante d'une lignée de médecins, ou petite génie qui s'est tirée vers le haut en partant du plus bas? Je suis certain qu'on finit pas lieutenant-colonel doublé de médecin en chef par hasard. Chez vous, l'armée est un choix il me semble.

- Hahaha, son visage se détendit tandis qu'elle riait. J'ai choisi moi même l'armée, mais je suis très loin d'être une surdouée. Ma lignée n'a rien de très prestigieux non plus. Ça fait vingt quatre ans que je suis dans l'Armée, j'ai vu pas mal de choses et j'ai eu certaines occasions. Elles se présentent peu. Mais je les ai toujours saisi. Les bonnes comme les mauvaises. Parfois ça passe, parfois ça casse. Le plus important c'est d'aller de l'avant. Je ne suis pas devenue médecin en chef parce que je le méritait, mais par un concours de circonstances. Ça fait deux ans que je travaille pour ne pas nager dans mon uniforme et il m'en faudra sûrement le double, si pas le triple pour le mériter. Y a pas trente six solutions Sempronia. Il faut faire semblant, faire semblant d'être lieutenant-colonel, faire semblant de mériter le grade, faire semblant d'être la meilleure des médecins. Si je fais bien semblant, un jour, je n'en aurais plus besoin. »

Elle s'arrêta, buvant une gorgée de son café en grimaçant.

« Vous êtes jeune caporal. Une opportunité arrive plus vite que vous ne le pensez. Vous devez bien avoir un objectif ? Ouvrir votre propre restaurant ? »

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MessageSujet: Re: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeMer 25 Juil 2018, 03:53
« C’est un agent mutagène. Très virulent. L’infection, elle, est déjà dans le camp. »

Génial ! En voilà une nouvelle qui allait remonter le moral des troupes. Scipio se dit qu’il expliquerai aux autres qu’elle l’a noyé d’informations qu’il n’a pas compris. Ils y croiraient, et ça faciliterai les choses. La médecin en chef expliqua par la suite que cette fameuse énergie noire n’affectait pas que les êtres vivants ; même les signaux n’y survivaient pas, mettant en pièce son plan. Ça n’était pas comme si cette activité souterraine était leur seul problème, de toute manière, et Arcadia le fit prestement remarquer. Scipio lui offrit un salut militaire, avant de retourner à ses propres occupations.

Car il y avait encore fort à faire, et certains tanks revenaient dors et déjà endommagés. Ça n’était pas au caporal de les diriger, mais certains embarqués des blessés récupérés sur le front. Scipio permi aux brancardiers de se frayer un passage dans la masse informe que composait les blindés en mouvement, les troupes en déploiement, les réfugiés perdus et les stocks toujours pas stockés. Quel fouillis ! La ligne de commandement était brouillonne et pas vraiment tenue d’une main de maître, et ça se ressentait sur tous les aspects. Si un Turien était aux commandes, tout le monde marcherait droit. Et pisserait droit d’ailleurs. Et aux heures imposées.

Le soir approchait, et la masse de travail semblait enfin s’amincir. Les deux gars du génie qui travaillaient avec lui l’avaient poncé toute la journée pour en savoir plus sur ce qu’il se passait dans l’hôpital de campagne. Il avait réussi à leur interdire d’y entrer, en faisant jouer son grade supérieur, pourtant si factice. Il préférait prendre sur lui remarques et questions plutôt que de gêner les médecins dans leur travail. Et puis, ils étaient plus jeunes que lui, voir autant de cadavres et de gueules cassées n’était pas nécessaire pour le moment. Il se rappelait le traumatisme causé par l’état de son père, lorsqu’il était enfant. Il ressentait une grande peine pour tous les blessés de guerre, même les plus légers. Parfois, il se disait qu’il aurait du prendre le cursus médical en intégrant l’armée, pas le cursus d’ingénierie, puis il se rappelait que ça l’aurait forcé à en voir tout le temps, des blessés. Très mauvaise idée.

« Tu a fini de tracer les points de repère ? Parfait. »

Ses doigts tapotaient frénétiquement, alors qu’il planifiait la trajectoire de Midas. Les deux autres soldats le suivaient en se demandant à quoi avaient bien pu servir leurs derniers ordres mais, bien entendu, en n’osant pas le demander à haute voix.

« Et… voilà ! Midas, lance le relevé topographique en suivant les tracés. Une fois fini, compare ça avec les cartes à notre disposition. »
« C’était pour ça alors, les pointillés partout ? A quoi ces relevés vont-ils servir, caporal ? »
« On a été prévenu de… Problèmes géologiques. Je veux savoir s’il y a eu des changements de niveau depuis les derniers relevés. En en faisant à intervalles réguliers, nous aurons peut être plus d’infos s... »
« Hey Sempronia ! Ramenez vous, et vos collègues aussi ! »

Il leva les yeux de son omnitech, et sourit. Il comprenait tout juste pourquoi ses troupes étaient à ce point sur les nerfs. Dans son envie de bien faire, Scipio n’avait pas pensé à envoyer ses gars se reposer. En même temps, ils n’étaient pas officiellement forcés de lui obéir... Lui même n’avait rien croquer de la journée. Cette médecin était plus censée que lui, et il n’était pas encore assez insensé pour refuser l’invitation.

Dès qu’il passa le sas de décontamination, Scipio fit sauter son casque, appréciant pouvoir enfin voir et respirer convenablement. Le lieu n’était pas exactement propice à respirer un bon air frais, mais ne plus avoir une vitre à quelques centimètres du visage, voilà une opportunité que le Turien était prêt à prendre des deux mains. Quand il s’installa à la table, la lieutenant-colonel était déjà au café. Une cigarette entre les doigts, elle fixait le caporal. Il savait bien ce qu’elle regardait, car tous les Humains fixaient la même chose : les mandibules, en premier. L’espace creux autour les yeux, pour les plus empathiques. Et surtout, et c’était tout particulièrement vrai chez lui, ses peintures faciales. Elles étaient très visibles, à cause du contraste avec son blanc naturel. Il portait les même que son oncle, selon la tradition familiale. C’était son grand frère, Gracchus, qui avait eu l’honneur d’avoir les même que leur père.

Ce fut elle qui entama la discussion, le questionnant sur son métier. Son vrai métier, pas son rôle de réserviste. Il répondit au tac-au-tac mais, bien entendu, se ridiculisa en essayant de retourner la question. Cette conversation commençait maladroitement, mais il tendit à Arcadia la carte de fidélité de sa roulotte. Le geste était incongru, l’objet détérioré par le voyage, il savait que ça détendrait un peu l’atmosphère. Après l’avoir récupéré, elle lui posa des questions sur ses motivations, son chemin vers le glorieux métier de petit commerçant. Il parla ; d’Oméga, de cette cuistot dont il avait oublié le nom, de Naïla, de son bouiboui. Elle en savait plus sur lui et son parcours, et il désirait à son tour en savoir plus.

« Et vous, doc ? Prestigieuse descendante d’une lignée de médecins, ou petite génie qui s’est tirée vers le haut en partant du plus bas ? Je suis certain qu’on finit pas lieutenant-colonel doublé de médecin en chef par hasard. Chez vous, l’armée est un choix il me semble. »

Il était amer, mais elle, elle rit. Il sourit à son tour, prêt à écouter sa réponse. Et quelle réponse ! Elle était surprenante. Pas parce qu’elle admettait ne pas être une génie, non, mais parce qu’elle avouait l’insolent mélange de chance et d’audace dont elle s’était servie pour atteindre ce grade.

« Y a pas trente six solutions Sempronia. Il faut faire semblant, faire semblant d’être lieutenant-colonel, faire semblant de mériter le grade, faire semblant d’être la meilleure des médecins. Je fais bien semblant, un jour, je n’en aurais plus besoin. »

Il n’était pas tout à fait d’accord, mais il saisissait ce qu’Arcadia voulait dire. D’un coin de l’oeil, il vit l’un de ses gars se lever et aller manger un peu plus loin. Certaines choses sont dures à avaler par l’esprit rigide que la Hiérarchie espère instaurer dans ses troupes. La flegme de Scipio avait au moins un avantage, il n’était pas du genre à ingurgiter la propagande. Plus depuis la Grande Guerre. Elle sirota son café, qui n’était clairement pas des plus onctueux, à en juger par son expression.

« Vous êtes jeune caporal. Une opportunité arrive plus vite que vous ne le pensez. Vous devez bien avoir un objectif ? Ouvrir votre propre restaurant ? »

Il avala une bouchée fade de la ration auxquels ils avaient droit (ajouter des épices qu’il avait réussi à planquer sur lui n’avait pas franchement amélioré quoi que ce soit), avant de lever les yeux aux plafonds, réfléchissant quelques instants. Les ambitions n’étaient pas à choisir à la légère.

« J’aimerai retrouver Naïla. L’amie pour laquelle je suis allé sur la Citadelle en premier lieu. J’ai peur qu’il lui arrive malheur, avec tous ces histoires d’énergie noire… Chaque jour, la galaxie devient un peu plus instable, je me fais du soucis pour elle. Enfin, ça c’est du court terme, et pas vraiment des ambitions professionnelles. J’avais pensé à bosser comme cuistot dans l’armée, mais je ne me sent pas vraiment chez moi dans une caserne. J’y ai de bons souvenirs, je m’y suis fait des amis, c’est sûr. On ne passe pas dix ans quelque part sans rien en retirer. Mais dix ans de plus ? Et encore dix ans après ? Je ne sais pas trop...»

Il tournait un morceau de viande avec sa fourchette, pour essayer d’asseoir sa certitude. Oui, ce devait être de la viande.

« Je n’ai pas envie de connaître les soldats. Leurs petites histoires, les entendre dire qu’ils sont pressés d’être en permission pour revoir leur famille, ou bien les écouter frimer à propos de leurs grades et leurs faits d’armes. »

C’était compliqué, même pour lui. A admettre. Il n’osait pas vraiment le dire, qu’il aime la civilisation. Les grandes villes, les couloirs bondés, l’odeur des bars, celle qui est entêtante est désagréable, mais qui lui rappelle que la guerre est loin. Rien n’était clair pour lui, il appréciait entendre ses collègues et ses amis se targuer d’avoir creusé la tranchée en un temps record, mais ça ne le rendait pas serein.

« C’est déjà assez dur quand la guerre est loin. »

Il se rinça le gosier, observant le soldat qui venait définitivement de sortir. Trop d’antimilitarisme pour lui. Il but une seconde gorgée avant d’ajouter :

« Comme vous dites, il n’y a pas trente six solutions. Il va falloir que je quitte cette planète et que je me trouve une ambition. Avoir un resto, ça serait sympa, mais ce genre de resto ringard qu’on voit dans vos vieux holos, les dinners. Des chaises hautes ridicules avec du faux cuir rouge, et des gelées vertes. J’suis heureux de pas pouvoir manger ces merdes, j’suis sûr que ça me tuerait encore plus vite que le reste de vos plats. »

Il ricana un peu, avant de conclure :

« En vérité, un resto, c’est trop fixe pour moi. Mais j’ai vu une pub' pour un casino flottant sur Illium. Vous imaginez ? Un énorme resto de nouilles volant dans le ciel ? Majestueux et hors de prix, mais toujours avec une réduction pour les vétérans, il faut trouver ses clients ! Vous viendriez ?
- Je n’y passerai sûrement pas tous les jours vu les prix sur Illium, dit elle avec un sourire. Mais à l’occasion, pourquoi pas !
- J’peux arranger un prix d’ami !
- Vous n’auriez pas peur de vous lasser avec tous ces gens qui ont une petite cuillère d’argent dans l’c… la bouche ? »

Scipio rigola, avant d’expliquer sa manière de voir les choses :

« Ce sont les meilleurs ! Le premier tiers me rendra riche. Le second est fauché et fait semblant. Le troisième me causera suffisamment d’ennuis pour que je ne rouille pas ! Enfin, c’est comme ça que j’imagine Illium, j’n’y suis jamais allé, trop huppé pour mon salaire. J’imagine qu’une médecin prestigieuse comme vous, vous avez du avoir des propositions dans ce coin là, non ?
- J’y suis allé deux fois, une pour le travail… Donc je n’ai pas eu à payer grand chose. Mais vous ne me donnez beaucoup trop de crédits, je suis loin d’être une as de la médecine, j’en apprends encore tous les jours.
- Encore heureux.
- On m’as fait deux propositions après la conférence, avec un salaire bien plus attractif que l’actuel. Mais non. J’apprécie Illium pour le tourisme, pas pour y vivre. Vous avez une idée de quand vous voulez partir pour ce casino ?
- Dès que j’ai retrouvé Naïla. »

Il souriait, comme si la réussite était tracée d’avance. C’était, bien entendu, faux.

« Ça lui fera décompresser, après la merde dans laquelle elle est allée se noyer.
- Après la « station miteuse » ?
- Ah, Oméga… C’était un vrai bordel, quand la patronne a perdu son trône. Mais Naïla a réussi à se trouver pire, un tonton Krogan et une histoire de secte, au beau milieu de la Citadelle. Je déteste me retrouver sur le front, mais j’admets qu’affronter ce Krogan, c’était aussi douloureux que rafraîchissant. Non, c’était un peu plus douloureux quand même.
- C’est pas banal comme histoire, surtout pour un réserviste. Enfin… Je pense que l’on a gratté le gros lot avec cette histoire d’énergie noire. Et croyez moi, nos Krogans sont quasi inoffensifs comparé à ceux boosté à l’EN. J’espère que vous êtes prêts à repartir pour un second round ?
- Quoi, même les Krogans n’y résistent pas ? Mais… C’est quoi cette maladie au final ? Je pensais qu’on avait une chance, moi. »

Sa voix craqua, en même temps que sa bonne humeur :

« J’n’ai pas envie d’y rester, McKnight, c’est clair. Mais je n’veux pas non plus que la planète tombe aux mains d’un ennemi capable d’abattre un Krogan juste en… Existant. Comment on affronte… ça ? Je peux construire des murs, aussi haut qu’il le faut, un peu plus encore si besoin, mais c’est un vaccin qu’il nous faut. Et un sérum ! »

Il avait reposé son verre, et gesticulait maladroitement pour exprimer l’éclosion de panique qu’il vivait. Il enfourna une petite galette amère contenue dans la ration, pour se faire taire, et Arcadia le repris immédiatement à l’ordre, d’une voix ferme :

« Regardez moi. Vous allez faire taire vos peurs. Si vous vous soumettez à cette terreur, elle vous gagnera, et les autres avec vous. Ne vous soumettez pas ! Rappelez vous qui vous êtes ! Nous les combattrons en résistant. Jusqu’à ce qu’ils meurent. Ou que nous en mourions. »

Il la fixa, plongeant ses yeux tristes dans son regard décidé. Il y avait quelque chose de beau dans un visage déterminé, et savoir qu'il était bercé de faux-semblants, d'une autorité feinte, le rendait plus convaincant encore. Il frappa sèchement du poing sur la table, comme s’il refusait en bloc les paroles de la médecin, avant de détourner le regard.

« Je sais, lieutenant-colonel ! Je sais qu’il le faut, c’est une question de survie. Mais je me rappelle bel et bien qui je suis : un cuistot. Je suis un cuistot, Arcadia. Un cuistot avec dix ans dans l’armée, un phaëton à portée de main, c’est vrai, un bon réserviste Turien comme on en voit jetés dans l’armée à la pelle. Et dans les hôpitaux de campagne, ou les fosses quand la place vient à manquer. »

Il ne savait pas bien s’il était en train de défaillir, de devenir la risée de la Hiérarchie, ou d’affronter sa peur, mais il était au moins satisfait de voir que ses deux soldats étaient partis, et que plusieurs personnes du corps médical les avaient quitté également. Il continua, souhaitant s’expliquer :

« Quelqu’un comme moi n’a rien à faire sur le front. Vous ne cessez de dire que je vous surestime, mais regardez vous ! »

Il détendit son poing, et maudit sa gorge déjà trop sèche :

« Vous faîtes bien mieux semblant que moi. Je n’envie pas votre grade, McKnight. Ni vos talent ou votre CV. Par contre, par les esprits, j’envie votre sang-froid ! Elle n’est pas née, la maladie qui vous fera arrêter, hein… ? »

Il soupira, à l’adresse de sa propre lâcheté, passant une main sur son visage et basculant sa tête en arrière. Il se resservit en eau.

« Je ferai semblant de vous accorder une totale confiance pour cette affectation, McKnight. Je ferais semblant de faire taire mes peurs, et de ne pas être un con de cuistot, ce genre de trucs. Tant que vous faîtes semblant d’être la meilleure médecin du coin, je pourrais m’en sortir. Vous n’avez pas l’air du genre facile à suivre pour les gars du génie, mais vous donnez envie d’essayer. »

Un léger sourire se détacha sur son visage : elle ne lui avait pas remonté le moral, mais elle lui avait donné le courage de le faire lui même.
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MessageSujet: Re: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeJeu 26 Juil 2018, 00:38

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Le tabac de la cigarette entièrement consumé, Arcadia fit rouler le mégot dans son gantelet, avant de l’écraser à l'intérieur de sa paume sans crier gare.
Elle le laissa tomber dans le fond de son café pour finir d’éteindre les dernières braises.

L’humaine resta interdite un long moment, perdue dans le flot de ses pensées. Comme toujours, les soldats avaient peur. Les officiers n’y étaient pas insensibles pour autant, simplement qu’ils en savaient plus.
Il était curieux à ses yeux que l’on tienne les hommes du rang dans une telle ignorance. Alors que ces mêmes hommes étaient au plus proche du danger.
Mais aussi de voir le désespoir de chacun… À moins que ce ne soit que ce Turien spécifiquement ?
Que pouvait elle y faire ? Elle était médecin, pas général. Haranguer les troupes, les inspirer, donner du courage et les guider, elle ? Sacrée blague.
Non non non, il est bien plus simple de retirer une balle d’un corps que de donner un discours. Chacun son métier et les vaches seraient bien gardées.

Cela lui faisait tout de même mal au cœur de voir des jeunes broyés par la guerre. Mais lorsque l’on signait, on savait pourquoi on s’engageait, réserviste ou pas.
Elle se leva de sa chaise, son casque en main. La soirée n’était pas finie, la colonne de réfugiés ne cessaient de grandir.

« Une dernière chose caporal. Même si ce moment était propice à la détente, nous sommes encore en service. J’apprécierai que vous ne m’appeliez pas par mon prénom ou simplement par mon nom devant mon équipe. Je laisse passer pour cette fois, mais il n’y aura pas de seconde chance. Compris !? »

Non mais oh, on a pas élevé les cochons ensembles !  (Note de l'auteur)
Loin d’être contre le fait de se laisser aller à quelques boutades et autres plaisanteries pendant le travail, la quadragénaire souhaitait en revanche que l’étiquette soit respectait , et cela peu importe la personne.
Sauf en permission, mais c’était un autre sujet.

L’armure à nouveau hermétique, elle sortit, rejoignant son équipe qui s’activait à la tâche dans une entreprise titanesque.
A cause du manque de personnel, le lieutenant-colonel se retrouvait mise à contribution, aiguillant ses collègues, vérifiant les stocks ou faisait des examens aux survivants.
Le plus dur était de séparer des familles, de devoir mentir sur ce qui allait arriver aux personnes infectés.
Dieu merci, le casque et sa visière teintée permettaient de camoufler l’odieux mensonge qui se lisait dans les yeux du personnel médical.


À minuit passé, l’effroi s’empara de la base d’Hadès. Les sentinelles avaient repéré des hordes d’infectés qui convergeaient sur leur position. Plusieurs centaines ? Des milliers ? Personne n’aurait pu leur dire. Les militaires bien qu’anxieux, réagir avec un professionnalisme qui leur fit honneur.
Chez les civils, ce fut l’inverse : la panique !
Les mégaphones avaient le plus grand mal à se faire entendre par dessus les cris, chacun essayant de chercher une issue dans le noir. Si retraite il devait y avoir, ce serait vers le Sud. L’arrière garde de l’UCIP s’organisa pour mettre en place un couloir avec les blindés afin de créer un minimum d’organisation.
Il fallut quelques minutes pour canaliser la foule à coup de haut parleurs et de klaxons.
L’ordre de marche établit, la masse se mit en branle.

Arcadia remonta vers l’hôpital, au loin résonnait le tonnerre de la bataille, les explosions illuminant le ciel obscur.
Les rampes d’éclairage adjacentes à la clinique étaient braqués sur cette dernière. Des navettes porteuses stationnaient au dessus du bâtiment, leurs treuils prêts à soulever les blocs hospitaliers pendaient dans le vide tandis que des silhouettes Turiennes les guidaient depuis le toit.

Les nouvelles qui arrivaient du front n’étaient pas bonnes. L’offensive avait été violente, faisant plier la ligne de défense. C’était la débandade. La défaite d’une armée régulière, équipée de fusils et de canons face à un ouragan de griffes et de crocs.
Certaines personnes en revanche n’acceptaient pas le goût amer de cet échec. Ce fut le cas de ce capitaine Turien, membre de la légion Armiger. Mobilisant les chars et les hommes en état de combattre, il emmena la contre attaque, prenant en tenaille la formation ennemie.
L'Endurance était de la partie, seulement armé de mitrailleuses coaxiales, il pouvait compter sur son gabarit impressionnant pour écraser ses ennemis. Mais son but premier était de récupérer les blessés et si possible sains. La diversion paya, offrant le répit nécessaire à la première ligne pour se replier.

La scène qui s'offrait à Arcadia était irréaliste, les hurlements et gémissements des blessés bourdonnaient dans ses oreilles à travers sa radio, tout comme les ordres. Les explosions faisaient vibrer le sol, alors que des morceaux de carcasses organiques s'envolaient. Son Phalanx à la main, elle examinait rapidement les estropiés au sol,  si l'armure de ces derniers avaient la malchance d'être ébréchées, le médecin leur offrait sa miséricorde d'une balle dans la tête. Sinon elle ordonnait aux fantassins à proximité de les amener au M-080.
Le combat sembla durer une éternité, aucun camp ne souhaitait en démordre. L'UCIP prenait l'ascendant, doucement, très doucement, trop doucement. Ils termineraient à court de munitions avant la fin de la bataille. Le commandement avait du le réaliser lui aussi. Il mena une énième percée, dispersant la horde avant d'ordonner la retraite.

Le nouveau campement fut établi dix kilomètres plus loin. Le docteur arriva, exténuée. Elle retrouva son hôpital en bonne et due forme, toujours agencé le plus loin du champ de bataille. Près de la structure se trouvait Scipio qui terminait l'installation.

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MessageSujet: Re: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeVen 27 Juil 2018, 13:32
« Bien entendu, lieutenant-colonel. L’écart n’arrivera plus. »

Cet échange fut la dernière communication calme que le caporal pu avoir avant de nombreuses heures. Car le début de la nuit fuit solitaire, et lorsque les nouvelles vinrent, elles ne furent en aucun cas bienveillantes. Les armées étaient en marche, et il fallait quelqu’un pour leur dérouler le tapis rouge. Le génie s’activa, préparant en un éclair les aéronefs et les tanks, alors que pilotes et équipages s’apprêtaient à un combat acharné. Tout n’était qu’ordres hurlés, suie accumulée et transpiration déversée.

Scipio se retrouvait juché au dessus des blocs médicaux, agitant une fusée éclairante pour signaler aux navettes la position de l’hôpital de campagne. Tout le monde en avait été évacué, et les blocs séparés pour faciliter leur déplacement. Le Turien aboya un ordre via un canal déjà bien trop saturé, et fut surpris de voir ses deux camarades venir l’aider à fixer les treuils. Il bondit à terre, guidant dans le noir les vaisseaux. Ceux ci étaient lents, incapables de se déplacer convenablement dans tout ce chaos. La foule des civils marchaient vers eux, et il était grand temps de décoller. Tous les gradés beuglaient, tout les soldats couraient, et toute la discipline… survivait. Le chaos déchirait le camp, mais les militaires étaient entraînés à vivre dans la tourmente. Tout le monde connaissait sa place et les ordres étaient exécutés dans un temps record. Les équipe du génie brillaient tout particulièrement dans cet environnement, où elles pouvaient déployer toutes leurs capacités d’improvisation.

Pour faire passer sans risque les véhicules légers sur le sol rendu poreux et instable par le passage des troupes, ils avaient démonté l’un des préfabriqués qu’il fallait abandonner ici et en avaient utiliser les morceaux pour créer une rampe. Non seulement les risques étaient diminués, mais en plus, les conducteurs étaient forcé de s’aligner, arrangeant grandement les gradés chargés de l’évacuation. Quant aux civils placés en quarantaine, ils avaient été parqués dans différents véhicules de transport de troupes dont les soldats avaient été tués sur le front. Tout était recyclable.

Tous allaient vers le Sud pour battre en retraite, ou au Nord pour le leur permettre. Des braves parmi les braves avaient lancé une contre-offensive désespérée, achetant du temps pour les lignes arrière. Chaque seconde gagnée avait une valeur salvatrice pour les survivants. C’était ce que Scipio se répétait, engoncé à l’avant de son véhicule de transport réaffecté. Toutes les troupes fraîches suivaient un capitaine audacieux et sa tactique ambitieuse, et nul doute que le jeune Turien en faisaient parti : il n’avait même pas encore tiré un coup de feu depuis le début de la bataille d’Asteria. Tel était le lot du génie, beaucoup d’imprévus. L’un des rares tanks encore en parfait état ouvrait la voie devant Scipio, car rien ne devait toucher son véhicule.

Il y avait une bonne raison à ça. Plusieurs transporteurs de troupe avaient été envoyé sur le front chargé d’explosifs, et celui du réserviste en faisait parti. Car Scipio n’était pas le seul à avoir passé au peigne fin l’activité sismique d’Astéria, et le capitaine était parvenu à la déduction qu’avec des charges bien placées sur des lieux fragilisés par d’ancien séismes, il serait possible d’ouvrir de grandes failles à même le sol. De quoi créer autant de goulot d’étranglements, limitant grandement l’intérêt du surnombre des infectés. L’UCIP avait toujours pour elle ses propres armes : une supériorité disciplinaire et matérielle.

Atteindre le lieu indiqué par ses supérieurs était difficile pour les nerfs, et demandait une grande concentration et une bonne maîtrise du véhicule, mais rien d’infaisable. Ce fut le placement des bombes qui posa problème. Comme prévu, des infectés étaient sur place, en faible quantité. Si les militaires du rang savaient ce que « faible » impliquait, le pauvre soldat du génie allait découvrir pour la première fois l’horreur du combat contre les infectés. Et, bien entendu, faible implique un violent surnombre. Le soldat du génie qui accompagnait Scipio déploya rapidement une ligne de barbelés, avant que les infectés ne soient trop proches, sous les tirs de couverture de trois soldat juchés sur le tank. Le Turien sortait les bombes du véhicule et les calait dans des interstices à même le sol, tandis que Scipio était cramponné à son siège, prêt à démarrer dès que la dernière bombe serait placée. Il entendit un cri autoritaire. Les infectés commençaient à s’intéresser à eux.

Et c’est là qu’il en vit un de près pour la toute première fois : bondissant sur le capot du blindé, la chose qu’on appelait une Ombre griffait frénétiquement la vitre. Scipio sursauta, mais se retint de reculer immédiatement le véhicule, se sachant à l’abri. Se supposant à l’abri. Une balle perça sa cage thoracique, puis une seconde sa gorge. Les deux dernières achevèrent la salve et l’infecté, lui traversant le crâne. Le caporal regarda derrière lui ; encore deux charges, la majorité était posées. L’autre Turien venait prendre l’avant dernière, et la glissait à l’extérieur. Il jeta un regard à gauche, puis à droite, s’assurant qu’aucun infecté n’approchait, avant de sortir vivement son arme pour en abattre un bien trop près à son goût.

« Derrière ! »

Le cri de Scipio vint trop tard, car l’infecté sauta sur le dos de son partenaire, le faisant tomber sur le ventre. Le caporal bondit de sa place, attrapant le phaëton stocké au dessus de lui. Une salve ne suffit pas à abattre la créature, qui plongeait griffes et crocs dans l’armure de son adversaire. Elle tourna son regard vers Scipio ; l’un des yeux était recouvert de boursouflures, comme une tumeur lui voilant la vue, tandis que l’autre semblait sec et mort. Avant que la créature n’ait eu le temps de changer de cible, il l’abattit. Le corps sans vie roula sur la rampe déployée par le véhicule, libérant le soldat Turien au sol.

« Il faut qu’on parte !
- Tu, tu es ! »
- Retourne à l’avant, je monte ! »

Le soldat rampait dans le véhicule. Scipio était dépassé par les informations, mais il ne paniquait pas. Il restait deux charges à placer. Il était trop tard pour lui de toute manière.

« Non, arrête ! »

Scipio tira trois fois, de peur de ne pas l’avoir achevé sur le coup. Mécaniquement, il évacua la cartouche thermique. Il fallait poser les bombes. Le commandement avait été clair : la réussite de la mission relevait d’une importance capitale. Il fallait poser les bombes. Scipio garda son arme dans la main droite, tirant la charge explosive de la gauche. Il avait sous-estimé la situation. Des dizaines d’ombres étaient tenus en respect par le tank et ses trois pauvres soldats. Et dire qu’il s’agissait, selon les informations qu’on lui avait transmise, du coin le plus calme du champ de bataille. S’imposant un rythme, il avançait méthodiquement, abattant les cibles les plus proches avant d’avancer à grandes enjambées. Parfois, il ne pouvait que les estropier, et laissaient les carcasses à moitié vivantes au sol, encore bien trop dangereuses à son goût.

Le tank fusa devant lui, écrasant cinq infectés d’un seul mouvement, avant d’en abattre plusieurs autres avec ses tourelles. Scipio pouvait poser la bombe, et recommença ce cirque une seconde fois, afin de déployer la dernière. Il en était arrivé à des tactiques de moins en moins conventionnelles, et, lorsque les cartouches thermiques se firent rares, il en venait à faire reculer les ombres avec l’extincteur de Midas. Il utilisait son propre omni-tech pour geler le sol afin de ralentir leur progression. Il n’était plus question de les tuer un par un, ils étaient bien trop nombreux.

Une fois la dernière charge posée, il bondit vers son véhicule pour s’échapper. A l’intérieur, en plus du cadavre du soldat Turien, deux ombres saccageaient l’habitacle. Plusieurs autres grimpaient sur la carlingue, à l’extérieur. Scipio fit cracher à son phaëton toutes les balles qu’il lui restaient, abattant les deux créatures, avant de se jeter sur le détonateur. Il tenta de démarrer le véhicule, mais Midas lui répétait que les roues étaient trop endommagées, il aurait été plus rapide en s’en allant en courant. Il se jeta à l’extérieur, le manque de solutions commençant à sérieusement entamer son moral. Il vit toutes les ombres sur le véhicule, son arme fumante en train d’évacuer la chaleur du mieux qu’elle pouvait entre ses mains. Dans la panique, il ouvrit le réservoir du véhicule via son omni-tech et y propulsa sa dernière cartouche thermique. Il se jeta au sol avant d’être soufflé par la détonation, propulsé dans la direction du tank, qui entamait la retraite. L’un des soldats en descendit pour l’aider à se relever, et ils grimpèrent sur le blindé.

C’est ainsi que se déroula la contre-attaque, du point de vue de Scipio. Il passa l’heure suivante les oreilles bourdonnantes, à rejouer mentalement la scène. S’il avait été plus vif, il aurait pu tuer l’ombre avant qu’elle ne perce la combinaison de son allié. Une cryogénisation l’aurait arrêté sur le coup. Sortir son predator aurait été plus rapide que le phaëton. S’il avait simplement chargé et poussé la créature plus loin, ça aurait pu marcher. Les autres soldats se réjouissaient ; la mission avait été un succès, avec seulement deux morts pour leur équipe. Apparemment, une ombre avait réussi à agripper l’un des soldats juché sur le tank et l’avait fait tomber au milieu de la masse.

L’adrénaline redescendait, le calme revenait, et Scipio put rejoindre le nouveau campement, qui avait été déployé dix kilomètres plus au Sud que le premier. Plus loin encore dans le désert. Le seul soldat de son équipe qui était resté à l’arrière avait pu entamer le redéploiement de l’hôpital de campagne. Scipio avait besoin de repos, mais d’autres avaient besoin de soins. Il sortit du tank, presque heureux de pouvoir exécuter un travail fastidieux et long après la violence inouïe de l’assaut. Son gars avait posé les bases des blocs hospitaliers, mais il fallait encore les relier aux générateurs et s’assurer que les sas de décontamination marchaient. Si un seul d’entre eux était défaillant, tout pouvait courir à la catastrophe. Il entendait sur les canaux militaires que la diversion du capitaine était fructueuse, et les explosifs avaient pour la plupart pu être déployés aux bons endroits. Apparemment, une équipe avait échoué, le véhicule explosant à cause d’ombres qui auraient monté à bord dès son ouverture. Les gars du génie avaient du paniquer et utiliser leurs armes à feu, à moins qu’un accident ne soit arrivé. Personne ne savait vraiment.

Les infos fusaient et Scipio avait du mal à se concentrer sur son travail, mais quand le médecin en chef revint du champ de bataille à son tour, il avait presque achevé son travail. Il avait même pu s’offrir quelques minutes de sommeil lorsque son associé lui proposa de le remplacer. C’était à ce moment là qu’il pu discuter avec les soldats du génie restés sur l’arrière, et s’informer sur le déroulement du redéploiement. Quand Arcadia McKnight s’approcha de lui, il lui adressa immédiatement un rapport :

« Une partie de vos ressources énergétiques ont été redistribuées pour la section motorisée, lieutenant-colonel. Les gradés souhaitent que les véhicules soient de nouveau en état le plus vite possible, beaucoup ont été détruits durant la contre-offensive. Je nous rafistole une solution, mais vous ne pourrez pas tourner à plein régime tant que ça ne sera pas fini.»

Midas et lui s’affairaient sur un panneau de contrôle, et ils n’avaient pas fier allure. Le Turien était poussiéreux, crasseux, et des taches de sangs lugubres maquillaient son armure en plusieurs endroits. Son phaëton pendait dans son dos, le canon noirci. Il regarda bêtement le creux de sa main, où trônait une petite brindille. Il regarda son supérieur, statuant :

« J’ai tiré la courte-paille.
- Je vois ça. Et donc ?
- Comment faîtes vous, pour annoncer la mort d’un patient à sa famille ? »

Il se tourna de nouveau vers le panneau de distribution énergétique de l’hôpital de campagne, serrant fermement la brindille dans son poing. Il cherchait à éviter le regard du lieutenant-colonel, sachant qu’il aurait du mal à tenir la pression hiérarchique dans son état. Il suffisait d’une question trop intrusive pour le faire défaillir.

« La grande majorité du temps, c’est pas courrier. Sinon je rencontre la famille et leur annonce la nouvelle… Et je présente mes condoléances par la même occasion. Pourquoi cette question ?
- C’est à mon tour. La courte-paille a décidé. Dès que nous rentrons au vaisseau, c’est à moi d’en parler au mari de Drius. Tradition régimentaire, selon les gars. Vous y croyez, lieutenant-colonel ? Passé sous les roues d’un M-080, en pleine retraite. Tout le monde meurt sur le front, et Drius meurt sur l’arrière, d’un accident. »

Pour autant qu’il le savait, la médecin en chef n’était pas au courant que deux des trois troupes assignées à sa section avaient été réquisitionnés pour le front. Elle se rendrait compte bien assez tôt que l’un d’eux manquaient à l’appel, mais pour le moment, Scipio préférait parler de ce qui s’était passé ici, au campement. Le reste était encore trop frais et trop sanglant.

« Je suis désolé caporal… La guigne n’épargne personne. Ce n’est pas le premier, et encore moins le dernier. Beaucoup n’ont pas eu plus de chance sur le front. Mais comme les autres, il est mort en faisant son devoir. Vous le connaissiez bien ?
- A peine vu, jamais entendu, admis Scipio. Il n’était pas réserviste comme moi. C’était un régulier, qui s’est engagé pour l’UCIP dès ses débuts, d’après les autres. Ça va être dur de raconter à son mec à quel point c’était un bon camarade et un fier soldat. »

Il souhaitait plus que tout retirer son casque et prendre une grande bouffée d’air mais il pouvait, pour le mieux, retirer la poussière de la visière. La crasse semblait désormais faire parti de sa combinaison.

« Tout le monde sait qu’un réfugié l’a balancé sous les roues parce qu’il a envoyé son frère chez vous, lieutenant-colonel, et qu’il n’en est jamais revenu. Mais que des on-dit, pas de preuve et pas d’enquête. Bon. J’ai pu dériver l’alimentation d’urgence, vous devriez de nouveau pouvoir tourner à plein régime. Bonne chance, lieutenant-colonel, la file d’attente est longue.
-Dans ce cas, faîtes attention à vous. Je ne sais pas quel message enverra le commandement quand il se décidera à sortir de son mutisme. Mais ça risque de ne pas plaire à tout le monde. Bonne chance. »

Le commandement, beaucoup s’en étaient plaint. Il était facile de leur rejeter la faute. Si Scipio avait été à la tête de cette opération, il serait sûrement recroquevillé dans le coin le plus difficile à trouver du vaisseau amiral, se cachant des responsabilités et des représailles. Mais ceux à la tête, eux, avaient besoin d’avoir les épaules pour ce rôle. Des milliers de vie dépendaient d’eux. Scipio, lui, ne cherchait pas un coupable. Il souhaitait juste du sommeil, et qu'on lui efface la mémoire.
Arcadia McKnight

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MessageSujet: Re: La Damnation d'Asteria   La Damnation d'Asteria Icon_minitimeSam 28 Juil 2018, 13:49

La Damnation d'Asteria
Ft. Scipio Sempronia



La répétitivité de la tâche était aussi horrible que la tâche en elle même. A cela venait s'ajouter le manque de sommeil, la fatigue des combats et les lamentations des civils. Un coup, elle en envoyait dans une salle d'attente pour rejoindre l'orbite. Un coup elle leur administrait une piqûre pour les endormir à tout jamais.
Peu avant l'aube, elle ordonna l'arrêt complet des examens. Accordant à toute son équipe, elle incluse, quelques heures de sommeil pour se préparer à la journée suivante.

Loin d'être salvateur, le repos restait bienvenu. Arcadia se réveilla quatre heures plus tard, atteinte d'une encéphalorectomie aiguë. Elle partagea un petit déjeuner riche en protéines avec d'autres officiers supérieurs qui avaient visiblement eu une nuit tout aussi courte. Preuve en était de leur mine basse, le nez pointant vers le sol et les cernes naissants.
Plus par défaut que par envie, c'était surtout pour être mise au courant des dernières nouvelles et autres informations en provenance de la ligne de front, ainsi que des nouvelles directives de l'état major qu'elle était présente.
Une réunion en holo-conférence devait avoir lieu dans quelques dizaines de minutes, avec l'Amiral et le reste des pontes. Autant dire que la tension était palpable.

Les gradés au sol rejetaient la faute sur la chaîne de commandement restée dans les vaisseaux et vice versa. Pour faire simple, c'était la faute de tout le monde et de personne à la fois, digne du niveau d'une cour de récréation. On était dans la merde jusqu'au cou et personne ne faisait mine de vouloir s'en sortir. La coopération inter-espèces prenait du plomb dans l'aile, mais pour une fois ce n'était pas les Humains à l'origine de ce bordel. C'était déjà une petite victoire.
Le meeting eut lieu dans un bloc de pré-fabriqué servant de QG. La blonde était assise à la table, responsable de l'hôpital, elle occupait une place relativement importante pour ce déploiement.
Elle allait devoir prendre la parole à un moment ou à un autre, son avis et ses conseils allaient peser dans la balance pour les choix à venir. Après tout c'était elle la médecin.

Et c'est ce qu'il se passa. Un silence de mort régna lorsqu'elle évoqua le pourcentage de survivants. Le personnel médical était en sous-nombre, alors que le nombre de réfugiés ne cessaient d'augmenter. Chaque seconde perdue à examiner une personne infectée, était une seconde offerte à l'énergie noire pour contaminer un être sain. Une course contre la montre perdue d'avance.
Les propos de la Martienne claquèrent comme un maillet contre une enclume. Sec et froid. Elle avait eu le temps de mettre un roulement en place pour garder la clinique fonctionnelle 24h/24, mais même ainsi ce ne serait pas suffisant.

Ce fut un colonel Asari qui rompit le silence, proposant de repartir vers le Nord pour recueillir des échantillons d'organismes jusqu'ici inconnus. Le coup avait l'air d'avoir été planifié à l'avance car bon nombre de ses subalternes se joignirent à sa voix, soutenant l'initiative.
C'était une mission dangereuse, un billet simple, aucune date de retour. Arcadia se leva à son tour, apportant son soutien et par la même occasion sa candidature. Tout plutôt que cette farce qu'était devenue la base Hadès.
Sortant du QG avec ceux qui allait être sa nouvelle escouade, elle respira une grande bouffée d'air recyclé par son armure, elle discuta un temps avec la gradée des Républiques, du point de rendez vous, à quelle heure etc... Puis elle repartit vers son office.

« Skagen ! Vois avec le Caporal Sempronia si l'Endurance est prêt. On lève les voiles dans trente minutes. Leitão ! Demande à un aide soignant d'approvisionner la pharmacie. Je vous retrouve au char d'ici quelques minutes. »

Il lui fallut un bon quart d'heure pour arriver à l'hôpital, se frayer un chemin devenait un cauchemar. Elle alla s'entretenir rapidement avec son second, l'informer que la charge du bâtiment et des malades lui revenait, pour repartir aussitôt afin de briefer cette fois son équipage.
Les gens s'activaient autour du blindé, un mécanicien faisait une dernière vérification, l'AS remplissaient les tiroirs de produits médicaux etc... Scipio était là lui aussi, veillant au grain.

« Caporal, le salua t-elle d'un signe de tête. Comment allez vous ?

- Suffisamment reposé. Et vous, lieutenant-colonel, sereine pour votre mission? Si quoi que ce soit a besoin d'être préparé, je suis votre homme.

- Ça peut aller, assez contente d'être utile sur un travail moins ingrat. L'équipe a déjà reçu l'ordre de faire les stocks du véhicule. Je vois que tout à l'air fin prêt, vous avez fait du bon travail. Je vous laisse l'entretien de l'hôpital, je sais qu'il sera entre de bonnes mains.

- Je n'étais pas là pour les blessés et les malades. Vous avez fait le plus gros du travail, je m'assure juste que les murs tiennent droit. On est tous très fiers de notre équipe médicale et de la masse de travail que vous avez achevé. On a eu un nombre indécent de morts, mais sans votre équipe, on en serait plutôt à compter ceux encore en vie.

- Vous mésestimez votre travail et vos compétences. C'est un travail d'équipe avant tout, la coopération et la synergie étaient là. Le comportement de chacun fait la différence, mais c'est loin d'être terminé. Enfin... Le devoir m'appelle. Faites attention à vous. Et peut-être à bientôt dans votre restaurant, termina l'humaine la voix un peu plus enjouée.

- Ça serait un grand plaisir. Je suis sûr que je vous n'êtes pas si désagréable, une fois loin de cet enfer, badina t-il. Prenez soin des autres, mais n'oubliez pas de faire attention à vous, lieutenant-colonel. Personne n'est à l'abri. »

Elle lui serra la main, puis grimpa dans le tank, pour prendre place sur la tourelle du toit. Elle donna deux coups pour ordonner au conducteur de démarrer, une dizaine de blindés se mettaient en branle, principalement des M-35 et M-080, ainsi qu'un M-29. Au total une cinquantaine de soldats avaient été sélectionnés, suffisamment nombreux pour peser dans la balance en cas de confrontation, surtout si l'on comptait l'appui lourd. C'est ainsi que ce peloton s'élança vers le Nord, roulant vers un destin inconnu.

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