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 Le temps de guérir

Ravi Vertax

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Ravi Vertax
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MessageSujet: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeMer 06 Juin 2018, 15:09
► █ Date : 4 Mai 2203 RP Tout public
Arcadia McKnight ♦️ Ravi Vertax
Le temps de guérir




Le temps de guérir
Plus que le silence, le bip d'une machine et les brouhahas lointain de l'hôpital brisaient le crâne de la Turienne. Chaque son se répercutait avec écho dans les parois de sa boîte crânienne, arrachant au passage un frisson de douleur à chaque fois qu'ils heurtaient l'os. La souffrance était telle que celle de son épaule n'avait pas possibilité de se faire entendre sans être interrompue.
Un de ses implants biotiques avait dû subir des dommages, trop poussés par le combat qu'ils avaient menés il y a juste quelques heures. Les griffes qu'elle pensait sentir - à en donner la nausée tant la sensation était réaliste - frayer un chemin dans son cerveau, creusant avec une lenteur sadique au travers de la chaire, devaient en vérité être des impulsions électriques.

Drakus, le médecin de l'Idra, n'avait pas pu faire grand chose pour la Spectre, mais il avait fait tout ce qu'il pouvait. La plaie de son épaule avait été contenue par un médigel spécial qui, au-delà de former un pansement et réduisait l'hémoragie, faisait office de lien nerveux entre le bras et le reste du corps. Le muscle et les veines tranchées n'étaient donc pas isolées, condamnées à la nécrose, mais continuaient d'être alimentées dans l'attente d'une vraie greffe. Et pour la douleur ... Il n'avait eu que des calmants à lui offrir, à défaut de véritables moyens.
On aurait pu penser qu'un vaisseau destiné aux Spectres, largement habitué à servir sur des missions dangereuses et à récupérer des équipages en mauvais état, aurait été équipé d'une infirmerie à la pointe de la technologie. Hélas, la taille du navire ne permettait pas des folies, et la priorité était de réduire les risques de décès et non pas l'incofort des patients.

Les élites étaient habituées à souffrir les dents serrées. Faute de panacée universelle, ils continueraient de respecter cette magnifique tradition.

C'était ce manque de moyen qui avaient conduit la Spectre Vertax à être transportée à l'Hôpital Militaire de la Citadelle. Clairement destiné aux armées et aux Superviseurs, les médecins étaient des militaires affectés, sur leur propre demande, sur la Citadelle pour un temps et habitués à gérer des blessures en service. La plupart étaient clairement employés par le Conseil directement, mais il arrivait que certains y demandent une affectation temporaire, pour améliorer leurs connaissances ou ne pas perdre la main. En somme, on ne savait jamais vraiment qui allait s'occuper de nous.
Les yeux fermés, assise dans une chaise, la biotique attendait que son futur sauveur se présente à elle, plongée dans un monde à part où une seconde était une éternité mentale. La personne qui viendrait aurait sans doute une drôle de surprise de la voir ainsi armuré, avec cette longue trace de sang séché qui courait le long de son torse et celles d'autres espèces clairement visibles ça et là. Une autre preuve de l'absolue nécessité de séparer médecin civil et militaires : moins d'arrêt choqué et de risque de cris de surprise.

Les infirmiers l'avaient placée dans une chambre isolée, réduit la lumière au minimum et veillaient de loin, grâce au moniteur à laquelle ils l'avaient reliée. Mais malgré tout, il y avait toujours quelque chose pour la faire souffrir. L'adrénaline, la présence de Dahl Elkoss face à elle l'avaient aidé à tenir. Mais... à partir du moment où l'UCIP avaient pris le Volus en charge, la fatigue et la perte de sang étaient venu réclamer leur dû. L'implant avait au moins eu la descence d'attendre respectueusement que Ravi et Alec reviennent à bord de l'Idra avant de déconner totalement.

La porte glissa sur elle même dans un chuintement délicat qui fut l'équivalent d'un coup de pied dans le cerveau de la biotique. Elle grimaça, claquant des mandibules avant de regreter immédiatement ce geste. Près du crâne, le moindre son prenait la force d'une torpille nucléaire mangée en plein museau.

- Docteur..., commença-t-elle d'une voix pâteuse. Elle n'avait pas ouvert les yeux.

- J'ai ... juste besoin que vous jetiez un oeil à mes implants. Elle illustra la parole d'un geste, effleurant à peine la jonction entre sa plaque faciale et crânienne, là où une fine cicatrice sur sa peau trahissait leur présence. J'ai... juste besoin... que vous remettiez ça en place.

Chaque mot lui coûtait de l'énergie, du temps, des efforts qu'elle s'acharnait à fournir.

- Juste besoin de ça... Je partirais ensuite...

Malgré son esprit ralenti par le flot d'informations de toutes part, la Turienne restait sûre d'une chose : Elle ne perdrait pas son temps inutilement, à attendre de guérir.

Elle avait plus important à faire.

Un vieux dossier à rouvrir.

Un massacre à organiser.



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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeJeu 07 Juin 2018, 02:44

Le temps de guérir
Un



bras dans le sac, pâle comme un cachet d'aspirine, Arcadia était toujours opérationnelle. Elle avait connu des jours meilleurs, mais au moins elle était en vie, et ce n'était pas un mince exploit.
Elle avait été opérée en urgence à bord du vaisseau Asari, le chirurgien de bord avait fait un miracle. Certes elle allait devoir repasser sur le billard prochainement, pour se faire greffer les morceaux de peau manquant. Mais en attendant les prothèses et sutures feraient l'affaire.

Elle portait encore le bas de son armure, tandis que son plastron avait dégagé, parti en réparation, laissant le haut couvert par la fine combinaison de protection. A sa plus grande satisfaction, elle s'était procurée une longue blouse de médecin qui était accrochée à ses épaules.
Les anesthésiants faisaient encore effet, lui donnant la sensation de flotter, d'être sur son petit nuage, euphorique.
On lui avait bien prescrit une ITT, mais elle n'en avait cure. Après cette bataille au sommet, le service été surchargé. Elle ne se voyait pas partir en laissant ses collègues dans la merde, alors elle avait insisté, usant des bons mots, et de son grade. Au final ils avaient cédé.

Ouvrant un nouveau dossier, elle le consulta d'un œil rapide. Un interne avait fait un rapide diagnostic « Maux de tête, blessure au bras ». Eh ben... Elle était bien avancée avec ça. Elle fouina un peu plus avant qu'un message ne s'affiche demandant son niveau d'accréditation. Elle entra son code en croisant les doigts. Raté ! Ce devait donc être quelqu'un d'important, une agente du Conseil ? Une haut placée ? Elle le saurait bientôt. L'humaine tapa ses initiales à la case médecin traitant puis partit.


La porte coulissa, laissant entrer la praticienne. Dans le pénombre se trouvait une ombre, recroquevillée sur elle même, blessée. Son aura éteinte. C'était ça le dossier top secret ?
Le ronronnement régulier des appareils étaient audibles en arrière plan, résonnant comme une tendre symphonie aux oreilles de la médic. Elle s'approcha un peu plus, ses yeux s'habituant doucement à l’obscurité.

« Docteur... J'ai ... juste besoin que vous jetiez un oeil à mes implants. J'ai... juste besoin... que vous remettiez ça en place. »

La voix était empâtée, lourde comme si chaque mot lui coûtait un effort surhumain ou surturien ? Sans son armure de combat, elle aurait sans doute pensé qu'elle avait affaire à une alcoolique. Mais les blessures qu'elle portait et l'état de sa combinaison prouvait le contraire.
Elle scanna intégralement la patiente, les résultats s'affichèrent aussitôt sur son omnitech.

Traumatisme craniocérébral suite à un dysfonctionnement de l'implant biotique, c'était un miracle qu'elle ne soit pas tombée dans les vapes. Traumatisme ouvert à l'épaule gauche, nerfs et veines sectionnés, muscle entaillé, rupture des tendons de la coiffe.
Elle n'allait pas échapper à une opération en bonne et due forme.

« Juste besoin de ça... Je partirais ensuite...

-Vous n'irez nulle part, trancha la Martienne, en appliquant une petite plaquette qu'elle activa, sur la cicatrice de la Turienne. Ça devrait réduire vos céphalés, mais je crains qu'il faille changer votre implant..., son attention se reporta sur l'épaule. Et vous opérer aujourd'hui. »

Arcadia dicta quelques mots à son IV, alors qu'elle continuait son auscultation pour terminer par quelques questions simples d'orientation : prénom, date, jour de la semaine etc... pour déceler un potentiel trouble de la conscience.
Satisfaite, elle se releva, regardant la native Palaven droit dans les yeux.

« Vous allez rester ici quelques jours, une première opération aura lieu aujourd'hui pour opérer votre bras et éviter la gangrène. Le chirurgien prélèvera des échantillons de peau et de muscles pour procéder à une greffe des tissus endommagés. Il va falloir réparer la coiffe des rotateurs, je ne peux pas vous promettre l’arthroscopie. Au vu des dégâts la chirurgie ouverte reste l'option la plus rapide. Pour votre implant, je vais essayer d'en obtenir un le plus rapidement possible. »

Elle allait sortir lorsque la patiente l'interpella.

« Écoutez, je sais que ça n'a rien de plaisant de passer du temps à l'hôpital. Moi aussi je viens de rentrer de mission, moi aussi je suis blessée et j'ai tout autant envie de rentrer chez moi. Mais je ne peux pas. Vous avez sûrement plus de pouvoir que n'importe qui, mais tant que vous ne serez pas apte, je ne pourrai pas vous laisser sortir, intima t-elle l'air sévère. Alors asseyez vous et pensez à quelque chose d'agréable. Je vous reverrai après l'opération », conclut le Colonel avec un léger sourire.

La porte s'ouvrit.

« Il y a des pyjamas dans le placard, ce n'est pas ce qu'il y a de plus glamour, mais c'est plus confortable qu'une armure .»

Elle disparut, avant de repasser la tête par l'ouverture.

« Dr McKnight, enchanté. »

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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeVen 08 Juin 2018, 11:57
Le temps de guérir
La voix, clairement féminine, était dépourvue du moindre effet Dopler. La doctoresse n'était donc pas une Turienne. Elle n'avait pas le débit rapide des Galariens, ni le ton modifié par les micros d'une combinaison qu'on aurait pu retrouver chez des Quariennes. Sans doute trop vive pour une Drelle, elle parlait avec un accent bien connu.
Ravi ouvrit difficilement les yeux. Ah oui. Une Humaine.

Sa tête se pencha doucement sur le coté, en signe de salut. Malgré son état, la Spectre faisait de son mieux pour ne rien laisser paraitre. Assise dans un fauteuil, son seul bras valide sur l'accoudoir, elle tentait de rester droite et digne, malgré son regard fatigué, malgré les grondements qui franchissaient parfois ses lèvres, quand un pic de douleur se faisait soudainement plus vif que le reste.
Une illusion qui était facilement brisée, surtout pour une professionnelle de la santé. La blonde ne fit même pas attention à cet honneur mal placé et maladroit, filant à son chevet pour observer la cicatrice désignée. Elle laissa courir ses doigts le long de la peau, bidouillant des choses que sa patiente était bien incapable de voir.
La Turienne ferma à nouveau les yeux. Elle avait les mains froides, pensa-t-elle. Et... ça faisait du bien. Malgré le ton autoritaire que sa soigneuse employait bien trop près de son oreille, il y avait quelque chose de doux et de réconfortant dans ses gestes. Une sensation appaisante, qui n'aidait pas à lutter contre la fatigue constante que la combattante ressentait.

Puis, la douleur commença à refluer petit à petit et le contact se rompit. La Turienne souleva prudemment une paupière suivie rapidement de l'autre et, finalement, posa son regard vert sur la médecin. Sa blouse enfilée par dessus une combinaison de protection, le genre qu'on enfilait sous une armure. Elle en portait encore le bas, d'ailleurs. Clairement, la femme avait été agrippée au passage afin de venir en aide à ses collègues débordés, sans qu'on lui laisse le temps de se reposer.
Vertax posa un doigt sur la cicatrice, frôlant doucement la plaquette qui venait d'être posée. C'était un peu mieux désormais. Disons qu'au moins, elle n'avait plus le sentiment lanscinant que son crâne allait exploser à tout moment, pour peu qu'elle pense un peu trop fort. Il ne faisait plus que danser la polka en renversant tout sur son passage et faisant pulser une douleur sourde et régulière.

Ses réponses aux questions qu'elle lui posa furent lentes mais juste. En tout cas, la soignante eut l'air satisfaite et, tapotant deux-trois choses sur son datapad tout en noyant la biotique sous un flot de parole qu'elle avait du mal à suivre. A vraie dire, elle abandonna même à « coiffe des rotateurs » et ne reprit qu'à « possible ».

- Vous... vous... foutez de moi ?

En temps normal, le ton aurait été aussi autoritaire que celui que la médecin employait, mais aujourd'hui, ce n'était qu'une série de son difficilement articulés qui n'impressionnèrent aucunement l'Humaine. Cette dernière fit demi-tour et rappela Ravi à l'ordre avec la sévérité d'une professeur rappelant à l'ordre un enfant trop turbulent. C'était ... perturbant, lorsqu'on était une Spectre, considérée comme l'une des élites des mondes conciliens, qu'on était une biotique de talent, une combattante tant habitué à tuer qu'à mener des opérations tactiques et que, il n'y avait qu'une poignée d'heures que ça, on était en train d'enfoncer une omnilame dans le ventre d'un ennemi et de se servir d'un autre comme bouclier humain, de se laisser engueuler par un bout de femme qui devait lui arriver au torse si elle se levait.
La blonde était sur son terrain, et elle le savait : C'était elle qui menait la danse dans cet hôpital et qui possédait plus de pouvoir que n'importe qui d'autres dans la galaxie sur ses patients.

La Turienne préféra baisser les armes. Elle ne réussirait pas à s'imposer et elle le savait.

- Dr McKnight, enchanté.

- Spectre... Vertax. De.. même.

McKnight s'arrêta un instant, écarquillant ses yeux bleus jusqu'à atteindre la taille de balles de ping pong. Elle bugua ainsi un temps avant de hocher la tête et de repartir. Ravi ne put s'empêcher de sourire doucement alors qu'elle bascula sa tête en arrière. Ce genre de réaction... Impayable.
Une poignée de seconde s'écoulèrent alors qu'elle restait ainsi, sans avoir la force de bouger. Mais le docteur avait raison ; elle ne pouvait pas rester indéfiniment dans son armure.
Avec une lenteur calculée dans chaque geste, la Spectre réussit à retirer petit à petit son armure, à commencer par le plastron. Elle s'attaqua ensuite à l'épaule de son bras gauche, retint un cri alors que le frottement du métal contre sa peau suite à une mauvaise manipulation stimula ses nerfs endolorit avant de balancer la protection sur le sol. Son regard se posa sur son bras droit. Le seul valide. La tentative qu'elle fit pour bouger les doigts de sa main gauche furent un échec qui, cette fois-ci, acheva de la faire hurler. Malgré le verrouillage débloqué, les pièces avaient tout de même besoin d'être séparée « à la main » pour être définitivement retirées. Et qu'importe la souplesse dont elle était capable de faire preuve, la Turienne avait bien du mal à se tordre assez le bras pour saisir l'épaule et forcer assez pour l'ôter. Il fallut l'arrivée des infirmiers pour que, enfin, elle puisse être libérée de son armure et enfile la si seyante tenue de l'hôpital.

Conduite au bloc opératoire, la suite ne fut retenue par sa mémoire comme une suite de scènes successives floues et incohérentes entre elles. Une chose était sûre néanmoins : il ne lui avait pas fallut beaucoup de temps pour s'endormir sous l'effet de l'anesthésie.




5 Mai 2203



Le réveil se fit dans un grondement sourd et une sensation de gêne au niveau du bras gauche. Une rapide observation permit de comprendre le pourquoi : suite à l'opération, on lui avait bandé l'épaule de façon à ce qu'elle reste le plus proche de son corps, limitant désagréablement les mouvements. Il fallait ajouter à cela le sentiment d'être un lendemain de cuite et l'impression d'être coupée de quelque chose. Mais... quoi ? Les médicaments avaient diminué la douleur et son cerveau restait trop embrouillé pour suivre correctement le fil de ses pensées. Il lui sembla qu'elle s'était déjà réveillé deux ou trois fois avant mais elle n'en était pas sûre. Ses souvenirs étaient... du coton. Une masse blanche et brûmeuse comme un rêve.
Encore à demi dans les vapes, la blessée laissa son regard se balader dans la pièce.

La chambre était une chambre seule, meublée comme toutes les autres. Elle était néanmoins différentes des autres sur certains points : à commencer par les vitres qui donnaient sur le couloir. Fumées, il était impossible pour les passants de voir à l'intérieur tandis que son occupant pouvait très bien observer ce qu'il se passait à l'extérieur. Elle était aussi un peu plus isolée que les autres et la sécurité renforcée, puisque seule ceux disposant d'une acréditation particulière pouvait y entrer.
Si elle avait cherché sous le lit, la Turienne était persuadé qu'elle y aurait trouvé une arme de poing. « Au cas où ».
Il y avait aussi un datapad qui ne lui appartenait pas, posé sur la table de chevet, à côté d'un réveil indiquant quinze heure trente-sept, et qui lui permettait de prendre les dernières nouvelles du monde sur l'extranet.

Elle était encore en train de chercher à reprendre ses sens quand la porte s'ouvrit dans un chuintement.

- Docteur McKnight...

Sa voix était encore un peu faible et pâteuse mais bien moins qu'hier.



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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeSam 09 Juin 2018, 22:14

Le temps de guérir
Arcadia



s'appuya lourdement contre la porte de chez elle, une fois à l'intérieur. Elle lâcha un long et profond soupir. La journée semblait interminable, ce matin elle se battait sur la base du Courtier, hospitalisée quelques heures après, puis elle avait passé le reste de sa journée à l'hôpital aidant du mieux qu'elle pouvait malgré son état déplorable.
La Martienne n'eut même pas le courage d'enlever les vestiges de son armure. Elle s'allongea dans son canapé, essayant de se caler le plus confortablement possible sans écraser son bras blessé.
Il ne fallut que quelques minutes pour qu'elle rejoigne les bras de Morphée, un sommeil agité s'empara d'elle.

Elle était seule sur le vaisseau du Courtier, toute l'escouade avait été massacrée, un véritable charnier, elle se dressait seule face au monstre, paralysée, incapable d'esquisser le moindre geste. Le marteau s'abattit sur sa tête, alors qu'elle fermait les yeux. Mais rien n'arriva, elle ouvrit les yeux.
Seule à nouveau. La Citadelle. La station était en proie à l'anarchie, subissant les assauts de ces créatures biotiques. Rien n'était épargné, les proies étaient déchiquetées, les cadavres empilaient. Elle avança sans un bruit, regardant le massacre, le vide dans les yeux. Quelqu'un l'appela. Elle se retourna alors qu'un Immortel tomba sur elle, la soulevant du sol, un air sadique sur le visage. Les paysages oniriques défilèrent indéfiniment, elle était piégée, chaque scène ne faisait que retarder son inévitable mort.
Enfin, elle arrive dans un lieu qu'elle reconnaissait. La Terre. Chez son père ! Elle ouvrit la porte, une masse tomba juste devant ses pieds. Son paternel, la cage thoracique éventrait. Tout s'effondra.


Arcadia ouvrit brusquement les yeux, moite, trempée de sueur. Les images lui restèrent en tête alors qu'elle se releva doucement. Le spectre de son hallucination flottant sur ses yeux. Elle alla se servir un verre d'eau. Les événements de la journée toujours en mémoire, elle frissonna d'angoisse. Elle se rendormit difficilement, sa blessure la lançait alors que son esprit était en ébullition.

Elle se réveilla, émergeant avec une certaine difficulté. Elle avala un bol de céréales, puis alla se débarbouiller. Enlever son armure n'avait jamais été aussi agréable, tout comme se débarrasser de la crasse qu'elle avait accumulé, scène plutôt amusante lorsque l'on a un bras non valide.
Elle enfila des habits plus réglementaire pour l'hôpital, puis s'y rendit.



5 Mai 2203
« Dr McKnight...

-Spectre Vertax... Comment vous sentez vous ? »

La voix de la Turienne était encore un peu fatigué, la faute à la blessure et aux anesthésiants. Elle avait toujours une sale mine, mais c'était déjà mieux qu'hier. Elle examina les réflexes pupillaires, constatant avec soulagement que le dysfonctionnement de l'implant biotique n'avait pas atteint les nerfs optiques.

« L'opération s'est très bien déroulée, il n'y a eu aucune complication et vous ne garderez aucune séquelle durable de cette blessure, si ce n'est une cicatrice. Mais là encore vous pouvez faire une demande pour la recouvrir. Ou non selon vos préférences. Je vais devoir vous prescrire quelques séances avec un kinésithérapeute pour votre épaule. Je vous passe les détails, mais la rééducation devrait prendre deux à trois semaines maximum. Grâce à votre statut, le chirurgien a eu accès à de très grosses ressources. J'ai également commandé un nouvel implant. Le votre a été désactivé pour l'instant. »

Elle sortit une tablette, faisant défiler les radios d'avant et après l'intervention, montrant du doigt à la patiente les dégâts et réparations qu'elle avait subi.

« Évitez de trop bouger le bras ou les mouvements brusques, à moins que vous ne souhaitiez rester plus longtemps chez vous. Il est possible que vous ayez quelques troubles cognitifs durant les prochains jours. N'hésitez pas à me prévenir si c'est le cas. Ce n'est pas tout les jours que je soigne une Spectre, j'aimerai éviter d'avoir à annoncer au Conseil que j'ai un pépin avec l'un de leur agent. »

Elle s'éloigna du lit, regardant par la fenêtre. La lumière artificielle illuminait l'aile de la Citadelle. En bas les gens s'adonnaient à leurs occupations, insouciants des problèmes qui assaillaient la galaxie.

« Vous y étiez aussi non ? Dans ce combat entre l'Ordre et Le Courtier ? »

Le ton de sa voix se perdait dans la contemplation du quotidien du peuple. Son attention, elle était entièrement tournée vers cette question.

(c) Alyss (Kanade A. J. Rye)


Dernière édition par Arcadia McKnight le Dim 10 Juin 2018, 04:16, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeDim 10 Juin 2018, 01:26
Le temps de guérir
Se retrouver bloquée dans une chambre d'hôpital était une perspective peu réjouissante pour Ravi. La femme, prompte à l'ennui, était de celles qui avaient la bougeotte en pleine forme, et ne supportait pas de rester sans rien faire à attendre. C'était une chance pour les médecins que les médicaments l'aient trop shooté pour la rendre virulente. Après tout, elle n'était réveillée que depuis quelques minutes et aspirait à nouveau au repos que, déjà, un profond sentiment de lassitude l'habitait. Ou bien était-ce dû à cette sensation de vide qui commençait doucement à progresser à mesure que son cerveau abruti se réveillait ?
Dahl... Sa vengeance... Ce qu'on lui avait ...

Les paroles d'Arcadia captèrent le peu d'attention que la Turienne avait réussi à rassembler. La lumière qu'elle lui brandit sous le nez lui fit pousser un grondement sourd; sa tête s'enfonça un peu plus dans les oreillers moelleux et elle ferma les yeux, éblouie par l'agression soudaine. « Contrôle de vos réflexes pupillaires », ses mandibules oui.
Les étincelles dansant devant son regard s'estompèrent doucement alors que la médecin se lançait dans un discours grandiloquent que la Spectre retint simplement comme : « Tout c'est bien passé, mais vous en avez pour un mois ». Le reste entrait dans l'ordre du détail. Quant à recouvrir une cicatrice, c'était une abberration esthétique. C'était bien une pensée humaine que d'imaginer des cicatrices comme un enlaidissement.Il s'agissait, aux yeux de bon nombre de Turiens, d'une preuve de sa vie de combattant et, ma foi, Vertax faisait partie de ces guerriers pour qui un corps sans marque était dépourvu d'intérêt. Chaque entaille était un souvenir, une leçon et, chez l'autre, la carte d'un passé qu'on désirait découvrir. Autant dire que la marque qui couvrait ses plaques serait gardée avec fierté.

- Je quitte cet hôpital le plus tôt possible. Vous n'avez pas besoin que je reste dans une chambre... Pendant tout ce temps. Pour la rééducation.


Les mots avaient eu du mal à se mettre en place, rendant la phrase maladroite. Mais l'intention était là : Il s'agissait d'une affirmation qui se passait des commentaires potentiel du docteur McKnight.
Tant qu'elle y serait contrainte, la Turienne ne réussirait pas à brandir son statut pour échapper à ces soins. Surtout pas face à la blonde qui rêgnait d'une main de fer sur son bout de domaine. Mais à l'instant même où elle deviendrait assez autonome pour que les soins s'avèrent une précaution et non plus une nécessité... Alors là, la biotique partirait par la première fenêtre ouverte.

En attendant, elle observait d'un oeil absent les photos que la médecin lui présentait. C'était... des radios ? De grandes tâches sombres dans le blanc de l'os, des espaces qui laissaient supposer que ça n'était pas normal et tout le bordel ? En temps normal, les informations seraient très intéressantes, mais en l'état actuel, ce qu'on lui montrait était un flot de données qu'elle avait du mal à enregistrer. Alors, pour son bien-être personnel, elle se contenta d'hocher la tête, faisant mine de suivre.

- Ce n'est pas tout les jours que je soigne une Spectre, j'aimerai éviter d'avoir à annoncer au Conseil que j'ai un pépin avec l'un de leur agent.


- Ça n'arrivera pas. J'ai la peau dure.

En quelque sorte. Elle avait réussi à ne pas mourir jusqu'ici. Qu'elle finisse par crever d'un problème quelconque en plein cœur d'un institut médical de pointe aurait de quoi être vexant.

La médecin s'éloigna, préférant la vue de l'extérieur à celle d'une Spectre affaiblie sur son lit d'hôpital. S'appuyant sur son bras droit, la malade se hissa doucement, préférant une position assise. Rester allongée lui donnait envie de dormir. Et elle n'avait pas l'intention de passer ses journées droguée aux somnifères, à rattraper une vie de sommeil perdu. Son épaule gauche ligotée ne lui facilitait pas la tâche. Mais elle finit par prendre une posture confortable, s'enfonçant une nouvelle fois dans les oreillers.

Merde.

Ce n'était peut-être pas le fait d'être allongé qui la rendait groguie finalement... Qu'est-ce qu'ils avaient foutus dans les oreillers ? C'était ... tellement... Moelleux... Ses yeux... se fermaient... tou...t... s...eu...l.

- Vous y étiez aussi non ? Dans ce combat entre l'Ordre et Le Courtier ?

Question d'une femme dont le corps se trouvait dans la pièce mais dont l'âme était ailleurs. La Turienne souleva une paupière alors que sa tête basculait sur le coté, en direction d'Arcadia. La fatigue recula d'un pas puis de deux. Puis elle prit la porte, décidant qu'elle reviendrait un peu plus tard.

Même dans son état, il était facile de comprendre. Une médecin militaire qui parlait comme ça, avec ce ton pseudo désinvolte propre à ceux qui cogitaient et ce « aussi » si éloquent. Elle était revenue de la bataille contre le Bellethium hier, avec eux.

- Oui.


Quelques secondes s'écoulèrent où seul le silence régnait entre elle. Puis, la Turienne reprit.

- Je ne pourrais pas donner de détails. Mission de Spectre. Secret défense, tout le bordel.

...

Parlez. Vous avez ça sur la conscience. Même moi... je sens que ça vous bouffe. Et je suis sous médoc.
Allez-y. J'ai tout mon temps, de toute façon.


Ses yeux verts plantés dans son dos, elle attendit que sa médecin déballe tout ce qu'elle avait sur le coeur. Au moins, elle n'aurait pas à parler pendant ce temps.

Esprit qu'elle avait soif d'ailleurs.


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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeDim 10 Juin 2018, 20:52

Le temps de guérir
« Je



ne pourrais pas donner de détails. Mission de Spectre. Secret défense, tout le bordel. »

Bien sûr qu'elle n'allait pas donner de détails, mais là n'était pas la question de Arcadia. La Spectre avait sans doute du être déployée contre l'Ordre. Elle s'en serait souvenue si elle avait vu un de leur membre à bord de la Frégate Asari. Au vu de le blessure, les combats avaient du être violents. Avaient-ils eux aussi combattu un ennemi aussi effroyable que ce Krogan ? La question lui mordait les lèvres, mais elle se retint.
Le silence perdura sans que ni l'une ni l'autre ne parlent.

« Parlez. Vous avez ça sur la conscience. Même moi... je sens que ça vous bouffe. Et je suis sous médoc.Allez-y. J'ai tout mon temps, de toute façon. »

La phrase laissa Arcadia interdite, son esprit lui revenait tandis que les distractions extérieurs s'effaçaient. Elle se retourna, fixant la Turienne droit dans les yeux.
Elle savait que cette dernière avait les accréditations pour savoir ce qu'il s'était passé sur Prometheus, qu'elle lui en parle ou non. La praticienne ayant rédigé un rapport dans la journée d'hier.
Non. Ce qui l'embêtait, c'était le fait de se confier à une personne inconnue, de surcroît Spectre. Être au dessus des lois Concilienne. Aux pouvoirs quasi sans limites. Même si Vertax avait l'air de faire grand cas des confidences, la doctoresse l'était tout autant, et même plus... bien que les hémorroïdes d'un général de l'Alliance n'étaient vraiment pas ce qu'il y avait de plus excitant.
Divulguer ses craintes et inquiétudes n'étaient rien, comparé au fait de les savoir dans des mains inconnues.
Elle nota un léger accroissement du rythme cardiaque sur l'électrocardiogramme. Bizarre... Elle était pourtant dans une situation plutôt calme... A moins que... Ça devait être ça.

L'humaine attrapa la carafe, remplissant l'un des grands verres, pour le poser devant sa patiente.

« Dites le si vous avez soif, je ne vais pas vous mordre... Votre sollicitude me touche beaucoup, mais je n'ai pas pour habitude de raconter mes déboires à mes patients. Surtout avec votre état, je vais plus vous achever qu'autre chose. Reposez vous pour l'instant ! Deux membres du SSC ont été postés devant votre porte. »

La quadragénaire vérifia le débit de la poche de sang, puis reporta son attention vers Ravi.

« N'hésitez pas à me dire si vous avez attendez des visites. Je sais que le temps est bien plus long quand on est cloué dans un lit d'hôpital. Je ne compte pas vous retenir indéfiniment, mais d'ici cinq jours et le nouvel implant en place, je signerai les autorisations pour vous faire sortir. En revanche il vous faudra impérativement respecter les trois semaines de repos. Faute de quoi, vous ne pourrez pas partir en opération pendant plusieurs mois... »

Ce n'est pas qu'elle n'appréciait pas Vertax, bien qu'elle ne la connaissait pas. Mais les souvenirs étaient encore trop frais dans sa tête. Rencontrer une autre personnification de la Faucheuse n'était jamais la plus plaisante des expériences.
Arcadia ne craignait pas la mort, c'était son métier que de la combattre, de la repousser. Ce dont elle avait peur, c'était de quand et comment cela lui arriverait. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'en avait pas été aussi proche qu'hier.
Et puis la convalescente était épuisée. La bassiner avec des histoires négatives n'aideraient pas à la guérison.

« Si vous avez besoin de quoique ce soit, bipez », conclue t-elle, un fin sourire sur le visage.

Elle frappa à la porte, attendant que l'un des gardes lui ouvre la porte. Retournant dans le bureau que le chef des services lui avait assigné. A cause de son état, elle se retrouvait avec très peu de patients à charge et beaucoup de papier administratifs, à son plus grand désespoir.
Le médecin se fit un café, peut-être que la paperasse pourrait lui faire oublier un temps ce qui la rongeait. Vertax avait raison sur un point elle avait besoin de vider son sac, dans ce lieu c'était peut-être l'une des rares personnes qui pourraient la comprendre, mais elle n'en avait ni le cœur ni l'envie en ce moment.  

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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeLun 11 Juin 2018, 00:58
Le temps de guérir
L'Humaine avait décidé de fuir la conversation. Difficile pour la Turienne de lui en vouloir, au vu de la sensibilité du sujet. A vrai dire, c'était même une bonne chose. Dans son état, elle n'aurait pas pu être une oreille attentive. Si la militaire avait commencé à sortir tout ce qu'elle avait sur le coeur, puis s'était retourné pour voir une Spectre endormie, elle n'aurait sans doute pas bien pris la chose.
Ravi accepta volontier le verre d'eau qu'Arcadia lui agita sous le nez, non sans pouvoir s'empêcher de remarquer que la médecin aimait bien secouer les choses. Comme la lumière de toute à l'heure. Quelque chose lui disait que si elle lui prescrivait des médicaments, elle arriverait à lui remuer la plaquette devant son visage tout en lui indiquant clairement qu'elle devait les prendre.

Elle but quelques gorgées, écoutant attentivement l'Humaine. Enfin, attentivement. on se comprenait.

- Comme vous voulez, fut les mots que sa gorge réhydratée lâcha alors que la médecin observait la poche de sang bleuâtre accrochée à une perche. La pichenette satisfaite qu'elle avait attribué au tuyaux laissait supposer que le sachet faisait son office.

- Je doute que beaucoup soient prévenus. De mon état.
Je resterais tranquille, docteur. Ce n'est pas comme si. Je pouvais vraiment bouger.


D'un faible signe du menton, la biotique désigna les perfusions qui avaient été rattaché à son corps. Et puis, même si elle avait hâte de bouger, il fallait qu'elle se repose. La blonde avait raison : si elle voulait pouvoir retourner au combat, il lui faudrait respecter le temps de repos nécessaire. Mais il était hors de question qu'elle reste immobilisée à compter les secondes. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle s'occupe, qu'elle fuit les pensées qui cherchaient à assaillir son esprit. Elle y arriverait. De toute façon il fallait qu'elle contacte et planifie. Et puis... Oui si... Il fallait que...

Quoi déjà ?

- Si vous avez besoin de quoique ce soit, bipez.

Un hochement de la tête répondit à la question. La patiente avait à nouveau fermé les yeux, prenant de grandes inspirations alors que la fatigue avait finit son petit tour et revenait s'installer sur son lit.

La porte se ferma dans un chuintement moelleux.

Désormais seule, il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir totalement.



6 Mai 2203
4h25 du matin


L'obscurité régnait dans la chambre. A l'extérieur, les lumières faibles des rues indiquait que la nuit était tombée. Le réveil sur sa table de chevet confirmait le fait : il affichait fiérement en lettres rouges un 4:25.
La Turienne passa sa main sur son visage alors que sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration saccadé. Il fallait croire qu'elle ne supportait pas bien les médicaments. Ironique pour une héritière d'entreprise pharmaceutique, hein ?
En tout cas, le cauchemar qu'elle venait de faire avait eu des allures d'apocalypse. Tout ses souvenirs s'étaient mélangés, formant un mélange de tout ce qu'il y avait de plus horrible. Dahl Elkoss, devenu un géant de plusieurs centaines de mètres, faisait danser une armée de Machiavel devenus monstrueux sous l'effet de l'Energie noire. La lutte inégale était vite remportée par l'ennemi. Des poches de résistances s'organisaient et, pour une sombre raison, des Moissonneurs s'étaient invités à la fête. Et Latis était là. Avec elle.

Il avait l'air tellement vivant. Elle se souvenait de son odeur, de la chaleur de sa peau contre la sienne. De sa voix, de la façon dont il la regardait, de tout.

D'absolument tout.

De la façon dont il avait été tué sous ses yeux et dont elle n'avait rien pu faire, par un de ces Caelus grotesque. De l'odeur et de la chaleur du sang, de l'air désespéré sur le visage de son époux qu'elle ne verrait plus.

Les genoux rabattu contre sa poitrine, le visage dans sa main, elle pleura.

Sans doute un peu trop.



6 Mai 2203
11h


- Bonjour docteur.


La Cabale avait réussi à se lever, entrainant délicatement dans sa suite la perche où pochette de sang, de plasma et autres bidules médicales nécessaires à sa guérison était raccrochée. Elle avait aussi déplacer une chaise de façon à pouvoir s'asseoir à côté de la fenêtre. De là elle avait une belle vue sur les ruelles du Présidium et le monde qui passait. C'était une distraction intéressante une fois tous les rapports du Bellethium lu. C'était fou ce à quoi on pouvait s'intéresser lorsqu'on fuyait le sommeil de peur de retourner dans l'horreur.

Les restes d'un petit déjeuner à moitié consommé trainait sur le lit. La qualité de la nourriture d'hôpital n'évoluait hélas pas au fil des ans. Mais au moins la médecin ne pouvait pas lui reprocher de ne pas y toucher ou de s'affamer. Sans doute se feindrait-elle tout de même d'une remarque comme quoi il fallait qu'elle mange d'avantage.

En tout cas, ce fut une Turienne dans une forme relative mais totalement réveillée qui tourna la tête dans sa direction alors que la médecin s'approchait pour procéder aux examens d'usage.

- Des nouvelles pour l'implant ?


Elle pencha la tête sur le coté alors que la médecin examinait esprits savaient quoi sur sa cicatrice.


- D'ailleurs Docteur, j'aurais aussi deux questions, si vous pouvez me répondre :

Pour commencer, est-ce que vous savez ce que c'est que ça ?


Elle désigna la peluche qui était posée sur ses genoux. Il s'agissait d'une sorte de tube en tissus polaire, à l'extrémité duquel se trouvait une tête triangulaire surmontée d'yeux en plastique. Le long du dos courrait une sorte de bande brune formant une espèce de crête.
Elle n'avait remarqué l'objet que plus tard dans la matinée, posée jusque là sur la table.

- Et, consécutivement, pouvez-vous me dire si j'ai reçu de la visite hier soir ?


Elle carressait distraitement la peluche.

Qu'importe la réponse, la compagnie de l'Humaine lui faisait du bien. Pour la première fois depuis plusieurs mois, elle cherchait à échapper à la solitude. C'était une façon de mettre son cerveau sur pause.

Ironique venant de sa part.



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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeLun 11 Juin 2018, 22:45

Le temps de guérir
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renâcla bruyamment, faisant preuve d'une certaine muflerie à son interlocuteur. Un envoyé du Conseil se tenait assis face à elle. Elle l'avait envoyé paître voilà quelques heures de ça, mais ce dernier, têtu était revenu à la charge avec une injonction du Conseil.

« Je croyais pouvoir éviter toutes cette paperasse administrative, mais puisque vous m'y obligez...

-Alors vous devriez savoir en tant que juriste, que mon opinion prime sur toutes les procédures émises par n'importe quel pouvoir Concilien. Prenez votre mal en patience et respecter un peu mon jugement. Personne ne peut vous permettre de voir mes patients à part moi, répondit-elle assez sèchement sans prendre la peine de regarder le morceau de papier.

-Fort bien... Moi qui pensait bêtement que nous pouvions nous comprendre. »

Il ramassa dignement ses affaires, prenant la porte sous le regard satisfait d'Arcadia. Elle allait au moins avoir la paix pendant un temps. Sa patiente avait beau être faible après l'opération, son état lui permettait de recevoir de courtes visites. Le médecin jugeait en revanche que ce qui concernait le travail de la Spectre pouvait attendre. Le stress n'était pas un bon point dans le facteur rétablissement. Elle avala deux cachets d'anti-douleur puis se replongea dans les papiers, sans grand enthousiasme. A sa plus grande joie, le téléphone sonna à nouveau.

Le docteur soupira une nouvelle fois en décrochant, se demandant bien ce qui allait lui tomber sur le coin de la binette.

« McKnight, j'écoute !

-Docteur, j'ai quelqu'un qui vient rendre visite à Ravi Vertax.

-Est-ce encore cet... intermédiaire ?

-Non.

-Très bien, envoyez le dans mon bureau. »

Quelques minutes plus tard, on toqua doucement à la porte, relevant le nez de son bureau, elle autorisa la personne à rentrer. Un homme dans la fleur de l'âge, bien bâti et plutôt belle gueule selon les standards humains, entra. A en juger par son attitude et sa manière d'être, c'était un militaire. Là dessus, aucun doute.

« Enchanté, je suis le Dr McKnight. Je vous en prie, asseyez vous ! Vous êtes un proche de Ravi Vertax ?  Monsieur ?

-Bonjour. Sykes... Commandant Sykes. Je cherchai simplement à prendre quelques nouvelles...

-Elle se porte bien, son état est stable. Il lui faudra un peu de temps pour récupérer. C'est tout ce que je peux vous dire pour l'instant.

-J'imagine que ses blessures étaient bien plus importantes que ne laissaient présumer les premiers soins que j'ai pu lui prodiguer sur ce vaisseau, dit l'humain d'un air pensif.

-Je ne dispose pas de l'autorisation de Vertax pour divulguer l'étendue de ses blessures. Mais si cela peut vous rassurer vous avez fait le nécessaire. Cela a grandement facilité le travail du chirurgien, le rassura Arcadia. Je peux vous autoriser à la voir si vous le souhaitez. Il me faut juste votre carte professionnelle.

-Je dois... Voir le Conseil sous peu... Est-il possible de lui faire passer un message? Un... cadeau?

-Oui c'est tout à fait possible. Je lui transmettrai à son réveil.

-Merci... J'ai fait déposer le paquet à l'accueil du service... Une note via extranet lui sera envoyée à l'ouverture. Avec un lien attaché. Un lien qui l'éclairera sur la nature de son cadeau... Vous pensez pouvoir le lui faire savoir?

-Sans aucun problème Commandant Sykes. Je ne vais pas vous retenir plus longtemps, vous avez l'air occupé vous aussi. Laissez moi vous raccompagner.

-Je vous remercie... »

Plus qu'un besoin de compagnie, la blonde avait surtout besoin d'un peu d'air frais. Rester enfermée dans un bureau pendant des heures devenait malsain pour la santé du cigare.

« Vous êtes un subordonné de la Spectre Vertax?

-Son collègue, corrigea t-il.

-Alors vous devez être Spectre également ? Vous avez l'air de vous en être mieux tirer qu'elle à bord du Bellethium.

-Le fait de ne pas être biotique., probablement... On a davantage tendance a rester à couvert pour aligner ses cibles...

-Il est vrai que les biotiques ont parfois ce sentiment de supériorité sur le terrain. Hélas un mauvais coup ramène toujours à la réalité, et bien trop souvent dans mon service, répondit-elle d'une manière cynique.

-A sa décharge la progression a été facilitée par sa rage de vaincre... Mais si vous pouviez lui fournir un suivi en plus des opérations... Je crois qu'elle prenait tout ça un peu trop à cœur... De façon... Personnelle.

-Je vais voir ce que je peux faire... La Spectre Vertax est une entêtée. Même si mes droits prévalent sur les siens actuellement, je ne pourrais pas la retenir contre son gré ou la forcer à me revoir. Soyez sûr que je ferai tout ce que je peux pour lui faire entendre raison... Merci de m'en avoir parlé.

-Si ça peux l'aider...

-Nous verrons bien. »

Ils passèrent devant l’accueil ou trônait une magnifique peluche évoquant une murène sur le comptoir du secrétariat. Arcadia du faire un effort titanesque pour ne pas exploser de rire en plein milieu du service, néanmoins elle ne put retenir un sourire amusé en regardant l'officier de l'Alliance. Ce dernier était visiblement moins à l'aise face à cette situation.

C'est tellement chou, pensa t-elle.

« Au plaisir Commandant Sykes. »

Elle alla donner quelques instructions pour faire déposer le cadeau dans la chambre de Ravi, avant de sortir prendre un peu d'air frais à l'extérieur. Le reste de sa journée se déroula tel un rouleau de papier toilette dans un escalier, sans aucun rebondissement.



6 Mai 2203

« Bonjour Ravi, vous avez une meilleure mine qu'hier, elle jeta un coup d’œil au plateau, je sais que les plats préparés par la diététicienne ne sont pas fameux, mais vous allez devoir vous faire violence si vous souhaitez guérir rapidement. »

Le ton employé était semblable à celui d'une mère rouspétant sa progéniture, sans vraiment se vouloir convaincant. Elle s'approcha de sa patiente, palpant doucement sa tête, tout en lui demandant si elle ressentait des douleurs avant d'examiner un peu plus en détail les cicatrices.

«  Des nouvelles pour l'implant ?

-Aujourd'hui avec un peu de chance, sinon demain matin.

-D'ailleurs Docteur, j'aurais aussi deux questions, si vous pouvez me répondre. Pour commencer, est-ce que vous savez ce que c'est que ça ?

-C'est une murène. Un poisson originaire de la Terre. Enfin là c'est plutôt une peluche. »

En toute honnêteté, Arcadia n'aurait pas vraiment su comment le prendre si quelqu'un lui avait offert pareil cadeau. L'animal était perçu comme agressif et vicelard à cause de son physique, alors qu'en réalité c'était plutôt l'inverse.

«  Et, consécutivement, pouvez-vous me dire si j'ai reçu de la visite hier soir ?

-Vous en avez reçu. Deux personnes sont venues, elle commença à retirer le bandage de la Turienne pour nettoyer la plaie et poser un nouveau pansement, y allant avec une extrême douceur pour ne pas élancer son bras blessé. L'un était un envoyé du Conseil qui est revenu deux fois à la charge, je lui ai dit que votre état n'était pas encore satisfaisant pour ce genre de visite. Le Commandant Sykes est également passé. C'est lui qui vous a offert ce cadeau. Il a préféré ne pas vous déranger. Il a dit avoir laissé une note sur le nœud de la peluche pour vous éclairer sur le sujet, elle s'arrêta quelques secondes, repensant à la scène hilarante d'hier avant de reprendre son travail. Et voilà, ça devrait être mieux. »

L'humaine se planta  à côté de la Turienne, regardant le paysage qui s'offrait à elle, les mains dans les poches.

« Vous avez l'air de bien vous remettre de l'opération. Je vais diminuer la dose des anti-biotiques, les relevés de cette nuit n'étaient pas très bon... Vous avez l'air d'en avoir gros sur le cœur.... Accepteriez vous de parler un peu avec moi ? Cette mission n'a épargné personne, pas même les plus aguerris d'entre nous. »

Arcadia ramena une chaise pour s'asseoir à côté de Ravi.

« Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas, récita Arcadia. Elle connaissait sur le bout des doigts le serment qu'elle avait prêté, voilà bientôt quatorze ans. Vous n'avez pas besoin d'entrer dans les détails, je ne cherche pas à vous extorquer des informations. Dites simplement ce qui vous perturbe, mon travail n'est pas de juger mais d'écouter. »

Sa voix était calme et claire, presque cristalline. La Martienne avait le choix entre passer un peu de temps avec sa patiente ou crouler sous les papiers. Le choix était donc vite fait. De plus, la Turienne n'avait pas l'air d'attendre de visite... alors si elle pouvait l'aider à faire passer sa journée plus vite, elle aurait au moins accompli quelque chose de bien aujourd'hui.

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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeJeu 14 Juin 2018, 00:33
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Une murène donc ? Ravi pencha sur le coté, observant son singulier cadeau alors que ses mandibules battaient doucement. Dans son cerveau, les engrenages poussiérés se remirent doucement en marche alors qu'une vieille habitude revenait au galop tout diriger d'une main de fer tant qu'on lui laissait l'occasion. Celle d'analyser et de décortiquer, sans embrasser les choses le plus brutalement et froidement possible.
Ses yeux détaillaient la peluche sous toutes ses coutures. Est-ce que la copie était proche de la version ou bien très éloignée ? Les peluches avaient tendance à adoucir les choses pour les rendre plus mignonnes ; un Spuma par exemple n'était pas que ce gros tas de fourrure adorable avec deux antennes qui lui pendaient devant le museau comme on pouvait l'imaginer quand on voyait les jouets à son effigie. C'était oublier qu'il était doté d'une double rangée de dents capable de percer les points sensibles souvent carapacés des herbivores de Palaven, qu'il avait aussi des griffes robustes lui permettant de se déplacer aisément sur des terrains difficile ainsi qu'un odorat et un instinct de meute le rendant capable de traquer et d'abattre des proies bien plus grandes que lui à force de harcèlement physique et d'attaques vicieuses. A l'instar de nombreux prédateurs, chez les Spumas chasser signifiait bouffer les articulations jusqu'à ce qu'ils puissent s'offrir un buffet agonisant et pas farouche.

Ce qui amenait une question cruciale :

La murène était-elle un animal carnivore vicieux qui le cachait sous un air trop mignon pour être honnête ou était-ce un herbivore inoffensif comme son apparence le laisser supposer ?

La curiosité ayant a peine pointé son nez fut chassé d'un hochement de tête. L'imagination se roula en boule dans un coin en soupirant et le pragmatisme reprit sa place en faisant craquer ses articulations.

- Vous en avez reçu. Deux personnes sont venues.

Si voir que les envoyés du Conseil ne comprenaient pas le sens de «Sérieusement blessé et donc pas capable de se remettre au travail tout de suite», savoir que Sykes avait cherché à lui rendre visite avait de quoi lui réchauffer leur coeur.  Alec... n'était pas vraiment du genre à se montrer inquiet. C'était l'exemple typique de l'Humain N7 dans toute sa splendeur, le genre qui regardait vers le soleil couchant sous fond de drapeau de l'Alliance et «Humanity Fuck Yeah» en guise de fond sonore. Alors le cadeau était touchant autant qu'inattendu.

Qui aurait cru que le Commandant était un homme à peluche ? C'est qu'il devait y avoir un petit coeur qui battait quelque part sous ce plastron.

Le gloussement n'eut pas le temps de naître, immédiatement transformé en une quinte de toux. Le sourire en coin fut quant à lui plus difficile à cacher.

Elle se promit de lui envoyer un mot de remerciement plus tard. Une fois qu'elle aurait lu ce qui se trouvait sur ce fameux noeud. Curieux qu'elle n'ait pas remarqué la note plus tôt.

McKnight s'appliqua doucement à changer son pansement, nettoyant la plaie avant de l'examiner et de remballer le tout dans de nouvelles bandes propres. Les soins lui premirent de jeter un oeil au charnier. La chaire bleue était à découvert mais une petite partie de sa carapace s'était reformée. A peine, mais la couleur gris sombre tranchait avec la noirceur de sa peau.

Ce serait une belle cicatrice, surtout si la biotique laissa son épaule un peu tranquille. Avec un soupir entendu, la patiente s'enfonça dans le fauteuil. La blonde, restée debout, regarda à son tour la vie du Présidium.

- Je vais diminuer la dose des anti-biotiques, les relevés de cette nuit n'étaient pas très bon...

Le moniteur cafteur indiqua un loupé dans les battements du coeur de Vertax. De quoi provoquer un nouveau soulèvement de sourcil de la part de l'Humaine et de la conforter dans cette idée stupide que quelque chose n'allait pas.

Tout allait bien. Pourquoi ça n'irait pas ? Depuis quand se sentir perdue, blessée, seule et avec une sensation de vide faisait que vous n'alliez pas bien, hein ?

Les mandibules cliquetèrent pour elle.

- Mal dormit, j'ai eu du mal à supporter les anti-biotiques. Le fait d'en être une sans doute, finit-elle par gromeller d'un ton sec. La blague était clairement une tentative d'humour mauvais dont le but n'était pas de faire rire mais de détourner l'attention. D'autant plus qu'elle ne mentait pas totalement. Sa nuit avait été courte et agitée et les médicaments étaient les premiers suspects en haut de sa liste.
Néanmoins, elle se faisait l'impression d'être une adolscente qui cherchait à fuir le regard insistant de sa mère, et non une Spectre digne de ce nom.

Il y avait quelque chose dans cette femme qui donnait envie de regarder ses chaussures et de zozotter un « Désolée Madame » enfantin quand elle vous faisait les yeux ronds.

- Docteur McKnight... La Spectre avait refait surface, regardant sa soignante avec sévérité. Depuis quand peut-on s'attendre à ce qu'une Spectre révèle des secrets, ne serait-ce que ceux qui la regardent personnellement ?

L'Humaine avait déjà sa réponse, balancée du tac au tac.

- Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.

Un bout du serment d'Hypocrate que les Humains récitaient une fois devenus médecins. Chez les Turiens, les choses étaient plutôt différentes et on pouvait parler de « Respecter la volonté et le silence, reconnaître l'information innocente et celle nuisible ».

-  Vous n'avez pas besoin d'entrer dans les détails, je ne cherche pas à vous extorquer des informations. Dites simplement ce qui vous perturbe, mon travail n'est pas de juger mais d'écouter.

Les yeux verts dardaient la femme qu'elle hésitait en ce moment à qualifier d'adversaire. La même qui la veille avait refusé de lui dévoiler quoique ce soit venait maintenant lui quémander de bien vouloir ouvrir son coeur ? Même sans supplier des détails, il fallait reconnaître un certain culot dans la demande.
Pourtant, tout aussi osé que c'était, la Turienne n'avait pas en tête de chasser Arcadia.

L'Humaine restait de la compagnie, quand bien même son insistance ne lui rendait pas service.
Elle aurait pu s'emporter, cracher, hurler une partie de ce qu'elle avait sur le coeur dans une tentative pathétique de décharger un peu ce qu'elle traînait depuis si longtemps, comme si elle n'avait pas d'autres moyens de s'exprimer.
Elle savait encore se contrôler, merci bien.

- Vous demandez beaucoup, Docteur McKnight. Beaucoup plus que vous ne l'imaginez, même sans entrer dans le détail.

Le moniteur s'emballa un peu alors que le coeur de la Turienne donnait le rythme. Au fond de ses pupilles fendues à la façon des chats, une flamme luisait doucement.
La défiance restait et, clairement, la femme se montrait en retrait, observant son interlocutrice comme si elle cherchait à l'étudier sous toutes ses coutures.

- Vous voulez savoir ? La liste est longue Docteur, mais vous ne vouliez pas de détails. Je devrais réussir à faire vite. Son ton était acide. A toucher à un sujet sensible, il fallait accepter de se faire brûler.
Je me sens coupable pour une mort dont je n'ai rien pu faire et qui remonte à bien longtemps.
J'ai l'impression d'avoir fini par oublier une personne que je me jurais de garder toujours en mémoire.
J'ai été trahi par une personne que je considérais comme ma famille.
Et, lorsque j'ai cherché un bouc émissaire que je pouvais considérer comme la cause d'au moins une partie de mes problème, j'ai vu ce que j'espérais être un défouloir m'être enlevé.

Vous en voulez plus, docteur ?

Alors dites moi ce qui vous empêche de dormir depuis le Bellethium.


Une confidence pour une autre.



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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeJeu 14 Juin 2018, 23:11

Le temps de guérir
Dans



un monde onirique, loin des fatalités de la vie quotidienne, de la rationalité des lois qui régissait l'univers, vagabondait une silhouette informe. Kaléidoscope de pupilles aveugles, les globes iridescents, fluctuants, s'interpénétrant et se brisant, de nerfs cochléo-vestibulaire, se contorsionnant au son d'une mélopée silencieuse. Tout n'était qu'un et un était tout. Le passé, le présent et le futur ne faisaient qu'un à cet endroit et en cet être. Si tant est que le temps ait une emprise en ce lieu.

« Je me sens coupable pour une mort dont je n'ai rien pu faire et qui remonte à bien longtemps. »

Devant LA chose, se dessinait un entremêlement sans matière, amas fusionnant, n'ayant ni début ni fin. De la douleur, de la rage, de la tristesse s'en échappaient, venant se fracasser tel une lame de fond sur L’innommable.

« J'ai l'impression d'avoir fini par oublier une personne que je me jurais de garder toujours en mémoire. »

Un pli semblable à une main ou un doigt, effleurait la surface brut de ce cocon, le liquide corrosif suintant, rongeait l'appendice avec une voracité exacerbée... qui n'en avait visiblement cure. Seul le son importait. Et même ainsi il fallait différencier l'utile du superflu.

« J'ai été trahi par une personne que je considérais comme ma famille. »

Des pointes surgirent transperçant L'inqualifiable. Ce n'était pas la première fois qu'il ressentait une telle douleur, et sûrement pas la dernière. Cette souffrance avait toujours été insupportable, les pupilles se contractèrent, incapable d'exprimer ce mal sous une autre forme.

« Et, lorsque j'ai cherché un bouc émissaire que je pouvais considérer comme la cause d'au moins une partie de mes problème, j'ai vu ce que j'espérais être un défouloir m'être enlevé. »

L'ombre rompit son contact, ramenant son membre blessé à elle. Analysant la situation dans son ensemble. Scrutant l'intrus sous toutes les coutures, chaque bruit, chaque mouvement étaient interprétés. Rien n'était laissé au hasard. Surtout lorsque le travail s'annonçait fastidieux.

« Vous en voulez plus, docteur ? Alors dites moi ce qui vous empêche de dormir depuis le Bellethium. »


Le subconscient se déchira du conscient, la protection mentale de la doctoresse s'éleva instantanément, muraille de fer sans faille, ne laissant passer que les émotions qu'elle souhaitait afficher.
N'était pas psychologue qui le souhaitait. Là ou Arcadia maîtrisait quelques bases, Ravi avait la subtilité d'un bulldozer. C'était un domaine vaste, surtout à cette ère. Mais la praticienne ne tint pas compte de l'insolence de la Spectre, ce n'était qu'un détail. Pour aider la native de Palaven, il fallait être au dessus des détails puérils. Seul le concret importait pour soigner. Empathique jusqu'au bout des ongles, l'humaine allait faire tout ce qui était en son pouvoir pour faire se poser les bonnes questions à sa patiente.
Elle tirait une certaine allégresse des confidences de Vertax, sans pour autant prendre le melon. Cela aurait été préjudiciable à son jugement. Si elle restait objective, elle aurait raison.

La harceler de questions ne servirait à rien, le travail du médecin était de démêler les fils sans y toucher, de remonter à la source du problème sans le connaître, d'aider le malade à y voir plus clair, de l'aiguiller sur des pistes possibles pour le laisser prendre conscience de son propre problème..
Il lui serait impossible de tout régler en une journée. Il faudrait des semaines, si ce n'est des mois ou des années pour apaiser la douleur. Alors autant commencer le plus tôt possible.

« Cette réponse m'est hélas inconnue. C'est vous qui vous trouviez dans le cuirassé, pas moi. »

Pou un docteur il était difficile d'imaginer se trouver de l'autre côté du bureau. Même au sein de l'Alliance, rien n'obligeait les professionnels de la santé à consulter leurs confrères. Alors par un patient ? Inenvisageable. Surtout dans l'exercice de ses fonctions.
Arcadia faisait partie du petit pourcentage qui lorsque le besoin s'en faisait sentir, sollicitait un de ses semblables. Mais rarement, bien trop rarement, de plus elle restait son propre médecin traitant. L'adage « Les cordonniers sont les plus mal chaussés » n'avaient jamais été aussi vrai avec les médecins.

Des conclusions que la Martienne en tirait, sa protégée souffrait de la culpabilité du survivant, mais aussi d'un trouble explosif intermittent causé par la frustration. En revanche il lui était difficile d'en déterminer le stade n'étant pas une spécialiste du sujet. La Turienne n'avait pas l'air d'être déprimée, abattue peut-être, et l'hôpital n'arrangeait rien.

Arcadia se hissa au dessus de ses considérations, se glissant dans la peau de son interlocutrice. Elle connaissait certains des traumatismes évoqués, et les avait vaincu elle même.
Mais contrairement à l'humaine, la Turienne avait cette fierté mal placée, considérant qu'une assistance médicale était une preuve de faiblesse. Là était l'erreur. Suivre ses forces et reconnaître ses capacités étaient une preuve de sagesse. Ne pas les prendre en compte était pure folie.

« Votre problème n'est pas le problème, articula Arcadia. Le problème est votre attitude face à votre problème. »

Elle regarda Ravi avec un air presque maternel, consciente de cette douleur qu'aucun médicament ne pourrait soigner.

« Pensez à cette personne que vous avez aimé, ce qu'elle vous aurez souhaité pour l'avenir. Vous deviez être spéciale à ses yeux. Il est normal d'avoir peur d'oublier un être cher, peur de perdre une deuxième une personne qui nous est chère, oubliant les petits détails qui rendait cette personne si exceptionnel à nos yeux. Peut-être avait il un objectif, un rêve ou une conviction ? Une flamme que vous pourriez raviver pour entretenir sa mémoire ?

La mort est la fin logique de toute chose. Les événements son atemporels, mais votre ressenti lui n'est pas figé. Ce que vous ressentez aujourd'hui, pourra s'estomper demain.

Peut-être vous sentez vous coupable de ne pas avoir pu assister aux derniers moments de cette personne ? De continuer à vivre sans lui, d'avoir ce qu'il ne pourra plus jamais avoir ? Cela peut créer un sentiment d'illégitimité dans votre vie, vous arrêtez dans vos ambitions et même vous auto-saboter.

Avoir osé parler est une preuve de votre souhait de changer, de votre ouverture à l'autre. Il est difficile d'accueillir le changement, surtout lorsque cela nous concerne, lorsque l'on s'inclut entièrement dans ce processus de transformation.
 »

Arcadia avait beaucoup parlé, peut-être trop même. La psychologie était une arcane ayant encore bien des secrets pour la quadragénaire. Peut-être n'avait-elle pas l'expérience pour résoudre le problème, elle n'avait fait que l'effleurer. Si cela se révélait être le cas, elle laisserait la main à un collègue.

« Je vous laisse réfléchir à tout ceci, nous pouvons reparler plus tard si vous le souhaitez. Ce soir... Demain...  Ou jamais si tel est votre désir...»

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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeDim 17 Juin 2018, 01:46
Le temps de guérir
Le visage de la Turienne se renfrogna. L'Humaine ne l'avait pas encore compris, mais elle jouait à un jeu dangereux. Sa patiente était peut être diminuée, mais elle restait un être considéré par une bonne partie de la galaxie comme au mieux un chien fou vaguement tenu en laisse par le Conseil, au pire assassin sans pitié ni moral et, présentement, comme une femme très très agacée.
Qu'espérait-elle obtenir en esquivant ses questions à la façon d'une anguille ? Attirer sa sympathie ? Provoquer chez elle un grand rire, une tape sur la cuisse et un «Oh bin dis donc, c'est pas ce que je voulais dire, roh lala, comme tu as bien profité de l’ambiguïté de ma phrase pour jouer sur les mots, bravo » ? Si c'était le cas, elle se fourrait le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate.

- Vous m'avez très bien comprise, siffla-t-elle entre ses dents. Le ton avait beau être calme, les mots avaient un petit quelque chose de piquant.

A force de jouer avec le feu, on finissait par se faire brûler.

- Votre problème n'est pas le problème. Le problème est votre attitude face à votre problème.

Vraiment ? Le docteur Mcknight se sentait pousser l'âme d'une psychologue, se lançant dans un grand discours presque à côté de la plaque emplit de bons sentiments auxquels il ne manquait plus que les violons. Et son regard, remplit de la même mièverie bien pensante était la cerise sur le gâteau. Si encore elle avait décidé de se fendre d'une expérience personnelle, sa patiente aurait peut-être accepté d'écouter au lieu de juste entendre.
L'humaine avait décidé d'être totalement invasive, profitant de l'espace que la blessée lui avait laisser pour s'installer et tenter de tisser une toile confortable  dans le but d'attraper tous les petits secrets qui se présenteraient à elle. C'était d'autant plus rageant que son discours mielleux réussissait à remuer ... quelque chose. Un quelque chose que l'âme de Vertax s'empressa d'écraser, des fois qu'il lui viendrait à l'idée de se propager.

- Je vous laisse réfléchir à tout ceci, nous pouvons reparler plus tard si vous le souhaitez. Ce soir... Demain...  Ou jamais si tel est votre désir...

- Vous devez avoir d'autres patients docteur McKnight. Je ne vous retiendrais pas plus longtemps. Bonne journée à vous.


S'il avait existé une race microscopique de maçons galactiques chargés de matérialiser les choses, ils auraient dressé un mur géant entre les deux protagonistes de cette histoire. A défaut d'obtention du permis de construire, ils auraient aussi pu creuser un immense gouffre afin de représenter la distance qui les séparait désormais ou au minimum une petite fissure dans le carrelage pour le côté symbolique.
Comme ils n'existaient pas, Ravi se contenta de tourner la tête vers la fenêtre, reprenant sa contemplation de l'extérieur sans plus accorder aucune attention à la blonde, ni lâcher la moindre sonorité qui dépassait le raclement de gorge. La Lieutneant comprit le message, émit ce qui ressembla à un soupir consterné et finit par reculer jusqu'à la porte avant de la franchir.

Enfin, la solitude revenait une fois de plus. Personne pour lui poser des questions malevenues ou essayer de lui creuser le cerveau... Personne à qui parler, personne sur qui détourner son attention, juste... elle, le mur et cette foutu fenêtre ouverte sur une liberté qu'elle ne pouvait pas atteindre pour le moment. Ainsi que plusieurs de sujets de réflexions qui se bousculaient sous son crâne, cherchant à se faire entendre, chacune hurlant pour qu'on écoute sa voix et que, peut-être, on y réfléchisse.
La tête nichée au creux de sa main, la Spectre prit une grande inspiration...

Et cria tout ce qu'elle put.



Au dessous d'un pied métaphorique, la pensée continua à remuer doucement, quoiqu'un peu réduite par un bon deux-cent kilos de représentation de la mentalité d'une Turienne énervée en armure. Mais petit à petit, millimètres par millimètres, elle réussissait à se frayer un chemin ...

6 Mai 2203
19h37


Les lumières artificielles de la Citadelle commençaient à baisser, créant des reflets mordorés que les vitres des bâtiments réfléchissaient, embrasant les rues du Présidium d'orange et d'ambre. Le Conseil avait voulu rendre l'atmosphère artificielle la plus naturelle possible. Dommage qu'ils aient refusés de recréer la pluie ou la brûme du petit matin, lesquels donnaient un air dramatiquement important au monde des lèves-tôt ou des couche-très-très tard. Encore que, pour cette dernière catégorie, leur monde aspirait surtout à leur lit, ce qui faisait passer la météo au rang d'information quasi inexistante. De la même façon, les seuls étoiles visibles étaient celles que les immenses baies d'observations montraient. Point d'étendue céleste projetée sur le plafond. Heureusement qu'on retrouvait des semblants de verdures ici et là pour rompre avec le verre et l'acier.

Ravi n'avait, semble-t-il, pas bougé de son fauteuil. Pourtant de maigres indices prouvaient le contraire : la tablette qui était en fin de matinée posée sur la table de chevet était désormais dans sa main tandis que la murène en peluche était lovée sur le lit. Le nœud lui était resté à la même place avec la promesse de se renseigner sur l'espèce de poisson demain. A vrai dire, elle avait commencé et puis, finalement, elle était tombé sur une publicité et, une chose en entraînant une autre, elle avait fait tout sauf ouvrir la page encyclopédique qu'Alec lui avait laissé. Après avoir écrit à Kacus et Apnus pour les informer de son état - lesquels lui avaient fait savoir qu'ils débarquaient dès le lendemain sur la Citadelle, elle avait fini par installer une application... Pour résumer, elle était en train de jouer depuis désormais trois heures. C'était un jeu d'enquête et de réflexion, afin de ne pas perdre la main.

Le chuintement habituel de la porte indiqua le retour d'Arcadia.

La Spectre releva les yeux de son datapad, regardant son visiteur avant de replonger son attention sur l'écran. Son doigt glissait sur la surface, tantôt confirmant une action, tantôt tapotant sur le rebord métallique alors qu'elle réfléchissait. Afin que la tablette ne tombe pas, et puisque son bras gauche était encore hors service, la Turienne avait casé l'appareil sur ses genoux, repliant ses pieds sous elle pour une posture plus confortable.
Machinalement, elle fit signe au docteur de s'asseoir dans le fauteuil qu'elle avait quitté un peu plus tôt.

- Connaissez-vous les Cabales, docteur ?

Le ton n'était pas aussi agréable qu'auparavant. Plus strict, la phrase pourtant banale pouvait être comprise comme « Puisque vous avez décidé d'essayer de m'interroger, je ne vous dirais que ce que je veux bien vous laisser entendre ».

- Tous les biotiques Turiens y entrent, qu'importe leur puissance, reprit-elle sur le même ton. Ses mandibules claquèrent un instant, elle calcula à bout de lèvres puis tapota ce qui était le résultat. Une musique triomphante en résultat et les dialogues et personnages reprirent place afin de faire avancer l'histoire.
- Peu nombreux, souvent vu avec méfiance de part le rôle que les Cabales ont pu tenir par le passé.
Si vous trouvez que les militaires Turiens réguliers sont soudés, c'est que vous n'avez jamais vu de Cabales avec leur Khabalim. C'est une grande famille.


Pourquoi racontait-elle ça, hein ? Oh, elle le savait, bien évidemment. Mais elle n'expliquerait pas sa motivation à l'Humaine.

Qu'elle cherche, si elle voulait tant que ça creuser.

- Voulez-vous essayer, docteur ?

La tablette tendue affichait deux personnes. Sur la gauche, un Turien dessiné, l'air blasé, était référé comme « L'inspecteur Mednis» interrogeait un « Voyou Galarien » sur la droite, lequel promettait de révéler ce qu'il savait si l'inspecteur réussissait à prouver qu'il réussissait à « égaler au moins l'intelligence d'un enfant Galarien de trois ans », avec tout le mépris que la phrase laissait supposer. Une nouvelle pression sur l'écran entraîna un fondu au noir et l'apparition d'une énigme. Neuf carrés étaient au milieu de l'écran et une fenêtre d'écran apparu, expliquant le but. Libre de placer des nombres entre 1 et 51, le joueur devait réaliser un carré magique permettant d'obtenir la plus grande somme possible. La subtilité était que seuls les résultats comprenant la case centrale devait être égaux, soit les deux diagonales ainsi qu'une ligne horizontale et une verticale.
La Turienne jeta un œil à la question et tira la langue.

- Définitivement pas mes préférées, celles-là.

La biotique se rassit dans son fauteuil, laissant son datapad aux bons soins de sa soigneuse.

- Vous connaissez ? C'est le quatrième opus : Mednis et l'Asari masquée. Il mêle jeu d'enquête et d'énigmes. L'histoire est souvent bateau et tirée par les cheveux, mais il faut bien qu'on s'occupe ici, pas vrai ?
Même si j'imagine que vous ne manquez pas de patients. Plein de monde qui doit vous tenir la jambe à longueur de journée. J'espère qu'ils ne sont pas tous aussi emmerdants que moi, chère docteur.

Dites moi d'ailleurs, maintenant que j'y pense, puis-je espérer en apprendre plus sur vous un jour, ou bien me répondrez-vous une nouvelle fois en vous esquivant ? Si c'est le cas, prévenez moi maintenant. Je me contenterais de vous envoyer mon autobiographie, puisque vous voulez tant en savoir sans jamais rien dire. « Dans la tête d'une Spectre », que pensez-vous du titre ? Parution repoussée au 10 Novembre 2203 pour cause de blessure par contre.


Les dents dévoilées étincelèrent.

Il vint à l'esprit de Ravi qu'il y avait un moment qu'elle n'avait plus parlé autant, surtout dans le but de destabiliser une autre personne dans une joute verbale.
Maintenant qu'elle y pensait il y avait aussi longtemps qu'elle n'avait plus balancé de piques pour titiller quelqu'un. La pseudo séduction d'Alec dans ce bar ne comptait qu'à moitié.
C'était toujours aussi plaisant en tout cas.

Quant à chanter ou jouer d'un instrument... Esprits. Devait-elle compter en mois ou en année ?


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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeMar 19 Juin 2018, 19:57

Le temps de guérir
L’offre



était généreuse, mais l’humaine la refusa. Après une journée passée le cul vissé sur une chaise, rester debout ne lui ferait pas de mal. Ses couleurs lui revenaient petit à petit, bien qu’elle restait toujours très pâle. De plus elle commençait à diminuer sa dose d’anti-douleurs, cela n’était pas sans conséquence sur son humeur mais au moins elle savait quand elle devait s’arrêter.

« Je connais les grandes lignes oui. »

Elle la laisser parler des cabales, sans l’interrompre. Ce ne fut que lorsqu’elle évoqua cette union, ce sentiment d’unité, que Arcadia eut un déclic. La Turienne avait parlé dans la matinée d’une personne qu’elle considérait presque comme un membre de sa famille. Ce devait donc être un Cabale qui l’avait berné.
La question n’était pas de savoir qui, ni pourquoi. Mais ce qu’elle avait ressenti après cet abandon. Comment y avait-elle réagit ?
De ce que le médecin en voyait, cet épisode avait l’air de continuer à la tourmenter, et le terrain avait l’air glissant.

Le ton de Ravi n’invitait pas vraiment au dialogue, froid et strict. Le fait d’avoir joué sur les mots n’avait sûrement pas aidé. Mais qu’espérait-elle ? Provoquer la colère du Docteur ? L’entraîner dans son jeu du chat et de la souris ?
Le Lieutenant Colonel ressentait une immense lassitude lorsque les malades ne comprenaient pas sa tâche. Elle ne questionnait pas pour son propre plaisir, pour satisfaire sa curiosité ou par envie de faire des commérages. C’était de l’altruisme. Essayant de la libérer des contraintes, des ordres et des hiérarchies sociales.
Certes les médecins avaient un résultat de moyens et non de guérison. Mais y avait-il un meilleur sentiment que celui d’avoir accompli sa tâche jusqu’au bout ?

« Voulez-vous essayer, docteur ? »

La Martienne prit la tablette, lisant l’énoncé dans sa tête. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas touché un jeu vidéo ces derniers mois, sa vie professionnelle et privée étaient bien remplis, laissaient peu de place aux loisirs. Il lui arrivait parfois de s’amuser sur quelques STR avec des collègues et amis mais cela n’allait pas vraiment plus loin.

« Définitivement pas mes préférées, celles-là. »

Elle commença à faire glisser les carrés un par un, les plaçant ici et là avant de les inter-changer. Le score grimpait de plus en plus vite alors que les secondes s’égrainaient. Cela n’était que de la logique, en prenant le temps de réfléchir cela n’avait rien de compliqué. Elle sourit lorsque qu’un « Bravo » s’affiche sur l’écran.

Élémentaire ma chère Vertax, se retint-elle de lâcher. Peut-être n’aurait-elle pas saisi la référence…

« Vous connaissez ? C'est le quatrième opus : Mednis et l'Asari masquée. Il mêle jeu d'enquête et d'énigmes. L'histoire est souvent bateau et tirée par les cheveux, mais il faut bien qu'on s'occupe ici, pas vrai ?

-En effet...

-Même si j'imagine que vous ne manquez pas de patients. Plein de monde qui doit vous tenir la jambe à longueur de journée. J'espère qu'ils ne sont pas tous aussi emmerdants que moi, chère docteur.

- La plupart sont encore dans un coma artificiel, tiqua Arcadia, n’aimant pas la manière dont son titre était prononcé. Je passe plus de temps derrière mon bureau qu’à leur chevet.

-Dites moi d'ailleurs, maintenant que j'y pense, puis-je espérer en apprendre plus sur vous un jour, ou bien me répondrez-vous une nouvelle fois en vous esquivant ? Si c'est le cas, prévenez moi maintenant. Je me contenterais de vous envoyer mon autobiographie, puisque vous voulez tant en savoir sans jamais rien dire. « Dans la tête d'une Spectre », que pensez-vous du titre ? Parution repoussée au 10 Novembre 2203 pour cause de blessure par contre.

-Je songeais plutôt à « La Spectre qui perturba les derniers instants de la chambre voisine ». Je me ferai un plaisir d’écrire votre préface, expliquant comment des hurlements gutturaux et incompréhensibles peuvent détruire le dernier recueillement d’une famille », lâcha Arcadia d’un ton pince sans rire.

La lumière déclinait peu à peu, virant à l’orange. Les stores zébraient la pièce donnant une atmosphère plus grave. La militaire laissa un profond silence s’installer, passant une main fatiguée sur son visage. Avait-elle été trop méchante ? Pas assez ? Non. Il était important de rappeler que parfois nos problèmes ne sont rien comparés à d’autres. Le but n’était pas de minimiser, mais de faire prendre conscience.

« Il m’est très difficile de passer de l’autre côté du bureau, de remplacer mon étiquette de docteur par celle de patiente, commença la blonde d’une voix calme. Mon rôle est d’aider ceux qui sont dans le besoin, ils voient les médecins comme ceux qui détiennent le savoir et le pouvoir de les soigner. Montrer le moindre signe de faiblesse est… une preuve d’échec, avoua Arcadia. Mon code de déontologie m’interdit de divulguer ce que vous me confiez, mais l’inverse n’est pas réciproque. Vous n’avez pas l’air d’être malintentionnée, même si les apparences sont parfois trompeuses s’abstint elle, mais vider son sac à une patiente et Spectre de surcroît, rencontrée il y a à peine soixante douze heures, c’est un peu prématuré.

Vous pourriez me répondre la même chose, mais c’est mon travail que de tout mettre en œuvre pour vous renvoyez le plus vite sur le terrain en bonne santé.
Mais qui sait ? Prochainement et sans cet uniforme, cela sera peut-être plus aisé… Bref tenez ! La diététicienne est venue se plaindre que vous ne mangiez pas assez. Ce n’est pas grand-chose mais un bon repas est toujours réjouissant. 
»

Elle posa un sac sur la table, contenant un plat typique de Palaven, l’humaine avait bavé en humant ce doux fumet, un regret la déchirant de ne pas pouvoir consommer du dextro.

« Bon appétit », ajouta le médecin.


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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeLun 25 Juin 2018, 00:58
Le temps de guérir
- La douleur, docteur. Une pauvre âme en souffrance n'a donc aucun le droit de hurler sa peine ?

Le sourire était aussi insolent qu'éloquent. Mais que l'Humaine mette en avant un vague cri comme ayant brisé les derniers instants d'une famille la mettait hors d'elle. Si elle voulait la faire se sentir honteuse, la médecin se mettait le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate. Le datapad désormais abandonné entre l'accoudoir et le siège, la Turienne fixait son interlocutrice d'un regard incendiaire. Elle détestait chacun des mots qu'elle venait de prononcer. C'était comme voir un enfant gâté taper du pied parce qu'il voulait des bonbons face à un qui crevait de faim : un caprice.

- Nous sommes dans un hôpital militaire, docteur McKnight. Vous savez ce que ça veut dire ? Que cette « pauvre famille aux derniers moments ruinés » était chanceuse !

Si elle avait eu les rapports papiers, la Spectre aurait pris un malin plaisir à les agiter sous le nez d'Arcadia dans un mime revanchard. A la place, elle se contenta de pointer un doigt accusateur sur la tablette ou les rapports de missions étaient ouverts en arrière-plan.

- Combien Docteur ? Combien d'hommes morts dans l'espace, loin de leur planète ou de leur famille ? Combien ont agonisé sans même un camarade pour leur tenir la main dans les cris et les coups de feux ? Combien auraient été prêt à tuer leurs amis juste pour pouvoir voir leurs proches une dernière fois, juste une avant la fin ? Et combien de ces proches seraient encore prêt à massacrer le monde si ça leur laissait l'occasion de le revoir juste quelques secondes ?
Borde, vous y étiez ! VOUS SAVEZ !

Ne commencez pas à parler de civils. Les Turiens ne donnent pas le même sens que vous à ce mot. Je comprends qu'entendre un hurlement lointain alors que leur parent, enfant ou époux est en train de mourir n'ait rien d'agréable.

Mais ne rendez pas misérable ceux qui ont eu tant de chance, Docteur. Parce que beaucoup auraient été prêts à accepter que leurs derniers moments soit « gâchés » pourvu qu'on leur en offre.


Le silence retomba. La colère de l'ancienne Cabale aussi. Son coup d'éclat lui avait fait du bien. La Lieutenant pouvait bien être en désaccord avec elle sur ce point, ce n'était pas son affaire. Toujours était-il que la femme savait qu'elle avait raison, pour toutes les raisons énoncées plus haut. Peut-être que sa soignante n'avait pas goûté à cette souffrance pour ne rien comprendre. Après tout, l'expression disait bien « On ne se rend compte de ce qu'on a que lorsqu'on le perd » ?
Dans la pièce, les lueurs orangées continuaient de s'étendre doucement, seulement battues par les ombres des stores qui venaient rajouter une touche de sombre dans cette discussion déjà bien morose. Au moins le décor tentait de se coller à l'ambiance d'une façon très cinématographique. Pour un peu, on se serait attendu à entendre un réalisateur hurler « couper » avant que l'équipe vienne arranger deux ou trois éléments et que les acteurs retirent leurs masques le temps de la pause. Mais la vie n'était pas un film, aucun ordre ne retentit dans un mégaphone et les protagonistes gardèrent leurs vrais visages et émotions.
Ce fut finalement l'Humaine qui se montra la plus sage des deux.

- Il m’est très difficile de passer de l’autre côté du bureau, de remplacer mon étiquette de docteur par celle de patiente, avoua-t-elle à mi-voix.

Elle aussi alors avait du mal à retirer sa carapace ? Habituée aux patients qui lui tendaient les mains, elle avait fini par devoir s'isoler, feindre la force même dans les instants de faiblesse. Un peu comme elle, d'une certaine façon.

Dans un soupir, la biotique baissa les armes à son tour. Les réactions avaient été stupides ; l'une parce qu'elle n'avait pas voulu exprimer au moins les raisons de son refus, l'autre parce qu'elle avait eu l'impression qu'on tentait de lui extorquer sournoisement ses secrets. Et finalement, lorsqu'enfin l'une avait décidé de s'exprimer, tout devenait plus limpide.

- Vous n'êtes pas la seule, McKnith, commença Ravi. J'ai vu comment vous avez réagi lorsque vous avez entendu que j'étais Spectre. Le titre dégage une aura, qu'on le veuille ou non. Une de mystère, de puissance, de renom, de secret... et depuis Shepard, de sauveur de la galaxie, si jamais une merde comme les Moissonneurs réapparaissait. Certains politiciens me confondent avec un Assassin à louer, d'autres avec une espionne ou un chien fou vaguement tenu par le Conseil et parmi les soldats, j'ai le choix entre dégoût profond et reconnaissance miséricordieuse lorsque j'interviens. Ceux qui s'en cognent sont une poignée en comparaison.

Chaque choix est sûr. Chaque décision assumée. Chaque sacrifice fait en connaissance de cause. Je pourrais même dire pour la Cause.

Je ne peux pas faire preuve de faiblesse, docteur. Pas alors que je jongle avec des secrets d'état ou des missions dont la réussite ou l'échec peuvent altérer grandement le futur de la Galaxie.

Enfin, heureusement, ce n'est pas le genre d’événement qui arrivent tous les jours. Même si c'est souvent plus fréquent qu'on l'imagine.


- Vous n’avez pas l’air d’être malintentionnée, mais vider son sac à une patiente et Spectre de surcroît, rencontrée il y a à peine soixante douze heures, c’est un peu prématuré.  Vous pourriez me répondre la même chose, mais c’est mon travail que de tout mettre en œuvre pour vous renvoyez le plus vite sur le terrain en bonne santé.

- Vous me devancez.

Je comprends que vous vouliez m'aider, ne serait-ce qu'en tant que médecin. Mais je vous l'ai déjà dit :  je suis trop habituée à garder des secrets pour les céder comme ça, même ceux qui ne concernent que ma personne. Laissez moi le temps de lécher mes plaies, McKnight. Et peut-être qu'avec le temps, à force de vous connaître, je finirais par parler un peu plus que je ne suis prête à le faire.


- Mais qui sait ? Prochainement et sans cet uniforme, cela sera peut-être plus aisé…

- Qui sait, approuva la Turienne dans un murmure. Ouais... Qui sait.

L'Humaine posa un sac sur la table, laissant la discussion en suspens pour le moment. L'odeur entêtante de la viande grillée commença doucement à se diffuser dans la chambre alors que la luminosité changea doucement. Dehors, les lampes électriques venaient de s'allumer malgré la présence du soleil artificiel dans le firmament tout aussi faux. D'ici une dizaine de minutes, il serait remplacé par un simulacre de lune et forcerait les occupantes à allumer elles aussi une lumière. Mais ce serait pour plus tard. Le maintenant au bon fumet de repas sollicitait son attention.
Un doigt repoussa doucement les bords du sachet en plastique biodégradable alors que les mandibules battaient doucement sous l'effet de la curiosité. A l'intérieur, un bol bien garni reposait sagement, cachant des couverts jetables et une serviette entre un repli du plastique et lui. L'odeur lui avait offert un début de piste mais le visuel finissait de confirmer son hypothèse : Il s'agissait de Fajro. C'était un plat typique de Palaven qui se composait à un bon quatre-vingt pour-cent de viande cuit au feu de bois, de dix pour-cent de petits os que leurs dents acérées étaient capable de broyer aisément et un dix pour-cent de céréales et légumes divers, comme on pouvait s'y attendre de la cuisine d'une espèce principalement carnivore et dont la physiologie avait tout du prédateur.

Tout ça pour dire que ça sentait divinement bon et que le corps de Vertax se rappela à l'odeur qu'un demi plateau repas dont l'intégralité était calculé pour convenir tout juste aux apports journaliers n'était pas suffisant pour tenir.

- C'est pour moi ?

- Bon appétit, confirma McKnight.

Si c'était un présent... Le bol fut sorti avec d'infini précaution et examiné un instant avant que le couvercle qui protégeait le contenu soit doucement retiré. C'était encore plus délicieusement entêtant le nez juste au dessus. Arcadia n'avait aucune raison de vouloir l'empoisonner, hein ?
La blessée réussit à caser le plat entre ses jambes après s'être assie en indienne sur sa chaise et, de sa seule main valide, commença à piocher un morceau de viande qui fut bien vite engloutit, puis un second et ainsi de suite. Puisque aucun état d'empoisonnement ne semblait vouloir se déclarer, elle continua à manger ainsi un petit temps avant de ralentir le rythme.
Une nouvelle fois, le regard émeraude se posa sur sa soigneuse. Sous les dents aiguisées, les os craquaient et étaient engloutis comme si de rien n'était.

- Merci. C'est infiniment meilleur que l'espèce de pseudo repas que votre diététicienne s'acharne à essayer de me servir. Vous pensez que la viande en est vraiment dans ses plateaux ? J'en doute franchement. Je ne savais pas qu'on pouvait faire bouillir un bon morceau au point qu'il n'ait plus aucun goût.

Malgré son appétit d'autant plus gargantuesque qu'elle était biotique, la femme finit par laisser un tiers dans le bol, le posant à côté de la table. C'était suffisant, ne serait-ce que pour le moment.

- Vous savez... J'ai l'habitude d'utiliser la biotique pour tout et rien, en général. Une façon de m'entraîner et de passer le temps. Actuellement... Je ne sais même pas si je serais capable de soulever une cuillère. Sans implant pour m'aider à stabiliser l'ezo, j'ai l'impression d'être diminuée. Au final, mon épaule n'est rien en comparaison. La chaire guérie. Mais ne pas pouvoir utiliser la biotique à mon gré... c'est comme si on m'avait coupé un bras, vous voyez ?


Pendant tout son discours, la Turienne avait contemplé sa main exempt de la moindre trace d'aura violacée. Elle ne voulait même pas essayer. Néanmoins, savoir que si elle tentait le coup pouvait signifier un résultat très différent de d'habitude suffisait à l'ennuyer.

- J'ai toujours été biotique, continua-t-elle. J'ai beau les avoir quitté il y a maintenant neuf ans, je n'ai jamais totalement cessée d'être Cabale non plus. Maintenant, c'est comme si j'étais une simple régulière.

Elle piocha un morceau de viande et commença à le mâchonner, plus par habitude que vraie faim. Sur son visage, on pouvait voir que la situation la rendait songeuse.



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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeMer 27 Juin 2018, 02:41

Le temps de guérir
Le



regard de la Doctoresse flottait, les bruits de mastication ne la dérangeait guère. Son attention s'était complètement dissipée alors que la Turienne profitait de repas. Elle suivait des yeux un homme en costume, la démarche sûre, l'air confiant, il était si facile d'oublier les dangers extérieurs lorsque l'on passait sa vie sur cette station.
Comme chaque jour il devait rentrer chez lui voir son épouse, ou son époux, ses enfants, s'asseoir en famille autour d'une table débordante de nourriture, ou peut-être va t-il voir une maîtresse ? Cela dit, il restait dans la sécurité de son train train quotidien, inconscient des affres du vide galactique.
Mais pouvait-on lui en vouloir ? Dans ce monde il y avait le troupeau qui devait s'assurer que la machine Concilienne si bien huilée continue à tourner peu importe ce qui pouvait se passer en dehors de ces murs. Le travail de personnes tel que Vertax ou McKnight était de s'assurer qu'aucun prédateur avec de mauvaises velléités ne viennent perturber les engrenages de ce mécanisme.

Elle appréciait vraiment cette vue, invisible aux yeux de la population, tandis qu'elle disposait de ce droit. Essayant d'imaginer un morceau de vie de chaque individu. Le crépuscule apportait cette touche caricaturale, alors que la lumière sombrait dans l'ombre. Les deux femmes se tenaient face à la fenêtre, c'était la première fois qu'elles échangeaient ainsi. La tempête passée, le calme était revenu. Un premier pas avait été fait, et c'était déjà pas mal.

« Vous pensez que la viande en est vraiment dans ses plateaux ?

-Hélas ça en est... »

Arcadia avait déjà goûté les plats préparés par la diététicienne, et la seule chose dont elle était certaine c'était qu'elle détestait ça. Pour tout dire, elle était curieuse de savoir comment l'on pouvait obtenir un truc aussi immonde avec des ingrédients normaux... Et c'est plutôt incroyable, elle avait eu la sensation de bouffer de la terre avec de la bouse et du gravier, ça sentait le poulailler, alors que le plat était composé de céleri et d'oignons. Tout simplement prodigieux.
Pour éviter de froisser sa collègue, elle avait préféré dire que c'était assez bon, comme tout le reste de l'équipe d'ailleurs.

« La chaire guérie. Mais ne pas pouvoir utiliser la biotique à mon gré... c'est comme si on m'avait coupé un bras, vous voyez ?

-Le sens propre me parle. »

Le docteur voyait parfaitement ce que la biotique voulait dire. Ayant elle même perdue un bras quelques années plus tôt, même si arraché était plus réaliste que coupé. Lorsque l'on était médecin-chirurgien, cela été plutôt compliqué à compenser, même avec une prothèse, elle avait du se battre des mois durant pour la manier correctement.

« J'ai beau les avoir quitté il y a maintenant neuf ans, je n'ai jamais totalement cessée d'être Cabale non plus. Maintenant, c'est comme si j'étais une simple régulière.

-Limité, corrigea le Colonel, nous sommes vus comme des limités, elle souleva sa manche gauche dévoilant le bandage qui protégeait sa chair blessée. Je sais que ce n'est pas agréable d'être mise sur la touche à regarder le temps passer en se tournant les pouces. Mais dans notre état nous ferions plus de mal que de bien. J'envie le lien que vous entretenez avec les Cabales, entre les médecins c'est loin d'être toujours rose. »

Elle prit place sur la chaise à côté de la Spectre, son service été terminé depuis un petit moment maintenant, rien ne la retenait dans l'hôpital. Pourtant elle y restait, pas par devoir ou par amusement, mais par compréhension. L'une comme l'autre avait ses blessures, mais là où Arcadia avait un échappatoire grâce au travail, la Turienne était confinée dans sa chambre, tournant telle une lionne en cage.
Elles restèrent ainsi, dans le plus grand des silences, observant la nuit prendre ses droits. L'humaine sentit la fatigue s'installer, se levant elle posa une main amicale sur l'épaule valide de la patiente.

« Je vais devoir vous laisser, on se voit demain. Reposez vous bien Ravi.



-Arcadia. »



7 Mai 2203
L'interne retira la protection, sa supérieure ne put s'empêcher de faire une grimace. La plaie n'était vraiment pas belle à voir, le bras comprimé était plus maigre que l'autre, boursouflé au niveau de l'ouverture recousue alors qu'une odeur de mort s'en échappait. Tout autour la peau été morte, brûlée par le feu et l'acide, le pus suintait encore, bien que les écoulements se réduisaient grâce aux antibiotiques.  La douleur devenait supportable, mais s'endormir restait un calvaire.

L'Asari nettoya la blessure, retirant encore quelques morceaux d'épiderme nécrosés, avant de passer à la désinfection. Arcadia serra les dents alors que le produit irrita les zones de son bras encore sensibles. L'onguent et un nouveau bandage en place, elle s'autorisa à souffler. Plus que quelques jours à attendre, et elle recevrait sa greffe.

Elle remercia l'aspirante qui avait plus de deux fois son âge, une nouvelle journée pouvait commencer. Cela allait démarrer par la tournée de ceux dont elle avait la charge, ce qui était plus rapide vu que le chef de service lui avait refilé tout les mourants... et une avait claqué hier, autant dire que la paperasse n'allait pas manqué ce matin.

*Bi-Bip* *Bi-Bip*

Et voilà... La première visite n'avait même pas commencé qu'elle était déjà appelée. Elle décrocha.

« Dr McKnight. J'écoute.

-La famille de Ravi Vertax aimerait la voir.

-... J'arrive. »

Arcadia se dirigea vers l'accueil pour récupérer les proches de la biotique. Elle essaya de s'imaginer à quoi pouvait bien ressembler la famille d'une Spectre. Des militaires ? Ce serait le summum du cliché. Des dignitaires de la Hiérarchie ? Peu probable, Vertax n'avait pas l'air d'avoir de petite cuillère en argent dans la bouche. En tout cas les repas familiaux ne devaient pas être banals.  
Arrivée dans la salle d'attente elle les repéra immédiatement... la génétique... Les poules ne font pas des canards.

« Messieurs. Vous êtes ici pour voir Ravi ?, demanda t-elle sur un ton presque rhétorique, le plus âgé des deux acquiesça. Je suis le Docteur McKnight, je me charge des soins de votre fille. Elle a bien récupéré de son opération. Suivez moi je vous prie, invita le Docteur avec un geste. Une nouvelle intervention est toutefois nécessaire pour remplacer son ampli biotique, que je viens de recevoir ce matin. Elle se fera dans l'après midi. D'ici deux jours, elle pourra sortir, il va lui falloir quelques semaines de repos ainsi que de la rééducation. Si Ravi ne force pas sur ses blessures, elle n'en gardera aucune séquelle. »

Le trio arriva devant la porte, toujours gardée par deux membres du SSC qu'elle salua d'un signe de tête.

« Je vous laisse lui faire la surprise, cela devrait lui faire plaisir. Si vous pouvez lui remettre ceci de ma part, je passerai la voir plus tard dans la journée, elle tendit un livre papier au père de la Spectre, le premier tome d'une trilogie de thriller policier. Une dernière chose, sa voix devint un murmure, si vous pouviez vous faire discret en repartant, les visites le matin ne sont pas très bien vues... Merci. Bonne journée à vous ! »

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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeMer 11 Juil 2018, 22:31
Le temps de guérir


- J'envie le lien que vous entretenez avec les Cabales, entre les médecins c'est loin d'être toujours rose.

- Pour ce que j'en sais, toutes les armées privilégient la cohésion. Un groupe, une unité, une âme. C'est d'autant plus vrai pour les Turiens. A mon sens, la cohésion dépasse les sphères militaires : sans elle, un peuple n'est qu'un rassemblement de groupes épars sous une vague bannière.

Le silence n'était troublé que par la bande sonore du jeu toujours en cours sur le datapad. Un air de piano léger résonnait alors que l'inspecteur, les yeux dans le vague, annonçait se rappeler du passé. Ne manquait plus que le joueur daigne appuyer sur « continuer » pour que la cutscene se lance, lui permettant de découvrir un bout de l'histoire du héros. Sans doute quelque chose de tragique au vu du fil que le scénario déroulait depuis le début de la partie. Peut-être parlerait-il de la mort d'un être aimé ou de cette personne qu'il n'a pas pu sauver. Quelque chose de surprenant et qui irait bien avec la musique. Il était même possible que ce soit en rapport avec cette mystérieuse Asari masquée, qui était pointée du doigt par le titre et dont l'inspecteur ne cessait de croiser la trace.

Les mains sagement posées sur ses genoux, la Turienne ne s'intéressait plus au jeu ni à l'histoire depuis un moment. Arcadia à ses cotés, les deux femmes observaient le monde qui continuait de tourner sans elles. Chaque blessée pansait ses blessures, physiques et mentales, dans le calme, tolérant l'autre dans la bulle qu'elles se crééaient tandis que leurs yeux se rivaient sur l'extérieur.
Le Présidium leur offrait un morceau de vie : elles voyaient ce politicien, qu'on reconnaissait à des lieues à la ronde. Bien habillé, ce petit air pincé de l'individu important au sein de ce monde, la tête pleine de soucis et qui passait à côté de ses semblables sans les voir. Pas trop loin dans un kiosque niché entre deux buissons artificiels on retrouvait le marchand qui invitait les passants à s'arrêter jeter un oeil à ses produits. Attiré par les cris un jeune couple, dont la fille paraissait tout juste sortir de l'adolescence, finit par repartir en se blotissant discrètement l'un contre l'autre avec un brin de fausse pudeur. On retrouvait aussi tous ces passants qui parcouraient leur bout de chemin pour vivre leur vie ailleurs que sous le regard de la Spectre et de la Médecin. Les parents et amis qui entraient et sortaient de l'hôpital, les touristes qui s'arretaient prendre en photo la statue des Krogans sur le lac avant de repartir pour les Secteurs commerciaux.

Le monde ne s'arrêtait pas de danser. Qu'importe ceux qui étaient morts il y a quelques jours et ceux qui mouraient encore au sein de l'hospice, il continuait sa valse avec lui-même au son de l'orchestre composé des espèces qui l'habitaient. Et si un jour ils venaient à disparaitre... Le monde continuerait de valser au rythme d'un nouveau choeur. La quintescence de l'insignificance en somme.

Finalement, c'était à nous de donner de l'importance aux choses. Et devenaient-elles importantes parce qu'on s'y attachait, ou s'y attachait-on car ont leur donnait de l'importance ?

Être enfermée n'allait vraiment pas à Vertax. Encore une semaine dans cette chambre et elle finirait par écrire un de ces putain de livre philosophique au rabais qu'on pouvait trouver à cinquante crédit dans un kioske du spatioport.

Ou pire : Elle s'écouterait se lancer dans de grands discours et finirait par employer un « Nous » pour se désigner elle.

Il était peut-être encore temps de s'échapper par la fenêtre ?

- Je vais devoir vous laisser, on se voit demain. Reposez vous bien Ravi.

En plus Arcadia s'en allait. Bien sûre, Ravi ne pouvait pas compter en l'instant sur sa biotique, mais elle pouvait essayer tenter le bon vieux coup de « Je pars par la porte d'entrée l'air de rien» et finir par trouver un médecin illégal pouvant lui dénicher un implant biotique dans une clinique pas trop crade et ...
Une mandibule battit légèrement. L'Humaine venait de prononcer son nom. Comment le connaissait... Oh oui. Le dossier médical sans doute.

- Bien. Bonne soirée à vous ...


Docteur ? Madame ? McKnight ?

- Arcadia.


- Arcadia.




7 Mai 2203





- Apnus, si tu pouvais parler moins fort, ta pauvre soeur à demi mourante t'en serais gré.


Le sourire de l'intéressé s'élargit. Assise dans son lit, Ravi se tenait à l'affut du moindre geste de son frère. Elle gardait son bras blessé le plus proche de son corps et à l'opposé du Turien, suivant du regard sa silhouette élancée. Il allait faire une connerie. Elle le savait. Elle le sentait. C'était l'une des spécialité de son cadet, avec la direction de l'entreprise familiale.

- J'exprime ma joie sincère à l'idée de te retrouver. Et tu n'est pas à l'article de la mort, regarde toi, tu vas parfaitement bien !

S'en suivit un grognement étouffé alors qu'Apnus donna une grande claque dans le dos de sa soeur. Le Turien afficha cet air gêné de celui qui vient de faire une boulette mais ne peut s'empêcher de rire de la situation, ce qui donne toujours ce petit son étranglé de rire dissimulé.

- Aeghm... Bon... Peut-être un peu à l'agonie alors...

- APNUS BORDEL DE  .... !

- Les enfants, calmez-vous je vous prie. Nous sommes dans un hôpital. Puis-je te rappeler ce que le Docteur Mcknight nous a demandé Apnus ? Une demande qui, si je ne m'abuse, requiert silence et maîtrise de soi.

Kacus n'avait pas relevé les yeux du livre qu'il lisait. Il avait gardé même sa posture élégante, les jambes croisées et un bras négligemment par-dessus l'accoudoir du siège qu'il occupait alors que sa main libre réussissait l'exploit de tenir le bouquin et d'en tourner les pages quand c'était nécessaire. Le siège avait été remis par une infirmière près du lit. Apnus profita de l'occasion pour opérer une discrète retraite stratégique vers la fenêtre.

- C'est un livre vraiment intéressant que le Docteur t'a offert Ravi, reprit le Patriarche Vertax une fois le calme revenu. Sa fille lui avait fait signe de déposer le cadeau sur la table de nuit, précisant « qu'elle y jetterait un oeil plus tard ». Une déclaration qui avait donc laissé liberté au père de lire quelques lignes. Quelques pages. Pas plus loin que le second chapitre en tout cas. Il n'aurait sans doute pas le temps de pousser au-delà du troisième.
- Madame McKnight semble être une personne bien. Tu as eu l'occasion de discuter avec elle ?

La question s'accompagna du froissement délicat d'une page tournée. Toute personne qui aimait les livres - surtout ceux physiques et pas sur datapad - gagnait automatiquement la bienveillance du biotique, du moins jusqu'à ce qu'ils disent ou fassent quelque chose qui la retire. En attendant, l'Humaine pouvait se targuer d'avoir gagné sa curiosité - si elle l'apprenait un jour.
Faisant mine d'être fasciné par l'extérieur, le cadet Vertax aurait été plus crédible s'il ne se tordait pas le cou pour essayer de lire la quatrième de couverture. Le Turien plus âgé déplaça sa main de sorte à laisser le texte aux yeux de son fils.

- Oui.


La réponse laconique ne souffrait d'aucun interrogatoire plus poussé que Kacus prit soin d'ignorer.

- Oh ? C'est une bonne chose. Il s'agit sans doute d'un esprit affûte, de quoi mener des discussions passionnantes pour une personne enfermée dans sa chambre. J'imagine que c'est une personne attentionnée, non ? Peu de médecins offriraient un petit quelque chose à leur passion, tout Spectre que ce soit.

- Elle t'a tapé dans l'oeil à ce point ?

Il accueilli la pique d'un petit rire courtois, non sans quitter sa ligne des yeux. Les yeux qu'Apnus roula derrière lui, un sourire en coin aux lèvres, ne lui fit aucun effet.

- Je suis trop vieux pour elle à mon avis. Par contre, je ne serais pas contre quelques recommandations littéraires humaines. Et si au cours des discussions passionnées autour d'un café, les choses venaient à évoluer, ma foi... Votre père est encore bel homme les enfants.

Le Turien se leva de sa chaise, tendant le livre fermé à sa fille.

- Plus sérieusement jeune fille, la vie de père célibataire est dure et ingrate, mais je m'y suis habitué. Même si certaines mauvaises langues diront qu'elle est grandement facilitée lorsque mes enfants sont assez grands pour se gérer eux-même et qu'ils gagnent leur propre argent et que je suis techniquement en ce que certaines appeleraient « pré-retraite ».
Néanmoins, qu'importe les dires, je reste un père qui connait ses enfants et sait que sa plus grande tend à être capable de littéralement exploser lorsqu'elle ne peut pas se mouvoir librement ou qu'elle se sent limitée. Au sens littéral parfois, même si en l'occurence, il s'agit d'une image.


Le visage de Ravi se referma et elle laissa ses grands yeux verts vaquer autour de la pièce - tout sauf sur lui. Apnus s'efforçait de faire mine de s'intéresser à la vue qu'il observait depuis désormais une dizaine de minute. La biotique, en être privé... C'était un monde à part. Un monde auquel il n'aurait jamais accès et qu'il continuerait de voir par la petite fenêtre que dévoilait son frère et sa soeur lorsqu'il en parlait ?
Est-ce qu'il était jaloux de cette proximité qu'ils partageaient à l'instant ? Peut-être. En tout cas, il n'en montrait rien.

- Tu retrouveras bien vite l'usage de ta biotique, ne t'en fais pas. Je connais la sensation que ça fait, j'ai déjà eu quelques opérations moi aussi qui nécessitait de me retirer mon implant pendant quelque jour. Ce n'est pas agréable, mais tu verras que c'est passager. Ne t'en fais pas. Tu ne perdras rien, au contraire. Te connaissant, tu seras même meilleure, à force de cogiter au fait que tu ne puisses plus l'utiliser et à ce que tu voudrais en faire actuellement !
D'ailleurs, le Docteur m'a dit qu'elle avait reçu ton implant. L'opération se fera dans la journée d'après elle.

Si la Spectre avait été un Spuma, ses oreilles se seraient redressées sur sa tête et elle aurait agité la queue. Etant Turienne, elle exprima sa joie par un frémissement de mandibule et d'un «Oh» neutre de rigueur.

- Oh.


Il était de la neutralité la plus faussement parfaite qu'on puisse émettre en un seul "Oh".

- Et bien, sur cette manifestation de joie intense, je pense que nous allons te laisser. Les visites sont mal vues le matin apparemment, et nous risquons d'être abattus à vue par l'infirmière en chef. Tu as déjà vérifié les ventilations ?

Hochement de tête. La Turienne reporta son attention sur la grille fixée au dessus de son lit. Quelques griffures trahissaient d'une tentative de desserrer les vis qui la maintenait en place. Verdict : Elle n'avait pas réussit à la faire bouger d'un millimètre et de toute façon, après examen, s'était rendue compte que la sortie ne se trouvait pas par là.

- Trop petites. Ma chambre est trop haute pour penser à passer par la fenêtre. Les taxis refusent de chercher qui que ce soit à une fenêtre et mes amis ont eux aussi dit non sous prétexte que « il fallait que je pense à ma santé avant tout ». En tout cas pour ceux joignables. Et, pour une raison que je n'arrive pas à saisir, Watson refuse d'engager des effectifs pour m'évacuer. Il a avancé les mêmes arguments. « Vertax... Votre santé est importante. Reposez-vous. Ceci devrait vous aider, prompt rétablissement ...» blablabla. Il m'a envoyé un gif de Spuma avec son mail.

- Et ça t'a aidé ?

- Un peu, finit-elle par reconnaître avec un sourire. Kacus s'en réjouit. Si elle était capable de sourire sincèrement, c'était que sa fille n'était pas tant au fond du trou qu'elle semblait l'être.

- Ne restes donc plus que la grande porte ! Ne t'en fais pas ma fille, nous reviendrons. Ton frère et moi allons séjourner quelques jours sur la Citadelle. Apparemment tu vas être interdite d'activité pendant un moment si tu ne veux pas avoir des séquelles. Ce qui veut dire, ajouta-t-il face à sa fille qui devenait blême, qu'il faudra quelqu'un pour te surveiller. Nous en l’occurrence.

La porte se referma doucement. Ne restait plus que le silence une nouvelle fois. Et l'ennui.

Dans un soupir, Ravi ressortit son datapad avant de relancer les passionnantes aventures de Mednis. Le thème du jeu se lançait et l'écran titre apparaissait joyeusement, prêt à être lancé. Il fut finalement éteint et posé délicatement sur le côté alors que les doigts préférèrent s'emparer du livre en papier, laissé sur le bord du lit par Kacus.

Une fois les premières lignes lues, elle ne le lâcha plus.



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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeJeu 12 Juil 2018, 20:26

Le temps de guérir
Ft. Ravi Vertax



8 Mai 2203
Ça sentait un peu le fauve dans la chambre, doux euphémisme. Le médecin était quelqu'un de professionnel, elle ne laissa rien paraître. Cela ne l'empêcha pas d'aller ouvrir la longue fenêtre permettant d'aérer la pièce. Visiblement le système de renouvellement d'air n'était pas au top dans l'hôpital. Elle nota sur son omnitech de prévenir les agents de maintenance pour vérifier si cela venait de la chambre.

« Bonjour Ravi ! Comment vous sentez vous ?

- Mmmh… Bonjour Docteur…, baragouina t-elle en s'étirant paresseusement. Aoutch. Quelle heure est-il … ?

- Huit heures. Prenez votre temps, rien ne presse.

L'opération s'était déroulée en fin d'après midi, la veille. Sans aucun pépin, d'après le compte rendu du chirurgien. Bon en même temps, rien de bien difficile, remplacer un implant biotique était une des bases du métier. S'il s'était planté nul doute que sa carrière ce serait rapidement terminé, surtout une erreur sur un agent du Conseil.
La fine cicatrice était tout juste visible, surtout dans l'ombre. Elle passa son scanner près de la zone opérée. Bien tout était en ordre de ce côté là.

« Excusez moi de ne pas être passée hier, un impondérable m'a obligé à rester loin de mes obligations envers mes patients.

- Ne vous en faites pas… votre livre m'a tenu en haleine jusqu'à ce qu'on vienne me chercher pour l'opération. Je crois que l'infirmière vous hais pour ça d'ailleurs. Il a presque fallu qu'elles me l'arrachent avec un pied de biche. C'est presque aussi bon que les Holmes.

- Vous connaissez Sherlock Holmes ?

- Oui Watson… Enfin, Abaigh de son vrai nom, un ancien collègue du temps où j'étais Superviseure me l'a fait découvrir. Je crois qu'il a regretté depuis mais d'après lui "J'avais des airs de Sherlock par moment" lorsque j'enquêtais.
Le pauvre. Même sa femme et sa fille ont fini par le surnommer Watson.

- Hahaha ! Je suis heureuse que le bouquin vous plaise.

L'impondérable en question se trouvait être un Krogan, qui avait été victime d'une attaque cérébrale, à proximité du centre de soins. C'était donc eux qui avait écopé du reptile. Arcadia était l'une des rares membres du personnel à avoir des connaissances sur les natifs de Tuchanka. Elle et quelques autres soignants durent œuvrer une bonne partie de la journée sur le mastodonte. Le soir, lessivée, elle rentra chez elle sans s'occuper du reste, laissant son second se charger du reste.
Une nouvelle nuit réparatrice s'était offert à elle. C'était la deuxième en fait, depuis qu'elle avait discuté avec la Turienne. Difficile d'admettre de trouver son salut dans une parfaite inconnue qui faisait partie de l'élite de la galaxie... et pourtant elle devait le reconnaître. Mais pas trop quand même hein ? Reconnaître ses faiblesses n'était pas chose aisée.

Reprenant le rituel habituel, le docteur enleva le pansement, examinant la blessure. Les tissus cicatriciels se régénéraient à bonne vitesse. Béni soit l'omni-gel. Il faudrait encore un peu de temps avant que la Spectre ne retrouve la motricité complète de son bras, mais ce serait sans doute l'un des derniers bandages qu'elle porterait. Cela allait sûrement lui faire plaisir.

« Bien, la cicatrisation se fait correctement. Il va vous falloir garder ce linge quarante huit heures. Je vais vous prescrire une pommade pour faciliter la guérison. Quelques anti-douleurs également... n'abusez pas trop avec. Ça a beau annihiler la douleur, ça ne supprime pas le problème pour autant. J'ajoute quelques bandages, si les frottements entre la blessure et le tissu de vos vêtements vous dérange. C'est très simple à mettre, même avec un bras. Et des séances avec un physiothérapeute !
Respectez votre traitement et d'ici trois semaines vous serez prête à repartir en mission. 
»

Le Conseil avait été averti de cet arrêt maladie, recevant un bel exemplaire signé de sa main ! Elle avait également précisé qu'un scanner serait nécessaire avant la reprise de son poste, afin de vérifier si oui ou non tout était revenu en place. De ce que Mr Vertax lui avait dit, sa fille était très têtue, et pas besoin d'être médecin pour confirmer, même si l'Humaine se défendait bien dans ce domaine. Heureusement le Turien avait dit qu'il surveillerait sa progéniture. Arcadia n'avait pas envie d'envoyer des inspecteurs tout les quatre matins pour savoir si la convalescente était chez elle ou pas.

« Bref, voyons voir comment si votre implant fonctionne correctement, reprit le docteur en posant une cuillère sur le plateau du lot. Soulevez là ! »

Elle laissa Ravi jouer avec le couvert, cette dernière s'amusant comme une enfant avec un nouveau jouet. Prenant note des résultats alors que l'objet volait un peu partout. D'un geste vif elle l'attrapa de son bras valide. Sentant la frustration de sa patiente, elle déposa un nouvel objet, cette fois bien plus compact.

« Broyez le ! »

Inutile de la prier plus pour qu'elle s’exécute. Une énergie bleue entoura le cube qui se comprima sur lui même, il fallut que quelques secondes pour le bibelot se fissure, puis se brise. L'un des appareils enregistra le pic biotique, faisant lever un sourcil à la toubib. Impressionnant.

« Si je compare avec les derniers résultats, votre nouvel implant est bien plus performant. Il va vous falloir quelques jours pour vous y habituer. Je vous laisse la cuillère pour vous amuser. Vous pourrez sortir demain matin à la première heure. J'amènerai votre autorisation de sortie ce soir et j'en profiterai pour vous dire au revoir... Je ne bosse pas demain. »

L'après midi arrivait à sa fin. Arcadia frappa à la porte avant d'entrer.

« Et voilà votre laissez-passez pour la liberté ! Vous n'aurez plus à passer sous les fourches caudines de ma curiosité médicale... Je tenais également à vous remercier Ravi, je n'ai pas pour habitude de partager mes problèmes. Et ça m'a fait plus de bien que je ne souhaiterai le reconnaître. Merci pour cette attention, dit-elle sincèrement.»

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MessageSujet: Re: Le temps de guérir   Le temps de guérir Icon_minitimeDim 15 Juil 2018, 22:47
Le temps de guérir

Nouveau jour, nouveaux soins. La routine qui s'installait entre les deux femmes n'avait pas besoin d'être réglé comme une horloge, arrivant à l'heure, la minute et même la seconde près mais elle arrivait, apportant son lot de réconfort. Les doigts de l'Humaine avait quelque chose de doux. C'était peut-être à cause de l'absence d'écailles, peut-être le fait d'avoir quelqu'un de vivant qui s'occupait d'elle, peut-être parce qu'elle s'ennuyait à mourir dans cette chambre trop vide. Quoiqu'il en soit, la Turienne apprécia le moment, les yeux mi-clot, encore endormi de ce réveil brutal. La docteur devait avoir ses raisons pour la réveiller à cette heure mais esprits... Huit heures, c'était vraiment trop tôt.

Le pansement tomba sur les draps dans un chuintement moelleux qui fut masqué par un baillement dévoilant toutes les dents de la Spectre.

Bien trop tôt.

Elle était pourtant capable de se montrer réactive en dormant peu, enchaînait parfois les missions sans retrouver le confort d'un lit douillet et pouvait très bien ignorer la définition même du sens « se reposer » lorsque la situation l'exigeait... Tout était possible du moment qu'elle était stimulée. L'hôpital l'empâtait. Voilà. Elle le disait pour la centième fois depuis qu'elle avait mis les pieds ici.
Combien de temps c'était écoulé depuis d'ailleurs ? 4 jours ou des mois ?

Une nouvelle bande fut serrée sur son épaule sous ses yeux embrûmés.

- Respectez votre traitement et d'ici trois semaines vous serez prête à repartir en mission.

La phrase fut un électrochoc.

- Hein ? Trois semaines encore ? Vous plaisantez ? Vous voulez-dire une, votre langue a fourché.

Bien sûr que non. Même avec une médecine avancée, le corps avait besoin d'être ménagé, de se ressouder naturellement et de vérifier que tout ce petit monde marchait correctement. Les muscles avaient été sévèrement touchés et il était possible que, caché sous les chaires, l'os porte lui aussi une cicatrice légère, qui se refermerait avec le temps. Mais trois semaines ? C'était une plaisanterie !
Qu'allait-elle pouvoir faire en attendant ? Tourner en rond, voilà tout. En plus la plupart des gens qu'elle connaissait avaient des obligations comme travailler ou s'occuper de leur famille.

- Bref, lança une Arcadia pressée de mettre court à la conversation, voyons voir comment si votre implant fonctionne correctement. Soulevez là !

Une cuillère ridicule, de type métallique, fut posée sous le nez de la Spectre. Si l'implant fonctionnait bien... Elle allait pouvoir entrainer sa biotique pendant la durée de sa séquestration. La médecin n'avait rien dit sur les entraînements, n'est-ce pas ? Ni sur le fait de participer à des combats d'arènes dans ... oh disons l'Arène Airmax Arsenal et assimilé ? Kacus ne pourrait pas dire non à sa fille si elle promettait de n'utiliser que la biotique et de ne pas se servir de son bras gauche...
Alors que le plan semi-maléfique grandissait dans l'esprit de la Cabale, l’ustensile fut soulevé sans vraiment y penser, tournoyant dans les airs tandis que, de temps à autre, une griffe venait le pousser de gauche à droite ou droite à gauche, du haut vers le bas et inversement. Elle joua ainsi un moment, tantôt hissant, tantôt la laissant tomber pour la saisir une nouvelle fois. Puis,elle monta d'un cran les exercices, balançant son jouet d'une mini projection, puis le rattrapant d'un fil biotique avant de l'arrêter en le faisant léviter.
Comme c'était bon de redevenir entière !
Si au début elle n'y pensait pas trop, la Turienne se laissa prendre à l'exercice, finissant par abandonner ses « et si » pour ne se concentrer que sur l'objet.

Si on l'avait laissé faire, elle aurait continué pendant des heures. Mais Mckinght, lassée, avait confisqué le jeu avec vivacité.

- Hey !

Un dé remplaça la cuillère. Il avait six faces blanches et des points rouges ornaient chaque surface.

- Broyez le !

L'ordre était clair et il ne mit pas longtemps pour être exécuté. C'était d'une simplicité enfantine bien que fortement coûteux en énergie. Il suffisait de concentrer l'ezo en un point et d'augmenter la gravité. L'objet se fissura puis finit par se briser, éclatant en une myriade de petits bouts qui seraient encore répandus un peu partout dans la pièce dans deux mois. A moins que les aspirateurs automatiques ne soient d'une intelligence et d'une efficacité rare, il était probable que des morceaux restent coincés dans une rainure pendant un long moment.

- Si je compare avec les derniers résultats, votre nouvel implant est bien plus performant.

L'intéressée hocha la tête. Vrai. Ce genre de tour de passe-passe, pourvu qu'il porte sur des objets minimes, statiques et isolés d'autres éléments, pouvait être réalisé sans grosse difficulté, mais au prix d'un effort ressenti. Et, si effectivement elle ressentait le pic de fatigue typique, il était ... aussi insignifiant que le dé qu'elle venait de briser à l'instant. Qu'est-ce que cela donnait sur des pouvoirs plus importants ... ? Elle essayerait plus tard, dans une salle spécialisée pour l'entraînement biotique. Pas sûre que l'hôpital apprécie grandement qu'on balance des ondes de choc à tout va chez eux.

- Vous pourrez sortir demain matin à la première heure. J'amènerai votre autorisation de sortie ce soir et j'en profiterai pour vous dire au revoir... Je ne bosse pas demain.

- Je peux sortir ce soir pour vous dire au revoir à ce moment, non ?


Elle aurait essayé et rien n'était perdu, puisque la médecin était parti sans répondre. Ravi s'adossa contre les oreillers, regardant pour ce qui serait la dernière fois par la fenêtre de sa chambre. Elle retrouverait sa liberté bientôt, même de moitié.
Bizarre de ressentir une drôle de nostalgie alors, hein ? Elle qui souhaitait encore s'échapper il y a dix minutes...

La cuillère reprit son ballet aérien.







- Entrez !

Arcadia ne serait peut-être pas contente. La Turienne avait pris la liberté de se débarrasser des dernières aiguilles qui étaient rentrées dans son corps et avait revêtue une tenue civile que son père et son frère lui avaient ramené. Ils avaient dû prendre son armure sans qu'elle s'en rende compte d'ailleurs. Elle ne l'avait pas trouvé dans le placard et, vu l'état global, il n'y avait que l'épaulière gauche qui avait besoin d'être refaite. Le reste était flambant neuf.
Assise sur le lit, son épaule gauche en écharpe, la Spectre accueilli la doctoresse d'un grand sourire alors que sa patiente était prête à partir un peu plus tôt que prévu. Vertax cueillie son sésame, le fameux laisser-passer.

- McKinght ! J'avais peur qu'il s'agisse d'une infirmière. Elles sont terribles, vous savez ? Et je ne parle pas de leur flair. Je crois qu'une ou deux soupçonne mon départ... avancé. Elles mangent à cette heure et se sont retranchées dans leur salle. Ce qui nous laisse six minutes pour nous dire adieu avant que la sécurité ne débarque pour m'attacher.
Bon, si vous avez un Turien mignon parmi eux, je ne dirais pas non... Mais je suis sûre que lui et moi n'aurions pas la même chose en tête !


Elle rayonnait, presque littéralement. Sortir de cet enfer blanc, avec tout le respect qu'elle avait pour sa soignante, était l'équivalent de la lumière au bout du tunnel, la promesse d'un doux paradis exquis à base de couettes et de son chez soi - lequel serait supporté pendant une demi journée avant que l'ennui ne reprenne le dessus, mais tout de même.

- Je tenais également à vous remercier Ravi, je n'ai pas pour habitude de partager mes problèmes. Et ça m'a fait plus de bien que je ne souhaiterai le reconnaître. Merci pour cette attention


- C'est moi qui devrait vous remercier, Arcadia. Je ne suis pas faite pour être enfermée, même pour mon propre bien. Malgré tout, vous avez tenu à prendre soin de moi au lieu de juste me bourrer d'anesthésiants et de somnifères. Merci. C'est une attention délicate.

Un nouveau sourire éclatant. Tout tourner en dérision était de trop.

- Plsu sincèrement... Vous parler m'a fait du bien. Un peu. Et avant que je ne m'éclipse... Tenez.

Un bout de papier fut fourré dans la main rose.

- Mon numéro et mon adresse personnelle. C'est sans doute cavalier de ma part, mais si un jour vous souhaitez me contacter, pour une raison ou une autre... Vous pourrez. Le Conseil n'est pas très doué pour ce qui est de faire passer des messages privé à ses Spectres et je doute que le hasard nous rassemble de sitôt.
Bref, faites en ce que vous voulez. Je ne garantie pas de vous répondre dès réception du message, mais je ferais en sorte de revenir vers vous dans les meilleurs délais. Si un jour vous avez besoin d'aide... ou si vous voulez juste parler pour mieux dormir, qui sait.

Oh, et si je puis me permettre, Docteur...


Elle lui tendit à nouveau le laisser-passer avec un grand sourire.

- Vous avez fait une faute. Votre « 8 » ressemble à un « 9 » sur cette autorisation de sortie...

Qui ne tente rien ...



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Le temps de guérir

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