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 Nul n'est prophète dans son pays

Tharak Nar'Jamon

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MessageSujet: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeLun 12 Fév 2018, 14:55
Intervention MJ : NonDate : 12 février 2203 RP Tout public
Tharak Nar’Jamon ♦ Tori Jorunn
Nul n’est prophète dans son pays


La voluptueuse voix de la chanteuse emplissait l’air et l’esprit de Tharak effaçant, avec une minutie extraordinaire, tous les troubles et réflexions qui régnaient pourtant encore en maitre quelques instants auparavant. Il était indéniable que cette femme possédait un talent tout à fait remarquable, et son physique était loin d’être innocent à cet envoutement subtil mais total. C’était, pour le Galant’Ark, un moment fort rare dans sa nouvelle vie, encore plus que se lançait maintenant un marathon diplomatique éreintant mais passionnant.

Cette pause fugace était si bienvenue, que Tharak se laissa aller à ferme les yeux et oublier définitivement les détails qu’il trouvait pourtant plus important que tout quelques minutes auparavant. Ainsi adossé à son fauteuil, la tête dodelinant au rythme de la musique, secouant mollement son verre, laissant jaillir régulièrement le carillon cristallin du glaçon de marbre percutant le bord de ce qui contenait son désir de s’enfuir.

Les minutes s’égrainèrent lentement, laissant le butarien dans un nuage qui lui sembla à la fois infiniment long et bien trop court. Lorsque les dernières notes se turent, non sans s’être prolongées avec perfection, laissant le silence s’installer comme s’il régner depuis toujours. Il fallut quelques instants de plus pour que Tharak reprenne pleinement le contrôle de son esprit, et jette un regard sur la pièce l’environnant.

Une large et magnifique cheminée en pierre, construit bien des siècles auparavant, laissait mourir lentement un feu naturel qui chauffait légèrement la pièce, laissant dans le même temps une odeur entêtante qui chatouillait les narines sensibles du nouveau dirigeant de l’Hégémonie. Entre la cheminée et le large fauteuil ou se trouvait Tharak, se trouvait une immense table basse ou trainait des bols contenant de la viande séchée, une bouteille d’un alcool butarien extrêmement fin, se rapprochant des vins rouges humains, et une autre, ouverte, laissant entrevoir un alcool nettement plus puissant en goût.

Cet alcool fort, qui peuplait aussi le verre du butarien, était une merveille en provenance des productions d’Erszbat, cadeau du gouverneur local. La table, écrasant un magnifique tapi recouvert d’un immense symbole de la Nouvelle Hégémonie, était aussi occupée par une série de datapads traitant d’innombrables sujets, momentanément effacés par le désir de calme et de paix animant Tharak.

Puis le regard de l’ancien exilé quitta son environnement immédiat pour se poser sur l’aile droit de la pièce. Une partie guère modeste, tout d’abord était visible un canapé massif pouvant accueillir jusqu’à dix personnes qui se formait, avec le fauteuil, un angle quasiment droit. Derrière ce fauteuil était visibles deux étagères, l’une servant de bibliothèque, la seconde servant à contenir alcools et verreries correspondantes. Sur l’étagère étaient aussi dispersés une série d’éléments de décoration, allant d’un carré de tissu recouvert par d’innombrables médailles militaires ou civils, appartenant à Tharak, à un artefact prothéen en provenance des archives de la lune de Khar’Shan.

En surplombs de ces deux meubles, un immense tableau représentant deux ouvriers butariens, une femme et un homme s’activant avec une masse à détruire un symbole de l’Alliance Interstellaire avec en toile de fond une planète aisément reconnaissable pour tout butarien digne de ce nom, Arathot. Une simple phrase stylisée se trouvait dans le coin gauche, « Souviens-toi d’Arathot » qui fut longuement ressassé comme un mantra pour les survivants de cette planète et qui revête aujourd’hui une forme particulière.

Enfin, deux portes formaient la fin de la pièce des deux côtés, l’une menant à une salle de bain, la seconde ramenant vers les appartements de Tharak. Alors seulement, le regard du dirigeant se porta sur l’autre aile de la pièce, le côté gauche de son environnement. Très rapidement son regard fut happé par la scène qu’il avait lui-même fait construire, de quoi recevoir une troupe de musiciens, un comédien ou autres artistes. La scène étant actuellement occupée par une chanteuse butarienne, attendant sagement l’aval de Tharak pour partir ou commencer une nouvelle chanson, c’est le deuxième choix qui fut finalement décidé et rapidement la voix de l’artiste commença une nouvelle fois à s’élever.

Cette scène occupant l’angle nord de la pièce, le reste était occupée par un bar digne de ce nom, constitué d’une série d’étagères contenant de nombreux alcools et soft ainsi que par des futs sous pression afin de fournir un service capable de remplir toutes les demandes. Une longue table de bar, et ses classiques tabourets, servaient à séparer l’espace du reste de la pièce sans que personne ne tint pour l’heure le rôle de barman. Chose pouvant arriver lors d’évènements privés ou lors d’une rencontre plus officieuse, avant que les vraies discussions ne débutent. Toutefois pour la rencontre à venir, Tharak avait préféré éviter de faire venir un barman. Dans le pire des cas il pouvait tout à fait servir lui-même son invitée.

Invitée qui ne devait guère tarder d’ailleurs, aussi le Galant’Ark expédia un court message afin de prévenir ses prétoriens de laisser passer la ou les drells qui devaient arriver jusqu’ici. Seule la chanteuse allait rester encore un peu, puis lorsque la discussion entrerait dans une éventuelle phase critique elle s’éclipserait discrètement. Les prétoriens de leur côté resteraient exceptionnellement dehors. De toute manière avec un tueur professionnel drell il y avait peu de chances qu’ils parviennent à agir autrement qu’en vengeance posthume.

Désormais tout n’était qu’une question de minutes avant que la délégation des Enfants d’Amonkira n’arrive, ne laissant qu’un maigre répit à Tharak pour relancer son esprit dans son fonctionnement optimal. Ainsi il s’extirpa, avec un relent de regret, de son évident plaisir musical et relança la machinerie interne, reprenant sans grandes difficultés le contrôle de ses réflexions. Seul l’écho lointain de la musique continuait à retentir dans le royaume de pensées qu’était désormais le Galant’Ark, puis l’on toqua à la porte.

« Entrez. »
Tori Jorunn

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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeLun 05 Mar 2018, 16:30
Une migraine.

Voilà ce que cela lui inspirait.

Une affreuse migraine.

Elle prit garde à respirer profondément pour permettre à son esprit de gagner en calme et efficacité.

Brim'na l'avait convoquée séance tenante, s'excusant d'avoir à la charger d'une affaire si épineuse un mois seulement après… elle pinça ses lèvres, chassa la pensée. La colère ne s'était pas encore asséchée et elle savait ses humeurs promptes à l'insoumission en cette période de deuil. Son aînée, au vu de la présente reprise de contact, avait entamé une démarche parallèle et accélérée, suite aux déclarations de l'ambassadeur Tant-en-Un. On ne pouvait pas être sur tous les fronts et elle avait estimé que la présence de Tori serait plus opportune chez les butariens.

Il faut dire qu'un sacré remuménage y avait eu lieu. Celui qu'elle avait comme D'yanoi était désormais Galant’Ark. Ce qui supposait un changement considérable de variables dans l'équation qui lui faisait face. Avec les galariens, les renversements politiques semblaient à l'ordre du jour… Espérons que cette nouvelle mode leur soit favorable, le reste ne les regardait pas.

Tori n'était accompagnée que de deux individus drells de sa communauté. Riffu, qui était un Ecdysis en voie d'évolution, comme elle avait pu l'être à son stade. Il se prédestinait à la diplomatie et était donc tout naturellement engagé pour ce faire. C’était un drell de stature imposante, il était plutôt amateur de musculation et leur densité musculaire raciale en faisait une réelle armoire à glace, comme il est coutume de dire. Son visage anguleux de couleur bleutée accentuait cet effet de puissance calme. Anim'h était une apolysis qui lui était affilié. En comparaison, elle semblait très frêle. La cadette qu’il était évidemment difficile de différencier au niveau d’un âge pour des étrangers, était la plus petite des trois. On la disait prometteuse, mais elle n'avait ici guère de fonction autre que de veiller à sa sécurité. Elle possédait quelques talents utiles, après tout. Tori était heureuse de la voir ici et il était indéniable dans le regard profond de la créature, que la diplomate était adulée par la petite drelle. Le duo était vêtu sobrement d'un ensemble bleuté et uniforme. Ils se tenaient en léger retrait, escortant avec une fierté.

Tori, quant à elle, avait fait l'effort de s'apprêter.

La drelle qui entra était vêtue d'une superbe robe couleur ocre, aux nuances rougeâtre chatoyantes. L'ensemble alliait visiblement modernité et tradition. Le tissu était fort court et laissait majoritairement la lumière jouer sur les écailles vertes de la créature, l'illuminant de reflets irisés. Un jupon opaque et volant enserrait sa taille musclée, s'arrêtant à mi-cuisse. Le reste de l'ensemble était fait de dentelle semi-transparente. Elle dévoilait sans fard la poitrine plate et dépourvue de mamelles propre à son espèce. Culturellement, il n'y avait aucune raison qui les poussait à masque des attributs féminins qui n'existent pas. Les mousselines dansaient dans son sillage à mesure qu'elle approchait d'un pas décidé. Elle avait paré ses poignets de bracelets en métal chantant. Son front était ceint d'un diadème de perle élégant. Les chaussures, des chaussons plats, étaient simples. L’ensemble était aussi joli que pratique, la laissant totalement libre de ses mouvements.

La petite délégation se présenta devant le Butarien et dans un ensemble très militaire, inclinèrent le buste en guise de salut révérencieux.

"Galant’Ark, vous nous voyez fort flatté de votre invitation. Tout autant que fort surpris… que nous vaut le plaisir de cette invitation ?"

Le contexte lui permettait cela dit de tirer quelques conclusions. Elle apprécia la présence de l'artiste, s'étonna de l'évidente intimité crée par le jeune dirigeant. Elle était autant curieuse qu'elle appréhendait l’ensemble des évènements à venir. Le faste et l’opulence affiche dans un manque de simplicité absolu était déjà annonciateur de bien des choses. Ces butariens avaient décidément un sens esthétique bien à eux. Clignant délicatement de ses doubles paupières, elle posa son regard en direction des paires d’yeux du dirigeant. Avec l’air qu’elle expira, le flot de pensée qui l’agita la quitta et c’est dans un calme des plus absolus qu’elle attendit une réponse.


Sur mon chemin de poussière, j’avance avec détermination
Au travers de ce fleuve si calme, en équilibre, par-delà les mondes
Gouverne la Sagesse de Kalahira
Soit aussi calme que le fleuve, aussi vaste que lui et le succès te sourira
Comme lui, soit aussi puissant, le Dieu Guerrier enseigne que lenteur n'est pas immobilisme.
N’oublie jamais la chaleur de ton foyer, Arashu est ton cœur.
L’amour des tiens sera le fil de ton équilibre.

Tharak Nar'Jamon

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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeMar 06 Mar 2018, 12:22
Il y avait de nombreuses théories concernant les attirances inter espèces, certains arguant qu’il ne s’agit que d’un trouble psychologique, d’autres d’un cas de zoophilie répréhensible et d’autres d’un amour désintéressé plus pur que n’importe quel amour au sein d’une même espèce. Après tout, lorsqu’on peut tomber sous le charme d’un batracien lorsqu’on est un mammifère cela dénote un vrai amour psychique plus que physique. Dans tous les cas, Tharak n’avait jamais fait partie de ce cas de figure, et s’il n’avait jamais éprouvé la moindre haine ou rejet d’une espèce en particulier, pas même les humains, il n’avait jamais non plus perçu le moindre sentiment auprès d’une autre espèce.

De sentiments amoureux en tout cas, ni même de pulsions sexuelles.

Certains pouvaient penser qu’il s’agissait de xénophobie, d’autres d’une simple préférence culturelle, mais en vérité il ne s’agissait d’aucun des deux, simplement qu’il n’arrivait pas à comprendre qu’on puisse être attiré physiquement par des êtres à ce point dissemblables, créant des unions stériles, ou contre-productive pour l’un des parties. Car s’il est vrai que les asaris possèdent un charme indéniable, quelle pitié que de réduire le potentiel génétique de son espèce pour un amour très égoïste et si court dans la vie d’une asari.

C’est avec cette courte réflexion sur l’amour inter espèce que Tharak accueillit ses invités. Au nombre de trois, les drells étaient socialement très distingués par leurs tenues, révélant l’importance majeure de leur cheffe de file, et le désintérêt total de ses deux suivants. Enfin, désintérêt d’un point de vue décisionnel. Après tout le Galant’Ark n’était pas individu à mépriser les classes sociales que l’on jugeait autrefois dénuées d’intérêt, voir à soumettre par la force. C’est d’ailleurs cette manière de se distinguer de la part de Tori Jorunn qui avait poussé le butarien à cette réflexion sur les relations, car la drell devait être habillée d’une manière extrêmement distinguée pour son peuple, et outrancièrement sexualisé pour une peuplade mammifère aux mœurs puritaines.

D’ailleurs la tenue de l’ambassadrice drelle arracha un large sourire à Tharak, qui s’imaginait assez aisément une danseuse butarienne ainsi vêtue, et le scandale qu’elle créerait au sein des communautés moralistes. Toutefois, pour le Galant’Ark, il n’y avait là rien de bien choquant car la tenue collait magnifiquement à la morphologie d’une drelle sportive et sûr d’elle. Et si cette tenue pouvait passer pour exagérée sur une mammifère, sur une fière représentante d’une espèce reptilienne cela lui donnait une prestance que la plupart des femmes pouvaient jalouser. Le respect qu’éprouvait Tharak pour l’ambassadrice Jorunn monta encore d’un cran tandis qu’il percevait combien cette femme pouvait posséder de facettes.

Et il y avait aussi cette harmonie de corps qui régnait au sein de la délégation drelle, le trio se mouvant telle une seule entité, se présentant à l’image d’une unité militaire très bien coordonnée. Une manière de faire extrêmement plaisante aux yeux d’un haut gradé de l’Hégémonie. Maintenant il était temps pour Tharak d’agir. Aussi le butarien se leva et inclina longuement sa tête sur la gauche, tout en prenant la parole.

« Ambassadrice Jorunn, c’est un profond plaisir que de pouvoir enfin vous recevoir dans les bonnes conditions. Peut-être pourrions vous nous présenter vos collaborateurs ?» Pour l’heure, le Galant’Ark esquivait la raison de l’invitation. « Nous espérons que la présence de Riellen ne vous importune point, c’est une chanteuse exceptionnelle qui désir organiser un concert au sein du Palais, nous nous sommes dit que lier l’utile à l’agréable serait une manière plus correct de mener cette rencontre à bien. Après tout, il y a déjà eu deux rencontres rigoureuses, allégeons donc cette rencontre supplémentaire en balayant cette étiquette ronflante. »

Ce n’était pas vraiment une question, et déjà Tharak invitait les trois diplomates drells à s’assoir sur le canapé, dans l’autre branche que la sienne. Et sans attendre de réponse, le butarien retourna s’assoir au milieu de la sienne, de branche.

« L’Hégémonie a grandement changé, ambassadrice Jorunn. » La tirade commençait avec cette phrase plus proche du mantra que de l’affirmation. « La xénophobie et l’isolement d’alors ne sont plus des fondations qui nous agréent, alors nous balayons ces mentalités d’un âge qui n’a plus court. Et dans cette Nouvelle Hégémonie, nous croyons fermement que notre rôle que de venir en soutien des espèces qui souffrent encore de ces pensées obscurantistes. »

Pour l’heure il s’agit d’une introduction un peu creuse, mais Tharak espérait tout de même se faire comprendre.

« De nombreuses espèces se font encore mépriser et soumettre à des régimes d’apartheid ridicules et rétrogrades. Et nous voulons sincèrement soutenir les causes qui souhaitent mettre un terme à ses évènements malheureux. Nous allons mettre en œuvre des actions très concrètes pour agir en ce sens. L’esclavage va être détruit partout où nous pourrons le réduire, le saccage de Turvess entrepris par mon prédécesseur va se terminer, et les ralois reprendront le contrôle de leurs terres.

Nous aiderons aussi les Laksals à éviter les pièges que tendent rapidement les gouvernements galactiques pour s’imposer et spolier les ressources nationales. Nous allons nous engager. »


Tharak se leva pour rejoindre le bar se trouvant à l’angle et commença à se servir un cocktail. Non sans un rapide « Vous en voulez ? » Sa tâche accomplie, il retourna s’assoir.

« C’est dans ce but que nous avons envoyé cette invitation. La galaxie compte deux cas emblématiques à l’heure actuelle. » En vérité trois, mais le cas du Protectorat est un sujet autrement plus sensible « Le retour des Clans krogans qui ont soufferts pendant bien trop longtemps des dépravations du génophage, et qui subissent encore aujourd’hui le rejet et le doute alors qu’ils ont fait bien plus que se racheter. Et l’asservissement du peuple drell sur la base d’une aide providentielle. » Tharak leva la main en espérant bloquer toute réplique véhémente.« Nous savons que les drells considèrent cet échange comme un juste retour des choses, mais les années passant m’ont appris une chose. Nulle dette n’est éternelle, et lorsqu’elle le devient, ce n’est plus une dette mais un chantage. Il est plus que temps que la galaxie reparte sur des fondations saines qui mettront un terme aux conflits venus du passé. »

Petite dégustation du cocktail, qui était franchement excellent.

« Nous avons la mission de détruire ce que la haine et le rejet ont bâti. L’Hégémonie va se ranger complètement derrière les Clans Krogans et promouvoir leur réhabilitation totale, car c’est indéniablement une nation qui a une infinité de choses à porter avec elle. Nous avons eu la chance de voir personnellement les ruines des antiques cités krogannes, et nous pouvons vous dire que ce peuple possède un don extraordinaire.

L’Hégémonie va aussi renforcer ses liens avec les Tribunaux elcors et le Vol Ralois pour permettre à ces peuples de comprendre qu’ils ne sont pas des peuples mineurs n’ayant pas voix au chapitre. Nous allons soutenir le jeune peuple Laksal dans sa démarche de rejoindre la communauté galactique sans craindre que sociétés et nations ne viennent les réduire au silence.

Pour se faire, l’Hégémonie va bâtir des ponts entre les nations qui se trouvent aujourd’hui laissées en arrière. Nous avons terminé l’université qui accueillera des étudiants de nombreuses espèces, et demain nous terminerons toutes les enclaves économiques de nos différents mondes.

Ambassadrice Jorunn, notre plus grand souhait c’est que le peuple drell se joigne à ce mouvement et prenne en main sa destinée. Le Synacte était un chef d’œuvre de coopération inter-espèce, c’est devenu une laisse qui bloque Hanaris et drells dans une relation abusive néfaste. Relançons et concluons ce projet de colonie drelle sur Camala, relançons et concluons l’accord éducatif pour que les jeunes et professeurs drells puissent faire partie de ce vaste projet.

Et surtout, nous aimerions que les Enfants d’Amonkira rejoignent un tout nouveau projet. Nous avons construit ce que l’on appelle la flotte d’exploration. Une flotte qui aura pour but d’explorer de nouveaux systèmes, de jauger les mondes découverts pour y établir des colonies. Nous aimerions que des vaisseaux drells, des pilotes, des combattants, des scientifiques et des ingénieurs de votre peuple se joignent à ce projet. Dans le but avoué que de trouver un nouveau monde viable pour vous.

Mais allons plus loin, Cette flotte d’exploration fait partie d’un projet bien plus vaste, car elle fait partie de ce que l’on appel, la société de développement. Nom pompeux et provisoire qui parle de la plus belle chose qui peut advenir au sein de cette société galactique minée par les conflits. Aujourd’hui la galaxie a le Conseil, l’UCIP, des éléments ambitieux mais terriblement incomplets, et une réponse parfaitement malsaine aux évènements ambiants. La Galaxie n’a pas besoin de sociétés militaires supplémentaires mais de bâtisseurs, de scientifiques, d’ingénieurs, de diplomates. »


Tharak ne cessait de fixer Tori, sans jamais ciller. Ses deux paires d’yeux alternant leurs clignements pour ne jamais cesser de la regarder.

« La société de développement est une réponse totale à une situation complexe. Il s’agit d’un UCIP mais dans le but de promouvoir la paix et l’entraide. C’est un même fonctionnement mais pour des services bien distincts.

Coopération scientifique, sur le sujet de la colonisation, de l’étude des maladies, comme le cas du syndrome képral. Coopération diplomatique pour former les espèces à travailler de concert, pour former les ralois, les laksals à s’élever sans perdre leur culture, pour soutenir les espèces dans des bras de fer compliqués auprès d’espèces moins conciliantes. Coopération technique, pour construire des spatioports civils, pour aider à la création de stations spatiales, pour aider à bâtir des villes modernes sans détruire l’écosystème local.

Ceci sans mettre en péril les secrets d’état, sans forcer à une coopération militaire. Cela serait la réponse des espèces, stupidement, appelées mineures. »


Le Galant’Ark détourna enfin le regard et but quelques gorgées de son cocktail.

« Bien entendu ne soyons pas naïfs. L’Hégémonie est une société militaire, et nous continuerons à développer notre armement et nos flottes pour nous mettre en sécurité. Il n’est pas ici question de désarmement ou de pacifisme, mais de coopération sur des sujets qui nous rendent plus forts. D’ailleurs, il est aussi envisagé et envisageable d’élargir le sujet sur une coopération militaire, et notre proposition de former des cadres militaires et civils pour les Enfants d’Amonkira est toujours d’actualité.

Il est temps que nous détruisions les aberrations passées et que nous entamions ce que demain nous réserve. L’Hégémonie souhaite pour cela que les drells marchent à nos côtés. Qu’en pensez-vous ? »


La chanteuse venait de terminer sa deuxième chanson et semblait vouloir une pause bien méritée. Aussi Tharak lui fit signe de prendre son temps. La discussion fut donc cette fois-ci menée dans le plus grand des silence.
Tori Jorunn

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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeMar 13 Mar 2018, 23:19
Elle put ainsi constater que le butarien n’avaient en rien perdu de sa verve. Il était tout aussi prolixe que dans son souvenir.

« Riffu H’rman, diplomate de mon bureau. Anim’h Toran, son assistante. »

Les nommés s’inclinèrent révérencieusement à l’appel de leur nom respectif.

« La chanteuse ne nous dérange pas, les découvertes culturelles sont toujours plaisantes. J’espère qu’elle continuera sa si jolie prestation. »

Elle coula un regard à la butarienne concernée. Il est vrai qu’il était aussi rare dans bien des endroits de cette galaxie, de croiser une butarienne qu’une drelle. Elle n’appesantit pas son observation, elle savait pertinemment ce qu’être une bête de foire créait comme sentiment. Par ailleurs, elle n’était de loin pas la première du genre qui croisait sa route volatile.

« Il est d’usage de dire qu’il n’y a rien de permanent, sauf le changement. Vous avez donc toujours cheminé sur la voie du changement… et il est d’usage de penser que changer est une chose aisée à clamer, mais plus difficile à graver dans l’essence d’un peuple. N’y voyez-là aucune critique gratuite, si ce n’est l’amorce d’une réflexion philosophique. »

« Dans ce même élan rhétorique, je me permettrais de dire, qu’il vaut mieux se construire pour soi que pour autrui. Je ne remets pas ici en cause votre sincérité, ni votre altruisme… c’est un discours plaisant à l’oreille que vous m’avez servi. »

« J’ai rencontré des laksals… »
Elle observa le lointain, songeuse. « Pour les sauver, il aurait mieux valu les laisser s’épanouir seuls. Ils ne vivront jamais autrement que sous le joug des intérêts des grandes nations de cette galaxie… »

« J’ai aussi connu une shamane krogane. » Un hochement de tête. « Une très grande dame, au sens propre et littérale. Nous serons d’accord pour dire que sous ces armures fructifient des valeurs et des qualités que l’on doit autoriser à s’émancipé. Cela dit, les ayant observés, je pense qu’il n’est rien qui puisse arrêter les ardeurs de ce peuple. Ils ont survécu à un génophage la tête haute. Il n’est de pire affliction que d’être touché dans sa fonction reproductrice pour une race. »


Elle saisit le verre proposé, finalement, mais ne le porta pas à ses lèvres, poursuivant.

« Nous pourrions disserter des heures sur ces sujets que vous évoquez. Ils n’ont guère d’intérêt cela dit dans ce qui nous réunis. Puisque oui, vous voici revenu au sujet drell. »

Elle porta le verre à ses lèvres, maintenant un léger suspense sur la réponse à donner concernant le sujet principal de cette entrevue.

« Les hanaris… » Elle reposa son verre, clignant de ses doubles paupières. « Les hanaris, quelques soient leurs défauts, ont été le seul peuple qui daigna se pencher sur notre destinée et nous sauva. Eux-mêmes ne trouvèrent d’appui dans ces expéditions qui moururent avant d’avoir pu être finalisées. Les hanaris ont évité l’extermination de ma race, Galant’Ark… »

La collerette, normalement posément plaquée à son cou se gonfla et produisit un son très sourd. Devenant pour ainsi dire, une vibration à l’oreille butarienne qui ne pouvait en percevoir les nuances. Derrière elle, le drell resta impassible, tandis que la plus jeune, baissa la tête et noua ses mains. Une réaction plutôt craintive. La collerette regagna sa place quelques secondes plus tard, ne laissant au son que l’empreinte d’un souvenir. Le regard fauve et puissant des grands yeux reptiliens resta dur.

« Nous respectons vos projets et louons votre attention pour des causes qui méritent d’être soutenue. »

« Vous devez comprendre que vous ne pourrez pas tendre une main vers nous, en persistant à nous catégoriser d’esclave. Nous ne sommes pas maintenus en laisse. Ce n’est ni abusif. Ni néfaste. »

« Il y a certainement des choses à améliorer, comme dans toutes choses peuplant cette galaxie. Cela ne pourra pas voir le jour sous un rapport biaisé ou pourri. »


Ah, que les saveurs doucereuse de ce cocktail lui semblaient amères.

« Je voudrais pouvoir me réjouir de ces projets de colonies, d’exploration qui ne sont que promesse de progrès pour les nôtres, mais vos propos sont aussi bienveillant que réducteurs. Vous êtes, Galant’Ark offensants. »
La drelle derrière elle piqua un second fard. « Je m’excuse sincèrement de vous faire l’affront d’une telle franchise. Si je lui permets de s’exprimer, c’est que comme vous, je veux croire en un avenir où nos peuples peuvent se tendre la main… et cela, ne pourra voir le jour que si vous nous considérez pour ce que nous sommes. Sans aprioris, ni préjugés. »

« Je ne vous demande pas de comprendre, mais de respecter nos choix. »


Droite, elle ne cilla pas plus. Avec la concentration froide que peuvent avoir les combattants d’élite comme elle, la drelle détaillait son interlocuteur et sa réaction.




Tharak Nar'Jamon

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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeMer 14 Mar 2018, 10:42
Tharak avait décidé une chose dès le départ, il laisserait la drelle s’exprimer jusqu’au bout, sans la couper le moins du monde. Après tout sa stratégie de l’honnêteté comportait d’innombrables risques, et les drells n’étaient pas connus pour le sens de la mesure. C’était une espèce, la seule, qui avait réussi à détruire entièrement son monde natal en épuisant la moindre ressource à leur disposition, la seule espèce qui avait réussi l’exploit de ne pas atteindre le stade spatial avant de se suicider. Contrairement aux krogans, ils n’avaient attiré l’attention de personne, et seuls les Hanaris étaient venus à leur rescousse.

Enfin ça c’était sur le papier, et Tharak pouvait voir à quel point Tori et son peuple semblaient vivre dans l’auto-persuasion. Quelle histoire magnifique digne d’un holo, un peuple se dévouant, solitaire sur la voie de l’entre-aide pour sauver sans arrières pensées une espèce sur le chemin de l’extinction. Un scénario d’un grand film, d’un film larmoyant, mais d’un film non de la réalité historique. Toutefois, même désireux de déclamer la vérité, le Galant’Ark sentait qu’il avait touché ce point sensible que tous les drells possèdent, cet attachement malsain et puissant envers leur maitre.

L’ambassadrice Jorunn était désormais complètement hérissée, non au sens propre mais d’une manière totalement spécifique à son espèce. En effet, la drelle avait gonflé une espèce de collerette dans son cou, et semblait sur le point de bondir sur le butarien qui avait osé remettre en question la sacro-sainte œuvre du Synacte. Tharak eut le plus grand mal à contenir un large sourire de pitié, et le parvint uniquement par qu’une grande tristesse emplissait en même son esprit. L’homme d’état avait déjà perçu cette réaction de si nombreuses fois, cette loyauté faussée par une dépendance et une fidélité artificielles.

Une fois le long discours de la drelle terminée, le Galant’Ark reposa son verre, scruta lentement et avec un grand respect les trois représentants du peuple qui se trouvaient devant lui, terminant son inspection sur Tori, lâchant dans le même temps un long et profond soupir.

« Nous comprenons tous vos mots, ambassadrice. Et nous voyons combien vous êtes sincères dans les propos que vous tenez, et cela nous attriste plus que vous ne pourriez l’envisager. Nous sommes ici dans une discussion d’une franchise rare, sûrement la plus absolue qu’il nous ait été donné de vivre. Alors continuons sur cette lancée. Mais d’abord, nous aimerions vous raconter une histoire, une vieille histoire.

Nous étions un enfant alors. Notre oncle, médecin, se rendait régulièrement dans les camps d’esclaves pour soigner ce qu’on appelait alors les marchandises, il a sauvé un nombre incroyable de personnes et pourtant nous pouvons vous le jurer, il était un enfoiré de la pire espèce. Un jour, une épidémie décimait les esclaves et menaçait d’atteindre leurs maîtres, mon oncle est intervenu et a sauvé ce jour plus de gens que jamais auparavant, dont une femme et son enfant.

Cette dernière tomba éperdument amoureuse de cet individu qui l’avait sauvé au mépris du danger, et mieux avait sauvé son enfant, et la chose semblait être réciproque car l’oncle acheta les deux esclaves aussitôt l’affaire terminée. L’esclave devint la plus fervente adepte de mon oncle et fit souffrir chaque esclave qui refusait de se soumettre, ou qui accomplissait mal sa tâche, chose courante aux yeux de mon oncle.

Pourtant, jamais il n’affranchit son esclave, et le pire arriva lorsque finalement elle découvrit la sombre réalité. Ce n’était pas pour elle que mon oncle s’était mis en tête de les racheter, ah ça non. Mon oncle raffolait des jeunes garçons, et ce n’est que lorsque son fils s’ouvrit les veines qu’elle comprit combien elle avait été dupé. L’esclave empoisonna finalement le repas de la maison et tous les esclaves et gardes périrent dans la vengeance de cette femme. Une tragédie, que nous avons mis bien des années à comprendre.

Mais savons qui, dans l’histoire de l’époque, fut dépeint comme un monstre ? Comme une folle ? L’esclave bien évidemment. Après tout, mon oncle lui avait sauvé la vie à elle et son fils, qui pourrait donc prétendre qu’il n’était pas son droit d’utiliser les deux comme bon pouvait lui sembler. »


Tharak se rappela les sourires de son oncle, son désir constant de ne jamais se trouver dans la même pièce que cet immonde pourceau, les tentatives de contact. Le butarien frissonnait à ces seuls souvenirs.

« Ce qui nous attriste dans cette histoire, ambassadrice Jorunn, c’est que vous avez pris nos propos pour de la pitié, hors il est plus que temps de clamer la vérité. Nous n’avons pas la moindre pitié à votre égard, pas plus qu’à celui des krogans, des ralois ou des Laksals. » Tharak attrapa son verre et le reposa aussitôt. « D’ailleurs nous sommes étonnés que vous ayez eu contact avec cette espèce qui se trouve dans un territoire strictement interdit. » Finalement il reprit le verre et le conserva dans ses mains, sans y tremper ses lèvres. « Les drells sont les seuls responsables de leur chemin, vous avez détruit le monde qui était censé vous nourrir et être le point culminant de vos ambitions spatiales, mais vous vous êtes sabordés, et pire désormais vous êtes inféodés à une espèce qui n’en a aucunes, d’ambitions. Les Krogans se sont détruits eux-mêmes, et se sont étonnés voir outrés d’avoir été élevés pour le combat, alors que c’était a seule chose qu’ils étaient capables de faire à l’époque de la première rencontre, désormais ils se redressent par la seule force de leur volonté, et c’est de l’admiration et du respect qui pousse l’Hégémonie à tout faire pour les soutenir.

Les ralois ont tenté de se massacrer mutuellement dans une risible et pathétique tentative de forcer le chemin de leur évolution, des armées modernes ont tenté de broyer des huttes et des combattants à l’arc de se soumettre et désormais chialent devant tout le monde qu’on les empêche de rejoindre la communauté galactique. Les laksals se faisaient massacrer par des hordes de pirates et étaient incapables de s’unir pour contrer cette invasion, ils préféraient continuer leurs guerres puériles plutôt que mettre un terme au début de génocide. Toutes ces espèces ont un point commun, elles ne sont rien dans l’histoire, à peine un point de détail qui intéresse uniquement les philosophes.

Dites-nous, ambassadrice Jorunn, quelle trace les drells laissent dans l’histoire ? La seule et unique œuvre que vous avez produit c’est la destruction de votre planète natale. Et même cela n’apparait pas dans la chronologie officielle, votre seul et unique exploit c’est d’avoir été sauvé par la Primauté. Vous n’apparaissez même pas lorsqu’on étudie l’assaut pour la Terre, non il n’y a que la flotte de la Primauté. Pourtant vous m’opposez la fierté et la colère lorsqu’on parle de votre peuple comme d’une annexe, non vous n’êtes pas des esclaves, c’est vrai mais pardonnez-nous si nous déclarons avec brutalité la chose, vos propos, vos réactions, font mentir cette réalité. »


Tori avait sa collerette, mais Tharak avait ses mots, ses vérités à opposer à la colère de la drelle, et si elle ne partait pas d’un coup, fâchée par l’honnêteté crue de son interlocuteur, il en avait des cartouches suffisante pour tenir bien plus que des heures. Le sujet était une source d’inspiration pour le Galant’Ark, une peur sincère de voir son peuple devenir semblables aux leurs.

« Et si vous désirez la plus parfaite vérité, alors allons au fond du sujet ambassadrice. Lorsque la Primauté découvrit votre monde stérile, votre peuple mourant, savez-vous réellement cette vérité que tout le monde connait ? Lorsque Rakhana a été découvert, la Primauté ne prévint personne, ne demanda l’aide de personne, ils s’estimaient sûrement capables de sauver votre peuple seuls, et d’ailleurs l’Hégémonie ne découvrit l’existence des drells que bien des années après le premier contact. Ils vous avaient gardé pour eux, peut-être était-ce pour le mieux, des hordes d’esclavagistes se seraient sûrement repu sur votre dos pour les années à venir. Mais en vérité le Conseil aurait pu maintenir un blocus tout autour de ce monde, asaris, galariens et d’innombrables opérations humanitaires auraient pu intervenir.

Croyez-vous sincèrement, que les Républiques auraient manqué l’opportunité de récupérer l’estime d’un peuple ? Que l’Union se moque du sujet n’est pas étonnant, elle n’a jamais fait preuve d’un grand intérêt pour la survie et le respect des autres peuples, mais les Tribunaux elcors ? Non la vérité est simple, la Primauté a laissé des millions de drells périrent pour posséder l’exclusivité de votre sauvetage. »


Là était le moment le plus tendu, Sûrement que l’ambassadrice allait sévèrement s’énerver. Mais Tharak avait juré d’être sincère, alors il alla jusqu’au bout.

« Oui, ambassadrice Jorunn, nous sommes sûrement offensants, chose que vous n’avez pas dû avoir l’habitude. Nous sommes offensants parce que vous percevez la sincérité et la vérité de nos propos, mais ne confondez pas tout. Nous n’avons aucun désir d’être réducteur dans cette affaire, et si vraiment nous manquions d’estime pour le peuple drell, jamais nous n’aurions eu l’ambition de bâtir une enclave au sein de notre territoire nationale.

Savez-vous combien il a été difficile de maintenir en vie notre nation depuis notre isolement ? Combien nous avons pris l’habitude de ne compter sur personne ? Combien nous nous sommes enfoncés dans une complaisance malsaine et crasse de nos traditions et de notre soi-disant supériorité ? Prendre un bout, même minime de notre territoire est une déchirure absolue, une douleur salvatrice et une marque de respect sans commune mesure à votre encontre.

C’est bien plus qu’une main tendu, qu’un sauvetage intéressé ou un partenariat, c’est une preuve que nous désirons bâtir quelque chose qui détruise définitivement les relations corrompues de l’ancien temps. Ce n’est envisageable que parce que les Enfants d’Amonkia existent, que parce que l’esprit drell, la volonté revient prendre possession de votre fierté, de votre honneur et cela donne un espoir sans honte à tous les peuples de cette galaxie.

Nous pouvons tomber, nous pouvons nous saborder et nous soumettre à l’autorité patriarcale d’une autre société, mais nous pouvons nous remettre, nous redresser et prendre en main notre propre destinée. Ce que l’Hégémonie, que nous voyons, à chaque rencontre avec vous Tori Jorunn ce n’est pas un esclave qui nous fait pitié, mais une guerrière qui nous inspire le respect, qui nous inspire tout court. Ce que nous voulons en fondant cette colonie, en ouvrant notre université, nos enclaves, c’est bâtir le phare qui poussera toutes les espèces qui ont un jour baissé la tête, qui ont un jour laissé d’autres prendre les décisions à leur place, à se relever et se servir des ponts non pour se maintenir sur un chemin que d’autres auront construits, mais qu’ils pourront utiliser pour se placer comme peuple-frère.

Nous désirons l’équité. Comprenez donc cela ambassadrice, que notre vision actuelle de votre cas, n’est en aucune manière un préjugé, un apriori ou de la pitié, car chacun se construit sa propre voie, et si la vôtre est de rester sous le joug de la Primauté alors nous le respecterons, mais il est hors de question de nous dire que nous n’avons rien fait pour aider un autre peuple à ne pas vivre les erreurs que nous avons-nous-mêmes connus. Acceptez cette main tendue, qu’elle se destine à vous aider à vous relever ou à vous soutenir pour ne pas tomber plus bas. Acceptez au moins cela, et vous comprendrez que nous n’aurons jamais l’ambition de manipuler vos choix.

L’Hégémonie est ainsi désormais. »


Maintenant le discours fleuve de Tharak était terminé, et il craignait lourdement qu’il ne soit tombé dans l’oreille d’une sourde. Pourtant il avait envie de faire confiance à cette drelle qu’il admirait de tout son être. Cette ambassadrice-guerrière qui avait su s’affranchir des conventions et des attentes d’autrui, cet être qui accueillait le meilleur des deux mondes. Mais impossible de jauger réellement le fanatisme qu’un drell pouvait ressentir pour les hanaris, Tharak devait vraiment prendre plus de temps pour rencontrer d’anciens esclaves, cela ne pouvait être que bénéfiques … à moins qu’il ne se fasse une mauvaise perception de la relation drello-hanari, et qu’il dusse en payer le prix sous peu.
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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeLun 19 Mar 2018, 17:20
Discuter avec le Galant’Ark requérait une capacité de concentration astronomique. Ses discours fleuves étaient littéralement assommants. Elle ne pensait pas qu’il agissait de la sorte à dessein, cela collait tout à fait avec le genre de dirigeant qu’il était et l’espèce qu’il représentait. Sa petite histoire qui se voulait touchante ne lui provoqua aucune espèce de sympathie. L’exemple était tronqué dans sa base même. Il avait certainement de l’expérience dans ce niveau, mais le butarien semblait incapable de comprendre l’essence même de son peuple. Qu’importe le sentiment, pitié ou tout autre, il n’était pas positif.

« Cher Galant’Ark, vous sous estimez grandement l’influence des miens… Leur planète est magnifique, elle méritait un peu de tourisme… » Elle sourit, un sourire très fin. « Parmi les ombres, je danse sous les ramures. Par-delà les chemins tracés, Kalahira veille sur nos pas. »

« Une trace dans l’histoire ? Quelle importance, nous savons tous que les textes et vérités anciennes nous parviennent déformées, arrangées, tronquées. Quelle hypocrisie que de la tenir en référence si absolue. Nous avons détruit notre monde, c’est vrai. Il était bien plus fragile que certaines planète, moins clément. Les hanaris comme toutes les races auraient pu faire mieux. C’est vrai. La vérité est une compagne des ombres… la vérité est un prisme aux multiples reflets. Nous n’avons pas assez d’une vie pour la comprendre. Si tant soit peu, il est possible pour nos esprits étriqués de la comprendre.»

« Vous et moi ne l’observons pas à travers un même prisme. Je ne m’offense pas de votre différence, ce serait me montrer bien misérable dans ma démarche intellectuelle et philosophique. »


« Il y a longtemps que les miens se seraient révoltés. Les révolutionnaires ne seraient pas une poignée de terroristes marginalisés… si l’histoire n’avait été que ce que vous décrivez. Quelques soient les erreurs passées, les nôtres comme les leurs, nous vivons une symbiose. Une association durable et réciproquement profitable. Galant’Ark, je vis depuis ma plus tendre enfance loin des hanaris, je vis sur une colonie qui ne compte que de rares visiteurs de cette race dont l’autonomie est gérée par les miens uniquement. Comment ce ferait-il qu’une organisation indépendante comme la nôtre ait une position aussi clémente envers les hanaris s’ils n’avaient été que ces profiteurs que vous décrivez ? »

« Vous avez du respect pour moi ? Les mots que je peux employer ont donc un certain poids. Je sais que vous n’avez malheureusement pas une mémoire aussi parfaite que celle des drells... Nous avons lors de notre première rencontre, eu une discussion sur l’esclavagisme. Je m’étais permise de vous donner un conseil. »
Elle humecta ses lèvres. « Je vois, Galant’Ark que vous avez la tête dure et que malgré mes paroles, vous n’avez pas changé d’opinion sur le Synacte. »

« A vous écouter, je devine que certaines des positions que vous aviez concernant cette enclave ont pu évoluer. Ce qui me semble être de bons augures pour ce projet. Me tromperais-je ? Car je ne vous cacherais pas que la peur de l’ingérence a été la réaction la plus unanime à l’égard de la première ébauche… »

La bonté désintéressée, elle n’y croyait pas, surtout venant d’un butarien. Si les drells étaient dans la mémoire collective des êtres stupides ayant détruit leur monde et s’étant vu devenir des citoyens de seconde zone chez les méduses… les butariens avaient leur lot d’histoire. Il lui semblait même préférable d’être une lézard en voie d’extinction esclavagé qu’un butarien au si lourd passé. Elle en avait vu tant se faire rouer de coup parce qu’ils étaient membres de cette espèce à quatre yeux. Ce racisme, elle n’avait jamais eu à en souffrir, ou si peu en comparaison.

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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeLun 19 Mar 2018, 18:25
Lorsqu’il était petit, Tharak avait rencontré une très vieille butarienne et à cet instant précis, le souvenir était aussi puissant et précis que possible pour une espèce dépourvue d’une mémoire absolue. Les propos de la vieille dame résonnait dans l’esprit du Galant’Ark comme une vérité absolue.

« Il faut savoir, jeune garçon, que ton jugement prouve à quel point tu ne peux comprendre. Car seul l’ignorant peut être juge. »

Sur le moment, Tharak avait hochait la tête complètement perdu par les propos de cette vieilles dame, puis il était parti sans répondre quoique ce soit.

Aussi le Galant’Ark soupira lourdement devant les propos tellement prévisibles de son interlocutrice. Il s’était laissé piéger par un problème aussi tristement classique que récurrent dans l’histoire. Chaque individu réagit selon ses propres codes moraux, ses propres traditions, sa propre idéologie, ses propres règles sociales et non selon une pensée universelle. Le butarien s’était laissé aller au piège le plus vieux de l’histoire, et il comprenait combien il avait fait fausse route.

« Oui vous avez raison ambassadrice Jorunn, nous avons la tête dur. »

Tharak lâcha un sourire triste à la drelle, et ferma quelques secondes les yeux.

« Peu importe après tout, c’est aussi ça la beauté de cet univers, les visions, les sensations qui chacun perçoit et vit différemment. Le Synacte n’est rien d’autre que ce que l’on veut voir, et si c’est sa beauté que les drells veulent voir alors qui sommes-nous pour désirer briser cela ? »

La question était purement théorique.

« C’est aussi pour cela que nous désirons aussi ardemment que vos philosophes, vos scientifiques, vos professeurs viennent transmettre leur perception et leur système de pensées, ou tentent de le faire dans l’université. Nous vous prions de transmettre réellement cette demande, il ne faut plus que chacun tente d’imposer sa morale à autrui mais tente de comprendre celle des autres. »

Le Galant’Ark jouait avec son verre, ne terminant pas sa boisson.

« En ce qui concerne l’enclave, la proposition est extrêmement simple. La terre est un prêt, non un don. Jusqu’au jour où les drells trouveront un monde absolument parfait pour accueillir leurs enfants sans craindre de réitérer les erreurs passées, et sans voir les anciens succomber à des maladies évitables alors cette terre pourra considérée comme totalement vôtre. Cette enclave est un cadeau, l’Hégémonie n’y aura aucun droit, ni aucun pouvoir.

Toutefois, le reste de la planète est totalement nôtre, alors en dehors de cette enclave les lois sont celles de l’Hégémonie, mais aucun drell ne sera jugé sans en discuter avant avec respect auprès des représentants de l’enclave. Et nous ne demandons qu’une seule chose, que nous puissions construire une ambassade en son sein, et à l’intérieur de cette ambassade un centre de recherche scientifique destiné à étudier le syndrome de Képral.

Pour le reste, nous avons de nombreuses propositions de partenariat économiques. »


Tharak termina alors sa boisson et posa le verre sur la table.

« Les professeurs et étudiants pour l’université de Khar’Shan, l’enclave de Camala et la participation à la flotte de colonisation, voilà les trois points que l’Hégémonie propose aux enfants d’Amonkira. Et nous continuons à proposer de former des cadres militaires, scientifiques et ingénieurs pour vous préparer à une future colonisation.

Ce sont les propositions pour le début d’un partenariat. »


Oublions le Synacte, et ce même si Tharak pouvait le haïr. Que les drells prennent leurs propres ailes pour se développer, que ce soit par eux même ou sous le regard et le jugement paternaliste des hanaris. Après tout, ce peuple se libèrerait par lui-même lorsque le désir nationaliste grandira naturellement, en espérant que tout cela arrive avant que le désir de fonder une nation ne dévie pas en conflit spéciste.
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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeJeu 24 Mai 2018, 09:52
« Ne soyez pas si résigné. Toute chose est vouée à évoluer. Le Synacte n'est pas un carcan rigide, il devra évoluer en même temps que nous le ferons, drells et hanaris. La surpopulation drelle sur les mondes hanaris est une problématique dont ils souffrent autant que nous. Chacun a des intérêts à voir les choses évoluer. Chacun a également intérêt à ce que cette transition soit douce… »

« Concernant un échange culturel, nous sommes tout à fait ouvert à ce genre de procédé, quel que soit la résolution du dossier Camala. Soyez-en assuré, l’amitié que nous vous portons est plus sincère qu’intéressée. »

« Je suis rassurée de voir ces quelques changements de position. Je vais référer ces termes à nos dirigeants, mais je puis vous donner mon avis… ces conditions ont bien plus de chance de passer ainsi. Soyons patient, les échanges se feront naturellement une fois la colonie établie. »

La drelle s’adosse doucement contre le dossier. Le regard reptilien sonde le dirigeant qui lui fait fasse.

« Vous autres butariens êtes, je dois l’avouer, particulièrement fascinants. »


Elle passe une main sous son nez qu’elle plisse sur un sourire plein de crocs. Sa collerette s’agite d’une vague. Un langage non-verbal à proprement dit incompréhensible pour les personnes extérieures à leur race.

« Riffu, Anim’h. »
A l’évocation de leur nom les deux drells se levèrent dans un élan parfaitement synchronisé. « Offrez donc une danse à notre ami. » Les deux corps longiforme s’exécutèrent, mouvant leur carcasse avec souplesse. Parvenus quelques pas plus loin, ils commencèrent une étrange joute. Tels des fauves qui se jaugent, leurs mouvements lents oscillaient dans une suite étrange et aléatoire. Pourtant, il était perceptible au vu de leur coordination, que ces mouvements avaient un sens et des codes stricts. La tension s’installa, rendant l’étrange danse captivante. Puis, Tori gonfla sa collerette et ouvrit la bouche. Aucun son audible n’en sorti pour le spectre auditif classique. Il fallait être équipé d’un os hyoïde aussi développé que les leurs pour le comprendre. La compréhension fut de mise, car c’est un combat d’une extrême rapidité qui s’engagea. Les virevoltes lentes se transformèrent en tempête de coups alliant acrobaties.

En aparté, ne déviant pas son regard des deux adversaires, la drelle adressa quelques mots au dirigeant butarien.

« Si cela ne tenait qu'à moi, Galant’Ark, cet accord serait déjà conclut et mon peuple émancipé. Je ressens votre impatience qui fait écho à la mienne. Nous devons laisser aux réflexions et aux précautionneux le temps de peser le pour et le contre. Il s’apercevront bien vite que dans cette équation le positif l'emporte. Ehra est au bord de l'explosion, les naissances de ces dernières années nous ont portés au seuil de ce que cette frêle atmosphère pouvait supporter. La nécessité l'emportera sur les contraintes philosophes ou autres bon principes. Je suis certaine que lorsque je reviendrais vers vous, ce sera avec une invitation officielle et des papiers à signer. »

Elle aurait voulu tous les secouer, mue par la rage sourde qui broyait ses entrailles. Une colère dont elle voulait se faire le moteur. Transcendé par les pas qui coups portés devant elle, ravivant le souvenir de ses premières danses qu'elle les avait faite avec sa mère. Un flot sombre et agité qu'elle laissa filer en une respiration. Ce n'était pas le moment de se laisser emporter par le courant.

Le combat étourdissant ne s’arrêta que lorsque le corps d’Anim’h, contorsionné au possible, ne put éviter un uppercut. Ce dernier s’arrêta à quelques millimètres des écailles de son menton, figeant l’échange. Tori claqua ses mains et la transe prit fin.

Riffu essoufflé, se tourna vers les deux observateurs. « Nous ne sommes que des diplomates. Notre capacité à danser n’est pas aussi experte que celle des guerriers. »

« Mais elle était très bien. »
Le rassura Tori, bienveillante. « Voyez Galant’Ark, si notre entente se conclut par un accord, il est coutume pour nous d’offrir nos services guerriers. Et puisque nous parlions d'échanges culturels... J’apprécie ce genre d’art martial. Il fait partie de nos coutumes et même s’il n’a plus la même signification, il reste très répandu. Danser a toujours été une de mes occupations favorites. »

« Oh, moi je ne me risquerais pas à échanger quelques pas avec vous ! »
s’exclama naturellement Anim’h en se frottant les côtes. Puis, elle piqua un fard, très gênée par son intervention spontanée. Tori elle, choisit d’en rire de bon cœur. Elle appréciait la fraicheur qu’apportaient des jeunes comme Anim’h.

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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeLun 28 Mai 2018, 12:12
Tharak éprouvait un respect sincère pour l’ambassadrice Tori. Et peut-être qu’à cet instant précis cela relevait de la faiblesse plus que de l’atout, mais pour faire simple, le butarien n’en avait cure. Pourtant, quelque chose lui soufflait qu’il n’aurait jamais été aussi souple si tel n’avait pas été le cas et que son attachement envers le peuple drell frôlait la perte de temps. La réponse de Tharak à son propre esprit ? Le silence. Après tout, il savait pertinemment que nombre de ses conseillers et détracteurs ne comprenaient pas cette décision, et que lui-même doutait parfois, la chose n’était pas nouvelle et sur ce sujet précisément la solution avait été trouvée dans la fuite en avant.

« Et pourtant, ambassadrice, c’est pourtant de la résignation que nous ressentons. Et également de la tristesse à vous entendre clamer que tout le monde a intérêt à une transition douce. Ignorez-vous réellement qu’il existe des représentants hanaris ouvertement hostiles à votre mouvement ? Qu’il existe à l’heure actuelle des individus qui envisagent le plus sérieusement du monde l’usage de manœuvres violentes contre les Enfants d’Amonkira ? Kahjé est actuellement une poudrière, un nombre croissant de hanaris, et même de drells, perçoivent vos idéaux comme de la trahison pure et simple.

Mais soit, l’Hégémonie n’a que deux œuvres en tête, la construction d’une colonie drell sur Kahjé et la fondation de l’université commune. Pour le reste, les enfants sont assez grands pour se sortir eux-mêmes des œillères de l’utopie. »


Les propos pouvaient paraitre durs, voir moralisateurs mais en vérité Tharak ne portait déjà plus guère d’intérêt à la gestion du Synacte par les drells, qu’ils se créent eux-mêmes leur avenir, comme chaque peuple a le droit, et le devoir, de le faire. Et de toute manière, la discussion tournait déjà sur tout autre chose, en l’occurrence une représentation de la part des deux acolytes de l’ambassadrice Jorunn. Œuvre culturelle typiquement drell, il s’agissait d’un combat dansant sous la supervision grimaçante de Tori.

Le Galant’Ark ne put d’ailleurs se retenir de sourire en observant les mimiques amusantes de son interlocutrice tandis qu’elle produisait des mouvements de collerettes et de nez dans une représentation muette. Bien évidemment, la drell produisait du son mais dans un spectre impossible à capter de la part de la plupart des autres espèces, même si les appareils de mesure et d’espionnage placés dans la pièce en était tout à fait capables. Mais dans une espèce de pudeur respectueuse, Tharak préféra laisser la chose à l’état de mystère et se contenta d’observer la beauté hypnotique du spectacle.

Il devint difficile de suivre le combat, les mimiques comiques de l’ambassadrice et ses interventions, mais l’entrainement d’espion du dirigeant de l’Hégémonie lui permit de le faire, et même d’y répondre.

« Vous découvrirez bien vite que Camala possède la plupart des choses que vous avez rêvés, ambassadrice Jorunn. Lorsque vous construirez, selon vos normes, vos décisions, vos premières maisons dans ce monde aride, vous comprendrez enfin ce que liberté signifie. La prochaine fois, nous sommes sûrs que la rencontre se fera sur le pas de la porte d’une maison, entouré d’enfants qui pourront entendre un drell dire qu’il ignore ce que le terme Kepral signifie.

C’est cela que rêvons d’entendre Tori. »
Tharak appelait l’ambassadrice manière bien peu conventionnelle, sans trop y faire attention. « L’Hégémonie que nous dirigeons a un objectif bien simple, loin de tous les clichés qui peuvent être entendu dans le milieu, nous désirons bâtir une nouvelle galaxie, loin de l’hypocrisie malsaine du Conseil, de la fureur revancharde des simplets, loin d’un nationalisme xénophobe. Nous allons vous faire une révélation, le plus beau rêve que nous faisons serait une galaxie unifiée sous une Hégémonie comportant l’ensemble des espèces, et si cela n’arrivera jamais, nous ne cesserons jamais de lutter pour rendre notre galaxie plus sûre.

Plus jamais l’Hégémonie ne se retrouvera balayée dans l’indifférence générale, plus jamais mon peuple ne sera porté à l’extinction, et jamais au grand jamais, nous n’écraserons une espèce pour glorifier nos propres velléités. La Grande Guerre Patriotique, la crise de la Bordure Skylienne et la trahison inique du Conseil nous ont appris des choses simples, aujourd’hui tout est pourri. Les Républiques Asaris ont abandonné les Tribunaux elcors sans remords, le Synacte qui a sauvé une espèce l’enserre désormais dans une relation malsaine, les Clans krogans continuent à être écrasés par le poids du passé. »


La colère pouvait être clairement lue par un individu observateur, ce qu’était bien évidemment l’ambassadrice Jorunn, mais pas seulement. Il y avait aussi un espoir, une volonté d’acier, un désir.

« L’Hégémonie a changé. Nous soutenons les Clans, nous protégeons les colonies des Tribunaux, nous offrons une enclave à votre peuple, nous protégeons les ralois d’eux-mêmes, nous enseignons au fragile peuple laksal, nous tenons le rôle que le Conseil aurait dû tenir … » Cette fois c’était le dégoût qui pouvait très clairement être lu sur le visage du Galant’Ark qui se tu enfin alors que le spectacle guerrier venait de se terminer.

Fatigué et peut être un peu content, impossible de véritablement comprendre les mimiques d’un drell, le représentant Riffu, qui avait "gagné", se présenta donc face aux deux diplomates et prit la parole.

« C’était une représentation parfaitement agréable à regarder représentant. » Lui répondit chaleureusement le butarien tout en laissant à Jorunn la parole. « L’Hégémonie serait extrêmement heureuse que de pouvoir recevoir des représentations de ce type. Il serait d’ailleurs particulièrement intéressant que nos concitoyens de Camala puissent découvrir leurs nouveaux voisins par le biais de votre culture, qui se révèle tout à fait charmante et fascinante. »

Il serait en effet sage de faire de tels échanges, la plupart des butariens ayant encore du mal à l’idée d’ouvrir Camala, riche monde de l’Hégémonie, à la colonisation d’une autre espèce.

« Et nous espérons un jour pouvoir vous observer danser, ambassadrice, il serait dommage de perdre une telle opportunité. Même s’il va être difficile pour vous de trouver un opposant. » Ajouta avec chaleur Tharak tout en souriant à pleines dents en direction de la représentante Anim’h.
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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeVen 08 Juin 2018, 00:34
Hm. Ce butarien était décidément une délicieuse énigme. Il n’y avait que lui pour remuer le couteau dans la plaie béante de leur problème alors que remuer ces craintes ne pouvait qu'être contreproductif pour ses intérêts. Bien entendu, sa communauté était en marge de la légalité, bien que pacifique dans la théorie. Bien sûr, si les hanaris étaient leur seul, problème, la solution serait simple à trouver. Non, bien sûr, leur problème était leurs dissensions interraciales. Elle ne doutait pas que si elle devait mourir un jour, ce serait sur une mission, ou de l’arme d’un des siens. D’un de ces agents à la solde d’hanaris extrémistes qui ne voyait en eux que nuisances. Oui, c’est une réalité qui était cuisante. Si leur seule existence était problématique, et ici qualifiée de trahison par son interlocuteur, alors qu’imaginer s’ils s’acoquinaient avec des butariens. Le mot trahison serait bien faible. Etaient-ils prêts à prendre les armes au besoin ? Elle voulait le penser. Elle avait toujours été trop idéaliste.

« Le rêve est une bien jolie chose. »

Si les drells étaient défaitistes, il était évident que les prédispositions à la mégalomanie des butariens n’étaient pas surfaites. Elle n’était pas très positive en ce qui concernait le Conseil, dont les actions, inactions et circonvolution n’avaient pas été concluante pour les siens. Si elle se plaisait à découvrir les butariens, les vieux fantômes étaient toujours très présents. Cette nouvelle Hégémonie aura fort à faire pour faire oublier son passé d’esclavagistes. Et le reste. Quel que soit la bonne volonté qui puisse mouvoir un mouvement, il n’était ici d’autre conclusion que le renversement du Conseil et de l’ordre établi. Il était amusant de constater que le Galant’Ark se permettait de moraliser la position des drells et qu’il lance des mots comme trahisons pour une cause des plus moindres en comparaison. Délicieuse créature, oui, terriblement fascinante, mais surtout dangereuses.

« Nous sommes heureux de vous entendre parler de ce changement dont nous percevons les débuts ici-même. Nous serions heureux également de vous partager nos arts, accord ou non. Il en va de même de vos artistes. Il est toujours enrichissant de pouvoir montrer à tous ce que nous, privilégiés, pouvons découvrir. A une époque lointaine ces joutes étaient décisives pour les nomades de Rakhana. Il est dit que de nombreuses décisions ont été prises ainsi et conduisaient bien souvent à la mort du perdant. Tout en évitant bien des morts en conflit inutiles, il est agréable de voir le chef se battre seul, mais cela représentait une incroyable responsabilité. »

La plupart du temps, leur culture si exotique était exhibée de manière blessante. Des bêtes de foires, comme disent les humains, et cela résumait bien la perception de bien des êtres qui peuplait cette galaxie. Les butariens n'étaient pas les derniers en la matière, les pirates adoraient les esclaves drelles qu'ils pouvaient prostituer à des prix exorbitant. L'exotisme, que voulez-vous, vaut bien ce prix-là.

« En ce qui concerne mes propres pas… nous verrons cela. Un peu de mystère étoffe à merveille ma légende… » Elle se permit un rire soufflé. « L’admiration que mes cadets me porte est un peu surfaite. »

Elle lissa un pan de sa jupe, pensivement.

« J’ai tellement à faire… comme vous j’imagine, aussi ne voudrais-je pas trop disposer de votre temps avec légèreté. J’ai ce qu’il faut à soumettre à mes supérieurs pour finaliser le dossier. »

« Il sera temps de finaliser tout cela et vous soumettre une réponse définitive. »
Tharak Nar'Jamon

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Tharak Nar'Jamon
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MessageSujet: Re: Nul n'est prophète dans son pays   Nul n'est prophète dans son pays Icon_minitimeVen 08 Juin 2018, 13:33
La rencontre touchait à son terme.

Cela se sentait dans le relâchement des propos, dans la légèreté des sujets abordés et dans l’extinction progressive des grands discours. Et dans un certain sens, Tharak était déçu de la situation. Alors certes ses propos avaient été transmis, et ses demandes allaient être étudiées mais rien de véritablement nouveau n’était né en cet instant. Pour l’heure, le dirigeant de l’Hégémonie avait la triste impression de n’être qu’à la poursuite du temps perdu. Tout ceci aurait dû être débattu des mois auparavant, mais Argonar, ce traitre indigne, avait tout saboté par sa paranoïa et son incompétence et pour l’heure le Galant’Ark se contentait bêtement de répéter les propos passés en espérant que tout n’était pas détruit.

Tori Jorunn était une personne d’exception, la chose était indéniable, mais elle manquait d’un véritable impacte dans son propre peuple, rappelant des souvenirs hautement énervant à son interlocuteur butarien. Elle n’était qu’une messagère, certes respectée, mais qui n’avait d’autres buts politiques et idéologiques que de laisser à ses supérieurs le soin de décider. Un esprit brillant coincé dans une position indigne. Encore une personne souffrant de l’incapacité à la réelle méritocratie qui règne dans les territoires conciliens, chose que même la Hiérarchie est en passe de perdre, avec le maintien pathétique au pouvoir d’un être qui ne l’est pas moins. Malgor l’idiot.

A cet instant précis, Tharak Nar’Jamon aurait donné beaucoup pour voir l’ambassadrice Jorunn diriger son peuple, ou même simplement la voir rejoindre l’Hégémonie, mais cela n’était qu’un rêve illusoire. Et pour l’heure, les adieux étaient la seule réalité digne d’être reconnue.

« Il est heureux que le partage puisse être l’axe de nos échanges. » Commença simplement par énoncer le dirigeant de l’Hégémonie avant d’accompagner son interlocutrice, et ses adjoints, vers la sortie. « Une légende sur vos compétences qui n’est clairement pas étonnante au vu de vos faits d’armes, ambassadrice Jorunn. Les enfants d’Amonkira ont une chance exceptionnelle que de vous avoir comme représentante.

Pour le reste, mon temps dédié à la cause de votre peuple est loin d’être épuisé, mais il est parfois nécessaire que de l’entrecouper d’une modeste contribution envers le nôtre. »
Large sourire de la part du Galant’Ark tandis qu’ils atteignaient véritablement la sortie, le butarien s’arrêta à la porte. « Nous attendrons avec impatience les décisions prisent par votre organisation, pour le reste, nous espérons à minima que vous puissiez profiter des fruits que Camala a à vous offrir. Bon retour ambassadrice. » Tharak inclina lourdement sa tête sur la gauche puis refit de même envers les deux acolytes de Tori.

« Les portes de l’Hégémonie vous serons toujours ouvertes Tori Jorunn, Riffu et Anim’h. Bon retour. »

La rencontre était ainsi officiellement terminée. Ne restait plus donc qu’à retourner aux innombrables dossiers en attente.
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Nul n'est prophète dans son pays

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