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Kalia T'Surek

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Faction : Le Courtier de l'Ombre
Rang : Agent de renseignement
Kalia T'Surek
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MessageSujet: Sous couverture   Sous couverture Icon_minitimeJeu 13 Oct 2016, 22:25
Intervention MJ : NonDate : 15 Juillet 2201 RP Tout public
Kalia T'Surek ♦ Alec Sykes
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osiris

C’est un regard rêveur qui se perdait dans cette nuit particulière. Les enseignes des tours d’en face paraient l’obscurité de multiples couleurs, et malgré l’agitation nocturne de ce secteur, il régnait sur cette terrasse une quiétude singulière. L’œuvre des Prothéens m’avait toujours été fascinante. La Citadelle restait pour moi un mystère, et avec elle ce ciel holographique du Présidium qui m’était cher. Si j’avais pu l’observer à nouveau un peu plus tôt, à présent c’était bel et bien le vide que je fixais. Cette nuit perpétuelle dans laquelle Kithoi était plongée.

Ici s’offrait à moi une vue impressionnante sur la première des “Trois Soeurs”. Dans le reflet de mes yeux extasiés, ces innombrables lumières dont étaient ornés les bras de cette station démesurée. La vie grouillait jusqu’au dessus de moi, dans cette pale gigantesque qui paraissait me survoler. De multiples vaisseaux allaient et venaient silencieusement dans le vide, leurs lumières scintillantes les rendant lucioles dans le noir.

Depuis plusieurs siècles que je parcourais les étoiles, je demeurais toujours émerveillée par la beauté de certains lieux. Ils avaient comme ce pouvoir hypnotisant qui vous fait rêver et oublier un temps ceux qui vous hantent. Ces démons qui ne vous quittent jamais vraiment même au fil des ans. Figée devant ce panorama que nombre ici ne percevaient plus, je ressentais un certain apaisement.

L’endroit, sûrement, m’y aidait-il…

Appuyée sur la rambarde soutenant la magnifique baie vitrée pressurisée de cette terrasse, j’avais perdu dans mon admiration la notion du temps. Celle de ces lieux, elle, ne m’avait pas quittée. Il était là sans l’être, ce propriétaire cher à mon être. Je sentais sa présence quand bien même il était absent. Lui n’en savait rien. Mais le moment viendrait…

Ce moment que j’attendais depuis Mai.

Finissant par quitter ce spectacle, je revins sur mes pas, dans cet appartement d’une plaisante sobriété. Je n’avais pas osé m’aventurer dans tous ses espaces, même si l’espionne que j’étais n’était pas dénuée de curiosité. L’intensité de celle-ci m’avait toutefois poussée à explorer cette pièce si magnétique par la symbolique qu’elle possédait. Mon corps n’avait pu résister à l’appel du lit de cette chambre dans lequel avait dormi nombre de fois celui qui lui manquait. Je m’y étais allongée, pour me perdre un instant dans ces souvenirs proches mais pourtant si lointains. Ceux de cette nuit, sur cette autre station, où nos vies avaient choisi un sentier inconnu et impensable.

Depuis ce jour, nous ne nous étions pas revus. Nous avions échangé, mais les échanges avaient été maigres. La distance et les missions ne nous avaient permis de nous joindre avec régularité. Alors, je n’avais pas hésité une seconde dès lors que l’on m’eut confié un contrat sur la Citadelle, car si j’étais bien là pour les affaires, celles-ci m’offraient l’opportunité de retrouver celui qui ne voulait se dérober à mes songes.

Parcourant d’un pas léger ce spacieux salon, je m’approchai de cette large cheminée aux flammes dansantes, savourant l’agréable tiédeur qui en émanait. Le feu est un élément fascinant, aussi chaleureux que cruel, il me fait souvent penser à ce sentiment à double tranchant que beaucoup des miennes appellent malédiction. Je ne savais si j’étais entrain d’en être atteinte, ou peut être connaissais-je déjà la réponse. La seule chose dont j’étais sûre était cette agréable sensation que me donnait ma déraison. Cette hâte de le revoir et cette excitation de le surprendre...

Mon regard transporté par ces danseuses aux robes dorées finit par s’en détacher, les laissant poursuivre leur valse crépitante pour se poser sur l’étagère au-dessus. Une photo la décorait au centre, celle d’une jeune femme à la chevelure flamboyante. Je m’y attardai, la détaillant plus précisément. Elle avait des yeux familiers, de ce vert qui m’était cher, et semblait déborder de vie. Une certaine candeur que je lui envia. Mes nouveaux pas m’en éloignèrent, m’amenant dès lors vers cet objet étrange, dont je ne savais s’il était décoratif ou s’il possédait une quelconque utilité. D’un dégradé érable flammé au vernis satiné, il était d’une apparence aussi curieuse que magnifique. De son coeur creux naissait un manche parsemé de frettes, survolées de six cordes métalliques qui s’enroulaient au niveau d’un sillet. Je m’hasardai à les toucher, et fus surprise des sonorités qu’elles dégagèrent. Ce semblait être un instrument de musique, d’une époque humaine bien lointaine, qui me fit imaginer un héritage...

En dehors de cet objet et de cette photo, je n’avais rien vu ici de très intime. La décoration était simple, il n’y avait là que le nécessaire. Comme si les lieux n’étaient que rarement occupés, ou que le Commandant n’avait jamais eu l’occasion d’accumuler plus de souvenirs heureux...

J’espérai que le mien donnerait à l’endroit de son choix une dimension plus personnelle.

Parcourant une dernière fois du regard ce feu que j’avais allumé et qui donnait à la pièce une ambiance feutrée, je me dérobais de l’appartement d’Alec Sykes aussi furtivement que j’y avais pénétré, prenant soin de réenclencher le système de sécurité que j’avais piraté à l’entrée.

La tour Arkalius donnait directement sur le Shining Strip, l’une des plus longues avenues du Secteur, où se faisaient concurrence nombre de lieux de divertissement. Parmi eux, l’Osiris. Un espace de réception, d’exposition et de jeux aux dimensions pharaoniques qui aurait pour fonction ce soir d'accueillir diverses conférences sur les dernières avancées médicales, afin de lever de nouveaux fonds pour la recherche. L’entrée était seulement réservées à de puissants investisseurs et membres influents du domaine. Orion m’avait confié pour mission de me rapprocher de l’une des têtes importantes d’un grand groupe pharmaceutique présent ce soir pour lui dérober certains accès. Il semblait se tramer des choses pas nettes derrière l’une de leur innovation. Je soupçonnais d’ailleurs le Courtier de penser que certaines de leurs activités avaient à voir avec celles de l’Ordre Accompli. Ou peut-être n’arrivai-je pas à débrancher de ma mission sur Elysium…

Quoiqu’il en soit, celle-ci serait bien différente. Les conditions étaient tout autre, et ma tenue n’avait rien d’habituel… Remontant lentement l’avenue dans cette robe de soirée au blanc éclatant, je ne semblais pas passer inaperçue à certains regards. C’est un sourire flatté qui se dessina sur mes lèvres, et s’agrandit à la pensée de celui qu’aurait plus tard l’homme auquel je la destinais vraiment. L’idée de le revoir faisait toutefois naître en moi une appréhension, car je ne savais comment il prendrait mon intrusion, et comment il vivrait sa complicité à cette mission que je lui imposais finalement… J’espérai qu’il percevrait en tout cela la confiance que je lui accordais, et un moyen pour le revoir. Non pour m’en servir…

Le moment à présent était à l’attente. Serai-je rejointe au bar de l’Osiris à vingt-et-une heures ? Le Commandant pouvait tout aussi bien ne jamais trouver à temps ce que j’avais laissé derrière moi dans ses appartements…

Là-bas, la danse sensuelle et silencieuse des flammes de sa cheminée berçait toujours la pièce principale d’une atmosphère romantique. Sur le dossier du canapé en cuir qui lui faisait face, se trouvait délicatement entreposé un smoking parfaitement taillé pour ce corps qu’il me pressait de sentir à nouveau contre moi. Devant, sur la table basse, un petit objet sphérique de technologie asari, qui, lorsque l’on activait le bouton présent dessus, générait un hologramme me représentant. Le regard de mon visage souriant ne quitterait pas l’utilisateur des yeux grâce à la programmation que j’avais faite et les capteurs de mouvement présent dedans. L’hologramme se tournerait ainsi toujours vers la position du propriétaire de l’objet, sauf si cette fonction se voyait désactivée. Le long de mon cou, celui que j’espérais retrouver bientôt pourrait percevoir ce cadeau qu’il m’avait fait, et que je portais fièrement tel un précieux bijou.

À côté de l’objet, un badge qui l’invitait à accéder à l’Osiris ce soir, et à pénétrer dans mon monde par la même occasion… Car ce n’était pas le nom d’Alec Sykes qui figurait dessus ni dans la puce électronique qu’elle contenait, mais l’identité d’investisseur imaginaire qui m’aurait pour pour collaboratrice et compagne…


Alec Sykes

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Alec Sykes
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MessageSujet: Re: Sous couverture   Sous couverture Icon_minitimeMer 19 Oct 2016, 01:05

Ce fut un long déploiement que celui dont rentrait le Midway. Envoyé flirter avec la frontière des Terminus durant un long mois, personne n’avait plus entendu parler du vaisseau pendant ces interminables semaines mis à part quelques officiers de liaison de l’Amirauté. Conformément à la procédure, un silence radio total avait été imposé durant ces trente jours de mission, la frégate collectant de conséquents volumes d’informations et se livrant à des opérations dont il vaut parfois mieux ne pas connaître le contenu…

Finalement, les communications se trouvèrent rétablis une fois de retour dans l’espace concilien, chaque membre de l’équipage pouvant renouer avec ses êtres chers en vue de prochaines retrouvailles. Pour le maitre à bord, la liste des personnes concernées se résumait hélas aux doigts d’une seule main. Sa sœur, officiant dans un hôpital du Présidium, un ou deux amis en permission sur la Citadelle, mais surtout celle avec laquelle il entretenait depuis deux mois une relation longue distance bien trop épisodique à son goût. Celle sur qui il avait inexplicablement jeté son dévolu la nuit précédant Haratar et hantait agréablement les pensées du N7 depuis ce moment. Lorsque son esprit ne vagabondait pas de rapports en données stratégiques, c’est vers elle qu’il dérivait.

Lui qui s’interdisait pourtant toute notion d’attachement depuis de trop nombreuses années se trouvait d’ailleurs le premier surpris par ce fait… Peut-être fallait-il y voir un effet secondaire de la personnalité singulière et les activités aussi mystérieuses de la belle ? Non, sans doute y avait-il bien plus, autre chose qui lui échappait encore, mais dont peut-être aurait-il l’explication une fois son appareil docké sur la Citadelle. Car une fois arrivé à bon port, le jeune couple avait convenu de profiter d’un temps libre trop rare pour se retrouver et apprendre à se connaitre davantage.

Alec comptait inconsciemment les heures le rapprochant de cette rencontre, une rencontre au cours de laquelle il pourrait momentanément oublier ses responsabilités et son devoir de soldat. Le genre de moment bien trop rare, qu’il espérait pouvoir vivre plus fréquemment si les choses tournaient bien entre eux. La première étape consistait à passer par l’appartement qu’il louait dans le Secteur Kithoi afin de se débarrasser de ses bagages et de longues heures de service accumulées au cours des deux derniers jours. Après tout, la dernière chose à faire serait de se présenter complètement exténué auprès de l’élue de son cœur…

C’est sans réelle effusion de joie qu’il retrouva le lieu qui lui servait de point de chute lors de ses passages sur la station. Certes, l’endroit n’avait rien à envier à bon nombre de logements des Secteurs en terme de confort et d’espace, seulement le N7 ne s’était jamais totalement senti chez lui au-dessus de la planète pour et sur laquelle il se battit si âprement durant des mois. Lui, fils de vétéran devenu colon, possédait contre toute attente un attachement très puissant pour la Terre. En plus d’être le berceau de son espèce, celle qui l’on nommait encore la planète bleue avait eu son lot de destructions, pertes humaines et souffrances. Un point en commun avec l’officier, qui ne pouvait s’empêcher de revenir sur les lieux de mémoire dès que l’occasion se présentait.

Pourtant, cette journée était différente. Très vite, le soldat se rendit en effet compte que quelque chose clochait ici. Des années passées à progresser dans des ruines puis à évoluer en terrain ennemi sur tous les types de missions imaginables avaient finies d’affuter son sens du détail et de l’observation. Des sens à l’affut dès que Sykes eut fait quelques pas dans ce qu’il avait du mal à appeler un « chez lui ». Bien sûr, il y avait ce crépitement de la cheminée dans laquelle le foyer se trouvait en plein activité, mais des signes plus subtils venaient s’y ajouter. Un lit habituellement fait au carré qui ne l’était plus tellement désormais, une antique guitare folk – rare héritage de son père - légèrement déplacée venaient s’ajouter au topo pour encourager davantage la parano de l’humain. Sans doute aurait-il même porté la main sur l’étui de son arme de poing si le port d’un tel objet lui était autorisé sur la Citadelle. A défaut, le militaire progressa avec prudence, jusqu’à ce que son regard se porte sur la table basse du salon et l’attirail posé dessus.

L’intéressé comprit alors que personne d’autre que lui ne devait se trouver sur place, et l’identité de l’intrus semblait presque évidente… Sans se faire prier, Alec plongea au fond du canapé pour faire face au tout, impatient de connaitre les raisons d’un tel manège. Les réponses à ses nombreuses questions se matérialisèrent sous la forme d’un hologramme aux courbes avantageuses, accompagnées par un visage qui habitait les seuls souvenirs réellement heureux de Sykes depuis trop longtemps. Cependant, le semblant de briefing récité par l’espionne ne fit qu’apporter de nouvelles interrogations, qui auraient pu virer à la suspicion si un détail particulier avait échappé au Lieutenant-Commandant.

Là, devant lui, se baladaient les fameuses plaques d’identité dont il avait fait cadeau à l’Asari durant cette nuit sur Haratar, « leur nuit ». Celle au cours de laquelle ils s’étaient engagés l’un envers l’autre. C’est bel et bien cette marque de confiance et d’attachement qui décida le N7 à s’exécuter en dépit du bon sens. Exit les messages d’alerte, bonjour l’identité et le déguisement d’une soirée ! Si cela lui permettait de revoir la jolie Kalia…

« Jake Korsin : homme d’affaires actionnaire dans le milieu de l’aérospatiale et de l’industrie lourde, souhaitant se diversifier en investissant dans le domaine de la recherche médicale. Rdv au bar, 21:00. Vous ne pourrez pas me manquer. » disait la puce jointe au message et lut par l’omnitech du soldat.

Encore une fois, l’Agent visait juste en lui ayant construit un profil avec ses expérience passées et présentes… Quoi de mieux que d’avoir grandi dans un important avant-poste minier, puis d’avoir passé toutes ses années depuis la majorité sur des vaisseaux de différentes tailles pour aborder ce genre de sujets avec le gratin galactique ? Sans doute ne paraitrait-il pas trop étranger à la réception et à son milieu privilégié de cette façon. Il serait dommage de faire honte à sa cavalière ce soir, n’est-ce pas ?

***

Le smoking n’était pas vraiment le costume de prédilection du futur quadragénaire, plus habitué aux uniformes de cérémonie, mais cela lui donnait une certaine allure, il fallait le reconnaitre. Restait à donner le change toute la soirée, et surtout à obtenir plus de détails de la part de sa compagne, bien évidemment… Malgré la foule présente pour l’évènement approchant à grand pas, il ne fut pas bien difficile à l’officier de trouver la créature de ses rêves…

Assise là, au comptoir du bar, un peu en retrait de différents groupes d’invités qui tuaient le temps jusqu’à l’heure H, elle patientait, vêtue d’une robe de soirée arborant un splendide et attrayant dos nu. Oh oui, Alec allait se souvenir de cette soirée, ne serait-ce que pour l’allure de sa belle… Mais encore fallait-il aller à sa rencontre, non ? Ne se faisant pas prier, le commando profita du bruit ambiant et de l’abondance de clients pour se soustraire le plus longtemps possibles à ces prunelles d’azur, dans lesquelles il affectionnait pourtant plus que tout de se noyer.

- « Un whisky pur malt ici, et un cocktail de Thessia pour la demoiselle… » lança-t-il au barman occupé à lustrer le comptoir une fois arrivé à sa hauteur.

Sans doute que le timbre de sa voix fut sitôt capté et analysé par la sublime espionne, qui se trouvait désormais informée de la présence de son amant. Celle-ci n’eut en revanche pas le temps de réagir de suite, puisque c’est l’exacte seconde que choisit son cavalier pour se dévoiler à elle.

- « Vous n’aviez pas menti… Vous êtes plus éblouissante que ces étoiles qu’il me plût à admirer en vous étreignant durant cette nuit magique… Vous rappelez-vous de leur éclat ? » lui murmura-t-il à l’oreille d’un ton tendre et presque rêveur.

Le Lieutenant-Commandant ne s’arrêta pourtant pas à si peu ! Dans l’attente de leurs consommations, il choisit d’illustrer ses mots par des gestes. La belle put ainsi ressentir le doux contact d’un baiser déposé avec amour dans son cou, tandis que les mains de son amant s'hasardèrent quelque peu à découvrir sa magnifique tenue. Comme sur Haratar, l’Asari se retrouva étreinte par la taille d’un côté, les doigts de l’humain dérivant sur l’étoffe soyeuse. De l’autre, c’est la peau de l’Asari qu’Alec sentit frémir sous ses doigts, occupés à remonter le long de la cuisse laissée à nue par la coupe du vêtement.

Une façon bien particulière de se manifester, certes, mais qui servirait au moins la mission de l’Agent en renforçant les apparences sur leurs identités, et traduisant surtout sa joie de la retrouver après une si longue attente. Et puis, nul doute que l’un comme l’autre semblait faire plus qu’apprécier…
Kalia T'Surek

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MessageSujet: Re: Sous couverture   Sous couverture Icon_minitimeSam 29 Oct 2016, 18:54

Une importante file d’attente parée de ses plus beaux atours s’était constituée devant ce lieu emblématique du Shining Strip. Me mêlant à elle, j’écoutai les conversations tout en observant discrètement les visages de chacun, ne perdant guère de vue la mission qui était mienne. Mais mon attente fut de loin très différente de celle des personnes m’entourant… Je n’étais ni là pour réellement investir, ni là pour me passionner de conférences médicales, ni là pour m’afficher quand bien même j’étais visible par tous. Il m’importait seulement d’être vue par un, et de mener à bien ce pour quoi le Courtier m’avait envoyée là.

- « Passez une bonne soirée à l’Osiris, Docteur T’Vaanir-Korsin.» m’avait lancé le turien s’occupant de la vérification des invitations.

Pénétrant dans ce lieu inconnu qui m’était toutefois familier de part les plans que j’avais dégoté et mémorisé la veille, j’avançais avec lenteur, me laissant découvrir l’immensité de ce hall démesuré, que les lumières ambiantes coloraient avec douceur, comme accompagnant ces notes mélodieuses et légères que l’on percevait en fond sonore. Des petits groupes s’étaient formés ici et là, échangeant quelques mots en savourant les mets et boissons distribués. Quelques solitaires s’amassaient déjà devant la salle principale de conférence, tenant probablement à avoir les meilleures places. D’autres patientaient dans la zone de jeux, s’hasardant au quasar et à des paris risqués. Mais l’argent pour eux, n’était pas un problème, juste un divertissement.

Opérant en parfaite touriste dans ce lieu que je n’avais jamais exploré, je me baladai tranquillement ici et là, sans que l’on puisse se rendre compte que mon parcours s’avérait être une véritable reconnaissance, dans laquelle je repérai les systèmes de sécurité, les meilleurs points de vue et d’écoute, les zones réservées, et les trajets ainsi que contacts de ma cible.

Il s’agissait d’Harlan Caldera. Un humain, la quarantaine. Au sourire commercial qui invitait à la confiance, et qui nécessitait dès lors de la prudence. Depuis mon point d’observation, je suivis son manège, pour constater qu’il était déjà parti en chasse, ciblant des personnalités du monde de la finance. Le type d’I-Tech Med ne perdait pas une seconde pour se placer lui et son groupe auprès d’investisseurs. Au moins cela me permettrait t-il de l’approcher facilement dès lors que le Commandant serait là.

J'appréhendais toujours ce moment. Vingt-et-une heures approchait, et je ne savais s’il avait eu mon message, ni s’il accepterait de rejoindre mon univers l’espace d’une soirée. Il deviendrait complice d’une mission du Courtier, quand bien même il ignorait encore mon employeur. Moins il en savait, mieux c’était pour lui. Cette relation était déjà bien trop compliquée en l’état, et je craignais pour notre sécurité.

Abandonnant finalement la position m’ayant permis une vue d’ensemble, et après avoir éconduit un individu cherchant à faire plus amplement connaissance, je me retrouvai seule avec mes doutes au comptoir du bar principal de l’établissement. Sykes viendrait-il ? Ce qu’il pouvait penser de moi me préoccupait bien plus qu’avant. J’avais souhaité le laisser rentrer un peu plus dans ma vie ce soir, tout en ayant conscience du danger que cela représentait pour moi de le laisser ainsi se rapprocher. Probablement aurait-il été préférable que cette invitation à devenir complice d’actions répréhensibles le fasse reculer...

Mais ce n’est pas ce qu’il se produisit.

Le regard noyé dans ce verre que j’avais vidé depuis un quart d’heure déjà, je n’avais pas vu arriver celui que j’espérais. C’est cette voix agréablement rauque qui me sortit de mon introspection. Il était là, et je ne pus empêcher mes lèvres de dessiner un sourire ravi tandis que je sentais sa présence derrière moi.

Celle-ci devint plus forte et plus réelle encore dès son murmure à mon oreille. Mes yeux se fermèrent au contact dévastateur de la délicieuse torture qu’il infligea à mon être. Par la Déesse, que j’aimais ses mains et sa bouche… Je m’en mordis la lèvre inférieure comme si c’était là un péché, et m’efforçai à museler ma biotique qui avait désespérément envie de s’exprimer à lui dans cet halo bleuté qu’il lui connaissait. À la place, et alors que j’étais restée immobile jusque là sous la surprise de sa présence et pour profiter de la saveur de ses caresses, l’une de mes mains vint se poser sur celle qui me tenait à la taille, tandis que ma tête se penchait en arrière pour se caler contre la sienne.

Ressentant cette faille que possédait l’esprit du Commandant sous mon contact, je m’en emparai, lui faisant subir une fusion bien plus agréable que la première qu’il avait expérimentée avec moi deux mois plus tôt. Le bar de l’Osiris disparut. La musique et les bruits alentours également. Il n’y eut plus que du silence. Le silence apaisant de cette pièce familière donnant sur ces éclatantes nébuleuses qui avaient bercé notre première nuit. Le lieu était si précis dans mes souvenirs qu’il nous semblerait nous y trouver vraiment l’espace d’un instant. Avec lui, le tumulte de sensations enivrantes et sentiments complexes que j’avais ressenti, et que le militaire éprouverait à son tour.

Le partage de souvenirs rompu, c’est une voix malicieuse qui lui rétorqua :

- « Cela répond t-il à votre question ? »

Me redressant finalement de ce tabouret que j’occupais depuis un quart d’heure, je fis enfin face à celui qui occupait mes pensées depuis des mois. L’allure qu’il avait dans ce costume taillé sur mesure me subjugea. Je le détaillai avec lenteur, mes yeux ne parvenant sûrement pas à masquer les ardentes flammes de désir qui depuis, habitaient leur bleu. C’est un silence d’admiration qui s’installa entre nous, chacun dévorant l’autre du regard. Si depuis tout ce temps j’avais imaginé ce que je pourrai bien ressentir une fois à nouveau en sa présence, j’avais sous estimé l’intensité de ce que j’éprouverai.

Mes yeux accrochèrent finalement ce vert, celui là même que j’avais vu sur cette photo un peu plus tôt. Qu’il m’avait manqué… Sous le magnétisme de cet homme, je sentis mon coeur s’animer et mes pensées s’éteindre. Je n’eus qu’une envie, et elle me fut impossible à réfréner. Je franchi l’espace qui me séparait de lui, me collant à ce torse qui manquait à mes nuits. Lentement, mes mains s’emparèrent de ce visage, et mes lèvres emmenèrent les siennes en voyage. Elles planèrent ensemble de longues secondes, leur exprimant ce qu’il m’était impossible d’avouer. J’eus l’impression qu’à nouveau, l’environnement s’était dissipé. Ce contact m’était si fort qu’il me faisait oublier le reste. Le barman à côté, les gens alentours, les caméras nous filmant. Ma cible. Ma mission.

Je jouais avec l’interdit depuis des siècles, et celui que je m’étais toujours fixé volait en éclait depuis Lui.

Ma déraison me suppliait ce soir d’abandonner le Courtier, d’abandonner nos fausses identités, d’abandonner ce lieu. De nous exiler loin, juste tous les deux. Le simple contact de son corps contre le mien me donnait cette envie inédite de tout plaquer, générant chez moi une panique qui me fit le rompre. Retirant mes lèvres des siennes dans un effort déchirant, je me sentis embarrassée par mes propres sentiments.

Cherchant à masquer mon trouble, je saisis ce fameux cocktail de Thessia qui venait d’être déposé, et tendit le verre de whisky au Commandant.

- « À...ces retrouvailles..longtemps attendues et sûrement, un peu spéciales.. » fis-je en levant mon verre tout en cherchant mes mots.

Je savais que je lui devais des explications sur ce rendez-vous mystérieux, et les questions, nul doute, ne tarderaient à venir. J'espérais tout de même qu'il comprenne ma démarche. Sa présence ici semblait l'indiquer.


Alec Sykes

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MessageSujet: Re: Sous couverture   Sous couverture Icon_minitimeSam 05 Nov 2016, 18:33


On fait difficilement mieux comme accueil, surtout au comptoir d’un bar, vous ne trouvez-pas ? Telle fut la pensée qui habita l’esprit du N7 en ressentant le corps de l’espionne se presser contre le sien en réponse à son approche. Bon sang qu’elle pouvait lui faire de l’effet ! Alec n’avait d’ailleurs pas souvenir qu’une femme puisse se vanter de lui faire ressentir une telle cascade d’émotions pour si peu. Il est vrai, le nombre de ses relations sérieuses se comptaient sur les doigts d’une main… Mais là, il y avait vraiment quelque chose. Peut-être devait-il y voir une manifestation du caractère proscrit et périlleux de leur relation. Une excitation latente due à la possibilité d’être découverts ? Une simple addiction à l’adrénaline ? Peu probable.

Depuis la guerre et l’état dont il en ressortit, le soldat avait perdu toute forme d’insouciance ou de folie irréfléchie. Le tombeau de gravats qui l’avait enfermé durant près de deux jours avait véritablement tué une partie de lui-même, ne laissant émerger au monde qu’un homme au sérieux poussif et à la morale parfois très ambiguë lorsqu’il s’agissait de parvenir à ses fins en mission. Un homme dont beaucoup avaient tenté de cerner qui il était vraiment, pour arriver à des résultats plus ou moins concluants suivant la nature des tentatives.

Mais ici, avec Elle dans ses bras, c’était différent… Une véritable sensation de quiétude et de plaisir, le sentiment de pouvoir être quelqu’un d’autre, quelqu’un d’ordinaire, en dehors de la carapace du soldat bourrue et renfermé qu’il trimballait depuis quinze années. Quant à savoir sur quoi tout cela pourrait bien aboutir… Seul le temps lui donnerait un début de réponse. C’est donc en homme aussi heureux qu’en proie au doute qu’il étreignait cette sublime créature au milieu d’un établissement de grand standing. Du moins… sur l’instant.

Car très vite, tout bascula autour de lui, à l’exception de « sa jolie prisonnière ». Exit la musique et la foule, place à un endroit à l’atmosphère plus sombre mais aussi ô combien plus intime ! Cet appartement d’Haratar, oublié de tout être conscient de la station, et qui avait été le lieu du basculement de leur relation vers l’étape supérieure. Un endroit que Sykes se ferait toujours une joie de revoir, que ce soit en personne ou par le moyen de cette projection aussi inattendue que bienvenue. Il se surprit ainsi à admirer les lieux de longues secondes, détaillant l’intérieur comme la sublime vue sur la baie vitrée, peut-être avec pour idée de comparer l’exactitude de tout ceci à ses propres souvenirs.

Très vite, hélas, le tout s’effaça brutalement pour revenir à la réalité. Encore que cette réalité-là n’était pas mal non plus… Le baiser qu’ils partagèrent, ajouté à l’élégante robe épousant les courbes enivrantes de l’Asari, aidèrent très probablement son amant à revenir sur terre. Ce dernier se délecta d’ailleurs de cette plaisante combinaison avec joie, répondant à l’ardeur de sa belle avec autant de fougue dans ce divin contact. Tandis que la logique dictait qu’il rentre de ce pas chez lui pour oublier ou signaler l’existence de cette femme à qui de droit, Alec préféra s’abandonner à la déraison et à celle capable de lui faire changer sa vision de la galaxie.

Inconscient du trouble qui habitait Kalia dans la minute, il finit néanmoins par en prendre conscience lorsqu’il la sentit hésitante sur le choix de ses mots et tremblante, la tenant toujours blottie contre lui. Sans trop s’en formaliser compte tenu de l’aspect inédit de cette rencontre, le N7 récupéra volontiers son verre des mains de l’égarée, l’imitant en le levant à son tour. Les deux consommations s’entrechoquèrent dans un bruit familier pour un pilier de bar, avant qu’Alec ne consente à en prendre une gorgée. Ses prunelles vertes ne quittèrent pas son amante du regard, signe annonçant qu’il avait enfin trouvé comment réagir face à l’incertitude sa jolie captive.

- « Quelque chose ne va pas ? J’imaginais tout de même quelque chose de plus… calme. Dans une sphère plus privée. Je suis plus que ravi de vous revoir, vous l’aurez compris, mais… »
avoua-t-il à demi-mots en levant le nez de son whisky.

La suite de sa phrase ne parvint cependant jamais aux oreilles de son interlocutrice, puisque se furent un autre élément de son anatomie qui se trouva sollicité… Sykes ressentit en effet l’incontrôlable désir d’illustrer ses propos par une démonstration à la hauteur de ses attentes. Il fit donc à son tour siennes les lèvres de l’Asari, les embrasant d’un feu trahissant son souhait de la garder pour lui seul et de la protéger contre tout ce qui pourrait se mettre entre eux.

Une marque de tendresse qui fit de nouveau place aux mots de trop courtes secondes plus tard.

- « J’espère tout de même ne pas me lancer dans quelque chose qui pourrait nous nuire ce soir… Je mentirais en admettant ne pas avoir douté de ma présence dans ce casino. Je ne savais trop que penser du fait d’être mêlé à vos activités, surtout sous une fausse identité. Agissez-vous pas simple intérêt, ou devais-je voir dans cette invitation une façon de partager plus l’un avec l’autre en conciliant tous les deux nos vies périlleuses ? C’est plus ou moins le dilemme face auquel je me suis trouvé… »


Cette confession, accompagnée d’un regard plein de gravité adressé à l’océan d’azur le fixant, fut néanmoins suivie par une note bien plus légère et agréable pour le couple.

- « Mais il faut croire que la passion peut venir à bout de la moindre contrariété, vous ne pensez pas ? » lui glissa-t-il tendrement à l’oreille.
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