J'ai mal. Comme si ma peau s'arrache de mon corps petit bout par petit bout. Je n'arrive pas à ouvrir les yeux, incapable de bouger. Ma tête bourdonne horriblement comme autant de coup de feu à bout portant. Tout me parait flou, puis des images dans mon esprit. Des rires, des larmes, des pleurs et des cris. Ma vie défile, et je tombe lentement.

Fichue idée que d'habiter la Station Omega, réputée foutoir officiel de la galaxie. Je suppose que mes chers parents ont eu une raison valable de vouloir poser leurs valises dans cet endroit. Un charme rustique, le goût du risque. J'étais trop petite pour comprendre de toute façon. Les premières années me sont trop lointaines pour vraiment m'en souvenir. Ce n'est qu'à partir du moment où je pouvais marcher, manger, boire et ne plus avoir de fuites pendant mon sommeil que je commençais à comprendre à quel point la vie à Omega était difficile. Mes poings s'en souviennent encore. Mon corps aussi. Petite fille, j'étais une proie facile en rackets et autres humiliations. Heureusement pour moi, ils n'en étaient pas allés jusqu'au viol. La chance, peut-être, je ne me suis jamais posé la question. Mais les coups, je connaissais, je les subissais. Je commençais à les rendre aussi, exaspérée par tant d'acharnement. Mes parents connaissaient les risques, ils s'y attendaient. Alors ma mère commença à m'apprendre à me battre. Pas encore suffisant pour surmonter ces douloureuses difficultés les premiers temps, mais mon corps commençait à se durcir à force de prendre des coups. Me battre, je ne connaissais plus que cela, au détriment du reste. Se battre pour se faire une place, une condition sine qua non lorsqu'on décide de s'installer à Omega.

Père était marchand, et croyait fortement qu'il pouvait trouver de la clientèle pour ses mods d'armes. Mère avait abandonné sa carrière militaire pour se trouver un poste de soldat chez les Soleils bleus. Des métiers différents qui ne leur offraient que peu de temps ensemble, mais ils s'en fichaient. Moi aussi, du moment qu'ils restent ensemble et m'aiment comme je les adore. Malgré mon côté tête brûlée qui ressortait de plus en plus à force de côtoyer les voyous et tenir têtes aux racailles qui vagabondent le long des rues d'Omega. Mère essayait de me tempérer, de garder cette hargne pour une meilleure cause, mais c'était plus facile à dire qu'à faire tant j'avais envie de briser la mâchoire de ceux qui prenait un malin plaisir à s'en prendre à moi.

Alors j'apprends de mes défaites, je subis en silence les assauts. Et je finis par les rendre plus que je n'en reçois. Le premier loubard tombait, un Turien pourtant coriace. J'en avais les phalanges déchirées mais ce fut comme une délivrance. Et surtout une illumination. Un rappel des mots de Mère. Je me battrai pour une meilleure cause.

A peine vingt-cinq ans et Mère accepta de me laisser partir à Thessia, planète natale de mon espèce, pour suivre une carrière militaire. En fait, Mère insistait pour que je prenne cette voie plutôt que celle des Soleils bleus. Elle voulait que j'apprenne la rigueur, la discipline. Pour évoluer et voir le monde sous un autre angle que celui d'Omega. Je ne la remercierai jamais assez pour cela, car oui, j'en ai bavé comme ce n'est pas permis. Je ne comptais même plus les années passées dans le corps armé, à être forgée comme une arme de mort précise et efficace. Les instructeurs m'ont modelée et montré le droit chemin, à coups d'insultes, de coups et de séjours en isolement. Je n'étais pas vraiment un enfant de coeur, je detestais même recevoir des ordres et m'y plier sans rechigner. Omega m'avait laissé une mauvaise expérience de ce côté-là, et tel un animal, je répondais aux coups par les coups. Pourtant quelque chose avait changé en moi dès l'instant où je foulais le sol de la planète natale des Asari. L'impression que j'avais besoin de suivre un but, et qu'il fallait que je change pour l'atteindre. Voilà pourquoi j'ai embrassé cette carrière malgré mes sautes d'humeur. Me battre pour une meilleure cause. La raison est simple autant qu'un coup de poing dans la face : je voulais être la meilleure.

Et pour cela, j'ai fini par suivre les ordres, étudier avec assiduité, souffrir et pousser mon corps jusqu'au bout. Et même là, j'en voulais plus, je voulais encore me battre, me surpasser. Bien que naturellement apte à user de capacités biotiques, cette voie ne m'intéressait pas. Tout le contraire du combat au corps-à-corps. J'avais ça dans le sang, mon corps était forgé depuis toute gamine dans ce but. Au fur et à mesure que les années passaient, au fil de missions de plus en plus complexes et risquées que j'étais amenée à accomplir, je le faisais de toute mon âme, avec toute ma rage et ma volonté. J'étais devenue une Chasseresse accomplie, adepte des armes lourdes, mais surtout redoutable au combat à mains nues et au maniement de l'Omnilame. Ce fut là que je rencontrais mon binôme, Raena T'Sala. A force de travailler ensemble, nous avions bâti une solide amitié. Je me souviens encore de cette mission de sauvetage sur Anhur, planète n'ayant pas encore connu cette guerre civile entre esclavagistes poussés par les Butariens et les abolitionistes humains. Un petite troupe de chasseresses dont nous faisions partie devait rapatrier un groupe de scientifiques composés en partie d'Asaris capturés par un groupuscule butariens accompagné de quelques mercenaires, dont deux Krogans. J'avais bien failli y laisser ma peau ce jour-là, alors que je gagnais du temps en faisant face à l'un des Krogans. Même mon entraînement intensif aux arts martiaux et à mes pouvoirs biotiques ne m'ont permis de surpasser la force du mercenaire qui me projetait de quelques mètres d'une force telle que je me retrouvais quasi inconsciente, lui laissant libre de m'achever. Sans l'intervention de Raena, j'étais morte. Elle a pu ralentir suffisamment ce Krogan par des salves de fusil d'assaut pour me permettre de me remettre debout et de partir de cette planète avec les scientifiques à bord. On peut le dire, mon orgueil en a pris un sacré coup, moi qui croyais sincèrement pouvoir me mesurer à ces tanks sur pattes.

Depuis nous étions inséparables, et notre duo fonctionnait à merveille : moi, le feu, impulsif et rebelle, allant volontiers au contact, Disciple en main; elle, la glace, aussi calme et sereine que froide et précise, en couverture, laissant parler son Mantis. De vraies soeurs, véritablement, et au fil des années, nous étions même devenues amantes. Tant est si bien que j'ai profité d'une permission commune pour l'emmener à Omega pour lui faire rencontrer Mère. Cela faisait quelques années que Père était décédé de sa belle mort, un fait rare compte tenu du danger qu'était la vie à la station. Ce fut en 2157, alors que nous découvrions l'Humanité à travers la Guerre du Premier Contact. Humanité qui s'était propagée rapidement, fort d'une capacité d'adaptation sans pareille. J'étais devenue beaucoup plus mature malgré mes 250 ans, plus réfléchie, moins prompte à foncer dans le tas ou agir sous le coup de l'impulsion. Pour cela, Mère avait raison sur toute la ligne : l'armée m'avait forgée dans le bon sens, remise dans le droit chemin. J'ai du sang sur les mains, mais je l'ai choisi. J'ai toujours ces images de meurtres et de missions où le carnage était inévitable, mes compagnes d'armes tombant au fur et à mesure des missions. Mais là encore, j'ai accepté d'arpenter ce chemin de plein gré, en toute connaissance de cause. Il fallait s'accrocher, pour sûr, mais je l'ai fait. Je me suis battu pour me faire une place dans la société galactique. Et je ne le regrette pas.

Octobre 2186, une date que personne, de toute la galaxie, ne pouvait effacer de sa mémoire. Un jour funeste où les Moissoneurs avaient décidé de lancer l'assaut contre toutes les races vivantes. Des morts par millions, des planètes ravagées. Et tout cela, je l'ai vu de mes yeux, au sein de Thessia où les forces Asaris s'étaient mobilisées pour contrer l'attaque des machines. Je faisais partie de ceux-là avec Raena. L'expérience la plus éprouvante de toute ma vie et même ma volonté en était ébranlée par la puissance phénoménale de ces monstres de métal. Nul ne pouvait les arrêter, pas même les tactiques de guerilla et les mouvements d'attaque et repli qui n'avaient eu pour seul résultat qu'un ralentissement de l'avancée des Moissonneurs. Thessia était tombée, et ce qu'il restait des forces Asaris durent battre en retraite et accepter de s'alliers aux armées conciliennes. Il n'y avait pas de mot pour décrit cet apocalypse. Le regarde de Raena, à ce moment-là, était indescriptible, elle qui était native de Thessia. Plus que la défaite face à ce mercenaire Krogan, cette invasion implacable avait pulvérisé ce mur de volonté et de ténacité qui m'habitait jusqu'alors. Pour la première fois depuis des siècles, je me sentais anéantie.

Pourtant, un nom sortait des discussions, des rumeurs naissaient autour de lui. Shepard, commandant Humain et premier Spectre de son espèce. Je ne le connaissais pas, et pourtant, il a permis à tous de faire front d'un seul bloc face aux Moissonneurs, de refaire naître l'espoir de la survie de l'ensemble des espèces vivantes face à l'extinction. Et par son sacrifice, il a permis à tous de continuer à vivre lors de l'âpre bataille pour la Terre, planète natale de l'Humanité. La rage, la colère, tout mon être se déchaînait dans ce combat pour la vie, je ne ressentais plus rien, juste ce besoin de vivre, de me battre pour vivre. Raena à mes côtés, nous nous sommes battus au delà de l'épuisement pour finalement voir une explosion de lumière. Les Moissonneurs et leurs serviteurs avaient été détruits.

Nous pouvions encore vivre. Et je savourais cette paix, ces années supplémentaires qui nous ont été données. Pourtant...

18 novembre 2199. Je n'oublierai pas cette date. Elle est marquée à jamais sur mon visage. On devait passer une soirée tranquille à l'Au-delà, ma chère mère, Raena et moi. Des retrouvailles que je pensais être l'occasion de nous ressasser nos tribulations, les années passées loin l'une de l'autre, les petits tracas et le temps à rattraper. Un retour du bon temps autour d'un bon verre et d'une bonne musique, et pouvoir croquer la vie à pleine dents.

Au lieu de cela, l'enfer était de nouveau au rendez-vous.

J'étais sortie, laissant Raena et Mère continuer à discuter. Je ne sais plus pourquoi. Tout s'embrouille. Je perçois toujours les cris à l'intérieur. Je me vois me précipiter à la porte d'entrée. L'explosion me projeter violemment au point de voler. Et le feu me dévorer une partie de mon corps, de mon visage. Par un réflexe instinctif de survie, je roule par terre malgré l'intense douleur, pour stopper les flammes grignotant avec avidité ma chair. Ma vision se brouille, je les cherche, mais ne trouve rien d'autre que des corps calcinés par centaines. La douleur... je me sens partir.

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Les os se brisent, les chairs se déchirent. Ma cible tombe au sol, gémissant de douleur. Membres disloqués, mâchoire détruite, il rampe désespérément. Son arsenal gît par terre.
Il faisait partie du groupe qui avait orchestré le Blackout, et avait réussi à s'échapper. Il a participé au meurtre de Mère et de Raena. Il est temps de te rendre la pareille.
Je me saisis de son lance-flammes et le braque sur cet enfoiré. Il supplie à gorge déployée. J'appuie sur la détente, sourde à sa plaidoirie minable.
Je le regarde brûler, crier, les flammes faisant fondre ses protections, mordant sa chair, rongeant sa peau pour n'en laisser qu'un cadavre calciné.
Je fixe l'arme de mort un long moment. Il sera l'instrument de ma vengeance. Ce n'est que le début.

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Raena m'avait surnommée Red. A cause de mon armure aux tracés rouges, mais aussi à mon comportement borné et autrefois sanguin.
Vala n'est plus qu'une image du passé, morte dans les flammes.
Par le feu, ils entendront mon nom. Je fauche les vies de ceux qui rongent notre existence, ces ordures, ces criminels.
Des flammes est né Red Reaper.

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Ombre parmi les ombres d'Omega, nichée dans les entrailles de la station, dans un repaire aussi austère que la morne vie que je mène, mes actions commencent à porter doucement ses fruits. Le nom de Red Reaper se murmure à quelques oreilles, les prémisces d'une réputation germe au sein de la population d'Omega. Une mercenaire finit par me trouver, et me proposer un marché : une mission risquée, contre un nom. Pas n'importe lequel. Un Butarien qui aurait quelque chose à voir avec l'attentat de l'Au-delà. J'ai accepté, la vengeance l'emportant sur la méfiance qu'elle m'inspire. Récupérer le colis et l'emmener au point de ralliement, dit comme ça, cela semble une mission simple. Mais je ne suis pas dupe, il suffit de voir à quel point cet entrepôt est surveillé par les Berzerkers. Et qui dit Berzerkers, dit forcément carnage. Et Vortchas. Et surtout... Krogans. Inévitablement, il y aura du sang. Mais foncer tête baissée et défourailler à tout va s'avère être un plan à éviter à tout prix. Pas au départ. Alors que je me frayais un passage dans l'entrepôt, je me suis faite repérer. Pris d'un accès de frénésie, aveuglée par la rage, les flammes parlent, les balles fusent, les corps se déchirent et grillent. Le Krogan commandant ce groupe a cependant tôt fait de me malmener. Une fois encore j'allais tomber sous les coups de ces foutus tanks sur pattes. Jusqu'à ce qu'un hurlement me fait reprendre conscience. Et j'aperçois un poignard planté sur les flancs du mastodonte jusqu'à la garde, et une ombre que je crois être celle d'un Vortcha disparaître dans la pénombre. J'ignore qui m'a aidé, ni pourquoi il a fait cela. Et en mon for intérieur, je le maudis, car il m'a privé d'un combat à la régulière face à un Krogan. Enragée par cette frustration et la douleur lançant tout mon corps, et le combat continue. Rien à faire, le Krogan demeure plus fort, il me plaque au sol, tente de m'étrangler. Dans une tentative désespérée, je cherche quelque chose, n'importe quoi, pour m'en sortir. Le sang finit par gicler. Du sang de Krogan. Je viens de lui découper le visage avec le poignard.

Et je frappe, encore et encore, je ne m'arrête plus, tout devient rouge. Je continue à frapper alors même que mon ennemi ne donne plus signe de vie. De sa tête de batracien, il ne reste plus qu'amas de chair informe aux yeux crevés et à la cervelle en morceaux épars. Le corps maculé du sang de ce chien galeux mêlé au mien, je titube, esprit focalisé sur le but de ma mission. Le colis a bien tenté de fuir, mais je le fais trébucher et je l'escorte, le mettant en joue, jusqu'au point de rendez-vous. Je vais avoir ma récompense, enfin. Mais tout tourne autour de moi, la douleur devient trop insupportable. Je tombe, inconsciente.

Je me réveille dans une chambre aménagée pour fournir des soins médicaux. Fièvre passagère, elle s'estompe peu à peu à mesure que mes yeux distingue une silhouette, celle de la mercenaire qui m'avait engagée dans cette mission. Elle aurait pu se débarrasser de moi une fois le contrat rempli, ni vu ni connu. Mais elle a préféré me sauver et me soigner. Par intérêt, c'est évident, elle avait besoin d'un pion sur son échiquier, d'un élément efficace pour certaines missions qui demandent du cran et des tendances suicidaires pour être menées à bien. Elle pris soin de mon équipement, des réparations et de mon corps, et même si j'ai horreur que l'on touche à mes affaires sans mon consentement, je lui dois tout de même ce sursis. Elle me donne le nom, et sa localisation, mais me déconseille de repartir alors que mes blessures ne sont pas encore guéries.

Je n'ai écouté que ma vengeance, je suis partie sans attendre. Les Berserkers ont eu tôt fait de me retrouver, et une course poursuite s'est lancée entre les mercenaires et moi. Je suis devenue la proie, la cible à abattre. Coincée, encerclée, mal en point, l'issue semble irrémédiable et j'attends alors mon heure. Mais pourtant, une fois encore, le Destin n'a pas voulu de ma mort, alors qu'un tir de fusil à longue portée retentit, fauchant l'un de mes poursuivants. Une voix m'interpelle par le biais d'un terminal, et me fraie un passage vers une sorte de planque sécurisée. C'est là que m'attend l'ange gardien qui m'a sortie du mauvais pas. Une Asari nommée Kyreshorl. Ma rage encore présente en moi, nous nous sommes brièvement affrontées. Non contente de l'avoir formellement reconnue comme étant une des instigatrices du Blackout, quelque chose m'a poussée à me ruer sur elle, quelque chose qui se dégage d'elle, comme une espèce d'aura néfaste. Mes blessures et son expérience de plusieurs siècles ont cependant tôt fait de me maîtriser avant de calmer mes ardeurs ainsi que ma fièvre. Puis la vérité éclate, une vidéo relatant les faits réels concernant le Blackout. Elle n'avait rien à voir, au contraire. Membre de la garde rapprochée d'Aria, elle avait même défendu bec et ongles la station. Elle soigne ma fièvre, puis me raconte un pan de son existence.

Au fur et à mesure de cette entrevue, je commence à me poser des questions sur ma quête enflammée, sur son utilité, et sur ce qui pourrait bien se passer après. Elle m'explique sa vision de la vie sur Omega autant qu'elle me révèle une partie de sa vie privée. Ainsi, j'ai appris avec étonnement qu'elle avait véçu une histoire d'amour avec rien de moins que la Chasseresse qui nous avait formées, Raena et moi. Coïncidence, coup de main de la Déesse, ou marque du Destin, jen 'en sais foutre rien. Elle me propose son aide, et après un moment de réflexion, j'ai accepté. Elle me fait alors cadeau d'un drone d'ancienne génération, et devient ainsi mon mentor. Elle m'a alors appris à tisser des liens, garder sa rancoeur et sa frustration de côté et choisir judicieusement ses alliés. Je conçois qu'il m'est impossible de répandre la justice seule, sans aide, même indirecte. Certains Soleils Bleus me connaissaient lorsque j'étais gamine, alors que Mère travaillait au sein de leurs rangs. Même si à l'intérieur de cette faction il existe bon nombre de mauvaises graines, je sais que certains demeurent d'un bon fond. Mère en faisait partie.

Les prémices d'un réseau se tisse alors, trop insignifiant pour vraiment inquiéter les puissantes factions, mais suffisamment viable pour me permettre de frapper de manière plus chirurgicale, et bien choisir mes cibles. Canaliser ma colère et la diriger d'une manière plus juste, plus utile.

Je vois ma vie sous un angle légèrement différent. Ma vengeance reste intacte, ce feu intérieur me brûle toujours autant, mais Kyreshorl m'a appris à contrôler cette rage et à la diriger vers autre chose que le simple fait de détruire. Jusqu'à aujourd'hui, seule la vengeance me maintenait en vie, alimentait mon existence. Mais je sais qu'elle ne durera pas indéfiniment. Qu'un jour, je trouverai ces ordures et les tuerai. Kyre m'a enseigné cela, à savoir mettre cette quête de côté. De ce temps passé à ses côtés, j'ai redécouvert la discipline que j'avais perdue dans les flammes, appris la maîtrise de soi. Et même s'il m'arrive encore de bouillir de rage, Kyre m'a permis de canaliser cette énergie destructrice en une force, une arme pour des causes plus justes.

Tout comme elle, je sais qu'il y a du bon dans les entrailles et la crasse d'Omega. Qu'il y a quelque chose à sauver de la station.
Et que tout crime sera un jour puni. Le temps est avec moi. Et ce jour là s'abattront les flammes de ma vengeance.

Quelques mois ont passé, et le nom de Red Reaper prend de l'ampleur. De tueur pyromane, ce nom est désormais de plus en plus rattaché à une forme de justice. Un vigilante oeuvrant pour la station plutôt que sa destruction.

Pourtant, une ombre grandit, menaçant d'engloutir la station dans les ténèbres. Omega connaîtra très bientôt un nouveau crépuscule et mon instinct me dit que ce qui va arriver est trop grand, trop important pour que je puisse le gérer seule. Je manque de temps et le nombre d'ennemis à ma recherche augmente sensiblement. Il est temps de faire profil bas, même si cela doit me coûter ma fierté et contenir ma rage. Une piste - un nom lié aux attentats de l'Afterlife - arrive à point nommé, me donnant une bonne raison de quitter Omega et laisser le temps faire son oeuvre. Je quitte alors la station à bord du Sirenia, laissant derrière moi ce que j'ai toujours considéré comme mon foyer, ma maison, mon pays.

Une traque de plusieurs jours au gré d'un temps exécrable et frissonnant, tout cela pour ne retrouver qu'un cadavre à un stade avancé de décomposition, qui s'avérait être ma cible. Quelqu'un était déjà passé par là, et l'avait froidement exécuté d'une balle à bout portant. Un travail de pro, le tueur ne lui a laissé aucune chance. Pas de traces de torture ou quelconques ecchymoses, rien de plus qu'un trou en pleine tête. Mue par une colère contenue, je remonte à bord du Sirenia, et alors que je reçois les dernières nouvelles de l'Extranet, le temps se fige dans ma tête. Pire encore, je crois revivre les tragiques évènements qui m'ont arraché les êtres que j'aimais.

Omega avait une nouvelle fois sombré dans le chaos. Une nouvelle fois, l'Afterlife a été la cible d'une explosion délibérément provoquée. Cette fois, c'était pour défendre Aria. Et une fois encore, le nom de Kyreshorl avait filtré. Les Ravageurs avaient tenté de prendre le pouvoir par la force, causant des dommages collatéraux irrémédiables. Mais pourtant, une chose impossible à comprendre émergea. Pourquoi cette trahison, Kyre ? Pourquoi, alors que tu avais défendu corps et âme la Reine, tu as finalement retourné ta veste et permis à un nouveau groupe d'émerger et destituer celle qui avait ta confiance ?

Les flammes envahissent mon esprit, la rage fait bouillir mon sang à mesure que les nouvelles d'Omega s'accumulent, dressant le portrait d'une station déchirée entre les trois factions de mercenaires, sans aucun dirigeant pour instaurer une union certe précaire mais vitale.

Les flammes n'attendent que cela, d'être libérées. Poing serré, je frappe avec rage le tableau de bord avant de mettre plein gaz droit vers la Station.

Au diable l'exil, je dois faire le ménage, quoi qu'il en coûte. Il ont osé s'en prendre à mon foyer, au berceau de mon enfance. Il le paieront de leur sang. Je brûlerai ces Ravageurs. Je les brûlerai tous.

Et je dois surtout comprendre. Pourquoi, Kyre ? Pourquoi ?

Tous ceux qui prônent l'apparence devant tout le reste ne percevront en Vala que la marque des flammes ayant ravagé tout le côté gauche de son visage autrefois charmant, la rendant aussi borgne. Il est très difficile de ne pas s'en apercevoir, et donc de la voir comme une attraction de cirque. Le regard qu'elle lancera dissuadera cependant la plupart des téméraires qui oseront s'attarder sur ses brûlures. Grande par la taille - frôlant le mètre quatre-ving-dix, fait rare chez cette race - son entraînement martial lui permet de se maintenir en forme et de sculpter son corps en de muscles finement ciselés. La couleur de sa peau tend vers une sombre nuance de pourpre, même si - dans le cas peu probable où vous la verriez nue, les brûlures parsèment toute la partie gauche, notamment son bras. Sa survie au Blackout l'a d'ailleurs aussi amputée de deux bouts d'excroissances crâniennes. Des marques de naissance violettes sont visibles autour de ses yeux et sur le front - du moins la partie non touchée par le feu. Le bleu acier de son oeil valide finit de dresser un portrait rigide loin d'être encline à plaisanter.

Froide. Oui, c'est certainement le premier mot qui vient à l'esprit quand on la remarque. Elle n'arbore aucun sourire, et ne fera évidemment rien pour ce faire. Elle ne s'attarde pas sur des formules de politesse, mais sait être directe, voire cassante, autant au sens propre qu'au figuré. En effet, elle préfère les actes aux paroles, et votre peau ne vaudra plus un sou si elle découvre le mensonge. Non pas qu'elle soit intègre - elle-même usant de tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à ses fins - mais lui mentir revient à lui faire perdre son temps, ce dont elle a horreur. Cependant, si jamais vous connaissez son véritable leitmotiv, sa raison d'exister, une seule envie vous prendrait, à savoir fuir aussi loin que possible et vous faire très petit en priant à genoux qu'elle ne vous retrouve pas, du moins pas très vite. Car cette Asari est une traqueuse instinctive, une pisteuse hors pair, entraînée au combat en tant que Chasseresse. Dans son coeur froid brûle une haine insatiable d'elle-même, de son visage marqué pour l'éternité, de ce qu'elle est devenue. Et cette haine, elle la déverse sur quiconque le mérite, quelle que soit la race, quelle que soit l'organisation, des petites frappes aux criminels endurcis en passant par les prostituées, voleurs et violeurs. Cette haine accumulée s'est muée en justice plus que personnelle, une purge radicale de toute la vermine polluant le monde. Elle sait être patiente, étudiant sa proie jusqu'à même la côtoyer avant de la saigner ou l'immoler de manière lente et douloureuse. La pitié lui est inconnue, de même que les regrets et les remords. Une tueuse implacable, parfois cruelle dans la mise à mort.
De cet aspect de bête enragée difficilement contrôlable, elle en garde le feu vengeur, mais l'enseignement de Kyreshorl Venterra lui a permis de tempérer ce flot de rage et de haine, de le contrôler et le canaliser. Bien qu'elle ne rechigne pas à torturer et achever ses cibles par le feu, Vala s'est résolue à oeuvrer pour le bien d'Omega plutôt que son intérêt obsessionnel de la vengeance qui l'habite encore. Cependant, les récents évènements d'Omega, et notamment l'explosion de l'Afterlife, a tôt fait de réveiller ces flammes de rage. Cette colère, elle compte la diriger vers ceux qui ont provoqué ce chaos : les Ravageurs. Elle n'aura également de cesse de chercher des réponses sur ce qui a motivé la trahison de Kyreshorl, qu'importe les moyens employés.

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Équipement :

Armure : Gladiateur (équipement militaire intermédiaire : 8/2/4)
Armes :
- M-5 Phalanx (arme de poing, deux étoiles)
- M-451 Firestorm (arme lourde, deux étoiles)
Armurerie :
- Disciple (Fusil à pompe, deux étoiles), arme Asari qui peut remplacer le Phalanx ou le Firestorm dans certains cas. A servi pendant sa période Chasseresse.

Compétences :

Militaire :
- Combat à distance : Maîtrise avancée
=> Grenades incapacitantes (2pts)
=> Munitions incendiaires (2pts)
=> Incinération (3pts)
- Combat au corps-à-corps : Combattante entraînée
- Biotique : Maîtrise moyenne
=> Projection (2pts)
- Technologie : Hacker entraînée
=> Omnilame (2pts)
=> Drone équipé d'un scanner (2pts)

Signe(s) distinctif(s) : Grande brûlure sur tout le côté gauche du visage. Borgne.
Relations avec les autres : Kyreshorl Venterra, son mentor depuis les évènements du Blackout, sa principale cible depuis l'explosion de l'Afterlife lors du Crépuscule d'Omega
Des liens prédéfinis ? Nope

Célébrité sur l'avatar (seulement si besoin) : néant
Comment avez-vous connu le forum ? par une recherche Google
Est-ce un double compte ? Nope
Des remarques ? Aucune, m'sieur !