Personnage RP Faction : L'Azur Stellaire Rang : Matriarche
Dashanxa T'Pradma Membre Messages : 98 Crédits : Bioware/Ravilla Aper
| Sujet: Des textes par-ci par-là Sam 15 Aoû 2015, 21:12 | | | Coucou les ME:Riens! Un post qui n'a rien à voir avec Mass Effect. Quoi, comment ça, on est dans la section fanfictions?Habituellement, en dehors de mes RPs, je ne montre mes autres textes à personne... Mais là, j'ai entamé quelque chose que j'aimerais bien poursuivre, et donc je viens quémander votre avis. Incohérences, passages illogiques, phrases qui ne veulent rien dire, qualité globale de la chose... Je vous écoute. Et comme vous pourrez le constater, l'état d'esprit du personnage est... particulier. J'espère que ça passera bien ^^ (et ma santé mentale va très bien... enfin, peut-être ). - L'Entaille:
« Soleil, brûle-moi. »
Mon propre silence, après cette phrase, me glace toujours.
« Mets fin à tout ceci. »
Ma jambe gauche ne me porta soudain plus ; malgré ma canne, je m'effondrai, au bord du précipice. De l'Entaille.
« Je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie... »
Cette litanie dura longtemps, et, plus je la reprenais, plus ma voix n'était que souffle, plus la terre et la poussière emplissaient mes poumons.
Je restai là, face contre terre, la jambe raide, même après que le seul son pouvant m'échapper ne fût plus qu'un sifflement monstrueux.
J'attendais qu'il se passât quelque chose. De bien, de mal, au fond, cela n'avait pas d'importance. Mon corps n'était plus qu'une poupée de chiffons tordue, tordue encore et déchirée, et mon esprit suivait le même chemin.
Je voulais que la douleur prît fin. Je n'avais plus envie d'exister. Je n'aurais déjà plus dû être vivante.
J'attendais. Et j'attendais. Encore.
Pourtant, même lorsque vous n'avez plus rien à faire avec les vivants, vos poumons se soulèvent. Ils continuent. Ils vous remplissent de la vie dont vous ne voulez pas.
Si j'en avais eu la force, je me serais redressée et je serais allée me jeter dans l'Entaille. Là, à deux pas. La nuit dans la chute puis la nuit pour l'éternité.
Mais jamais je n'avais la force. Tous les jours, je venais tous les jours, je suppliais, et tous les jours, je chutais, mais du côté de la vie, sur la terre ferme.
C'était pour cela qu'avant cette chute, je faisais toujours une supplique au Soleil. Lui, dans toute sa grandeur et toute sa dangerosité, lui seul pouvait faire quelque chose pour moi.
J'attendais.
Et ce qu'il faisait, en fin de compte, le Soleil, c'était laisser passer ses rayons au travers de la barrière violacée qui entourait l'Entaille et sa prison. Là-haut, avec le filtre de la barrière, il était tout blanc, tout pur. Une boule de neige brûlante dans le ciel.
La barrière était un dôme autour de la prison. Grâce à elle, on pouvait peut-être regarder l'astre un clignement des yeux en plus par rapport au monde extérieur.
C'était bien la seule chose que l'on pouvait lui reconnaître, à notre cage. Mais nous, prisonniers, nous savions bien que le vrai Soleil, nous ne le reverrions jamais. Nous avions tous oublié à quoi il ressemblait, sauf Thomasson, l'aveugle, qui avait été forcé de le regarder de force des heures et des heures avant de finir jeté ici.
La seule chose qui nous restait du Soleil, c'était sa chaleur. Plus une sensation qu'une chose.
Sa chaleur, je la sentais, et j'en serrai le poings sur les cailloux. Ce n'était pas ce que je voulais.
Nos tuniques de lin étaient si fines et si élimées que notre peau était comme offerte au Soleil.
La mienne, dans l'instant, était parcourue par la chaleur. C'est le moment où vous sentez chacun de vos pores, chaque parcelle de votre être. Une chaude et agréable onde frôle votre épiderme, et un instant, celui-ci se crispe, puis l'onde passe au travers, parce que vos barrières se sont abaissées.
La chaleur solaire ne vous réchauffe pas par à-coups ; elle le fait en une fois, sur tout le corps, pénétrante, jusqu'au plus profond de votre corps, peut-être même jusqu'à l'âme.
Ce n'était pas ce que je voulais. Je voulais brûler. Je voulais mourir.
Et à cause de la chaleur, je sentais mon corps se restaurer.
C'est comme pour les poumons qui continuent à vivre pour vous. Vous vous rendez compte que c'est votre corps qui dirige. Pas votre esprit qui vous dicte pourtant vos choix et vos pensées depuis ce qui semble toujours être des siècles et des siècles.
Ma peau reprenait des couleurs à mesure que le temps passait. Je pus bientôt bouger les orteils de ma jambe blessée.
« Non ! »
Il fallait que je meure. La vie dans la prison de l'Entaille, c'était trop. Comment faire pour mourir si l'on m'offrait un instant de bien-être ? Ce n'était pas compliqué, pourtant, je n'avais demandé qu'à brûler !
Je voulais tout le malheur, de corps et d'esprit, ou rien du tout.
Parce que, en cas de déséquilibre...
Si l'un allait mieux que l'autre, l'autre sombrait encore plus qu'il ne le faisait déjà.
A rester exposée au Soleil, mon esprit allait se morfondre de voir que mon corps reprenait des forces et que lui ne suivait pas. Ce n'était pas ce qu'il désirait. Enfin, ce que moi je désirais.
Trop tard, l'esprit avait saisi la différence entre lui et le corps. Pleurs.
Un spectacle immobile. Voilà ce que j'étais. Les prisonniers m'observaient, clairsemés sur la roche qui formait les lieux. Les nouveaux, même, s'approchaient. Certains tendaient un bras tremblant vers moi, inquiets, le regard abattu. Mais dans la prison de l'Entaille, personne ne pouvait toucher personne. Nous n'étions plus que des spectres, errants, ne jetant qu'un regard dépité à autrui. A une certaine distance, on se retrouvait entouré d'un halo qui rappelait la barrière, et si l'on avançait encore, des éclairs jaillissaient sur vous. Et les cris s'en suivaient, vrais, profonds. Ils nous rappelaient que si, nous étions vivants, tout en chair.
Ceux qui voulaient jouer mes bienfaiteurs se rappelèrent soudain de ce fait. Ils baissèrent un par un leur bras, et reculèrent. Leurs bouches étaient tordues, des sillons apparaissaient aux coins de leurs lèvres, sur leurs faces couleur de bile. Cette bile, ils devaient bien la sentir dans leurs gorges, car ils tentaient de serrer les dents sans faire disparaître leur sourire, enfin leur grimace, entre dégoût et pitié.
Les anciens ne se préoccupaient pas de moi et de mes crises. Les nouveaux apprendraient vite à faire pareil. Ils apprendraient.
Malgré moi, je venais de leur donner leur première leçon, et ils l'appliqueraient à la règle très vite, sans aucun doute.
J'étais seule avec ma souffrance.
Et il fallait me laisser.
Mais ici, nous étions tous pareils. Seule la façon de vivre notre douleur différait. Il fallait faire preuve d'indifférence quand quelqu'un craquait, c'était tout.
Moi, je priais puis hurlais sur le Soleil. Allez, tue-moi ! Pourquoi personne ne veut le faire ? Il doit bien y avoir une raison à ce qu'on me laisse ici plutôt que de me tuer !
Quand vous vous retrouvez en prison, il y a toujours une bonne raison. Qu'elle se révèle vraie ou fausse. Tant qu'il y a quelque chose contre vous, ça passe. Il suffit que ceux qui vous jugent et vous enferment y croient. Ils ont le pouvoir, personne n'ira contre eux.
La raison qui m'avait menée là... Je ne savais pas. Plus. Là, au bord de l'Entaille, je ne pensais plus, je n'y arrivais plus.
Je n'étais plus qu'une boule gonflée de tristesse, moite et pitoyable, qui n'arrivait pas à se briser. Les quelques larmes qui arrivaient à s'échapper ne suffisaient pas à me soulager.
Le Soleil jouait avec mes nerfs. J'aurais dû me sentir un peu mieux grâce à lui, mais mon esprit ne voulait pas. Qu'il me fasse crever, qu'il me laisse crever, le Soleil, pas l'inverse ! La chaleur qu'il me donnait allait me redonner la force de bouger. La chaleur de la vie.
Il n'avait pas le droit ! Pas le droit ! Pas le droit de m'offrir de quoi retourner affronter toutes ces horreur, tous ces tourments, sans pour autant me donner assez de force pour vaincre ! Bien ou mal, pas entre les deux, s'il vous plaît !
J'avais un bras gauche fantôme, et une entaille à la jambe du même côté. De la cheville au bassin, elle passait son temps à suinter, rose et jaune, à me coller aux vêtements, aux doigts. Les bandages, quand j'en recevais, ne suffisaient pas. L'odeur faisait tourner les têtes. J'avais pléthore d'autres plaies, grandes, petites, profondes, légères, cicatrisées ou encore à vif. Et j'avais de multiples fractures, mal ressoudées, surtout au niveau de la cheville et du bras droits. Autant dire que j'étais tordue, que j'arrivais à peine à caler ma canne sous mon épaule et que je ne pouvais donc presque pas marcher.
Cela aurait dû suffire à me tuer. J'avais bien dit que je n'aurais déjà dû plus être vivante.
Et pourtant, je ne savais pourquoi, j'étais toujours là, comme un rocher qui s'érode et perd des prises. Plus personne, petit à petit, pour s'accrocher et lui donner l'impression d'être utile, important. Ça se faisait lentement. Trop lentement pour son bien.
Disloquée que j'étais, soignée par le doux Soleil, je n'étais bonne qu'à ressentir toutes les douleurs qui me tiraillaient le corps. Si les évènements de ma vie m'étaient revenus en tête à ce moment-là, j'en aurais explosée, et cela m'aurait convenu tout à fait.
Pendant encore un temps infini, je dus supporter le Soleil. Je n'y voyais pas clair. Du noir sur les bords, des points rouges au milieu de mon champ de vision. Je toussai. D'une toux grasse. Mes larmes séchèrent. Au bout d'un moment, j'allais mieux. C'était assez. J'en eus assez.
Parfois, j'arrivais à attraper ma canne et à me relever pour partir. D'autres fois, non. Comme cette fois-là.
J'attrapai donc ma canne. Je gémis. Plus personne autour de moi, quelques regards qui se tournent quand même.
Mon corps crissait sur le sol sec. Les pierres roulaient. Grâce au Soleil, je m'en allais en rampant. Le vide de l'Entaille était toujours tentant, mais les gardes, à cause de cette scène, devait désormais avoir un œil sur moi. Alors je fis demi-tour. Je poussais de ma jambe valide et je tirais de mon seul bras. La canne me glissait régulièrement de la main. Je n'arrivais à la reprendre qu'entre deux tremblements et crispations.
Au milieu des sanglots qui me reprenaient à chaque fois, je me traînai jusqu'au renfoncement d'un rocher. Au-delà des souffrances, la fatigue. Je m'endormis à l'ombre.
C'était une solution alternative, ça. Dormir... Le plus possible, pour faire comme si plus rien ne pouvait nous atteindre, pour faire comme si on était mort, un simulacre de la solution finale.
Merci à chaque personne qui lit ceci et prend le temps de laisser une critique ^^ Vous avez ma reconnaissance éternelle et un bisou. |
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