Ce jour-là était à la fois le plus épouvantable et le plus magnifiques que je n'avais jamais vécu. Autant l'intensité du combat me comblait et donnait un sens à ma vie, autant l'approche imminente de la fin de notre civilisation m’effrayait affreusement.
Malgré tout, je gardais mon courage ainsi que la tête haute pendant que ma navette prenait la destination de Londres, une ville sur Terre. En ce jour, notre mission était simple ; lutter contre les Moissonneurs une bonne fois pour toute.
Lorsque l'Amiral Hackett de l'Alliance donna l'ordre à l'Opération Marteau de s'écraser sur la ville, je voyais les vaisseaux de nos alliés voler en éclat, le pincement au cœur que je subissais indiquait à la fois l'engouement pour un acte désespéré et épique ainsi que par une terreur fondée et gigantesque ; nous allions affronter une galaxie entière d'être biomécaniques.
Pendant les minutes qui passèrent pour atteindre notre but, j'observais mon escouade composée d'une dizaine de mercenaires recrutés par le programme N7 de l'Alliance ; trois humains, un Krogan, deux Turiens, trois Asaris et un Quarien. Je n'en connaissais que deux ou trois sur le tas, je n'avais jamais eu le temps de discuter avec eux, la plupart de mes anciens collègues étaient morts lors de nos excursions en territoire ennemis et j'avais déjà l'impression, à l'époque, d'être un survivant.
Tous montraient le meilleur d'eux même ; un visage neutre, sobre, mais leurs yeux trahissaient évidemment une angoisse qui allait bientôt disparaître : nous arrivions au sol.
A ma grande stupéfaction, mais sans réelle surprise, les navettes explosaient dans le ciel, dégommées par cette foutue armée de Moissonneurs qui s’étaient emparés de la planète, je m’allumais une énième cigarette dont les effluves s’emparait de mon nez, la garda en bouche, agrippa fermement mon arme avant que les portes ne s’ouvrent.
- Pomroy, placez-vous devant la porte et tirez en suppression sur ces pourritures le temps qu’on s’abrite ! M’écriais-je vivement pendant que notre véhicule s’ouvrait sur la marée de corps ennemis.
Sans trop se faire attendre, Pomroy s’exécuta et nous donna juste assez de temps pour qu’on prenne position sur les lieux tout en zigouillant ceux qui nous barraient la route.
Je sentais les odeurs de cadavres rôties au laser, l’odeur du sang imprégnant l’endroit ainsi que les cendres qui fit rapidement fermer la visière de mes équipiers, quant à moi, ça m’exhortait.
Les sons bruyants et assourdissants des tirs et des explosions m’en avaient fait oublier la navette, j’eu à peine le temps de regarder dernière moi pour donner mon ordre que je vis un tir traverser la coque de l’engin et le faire exploser avec l’homme qui nous rejoignait, à seulement quatre mètres du véhicule. Ce dernier fut abattu par la déflagration qui alluma son corps de mille feux, il n’eut même pas le temps d’agoniser : je voyais sa tête rouler aux pieds du Krogan qui s’empêchait de rire…
C’est la première fois dans ces ruines fumantes que regrettait Omega et sa vie de misère. Même sur cette station il n’y avait jamais eu autant de haine et de macchabées.
- Restez en position, soldats ! Je crois que cette putain de journée marquera le glas de ces créatures infernales ! Dis-je à mon équipe sur avec assurance.
Pour les encouragés et faire fondre leurs peurs, je décochais une puissance vague biotique qui repoussa nos opposants les plus proches afin de faire une percée ; la bataille commençait finalement et je sentais ma propre heure approcher.
Mer 06 Nov 2013, 21:55