Ce qui semblait avoir duré une éternité pour moi ne dura en réalité que quelque seconde. Présente durant le combat, je savais pourtant que ma présence en cet instant précis ne faisait pas basculer la balance en notre faveur. Que je sois là ou non, ne changerait rien. Je réfléchissais beaucoup trop avant d’appuyer sur la détente, je n’en avais pas véritablement conscience. Mon arme m’échappa soudainement des mains lorsqu’un bruit strident semblait directement vriller mon crâne, mes mains avaient eu pour réflexe de protéger mes oreilles mais cela ne changeait strictement rien à la douleur. Les migraines, je connaissais ça que trop bien, l’un des revers de la médaille du à mes capacités mais là, c’était bien pire que tout ce que j’avais pu connaître. La douleur s’atténua pourtant, assez pour que je puisse à nouveau réfléchir, j’éteignis mon omnitech, par réflexe et dans l’espoir d’arrêter directement cette douleur. Au fond j’ignorais si c’était parce que j’avais fait cesser celui-ci ou parce que cette chose s’en était allé que la douleur avait disparu. Rapidement rejoint par Quintus, ma seule réponse à sa question fut un regard assassin, est-ce que j’allais bien ? Non, mais ce n’était ni le moment ni le lieu pour en parler. Il s’éloigna pour rejoindre le Drell, ce n’est qu’en cet instant que je remarquais enfin la présence d’une femme que j’avais déjà rencontré. Ramassant mon arme, je vérifiais l’état de celle-ci, profitant de l’accalmie pour pouvoir la recharger.

Je m’approchais enfin du reste du groupe, Quintus était plonger dans un monologue d’explication, je fronçais les sourcils en l’entendant précis que nous étions tous les trois membres du Protocole Gris. Réprimant une envie de rectifier les explications, je n’avais rien avoir avec cette organisation, si je me trouvais ici c’était parce qu’il l’avait décidé. Lorsqu’il eut enfin terminé, je pris la parole à mon tour.

« Dr. Zoya Ivanek…Vous n’avez rien ? »

C’était simple, je n’avais pas besoin de plus, mais à peine les présentations furent-elles terminés qu’une étrange sensation me traversa le corps, une sensation qui ne m’était pas inconnus et qui ne semblait l’être de personne dans notre petit groupe. Les regards s’interrogèrent les uns et les autres, pendant une seconde je ne pouvais m’empêcher de penser que cette situation ne pouvait s’empirer. Le Spectre confirma ce que nous savions déjà et me demanda de vérifier la main de Victoria. M’approchant d’elle, je lui demandais de me la montrer tout simplement. Du médigel avait déjà été appliqué, ce qui était un bon réflexe, à en voir l’état de la main, les os étaient brisés mais ce n’était pas ici que je pourrais y faire quelque chose. Appliquant un peu plus de médigel pour soigner les dernières plaies ouverte et éviter toute infection de cette zone, c’était la seule que je pouvais faire avec mon équipement actuelle et dans ces conditions. Il y avait quelque chose d’ironique dans cette blessure lorsqu’on savait que notre première rencontre avait été la conséquence d’une blessure à la main…Il me semblait inutile de lui préciser de faire attention. La laissant donc simplement tranquille.

« Il va falloir qu’on se revoit, ou du moins que vous voyez un médecin après ça… »

Bien sûr, cela supposait qu’on devrait sortir vivant de cette galère mais je préférais ne pas en douter.
Comme je l’avais fait quelque minute avant, le turien éteignit son omnitech, invitant les autres à l’imiter et nous briefait sur notre futur objectif. Si il avait tendance à oublier que tout le monde n’était pas forcément aussi entraîné que lui, il n’en restait pas moins intelligent. J’étais d’accord avec lui, cette chose n’était pas la priorité, nous ne connaissions rien de l’ennemi et combattre à l’aveugle me semblait une perte de temps et d’énergie. Les choses semblaient entendu, nous nous mirent donc rapidement en route.

Suivre, c’était tout ce qui lui restait à faire et au final, c’était bien pour ça que Quintus s’était arrangé pour l’avoir dans son équipage. Elle était bien loin de ces journées passées derrière son bureau de l’infirmerie, au beau milieu des combats, Zoya avait bien du mal à trouver sa place et gérer ses émotions. Silencieuse pourtant, elle suivait les ordres, Quintus était bien plus expérimenté qu’elle et par conséquent, elle tentait malgré tout d’avoir confiance en ses décisions. Au final, il avait sa vie entre ses mains. Il s’occupa d’individu qui leur barrait la route, ils avaient la surprise de leur côté et il ne fut guère difficile pour le Spectre de les mettre hors-jeu, leur permettant alors de rejoindre  ce que Zoya identifia comme l’escouade Cyber. Ils étaient arrivés, pourtant cela ne rassurait en rien le médecin, la bataille faisait rage et ses yeux se posaient déjà sur les blessés présents. Identifiant rapidement ceux qui était déjà mort, ceux qui allait mourir et ceux qu’elle pouvait encore sauver, autant dire très peu. Arrivant auprès du quarien, les tirs sifflaient non loin de ses oreilles, à couvert, elle écoutait d’une oreille les dires du turien, retenant malgré tout chacun de ces mots. Il lui tendit une grenade, concédant qu’elle n’était pas faite pour ça mais qu’à l’heure actuel, il n’avait guère plus de choix.
L’arme entre ses doigts, elle attendit pourtant que la première grenade soit lancée par Quintus, armant la sienne et la lançant à l’endroit où une partie des soldats s’était mis à l’abri. Si Quintus élimina deux de leurs hommes, Zoya pu ajouter deux autres personnes dans le palmarès. Quelque peu débarrassé de son rôle de soldat de fortune, elle s’approcha d’un des hommes de l’escouade Cyber, identifiant rapidement ses blessures, il avait été touché sur le flanc gauche et malgré tout, positionner derrière un couvert, il continuait de se battre. Il fut surpris par l’arrivée de l’humaine :

« Je suis médecin ! »

Lui montrant alors l’insigne universel qui le prouvait, il lui sommait de faire vite, et c’est ce qu’elle fit. la balle avait visiblement traverser le corps du soldat, ce qui lui permettait de mettre une couche épaisse de médigel, l’hémorragie était au moins stopper et il avait peu de change qu’il fasse une infection et pour l’heure c’était de l’ordre du suivit après combat. Au même instant, ce fut un quarien de l’escouade qui fut touché, s’approchant en restant accroupit, elle le rejoint rapidement, l’aidant à se relever en vitesse et à rejoindre un couvert. Son bouclier avait arrêté des balles mais cela n’empêchait guerre Zoya de sentir l’adrénaline drogué son corps.
Elle sorti rapidement du medigel, permettant de rendre à nouveau hermétique la combinaison de celui-ci et soignant par la même occasion sa plaie.  Sortant de sa ceinture une seringue auto injectant, elle lui administra une forte dose d’immuno-stimulant, appliquant à nouveau un peu de médigel juste après avoir ôté la seringue. Cela ne garantissait pas ses chances de survies, mais cela les augmentait considérablement. A couvert, Zoya aurait pu profiter de cette instant pour vérifier ce qui lui restait de médigel mais elle le savait déjà, sa mémoire lui permettait au moins de gagner du temps sur certain geste. Elle patienta pourtant quelque seconde, attendant simplement que les tires se calme de son côté, attiré par bien plus dangereux qu’elle. Sortant l’arme que Quintus lui avait donné à leur arrivé, elle quitta son couvert, et tira sur l’ennemie, rejoignant rapidement le Spectre. Sur sa route, elle réussit à blesser deux autres personnes, ignorant si elle les avait tuer ou non. A nouveau au côté de Quintus, elle reprenait le contrôle de sa respiration :

« Vous allez bien ? »

Imitant à présent le Spectre, elle ne tirait qu’au moment où lui-même se mettait à le faire, se mettant à couvert lorsqu’il le faisait. Le mimétisme était sa meilleure chance en vue de ses capacités mémorielles.

Le combat prenait fin, ce ne fut pas sans ressentir un soulagement que je constatais que le calme revenait, l’escouade Cyber en profitait pour se replier et c’était à mon sens la meilleure option qui s’offrait à chacun d’entre nous. Nous ignorions tous où se dirigeaient la citadelle et en toute franchise je n’étais pas prête à mourir pour une cause qui n’était pas la mienne. Protocole Gris, c’était à peine si j’étais capable de comprendre qui ils étaient, j’en savais à peine plus que Quintus au final. Le chef de l’escouade nous invitait à en faire de même, j’aidais encore les derniers blesser de son équipe pour qu’ils puissent suivre leur camarade, ce n’était que lorsque j’accomplissais ce genre de tâche que j’avais l’impression de servir à quelque chose. Je n’étais pas un soldat, le combat n’était pas ma spécialité. Doucement, l’adrénaline retombait, rapidement rappeler à la réalité par l’intervention de Cassandra, ou de Victoria, ses paroles me surprenaient. Cette chose était-elle encore capable d’exploser ? Avait-elle seulement l’énergie nécessaire pour le faire ? De multiple question s’insinuaient dans mon esprit, fronçant les sourcils, quelque chose n’était pas logique, ignorant ce qui se passait autour de moi, ce fut le Spectre qui interrompit mes réflexions, prenant déjà la route vers la sortie et laissant alors derrière lui Cassandra. J’observais celle-ci, surprise, j’avais pu l’observer, elle n’était pourtant pas du genre à laisser sa vie pour une idée, pas comme ça en tout cas. Le doute pourtant s’insinuait dans ma théorie, ses deux personnalités la rendaient imprévisible au final et je ne pouvais être certaine de ses intentions.

Mon champ de vision fut rapidement obstruer par l’explosion de Quintus, le chemin du retour, il la sema d’embuche, s’assurant ainsi que la manœuvre de la combattante ne serait pas interrompue. J’hésitais mais je ne pouvais rien faire d’autre que de suivre Quintus, les ordres étaient les ordres au final. Je prenais malgré tout le temps de soigner un blessé sur le chemin, envoyé simplement chier Quintus lorsqu’il prétexta que nous devions nous dépêcher. J’avais dû mettre de côté mon véritable métier depuis le début de cette mission, maintenant que j’en avais la possibilité, il n’était pas question de laisser des personnes mourir derrière moi alors que j’avais les moyens de leur donner la possibilité de survivre dans ce merdier.
Nous arrivâmes pourtant au Prometheus, bien avant le temps de délais que nous laissait la possible explosion de la citadelle. Nous évacuions la station, mon esprit se concentrant à nouveau sur cette citadelle. L’explosion, quelque chose clochait. Au calme, loin de cette boucherie et surtout en sécurité, les pièces du puzzle s’emboitaient les unes aux autres. Je m’étais maintes fois renseigner sur la citadelle, c’était un tel exploit technologique que ma curiosité pour cette station n’en était que plus grande. Quintus faisait déjà route pour ses appartements ou que sais-je, je le rattrapais, l’air sombre.

« Elle vous a trahi »

C’était l’unique explication que je trouvais à cette soi-disant manœuvre d’explosion.  L’explosion ne pouvait pas être son plan, si elle avait été capable de pirater les programmes de la citadelle pour faire surchauffer celle-ci, elle aurait rapidement dû se rendre compte qu’une bonne partie des lieux étaient complètement obsolète et diminuait grandement la surchauffe de celle-ci, elle savait depuis le départ que c’était impossible et par conséquent…C’était une diversion.

Partant dans un monologue interminable auprès du Spectre, je lui expliquais beaucoup trop en détail toute les raisons pour laquelle les lieux ne pouvaient pas exploser et terminant enfin par la conclusion que je lui avais déjà dite : elle les avait trahi.