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 Vittorio Orfei

Vittorio Orfei
Vittorio Orfei
Membre
Messages : 22
Crédits : Deimos-Remus / Ravi Vertax (retouche)

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MessageSujet: Vittorio Orfei   Vittorio Orfei Icon_minitimeLun 05 Juin 2017, 22:43
Registre Galactique des espèces
Vittorio Orfei

Informations primaires

Sexe : Masculin
Race : Humain
Âge : 51 ans (né en 2151)
Faction : Parti Socialiste Humaniste de l'Union (PSHU)
Poste / Grade : diplomate à deux casquettes: gouverneur de la colonie d'Eden Prime ; ambassadeur de la Terre (implicitement du PSHU) dans la galaxie
Parenté : Marco Orfei (père, décédé), Sofia Orfei (mère, née en 2129) /// Enfants : Haya Orfei-Bakhtiar (née en 2179), Astrid Orfei (née en 2193), Dacia Orfei (née en 2197)
Situation maritale : Deux fois divorcé ; ex-épouses: Keren Bakhtiar (née en 2153) / Annah Stein (née en 2162)
Planète d'origine : Terre


Histoire

Il s'appelait la fureur des colonies, le civil tenant lieu d'armée, l'orateur, le professeur, l'homme nouveau, l'opportuniste, le zélote, le diplomate, l'ambassadeur, le député, le grand garçon noir, Papa et figliuolo mio – dénomination affective dans la bouche de sa mère, le fils à sa maman dans celle de ses détracteurs. Mais derrière toutes ces épithètes, il y avait un homme qui cherchait par-dessus tout à conserver la mémoire de son nom véritable : Vittorio Orfei.



Ça commence bien, se dit celui-ci. Déjà, ils parlent de moi au passé.

Il était tard, le grand écran de son salon lui brûlait les yeux et il avait l'impression d'être cousu à son canapé, son verre de whisky était vide, ses filles étaient couchées; il allait sans doute s'endormir devant cet énième documentaire le concernant, et ce ne serait pas un mal.


Tout commença en Italie, à Naples, très précisément, le 3 juin 2151. Vittorio Orfei naquit, fils de Marco Orfei et de son épouse Sofia. Son père était guide touristique, sa mère traductrice travaillant à la mise à jour perpétuelle des logiciels de communication des omnitechs. Ils n'étaient ni riches ni pauvres, ni cultivés ni stupides, mais venaient d'un milieu rural : l'attachement tout italien du jeune Vittorio à sa terre natale en a été démultiplié ; inutile de mentionner son amour pour la vie champêtre, qu'il a su retrouver sur Eden Prime.

Rien ne le prédisposait donc à entrer en politique. Il entra à la maternelle en 2154, pour finalement avoir une scolarité itinérante, car sa famille partageait sa vie entre l'arrière-pays de Naples, de Rome, ces deux villes mêmes, et la Sicile, d'où venait sa mère. Entre les explorations de ruines romaines, les promenades dans les champs et les forêts, le soleil tapant et les travaux de la vie campagnarde, Vittorio se forgea peu à peu un caractère rêche, comme sa peau, et pragmatique, adapté à la rudesse juste de son existence, qu'il appréciait grandement.

En sachant cela, on peut comprendre que le Premier Contact, en 2157, fascina plus Vittorio qu'il ne le terrifia : pour un enfant qui faisait une épée d'un bâton, d'une rivière la frontière du monde connu, et de fourmis des colons, la découverte de vie dans la galaxie permettait à son imagination d'assouvir ses désirs. Quant à la guerre ayant découlé du Premier Contact, il n'en saisit pas les tenants et aboutissants ; malgré la violence du choc inter-espèces, ses parents en faisaient de plus peu mention. C'est ainsi que Vittorio Orfei rejoignit les rangs d'une génération enthousiaste à l'idée d'explorer l'espace inconnu et de collaborer avec ceux qui y vivaient.

La vie du jeune homme continua ainsi. Brillant élève, avec cependant un fort caractère, il rêvait de devenir chercheur, bien que cela pût paraître difficile pour qui risquait de ne pas avoir assez d'argent afin de poursuivre ses études. L'année de ses quinze ans, en 2166, son père, Marco, mourut subitement d'une rupture d'anévrisme : la science moderne ne peut rien contre l'imprévisible. Le deuil terminé, Sofia prit son fils dans son giron ; ils s'installèrent définitivement à Naples pour que Vittorio poursuivît ses études dans les meilleures conditions. Le salaire du père en moins, le jeune homme avait intérêt à se surpasser pour obtenir une bourse d'études et réaliser son rêve.



Mon père... songea Vittorio.

Il n'y pensait pas beaucoup. Plus beaucoup. Il avait respecté cette figure sage ; il avait écouté avec passions ses histoires de vieilles pierres. Mais il ne l'avait pas vraiment aimé. Non pas qu'il ne l'avait pas voulu, mais il n'avait pas eu le temps. Est-ce qu'il aimait sa mère comme aujourd'hui – malgré son côté envahissant – quand il avait quinze ans ? Certainement pas. Certains, peut-être, en étaient capables. Il s'attachait difficilement. Il le savait très bien, mais n'appréciait nullement qu'on le lui rappelât sans cesse. Comme était en train de faire le documentaire. Pourquoi n'allait-il pas dans sa chambre, déjà ?


Les études secondaires de Vittorio Orfei prirent fin en 2169 ; il obtint une bourse et commença des études d'histoire et de cultures humaines. Puisque les découvertes humaines et les échanges se multipliaient à l'échelle galactique, il en profita pour multiplier les stages sur le terrain, dans les colonies nouvellement formées notamment. Il fit aussi quelques voyages sur des planètes d'autres espèces, par passion de la découverte – et du bon temps. Il n'est pas quelqu'un d'austère : il est plutôt épicurien. Ces voyages divers changèrent son objectif : il ne voulait plus rechercher, il voulait enseigner au plus grand nombre l'histoire et les cultures humaines, ce en échange de tout ce que les autres espèces apportaient à la sienne ; il voulait aussi éviter le déploiement d'idées reçues et de l'ignorance, du côté humain comme des autres. Un homme ouvert, en somme, mais peut-être trop ambitieux.



Je vous emmerde.


Vittorio s'attachait difficilement aux gens, mais quand il le faisait, c'était par intérêt ; quand cela se faisait, c'était un attachement véritable. Lorsqu'un jour de 2174, l'étudiant qu'il était rencontra sur Benning Keren Bakthiar, un lien se forma très vite entre eux. Keren Bakthiar avait deux ans de moins que lui ; elle faisait partie de la communauté des Juifs d'Iran, mais jamais elle n'avait joué la prosélyte face à Vittorio ; il lui en savait gré. Elle était soldate, stationnée pour six mois sur Benning.

Il a toujours du mal à évoquer et à se rappeler des circonstances exactes de leur rencontre. Peut-être parce que les esprits s'étaient échauffés dans une boîte de nuit, le sien et celui d'un soûlard, et qu'elle lui avait collé son poing dans le nez pour le calmer et l'évacuer, complètement sonné, d'une situation qui n'était pas à son avantage – il était seul, le soûlard était soutenu par tout un groupe. Au fond, Keren aussi avait pris des risques : toute représentante de l'ordre qu'elle était, elle aurait pu ne pas être respectée par lui et son adversaire, elle et ses injonctions – et elles ne l'avaient pas été, sans quoi Vittorio n'aurait pas eu à avoir le nez en sang.

Avait-il été si terrible lors de cette soirée ? Jamais il n'avait revu Keren dans un état pareil. Non, jamais ; elle s'était révélée très douce pour une militaire. Vittorio n'aimait pas les militaires, toujours excessifs dans leurs actes, mais Keren représentait l'exception. Toujours est-il qu'ils vécurent ensemble les six mois de mission de Keren sur Benning, puis qu'ils gardèrent contact dans leurs déplacements respectifs : ils échangeaient une correspondance variée sur les mondes qu'ils découvraient. Ils se mirent d'accord : en 2176, les deux organisèrent leur retour longue durée sur Terre. Vittorio obtint son premier diplôme et devint doctorant, toujours en histoire et cultures humaines ; il rejoignit le syndicat de l'enseignement supérieur, toujours prompt à défendre ou critiquer des causes. Sa situation établie, lui et Keren se marièrent.

Leur vie se déroula sans encombres durant les trois années suivantes. Toujours en mouvement, ils alternaient visites à la mère de Vittorio et aux parents de Keren en Iran, dès que celle-ci pouvait se dégager de ses devoirs. Vittorio, lui, menait ses recherches à Naples, mi-rat de bibliothèque, mi-marcheur de nuit dans les villes, de jour dans les campagnes. Enfin, il venait régulièrement déclamer dans les réunions syndicales, aussi ; il se plaignait assez souvent – tout le temps – de l'esprit fermé de la plupart des éducateurs : à ignorer les autres cultures de la galaxie, ils créaient les divisions que certains essayaient de conjurer. Vittorio pensait la même chose pour les éducateurs aliens : malgré tous les rapprochements effectués, une distance demeurait, et demeurerait toujours si personne n'y faisait quoi que ce fût.

Nul besoin de préciser, alors, qu'il mit toute sa hargne dans l'obtention de son doctorat d'histoire et cultures humaines. Il l'obtint sans problème en 2179. La même année, le 7 juillet précisément, sa fille Haya vint au monde à Téhéran, alors que Vittorio et Keren y étaient en vacances. A la rentrée suivante, il fut nommé professeur dans une université mixte de Zenara, sur Thessia. C'est là qu'il commença à gagner sa réputation, de professeur d'abord, mais qui le poursuivit aussi une fois devenu diplomate. Vittorio était typiquement le professeur qui faisait peur à ses étudiants. Non pas simplement à cause de son apparence massive, ni à cause de son seul caractère. Il leur faisait volontairement peur.

Il convient ici de prendre un exemple. Un de ses anciens étudiants nous a rapporté le déroulement du premier cours qu'il avait eu avec Vittorio Orfei. Tout peut se résumer à un ton impérieux, entrecoupé de silences, qui servaient à faire peser le poids de ce qui attendait les étudiants sur leurs épaules. Vittorio est un véritable défenseur de la méritocratie : tout le monde peut travailler, et qui travaille bien se verra récompensé. Aussi, lors de chaque premier cours, se décidait-il à énoncer jusqu'à l'accumulation les tâches que devaient accomplir ses étudiants durant l'année, en sous-entendant presque qu'ils n'avaient pas le droit de voir le soleil ; il était également très strict – il voulait des devoirs rendus dans une police de caractère précise, à une taille précise, sur un logiciel précis, et n'acceptait aucun défaut, qu'il fût dans la forme ou conceptuel. Qui arrivait à passer outre ces légères précisions découvrait un professeur brillant et ouvert à la discussion du moment qu'elle apportait quelque chose à la réflexion. Vittorio n'aime pas le superflu. Ni la stupidité. Ni la fainéantise. Chassez ces défauts, et il vous appréciera. Il sera le premier à vous soutenir dans vos projets. Il vous paiera même peut-être un verre.

Dans le même temps, il lia de plus en plus son syndicalisme à la politique. Le contexte s'y prêtait : le cadre restreint du syndicat ne suffisait plus à faire entendre ses revendications d'expatrié. Il fallait passer au niveau supérieur, aussi se tourna-t-il vers les assemblées du Parti Socialiste Humaniste de l'Union qui se tenaient sur Thessia entre humains. Elles se faisaient toujours en petits comités, mais permettaient ainsi une meilleure écoute. Vittorio trouvait que les idées du PSHU étaient en adéquation avec les siennes : c'était parfait.

Il s'engagea définitivement en 2182 en prenant sa carte au PSHU. Le parti était socialiste, comme son nom l'indiquait, et humaniste, ce qui convenait à Vittorio au vu de son origine sociale et de son penchant à vouloir aider ceux qui ne le pouvaient pas à s'élever ; l'Union prônée était celle des humains, et celle des humains avec les autres espèces ; le nécessaire pour se développer, en somme. Une fois encarté, il devint actif dans les réunions du parti organisées par visio-conférences, entre membres de diverses planètes, et par-dessus tout la Terre ; il gardait en parallèle son poste de professeur. Sa femme, elle, était transportée de mission en mission ; leur fille était gardée.

C'est en 2183 que le Commandant Shepard commença à faire parler de lui. Mais, au-delà de l'homme, ce qui attira l'attention de Vittorio fut la découverte de vestiges prothéens. En bon historien, il fut pris de curiosité. Cependant, le peu de travaux sur la question, et surtout le peu de soutien de la part de son milieu – « qu'ils aillent se faire foutre », aurait-il dit, déclenchant une tempête dans le domaine universitaire – l'empêchèrent de pousser plus avant ses recherches. Pour en revenir à Shepard, il applaudit tout de même la nomination d'un spectre humain. C'était une grande avancée, peut-être précoce et injuste vis-à-vis des Elcors ou des Volus, mais qui permettrait à l'humanité de dorer un blason qu'elle n'avait jamais possédé – ce qui ne pouvait lui faire de mal. La même année, Vittorio rejoignit les organisateurs des conférences des branches interstellaires du PSHU.

En 2184, la mère de Vittorio, Sofia, en eut assez de voir sa famille semée aux quatre vents ; après avoir surgi sur Thessia par la première corvette de transport, elle fut le cauchemar de son fils pendant deux semaines, avant que celui-ci n'abdiquât et acceptât de revenir vivre sur Terre ; il s'installa à Rome. Heureusement, l'organisation de la vie de Vittorio et Keren devint plus facile : Vittorio enseignait à l'université de Rome, Keren pouvait limiter ses missions au Système Hélios. Et surtout, Vittorio eut enfin la possibilité d'être au cœur de l'action du PSHU. Présent à toutes les réunions, il joua du talent d'organisation qu'il avait acquis en gérant les communications galactiques du parti, et se présenta rapidement comme indispensable ; de plus, les militants appréciaient sa verve oratoire. Il prit rapidement la tête de la permanence du PSHU de Rome.

Véritable « homme nouveau », comme on disait dans l'ancienne Rome, Vittorio apparaît pour la première fois sur les listes électorales en 2185. Il ne cherchait pas spécialement à être élu ni à être placé au premier plan ; il cherchait avant tout à faire valoir ses positions pro-civiles, pro-aliens et pro-développement. L'élection passée, le nouveau maire, Ottavio De Cesare, le prit comme conseiller. Vittorio s'engagea activement au vu de l'accélération des évènements depuis la mort de Shepard, et ne parlons pas depuis son retour. Il quitta même le professorat. Sa voix fut entendue – littéralement, sur l'Extranet – pour la première fois à grande échelle lors de l'intervention du jeune Marcus Santiago en faveur des Butariens. Vittorio approuvait le geste, de même qu'il approuvait l'intervention du candidat au poste de Premier ministre de l'époque, Amul Shastri. Cependant, le soutien de Vittorio venait plus d'un dégoût du pouvoir militaire de l'Alliance, qu'il avait alors la possibilité d'afficher et d'exacerber, que d'une véritable conviction.

A partir de là, il fit de son anti-militarisme modéré un des points incontournables de ses interventions. Rappelons-le, il n'avait jamais aimé les militaires. Il avait une vision très carrée des choses : l'armée travaillait, le gouvernement contrôlait. Au mieux la première était-elle le bras du second. L'idée que ces deux pouvoirs fussent séparés l'inquiétait ; inutile de préciser que qui possédait les armes avait la suprématie sur le reste. Mais ce n'était pas par jalousie que Vittorio pensait cela : qui possédait les armes était aussi potentiellement le plus dangereux. Il fallait un garde-fou : le pouvoir civil. C'est pour cette raison que Vittorio Orfei parlait d'anti-militarisme modéré : il n'était pas idiot, un monde sans violence n'existait pas, et il fallait bien pouvoir se défendre. Il prônait plutôt un rééquilibrage des forces. Que l'Alliance cessât d'avoir mainmise sur tout, c'était ce qu'il demandait. C'était grâce à elle que les hommes avaient pu s'installer un peu partout dans tous les systèmes de la galaxie, certes, et Vittorio la respectait pour cela – comme tout enfant de sa génération, n'avait-il pas été bercé par les récits de découverte des explorateurs ? – mais une fois implantée, ne pouvait-elle pas laisser sa place au pouvoir civil ? Ainsi, de plus, elle pourrait se concentrer bien mieux sur sa tâche. Vittorio maintenait farouchement cette position sur ce sujet ; il fut l'objet de controverses car évidemment, son propos fut parfois mal interprété – volontairement ou involontairement – et on l'accusa de vouloir la mort de l'Alliance.



Le frottement d'une couverture sur un autre tissu se fit entendre dans le salon. Vittorio avait tourné le dos à l'écran, et essayait de n'écouter que d'une oreille distraite – il ignorait où il avait bien pu mettre la télécommande et n'avait pas envie de donner à haute voix l'injonction de s'éteindre à l'appareil. Il sentait qu'il aurait pu hurler aux journalistes que ce n'était pas de l'Alliance qu'il voulait la mort, mais celle de toute leur profession. Et ses filles dormaient. Non, il prenait son mal en patience. C'était de beaucoup préférable. Oh, le documentaire n'était pas mauvais ni honteux, justement, il faisait son travail : il restait extrêmement lisse. Il ne prenait pas position ; il ne soutenait pas que les détracteurs de M. Orfei étaient dans le faux. Et Vittorio savait que beaucoup de journalistes préféraient continuer à le voir comme un fou furieux opposé à l'Alliance, aussi soupçonnait-il ce documentaire d'avoir été fait par deux ou trois d'entre eux.


Les Moissonneurs attaquèrent la Terre en 2186. Les jeux douteux de la politique devinrent inutiles, ridicules, obsolètes, balayés ; le passé n'existait plus, seul le présent comptait ; la position de Vittorio n'importait plus à personne, lui le premier. Il vit des familles périr écrasées sous des blocs de béton qui tombaient en pluie depuis des gratte-ciels ; il vit plus de deux mille ans d'histoire être effacées par le souffle brûlant d'une explosion ; il se vit, recroquevillé dans des décombres de la Ville Eternelle, avec d'autres survivants, attendre un moment d'accalmie pour fuir. Il chercha longtemps à communiquer avec ses proches et ses supérieurs. Enfin, il put passer un appel : sa mère et sa fille étaient réfugiées en Sicile. Il les y rejoignit et organisa le plus vite possible leur départ de la planète ; elles furent évacuées sur la Citadelle. Keren, elle, fut bien évidemment mobilisée. Vittorio n'était pas parti non plus : homme de la terre, homme d'action, il prit part à la résistance qui s'organisait. Bien faible poids que celui de cette résistance, mais au moins Vittorio se sentait-il utile ; leurs actions sauvaient quelques gens. Vittorio communiquait régulièrement avec l'unité de son épouse, mais un certain éloignement apparut entre les deux, toujours plus prégnant à mesure que la guerre avançait, sans qu'il sussent se l'expliquer.

Vittorio n'eut pas un rôle de premier plan durant la guerre, et ce n'était pas ce qu'il voulait, de toute façon. L'important était de bien coordonner les différentes actions, et d'éviter les pertes. La résistance le rappela à la franchise de son tempérament, que la politique commençait à effacer ; il ne la perdra plus jamais par la suite. Les décès de ses prédécesseurs aidant, il devint l'un des préposés aux évacuations des civils en 2187. La fin de la guerre, cette même année, coïncida avec le sacrifice de Shepard. Le retour à la vie civile fut à la fois un soulagement et un malaise pour Vittorio. Un soulagement, car le fil qui menait à la mort s'était détendu ; un malaise, car comment reprendre une vie normale après une dévastation pareille ? Il était sans doute lui-même dévasté de l'intérieur, mais ce n'est pas plusieurs années de séances chez un médecin spécialisé qui changeraient cela. Il trouva sa force en prônant l'effacement : le résistant avait fait son travail, il n'avait pas à dicter sa conduite maintenant que la paix était revenue, peu importe la grandeur de sa figure lors de la guerre. Et puis, qui aurait voulu écouter un résistant, seulement capable de ressasser le malheur ? Non, Vittorio préféra bien plutôt se concentrer sur le présent.

C'est un homme neuf qui fit son retour dans la politique, plus direct, plus déterminé, plus mordant, si cela était possible. Il prit activement part à la mise en place de la politique de reconstruction du gouvernement et de l'Alliance, mettant un temps ses griefs contre elle de côté. Le PSHU soutenait cette politique, et pressait le Parlement pour que l'on s'occupât également des Terres Mortes, sans succès à l'époque ; la priorité allait aux grandes villes et à la Citadelle. En parallèle, Vittorio et Keren divorcèrent à l'amiable. Ils ne s'aimaient plus, ils ne se haïssaient pas. C'était tout. Ils gardèrent contact, et Vittorio fut toujours présent pour son ex-épouse, atteinte d'un syndrome post-traumatique ; en raison de cela, elle lui confia la garde de leur fille. Le mentor de Vittorio, Ottavio de Cesare, fut nommé au Parlement, suite aux pertes : Vittorio retrouva son rôle de conseiller, mais soudain à un échelon bien plus élevé de la politique.

De 2188 à 2190, Vittorio mena sa vie de conseiller sans vraiment réfléchir. Il effectuait aussi des interventions régulières, qu'elles fussent scolaires ou politiques, dans les zones de la Terre délaissées, afin justement de conjurer le sentiment d'abandon des populations. Il devint connu en se dressant seul avec ses notes sur les places publiques, et en prêchant le maintien du calme malgré le mécontentement – et connaissant le personnage, c'était dire : sa voix, elle, n'était pas calme, et répétait les mêmes paroles au Parlement, mais avec la ferveur d'un général va-t-en-guerre, paradoxalement. Vittorio se mobilisa également lors de la mise en place de programmes d'aides inter-espèces ; au passage, il n'appréciait – et n'apprécie toujours pas – que l'humanité se fût approprié la Citadelle en la laissant en orbite de la Terre. Bien sûr, elle n'était au début clairement pas en état d'être déplacée, mais sa position, symboliquement, indiquait la supériorité humaine, alors que la Citadelle était le lieu même de l'égalité des peuples – et aussi dans les intrigues et autres complots. A la fin de sa reconstruction, quasiment une décennie plus tard, Vittorio Orfei se mit à militer pour son retour en un lieu plus central de la galaxie. Dans sa vie civile, il essayait d'éviter à son mal-être de resurgir et de le saisir à la gorge, quitte à parfois visiter des bars nuitamment, comme dans sa jeunesse. Bien qu'il se fût toujours bien habillé et bien organisé dès lors qu'il ne se trouvait plus dans ses campagnes et ses forêts, c'est à cette période qu'il devint pour un temps presque maniaque. Les costumes sans un pli et la coiffure sans épi étaient devenus ses standards. Dans l'optique de rester stable dans son rôle de personne rangée, il voulait également l'être, inconsciemment, en apparence.

C'est en 2190 que Vittorio rencontra Annah Stein, alors que les deux étaient en vacances et assistaient à une fête à Londres. Elle était scientifique, et travaillait sur Féros, dans le laboratoire de Zhu's Hope. Après le scandale ExoGeni de 2183 et après la guerre, son équipe avait une réputation à reconstruire, chose qui était en bonne voie, au prix d'une immense fatigue. Les deux possédaient un fort caractère, et ils s'appuyèrent chacun sur celui de l'autre pour finir de remonter la pente. Ils se marient au bout d'un an, en 2191. Vittorio obtint un poste d'importance cette même année : il accéda au poste de représentant de Zhu's Hope pour quatre ans et donc, y déménagea, pour finalement alterner avec des passages sur Terre pour faire entendre les demandes de la colonie au Parlement. Il travailla notamment à sa mise en valeur sur le plan médiatique et politique, jusqu'à son départ en 2198.

Le 30 octobre 2193 naquit Astrid, première fille du couple, lequel commença peu après à battre de l'aile. En lieu et place de l'entraide qui s'était installée quelques années plutôt apparaissait désormais une friction ; Annah avait un caractère encore plus difficile que celui de Vittorio. Ils eurent une seconde fille, Dacia, née le 14 mars 2197 ; sa fille aînée, Haya, eut peu après 18 ans et s'engagea immédiatement dans l'Alliance. Vittorio fut surpris, vu son amour pour l'armée, mais n'allait pas empêcher sa fille de faire ce qu'elle voulait.

Les choses se remirent à bouger en 2198. En premier lieu, Vittorio divorça, mais cela avait au moins le mérite d'être prévisible – de même que son côté bien plus compliqué que le précédent. En conséquence, il ne rempila pas pour un troisième mandat sur Zhu's Hope et retourna à ses premiers amours : les interventions publiques sur Terre. Puis, devenu depuis son travail sur Zhu's Hope une figure incontournable du PSHU, notamment pour les colons, il prit fermement position contre l'intervention excessivement violente de l'Alliance sur une Eden Prime en sécession. Le bombardement final orchestré par Edouard Ringheilem lui fut par-dessus tout insupportable. La révolte matée, ce fut lui qui récupéra le poste de représentant de la colonie ; on pouvait très clairement dire que tout y était à refaire, puisque la capitale et la seconde ville avaient été les cibles de l'attaque. Sans les villes pour gérer le flux des denrées agricoles – soit dit en passant limitées car beaucoup d'agriculteurs étaient morts ou avaient été arrêtés – Eden Prime n'avait plus d'économie, et donc, plus les moyens de financer ses producteurs. Cercle vicieux que Vittorio comptait bien briser. Il misa tout sur les villes secondaires, sur les dons et les aides reçus, et sur l'économie locale. Tandis que les gens pouvaient garder un niveau de vie décent – tout relatif au vu des évènements – le politicien put engager une reconstruction des villes touchées, terminée en 2200. Enfin, « terminée » : le nécessaire était refait, de quoi permettre à Eden Prime de renouer avec sa gloire d'antan de monde éden. Des constructions sont toujours en cours, mais dans le but de l'embellir.

Sa popularité grandissait sur sa colonie, grâce au soutien qu'il avait apporté à la cause des insurgés, et apportait toujours aux survivants – non pas qu'il pensât que la sécession totale était une bonne idée, mais un éloignement relatif du pouvoir de l'Alliance offrait une perspective intéressante –, et grâce à sa politique de reconstruction et de développement. Son siège au Parlement, Vittorio l'occupait d'une façon toute nouvelle : la situation d'Eden Prime était incomparable à celle de Zhu's Hope.

Une des têtes du PSHU, Xiao Long, voulut briguer le poste de Premier ministre ; elle déposa sa candidature en 2199 et commença sa campagne en vue de l'élection de mai 2200. Elle faisait du lien de la Terre avec ses colonies l'un des points centraux de son programme, tout en leur laissant une grande liberté. Nulle surprise lorsqu'elle se mit à se rapprocher de leurs représentants, dont Vittorio, qui cherchait toujours le plus d'aide possible pour réhabiliter Eden Prime. En accord total avec le programme de Xiao Long, et avec Xiao Long en tant que personne, il lui apporta un soutien sans faille, ce qui le rapprochait des hautes-sphères du pouvoir, pour le meilleur et pour le pire.Sans être amis, ils s'entendaient bien, ce qui était éminemment rare dans leur milieu, et chacun savait que cela pouvait changer du jour au lendemain.

Xiao Long fut élu à 65% des voix en 2200. Connaissant l'ouverture d'esprit de Vittorio vis-à-vis des autres espèces, elle le nomma diplomate de la Terre auprès du reste de la galaxie. Il aimait à s'appeler « ambassadeur des civils », par esprit d'opposition : après tout, le Conseiller humain au conseil venait de l'Alliance. Quant aux autres ambassadeurs humains non-militaires, ils travaillaient en majorité avec l'Alliance les yeux fermés, comme si sa supériorité ne posait aucun problème. Vittorio ne voulait pas non plus couper tous les ponts, mais il espérait bien faire entendre ses désaccords, et peut-être en entraîner d'autres à sa suite. De son côté, Xiao Long tint ses promesses : la Première ministre enclencha une politique de soutien envers les colonies, en plus de la reconstruction des Terres-Mortes. La reconstruction des villes d'Eden Prime s'accéléra soudain et se termina dans l'année ; la colonie retrouva enfin son lustre d'antan.

2201 ou l'année de toutes les agitations et de tous les troubles. Vittorio fut de plus en plus sollicité. Assez étonnamment pour ses militants, il approuva les décisions prises lors du Sommet des Armées, mais il y avait une bonne raison à cela : il fallait que les peuples s'unifiassent pour lutter contre les menaces qui semblaient surgir de partout. Entre plusieurs attentats et assassinats – dont certains virent juste après le Sommet –, et le mystérieux Machiavel, il fallait être prêt à tout. C'était à cela que servait les Armées : c'était leur véritable but. On ne protégeait les gens ni ne se débarrassait du danger en récoltant des pommes de terre. De plus, l'idée d'une alliance inter-espèces ne déplaisait pas à Vittorio.

Heureusement, l'année 2202 se place sous de meilleurs hospices : Vittorio Orfei est tout juste au début de son second mandat sur Eden Prime, et il n'y a plus de nouvelles de Machiavel. Les risques sont loin d'avoir disparu, mais moins en avoir sur le dos n'est jamais détestable. Bien installé sur Eden Prime, Vittorio tente de lier vie de famille – il vit avec ses deux dernières filles, et sa mère le presse sans cesse de lui rendre visite en Sicile – et vie publique. Sa colonie se porte bien. Un parcours et une réussite politique inattendus que ceux de Vittorio Orfei. L'homme qui cherche à ne pas oublier son nom, mais qui est néanmoins bien plus que ce nom.



C'était Le Portrait politique : Vittorio Orfei. Merci d'avoir suivi notre émission. Retrouvez-la disponible pendant sept jours sur l'Extranet. Nouvelle édition samedi soir, 23h : notre équipe vous présentera la défunte Conseillère galarienne Esheel. Dans un instant, votre programme de la nuit : six épisodes de votre série préférée, Blasto l'invincible.



Les crédits du documentaire se mirent à défiler dans une pièce silencieuse. Vittorio était parti se coucher pour éviter de finir encore plus excédé qu'il ne l'était au début. Dommage, il aurait bien eu besoin d'une bonne série stupide pour se détendre.


Apparence

D'une taille relativement supérieure à la moyenne, Vittorio possède, qui plus est, une forte carrure ; mêlée à son caractère, cette dernière lui permet de s'imposer, sans rien dire, dès qu'il entre en quelque lieu. Il a de grandes mains, toujours sèches et parfois entaillées ou recouvertes d'encre ; il possède une certaine pilosité, moins abondante qu'elle n'est sombre. Quand on ne le connaît pas, il est facile de le surnommer « le grand garçon noir »... sans se douter que ce qualificatif peut aussi correspondre à son caractère.


C'est un Méditerranéen : sa peau est tannée et sèche, nullement affectée par la vie qu'il mène sur Eden Prime. De plus, ses traits sont creusés, et la moindre cerne donne à son visage anguleux un aspect de parchemin cassant. Ses pommettes sont saillantes, son nez est aquilin, son front plutôt large, marqué par une ou deux rides symbolisant sa concentration. Il arbore des sourcils fins et rapprochés, qui surmontent des yeux bleus – héritage millénaire de la conquête normande? - enfoncés dans leurs orbites. Ces hasards de la nature rendent son regard pénétrant, scrutateur, et parfois agressif et menaçant.


Sur la joue droite, une petite cicatrice se dessine, souvenir d'une sortie en forêt entre amis où un éclat de bois – coupé pour faire du feu – avait entaillé sa chair. Il porte une barbe fournie, sombre, qu'il entretient précieusement. Sombres, ses cheveux le sont aussi, coupés courts et peignés vers l'arrière ; ils commencent à blanchir au niveau de ses tempes – et il apprécie l'air expérimenté que cela lui donne.


En matière d'habillement, Vittorio n'aime pas les fanfreluches inutiles et hors de prix ; il aime la sobriété... hors de prix tout de même. Car il est homme à prendre soin de lui. Un costume simple, sans un pli, uni – généralement noir ou bleu océan, qui ne laisse pas entr'apercevoir la chemise qui se cache en dessous, pas de cravate : une bonne partie des crédits dépensés le sont pour la qualité, et donc la solidité et la durabilité de ces vêtements. Pour ses chaussures, même schéma : solides et chères, elles sont simples: elles sont en cuir noir régulièrement ciré, à talonnettes, et plutôt pointues. La seule folie qu'il s'accorde, c'est d'accrocher la broche rouge de son parti à sa veste, au-dessus de sa poitrine, lors d'entretiens avec des journalistes ou lors de visites officielles. Même sa montre, avec son bracelet de cuir et son cadran de verre, est une vieillerie trouvée dans une brocante.


Lorsqu'il n'a aucun devoir à accomplir, il porte généralement une chemise blanche, les manches retroussées, ainsi qu'un pantalon noir, en toile, maintenu par une ceinture. Les chaussures restent les mêmes.


Caractère

Le maintien est primordial. Vittorio aime à se tenir droit et ainsi apparaître inflexible. Cela tient autant à son naturel qu'à une volonté affectée de paraître ainsi. De jouer un rôle. De se préparer aux coups. De pouvoir les rendre. D'être fort, en somme. Il ne faut pas se méprendre : fort, Vittorio l'est. Mais d'une part, il n'est pas un imbécile, d'autre part, il est politicien. Avoir un second visage, qui, dans son cas, prolonge le premier, est une nécessité. Par « prolongement », il faut comprendre que Vittorio exacerbe son côté contestataire, colérique et râleur tout en étant plein d'assurance.

Il est le produit étrange d'une éducation campagnarde et de l'enseignement supérieur. « Fils de la terre », pourrait-on dire, capable d'aborder tous les sujets sans aucun complexe, sans langue de bois, de mettre la main à la pâte et de jurer comme un charretier, il peut aussi se montrer l'homme le mieux élevé du monde et prononcer des discours admirablement bien construits. C'est un homme brillant, direct, mais qui sait se faire stratège. Homme de gauche intègre, il soutient toujours la cause du peuple, il soutient ses propres idées, peut-être plus qu'il n'est fidèle à son parti, même si celui-ci tient une part importante dans sa vie ; il est le premier à descendre manifester. Il se soucie peu de sa sécurité, au point qu'on peut croire qu'il cherche le frisson. Combien de fois lui a-t-on imposé un programme de visite et un garde du corps alors qu'il voulait sortir seul... Il est aussi très ouvert aux autres cultures, que ce soit celles des différents pays de la Terre ou celles des autres races de la galaxie, et il défend avec ferveur l'échange et le partage.

Vittorio est un homme très sec, très terre-à-terre, très franc, au point qu'il est parfois impossible de le faire taire. Ce n'est jamais à l'avantage de ses adversaires, bien entendu. Il sourit très peu. Dans sa jeunesse, il était un vrai sauvage, au sens le plus négatif du terme, qui s'est peu à peu tassé – jamais complètement cependant – à mesure qu'il devait se débrouiller seul, notamment pour ses études et ses déplacements. Aujourd'hui, il n'est plus virulent qu'en paroles, pas en gestes – quoique... Dans un cadre officiel, il saura se contenir pour ne pas nuire à ses relations ; dans un cadre non-officiel, il pourrait se laisser emporter pour le simple plaisir de l'adrénaline.

C'est un bourreau de travail – avec ce que cela a de bon et de moins bon –, capable de traiter de dossiers jusqu'à quatre heures du matin et de se lever à huit heures comme si de rien n'était. Mais en conséquence, c'est un grand amateur de café. Il se démène pour ce qu'il fait, notamment la valorisation d'Eden Prime, dans laquelle il s'est révélé comme un bon gestionnaire. Il valorise les gens qui sont impliqués dans ce qu'ils font, et surtout lorsqu'ils font leur possible. Il peut même apprécier ses rivaux du moment qu'ils font preuve de cette rigueur. Il est très rangé et très consciencieux, en totale opposition avec son agitation au travail.

De sa carrière de professeur, il a gardé une grande aisance d'expression. Véritable orateur, il sait jouer avec la foule, et plus largement avec tous ses interlocuteurs. Il sait comment faire rentrer dans le crâne ce qu'il veut voir acquis, et comment faire oublier le reste. Ses interventions, il les prépare lui-même. Ses conversations sont un jeu pour lui ; son cerveau fonctionne en accéléré, il essaie de décoder les phrases de son adversaire, ainsi que ses mimiques, et de s'adapter en conséquence.

Il aime prendre soin de lui ; pour son corps, il aime bien s'habiller, nous l'avons dit, bien se tailler la barbe – par de longues visites chez le barbier –, bien se coiffer, et bien manger. Il n'aime cependant pas les excès, et ce qu'il paie, il le paie pour que ça dure. Il se lève à heures fixes et suit toujours la même routine. Pour son esprit, il aime les balades dans la nature, s'asseoir dans un restaurant ou un bar et suivre les conversations, il aime découvrir de nouvelles choses – il fait preuve d'une grande curiosité –, et si tout cela ne suffit pas à le détendre, il apprécie toujours un bon verre de whisky ; il en a une flasque sur lui en cas de déplacement. Pour résumer, il cherche l'équilibre pour ne montrer aucune faiblesse.

« En a-t-il ? » peut-on même se demander. Bien sûr ; il suffirait qu'il s'emporte au mauvais endroit ou au mauvais moment pour que tout dégénère. Sa grande gueule n'est pas unanimement appréciée et lui vaut quelques ennemis. On peut dire que ses forces sont aussi ses défauts. Même si, comme beaucoup de monde, il ne pense plus à la Guerre contre les Moissonneurs au quotidien, il a du mal à parler de ce qu'il a vécu personnellement, alors même qu'il n'a aucun problème à traiter de la question de façon plus générale. De toute façon, il ne parlera pas de lui-même de ses actes entre 2186 et 2187. Quel intérêt, mis à part faire du mal ?

Enfin, il est soumis à sa mère, diront ses détracteurs. Peut-être est-ce vrai, mais une chose est sûre, Vittorio la respecte. Il est plus doux envers ses filles, bien qu'il soit en apparence assez distant. On n'avait pas parlé de ce que Vittorio aime ; c'est chose faite.


Compétences / Profil

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Profil :

Civil.

Équipement :

Niente.

Compétences :

Militaire : -
Biotique : Non.
Technologie : Aucune utilisée.

Il est cependant assez sanguin pour, hors de tout cadre officiel, mettre son poing dans la mâchoire de quelqu'un.




Compléments

Signe(s) distinctif(s) : petite cicatrice sur la joue droite, toujours bien habillé. Une flasque de whisky dans la poche gauche intérieure de son veston.
Relations avec les autres : "C'est compliqué." Tout dépend de comment il vous apprécie, mais même si c'est le cas, il pourrait vous paraître agressif même en décrivant la météo d'Eden Prime. Il faut s'y faire.
Des liens prédéfinis ?  : PNJs : ses ex-épouses, sa mère et ses filles, les membres de son parti. PJ : rivalité avec Edouard Ringheilem.
L'objectif de votre personnage à long terme ?  : continuer de bien gérer sa colonie, faire davantage entendre le pouvoir civil à l'échelle galactique, renforcer les liens avec les autres espèces, éventuellement devenir Premier Ministre si cela lui permet de remplir ses objectifs et d'améliorer la vie d'autrui.


Hors Personnage

Célébrité sur l'avatar (seulement si besoin) : Leto Atréides par Deimos-Remus (Deviantart)
Comment avez-vous connu le forum ? Grâce à de la poudre de perlimpinpin jetée sur mon ordinateur
Est-ce un double compte ? Plus ou moins, disons plutôt que la rousse à un bras est devenue un méditerranéen barbu.
Des remarques ? JE T'AIME KYDRA



RP d'introduction

Le PSHU avait obtenu l'ouverture d'une petite salle de spectacle en ville, ce soir. La capitale d'Eden Prime vivait sa vie, sans plus s'interroger sur les personnes qui étaient entrées par dizaines dans ce petit bâtiment de brique. Les gens avaient tort ; c'était un rassemblement politique, la politique se fait toujours dans l'ombre, c'était là que se jouait ce dont ces mêmes gens se plaindraient demain car ils n'avaient pas été attentifs.

Enfin. Ils n'avaient pas à protester. Du moins, pas excessivement. Le PSHU et son représentant sur la colonie y étaient pour beaucoup. Un peu d'insouciance ne pouvait que faire du bien à l'âme. Et puis, tout le monde ne s'intéressait pas à la politique.

C'étaient les phrases que l'on avait pu entendre à l'entrée de la petite salle. Il faisait chaud ce soir-là, aussi la cinquantaine de voix présentes n'avait pas été pressée de quitter le courant d'air de la rue pour s'engouffrer dans une boîte sans fenêtres, où la climatisation tenait lieu d'air artificiel. Mais une fois la porte ouverte, il n'y avait plus eu un seul bruit. On était entré calmement, on s'était assis, on s'apprêtait à écouter.

On écouta. Il y avait une caméra dans la salle. Les gens étaient venus assister à une réunion d'information ; une partie était composée de curieux, l'autre de futurs militants qui passaient là leur baptême du feu. Ils s'assuraient qu'ils ne s'étaient pas trompé de voie, que rien dans le PSHU ne se présentât comme source de déception. Ils testaient leur motivation. Deux heures passèrent au rythme de l'enchaînement de témoignages, d'applaudissements, de films, d'images, et d'ingurgitation de litres d'eau et de petits fours.

L'intervenant ajusta son oreillette et son micro. « Avant d'en terminer, un dernier invité va nous rejoindre. Il nous fait l'immense plaisir de se joindre à nous. Mesdames, messieurs, le gouverneur Vittorio Orfei. »

Il y eut un murmure, bientôt remplacé par de nouveaux applaudissements. L'intervenant salua le politicien, et disparut de l'estrade. Vittorio adressa un signe de main à son auditoire. Le silence se fit. Rien ne se passa. Une bouteille d'eau fut déposée sur la table installée à l’extrémité de l'estrade. Vittorio ajusta son micro, sortit une petite tablette numérique de sa poche, déverrouilla l'écran, ne le regarda pas, et leva la tête vers le parterre circonspect mais patient.

« Bonsoir. Il est un peu trop tard dans la soirée pour vous souhaiter la bienvenue. Et en même temps beaucoup trop tôt. Quand vous a-t-on promis que vous recevrez votre carte ? … Ne dites rien, je le sais bien. Vous êtes là pour passer le temps en attendant de devenir membres officiels du PSHU. Enfin. Si ça peut vous rassurer, le temps en question ne devrait plus être bien long. » Un silence, pendant lequel Vittorio se déplaça au centre de l'estrade. « Je pense que je n'ai pas besoin de me présenter. »

Les militants en devenir attendaient le début de ce qu'ils pressentaient être un laïus de leur dirigeant. Leur entourage les avait prévenus : Vittorio Orfei était... particulier. Ce qui ne l'empêchait pas de bien faire son travail. Peut-être était-ce pour cela qu'il faisait bien son travail. Et cet exorde...

« Parlons plutôt des valeurs de notre cher parti. Il est entièrement composé d'humains, certes, ce qui nous fait parfois passer pour des hypocrites quant à notre ouverture au monde. Ceux qui prétendent cela sont des imbéciles. C'est un parti terrien, qui se ramifie dans toute la galaxie. C'est tout. Rien n'empêche la collaboration avec d'autres espèces, ou avec les nôtres, au contraire, nous allons vers autrui ! »

Ses bras se balançaient de haut en bas. « Moi-même, on peut me trouver intolérant, hippie-pacifist-new-age, d'esprit étriqué. Paradoxal, n'est-ce pas ? Tout ça parce que j'ai eu le malheur de dire que je n'avais pas aimé le dernier long-métrage de Ilena T'Fabili. Mais c'est un mauvais film. Terrible. Point. Bon sang, vous avez le droit de dire de quelque chose que c'est mauvais. Je le revendique, et j'enfoncerai ce film jusqu'à la fin de mes jours.Une honte à l'histoire asari.

C'est ainsi que vous serez de bons militants. N'allez jamais dans le politiquement correct à l'excès. N'imaginez pas que nous sommes les gentils, les autres partis les méchants. Il n'y a pas de gentils ni de méchants. Ne pensez pas pouvoir contenter tout le monde ; pire, ne pensez pas à faire des choses sympathiques pour vous donner un masque de cire souriant. Ça ne marche pas. Vous serez même plus détestés que si vous vous présentiez en caleçon à une conférence de presse de Terra Nova avant de vous mettre à braire. Soyez des militants exemplaires ; c'est ce qui a valu à notre chère Xiao Long – grande femme ! – son élection. Oui, il faut savoir haïr ; ainsi se forgent les opinions fortes. Mais il ne faut pas être stupide, ni étouffer son honnêteté intellectuelle. Tout ce qui existe peut énormément nous apporter ; ce n'est pas pour autant que je me tairai devant un mauvais film simplement ''parce qu'il est Asari''. Au passage, ce film a été commandé par des entreprises douteuses, et sur ce sujet évidemment, il y a un grand silence. Bref, tout cela pour dire que même le mauvais, il faut s'y intéresser, et ne pas se taire à son sujet. ''La haine est sainte'', disait Emile Zola, mais je ne vais pas m'étendre là-dessus plus longtemps. »


Un vague murmure traversa la petite salle, mais le silence revint quand Vittorio Orfei commença à tourner en rond, sa tablette à la main. Il ne s'en servait toujours pas.

« J'exige l'exigence. Nous sommes le parti de la majorité, nous sommes le parti de la majorité, c'est tout, il y a urgence à ce que l'on fasse des efforts pour continuer de le mériter. Sans travail, pas d'amélioration, voire plutôt une détérioration. Face à l'Alliance, face à d'autres partis – je ne citerai pas toute l'extrême-droite terrienne – la connerie n'a pas sa place dans le combat. »

Les futurs militants avaient ouï dire qu'au milieu du style soutenu de Vittorio, les insultes et autres jurons se glissaient parfois sans peine. Certains se demandaient déjà ce qu'ils faisaient là, mais d'autres étaient déjà fascinés par le personnage. Si certains l'aimaient... C'était à voir. Sa voix était cassante, de même que son ton.

« J'exige le respect, vous l'avez compris. Le respect d'autrui, de vos camarades, de vos supérieurs. Peut-être trouvez-vous qu'en vous donnant ainsi une pile de directives, je vous manque de respect. Soit. Mais ce n'est pas le cas. Il faut simplement que nous soyons efficaces. Je reprends. La politesse est primordiale. Croyez-moi, quand vous la maîtrisez, vous pouvez faire bien plus mal que quand vous ne la maîtrisez pas. Vous allez vite apprendre le nombre de tons sur lesquels on peut prononcer un simple ''monsieur''. Respectez-vous, surtout. Et n'oublions pas non plus de respecter notre Première ministre. Bien sûr, viendra sans doute un moment ou vous, moi, risquons de la critiquer. Mais c'est ainsi. Tant que cela ne dégénère pas en émeute... »

Des yeux fixés sur leurs écrans, ou pour les plus courageux, droits dans ceux de Vittorio. Aucun mouvement. Le silence. Le gouverneur soupira.

« Je suis en train de vous donner des conseils, presque une méthode, savez-vous ? Ce n'est pas croyable, ça. Ce manque de bon sens est exaspérant. J'ai l'impression de revoir mes étudiants de première année. Prenez des notes. »

Les doigts commencèrent à pianoter, dans une panique muette. Elle était certes due au discours de Vittorio, mais aussi dans le fait que la plupart des esprits trouvaient son propos juste. Ils avaient besoin de tout ceci pour réussir. Ils paniquaient parce qu'ils ne voulaient pas décevoir le PSHU.

« Je terminerai ainsi : quand vient le temps de militer, concentrez-vous dessus, mais pensez à vivre. Le risque d'être trop engagé, c'est de finir un fusil à la main, pris dans une guérilla sur une planète obscure. Personne ne devrait être trop engagé. La politique est faite pour que l'on se crache dessus, pas pour que l'on se tire dessus. Bonne soirée. »

Vittorio Orfei disparut de l'estrade en tournant le dos aux applaudissements. Il but un verre d'eau et quitta la petite salle étouffante. Il faisait nuit noire. Dans l'arrière-cour, son taxi l'attendait. Une grande silhouette y était adossée.

« Alors, Haya, le spectacle vous a plu ? »

Sa fille était en permission sur Eden Prime, et elle avait gardé ses sœurs ce soir. Vittorio distingua son insigne de l'Alliance sur sa chemise. Entre eux, ils plaisantaient : elle aurait été la fille parfaite si elle ne s'était pas engagée dans l'Alliance, il aurait été le père parfait s'il n'était pas devenu politicien.

Haya décroisa les bras. « La conférence a été diffusée sur EP1. Tu sais que ça ne m'intéresse pas vraiment, mais tu as été vraiment amusant, à enfoncer le clou avec ton film. Astrid et Dacia se sont endormies devant. Grand-mère a détesté ton costume et depuis cinq minutes, elle a essayé d'appeler trois fois. Je sais que Maman n'a pas regardé. Annah a passé la soirée à pourrir l'Extranet de messages pour éviter de tomber sur la diffusion. Edouard Ringheilem est étrangement silencieux. Le reste du PSHU n'avait pas que ça à faire. Ça reste une intervention mineure de ta part. »

Haya Orfei-Bakthiar était la douceur et le calme incarné, encore plus que sa mère. Elle parlait peu et choisissait donc son peu de mots avec attention. Elle sourit et invita son père à prendre place dans le taxi.

En se baissant pour s'y glisser, Vittorio soupira, faussement agacé : « Ça fait toujours plaisir de se sentir soutenu. »



Adrien Annaz

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MessageSujet: Re: Vittorio Orfei   Vittorio Orfei Icon_minitimeLun 19 Juin 2017, 16:16
Blabla flemme de faire un message, de toute façon tu connais le chemin.
 

Vittorio Orfei

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