La nervosité. Voilà, c'était le sentiment qui le prenait légèrement mais sûrement. l'amiral en chef Har Shierak avait eu des entrevues avec plusieurs politiciens, généraux et beaucoup d'autres éminences grises de l'Hégémonie comme lui sur un point qui le concernait tout particulièrement : Les Ralois. Au départ, il ne comprenait pas l'intérêt et l'anxiété qui avaient qui prenaient petit à petit ses homologues du gouvernement et du Nid de Milan quant à cette espèce dont les informations peu nombreuses sur celle-ci devaient être jalousement gardées au sommet de leur Etat, jusqu'à ce qu'un nom ressorte : Dal'Shan. Cela devenait beaucoup plus clair, le dirigeant de la nation avait en tête ces nouveaux venus dans la galaxie, mais pourquoi ? Côtoyant de façon plus ou moins proche le Galan'tark, il se doutait que si d'autres conseillers de Son Excellence venaient lui parler de ce qu'Il leur avait dit, ce que cela était voulu de Sa part. il ne laissait rien au hasard, absolument rien.

Les bruits continuèrent, toujours entre les quelques poignées de personnes importantes et travaillant avec le chef d'Etat Butarien mais se limitant, cette affaire devait rester secrète au plus haut point, seul le noyau dur de la nation ne devait avoir ne serait-ce vent que de cette interrogation sur la Nébuleuse de l'Aigle, lui le premier. Jusqu'au jour où il reçut rien de moins qu'une convocation devant Argonar Dal'Shan. Lui qui avait habitude de recevoir des ordres ou des plans de façon très discrète et sûre et surtout écrits de telle façon confidentielle que même pour lui, le message aie un texte dont le sens relève parfois de l'énigme. Mais là, rien de plus simple qu'une convocation, le dirigeant Butarien ne voulait donc même pas risquer un papier pour communiquer. Il vérifia l'horaire, et se prépara en conséquences.

Plusieurs jours plus tard, Khar'Shan était sur le pied de guerre, les contingents terrestres étaient mobilisés et embarquaient avec matériel et munitions en conséquence dans les vaisseaux à leur disposition, pendant que les bâtiments militaires sélectionnés terminaient de ravitailler et patrouiller pour rejoindre la flotte nouvellement formée prête à quitter les zones stellaires Butariennes. Har Shierak avait reçu toutes les informations nécessaires à la mise en place de l’opération, le Galan’tark lui ayant transmis tout ce qu’il fallait, y compris Ses volontés. Le trajet était planifié, il ne lui restait plus qu’à attendre que tout soit prêt et de lancer les ordres de départ.

Ils arrivèrent à la cible, après un certain détour de la galaxie, l’armada se positionnait dans le système Imir, contenant le relais cosmodésique. L’amiral scruta la carte, ce secteur possédait de nombreux systèmes stellaires bien connus et implantés dans la galaxie, mais celui qui l’intéressait était un système tout récemment découvert et secret : Ar’Tli, le « Nid » des Ralois. Il ordonna donc le saut SLM vers le système concerné. Une poignée d’heures, ils y étaient, alors, les différents officiers subalternes de l’escadre commencèrent à demander les ordres, Har Shierak ouvra une communication à leur destination :

« Messieurs, nous sommes donc dans le système Ar’Tli, système natal des Ralois. Notre but est de mettre la zone stellaire sous blocus total et permanent jusqu’à nouvel ordre, ce que nous allons faire immédiatement. Il laissa du temps à ses subalternes pour transmettre sans attendre l’ordre, le plan de formation avait déjà été établi, ils se devaient juste de l’appliquer sur le champ. Il y a Turvess, la planète mère dotée d’un spatioport de faible à moyenne capacité, un autre sur la lune Sliru, pouvant accueillir de plus gros vaisseaux en tant que satellite naturel et très peu d’installations orbitales ou spatiales guère conséquentes, nous pouvons boucler les points intérieurs facilement, les patrouilles extérieurs pour le périmètre du système ont été définies et transmises à vous, vous ferez passez à vos escadrons. Il fit une pause. Pour ceux qui se demandent le pourquoi de notre présence, afin de mieux comprendre dans quel contexte se trouvent les Ralois qui justifie les raisons de notre intervention, je laisse la parole à quelqu’un qui saura tout vous expliquer... » Il se recula et s’inclina, laissant place à un grand Butarien dans un uniforme gris à la fois militaire et costume civil, Argonar Dal’Shan.

Politique, tout n'était que politique. Même couper du bois pour en faire du charbon était politique, dès lors qu'il y avait plus d'un individu en jeu ; le problème écologique de raser une forêt pour faire chauffer des milliers de foyers, étaient un problème absolument ennuyeux, mais politique.
Ainsi donc, il fallait des politiques pour répondre aux questions qui dépassaient les simples individus ; soyons francs, pouvaient-ils, avaient-ils, les capacités de prendre des décisions pour le bien de la société ? Peut-être, mais...
Argonar Dal'Shan, Galant'ark, suprême s'il en est, de l'Hégémonie Butarienne, ne le pensait pas.

Pour lui, tout n'était que politique et il fallait pour répondre à toutes les questions, un politicien, ou des, possiblement. Or, il en était un, pas une suite d'événement plus ou moins positifs ou tragiques, allant de sa naissance à la lecture d'un livre pendant une bataille spatiale face aux Moissonneurs, un livre passionnant sur le mode de vie Hanari ; rafraîchissant.
Cependant, ce n'était pas le plus important, pour apprécier ce pendant de président, tout Butarien. Il fallait se rappeler qu'il était profondément égalitariste, qu'il avait fait pénétrer dans le système Butarien, les bases du système multipartiste et qu'il était de ceux qui reconnaissaient le talent chez tous les artistes : scientifique, héros, combattant, généraux et généreux donateurs, tous avaient droit à leurs médailles. Il suffisait d'avoir aidé à, "La cause", la grande cause qui devait unir les citoyens : les lendemains.
Très franchement, en ce début de deux mille deux centième siècle, y avait-il raison à refuser les bienveillantes donations, des riches, des sciences, ou des zélés soldats de l'état ? Plus de noblesse, ni d'avantages héréditaires ou népotiques, désormais, tout ceux qui voulaient prospérait, s'enrichisseraient avec et non sur, la Nation.

Le nouvel état Butarien, fût obligé de faire un choix : le passé, ses traditions, sa gloire, son obscurantisme ou alors, la nouveauté. Pour l'avenir, il fallait tout changer, tout du moins évoluer. C'est vers cette volonté qu'Argonar Dal'Shan prît, toutes ses décisions perfides ou Butarianistes ; il fallait changer les Butariens, ou changer leur gouvernement, l'on choisît la voie la plus simple.
Ainsi, un état nouveau et sans tache, apparu. Un état qui souhaitait faire avancer à marche forcée les Butariens, vers l’industrie, l'économie et la puissance.

- Merci Amiral, d'ainsi me laisser la parole, c'est aimable à vous... il faut dire. Le Butarien se leva de son siège de dirigeant éclairé ; installé à la va-vite.

- Comme chacun d'entre vous, le sait. Scrutant les visages, il commença à marcher d'un pas lent dans cet espace réduit devant lui, réduit, mais cosmopolite d'amiraux et commandant de commandos. - La guerre a craché son venin sur UNE, planète ! Ce lieu, c'est cette chère Turvess : divisée en deux factions, qui pourraient se définir simplement par : des millions d'amis réactionnaires de nôtre.... "côté" et des millions d'ennemis libertaires, de l'autre.

Naturellement, nous ne sommes pas ici pour faire oeuvre de charité. Les Zéphyrs ; réactionnaires, sont faibles et... utilisons une belle façon de le dire : autochtones. Oui, leurs capacités militaires terribles ne résisteront pas à l'attaque de leur voisin en pleine galaxtisation.
L'auguste habillé de gris, se tourna pour faire face à une carte holographique de la planète susdite, une exhaustive et qui occupait une certaine place dans la hauteur de la salle où ils se trouvaient.

- Grâce en soit rendu au hasard, Aviana notre ennemi ici, n'a pas fini sa galaxtisation : l'armée avianne, bien qu'importante n'est qu'une cohue ; il n'y a pas à avoir peur.
Aussitôt dit, il désigna un point précis de la planète, situé entre les deux blocs qu'étaient deux nations se partageant un monde. - Les forces Aviannes ont peut-être eu de l'équipements modernes, mais leurs soldats manque d'expérience, de compétences et d'imagination. Nous... nous avons plus de deux mille ans de guerre moderne derrière nous et la dernière guerre Moissonneur, si je ne me trompe pas.
Ce point rouge fixe que je vise d'un doigt, est le col d'Aquilons, voici quelques images satellites de la zone : Demandées, elles apparurent sur l'écran, prés du point rouge cliquotant.

- Le plan de bataille qui a été décidé par Nous et l'état-major, est le suivant, en ordre chronologique d'actions : la première flotte de l'amiral Heratius Har Shierak, que voici.
Fût montré du doigt l'intrépide et ardent amiral.
- Aura pour tâche, de tacher les cieux et de cacher les étoiles aux yeux des avians... explicitement : la flotte Butarienne mènera un blocus partiel de la planète et seulement, appuya-t-il. - D'elle.

- Pourquoi ? Car nous ne connaissons pas l'étendu ou le manque, d'allié qu'Aviana s'est procuré, alors attendons de voir, un repli rapide sera toujours possible en cas de problème, aussi, le blocus sera plus efficace avec une masse "compacte" unie et prête à la formation, plutôt qu'une force qui se promène dans le système.
Notez, avant de continuer, que notre intervention est parfaitement légale ; eu égard aux conventions galactiques. En effet, un allié volus en la personne de Dalh Elkoss, a signé un accord d'alliance avec un représentant Zéphyr, or ce même volus nous a proposé un accord de protection sur ce pays, par chaînes d'alliances, nous sommes liés.Le dirigeant suprême se toucha le menton en réfléchissant, laissant ses pions faire de même ; réfléchir.

- Continuons sur notre plan : après la mise en place du blocus, Nous-même allons rejoindre directement la surface pour discuter avec Zéphyr et sa clique d'illuminés sympathiques\exotiques tout au plus.
Si ce sont des êtres dotés d'une pincée de raison, même saupoudrés par une flambé de mysticismes et "beaux" principes, ils devront accepter.Le Butarien sourit et continua, avec suave.

- Qu'ils acceptent ou non, la suite ne dépend pas d'eux... En effet, le col que Nous vous avons enjoins à étudier est le passage clé entre les deux nations : qui si elles étaient séparées, ne pourraient plus s'affronter.
L'armée Butarienne ici présente, n'a pas les moyens militaires pour envahir Aviana. Tout au plus, une invasion surprise de la capitale ennemie, Aviana ; ils n'aiment pas changer les toponymes. Expliqua-t-il sur un ton informatif. - Une telle attaque serait envisageable, mais Nous trouvons qu'elle dépenserait trop de ressources pour des résultats ambigus. Alors, nous allons déployer de l'artillerie et des troupes d'élites sur le col : elle préserveront le Zéphyr, nous ne serons pas des envahisseurs, mais leurs défenseurs, que disons-nous ! les sauveurs, d'une nation méconnue sur le point d'être meurtrie.
Cela dit, quand le conflit apparaîtra aux yeux galactiques, nous ne serons que des héros. D'ailleurs, si le Conseil tente de nous arrêter, à la fin il verra un retour de flamme, si... et cela arrivera. Le grand public apprend qu'il a laissé un peuple se faire éliminer, alors qu'il a empêché des défenseurs, tout Butarien qu'ils fussent, de faire leur devoir.

Le leader de l'Hégémonie toute-puissante, autant que faire se peux, tapota de deux doigts sur la table métallique devant lui, en réfléchissant et parlant.
- Notre objectif, est de remporter des victoires militaires éclatantes pour forcer le gouvernement Avian à la négociation : il nous faut une victoire de facto. Le blocus, ne sera pas total : il n’empêchera que les ravitaillements en armes et une fois sur trois, il récupérera les "autres" livraisons d'armes destinées à Aviana, pour le trésor de guerre.
Ce blocus, doublé d'une impasse militaire, devrait faire monter le mécontentement dans la population civile d'Aviana et si le temps fait son travail, le Conseil interviendra pour rejeter les actes d'une nation belliqueuse et ce faisant, il légitimera notre intervention. D'ici, nous aurons toute l’attitude pour asservir Turvess et maintenir ses deux nations divisées pour notre plus grand profit.

Le chef d'état alla se rasseoir sur son fauteuil improvisé, croisa les jambes, mit un bras sur le côté gauche du siège, pour poser sa tête sur son visage. - Ah oui et jusqu'à ce que la position autour de la cible ait été sécurisée, c'est l'amiral des amirautés qui à la barre.
Après, nous gérons les forces terrestres autour du col et l'amiral prendra le commandant d'une unité de commandos, assez réduite mais compétente, qui devra s'infiltrer dans la capitale Aviana pour y faire le plus de dégâts. L'effet papillon dans sa beauté : convainquons-les qu'une armée les attaque, telle une cinquième colonne et Alors ! Ils mobiliseront forces et ressources pour se protéger de pas grande chose...
Frustrant, hein ? Et cela nous fera gagner du temps, en plus de choquer l'opinion publique Aviane, si des dégâts sont faits et bien faits, là où il ne devrait y avoir aucune menace, la peur et le doute les envahirons. Hé, hé, hé.

-Des questions, remarques ? Nous n'avons fait que vous restituer un plan, une théorie. Et un bon plan évolue avec son milieu...

Une présentation typique de son suprême supérieur, en tout point. Rien ne manquait, il avait tout prévu pour tous, voilà pourquoi il restait si secret jusqu’à bout, il voyait tout quoi faire, prévoir. Il l’avait même contredit sur la stratégie spatiale à adopter, un blocus concentré mai pas total, laissant passer que quelques navires bien choisis, après avoir été arrêtés, fouillés et sécurisés si les Butariens en ressentent le besoin, bien sûr. Le choix d’une telle disposition dépendait de ressorts politiques que l’amiral n’aurait pu prévoir avec efficacité, il avait favorisé un dispositif plus classique pour la défense d’n système, comme il avait l’habitude pour les patrouilles dans les zones Butariennes. Là, certaines volontés voulaient autre chose. Comme l’avait dit le Galan’Tark, la situation était encore trop floue pour qu’ils puissent s’accaparer un contrôle total de l’espace, une intervention extérieure quelconque rendant le blocus total trop risqué et difficile, une flotte dispersée et fragmentée serait trop facile à défaire en la vainquant escadron par escadron. Bien, dès que tout cela sera fini, il aura à retransmettre un plan de bataille, il faudrait lui voir s’il a à en redessiner un ou un générique peut suffire, cela dépendra des installations raloises quelles qu’elles soient pouvant affecter une flotte. Le chef d’Etat Butarien termina, s’écartant dignement de la console et passa devant l’amiral maintenu dans son salut révérant. Un bout de papier tomba de la main étrangement relâchée du politicien, l’officier en chef se releva alors, gardant le salut et s’avançant d’un pas pour marcher volontairement sur le papier pour le dissimuler : Dal’Shan ne laissait rien au hasard, Har Shierak était quasi-certain que ce geste était totalement voulu, il vérifierait d’ici quelques instants, il avait d’abord à voir pour réorganiser l’armada. Ces derniers attendant patiemment depuis une poignée de secondes, il ne tarda pas : il s’accroupit, feignant réajuster sa botte, s’empara du morceau coincé sous son talon et reprit sans plus tarder sa place devant les consoles et panneaux militaires, les officiers subalternes du vaisseau amiral et ceux des autres navires importants de la flotte. Se remettant en place au centre de cette assemblée, il se tint droit sur toute sa hauteur :
« Bien, nous avons donc à tout rassembler sur l’orbite de Turvess, blocus partiellement relâché, on laisse passer ce qui n’a pas d’intérêt militaire une fois sur trois donc. Quant aux opérations terrestres, j’en réfèrerai avec mes homologues au sol et Son Excellence pour convenir d’un plan global, notre objectif est, pour le rappeler, le verrou entre les deux nations : le col d’Aquilon. Sans son contrôle, la faction moderne se retrouve quasiment bloquée pour une invasion non risquée. Il fit une pause. Pour en revenir à la flotte, je veux donc une formation unique classique : les éléments capitaux au centre et les transports derrière, le tout flanqué de toutes parts par vaisseaux moyens et légers. Des questions ? Un silence se fit entendre, suivi visuellement des hochements de têtes négatifs des officiers. L’amiral en chef dit alors d’un ton presque poli : Bien, rompez. »

Sur ces mots, il s’éloigna du centre de communications de la passerelle. La redisposition navale mit en branle tout le pont s’affairant à transmettre les ordres. Heratius se posa un instant, à l’abri des regards pour lire le bout de papier : il lui donnait rendez-vous dans les quartiers pour les opérations terrestres avec les généraux à bord, le secret jusqu’au bout. Après avoir vérifié la panoplie de son uniforme, il commença à se diriger d’un pas pressé pour aller au pont des officiers supérieurs du cuirassé, là où aurait donc lieu la discussion si importante dont la tenue devait rester secrète. Il passa rapidement dans sa propre chambre, déposant quelques affaires et brûlant le papier, ne jamais laisser ça trainer, sait-on jamais. Une fois fait, il se regarda dans un miroir, ultime vérification d’une faille dans son costume : non, rien à redire. Allez, on y va ! Enjambant la porte à toute vitesse, il fonça vers ce qui lui semblait être l’appartement réservé au Galan’Tark. En approchant de sa supposée destination, il vit quatre gardes autour d’une seule porte, il ne s’était pas trompé. Il continua d’avancer et s’arrêta devant les gardes, leur montrant son identifiant pendant que certains le passaient au scanner. Cette mesure prit encore une poignée de secondes, jusqu’à ce que les soldats jugèrent qu’il était en ordre en s’écartant de façon instantanée et purement militaire : certaines traditions ne changent pas, quelques soient les époques et les pensées. Le sas donna directement sur un petit couloir, pensé dans le seul but de ne pas directement donner sur les pièces de vie. Il le franchit et arriva jusqu’au bureau. Entrant calmement, il aperçut ce qu’il pensa être justement les haut gradés de l’armée terrestre, mais n’en vit pas plus, se prosternant sans attendre devant le Galan’Tark, se relevant et parlant :
« Votre Excellence. Je suppose que je suis là pour recevoir Vos plans exacts pour les forces au sol ? »

La méthode était archaïque, mais toujours efficace pour transmettre une demande, une information, ou même une question. Oui, les petits papiers voltigeaient plein d'ordres pour des subordonnés aux aguets, mais il ne fallait pas en abuser, cette méthode était d'un ennui pour celui qui l'utilisait, "- qu'importe !"

- Votre Excellence. Je suppose que je suis là pour recevoir Vos plans exacts pour les forces au sol ?

- C'est exact amiral. La situation sur Turvess, comme vous le savez, évolue vite et violemment. Nous devons faire de même : frapper et frapper fort ! avec célérité.
Naturellement, la majorité des combats vont se dérouler sur le col susnommé, mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous avilir sur nos acquis : ici une position facile à défendre et capitale pour nos opérations.
Je ne vous le présente pas amiral, voici le général Seprark ; le Régiment Libre de Khar'Shan a subi des pertes importantes et un échec encore plus cuisant lors de sa dernière bataille... n'est-ce pas officiers ?

Le dirigeant suprême de l'Hégémonie n'avait pas particulièrement apprécié la disparition d'une force importante de soldats d'élites dévoués, qui se rajoutait à la perte de toute possibilité diplomatique sur Tuchanka.
- Cependant là-bas, bien des impondérables n'étaient pas de vos ressorts, ce qui explique en partie, l'échec.
Cette fois-ci, notre marge de manœuvre est immense : nous pouvons déployer où nous voulons et quand nous le voulons et... c'est cela qui nous intéresse particulièrement.
Amiral, bien que vous soyez un commandant spatial aguerrit, nous aimerions que vous preniez sous votre commandant une force que vous connaissez bien : les marines de l'Hégémonie.

Pourquoi demander cela à un amiral, alors que bien des généraux plus compétents dans ce domaine étaient disponibles ? : la politique, toujours. Si la mission qui allait suivre échouait, ce ne serait pas le dirigeant qui aurait décidé l'opération, non. Ce serait un subordonné trop voué à sa causé et ayant voulu bien faire, il aurait déployé ses forces "personnelles". Le Meneur ne serait ni responsable d'un échec, ni de la tentative qui allait suivre... l'amiral lui, étant un très haut gradé n'ayant que Dal'Shan comme supérieur, il s'en tirerait avec une réprobation particulièrement symbolique d'une telle initiative, qui serait reconnue hautement patriotique.

- Vous les mènerez dans une mission précise, qui sera clé du succès et d'une victoire rapide. Sans quoi, nous risquons de nous enfoncer dans un conflit meurtrier et en parlant de meurtre ; c'est ce que vous aller aider à commettre, donc diriger. Ha ha ha ha ha, oui. Tout était prévu, ou presque.
Pendant que nous allons donner du dur à l'armée d'Aviana au col d'Aquilon, vous aller présider au débarquement de vos butariens non loin, vous devez bien avoir des techniques pour faire s'infiltrer des navettes dans espace aérien d'un pays d’arriérés, sinon trouvez-en. Après coup, vos butariens se diviseront en petits groupes pour se retrouver près de leurs cibles. Le Thul'baal : chef du gouvernement Avian et\ou, l'Yr'Ratuik : leur chef d'état.
Naturellement, l'objectif est d'écraser les avians militairement et intérieurement, quand le peuple avian sentira que le vent à tourner et quand ses guides auront péris, qui les mènera ? personne ; ils voudront arrêter l'hécatombe.

Nous avons dit "ou", étudiez la question et voyez vos marges d'action selon vos moyens, qui comptent des frappes aériennes et le droit de mener une offensive en bonne et due forme sur la capitale, si vous estimez qu'une infiltration n'est pas une solution. Toutefois, une attaque dans le cœur d'Aviana demande dextérité, car il faudra faire vite pour éviter que des renforts ennemis n'arrivent et n'encerclent nos butariens. De plus, en cas d'attaque, les dirigeants ennemis pourraient s’enfuir, mais... ce qui importe ce que vous arriviez à créer un chaos immense parmi l'ennemi. Nous et le général allons lancer l'assaut sur le col, avez-vous des questions ou remarques, avant que nous ne partions pour le centre d'opération ?

Assassiner le chef d’Etat ou du gouvernement d’une nation à peine spatiale et ayant une délégation avec le Conseil, aussi ambigüe soit-elle, n’était pas, mais alors sans aucun doute, une mince affaire. La nouvelle le déconcertait fortement, le Galan’Tark lui avait déjà demandé certaines missions très particulières, comme mener un commando de marines sur Tuchanka pour se venger de l’insolence des Urdnot lors d’une entrevue diplomatique. Mais là, dans un contexte de véritable guerre et non plus d’une escarmouche dans des ruines, cela devenait compliqué, très compliqué. Dal’Shan l’avait nommé chef d’état-major des forces butariennes de l’expédition, il lui fallait respecter son rôle dans le plan vu et revu d’une conception de stratégie de guerre : Les politiciens donnaient les grands objectifs stratégiques, les généraux et autres officiers d’état-major faisaient le plan général des opérations pour accomplir l’objectif et tout le reste combattait à plus ou moins grande échelle pour accomplir les grandes lignes définies par les officiers supérieurs qui faisaient valider leur plan auprès des politiciens, hiérarchique, tout cela. Il revint à la réalité, les grands chefs d’armée butariens s’attendaient à ses côtés pendant qu’il faisait face à son ultime et seul supérieur. Il lui faudrait des informations sur tout : le terrain, les armées du Zéphyr, celles d’Aviana, la situation militaire générale, politique et économique des deux nations, il lui fallait savoir tout cela juste pour qu’il sache quelle chose, action ou situation le limitera. Il s’adressa à Dal’Shan :

« Bien, votre Excellence, mais il me faudra, il fit une pause, jetant un coup d’œil de sa paire supérieure à ses collègues, il nous faudra nombre d’informations sur tout ce qui intéresse en bas : forces alliées et ennemies bien sûr, ainsi que contexte général pour chacune des factions, mais surtout, le col d’Aquilon, il va nous falloir une topographie très détaillée, voir où en est Aviana dans la région et tutti quanti. Je cesse sur le champ mes demandes, il lui fallait choisir ses mots avec soin en tant que subordonné, il lui fallait ne rien exiger, ordonner, c’était risqué. Maintenant, Votre Excellence, j’aimerais me retirer avec mes collègues afin d’atteler à la tâche que des préparer les plans qui correspondront à Vos exigences. »

Il s’inclina respectueusement à son habitude, fermant ses yeux, penchant son buste légèrement en avant et surtout sa tête à droite, dans la plus pure tradition butarienne de politesse et d’autant plus de respect.


Une à deux heures s’étaient écoulées, Heratius ne savait plus trop, entouré de l’état-major de la flotte, des grands généraux et amiraux placés dans l’exceptionnelle 1ère Flotte dont il était le chef direct en plus de chef la Marine Hégémonique et des toutes les flottes militaires d’Etat, exceptionnelle car la flotte réunie au complet s’était vue gagner des effectifs de nombreux vaisseaux d’appui et soutien comme d’abord des transports militaires d’hommes, de machines, d’équipement de munitions et de ressources nécessaires à leur opération d’envergure sur la planète, et il était donc le chef de tout cet amas de militaires prêts à agir, il avait du mal à se dire qu’il était vraiment le temps de cette mission le supérieur de même ses collègues tout autour de lui dans la salle, les « petits » officiers d’état-major qui relayaient, bien sûr, mais là !
Il regarda autour de lui, tous les grands officiers qui étaient présents au bureau du dirigeant des Butariens étaient là, discutant autour des plans, des résumés et des statistiques qui leur étaient parvenus. Cartes en relief, dénominations des troupes raloises des deux camps, situations intérieures, rien ne manquait. Il ignorait quasiment tout du Zéphyr, mais aussi technophobes qu’ils se voulaient, ils avaient des renseignements et des armées bien modernes, selon les statistiques qu’il voyait défiler sous ses yeux, ces derniers, sous l’effet d’une légère fatigue, commençant à le déranger d’ailleurs. Cela faisait combien de temps qu’il était debout ? Cinq-six heures ? Il avait une pause de sommeil pourtant peu longtemps avant d’entrer dans le système, il avait profité du saut SLM depuis le relais cosmodésique pour ce faire !
Il lui fallait une boisson chaude énergisante, quelque chose n’étant pas amer, plus doux, il commençait à avoir du mal à se concentrer. Il se souvint d’une cargaison arraisonnée quand il était jeune, tout juste sorti de l’officieux stade de recrue dans la Marine. Son vaisseau avait arraisonné il ne sait plus comment des cargaisons de produits alimentaires humains, y compris des boissons énergisantes. L’équipage avait eu le droit d’en goûter à une partie de l’ensemble, il avait bu ce qu’avaient apporté des collègues du pont de commandement pour tenir le coup : du thé, du café, du chocolat chaud, il avait très bien retenu les noms quand ceux qui l’avaient rapporté le lui avaient dit (comment le savaient-ils d’ailleurs ? Y en avait qui connaissaient des langues humaines sur le navire ? Bah). Pour lui, le premier était trop fade, ça manquait de goût, le deuxième à l’inverse en avait trop, surtout que c’était amer, très amer, et le liquide était si chaud qu’il s’était brûlé la langue et avait manqué de renverser la tasse sur les instruments de bord. Le chocolat, par contre, c’était bien. Sucré, d’une douceur, il avait tout particulièrement aimé. Sorti de ce souvenir, il se leva et attrapa par la manche un sous-officier qui semblait n’avoir pas faire grand-chose :

« Excusez-moi, mais vous ne pourriez pas aller chercher quelque chose à boire qui redonne la forme ? »

Le jeune militaire semblait déconcerté, l’amiral ne pouvait que lui concéder que c’était particulier. Ce premier, qui était une femme d’ailleurs, il ne l’avait pas vu directement, avait l’air de se ressaisir après cette seconde de flottement :

« - Euh, oui, monsieur. Vous voulez quelque chose en particulier ?...

- Ah, et bien, juste pas amer et trop chaud. Et merci beaucoup. »

C’était particulier comme scène, mais il fatiguait à vue d’œil. Littéralement. Il venait de voir son reflet dans le verre d’un datapad éteint, des cernes apparaissaient sous ses quatre yeux. Eh bien, vite qu’il en finisse avec cette réunion pour ne serait-ce qu’une ou deux heures dans son lit.
Il vit de sa paire d’yeux supérieure le jeune officier qu’il avait corveillé revenir, tasses à la main. Il s’approcha rapidement, attrapant le breuvage tant désiré, remerciant formellement sa subordonnée. Le temps qu’il le boive, la plupart des grands chefs militaires avaient arrêté de discuter et s’étaient tourné vers lui. Il termina de boire et posa la tasse, les regardant d’un air interrogateur :

« Eh bien, messieurs ? Qu’y a-t-il ? »

Le plus proche s’avança vers lui :

« Monsieur, nous avons fini le plan.

- Ah, expliquez-moi, que nous corrigeons si besoin. Ensuite, quartier libre pour une heure avant de retourner voir Son Excellence avec les plans. » Dit-il en sélectionnant du doigt les quelques chefs d’armée et d’escadre qui avaient le grade suffisant pour devoir aller revoir les plans face au Galan’Tark.


L’heure avait passé. Depuis leur arrivée dans le système, cela devait faire maintenant quatre à cinq heures qu’ils étaient dans le système, la flotte toute entière orbitait au-dessus de la planète raloise. Har Shierak, pendant l’heure, avait été appelé à la barre, la flotte de guerre aviane avait tenté d’agir, mais n’étant qu’une petite flottille peu moderne face aux Butariens, ces derniers l’avaient violemment repoussé avec des avaries négligeables. Quant à leur ennemi, spatialement parlant, on n’en parlait déjà plus, tout simplement. Cet incident réglé, il avait rejoint sans plus attendre le bureau, point de rendez-vous avec les autres décideurs des opérations. Justement, les cinq désignés, dont le général Seprark, commandant en chef du Régiment Libre de Khar’Shan, une société militaire privée butarienne avec pour actionnaire principal… L’Hégémonie, une armée « indépendante » pour agir en toute liberté au-delà des jeux d’Etats. Har Shierak se demanda jusqu’où pouvait se permettre d’agir cette organisation, et surtout, comment Seprark pouvait jongler entre ses deux titres de Général, l’un indépendant, l’autre étatique, particulier.
Le temps qu’il se fasse ces réflexions, les gardes avaient fouillé entièrement les autres Butariens en uniforme. Il les vit faire quelque pas dans sa direction, se trouvant juste avant la porte des appartements impériaux, tels qu’ils étaient nommés. Maintenant que tous se tenaient devant le sas, Heratius les regarda tous et se vit renvoyer son coup d’œil, bien. Il hocha la tête et apposa sa main sur l’hologramme de verrouillage. Il sentit une légère pression simulant le toucher venant de ses gants d’officier, encore utilisés pour les mods de toucher pour interfaces, beaucoup de Butariens n’aimant as l’idée de se greffer cette technologie dans la main, lui compris. Le panneau lumineux flottant disparut dans un couleur verte, ouvrant la porte en un instant. Ils avancèrent pas à pas jusque dans le bureau où leur supérieur à tous les attendait. Ils se mirent au garde à vous, saluant comme il se doit. L’amiral rompit après quelques secondes :

« Votre Excellence, nous voici pour vous présenter les plans opératifs selon vos objectifs. Il se taisa un instant, laissant tout le loisir à quiconque pour parler pendant qu’il mettait calmement en place les cartes 3D annotées de la réunion, la première étant une représentation sphérique en relief du monde de Turvess, les continents étant séparés en deux couleurs : Zéphyr et Aviana. Voici donc la carte de Turvess, le Zéphyr ne contrôle qu’une lande de terres de plusieurs centaines de kilomètres dont le milieu est une zone sanctuaire sur cent kilomètres de rayon, la seule présence raloise est un palais du Zéphyr en son centre. Les rapports militaires informent que le Zéphyr tient malgré un clair désavatage numérique et une faiblesse technologique, même si leur armée reste moderne. Les deux factions sont donc séparées en très grande partie par une chaîne de montagnes, les autres frontières sont négligeables. Le seul véritable point de passage est le col d’Aquilons, avec la ville éponyme. Nous sommes le 30 juillet, soit environ un jour standard après notre arrivée dans le secteur et six heures après notre entrée dans le système. D’après notre allié sur place, Dahl Elkoss, tout a commencé le 22 juillet, Dahl a obtenu du Zéphyr une alliance le 26, nous sommes partis le 27 pour arriver dans la Nébuleuse de l’Aigle le 29. D’après les rapports militaires ralois des deux camps, la ville d’Aquilons, zéphyronne, est en train de céder aux troupes avianes. La carte changea sur une vue du col. Le passage est de généralement dix kilomètres des deux côtés, c’est peu mais suffisant pour que n’importe quelle armée le franchisse. La seule exception étant Aquilons, la ville, où l’ouverture double voire triple. La ville est lourdement fortifiée, la prendre assure un contrôle quasi-total du seul passage entre les deux nations. Il fit une pause, il venait de récapituler le contexte global, maintenant, le plan et les actions faites ou à venir. Nous venons « d’intercepter la flotte aviane », une escadre négligeable, ils ont tenté une petite escarmouche pour nous harceler, avaries sur nos navires touchés négligeables et en cours de réparation au possible. Les pertes ennemies sont assez importantes, assez pour persuader les quelques restes La première étape est un débarquement du gros des troupes terrestres régulières pour les zones de conflit dans les montagnes, surtout Aquilons, dans le but de reprendre la ville. Il est à noter que les fortifications orientées contre les forces avianes ont été grandement détériorées à cause des combats, alors que celles orientées Zéphyr sont intactes. Si la ville tombe, nous devrons faire face à des barricades encore indemnes et la défendrons avec des défenses en mauvais état, il nous faudra déployer matériel et soutien important pour compenser la défaillance des ceintures de la cité. Je laisse les plans opérationnels et tactiques détaillés à mes collègues terrestres pour plus tard quant à la reprise du col et la défense du front. Il s’interrompit brièvement, sur le point d’attaquer une partie sensible le concernant.
Concernant votre demande, j’ai ici deux plans d’attaque : nous pourrons tenter une guerre éclair consistant un assaut terrestre en masse sur le col d’Aquilons appuyé par la flotte pour presser Aviana à se concentrer sur ce verrou stratégique, pendant qu’une force d’élite des Marines s’infiltre dans la capitale d’Aviana comme vous le vouliez, l’assaut semble réaliste à condition de s’approcher le plus possible du palais pour la prise d’otage. Mais il est à noter que la très récente élection du Thul’Odin va provoquer une rencontre avec le chef d’Etat avian, d’ici une dizaine de jours. Nous pourrions intercepter son convoi et la prise du col sera soit dirigée en début de campagne avant l’entrevue ou après forçant les avians sans chef et sans tête de pont à arrêter les frais, selon les retombées stratégiques que vous pensez qui en découleront. Qu’importe le plan, le temps que nous estimons pour redresser la barre pour le Zéphyr s’annonce dans ce laps de temps, l’entrevue entre les deux chefs ralois pourrait même devenir des négociations de paix. »

Il se posa, reprenant son souffle :

« Votre Excellence, maintenant, il sera fait selon vos souhaits immédiats. »

« Votre Excellence, maintenant, il sera fait selon vos souhaits immédiats. »

Souriant, le dirigeant se devait de répondre clairement à une si importante, si décisive question.

- Eh bien, cher amiral... ne soyons pas plus téméraire que la raison nous dicte d'être. Ce col doit tomber, c'est une immense évidence, alors nous le frapperons et le prendrons le plus tôt. L'alternative, ici, n'existe pas.
Il unit ses mains pour tenir sa tête pendant que ses coudes maintenus, renforcent le tout. Cette posture mettant en avant le visage du personnage. - Du reste, votre vision des choses est particulièrement intéressante ; il nous faut approuver vos propositions et en vous en féliciter.
Amiral. Nos forces vont frapper ce Col, avec toute notre puissance, tant terrestre que spatial, c'est-à-dire aérienne. Il ne faut rien laisser en travers de notre chemin et surtout ! ne rien laisser au hasard...
Se dégageant de sa posture, le supérieur hiérarchique de l'amiral recula sur son siège, en gardant une main sur le menton et les deux coudes bien installés.
- Avec résilience, nous enlèverons ce col et avec résilience ! nos soldats le tiendront... nous attirons l'ennemi dans une bataille d'usure et l'affaiblirons suffisamment pour qu'il soit au bord de la défaite. Vous et vos Butariens, serez la clé de voûte de notre victoire finale. Amiral, tuez-moi ou capturez-moi - si possible - ces soi-disant dirigeants !

Hum... Vous avez carte blanche, en moyen et en Butariens. Vous devez frapper, le faire avec fracas et surtout ! avec célérité. Alors, arrêtez ce convoi et faites ce que vous avez à faire, l'attaque d'une capitale est un risque évitable, encore une fois, évitons-le. Il se redressa sur son siège, fixant l'amiral. - Une longue campagne nous attend, ne décevons pas nos alliés ; nous allons agir et nous allons bien le faire, je vous fais entièrement confiance pour cela...

Première phase du premier plan, ensuite, deuxième phase du deuxième plan, voilà qui était à chaque extrême du laps de temps imparti : dans un premier temps, la reprise du col d’Aquilons le plus tôt possible, donc déploiement des forces terrestres d’ici quelques heures grand maximum pour commencer les hostilités dans vingt-quatre heures dernier carat. Les troupes, les soldats sur et les véhicules sur le terrain étaient tous prêts, à défaut d’avoir autre chose à faire dans les vaisseaux. Il lui fallait se coordonner par communications avec leurs alliés en bas : Dahl Elkoss d’abord, leur véritable contact avec le Zéphyr, puis ensuite ce dernier, du moins son état-major, ses chefs militaires et ce de façon durable. Ensuite, la prise d’otage au mieux ou l’assassinat au pire du chef d’Etat d’Aviana, le Thulbaal, s’il ne se trompait pas, il avait un doute sur le titre entre chefs d’Etat et de gouvernement avians, bah, qu’importe. Lors de sa visite au Thul’Odin zéphyron, il faudra que la situation stratégique militaire soit à leur avantage, donc que le col soit repris et que l’armée butarienne et zéphyronne ne cessent de malmener celle aviane. Ensuite, embuscade de son convoi, les Zéphyrons ne voudront probablement pas que cela se fasse dans la zone sanctuaire, et l’itinéraire pour franchir les montagnes ainsi que la vallée dans sa partie non-sacrée était pour l’instant inconnu.
Mais cela n’avait guère d’importance, ils pourraient le savoir à force de guerre de renseignements et tout simplement, ils maîtrisaient l’espace et l’air, les satellites avians avaient commencé à être visés sur son ordre, pas de sabotage ni de neutralisation pour l’instant, seulement écoute et collecte de toutes informations de façon la plus furtive possible. Il faut qu’Aviana croit encore avoir l’accès sur ça. Mais une société, même spatiale, ne s’appuie pas totalement sur les communications satellites, les câbles terrestres et sous-marins devaient constituer une part non-négligeable de leur trafic numérique, était-il possible de se les approprier ou de les sectionner ? Hum, les câbles terrestres, c’était difficilement envisageable. La plupart d’entre eux devaient être enterrés et ce qui était suspendu ne devait pas être assez intéressant pour la peine qu’ils se donneraient. Quant aux câbles marins, Aviana s’axant surtout sur une grande vallée continentale et pas d’autres régions au-delà des mers, ils devaient être relativement négligeables eux aussi. Ils pourraient toujours bombarder orbitalement les fonds marins mais la force d’arrêt de l’air plus de l’eau affaiblirait trop les tirs en plus de les rendre imprécis, surtout qu’actuellement, ils ignoraient tout de leurs emplacements ! A moins d’obtenir des plans de lignes de grande importance, il fallait mettre de côté ces idées, elles ne semblaient pas valoir l’effort.
Heratius Har Shierak, fit part de ces dernières possibilités et le Galan’tark le rassura une fois de plus : il avait carte blanche, mais seulement pour faire ressortir une grande réussite de cette campagne militaire sur le plan global. Bien. Il se retira calmement et retourna vite fait sur le pont, il lui fallait conclure les derniers ordres avant de lancer la grande préparation.


Plusieurs heures plus tard, les trois quarts des troupes, infanterie, véhicules, de combat comme de soutien, étaient prêts à embarquer. L’amiral avait contacté leurs alliés, le débarquement avait été prévu un peu avant le début du col. Normalement, ils n’auront aucune résistance jusqu’à la ville, les Avians logiquement préfèreront se retrancher dans la véritable position fortifiée du passage. Des avant-gardes ennemies ont été prévues en embuscade avant Aquilons, c’est pour cela que la chasse de la flotte a été levée. Les Butariens partaient du principe qu’il fallait s’attendre au pire, tout en espérant le meilleur. Des analyses géographiques par la flotte et les renseignements récupérés pour déterminer une possible DCA. À part dans la ville, il serait très étonnant d’en trouver ailleurs dans le col. L’armada scannera dans le doute, évitons les mauvaises surprises pour les appareils légers. Si tout se passe bien à l’arrivée, ils prendront position au début du col et installeront un grand nombre de batteries d’artillerie capables de couvrir tout le col, du moins dans sa grande partie, ils pourront les faire avancer en même temps que le front. Elles leur seront cruciales pour affaiblir les murs et les installations avianes dans la cité, lorsque que l’assaut sera lancé. Ils avaient de grands avantages technologiques qui leur donnaient la suprématie spatiale et la supériorité aérienne mais sur terre, ils n’étaient probablement pas aussi nombreux que leurs ennemis, mais avec les Zéphyrons derrière, équipés par Dahl Terminus d’armes butariennes, ça aide toujours d’avoir les mêmes équipements. De toute façon, le seul objectif dans l’instant présent n’était pas de mater les Ralois conciliens, mais de les empêcher de faire quoi que ce soit de concluant militairement. Leur situation globale pour ce faire suffisait largement.
Heratius Har Shierak se trouvait à l’étage de commandement. Tous s’affairaient encore plus que d’habitude, les navettes et aéronefs de transport décollant en masse pour rejoindre la surface de monde ralois. Une bonne partie de l’état-major n’était plus là, supervisant directement les troupes rattachées à leurs corps d’armées. Le lieu défini en accord avec les chefs militaires zéphyrons était une grande plaine juste à l’entrée du col, faisant liaison avec la vallée de Zéphyr. Les forces avianes n’étaient pas arrivées jusque-là, du moins, pour l’instant. L’infanterie avait été déployée en premier, plusieurs centaines d’hommes avaient déjà posé le sol, le reste suivait immédiatement après. D’ici une à deux heures, tous les véhicules et auxiliaires devraient avoir débarqué : les chars de combat, les véhicules d’artillerie et de soutien divers et variés, les installations provisoires de campement, de baraquements, de P.C. de campagne, tous ces préfabriqués et autres seraient mis en place. Un officier lui informa que la chasse n’attendait que ses ordres : maintenant, les chasseurs étaient prêts à décoller sur-le-champ dans le but de partir en éclaireurs sur le chemin du col. Parfait. Il ordonna le départ, les navettes armées couvraient déjà le déploiement, et le territoire était encore à l’armée zéphyronne, le danger était loin, enfermé dans l’étroit passage rocheux d’Aquilons.
Les informations fusaient, le QG provisoire terrestre n’étant pas établi, c’était encore à la flotte de tout gérer, et le vaisseau amiral de l’escadre n’arrêtait pas une seule seconde de donner des ordres. Cette scène de gens appelant, parlant aux gens autour comme à ceux à terre par communication, rompait avec le calme relatif mais tendu de la traversée jusqu’au système. Les intermédiaires et sous-officiers de liaison couraient légèrement dans tous les sens, rattrapant du mieux qu’ils pouvaient leurs supérieurs. Ce chahut, typique de ces débarquements, pouvait même être décrit comme prophétique, un prélude au chaos du champ de bataille à venir sur terre. L’amiral supervisait cela tranquillement, ne pouvant faire réellement grand-chose de plus de lui-même, si ce n’est attendre l’identification des défenses lourdes et fixes adverses, que le plan de bataille général avait prévu de pilonner à l’artillerie spatiale légère. De très petites frappes, on avait à faire à moins que des bunkers, ils n’allaient pas tirer avec les canons principaux des vaisseaux de la flotte, à moins qu’ils aient voulu raser la ville, le col et eux-mêmes en dessous.
Des nouvelles parvenaient des généraux qui s’étaient posés en bas : les bases provisoires, radars aériens et divers, batteries de missiles et d’obus, quartiers régimentaires, quartiers généraux, tout avait fini d’être mis, l’armée pouvait se mettre en marche. Enfin, la première grande phase du plan butarien commençait, et ce avec une ampleur d’objectifs et de moyens militaires très importants, la deuxième n’avait qu’une grande ampleur dans les objectifs stratégiques purement politiques. L’amiral communiqua aux têtes de l’armée au sol d’avancer prudemment, il leur laissait le soin de configurer l’avancée précisément, ils ne devaient pas aller au-delà de ce que la couverture aérienne des chasseurs et celle de feu des artilleries pouvait les couvrir. Ils tinrent attention à ce conseil, du moins c’est l’impression qu’il en eut. Son collègue Seprark lui indiqua que les colonnes d’infanterie avanceront suivis de près par les chars, avançant par confirmation de la sûreté via les chasseurs et s’assureront par artillerie de la sécurité de passages un peu trop louches. Très bien, l’attaque était lancée, il lui fallait maintenant toute sa concentration pour les moments à venir.