► Intervention MJ : Non █ Date : 6 mai 2200 █ RP Tout public◄
Ayyn Vena ♦ Saskia T'Zela
Une traque à vous glacer le sang...
Ayyn était allongée. Cet endroit était... familier. Elle ne voyait pas grand chose de sa position, hormis le plafond, mais elle savait qu'elle était déjà venue, qu'elle s'était déjà trouvée là. L'asari tenta de se redresser, mais quelque chose la bloqua. Elle baissa les yeux sur son corps et constata qu'il était entravé. Ce n'est qu'alors qu'elle se rendit compte que ce sur quoi elle était étendue n'était pas un lit. C'était une table de métal froid. Et Vena était nue. Une porte s'ouvrit sur sa droite. La biotique vit ce qui ressemblait à du personnel médical en arriver. Des galariens d'après leur morphologie, bien que cachés derrière des blouses et des masques. L'un d'eux poussait un chariot couvert de scalpels et autres objets tranchants. La biotique comprit alors ce qui allait suivre. Elle l'avait déjà enduré plus d'une fois... Elle commença à s'agiter, à se trémousser pour essayer de se défaire de ses liens, mais il n'y avait rien à faire, elle avait été bien saucissonnée. Les scientifiques se placèrent lentement tout autours d'elle. L'un d'eux attrapa un scalpel. L'ancienne chasseresse commença à crier en s'agitant de plus en plus au fur et à mesure que la fine lame s'approchait de son corps. Et puis, finalement, elle réussit à se redresser en position assise, en poussant un hurlement de terreur.
L'extraterrestre bleue suffoqua un petit instant, expirant avec force en observant ce qui l'entourait. La pièce était vide. Où étaient passés les galariens ? Les murs... ce n'étaient pas ceux du labo. Elle baissa les yeux et prit conscience qu'une couette lui recouvrait les jambes. Elle était dans une chambre. Dans un lit. Un cauchemar... Ce n'était qu'un cauchemar. Non, un souvenir. Un de ceux qui la hantaient depuis plusieurs années déjà. Quand elle ne rêvait pas des expérimentations qu'elle avait endurées, Ayyn se remémorait souvent les dernières choses que Sati lui avait dites. Et la survivante n'avait toujours pas réussi à déterminer ce qui était le pire entre les deux... Tout comme elle n'arrivait pas à savoir depuis quand elle n'avait pas eu une nuit paisible...
Quoi qu'il en soit, la biotique était en sueur et son lit en avait d'ailleurs fait les frais. Les draps étaient à présent tellement humide qu'on aurait presque pu se baigner dedans... Vena avait besoin de se rafraichir un peu. Elle écarta donc sa couette d'un geste ample et se leva. Elle fut prise d'un léger vertige en se redressant et dut donc se rattraper au mur le plus proche. Cet équilibre incertain s'accompagna d'une nausée grandissante. L'asari allait devoir reporter un peu son rafraichissement, un passage par les toilettes semblant s'imposer. Elle sentait que son repas de la veille voulait sortir, et pas vraiment par la voie conventionnelle. Cela ne la surprenait plus vraiment, c'était à peu près à moitié aussi fréquent que ses cauchemars...
En pénétrant dans la petite salle de bain carrée, l'extraterrestre bleue se laissa tomber à genou devant la cuvette. Elle pencha légèrement la tête en avant et se laissa vomir. Une fois son estomac purgé, elle expira lentement plusieurs fois, avant de cracher la bile qu'il lui restait sur la langue et de se relever péniblement en tirant la chasse. Elle se dirigea ensuite vers le lave-main et prit un peu d'eau pour se rincer la bouche, avant de s'en projeter sur le visage. En redressant les yeux, l'ex chasseresse eu l'occasion de contempler son visage. Elle n'avait pas bonne mine... Outre la fatigue visible due à sa trop courte nuit, sa face semblait quelque peu maladive. Mais il est vrai que la jeune femme n'était pas vraiment au mieux de sa forme. Une bonne douche lui ferait certainement du bien...
Ayyn pénétra donc dans le petit habitacle carré, fermé par de grands panneaux de verre opaque, et déclencha l'arrosage. L'eau était tiède et cela fit du bien à l'alien, qui laissa un moment le liquide porteur de vie ruisseler le long de ses courbes. Finalement, elle se décida à se laver et laissa donc le savon parcourir son corps et effleurer ses cicatrices. Une fois ceci fait, elle se rinça et sortit de la douche en attrapant une serviette. Cette dernière n'était pas extrêmement longue, ne la couvrant que des aisselles jusqu'à mi cuisse, mais l'asari ne comptait pas rester dans cette tenue de toute façon. La bleue n'avait pas la moindre idée de l'heure qu'il était, mais elle n'avait de toute façon aucune envie d'aller se recoucher, et ce, même si elle se sentait encore un brin fatiguée.
La biotique attrapa donc des vêtements et entreprit de les enfiler. Tandis qu'elle s'habillait, l'extraterrestre féminin se remémora où elle était et pourquoi elle était là. Novéria. Elle se trouvait sur Novéria parce qu'elle avait suivi la trace d'un galarien, le "docteur"... Zirr Ilore. Les informations que Vena avait pu récolter ces dernier mois sur "Le Culte", comme elle l'avait baptisé, la poussaient à croire que cette grenouille travaillait pour eux et de façon assez active. Et le fait que son labo principal se trouve sur Novéria la confortait dans cette idée. Après tout, c'était la planète idéale pour mener des recherches de grande envergure totalement illégales. Personne pour demander ce que devenait l'argent, personne pour aller voir les cadavres charcutés dans les labos...
L'asari avait donc passé ces derniers jours à surveiller ce cher professeur, qui se trouvait dans l'astroport pour la semaine, attendant très certainement de recevoir de nouveaux cobayes. Elle ne l'avait jamais abordé et supposait qu'elle n'avait pas été remarqué, mais cela n'avait pas empêché la native d'Illium de réunir un certain nombre d'informations. Comme par exemple le fait qu'il retournait à son labo aujourd'hui dans la journée, probablement pour "réceptionner des sujets tous frais". Peu importe la raison à vrai dire, ce qui était certain c'était que petit un, il ne ressortirait pas de son labo de sitôt si elle lui laissait la possibilité de le rejoindre, et petit deux, il était hors de question qu'il puisse continuer ses expérimentations impunément.
Tandis qu'elle se remémorait ceci, Ayyn avait fini de s'habiller. Elle prit alors enfin le temps de regarder l'heure. 5h23. Hum, il était moins tôt que ce qu'elle pensait. Tant mieux, elle aurait moins le temps de s'ennuyer. L'extraterrestre bleue prit quelques instants pour se remémorer rapidement son plan d'action. Oh rien de bien compliqué. A 7h02 précisément, le galarien entrerait dans son café habituel et commanderait sa boisson comme il avait l'habitude de le faire. 13 minutes plus tard, il ressortirait et se dirigerait vers un bureau d'information pour demander où se situait son transport. Une fois renseigné, il irait se balader. Enfin, aujourd'hui, au lieu d'aller se balader, il se rendrait sans doute au garage pour prendre un véhicule afin de rejoindre son labo. Et c'est sur ce trajet que Vena avait prévu de l'intercepter. Avant qu'il n'ait pu atteindre une voiture. C'était, à son sens, le plus discret. Il lui suffirait ensuite de disparaitre avant qu'on ne découvre le corps...
L'ancienne commando attendit donc patiemment que les minutes s'égrainent, jusqu'à environ 6h50, heure à laquelle elle jugea propice de se rendre au café de sa cible. La biotique arriva sur place environ 5 minutes plus tard et se commanda une boisson chaude pour commencer la journée. Le bistrot était presque désert à cette heure-ci, mais ça, elle le savait. Ca avait été le cas toute la semaine. Aujourd'hui, il n'y avait qu'un turien et un humain, chacun installé dans un coin. 6h58. Ilore ne devrait plus tarder. La bleue pris le soin de s'installer à une table d'où elle pourrait l'observer de façon assez discrète, sans pour autant avoir l'air de se cacher.
A 7h02 précise, Zirr fit son entrée. Bien, il était ponctuel. C'est toujours mieux d'être à l'heure pour ses funérailles. Bien entendu, ce cher professeur ne savait pas qu'il vivait son dernier jour. Quoi qu'il en soit, il commanda la même boisson que d'habitude et la but à la même allure que d'habitude. Pourtant, Ayyn eut l'impression que ce fut plus long. Peut-être était ce l'impatience de pouvoir le tuer... Mais peu importe, une fois qu'il eut fini son verre, l'amphibien paya sa consommation, et se dirigea vers la sortie d'un pas pressé. Le pas typique des natifs de Sur'Kesh en fait. Celle qui réclamait vengeance entreprit donc de lui emboiter le pas et commença à se diriger vers la sortie. Il s'agissait de ne plus le perdre de vue à partir de maintenant...
Lilith émergea difficilement alors que le réveil insistait déjà sur elle depuis plusieurs minutes, elle n’aimait pas se lever tôt, surtout sur une planète où la température avoisiné les moins deux cent à l’ombre. Rien que ce fait lui donner de nouveau l’envie de dormir, le lit était frais et la couette confortable, il aurait juste manqué d’un peu de compagnie dans ce lit, mais une victime aurait attiré l’attention inutilement sur elle.
Finalement la jeune asari finit par se glisser hors du lit en râlant pour elle-même, la chambre était bien chaude malgré qu’elle aurait voulu se convaincre de l’inverse, et son corps n’eut même pas un frisson. Totalement réveillée elle se redressa et fila d’un pas léger vers la douche, l’eau chaude et revigorante finissant d’éveiller ses muscles et chassant de son esprit les troubles de sa terrible faim. Le jour était arrivé elle en était certaine, cela faisait presque une semaine qu’elle avait réussi à trouver la piste de Ayyn, chose qui ne fut pas simple et exigea qu’elle parcourt un bon quart de la galaxie.
Mais voilà depuis une semaine elle suivait ses habitudes afin de comprendre pourquoi cette guerrière si prudente et maligne en général s’affichait sur un monde comme Novéria. Elle avait finit par découvrir son but, ou plutôt sa cible, un galarien, docteur de surcroit. Une petite enquête avait suffi à révéler qu’il trainait clairement dans quelque chose de louche, pourtant rien de précis n’en ressortait malgré l’implication de la général. Trop de pièce manquait à ce puzzle, elles avaient besoin d’en savoir plus, et cela avait de prérequis, elles devaient parler à Ayyn, et le docteur Zirr Ilore devait atteindre vivant son labo afin que celui-ci ne se vérrouille pas en faisant disparaître les données précieuse qu’elles voulaient. Deux objectifs à priori simples, mais qui entraient clairement en conflit puisque Lilith était convaincue qu’aujourd’hui l’asari qu’elle surveillait allez l’abattre.
Elle devait donc empêchait une chasseuse entrainée de tuer un salopard avéré, une drôle de vision de ce qui est juste, cela la fit rire alors qu’elle coupait l’eau chaude. Elle n’avait pas tous les détails qui faisaient que Saskia s’intéressait à une personne comme Ayyn Vena, elle n’avait pas pris la peine de demander, la traque suffisait à lui plaire, mais maintenant que le risque de confrontation était proche, elle espéra que les objectifs de l’asari renégate en valait la peine. Elle enfila sa combinaison habituelle et vérifia que sa lame courbe était bien en place dans sa manche, comme toujours ce contact la fit frissonner de bien-être. Six heures trente, elle allait devoir attendre si les habitudes des deux cibles ne changeaient pas, elle savait que Ayyn n’interviendrait pas dans le café, trop de risque de rater sa cible. Aussi alla-t-elle attendre plus loin sur le trajet que prenait généralement le docteur batracien.
Il sortit presque aussi vite que d’habitude, et dans son ombre émergea Ayyn, le regard emplit de mort, elle avait raison, c’était le jour de l’action, sinon Zirr serait bien plus dur à atteindre pour elle. Elle se contenta de laisser passer le galarien, puis l’asari, restant dans l’ombre d’un batiment, puis elle leur emboita joyeusement le pas. Ayyn devait en avoir terriblement après le galarien, sinon vu son dossier, elle aurait certainement remarquée Lilith qui se rapprochait. L’instinct fût plus utile que la planification, alors que le galarien tournait dans une ruelle menant plus directement au hangar de son véhicule, Ayyn pressa le pas et sa main disparut sous sa veste. Lilith bondit de sa dernière couverture et arriva sur la chasseresse à l’instant où elle dégainait, alignant Zirr.
Au bien sûr Ayyn la perçut dans sa course et détourna son arme vers elle, mais déjà elle était au contact se jetant littéralement sur l’asari, si elle avait pris une position de combat ou pris le temps de sortir sa lame, Lilith aurait surement une balle entre les deux yeux à présent. Mais à part un bruit sourd et un grognement, que Zirr ne sembla pas remarquer en continuant de marcher tout droit, rien ne signala que deux asari roulaient au sol. Quand elle fut certaine que la cible était hors de portée de canon, Lilith cessa de se débattre et Ayyn prit rapidement le dessus. Surplombant son corps détendu, et l’arme à feu appuyée sur son front Ayyn cessa elle aussi de bouger. Un grand sourire aux lèvres Lilith restait immobile, comme toujours, sa mort ne l’effrayait pas plus que ça. Elle parla d’un ton léger mais suffisamment bas pour ne pas qu’elles se fassent remarquer dans cette étrange situation.
-On a besoin qu’il reste en vie encore une peu Vena, et surtout il faut qu’on parle, si tu veux bien m’accorder une heure ou deux.
Elle perçut le regard énervé de Ayyn qui semblait chercher sa cible une dernière fois du regard, comme si il allait rebrousser chemin pour une raison quelconque.
-Il n’est pas inatteignable là-bas, tu le sais très bien. Je peux me relever ?
Avec un regard aussi attendrissant que possible et surtout beaucoup d’amusement, elle fixait celui de Ayyn qui était revenu sur elle.
Personnage RP Faction : UCIP Rang : Lieutenant-Commandant
-On a besoin qu’il reste en vie encore une peu Vena, et surtout il faut qu’on parle, si tu veux bien m’accorder une heure ou deux.
Non, non, non, non, non, non ! Il avait disparu. Ilore avait disparu ! Et plus moyen de le rattraper avant qu'il n'atteigne le garage. Nom d'un varren, ce n'était pas possible ! Des mois à récolter des informations, à trouver une piste, des jours à le surveiller et tout ça pour quoi ? Pour qu'une gamine asari se jette sur elle et fasse tout foirer ! Bosh'tet ! Comment est ce qu'Ayyn avait pu la laisser approcher d'elle aussi près sans même s'en rendre compte ? Elle s'était trop focalisée sur la grenouille, elle n'avait pas assez fait attention à ce qui l'entourait et maintenant, sa mission était un fiasco. Il y avait toujours moyen de sauver les meubles, mais l'ex chasseresse aurait préféré ne pas avoir à investir ce labo...
-Il n’est pas inatteignable là-bas, tu le sais très bien. Je peux me relever ?
La native d'Illium reporta le regard sur son "agresseur". Ce qu'elle venait de dire avait fait comme un écho à ses pensées. C'est comme si elle avait lu dans son esprit. Et surtout, l'ancienne militaire venait juste de s'en rendre compte, mais comment son homologue connaissait elle son nom ? Beaucoup d'autres questions se bousculaient dans la tête de la biotique, mais ce fut vraisemblablement la plus importante qui prit forme dans sa bouche.
- Est ce que tu te rends compte de ce que tu viens de faire ?
Ayyn lâcha cette phrase en faisant tout son possible pour ne pas crier. La dernière chose dont elle avait besoin, c'est que la sécurité lui tombe dessus maintenant. Les armes étaient sensées être interdites sur Novéria... Quoi qu'il en soi, l'autre avait l'air de se ficher royalement d'avoir un canon braqué sur le front si l'on en croyait sa réponse. Et son comportement frivole commençait à agacer celle qui l'interrogeait. Cette dernière réorienta donc l'arme pour la placer sur la trachée de sa "prisonnière" avant de reprendre "l'interrogatoire".
- Il te reste une minute à vivre alors sois bavarde !
Ce n'eut pas vraiment l'effet escompté, voire, ce fut pire. La gamine se ficha non seulement de Vena, mais de surcroit, elle se mit à rire. Déesse, comment pouvait on rester aussi calme face à une mort aussi imminente que probable. Paradoxalement, et bien qu'elle l'énervait profondément, cette petite inspira une certaine forme de respect à son homologue. Mais peut-être était elle juste cinglée ou inconsciente... Quoi qu'il en soit, elle ne semblait pas vraiment disposée à parler, du moins, pas dans cette position. L'extraterrestre armée du pistolet se releva donc, libérant au passage sa nouvelle "amie".
- Bon très bien super espionne, on reprend du début. Qui es tu, et comment est ce que tu connais mon nom ?
En posant cette question, l'ex chasseresse rengaina son phalanx, signalant implicitement qu'elle n'avait plus l'intention de répandre la cervelle de sa congénère sur le trottoir, bien que cette perspective n'ait jamais vraiment donné l'impression de l'inquiéter. La jeune biotique rétorqua qu'elle lui apporterait des réponses, mais pas ici. Une rue n'était pas assez discret pour échanger ce genre d'informations. Elle semblait trouver plus judicieux de rejoindre sa propre chambre.
- D'accord, je veux bien qu'on bouge. Mais on va chez moi. Et si j'ai le moindre doute sur tes intentions, tu regretteras d'avoir des genoux...
L'autre sembla à peu près aussi effrayée par cette menace que par toutes celles qui avaient précédées. Elle était décidément bien peu impressionnable pour son âge. Mais peut-être connaissait-elle aussi très bien celle à qui elle avait affaire. Vena avait beau commettre des meurtres aux yeux de la loi, elle se considérait toujours comme une concilienne agissant "pour le bien". Elle ne tuait pas sans réelle raison, et encore moins sur un excès de colère, et elle n'était pas vraiment adepte de la torture non plus. Cela dit, une balle dans le genou, c'était envisageable...
Quoi qu'il en soit, et malgré son enthousiasme apparent, Lilith, qui venait de se présenter, accepta les conditions d'Ayyn. Bien. Cette dernière préférait ça. Si elles allaient chez elle, le risque de tomber dans une embuscade en arrivant était moindre. Les deux aliens se mirent donc en route. C'était un duo assez étrange, l'une affichant un air très jovial, l'autre se méfiant de sa voisine comme elle se serait méfiée d'un galarien avec un scalpel. Pas un mot ne fut échangé durant le trajet. L'ancienne militaire était trop sur ses gardes pour amorcer une discussion et la jeune fille devait se conforter dans son idée que la rue n'était pas sûr pour parler.
Enfin, les deux asari atteignirent l'hôtel. Elle montèrent rapidement vers la chambre de la première. Celle ci prit bien soin de toujours laisser passer son homologue devant, afin de ne jamais la perdre de vue. Elle atteignirent finalement le logement et Lilith y pénétra aussi gaiement qu'elle avait fait tout le trajet. Elle ne voyait visiblement aucune raison de rester sur ses gardes. Ou alors, elle le cachait bien. Vena ferma la porte derrière elle et se tourna de nouveau vers sa jeune congénère. Il était plus que temps que ses questions trouvent des réponses.
- Très bien, nous sommes à l'abri des oreilles indiscrètes à présent, alors parle. Pour qui est ce que tu travailles et qu'est ce que tu me veux ?
Lilith ne fit pas de vague, acceptant les conditions de négociation de Vena, elle méritait au moins ça après son intervention. Le trajet de retour fut plutôt tranquille, Lilith en profita comme une simple ballade, malgré la tension latente qu’essayait d’imposer sa partenaire de marche. La journée s’annonçait belle, selon les critères de Novéria, et le ciel restait dégagé, ce qui ne rendrait la suite que plus simple. Elle passa volontiers devant Ayyn quand celle-ci l’imposer, de toute façon, dans un rayon de trois mètres, elles étaient aussi dangereuse l’une que l’autre pour leur survie, alors à quoi bon s’opposer à ce qui pouvait la rassurer ?
Elles entrèrent dans la planque de Ayyn, une simple chambre en fait, ni petite ni grande, optimale. Vena ferma la porte à double tour, les isolants enfin du reste de la planète, leur permettant une discussion plus discrète, ce que la chasseresse exigea d’ailleurs. Lilith par simple esprit de contradiction décida de s’y opposer quelques instants de plus. Elle se laissa tomber sur le lit et y remua pour le tester.
-Ton lit est plus confortable que le miens, ce n’est pas très juste !
Elle gagnait du temps, pas qu’elle en eu besoin, mais elle imposait ainsi son rythme à elle, et dévoilait par la même occasion qu’à cet instant précis, Ayyn n’était pas celle qui menait la situation. Une façon simple de rééquilibrer le pouvoir avant de discuter. Cependant malgré le plaisir qu’elle prenait à faire dans l’opposition, elle se redressa et jeta au sol un disque de projection holographique qui s’activa de lui-même.
-Je travaille pour une personne qui a à cœur la sécurité de son peuple, tout comme toi. Il y a quelques temps nous avons remarqué qu’une ou plusieurs personnes s’en prenaient à nos troupes, souvent de manière apparemment aléatoire. On pourrait croire à de simples coïncidences, c’est d’ailleurs la version officielle. Mais plusieurs détails sont troublants.
La projection afficha une grande série de dossier militaire, la plupart étaient barrés d’une croix rouge, quelques-uns était entouré de vert, mais se noyer dans la masse. Et enfin certains, moins rare était simplement grisé. Le défilement ralentit et finit par s’arrêter, sur le dossier de Ayyn Vena, entouré de vert. Lilith attendit de reprendre que le trajet se fasse dans l’esprit de l’asari.
-Voilà le dossier de toutes les asaris que nous considérons comme concernée par cette histoire. Les mortes, les disparue, et les survivantes, peu nombreuses ces dernières. Je crois que tu es la dernière en date, et tu n’es que la quatrième. Toutes les victimes comportent des traces de tortures à but opératoire, ceux qui font ça ne découpe pas n’importe comment.
Le plus inquiétant, c’est qu’on a remarqué une atrophie biotique chez toutes les survivantes, même toi, lors de ton dernier examen avant ta radiation. Et les corps de mortes, elles, n’en possèdent plus aucune trace, comme si elles avaient été vidées de cette énergie, comme un fruit sec.
Elle avait continué à parler alors que les dossiers s’étaient remis à défiler, passant sur celui grisé de l’ancienne camarade de Ayyn, elle vit l’asari se contracter, mais ne rien dire, si elle ne souhaitait pas parler de ce sujet précis, Lilith n’en avait que faire, ce n’était pas le plus important.
-Nos seules pistes de travail sont les survivantes, et un morceau de scalpel retrouver sur l’une des victimes. Et les deux ont trouvées une nouvelle utilité à présent. Déjà car parmi toutes les personnes encore en vie, tu es apparemment la seule encore seine d’esprit, du moins globalement.
Elle jeta un sourire moqueur à Ayyn.
-Et surtout, après recherche sur ta cible, il se trouve qu’il utilise justement le fameux type de scalpel que nous cherchons. Ce qui vient rajouter des raisons de penser que toi aussi tu chasses le groupe dont nous présumons l’existence.
Ce que l’on veut, ce sont toutes tes infos, et ensuite les siennes. En échange, on te laisse vadrouiller à ta guise, et on t’aide même à entrer dans ce labo aujourd’hui même, à condition que tu ne tues pas la doc avant que j’ai fini de piocher ce qu’il me faut dans son terminal.
Si tu l’avais tué, ses serveurs seraient déjà vides à présent, sécurité programmée, si il ne revient pas à l'heure prévue, ses infos disparaissent avec lui.
Lilith se cala plus confortablement sur ses coudes, elle parlait de meurtres et de tortures avec un ton léger, cela ne l’atteignait que très peu, même si elle trouvait dommage que toutes ces belles fleurs bleues soient morte sans jamais la rencontrer.
-Quelqu’un en a après les asaris, et il est temps de renverser la vapeur. C’est à toi de voir si tu veux des alliés ou de concurrents dans cette bataille.
Personnage RP Faction : UCIP Rang : Lieutenant-Commandant
-Quelqu’un en a après les asaris, et il est temps de renverser la vapeur. C’est à toi de voir si tu veux des alliés ou de concurrents dans cette bataille. - Pas les asaris, les biotiques...
Ayyn avait déclaré ceci sur un ton morne. L'énervement, la colère, la méfiance, l'agacement... à peu près tout ce qu'elle avait ressenti il y a moins d'un quart d'heure avait disparu. L'ancienne chasseresse n'était plus qu'une espèce de coquille vide suite à ce bombardement d'informations. Et surtout, devant cette liste de dossiers qui n'en finissait pas de défiler. La bleue n'avait jamais pensé être un cas isolé, elle avait plus d'une preuve qui allait dans ce sens d'ailleurs, mais elle n'avait jamais envisagé que le massacre puisse être de cette ampleur. Tous ces noms qui s'affichaient... Pourquoi personne n'avait jamais rien fait ?
Quoi qu'il en soit, Vena arrêta de fixer la projection, quand Lilith lui rappela sa présence de façon relativement subtile. La gamine souhaitait visiblement que son ainée développe sa dernière intervention. Il est vrai qu'elle était en partie venue pour récolter des informations si l'on en croyait ses dires, mais pourtant, c'était celle qui avait les yeux vairons qui semblait en détenir le plus. Quoi qu'il en soit, celle qui arborer des peintures faciales orangées se mit à pianoter sur son omnitech pour afficher des images sur l'écran de la chambre. Plusieurs visages, appartenant à diverses espèces, prirent forme. Tous avaient les yeux fermés, et tous présentaient des marques d'autopsie, bien que peu visibles en raison de l'angle de la photo.
- Humains, turiens, butariens, drells, asaris... Un seul point commun : ils étaient tous biotiques. Ces salopards ne cherchent pas à faire un génocide de notre race, ce qu'ils veulent, c'est éradiquer les biotiques.
La gamine ne sembla pas plus troublée par cette révélation que par tout le reste. Etait elle à ce point insouciante qu'elle se fichait de sa propre extinction ? A moins que ça ne soit simplement de l'arrogance... Elle se jugeait peut-être tout simplement suffisamment douée pour pouvoir sauver toute la galaxie à elle seule. Elle ne se rendait pas compte. Bien évidemment, comment aurait-elle pu ? Comment qui que ce soit aurait-il pu comprendre ce qu'Ayyn avait enduré sans le subir soi même ? Cette dernière aurait pu le lui montrer, mais elle n'avait aucune envie de revoir ça elle-même...
- Tu dis que tu veux le galarien vivant pour obtenir ses informations... Mais qu'espères tu trouver dans ces dossiers ? Il n'y aura rien. Rien que les résultats de ses propres recherches et les rapports d'analyse de ses autopsies. Ce... culte, ou quoi que ce soit d'autre, ne se compromet pas. On n'a pas accès à un labo depuis un autre, pas plus qu'à la liste des membres. Chaque entité est indépendante. C'est sans doute pour éviter que le groupe entier ne meurt lorsqu'une partie tombe. Mais je suppose que tu ne me croiras pas sur paroles...
Lilith confirma d'un simple sourire. S'il y avait bien une chose que l'ancienne chasseresse avait réussi à déterminer, c'est que son homologue ne devait en faire qu'à sa tête. Quand elle avait décidé quelque chose, elle s'y tenait, peu importe ce que cela coutait. Et la jeune asari avait vraisemblablement décidé d'investir le laboratoire en compagnie de Vena. Cette dernière n'essaya même pas de se lancer dans une joute verbale pour essayer de l'en dissuader. L'ancien cobaye n'avait ni la patience, ni l'énergie de s'énerver dans un débat stérile. Elle n'avait plus qu'à espérer que sa congénère ne ferait pas capoter toute l'opération...
- Si on infiltre ce labo ensemble, il y a une chose que tu dois savoir. Ilore mourra aujourd'hui, avec ou sans ton accord. Alors si tu veux récolter ses données, tu auras intérêt à faire vite.
L'autre semblait d'accord, bien qu'une fois de plus visiblement amusée par la situation. Espérons qu'elle prendrait tout ça un peu plus au sérieux quand elle serait en train de ramper dans les conduits d'aération... Quoi qu'il en soit, si Ayyn devait se coltiner une équipière, et bien qu'elle ne savait absolument pas comment celle ci agirait une fois sur le terrain, elle tenait à la préparer un minimum à ce qui l'attendait. Bien que la biotique n'ait rien contre le fait de massacrer tous les occupants de ce labo, le but était de rester discret le plus longtemps possible, ce qui impliquait qu'il valait mieux éviter d'entrer en tirant sur tout ce qui bougeait à l'arme lourde.
- Bref, on ne devrait pas trouver grand monde sur place. Une vingtaine de personnes grand maximum. Au moins les trois quarts seront des scientifiques. Le petit quart qui reste constituera la sécurité, mais ils ne devraient pas poser de réel problème. Ils sont le plus souvent là pour escorter les cobayes de leur cellule à la table d'opération. Ils ne sont pas habitués à combattre des soldats entrainés et en pleine forme. En se débrouillant bien, on peut normalement faire le ménage en moins d'une heure. Une fois entrées, on aura deux objectifs principaux. Le premier, c'est d'empêcher quiconque de sortir. On est là pour mettre fin aux activités de ce labo, alors pas de survivants. Le second, c'est de mettre la main sur cette pourriture de galarien... et sur ses données du coup. Des questions ?
Lilith sembla tout particulièrement divertie par le ton extrêmement militaire qu'avait employé son homologue. Et elle ne manqua d'ailleurs pas de s'en moquer ouvertement en répondant à l'interrogation de façon absurde et démesurément pompeuse. Vena laissa échapper un soupir de lassitude, mais ne releva pas plus que ça. Elle espérait vraiment que cette gamine se montrerait plus professionnelle une fois en opération. Mais elle ne pouvait que miser là dessus, n'ayant aucun moyen de s'en assurer avant. Toutefois, avant de partir, il y avait une dernière chose qu'il fallait régler.
- Au fait, tu as un pass pour la garage ou on va devoir s'en procurer un ?
-Personne ne pense trouver les détails de l’organisation dans ces données, même mon aveuglement de jeune fille n’y croit pas. Ce qu’on veut c’est sa méthode, quelques miettes de pain pour remonter plus de pistes. C’est la même chose que nous attendons de toi Vena. Tu as visiblement un point de vue différent du nôtre, la preuve, tu as trouvé ce galarien, pas nous. Tu as l’esprit qu’il faut, et la raison de l’utiliser.
Lilith conclut la tirade professionnelle de Ayyn par un salut militaire moqueur, la chasseresse aimait avoir un point de vue de soldat malgré son statut d’exilé, et cela amusait beaucoup la jeune Lilith. Cependant elle avait bien enregistrée toutes les informations que donnait Vena sur les lieux, qui correspondaient pour la plupart aux siennes. Elle se redressa et s’étira en grognant, réveillant ses muscles. Elle s’approcha un peu plus de Vena, prenant un air plus sérieux, visiblement ce dont avait besoin la chasseresse pour être rassurée sur sa conduite.
-J’ai le permis et un itinéraire menant sur le flanc de montagne au-dessus du labo, le toit est la zone la plus simple pour entrer dans le complexe discrètement, l’épaisseur nécessaire pour résister à une avalanche rend impossible le pose de capteur. Ça fait une jolie descente pour l’atteindre, mais je pense que c’est la meilleure chance qu’on ait.
Elle fit encore un pas vers Ayyn, la tueuse qu’elle était n’avait pas besoin de prendre une situation au sérieux pour être efficace, cependant elle avait appris depuis quelques temps à adapter une part de son comportement à ceux avec qui elle allait risquer sa vie. Aujourd’hui c’était Ayyn.
-Une fois que nous serons dehors, je serais à tes ordres, je connais parfaitement les techniques chasseresses et l’importance de l’autorité en mission. Ordonne et j’obéirais, et j’aurais même l’air sérieux si tu en as besoin. Cela te va ?
Elle se retourna et ramassa son projecteur holographique qu’elle donna à Vena.
-Ces infos sont un gages de bonne volonté, peut être que tu y verras une chose qui nous a échappé. Et le batracien est tout à toi, après que j’ai jeté un œil à ses dossiers. Je serais rapide.
Lilith se dirigea sans gêne vers la salle de bain de Ayyn et se rafraichit le visage, elle sentait l’action venir, et son sang bouillonnait déjà d’excitation. En plus elle sentait son appétit sombre au fond d’elle, ce qui l’excitait un peu plus.
-Faire une boucherie après avoir verrouillé le centre me convient, voir même profiter des fondations dans la montagne afin de le rayer de la carte sous une belle avalanche. Mais j’ai quand même une petite interrogation Ayyn, si jamais le toubib est en plein boulot, comme on le pense, que feras-tu pour les victimes encore en vie sur place ?
Je me fiche de leur sort, je ne suis pas là pour elles, mais en tant que chef de l’opération, je pense que la décision doit venir de toi. On tente quelque chose les concernant ou on les laisse disparaitre avec l’endroit ?
Lilith revint dans la chambre pour voir de ses yeux la réponse de Vena.
Personnage RP Faction : UCIP Rang : Lieutenant-Commandant
-Faire une boucherie après avoir verrouillé le centre me convient, voir même profiter des fondations dans la montagne afin de le rayer de la carte sous une belle avalanche. Mais j’ai quand même une petite interrogation Ayyn, si jamais le toubib est en plein boulot, comme on le pense, que feras-tu pour les victimes encore en vie sur place ? Je me fiche de leur sort, je ne suis pas là pour elles, mais en tant que chef de l’opération, je pense que la décision doit venir de toi. On tente quelque chose les concernant ou on les laisse disparaitre avec l’endroit ?
Les cobayes... La biotique avait été tellement obnubilée par l'élimination du docteur et de ses assistants qu'elle n'avait même pas pensé aux éventuels survivants qu'elles pourraient trouver sur place. Il faut dire aussi qu'elle en avait rarement trouvé les quelques fois où elle avait assailli un labo. En général, tout ce qu'il restait des "sujets d'expérimentation", c'était des cadavres déjà partiellement rongés par les produits chimiques qui visaient à les faire disparaitre. Mais trouver des survivants, ce serait... Non, il fallait rester concentré. Vena aurait tout le temps de réfléchir à la question sur place, si elle en trouvait.
- On n'y va pas pour faire le boulot de ces salopards à leur place, pas question qu'on tue leurs victimes. Elles ont déjà bien assez soufferts comme ça. On avisera sur place, mais s'il y a des survivants, ils le resteront.
Lilith accusa réception des consignes de façon bien professionnelle. C'était assez stupéfiant de voir comment elle avait pu changer de comportement en moins de 5 minutes. Il y a un instant encore, elle se moquait d'à peu près tout ce que pouvait dire son ainé, et maintenant, elle avait décidé de lui obéir sans discuter comme le parfait petit soldat. Cette petite était décidément très étrange. Peut-être était elle instable... Enfin, du moment qu'elle ne faisait pas foirer l'opération, ça devrait aller. Peu importe qu'elle massacre tous les occupants du labo de façon sanguinaire, du moment qu'aucun de ces boucher ne ressortait vivant...
Bref, il était temps de se mettre en route. Une fois de plus, Ayyn laissa sa congénère prendre la tête, mais cette fois ci, c'était plus par politesse que par méfiance. Qui plus est, c'était la plus jeune des deux qui avait le pass pour le garage, alors il semblait logique qu'elle passe devant, au moins jusqu'au véhicule. Le duo retraversa donc la station, pour arriver jusqu'au garage. Un turien contrôla rapidement le laisser passer, avant de s'écarter, confirmant que tout été en règle. Il posa une question au sujet de Vena, mais l'autre trouva rapidement une raison pour justifier sa présence à ses côtés.
Les deux asari embarquèrent donc à bord d'un véhicule terrestre. L'ainé laissa celle qui avait des yeux vairons prendre le volant. Après tout, c'est elle qui avait le plan d'accès. Pendant ce temps, l'ancienne chasseresse s'installa à l'arrière et ralluma ce qui lui avait été offert "en gage de bonne volonté". Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais elle voulait parcourir de nouveau cette liste de noms. Peut-être était ce pour s'assurer qu'il n'y avait personne qu'elle connaissait, à moins que ce ne soit tout simplement pour constater l'ampleur des dégâts. De nouveau, les visages défilèrent sous les yeux de la survivante.
Arestya M'tasan, Sarish Mereve, Shiiraly T'erri, Aerla V'tiyma, Veyira Meros, Valiny T'sojin, Ash'da Janniris... Combien y en avait-il ? Toutes étaient barrées en rouge... Il y en avait bien quelques unes qui n'étaient que grisées, mais même pour celles-là, il y avait peu d'espoir. Et puis, Ayyn atteignit son propre dossier. Elle stoppa le défilement. C'était étrange. Le seul cadre vert et c'est son visage qui se trouvait au centre. Il arrivait souvent à Vena de se demander pourquoi il avait fallu que ce soit elle qui survive. Et pourquoi il avait fallu qu'elle soit la seule. Sati aurait dû en être. Il n'était pas prévu qu'elle reste là bas...
L'asari fut arrachée à ses pensées par l'arrêt du véhicule. Elle ignorait si c'était voulu ou non, mais Lilith avait pilé de façon assez violente. L'ex militaire rangea rapidement le disque de projection dans sa ceinture, avant d'aller vers le cockpit pour connaitre la raison de ce stationnement. Elles étaient tout simplement arrivées à leur destination. La petite équipe se tenait juste au dessus du laboratoire. Il n'y avait plus qu'à descendre environs 200 mètres, percer un trou dans le toit et entrer. Un jeu d'enfant... Surtout quand la nature discrète de la mission et surtout le risque élevé d'avalanche rendaient impossible l'utilisation d'explosifs pour créer une brèche. Mais, elles trouveraient un moyen une fois sur place. Pour l'instant, le duo devait s'équiper pour affronter une autre forme d'ennemi : une température négative avoisinant les -200°C.
- Bon, étant donné que jusqu'à nouvelle ordre, ni toi ni moi ne pouvons résister à la température de cette planète, on ferait bien de se préparer. Tiens, enfile ça. Déclara Ayyn en tendant une des combinaisons du véhicule à son homologue.
Les deux biotiques s'équipèrent rapidement de ces armures thermiques et puis, une fois que Vena fut certaines que les tenues étaient bien scellées, elle ouvrit la porte arrière du véhicule avant d'en descendre. Le duo foula la neige immaculée de ses pas, et s'approcha du bord de la corniche. La pente était relativement raide, mais il devait être possible de la descendre en se laissant glisser tout le long. L'arrivée risquait en revanche d'être assez rude, et il vaudrait mieux ne pas se rater, mais de toute façon, les asaris n'avaient pas vraiment d'autre voie d'accès. L'ancienne chasseresse jeta donc un regard à son équipière avant de se jeter dans le vide et de se laisser glisser le long de l'escarpement. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ne raterait pas sa roulade en arrivant sur le toit...
Lilith hocha la tête sans mot dire face à la décision de Ayyn, après tout c’était SA mission, même si sortir des rescapé de là, si il y en avait, rendrait le tout plus compliqué, mais bon elles verraient bien sur place. Le reste se déroula bien vite, apparemment décidée à agir, la chasseresse lança le mouvement. Elle et Lilith filèrent droit vers les garages extérieurs, dans une ambiance nettement plus sereine, bien qu’elle ne puisse pas dire que Ayyn lui faisait confiance, au moins elle ne donnait plus l’impression de vouloir dégainer à chaque instant pour l’abattre, ce qui lui fit plaisir, mais elle évita sa démarche de ballade habituelle, ayant promis un peu de sérieux.
Elle passa outre la demande du contrôleur concernant Ayyn, raison spéciale avait-elle dit, son permis ne l’obligeant en aucun cas à révéler ou justifier sa destination, son but et ses ressources matérielles ou vivante. L’avantage de bosser pour le pouvoir, Saskia avait des parts dans Novéria depuis la création de la colonie.
Lilith prit le volant, considérant de fait que l’asari acceptait son angle d’attaque, elle les guida donc droit sur la crête montagneuse surplombant le labo du galarien, en effet un petit complexe si on comparait avec certaines installations de la planète. Ayyn lui fila une combi que Lilith enfila. L’armure d’un blanc immaculé lui allait plutôt bien, même si elle regrettait la présence d’un miroir pour le confirmer, bien sûr elle n’en dit rien à la chasseresse qui la précéda dehors.
Malgré les protections, le froid était intense, et les indicateur de bouclier réagirent bien vite à l’assaut mordant de la température, il ne fallait pas rester là. Pourtant, malgré l’empressement, Lilith aurait pris plus de temps pour réfléchir que de foncer tête baissée. Ce que fit Ayyn en se jetant littéralement dans le vide pour réaliser la cascade de sa vie. Lilith secoua la tête de désespoir. A travers son communicateur elle lança à celle qui dévalait la distance.
-T’es vraiment une bourrine !
Elle pouffa dans le micro et revint vers le véhicule pour en faire émerger les treuils d’escalades obligatoire sur tous ceux de la planète. Elle fixa l’attache magnétique au dos de son armure et dévala à son tour la pente, à un rythme bien plus serein, puisque le cable la retenait et se déroulait selon ses ordres. Bien qu’admirative de la cascade de Ayyn, elle ne put cacher un grand sourire moqueur au travers de sa visière quand elle mit à son tour le pied sur le toit du bâtiment. Elle garda pourtant tout commentaire pour elle, se concentrant sur la mission.
-On a deux moyens d’entrer, soit on fait péter le toit en espérant que la montagne nous tombe pas dessus. Soit on utilise l’immense conduit de ventilation juste là, c’est pas vraiment moins risquer pour nous.
Elle emmena Ayyn au bord du dit conduit, un grand anneau de trois mètres de large plongeant dans le bâtiment, sans même se pencher au-dessus on sentait une puissante aspiration vers l’intérieur.
-ça renouvelle l’air du complexe, le long de la paroi, y a un petit conduit qui mène droit vers les salles de vie, mais si on le loupe, on se mange un ventilo tournant à haute vitesse. Autant parler de viande hachée bleue. On le tente ?
Autour d’elles seul un toit en pierre lisse et épaisse était visible. Elles auraient aussi pu descendre le long de la façade et essayer de forcer l’entrée, mais autant prévenir les gardiens en leur envoyant un mail dans ce cas. Le conduit était le choix avec le plus de potentiel. Ayyn la fixa intensément.
-Je m’en doutais….
Elles découpèrent la grille couvrant l’immense conduit, et Lilith expliqua plus précisément la position du conduit de secours à sa collègue. Etonnamment Ayyn choisit de passer en première, se sentait-elle responsable ? Ou avait-elle simplement l’habitude de prendre la tête ? En tout cas, Lilith la regarda sauter avec respect, l’aspiration la faisant littéralement partir comme une flèche. Elle vit la chasseresse se guider dans sa chute et s’étendre soudain, un crochet à glace dans la main, qu’elle parvint à bloquer sur le rebord du conduit de secours qu’elles visaient. Elle avait réussi, et se hissait à l’intérieur. Lilith inspira et bondit à son tour. La vitesse était folle, et tout son corps vibrer sous la puissance du mouvement d’air. Sa vue avait du mal à se stabiliser mais elle repéra finalement le petit passage que devait lui sauver la vie. Son propre crochet jaillit. Tout se passa au ralentit dans ses yeux, la pointe de son crochet agrippa bien le rebord, mais que ce soit par le froid ou la force de l’impact, il se tordit violemment et se délogea de sa position. Ça y est, elle était morte, dans une seconde elle serait déchiquetée par les pals, ça ne la choquait pas outre mesure, mais elle aurait préféré une fin plus classe.
Pourtant tout ce qu’elle sentit fut une prise ferme autour de son poignet et son corps frappant durement contre la paroi alors que sa chute stoppée net. Elle redressa la tête pour découvrir Ayyn penchée dans le vide, sa main lui agrippant le bras. Elle la hissa dans un grognement dans le conduit avec elle. Allongées toutes deux à présent sur la surface horizontale, l’une contre l’autre dans le conduit étroit, elles reprenaient leurs souffles. Même si la mort ne l’inquiétait pas, être en vie la réjouit. Elle fixa sa compagne d’arme.
-Merci, je t’en dois une.
Personnage RP Faction : UCIP Rang : Lieutenant-Commandant
-Merci, je t’en dois une. - Tu ne me dois rien. Même si ce n'est que pour la durée de cette mission, tu es mon équipière à présent. Et une chasseresse veille sur son équipière.
Cette phrase était sortie plus ou moins toute seule. Des restes de l'armée sans doute. Et peut-être le fait qu'elle ait déjà répondu quelque chose de similaire à Sati il y a quelques dizaines d'années. Non pas que l'ancienne équipière de Vena et Lilith se ressemblait, loin de là, mais l'opinion de la chasseresse n'avait en revanche pas évolué sur ce point. Bien qu'elle préfère travailler seule depuis la... disparition de son binôme, l'ancienne militaire tâchait tout de même de garder ses partenaires en vie lorsqu'elle en avait. D'une part, les laisser mourir ne rimait à rien et était bien souvent contre productif et d'autre part, cela lui évitait d'ajouter un poids sur sa conscience, déjà bien chargée...
Quoi qu'il en soit, il était temps de se remettre en route. Chaque minute perdues dans ce conduit pourrait bien signer l'arrêt de mort d'un autre cobaye. Ayyn prit une fois de plus la tête. Encore une vieille habitude qu'elle avait, qui découlait de deux raisons. La première était tout simplement qu'elle préférait commander qu'être commander, surtout quand elle estimait mieux connaitre le domaine que ceux qui l'accompagnaient. L'autre cause était le danger. La bleue préférait y être la première exposée. Oh, ce n'était pas dans un souci d'héroïsme, ni un besoin de prouver sa supériorité ou encore une recherche du grand frisson. non, tout ce qu'elle voulait, c'est une chance de l'éviter à ses équipiers, quels qu'ils soient.
De fait, les duo d'asari progressa doucement dans le conduit, en tâchant bien de faire le moins de bruit possible. Ce n'était sans aucune surprise pas des plus évident, mais Vena trouva que Lilith s'en sortait remarquablement bien pour une jeune fille qui n'avait vraisemblablement pas reçu son entrainement militaire. Il faut dire aussi que les infiltrées avaient l'avantage d'être partiellement couvertes par le vrombissement assourdissant du système de ventilation. Ce dernier leur envoyait d'ailleurs des rafales d'air qui eut sans doute été fort gênantes si les deux biotiques n'avaient pas portées de combinaisons. Elles passèrent au dessus de plusieurs grilles donnant sur des pièces en dessous, mais celle qui était en tête ne jugea jamais utile de s'y arrêter.
Finalement, après une bonne dizaine de minutes à ramper dans le conduit, Ayyn en atteignit le bout. Le chemin était en effet obstrué par une grille, qu'il était facile de déplacer. L'ancienne militaire s'y employa donc, avant de se glisser dans la pièce, aussi silencieusement qu'un félin. Enfin, qu'un félin en combinaison environnementale... Il était d'ailleurs plus que temps d'ôter cette tenue, afin de redevenir un peu plus libre de ses mouvements et un peu plus discrète. La bleue s'en débarrassa donc rapidement et la dissimula rapidement dans un coin avant d'observer la pièce dans laquelle elle avait atterri. Bingo... De ce qu'elle en voyait, la chasseresse était dans la bonne pièce. Une table d'opération au centre et du matériel informatique et médical contre les murs. Et visiblement, les expérimentations n'avaient pas encore repris.
- Si tu veux des infos, tu devrais pouvoir en trouver dans ces ordinateurs. Profitons-en avant qu'ils n'arrivent.
Lilith sembla séduite par cette idée, car elle commença à se diriger vers l'un des appareils. Vena en profita pour faire le tour de la pièce, aucun son ne provenant du couloir pour le moment. Elle s'approcha de la table d'opération et l'effleura de sa main. Le même métal froid que celui contre lequel elle avait été plaquée pendant des mois. On pouvait même encore discerner quelques gouttes de sang bleu, malgré l'obscurité de la pièce. La biotique ne put s'empêcher de serrer le poing. Des souvenirs douloureux étaient en train de remonter. Mais l'asari ne pouvait pas se laisser distraire. Elle s'approcha donc d'une console qui n'avait apparemment pas été verrouillée pour ne pas se laisser embrumer l'esprit. Ils n'avaient pas l'air de beaucoup sécuriser leurs ordinateurs, mais après tout, ils ne devaient pas souvent se faire infiltrer...
Quoi qu'il en soit, l'ancienne militaire frôla la console afin de la sortir de sa veille. Une vingtaine d’asaris entassées et sous nourries apparurent alors à l’écran. Elles étaient vêtues de haillons et de tout âge, mais chacun des visages était empli de désespoir. Comment aurait il pu en être autrement ? Elles étaient parquées comme du bétail, moins bien que du bétail même, dans un minuscule cagibi sous éclairé et les seules fois où elles en sortaient, c’était pour se faire charcuter sur une table d’opération. Comment garder la foi dans de tels moments ? Mais la roue avait tourné. Aujourd’hui, toutes ces biotiques allait reprendre espoir. Aujourd’hui, Ayyn allait les libérer…
- J’ai trouvé les otages, je vais les libérer. Quand je reviens je me charge du galarien, alors assure toi d’avoir trouvé ce que tu cherchais…
La chasseresse avait lancé cela à son équipière en commençant à se diriger d’un pas assuré vers la seule porte de la pièce. Mais elle s’immobilisa soudain à une dizaine de mètres de l’entrée. Il y avait du bruit dans le couloir. Quelqu’un approchait…
Bien qu’elle ne fut pas entièrement d’accord avec l’affirmation de la chasseresse, Lilith hocha la tête. Non Ayyn n’était certainement pas obligé de lui sauver la vie, même selon un soi-disant code d’honneur, Lilith lui avait clairement affirmé qu’elles ne s’alliaient que parce qu’elle-même avait besoin de l’exploiter. Cependant elle n’avait aucune envie de débattre sur le bienfondé de sauver une personne comme elle. Surtout que Vena avançait déjà dans le conduit glacial. Lilith lui emboita le pas sans un son, suivant son rythme et ses choix, apparemment la chasseresse avait une idée bien précise du point d’accès qu’elle souhaitait atteindre. Elle se faufila donc à sa suite jusqu’à ce qu’elle parvienne à ce qui était apparemment le parfait mélange de salle de torture et laboratoire, glauque à souhait.
Tout comme Ayyn, Lilith repassa dans une tenue plus mobile, bien que fraîche, la salle était amplement vivable. Elle acquiesça d’un hochement à la remarque de l’asari, et se dirigea droit vers l’ordinateur. Elle aurait au moins une partie des infos qu’elle cherchait. Elle déposa un petit module de piratage sur la console, une fabrication de Helen, très pratique quand on n’a pas son génie. Immédiatement l’ordinateur commença à copier son contenu dans la petite boite, affichant des flux de données à l’écran. Et alors que Ayyn fixait la table avec un regard dégouté, Lilith elle, put voir à l’écran ce qui s’y était déroulé à grande vitesse. Même elle qui n’avait pas beaucoup d’appréhension pour les viscères et le sang du admettre que les actes qui se déroulaient sous ses yeux étaient particulièrement vicieux et sanglant.
Lilith se tourna vers Vena après son annonce, pas convaincue que se séparer aussi vite dans un lieu hostile était la meilleure des idées, même pour les otages. Mais elle vit les muscles de l’asari se raidir, et entendit à son tour les bruits venant du couloir. Ayyn activa son camouflage alors qu’un grand sourire apparaissait sur le visage de Lilith, une lueur démente dans son regard. Les images à l’écran lui avaient donné l’envie d’être cruelle à son tour avec les bourreaux des lieux. Elle se dirigea d’un pas leste vers la porte, son corps disparaissant légèrement dans l’ombre d’une grosse cuve collé au mur. La porte s’ouvrit et deux gardes entrèrent, un turien et un butarien. Passant à moins d’un mètre d’elle, ils discutaient.
-T’as vu la petite nouvelle ? C’est dommage de gacher de la bonne chair comme ça.
Le turien pouffa.
-Le toubib aura tôt fait de te faire oublier qu’elle a été jolie un jour, sa première séance c’est aujourd’hui.
-Ouais c’est quand même dommage qu’on ne puisse pas s’amuser un peu avant qu’il les saccages. Ah t’as vu on n’avait pas éteint la console là.
Le butarien s’avançait vers la console, laissant son compagnon seul derrière lui, Lilith s’avança. Elle ne savait pas où était Ayyn, elle s’en fichait, elle voulait tuer ce turien, et voir son regard remplit de peur alors que la vie lui échappait. Elle s’approcha d’un pas à l’aise, sa lame inversée glissant naturellement dans sa main. Elle tapota l’épaule du soldat qui se tourna vers elle, trop surpris de trouver une jeune asari devant lui pour voir la menace. Elle devait être précise, le corps d’un turien étant couvert de plaque, elle devrait frapper aux endroits sensibles, atteignable malgré son armure. Elle lui fit un grand sourire, et son bras donnant un coup vif vers le haut.
Le turien sursauta avant de regarder sa main qui pendouillait étrangement au bout de son bras, la couche fine couvrant l’articulation était fendue, et le poignet avec, jusqu’au tendon laissant le membre mort, alors qu’enfin un flot de sang violet jaillissait. Le turien s’apprêta à hurler de douleur, mais la poignée de la lame vint percuter le bas de sa bouche, l’étouffant dans un gargouillis. D’un étrange pas de danse, Lilith tournoya autour du garde, sa lame venant faucher de la même façon l’arrière du genou, s’enfonçant profondément. Le turien mit genoux à terre, sa jambe morte ne le soutenant plus. Lilith continua son mouvement pivotant encore jusqu’à être revenu juste devant lui. La mort le temps d’une valse. Le regard du turien se bloqua dans le sien alors qu’elle posait sa main sur son épaule. La pointe de la lame venant se caler juste sous les plaques crânienne. Elle tira doucement l’arme vers elle, sa main libre posée sur le torse du soldat pour l’empêcher de basculer en avant alors que la lame s’enfonçait doucement dans sa boite crânienne. Elle profita du spectacle du visage du turien se contorsionnant, ses mandibules battant frénétiquement alors qu’il sentait son cerveau transpercé lentement. La mort envahit ses yeux, un amusement d’à peine quelque instants, trop court à son goût.
Le corps du turien s’effondra au sol dans un bruit sourd alors qu’elle faisait un pas de côté pour l’esquiver. Elle n’aimait pas la viande froide. Le butarien se retourna alors, son arme se brandissant automatiquement, un bon réflexe. Vu la distance, Lilith ne l’atteindrait pas sans être touchée. Ayyn, si elle était encore là, c’était le moment.
-On veut toujours s’amuser avec des asaris ?
Son regard dément et la trace de sang violette qui lui avait éclabousser la joue devait donner un air encore plus étrange à sa remarque.
HRP: Complication IRL désolé, j'essaierais d'être plus régulière.
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Lilith venait de massacrer le turien en moins de temps qu’il ne fallait pour épeler le mot sadisme. La cruauté dont elle avait fait preuve s’était néanmoins retournée contre elle. Alors qu’elle aurait sans doute pu éliminer les deux gardes sans se mettre en danger si elle avait agi rapidement et proprement, l’asari se retrouvait à présent dans une posture extrêmement désavantageuse, face au canon d’un butarien. Une chance pour elle qu’il semble trop stupéfait pour presser la détente ou même sonner l’alerte. Cela permit à Ayyn de se faufiler discrètement derrière l’extraterrestre à quatre yeux. Là l’ancienne militaire saisit le poignet droit de ce dernier et le ramena dans son dos en lui faisant une clé de bras. Avant même que le natif de Khar’Shan n’ait eu le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait, la bleue avait abattu son coude entre les deux omoplates de sa victime, la faisant de fait s’effondrer à genoux. Elle l’acheva ensuite en lui brisant la nuque d’un geste brusque et laissa le corps s’affaisser. L’ainée regarda ensuite l’autre cadavre, avant de fixer ses yeux sur sa compatriote, couverte de sang.
- Si tu agis avec le même sadisme, qu’est ce qui te différencie d’eux ?
Lilith sembla plus que surprise par cette question. Et bien que celle qui l’avait posée n’attende pas réellement de réponse, la plus jeune se sentit en revanche obligé d’y répondre. Elle essayait de se justifiait, ou plutôt d’exprimer ses motivations, mais à aucun moment elle ne parut désolé ou confuse. La biotique avait charcuté ce bourreau et elle n’hésiterait pas à le refaire. Selon elle, ces bouchers le méritaient. Elle ponctua ses propos en déclarant que plus que tout autre, Vena devrait comprendre ce désir de vengeance.
- Tu ne comprends pas Lilith. Il ne s’agit pas de vengeance. Je fais un travail que personne ne semble disposé à faire, mais je ne tire aucune satisfaction malsaine lorsque j’élimine un de ses cinglés. Je me contente de faire ce qui est nécessaire pour garantir l’avenir de notre race et la sécurité des biotiques en général. Je ne suis pas une vulgaire tueuse ou une mercenaire. Je suis une chasseresse.
Ayyn n’avait aucune idée de si ses propos avait « fait mouche », mais ça n’était pas forcément le plus important. Même si sa jeune homologue continuait à la penser animée par une folie vengeresse, en son for intérieur, l’ancienne militaire savait que ce n’était pas le cas. Ou plutôt, que ça n’était plus le cas. Au tout début, elle s’était aventurée sur cette pente glissante et elle avait bien failli ne pas en revenir. C’était une époque sombre de son existence où la galaxie entière était liguée contre elle, du moins, de son point de vue et où elle avait perdu une partie de son âme. Quand elle avait enfin réussi à sortir de cette bulle de haine qu’elle avait elle même créée, la biotique s’était promise de ne jamais y retomber. Elle opérait maintenant pour la sécurité galactique, comme l’aurait fait un spectre.
Cependant, et quelle que soit l’importance que l’asari aux yeux vairons accorde aux propos de son ainée, la situation venait de changer. Si elles n’étaient vraisemblablement pas encore repérées, les deux équipières se retrouvaient en revanche avec deux cadavres sur les bras, dont un qui était en train de laisser une sacrée trace au sol. Mais il y avait autre chose à faire que réprimander Lilith là dessus. Ce qui était fait était fait et il allait falloir se débrouiller avec. Et ça n’empêchait pas de dissimuler les corps pour faire perdre du temps en recherche aux occupants du labo. Mais avant de prendre la moindre décision, il fallait décider de la marche à suivre et faire le point sur ce qu’il restait à faire.
Le camouflage tactique de l’ex-chasseresse était désormais inutilisable pour un petit moment, potentiellement jusqu’à la fin de l’opération. Le revers de la médaille d’un camouflage tactique expérimental. Il allait donc falloir atteindre les otages sans. Cet objectif était d’ailleurs devenu une priorité, car Vena suspectait que ces derniers seraient massacrés si jamais leurs bourreaux venaient à estimer que le complexe était compromis. A cela s’ajoutaient deux interrogations. La première visait à savoir si l’équipière temporaire d’Ayyn avait trouvé tout ce qu’elle était venue chercher. La seconde concernait le délai dont disposait le duo avant l’arrivée de l’équipe scientifique.
La chef d’équipe jugea essentiel de formuler toute cette réflexion à voix haute. Bien qu’elle signala le problème que représentait le macchabé sanguinolent, elle n’insista absolument pas sur le fait que si l’élimination avait été faite proprement et professionnellement, un certain nombre de désagréments ne se poserait pas. Encore une fois, il était inutile de créer une complication supplémentaire en faisant naitre une animosité entre les deux partenaires. L’ancienne militaire se contenta donc d’exposer les faits, en essayant de rester aussi objective et neutre que l'aurait été une IV de tribunal. L’asari pouvait toujours tenter de parcourir la zone furtivement, mais sans camouflage tactique, le risque de se faire repérer devenait plus important. Et elle avait besoin de savoir si Lilith la suivrait ou non.
Stratégiquement, laisser l’une des deux biotiques ici pouvait avoir son intérêt. Cela laissait la possibilité de retenir l’équipe scientifique prisonnière, et donc de retarder l’alerte. Bien entendu, le succès n’était pas garanti, mais cela pouvait se tenter. Et c’était encore plus envisageable si la plus jeune des deux avait encore besoin d’informations. Dans tous les cas, il fallait se décider rapidement. Chaque seconde qu’elles perdaient ici à discuter réduisait un peu plus l’espérance de vie des otages et le temps de qui séparait le commando de l’irruption de l’équipe scientifique…