Première page
Le journal que vous tenez entre les mains est la propriété de Ravilla Aper, membre de la Hiérarchie Turienne.
Le détenir ou le parcourir sans l'accord de sa propriétaire légitime revient à enfreindre la loi sur le Droit à la Vie Privée ainsi qu'énoncé dans le Code Civil de Palaven.
De même, il est interdit de le reproduire, partiellement ou totalement, ainsi que de diffuser toute ou partie des écrits, ainsi qu'énoncés aux articles 4.374 à 4.375 du Code Civil de Palaven relatif au Droit à la Propriété Intellectuelle.
Les contrevenants s’exposent aux sanctions applicables selon les articles 324, 687 et 956-3 du Code Pénal de Palaven.
De nouvelles phrases semblent avoir été rajoutées longtemps après la rédaction de ces mots.
Vindex, que les Esprits vous protègent si c'est vous qui êtes en train de le consulter. N'essayez même pas; ce datapad est bourré de protections. D'ailleurs, en ce moment-même, vos empreintes digitales sont scannées afin de vous empêcher de poursuivre votre lecture.
Nous avons beau être jumeaux, notre ADN ne concorde pas à 100%, ne vous en déplaise.
Et n'essayez pas de le pirater! Il est prévu pour s'autodétruire dans un tel cas. Ne niez pas; je sais que l'idée vous a traversé l'esprit...
Le journal comporte de nombreuses entrées, à l'intérêt plus ou moins marqué. Beaucoup de "RAS" ou de rapports personnels de missions. Entre se trouvent des textes plus développés, sortent de réflexions personnelle ou de besoin de parler.[Hrp]Votre personnage ne peut pas avoir connaissance de ce qui est écrit dans ce poste, sauf accord de ma part. Merci[/Hrp]Entrée du 17 Septembre 2199
La rédaction de ce journal n’est qu’un exercice futile que la docteur Sa’ti Veryn a crû utile de m’imposer. Cela m'aidera, selon elle "à travailler sur moi-même et aider à comprendre où se situe le problème". Bien sûr, elle s’est empressée de rajouter que je ne suis aucunement obligée et n'ai pas à me sentir obligée de partager avec elle mes écrits ou même évoquer la façon dont je tiens ce journal lors de nos séances. Venant d'une femme dont le regard laissait sous-entendre grandement qu'un jour où l'autre, elle mettrait la main sur ce datapad, je ne peux que douter de ses intentions. Les Asaris savent trop jouer de la manipulation pour que je baisse ma garde face à elle. Quand bien même elle jure de m'aider, selon ses dires.
Le Commandant Fera m'a fait comprendre mon intérêt d'aller la consulter. Mes compétences professionnelles et martiales ne sont pas remises en cause selon ce qu'il m'a assuré, mais la détérioration de mon caractère ainsi que mes difficultés à trouver le sommeil suffisent. Il fait cela dans mon intérêt et celui du régiment. Ce sont des craintes inutiles, mais je les comprends. Je ne m'y plie pas par principe ou besoin, mais par ordre. Quand bien même aucun officiel n'a été donné.
Tout ce que j'espère, c'est que je ne hurle pas lors des rares heures où j'arrive à dormir.
Je n'ai pas besoin de leur aide, quoiqu'ils en disent et pensent. Ils ne peuvent rien faire pour moi, de toute façon. Seulement prétendre m'aider. Si cela les rassure, je les laisse faire. Mais rien ne pourra défaire ce qui a été fait.
Entrée du 10 Novembre 2199
Aujourd'hui a été une de ces foutues journées. Je suis en congé quelques jours, et ait rendez-vous avec Sa'ti le 14. En attendant, le Commandant m'a vivement conseillé de prendre un peu de repos sur la Citadelle. Profiter du week-end, vu que j'ai récemment enchaîné les gardes et astreintes. Avec tout le respect que j'ai pour mon supérieur, il ne comprend ni mon dégoût pour les jours de repos, ni pour cette foutue station.
J'ai tenté de sortir un peu. Par nécessité plus que par envie. Quelques courses, boire un peu, trouver quelqu'un avec qui coucher pour me divertir. J'ai fini dans un bar, à m'alcooliser sans doute plus que de raison. Je ne supporte pas cet endroit. J'avais au moins besoin de ça. Le fait que je n'ai pas mangé depuis hier n'a pas dû aider.
Je ne sais plus ce que j'ai pris. Plusieurs verres, c'est sûr. Le reste... Ce sont des détails inutiles.
J'ai repensé à Hécarion.
C'est stupide, je sais. Mais tout ici me le rappelle. C'est comme si son esprit n'avait pas rejoint les Aper et qu'il était encore là, à errer. J'ai l'impression que je vais le croiser à chaque détour de rue.
Tout me le rappelle. Le SSC et ses membres, bien sûr. Les Turiens que je croise et qui, parfois, lui ressemblent un peu. A moins que je n'imagine le voir en eux. Ces foutus plaques commémoratives, que les gens ignorent.
Je veux partir d'ici. Fuir cette foutue Citadelle. Aller n'importe où ailleurs. Mais je ne peux pas. Par obligation d'une part. Et sans doute parce que, inexorablement, je me sens obligée d'y retourner. Je hais cela, mais j'y reste. Je ne me sens pas la force d'aller ailleurs.
La culpabilité revient me ronger, un peu plus chaque jour. C'est ce que je mérite, je le sais. Je l'assume. Mais j'aimerais parfois alléger la pression, juste un peu.
J'ai besoin de m'occuper l'esprit. Les stands de tirs m'ennuient, les coucheries ne sont que des passades tout au plus sympathiques et l'alcool... Il n'aide pas toujours. Comme tout à l'heure.
On m'a abordé. Les compliments habituels, ce genre de conneries. Tout pour pouvoir me foutre dans son lit. Il a voulu se faire passer pour un héros de guerre. Le genre de gars qui aurait baroudé depuis le début. Il a dit qu'il avait aidé, lors de l'attaque de Cerberus.
Je ne sais pas qui a été le plus rapide. Ma main alors que je lui ai jeté mon verre à la figure ou mon insulte. Je sais juste que je suis partie après ça. J'ai usé de toute ma retenue pour ne pas lui casser le bras. Ce n'est pas l'envie qui m'a manqué.
J'ai pu retrouver le chemin jusqu'à mon studio. Plus étonnant encore, j'ai pu garder pour moi mon envie de hurler. J'ai réussi à cacher le tremblement de mes mains, mon angoisse, maintenir ma respiration stable jusqu'à rentrer. Jusqu'à ce que la porte se referme derrière moi.
Je me suis réveillée un peu plus tard, roulée en boule à même le sol. Un sale goût dans la bouche. Au moins l'alcool m'a aidé à m'endormir.
C'est la sonnette qui m'a réveillée. Kori et Naki, les deux Quariens. Ces petits font partis des rares à connaître mon adresse. Et les rares à qui je parle. Ils apportent un divertissement certain, même s'ils sont capables de se foutre dans les pires emmerdes.
Ils m'ont demandés de les aider. Ils doivent se rendre sur Oméga pour quelques jours. Retrouver un journaliste, quelque chose du genre.
J'ai accepté cette escapade avec plaisir. Au moins je pourrais me barrer d'ici.
J'ai contacté Xern aussi. Autant joindre l'utile à l'agréable.
Entrée du 14 Novembre 2199
La vie est une putain. Une immonde saloperie que même la perversion de la plus pétasse des Asaris ne saurait atteindre.
Je suis sortie boire un coup, trouver quelqu'un après mon rendez-vous avec Sa'ti. Je sais, ce genre de phrase ressort souvent dans ce foutu journal. Mais il faut bien que je fasse quelque chose si je ne veux pas que cet endroit me rende folle. Et je n'ai que peu d'activités ici.
Au moins Oméga m'a permis de me distraire un minimum. Aider les petits n'a pas été de tout repos mais j'ai pu penser à autre chose, trop occupée à survivre et faire en sorte que Kori évite, une fois de plus, de courir au suicide.
Enfin. J'ai fini dans un bar, agréable au minimum. Un Turien, bourré au bar, qui grommelait je ne sais plus quoi. Je l'ai ignoré. Il y avait un autre Turien, pas désagréable à regarder. Il m’a rejoint alors que je dansais. On a discuté un peu, bu, puis sommes sortis. Le début d'un minimum d'occupation selon moi.
Quelle blague.
On a rejoint son vaisseau. Enfin, "son"... Leur plutôt.
L'alcoolique du bar. Il était là lui aussi. Le meilleur ami de Soran, selon ce dernier. Qui, étonnamment, partageait le même visage que moi. Vindex. Pas mon potentiel amant (qui au final ne l'a pas été).
J'avoue ne pas avoir cherché à comprendre. Je me suis emportée. Voilà plusieurs jours que le souvenir d'Hécarion me hantait, et je n'avais pas la patience de gérer des profiteurs de la pire espèce. De son côté, Vindex n'avait pas envie de gérer une furie telle que j'étais.
Soran a fini par nous calmer. Nous avons discuté. Parlé d'éléments de notre vie. De nombreux points coïncidaient. Rien de plus qu'un hasard selon moi. Soran a avancé que nous devions être frère et soeur. Je lui ai ris au nez. Ils ont proposé un test ADN. J'ai accepté, prête à tout pour m'en débarrasser. Même si j'ai hésité à faire demi-tour. Je n'avais pas envie de perdre mon temps dans ce que j'estimais être des futilités.
Nous sommes jumeaux. Faux-jumeaux, pour être exacte.
Je n'aurais pas eu ce foutu rapport sous les yeux, je ne l'aurais pas cru. Il nous a fallu quelque chose de fort pour faire passer la nouvelle. A croire que le problème d’alcoolémie était autre chose que nous avons en commun.
Il ne pourra jamais remplacer Hécarion. J'aimais mon frère. Autant qu'il était possible d'aimer un homme si formidable, et d'une façon aussi chaste pour qui partage le même sang.
J'aimais mon frère. Et pourtant, je l'oublie. Je m'en rends compte. Je l'oublie sans l'oublier. Sa présence continue de hanter le moindre recoin de la Citadelle. Mais... plus le temps passe, moins je me souviens de son visage. Des détails. De sa façon de parler. Le son même de sa voix bordel.
Je ne veux pas l'oublier. Je refuse.
Mais... aussi déroutant soit cette rencontre, ce Vindex m'intrigue. Le sang dit vrai. Il est mon frère. Un frère dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence. Il n'est pas un Aper, mais il reste de ma famille.
Un autre membre qui finira par mourir, me laissant seule.
Pardonne-moi Hécarion. Ta sœur ne veut ni t’oublier, ni te remplacer. Pourtant, je veux apprendre à le connaître.
Pardonne-moi d’être si indigne de toi si, un jour, je finis par considérer Vindex comme je t’ai considéré. Pardonne-moi si je me montre faible.
Entrée du 11 Janvier 2200
Rapport personnel de missionLe Commandant m'a envoyé sur Illium afin de protéger une de ses connaissances et témoin de meurtre. La plupart des informations sont classées secrètes; je peux seulement dire que les choses n'ont pas été facile. D'autant plus que Kori et Naki ont, étonnamment, réussis à s'en trouver mêlés.
Ces petits m'étonneront toujours. Pouvoir se fourrer dans des emmerdes, à ce niveau, a tout d'un art.
J'ai eu l'occasion de travailler avec deux Superviseurs; Monsieur Bennam et Madame Moryn, tous deux excellents dans leur domaine. J'espère avoir l'occasion de travailler une nouvelle fois avec eux. Quand bien même la dernière tend à avoir un caractère... de feu.
Sa langue est au moins aussi acérée que ses sens et son sens du devoir.
Le lendemain, il m'a été demandé de participer à la protection de Fera lors d'un bal donné par la Doyenne de cette même planète. Les Superviseurs étaient aussi là, pour des raisons à tenir sous le sceau du secret.
Un attenta a été arrêté lors de l'événement. Fort heureusement, nul blessé n'a été à déplorer (mis à part une troisième Superviseur, encore que ses blessures se sont avérées légères) et les invités ont pu être évacués malgré leur manque de coopération.
Avant cet incident, le Bal s'est avéré comme tous les autres. Ennuyeux au possible.
Fin du rapportEntrée du 6 Avril 2200
Rapport de mission personnelJe crois que je déteste les Volus.
Fin du rapport Entrée du 20 Avril 2200
Les Esprits jouent à un jeu que je ne peux m'empêcher, parfois, de trouver cruel. Je dois payer pour mes actes, je le sais. J'assume cette punition qui me revient. Mais je souhaiterais qu'ils ne mêlent pas d'innocents à cela.
Il y a eu Vindex, en premier lieu. J'ai appris à mieux le connaître et, je dois l'avouer, cela ne me déplaît pas. Je crois qu'Hécarion l'aurait apprécié. Il est certes plus proche d'un Esprit de Lukesh que d'un Turien, mais ses facéties ont quelque chose de réconfortant.
Cependant, cela serait mentir que de dire que je n'ai pas peur qu'il lui arrive quelque chose. Parfois, lorsque je ne reçois pas de ses nouvelles durant plusieurs jours, je me surprends à m'angoisser, craindre qu'il lui soit arriver quelque chose.
Je crois que je deviendrais folle, si un jour aussi funeste devait arriver.
Aujourd'hui, nous avions prévus de nous voir afin de passer une partie de la journée ensemble. Nous sommes allés au stand de tir. Il m'a fait un cadeau aussi, pour une occasion que j'ignore encore. Je ne pense pas l'utiliser un jour, mais c'était gentil de sa part.
C'est à partir du moment où, donc, nous avons commencé à nous défier que les choses se sont gâtées. Notre concours a attiré quelques curieux. Parmi la foule, il y avait Adrien.
Je ne pensais pas le revoir un jour. Je ne le voulais pas, aussi.
Notre relation a été agréable, c'est indéniable. Cependant, il fait parti d'un passé aujourd'hui détruit. Ce qui s'est passé durant la Guerre... Tout a finit brisé. Arraché. Et ce que j'ai fais est une faute impardonnable. Je ne veux pas qu'il soit entaché par cela.
Je l'ai quitté afin qu'il trouve quelqu'un de mieux. Qu'il m'oublie. Quitte à lui briser le coeur.
Je crains que cela n'ait pas marché. Ou en tout cas, pas totalement.
Notre retrouvaille ont été quelque peu venimeuses. Il ne m'a pas pardonné de l'avoir quitté. Cependant, sa rancœur n'est pas une haine, ni du dégoût. Juste de l'incompréhension. Il m'a interrogé d'une façon parfois plus qu'insistantes dans ses questions, cherchant à trouver une vérité que je préférais cacher.
Il ne s'est trouvé personne. Quelques passades, j'imagine, mais rien de bien sérieux. J'aurais préféré le retrouver au bras d'une compagne, marié et avec des gosses s'il le faut. Tout pourvu qu'il me prouve qu'il avait tourné la page.
Ma raison l'aurait préféré.
Il a continué à m'aimer. Malgré les années passées, malgré ce que je lui ai fais. C'est un aveu qu'il a fait de manière directe et qui ne peut pas vraiment laisser la place au doute.
J'aurais dû l'envoyer voir ailleurs. Ça aurait été la meilleure chose à faire.
A la place, je lui ai proposé de devenir un de mes amants.
Pourtant, j'ai passé la journée à vouloir le faire fuir, me comportant de façon odieuse par moment. Il n'a pas été plus agréable que moi en début de soirée, il faut dire. Mais cela ne l'a pas mis en déroute.
Je lui ai fait comprendre que je risquais de lui briser le coeur une nouvelle fois. Ça n'a pas semblé le détourner. Qu'il ne pouvait s'attendre à moi qu'à coups d'un soir, rien de sentimental. Il a indiqué être prêt à s'en accommoder.
Il tente de refaire ce qui a été défait, je le crois. Il se brisera les dents une nouvelle fois lorsqu'il demandera plus que ce que je peux offrir.
J'espère qu'à ce moment, il fera enfin le bon choix. Quand bien même j'apprécie de le revoir et d'avoir passé la nuit avec lui.
Vindex est parti pour Tuchanka il y a peu. Il me l'a énoncé durant la soirée. Il vient en aide à un de ses amis.
Si les Esprits veulent me faire payer mes actes, qu'ils le fassent. Mais qu'ils laissent mon frère tranquille. C'est tout ce que je peux implorer d'eux.
Entrée du 7 Juin 2200
Rapport de mission personnelJe confirme. Je DETESTE les Volus.
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Mission de prévue sur Antirugmon, travée de l'Attique. Coopération Humano-Turienne. Nous verrons bien ce que cela donnera.