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 Surdosage

Arcadia McKnight

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Arcadia McKnight
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MessageSujet: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeMar 17 Sep 2019, 19:10
► █ Date : 27 Septembre 2204 RP Tout public
Abbadon Bynare ♦️ Arcadia McKnight
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Les trois membres de l'UCIP étaient assis autour de la table ronde, prévu initialement pour quatre larrons. Chacun se trouvait en possession d'un datapad entre les mains, détaillant l'ordre de mission rédigé par leur supérieur. Malgré le fait de se trouver en milieu professionnel, l'ambiance était relativement détendue dans la salle de réunion.
Le dernier album de MasterAnium tournait sur une enceinte portable, pulsant doucement des décibels en un agréable bruit de fond. Personne ne portait la traditionnelle armure de combat, qui avait laissé place à des tenues civiles peu protocolaires. Comble du laxisme des bouteilles de bière aux trois quart vides se tenaient devant les participants. Rien ne laissait présager de ce que le groupe allait accomplir.

Vesperini, ancienne Capitaine au sein de la Crim' du SSC, tout juste âgée de 622 ans avait rejoint les Forces du Conseil peu après la création de l'Unité. Asari, ancienne chasseresse expérimentée et enquêtrice de talent, son CV n'avait eu aucun mal à taper dans l’œil des RH. Elle s'était battue face aux Moissonneurs, elle avait lutté contre la Corruption, elle était mère une bonne dizaine de fois, si pas quinze et avait souvent été qualifiée d'inflexible par ses supérieurs. En bref quelqu'un qui avait du caractère. Et donc de fiable.
À sa droite le Lieutenant Scaglia. Recruté dans l'Unité peu après l'été 2203, il avait fait son service militaire au sein de la Hiérarchie comme tout ses congénères avant d'intégrer les Stups sur Palaven et plus particulièrement dans les bas-fonds. Autant dire qu'il en avait vu des vertes et des pas mûres. Malgré son air de voyou, il était plutôt séduisant. Fort en gueule. Et insolent aussi. Cela ne ternissait en rien son efficacité au travail. Aussi fin limier que sa collègue, c'était un Turien d'action.
La dernière à compléter le tableau était le Colonel McKnight que l'on pouvait définir en un mot : « blonde ». 

Le trio avaient déjà eu l'occasion de se croiser à plusieurs reprises ou de bosser ensemble. Sans pour autant être des proches, ils s'entendaient plutôt bien. Aujourd'hui, le groupe allait plancher sur un genre de mission dont ils n'avaient pas ou plus l'habitude. Choisis par un SPECTRE pour être ses agents, les soldats du Conseil lisaient studieusement le compte rendu et les tâches à accomplir.
Arcadia se tenait en équilibre sur sa chaise, le talon de sa botte fermement planté contre le rebord de la table la maintenant dans un mouvement de balancier. La toubib modèle avait troqué son tailleur pour une tenue punk que peu lui connaissait. Elle aurait payé cher pour filmer la gueule de ses collègues quand elle s'était pointée sur les docks de La Citadelle avant d'embarquer dans le vaisseau. Nul doute que les bruits de couloir iraient bon train à leur retour.

Leur objectif se trouvait sur Tortuga, la planète pirate. Depuis quelques mois maintenant, le marché Concilien était inondé de Bomber-Boy ou Neurodase en terme scientifique. Drogue dure et particulièrement vicelarde, le Conseil l'avait proscrite depuis son apparition. Le SSC avait arrêté plusieurs dealers qui furent immédiatement remplacés dans les quarante huit heures suivantes. Il fallut donc remonter le problème à sa source afin de découvrir que la source du problème était Tortuga.
En possession de toutes les cartes ou presque, le Conseil avait décidé d'envoyer un de leur agent sur place afin d'enquêter. Ce qui équivalait à un « Supprimez le problème ! ».
McKnight et Scaglia se permirent de sauter le passage explicatif des effets du BB. L'une car il lui était arrivée d'en prescrire une version bien plus douce comme antidépresseur et l'autre car aucune drogue ne lui était inconnu.

La toubib était excitée par cette mission d'un nouveau genre. D'habitude elle descendait toujours avec son armure et arme à la main, nettoyait la zone puis s'en allait en attendant la prochaine besogne. Là c'était complètement différent. Tenue civile, flingue dissimulé. C'était en quelque sorte sa première fois contrairement à ses camarades. Son esprit était survolté à l'idée d'aller sur le terrain, pour autant elle éprouvait une peur viscérale à l'idée de devoir se battre sans une protection digne de ce nom. Les armuriers les avaient équipé de gilets en nanotubes de carbone. Très résistants, très légers, quasiment indétectables mais ça n'empêchait en rien de ressentir l'onde de choc. Cela était tout aussi grisant qu'inquiétant.
Quant aux armes, il n'y avait pas à se plaindre, modèle dernier cri avec des mods intégrés. De quoi faire un carton sur les cramés de Tortuga.

D'ailleurs parlons en de Tortuga. Le médecin avait lu tout ce qui se trouvait dans le datapad à son sujet et fait quelques recherches sur son omnitech. Mais elle avait du mal à croire ce qu'elle lisait. La plupart des récits sur l'extranet étaient écrits par des journalistes qui n'y avaient jamais foutu les pieds. L'autre moitié venait des renseignements SPECTRE, mais les informations restaient minces. Le monde pirate n'était devenu une place forte importante que depuis quelques mois. Qui gouvernait, les lois à connaître, le fonctionnement etc...Tout cela les Conciliens le savaient. Tout du moins les grandes lignes.
Arcadia n'avait jamais eu la chance de se pointer dans les Terminus, exception faite d'Haratar. Mais est-ce que cela comptait vraiment ?

Ç'aurait été un mensonge que de dire qu'elle n'était pas impatiente et curieuse d'arriver à destination. Loin du train-train habituel de La Citadelle et de sa monotonie. Les gens se faisaient tellement chier qu'ils avaient l’œil brillant dès qu'un oiseau lâchait une caisse. C'était triste à voir. Enfin... lorsque l'on avait le train de vie d'une noix de St-Jacques, il ne fallait pas s'étonner que le moindre événement soit un festival pour eux.
La praticienne laissa retomber la tablette sur la table, tout en continuant de se balancer avec son pied, le regard plongé dans le vide.

« On ne t'a jamais apprit le savoir vivre Arcadia ? Ne pas mettre les pieds sur la table ? Que la chaise à quatre pieds ?

- C'est marrant un autre Turien m'avait déjà fait la même remarque. Mais entre nous, recevoir des conseils sur la bienséance par Scaglia Capito... Tu m'excuses si je m'étouffe un peu ? »

Touché ! Le bourreau des coeurs prit un air offusqué, décrochant un sourire à ses deux comparses. Parfois Vesperini se disait qu'elle laissait deux enfants à la maison pour en retrouver d'autres au travail. Elle regardait donc souvent ses collègues de l'UCIP s'écharper gentiment, son visage brillant d'amusement.
Se repositionnant correctement, l'Humaine attrapa la mandibule de son homologue et tira doucement dessus.

« Regardez moi cette bouille vexée. Comment pourrait-on lui résister ?

- Surtout toi Arcadia.

- Oh surprise, ironisa l'Asari. La queue de Scaglia peut avoir raison de toutes les serrures. »

Aïe. Les yeux de la bleue se tournèrent vers le colonel dans un regard qui en disait long. Encore de quoi alimenter les ragots de l'UCIP. Cette dernière les tourna à son tour vers celui avec qui elle était en poste l'année dernière sur Nodacrux. La toubib chercha quoi dire en se remémorant cette "consultation".
Son « Je t'emmerde » fut prononcé sur le même ton amical qu'un « Merci ». On avait pas si souvent l'occasion de se marrer.

Les voix se turent lorsque la porte s'ouvrit laissant entrer le chef de groupe. Arcadia sourit. Enfin il radinait.

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeMer 18 Sep 2019, 16:03

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Septembre 2204

Espace galactique



Je n’avais jamais rendu visite à Tortuga. La planète, bien que déjà pirate, était trop petite et isolée pour que cela vaille le coup de l’infiltrer, lors de mes années passées au GSI. Même après, quasiment toutes les menaces potentielles se concentraient autour d’Oméga ou transitaient par la station à un moment où l’autre. Le cœur pirate des Terminus, durant tout ce Cycle, peut-être même depuis plus longtemps encore. Qui aurait pensé qu’un autre lieu aurait pu accueillir et si vite, la conscience criminelle des systèmes anti-gouvernements ?

Mais Tortuga l’avait fait, en un temps record, battant tous les pronostics, profitant de ses décennies d’existence précédentes où tous l’avaient laissé en paix pour se préparer à un tel événement. Ses dirigeants, ses habitants l’avaient-ils su, où étaient-ils juste tellement naturellement ‘Terminus’ que leur préparation avait été inconsciente ?

Je l’ignorais, je l’ignore toujours. Mais qu’importe, car quel que soit les obstacles, quel que soit la préparation, une mission devais y être menée. Si l’opposition est forte, il suffit simplement de mieux préparer l’assaut et pour ça, j’avais réuni les meilleurs.


*****


Hmmm. Les styles choisit sont rigoureusement antiréglementaire. Les pratiques aussi. Sans parler des positions. Un désastre pour des supérieurs de l’armée. De parfaits experts en mission.

Un sourire s’étale sur mes lèvres en constatant les tenues. Vesperini ressemble à une mercenaire n’assumant pas son âge, mettant en avant ses attributs physiques de façon trop évidente, le genre d’asari que l’on prend aisément pour une idiote ou, s’il on a de la jugeotte, pour une manipulatrice grossière. Scaglia aussi ressemble à un mercenaire, mais plus humain que turien, avec un gilet renforcé au lieu d’une armure plus appréciée de son peuple, le genre qui pense privilégier la mobilité alors qu’il ne perd qu’en protection. Enfin Arcadia, qui semble être passée de l’autre côté de l’aiguille, plus adepte des drogues dures que médecin prescrivant les douces, le genre d’humaine que j’ai vu traîner dans les rues sur Oméga, prompte à racketter, gueuler, se droguer et mourir dans une overdose.

Une bande de voyous, mercenaires de bas étage, aisément menés dans de sales coups, dirigés par une asari de part son expérience, le turien comme l’humaine étant ses gros bras, et enfin moi-même, le galarien, tenant probablement le rôle de mécano-tech-homme à tout faire en retrait. En tous cas, c’est ce que ma tenue de mission, en bleu de travail délavé, omnitech au bras, barres d’omnigel accrochées à la ceinture et matériel louche débordant des poches, le tout trop grand et pendant sur mon corps mince, vise à suggérer.

« On s’amuse bien ? Pas trop légers sans vos uniformes ? »

Je les rejoins, prenant la derrière place, où je m’assieds en tailleur.

« Bon, Tortuga. Territoire inconnu ou presque. Il a évolué trop vite pour que les rapports pré-Corruption soient pertinents, et les nouveaux sont encore peu nombreux. Retenez juste que là-bas, chacun se mêle de ses affaires, et que la FIRE n’est appelée que quand quelqu’un ait assez gêné pour décider de payer l’intervention. De toutes façons, on ne s’attardera pas sur Port-Liberté.

-On sait déjà où trouver les boss du réseau ?

-Oui, mais pas leurs laboratoires. En revanche, nous savons que nos cibles comme leurs moyens de production sont sur la planète. L’opération est donc simple : obtenir la position des laboratoires grâce à leurs propriétaires, nous débarrasser des lieux et des personnes et partir avant que FIRE ne décide de garder nos profils biométriques en mémoire.

-Ils font vraiment ce genre de choses ? ». Scaglia rit. « Je les vois plus nous descendre aussi sec. Ce trafic doit leur rapporter une fortune.

-Tout s’achète et tout se vend, sur Tortuga. On verra si la rumeur dit vrai.

-C’est mignon, mais comment on procède ? Les trafiquants ne vont pas nous aider volontairement et dur de s’occuper discrètement d’eux à quatre.

-On a quelque chose qui les intéresse : nous avons réussi à faire passer en contrebande leur cargaison sur la Citadelle, et on ramène le paiement attendu. Ils peuvent même s’en assurer, puisque quelques taupes bien connues doivent déjà leur avoir rapporté que leur drogue s’écoule. »

J’ouvre un nouveau dossier, concernant l’arrestation de quatre individus. Même espèces que nous, quoique leurs passifs sont assez différents. Il y a juste assez de points communs pour qu’une personne ne les connaissant pas ne perçoive pas directement le piège.

« Dans la pratique, les contrebandiers croupissent actuellement en secret dans les geôles du SPECTRE, et la ‘cargaison’ écoulée est inoffensive. Ce sont quatre débutants recrutés pour une mission suicide. Nous pouvons utiliser leurs identités, et leur vaisseau saisi, sans difficultés. Seul souci : leur recruteur, qui voudra se faire bien voir. C’est un butarien, Bery Minos, un contrebandier de petite envergure. Il est probablement déjà sur Tortuga à nous attendre. C’est lui qu’ils enverront nous chercher et qui nous ouvrira les portes jusqu’à eux.

Nous tenterons de le duper à coup de déguisement, il ne connaît pas spécialement les gens qu’il envoie à la mort. Sinon, nous utiliserons la menace. Sa vie, et celle de sa famille, qui vit dans la Travée, aisément atteignable si nous le voulons. Nous ne disposons pas d’outils aussi efficaces pour les dirigeants en revanche, il faudra les faire parler ou voler les informations dans leur hôtel particulier. La suite de l’opération sera précisée à partir de ce moment.


-Il faut quand-même prévoir les grandes lignes. On ne s’aventure pas dans la jungle de Tortuga comme ça. Il nous faudra des réserves. »

En effet. Heureusement, nous avons tout le temps du voyage pour préparer au maximum notre expédition, et nous reprenons nos discussions avec cet objectif.

*****


Quelque part, Tortuga me rappelle Sur’Kesh. Ses jungles luxuriantes, sa chaleur, son humidité, me sont familières. En revanche, la façon dont les villes – ou du moins, Port-Liberté – sont construites cassent entièrement l’impression. Ici, il n’est aucune question d’entretien ou de protection de l’environnement, l’urbanisation est avant tout faite selon les besoins d’une population croissant à très grande vitesse. L’équilibre sera réinstauré plus tard, mais peut-être trop tard pour certaines espèces fragiles de l’écosystème.

Là n’est pas l’intérêt du jour, et je me reprends. Notre petit vaisseau, le Vif d’Azur est à quai, un parmi les milliers de la baie aéroportée, au-dessus de la véritable baie, marine, sur les bords de laquelle s’étend une ville tentaculaire dont la plupart des bâtisses sont basses.

« Allez, dépêchez-vous, vous pourrez vous reposer après que l’on ait trouvé le commandant du port ! »

Vesperini mène la marche, assumant royalement son rôle de capitaine de notre vaisseau et équipe, fière contrebandière revenant victorieuse. Elle attire les regards, nous laissant plus de marge de liberté, discutant comme si de rien était tout en observant. Nous connaissons tous nos objectifs : payer la taxe comme si de rien n’était, chercher où s’installer, se vanter jusqu’à être contactés. Une équipe de débutants peu fiables qui va boire sa paie au lieu de directement prendre de nouveaux ordres, quoi de plus classique ?


____________INFOS HRP____________


Couleur Abbadon : #ffcc00

Voilà, dis moi si ça te convient !
Je me dis que tout un tas de choses peuvent se passer pas comme prévu si on veut enquêter sur où sont les dirigeants, ou choisir une approche plus bourrin. Donc pas forcé de suivre le plan décrit, c'était histoire de pas avoir l'air d'improviser. XD



Arcadia McKnight

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeLun 23 Sep 2019, 20:42


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La botte kicka dans le sol, marquant un temps d'arrêt. L'équipe au grand complet venait de poser le pied sur Tortuga. Arcadia s'arrêta. Ce ne fut pas tant le fait de débarquer sur la planète pirate qui eut cet effet, mais plutôt celui de retourner en mission. Lorsqu'elle s'était trouvée dans le vaisseau, la Martienne n'avait pas réalisé sur le moment que les vacances étaient terminées. Dans la sécurité relative du transporteur, là ou elle n'avait pas à jouer un rôle.

Six mois. Six long mois s'étaient écoulés depuis la chute du clan et son hospitalisation. Neuf depuis son dernier déploiement sur Chasca, sous les ordres de Abbadon. Ironie du sort, c'était de nouveau avec lui qu'elle partait. Les deux premiers mois de sa convalescence elle n'avait pour ainsi dire, rien foutu. Ne faisant rien d'autre que récupérer les kilos perdus lors de sa captivité et suivant à la lettre son programme de rééducation. Suite à quoi elle avait reprit le travail. Ou plutôt elle avait passé quatre mois le cul vissé sur une chaise à faire de l'administratif. La blessée avait bien écouté sa kinésithérapeute, eut sa greffe pour son œil et surtout retrouver l'entière mobilité de sa main gauche. Aucune séquelle. On tenait déjà le titre du futur blockbuster de l'UCIP ; Pôle Médical : Le bistouri contre-attaque.

La toubib en avait profité pour se remettre dans une bonne condition physique. Bien qu'elle ne se soit jamais relâchée au cours de toute sa carrière militaire, la praticienne n'avait jamais atteint une telle forme. Ses muscles parfaitement dessinés étaient là pour le prouver, de ses bras à ses jambes en passant par ses abdominaux. Plus que jamais elle se sentait de taille à affronter la réalité. Pourtant elle ne s'était pas sentie aussi fébrile depuis bien longtemps. Professionnellement parlant il s'entendait. Par exemple, ce pas, d'un point de vue purement concret, cela voulait juste dire qu'elle avançait. Mais d'un point de vue symbolique la signification était bien plus intéressante. Cela signifiait son retour sur le terrain, une nouvelle mission qu'elle accomplirait jusqu'au bout, qu'elle était prête à botter des culs et mâcher du chewing-gum. Et le colonel McKnight était à court de chewing-gum.

Une fois ce court instant de réflexion passé, son attention se redirigea toute entière sur l'environnement qui l'entourait. D'ailleurs elle regrettait déjà la clim du vaisseau. La blonde avait la désagréable sensation de transpirer abondamment alors que ses habits venaient se coller à sa peau. La seule chose qui occupa son esprit était de se ruer prendre une douche. Hélas cela attendrait. À l'humidité ambiante venait se rajouter cette chaleur tropicale presque écrasante, qui si en général ne la dérangeait pas, était particulièrement désagréable avec cette moiteur.
Port Liberté était un amas de constructions hétéroclites, des baraquements en tôle, en dur ou en pré-fabriqué. Avec un peu de chance on pourrait même finir par tomber sur la baraque d'un clodo en carton.

La manière dont la presse en parlait n'avait rien à voir avec la réalité. Il y avait une partie de vrai, mais le fait d'y être était complètement différent. Une cacophonie infernale, une foule qui se bouscule et s'insulte, une ville à l'aspect pitoyable. C'était donc là le quotidien des millions de hors la loi. À vivre dans une tiédeur halitueuse et cette poussière collante. On se plaignait de La Citadelle, mais finalement ce n'était pas si mal que ça.
Vesperini s'avança jusqu'à l'IV et le contrôleur en charge de récupérer la taxe d'amarrage. Une broutille, mais nécessaire si le groupe ne voulait pas se faire prendre la mesure de leurs culs par les grolles des FIRE. Le compte en banque des infiltrés délesté de quelques crédits, le quatuor partit s'aventurer dans les ruelles de la cité pirate.

Il fallu jouer plusieurs fois des coudes et hausser la voix pour se frayer un chemin. Blasé par le peu de distance parcourue, Scaglia et son physique d'armoire normande passèrent devant utilisant la formule magique du « Poussez vous, excusez vous ». Méthode qui avait le mérite d'être efficace. Les Conciliens arrivèrent dans une rue encore bien plus animées que les autres.
Les vendeurs à la sauvette de produits illégaux laissèrent place à une allée de bars tous plus bruyants les uns que les autres. Des rires, des hurlements, quelques bagarres fugitives pour éviter d'attirer l'attention de la milice, des types dont les dents du fond baignaient sûrement un peu trop. À cela il fallait rajouter les pickpockets et les toxicos. Bienvenue sur Tortuga bande de cons !

D'après les quelques informations récoltées, par les services du Conseil, leur cible avait tendance à jeter son dévolu sur trois boui-boui en particulier pour effectuer le recrutement. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il s'y trouve, puis d'inventer un moyen de l'attirer dans la toile. Décision fut prise de se séparer en deux groupes. L'Asari et le Turien d'un côté, le Galarien et l'Humaine de l'autre. S'il n'était pas dans l'une des deux tavernes, il serait probablement dans la dernière. Et s'il n'y était pas...

« On l'aura dans l'cul pour aujourd'hui. »

Le binôme avançait, surveillant leurs arrières comme leurs poches. La duchesse ressentait ce – très – léger sentiment d'insécurité. Ce genre de mission n'était pas dans ses habitudes et elle tentait tant bien que mal de se décrisper, d'adopter une démarche naturelle, d'oublier qu'une petite enflure pouvait la suriner dans le dos si l'envie lui en prenait. Ce monde avait beau être sous les lois d'un dirigeant, cela n'empêchait nullement la population d'enfreindre les règles. Pas vu, pas pris.
Oh, et bien évidemment, le fait d'être des agents Conciliens infiltrés pesait dans la balance. Fort heureusement, personne n'était au courant. Cela devait le rester.

« Ton été s'est bien passé, questionna la blonde essayant de détendre l'atmosphère, du moins le sien.



Le mien a été très calme avec la convalescence. Paperasse, rééducation et quelques week-end chez mon père. Sans oublier un coup de soleil qui m'a cramé le dos. Impossible de me poser contre un dossier pendant une semaine. Et au lit l'horreur... T'as fini de te foutre de ma gueule », s'exclama la toubib, tentant de dissimuler son sourire face à l'air hilare de son collègue.

Abbadon et Arcadia entrèrent dans le pub. Malgré une salle bondée, il était encore assez facile de se faufiler entre les tables. L'ambiance était festive. Les contrebandiers picolaient comme des trous, avant de se jeter sur les tables de jeux, hurlant et brayant en fonction des résultats. Le pire était cette odeur rance de renfermé et de transpiration mélangée à l'alcool qui imbibait le sol. Ajouter à cela la chaleur extérieure et vous obteniez un mélange peu supportable pour un nez sensible.
Coup de chance ou signe du destin, la cible était là. Il ne restait plus qu'à attirer son attention.

« Le Butarien est ici. Vous pouvez nous rejoindre. »

La militaire avait bien une idée pour attirer l'attention. Des pirates éméchés, une jovialité exacerbée et surtout une toubib qui connaissait l'art d'être un poireau comme personne. Il ne fallait qu'une petite poussée pour devenir le centre de l'attention. Ce genre d'occasion ne se présentait pas souvent, le médecin avait toujours rêver secrètement de faire pareille chose. La réalité l'avait toujours rattrapé. Cela coûtait très cher. Mais lorsque c'était le boulot qui payait... Pourquoi se priver ?

« Admirez l'artiste ! »

La Martienne grimpa sur le bar et agita la cloche de fermeture pendant trois longues secondes. La salle se tut, alors que tout les yeux se posèrent sur elle. Elle laissa planer un court silence avant de gueuler de tout son saoul.

« Tournée générale ! »

Arcadia jeta un regard amusé à ses compagnons tandis que la salle explosait.

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeVen 27 Sep 2019, 15:53

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Tortuga est à la fois si proche et si lointaine d’Oméga. J’y retrouve une même population et de mêmes comportements, tout dans l’ostentatoire, la brutalité, les paroles criées pour couvrir le vacarme ou murmurées pour s’y cacher, les armes dégainées à tout va et aussi vite rangées, les bastonnades de rues, parfois duel parfois punition, les prostitués racolant aux portes et aux fenêtres, les soiffards faisant la tournée des bars. Mais tout, ici, a une odeur, une lumière, un goût, foncièrement différent : celui de la planète, de l’écosystème viable et naturel, quand Oméga était une station stérile entretenue par son économie pirate.

La Rue de la Soif – classique – est tout ceci et plus encore, archi-bondée, comme les spatioports de la Citadelle aux heures de pointe. La difficulté de progresser à quatre et le besoin d’aller vite nous mène à la séparation, l’occasion aussi d’échanger quelque peu avec Arcadia, que je n’ai pas vue depuis le début de sa convalescence. Je prends tout de même garde à ne pas être entendu.

« Un été chargé. Le déplacement de la Citadelle et l’attaque sur Gellix ont généré leur dose de paperasse… Le Conseil n’a plus que nous pour s’informer désormais, avec le départ des miens, et ce n’est clairement pas suffisant. Mais côté bonne nouvelle… Je devrai bientôt travailler bien plus souvent avec l’Unité.

-…

-Un coup de soleil, pauvre chou ! ». Je rit et taquine, mais il est bon de la voir sourire sur ce genre de futilité. Elle s’est bien remise. « Le soleil de Mars je suppose ? L’atmosphère de ta planète est bien trop petite pour y faire bronzette. »

Rapidement, nous atteignons le bar visé. Il semble populaire, aussi bien fréquenté par les pirates et contrebandiers de passage que par des habitants. Les groupes se collent mais ne se mélangent pas, et je remarque plusieurs personnes dont l’attitude dénote. Espions, recruteurs ou simplement pas vraiment là pour se détendre. Et notamment un fameux butarien, l’air carnassier, l’œil observateur, jaugeant les clients du regard et le goût de son alcool des lèvres. Le reste de notre équipe est prévenu, ils nous rejoignent comme pour des retrouvailles, et le médecin applique son idée : debout sur le comptoir, elle offre une tournée générale.

Arcadia est une comédienne exceptionnelle. Ou une soiffarde dans l’âme, je n’en suis pas certain. Elle se mêle à la plèbe criminelle de Tortuga comme poisson rejoignant son océan. Debout sur le comptoir, exposée à la vue de tous par le surplomb et sa tenue, elle fait preuve d’un sens de l’équilibre suffisant pour ne pas tomber dans la foule qui se rue au comptoir. Mieux vaut qu’elle ne tombe pas en tous cas, car les mains baladeuses et les pickpockets sauront saisir l’opportunité. Ils sont nombreux, masse avide, se jetant sur l’alcool mais surveillant leurs voisins, relâché mais toujours prêt à la violence, sous la forme d’un défi, d’une bagarre, d’une trahison.

Mais l’effet recherché était obtenu : Arcadia est au cœur de l’attention et en nous rejoignant, nous le devenons aussi. Vesperini fait une fausse grimace en voyant la somme avant de la débourser avec largesse, Scaglia se met face aux curieux et profiteurs et entame une histoire d’avance rocambolesque, tandis que je joue le rôle trop sérieux du rabat-joie, grincheux et pingre, mais peu écouté, l’asari me remettant vite à ma place. Vexé et renfermé, je peux plus facilement observer notre cible.

Minos est concentré sur nous, comme prévu. Il observe, jugeant, tentant de nous cerner. Des vantards nous sommes, mais pas que car nous avons des moyens, et une fois qu’il entendra l’histoire de Scaglia… À côté, celui-ci explique une opération d’infiltration à haute tension sur la Citadelle, entre corruption des douanes et passages secrets. Surtout, l’histoire est quasi-réelle : à part quelques détails trop dangereux, les faits sont vrais, reprenant le plan qu’a appliqué l’équipage dont on a volé l’identité. Un maximum de vérité, pour que le butarien ne perçoive pas le mensonge. Je n’ai que méfiance quand il s’agit de mentir aux représentants de cette espèce, à l’acuité visuelle supérieure encore à la mienne. Et cette vérité se voix, transparaît derrière la vantardise et la frime, est détectée par le butarien qui peu à peu, commence à comprendre de quelle cargaison nous parlons… De l’une des siennes, qu’il a fait transporter par une équipe casse-cou sur qui il ne misait rien, une perte probable pour une récompense très élevée… Une récompense que nous buvons au lieu de revenir directement au rapport. Mais le plus important est que nous sommes revenus : il existe une faille dans la défense de la Citadelle. Aussi, le butarien finit par se lever et, boisson à la main, nous rejoint.

« La Citadelle rien que ça ! Très impressionnant.

-Oui, nous sommes les meilleurs. » Vesperini, les pieds sur la table, réagit avec aisance. « Mais allez donc écouter Scaglia, c’est un conteur extraordinaire.

-C’est vrai, mais j’ai une question. Pas sur comment vous avez fait, il est normal que vous gardiez les détails. Mais cette cargaison n’est pas votre production, n’est-ce pas ? »

Un silence, parfaitement mesuré par l’asari. Elle reprend avec le sourire.

« Ouaip, nous l’avons eue pas chère, il était persuadé qu’on ne passerait pas. Ah !

-D’après l’accord, vous devez surtout tirer une part plus importante que la normale des bénéfices, mais pas boire tout ces bénéfices vous-mêmes, T’Riola. Vous deviez directement m’avertir une fois la cargaison écoulée. »

Le poisson est ferré. Le trafiquant nous regarde avec délice, se sentant maître. L’asari ne semble même pas perturbée, confiante comme seuls le sont les inconscients.

« Bien sûr, ramener les bénéfices, alors qu’on a prit tous les risques et que l’avance était si faible. Vous n’auriez pas dû nous sous-estimer, Minos. Vous ne le ferez plus si vous voulez à nouveau que nous écoulions votre cargaison au Présidium.

-Ne soyez pas insolente, T’Riola. Vous avez bénéficié d’un coup de chance, c’est tout. Et je ne suis qu’un intermédiaire, entre de petites frappes comme vous, et vos vrais patrons, les Papilio. Vous n’ignorez pas qui ils sont. » Vesperini ne réponds pas. Voici donc le fameux non de ce jeune gang… Curieux qu’il ne soit pas sur plus de lèvres. « Mais ne vous en faites pas. Même si c’est juste un coup de chance, vous avez quand-même réussi un beau coup. Et si vous ramenez les crédits que vous me devez avec vous, je vous donnerai une belle prime. Plus grosse encore si vous faites preuves de plus d’honnêteté, d’humilité et de respect, et m’expliquez très exactement comment vous avez fait. Après tout, peut-être ai-je tort, et vous êtes vraiment excellents.

-Qu’ai-je dit déjà ? » Vive comme l’éclair, Vesperini se penche en avant, saisit Minos par le col et l’amène à elle, front contre front. « Ne. Nous sous-estime. Plus. » Elle le rejette, et la colère défigure le visage à quatre yeux. « Dévoiler nos astuces et contacts contre une belle prime ? Tu peux crever, et tu crèveras si tu rouvres encore ta gueule pour balancer une nouvelle connerie de ce genre. »

Autour, les gens se sont écartés. Certains surveillent le duel de volonté, la plupart écoutent toujours Scaglia, qui semble inconscient des événements et parle toujours plus fort. Un conflit entre deux contrebandiers n’a rien d’extraordinaire.

« T’as pas le niveau pour te payer notre expertise. Donc voilà ce qu’on va faire. Tu vas nous faire voir les boss. Tu pourras vendre ton talent de trouveur de pépite et obtenir ta belle prime ou promotion. Et nous, on bossera directement pour ceux qui paient, et on vantera ton sens du commerce et du recrutement, en faisant taire que t’as essayé d’obtenir les astuces pour toi seul. Ou sinon, tu peux te casser, prévoir une vengeance qui te retombera au coin de la gueule, et passer à côté de l’occasion de te faire bien voir. »

Minos ne répond rien. Nous ne savons pas quel genre d’individu c’est, s’il songera aux gains ou se préoccupe des apparences. Immobile, je me fais discret, attendant de voir l’évolution des événements. S’il reprend la discussion, s’il part. Et surtout, quand m’éloigner et disparaître, le surveiller pour anticiper les trahisons.

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeLun 30 Sep 2019, 06:07


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Pinte en main, toujours juchée sur son perchoir, Arcadia fait claquer sa chope contre celles qui se lèvent, le tout accompagné d'une exclamation bruyante à chaque fois qu'elle trinquait. Le verre tiendrait-il le coup ? Rien ne le laissait supposer. Cela n'empêcha en rien la toubib de répéter l'opération autant de fois que nécessaire.
Cette dernière venait de s'acclimater en un rien de temps à la population de Tortuga. Il y avait toujours cette tension latente entre chaque individu mais de leur point de vue, quelqu'un qui rinçait la salle était sans aucun doute une bonne personne. Ce n'est pas pour autant qu'elle appréciait cette foule, mais certaines habitudes étaient aussi bien ancrées des deux côtés de la barrière. Preuve en était de cette tournée générale. Parfois la militaire écartait une main un peu baladeuse d'un coup de talon si son propriétaire avait de la chance, si la malchance s'en mêlait, la dite main terminait écraser sous l'imposante semelle de la botte, une jolie empreinte en prime.

Tout cela n'était qu'un jeu de séduction pour la blonde qui se glissait petit à petit dans la peau de Zara Asker, petite contrebandière dont la renommée était en train d'éclater sur un coup de poker. Elle laissait miroiter le temps d'une seconde un espoir, une étincelle provocante, un regard pousse au crime et aussitôt punissait, restant inaccessible. Cela l'amusait au plus haut point et elle en jouait, jusqu'à être lassée.
La Martienne reposa le pied au sol, retournant près du groupe qui avait su attirer l'attention et remarqua au passage le Butarien en grande discussion avec Vesperini. Il avait mordu à l'hameçon. Non loin de là Abbadon observait la scène, discrètement et silencieusement.

Il était pour ainsi dire méconnaissable dans son bleu de travail, bien trop large pour lui au passage. On pouvait ajouter à son crédit qu'il savait parfaitement tirer la gueule. Néanmoins l'image d'une légende Concilienne sapé comme Joe l'clodo avait un petit je ne sais quoi de comique. Sans oublier les poches surchargées d'outils qui donnaient l'impression que le nouveau héros du Conseil avait chié dans son froc. Remarquez celle que l'on surnommait le fléau de l'Énergie Noire se trouvait en ce moment même avec un pantalon en cuir à lacets, un haut qui, si elle l'avait porté pendant son adolescence lui aurait sûrement interdit de sortir, ainsi qu'une flopée d'accessoires allant du collier en cuir aux bracelets de force à pointe. Très kitsch. Mais plus cela était gros mieux ça passait. Preuve en était de l'instant.

Se détournant du binôme, elle alla vers Scaglia qui narrait leur exploit imaginaire qui disposait cependant d'une cohérence béton.

« Au nez et à la barbe des services douaniers. Ils n'ont pas byté une seule seconde que l'on trimballait du Bomber-Boy. Cons comme des balais les types. On a pu tout débarquer sur les docks tranquilles. Par contre faut faire propre sur soi, si vous êtes fringués comme un cul c'est pas la peine d'y penser. Les mecs c'est pas des flèches mais quand même y a un minimum.
En revanche on peut pas sortir sans avoir passé la vérification. Et c'est là ou avoir un peu de gingin est utile.
Blondie et moi on s'est infiltrés dans les locaux des douaniers
, continua le Turien en délivrant une tape un peu trop virile dans le dos de sa collègue qui faillit avaler de travers. Là autant vous dire on faisait déjà un peu moins les malins. Si on se faisait choper, on l'avait dans l'os. Entre les caméras, les gardes et les sniffeurs, la moindre bourde était fatale. »

L'audience du conteur s'était tue, les quelques voix qui clamaient à la connerie avaient disparu, préférant peut-être écouter le tuyau et passer à leur tour que de se faire choper la prochaine fois qu'ils visiteraient La Citadelle. La méthode été authentique. Le commando l'avait essayé et trouvé plusieurs failles, cela avait permit de les boucher ainsi que de se débarrasser des éléments peu fiables.

De son côté la scientifique était pendue aux lèvres de ce rebelle hâbleur. Il avait une capacité à envoûter ceux qui l'écoutait. Elle était obligée de lui reconnaître cette douce voix de velours, d'un orateur enflammé. De part la magie de ses mots, la moitié de la salle était hypnotisée, soumise au mirage qu'il laissait poindre. Si elle même n'avait pas été au courant du scénario, elle serait certainement tombée dans le panneau de ce beau parleur. Il avait cette présence dans la salle, qu'il imposait, laissant émaner un charisme très masculin.
Si elle y avait succombé il y a une bonne année, c'était aujourd'hui chose révolue. Une certaine personne au charisme ô combien sauvage, l'avait vacciné jusqu'au point de non retour, lui faisant tirer un trait définitif sur son hétérosexualité.

« Eh ben croyez le ou non, mais on a trouvé le gros lot. Un fonctionnaire comme on les aime. Blasé par la vie avec un salaire de merde. Évidemment on a failli se faire foutre à la porte par la sécurité mais les crédits sur la table l'ont vite fait changer d'avis. Et pouf on se retrouve dehors, une quantité de B-B capable d'arroser la station dans son ensemble et un paquet de blé qui nous tend les bras. Enfin avant ça il faut encore éviter le SSC et les troufions des bas-fonds qui veulent vous dépouiller. Croyez moi, ces tocards font pas semblant. Il a fallu tout trimballer à travers les passages secrets de La Citadelle. »

Les fameux passages secrets de La Citadelle. Tout le monde les connaissait. Tout le monde en avait entendu parlé. Mais peu savaient exactement comment y accéder. La station renfermait bon nombre de mystères et même ses propriétaires ne les connaissaient pas tous.
Scaglia continuait son discours, enjolivant, laissant ici et là quelques rares indices mais sans jamais révéler les détails, passant sous silence ce qui pourrait vraiment aider les contrebandiers. Arcadia tourna la tête quand elle sentit la tension monter d'un cran derrière elle. Vespirini venait d'attraper Minos avant de le repousser violemment.
Pour avoir bossé quelques mois au sein de l'OKS, la duchesse savait reconnaître un Butarien en colère. Celui-ci l'était. Tête penchée vers la droite en signe de mépris, narines dilatées, menton relevé. Il toisait l'Asari.

Les natifs de Khar'Shan étaient connus pour leur fierté. Inutile de dire que l'agente du Conseil venait de se torcher avec. Il n'y avait rien de plus dangereux qu'un Butarien blessé dans son orgueil. Preuve à l'appui, il cracha au pied de celle qui l'avait bousculé, puis lui tourna le dos quittant le bar comme une flèche.
Il y avait danger. Si jamais il décidait de revenir accompagné, le groupe d'infiltration allait au devant de sérieux problèmes. Foirer la mission à peine trente minutes après avoir posé le pied n'étant pas vraiment envisageable, le trio hocha la tête. Action. Réaction. La Martienne donna un coup de coude dans le flanc de Capito, l'aidant à descendre de son nuage. Il était l'heure de se remuer les fesses. Le Galarien partit en premier, rapidement secondé par le lieutenant Turien. Avant que leurs deux dernières collègues suivent à leur tour. La filature commençait.

La progression était difficile tant la foule était dense dans certaines rues. À nouveau l'excitation s'empara de la toubib, la dopamine inondait ses sens tandis qu'elle traquait la cible. Abbadon arriva d'un autre angle, lui permettant de décrocher pour quelques minutes. L'équipe se relayait ainsi de suite, évitant de perdre la trace de leur proie. Une meute qui avait repéré le prochain repas, se préparant à la curée. Un sourire fugace apparut sur le visage de la chercheuse, jamais mission ne l'avait autant exalté.
La cohue se réduit pour finir à quelques passants qui avançaient sans demander leur reste. La bande se fit moins subtile, Vesperini et Arcadia osaient arriver face à Minos qui changeait aussitôt de direction, pour tomber sur Scaglia, l'obligeant à faire un nouveau détour. Les rues devinrent des allées, qui devinrent des ruelles avant de virer subitement coupe gorge.

Le recruteur sentant le vent tourner en sa défaveur, il alluma son omnitech, ignorant la voix qui l'apostrophait. Il se retourna pour surveiller ses arrières. Sans avoir eu le temps de terminer son mouvement, il ressentit une vive douleur à l'entrejambe, le faisant se plier en deux. Moins d'une seconde après il put découvrir ce à quoi cela ressemblait d'embrasser un train.
L'ancien des Stups se frotta la main en regardant sa supérieure.

« Une excellente collaboration colonel », ricana t-il.

Abbadon et Vesperini apparurent au moment ou le binôme soulevait le corps inanimé de la victime. Le Spectre prit immédiatement les devants, craquant la sécurité d'un des box à proximité. Il était en effet plus sage de se cacher des yeux trop curieux. Qui sait si un complice passait dans le coin...
L'escouade bricola un siège de fortune avec ce qu'ils trouvèrent puis y attachèrent le bandit.

« Qu'est-ce que l'on fait maintenant ? On le fait parler ? Ou on essaie de le convaincre d'appeler son supérieur pour nous recommander ?

- Le mieux serait de le convaincre. Même si c'est un abruti fini, sa recommandation doit sûrement compter.

- J'espère que vous avez des bons arguments pour le faire dire du bien de vous les filles. Ce genre de racailles, il faut les travailler un peu avant d'obtenir quoique ce soit d'eux.

- Ce qui marche le mieux chez les Butariens c'est les yeux, conseilla la toubib. Mais c'est vraiment dégueu. Sinon un coup de d'omni-perceuse dans les genoux. Le simple fait d'entendre le bruit ça fait parler n'importe qui. Et toi Abba ? Une opinion sur le sujet ? »

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeVen 04 Oct 2019, 10:22

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Ainsi Minos part ; autant pour la dissimulation. Il s'agira donc de menace. Je ne soupire qu'à peine en me levant pour entamer la filature du butarien. Une filature brève, efficace. D'abord discrète, puis remarquée par le butarien, quand nous commençons à resserrer notre étau, refermant le piège sur un poisson angoissé, perdu, son instinct lui soufflant la menace, sa raison n'en mesurant pas l'ampleur. Il prend l'omnitech, tente d'appeler des renforts - trop tard. Une distraction supplémentaire, la dernière, le coup final, le voilà hors combat. Ne reste plus qu'à s'abriter, le délester de ses armes et outils, puis l'interroger.

Les autres discutent de comment le faire parler. La violence, la torture, sale et peu subtile. Ce n'est pas inintéressant, notre proie doit sans doute reprendre conscience peu à peu, craindre pour sa santé, peut-être assez pour céder. Mais d'expérience, je n'aime pas cette méthode : les bravaches refusent toujours de collaborer directement, donc on commence le travail, et vu que ça laisse des marques, on ne peut plus les utiliser discrètement, et sous la douleur et sous la peur, ils parlent mais disent trop, disent faux, appellent à la pitié ou la vengeance... Une torture efficace obtient des résultats immédiats, ou n'en obtient pas car trop peu fiables. Je laisse mes camarades parler, m'agenouille simplement devant le butarien, attend qu'il relève sa tête et renonce à faire l'endormi. La colère est toujours présente dans son visage, la peur aussi, peut-être que... ?

"Allez vous faire foutre !"

C'eût été trop facile... Derrière, les autres parlent moins, Scaglia provoque, Arcadia affiche un masque froid, Vesperini est pensive. Je préfère prendre en main l'interrogatoire.

"Félicitations, Minos, tu es promu. Tu es désormais aux mains du Spectre."

Certains cachent cette information. Pas moi, pas quand elle peut-être utile. Le butarien ne me croit pas, c'est évident, mais je ne lui laisse pas le temps de répondre.

"Il y a deux façons de finir cet entretien. Dans la première, tu abandonne ton ancien employeur, dont l'espérance de vie se compte en heures. Tu sors d'ici vivant après avoir répondu à nos questions, tu joue le rôle demandé dans les jours à venir, et tu poursuis ta carrière criminelle de petit niveau avec une certaine tolérance de notre part en échange de services. Sans oublier les compensations financières."

Je préfère cette option. Un nouvel agent, sur une planète où nous en avons besoin. Surtout, un agent dont la fidélité sera garantie, car nous disposons d'un levier si besoin.

"Dans la deuxième option, tu meurs après d'atroces souffrances, en nous dévoilant les informations que nous désirons, en nous faisant perdre du temps maintenant et par la suite quand nous les vérifierons. Mais ce n'est pas tout : j'ai horreur de perdre du temps. Donc une fois que j'aurai quitté cette planète, que les Papillo seront morts, et leur réseau anéanti, j'irai sur Logarisi. Et ce petit village minier, sans histoire, où tu envoies régulièrement tes crédits, je lui rendrai une visite, j'y tuerai hommes, femmes et enfants, puis je laisserai un message, un avertissement, pour le prochain qui sera à ta place.
-ESPÈCE DE FILS DE BORGNE !"

Il tente de se jeter en avant, mais le travail est bien fait, les liens le retiennent. Je ne cille même pas : ce genre de scène, je l'ai vécue et vécue, sur Sur'Kesh, sur Oméga, dans des vaisseaux mercenaires ou des stations pirates. La colère, la haine, le déni, la terreur, que ressent une proie quand elle tombe dans un piège, et que celui-ci s'avère préparé de longue date. Je laisse Minos hurler un temps, exprimer son dégoût et son angoisse, puis l'interrompt d'un coup, d'une puissante surcharge. Le butarien se paralyse, se tend, souffre. Puis la douleur s'arrête, le laissant essoufflé.

"Jamais... je bosserai... pour vous...
-Tu pourras toujours couper les ponts. Partir, mettre à l'abri les tiens, te planquer, je m'en moque. Mais pour les heures qui viennent, si, tu bosseras pour nous. En tant que clé pour nous ouvrir les portes, ou en tant qu'avertissement pour le prochain qui refusera de collaborer."

Un silence. Mais dans son regard et son attitude, le butarien cède, au moins pour un temps. Résister ne lui rapporte rien : ni le confort, ni la survie des siens, ni l'argent de ses chefs, ni même de la reconnaissance. Il faut désormais le maintenir dans cette attitude.

"Voici la mission, Minos. Premièrement, je veux savoir tout ce que tu sais sur les Papillo. Où ils sont, quel est le réseau, quels sont leurs alliés et partenaires, quelles sont leurs défenses. Ne t'avise pas de mentir, tu risque bien trop, et tu ne sauras pas me tromper.
Deuxièmement, tu nous mèneras à eux. Nous sommes ton équipe, tes jeunots, envoyés sur la Citadelle, revenant victorieux après avoir écoulé leur BB auprès des dealers du Présidium. C'est le top niveau repéré par ton flair, et hors de question que tu laisses qui que ce soit d'autres s'approprier ton succès. Convint-en et soit convaincant.
Une fois face à eux, ta mission est terminée. terre toi dans un coin, fuis, mais ne nous gêne pas. Tu sera payé une fois notre objectif accompli.

-Les survivants me tueront...
-Toute personne ayant le pouvoir d'envisager des représailles nous intéresse, Minos. Donne moi les noms."

Un nouveau silence. Dans sa tête, les calculs se font. Ce qu'il y a à gagner. Le pouvoir de faire tuer. Comment se refaire ensuite. Par quel moyen trahir, peut-être.

"Mon temps est précieux, Minos. N'en prend pas trop à réfléchir.
-Ça va, ça va ! J'accepte. Quand les Papilo sont sur Tortuga, ils passent leur temps dans un bordel, la Crique d'Azur, des putes de luxe. Ils ont des gardes avec eux, mais la grosse sécurité, c'est celle du bordel en lui-même. Contrat direct avec la FIRE. On n'y entre pas armé, sauf si on est client régulier.
-Les Papilo ont des relations avec T'Bona ?
-J'en sais rien. Rien d'officiel en tous cas. Mais ils sont riches, donc c'est peut-être le cas.
-Est-ce qu'ils quittent la Crique ?
-J'en sais rien.
-Comment communiquent-ils avec toi, ou d'autres ?
-Le classique, on reçoit les ordres par omnitech, on se voit pour récupérer les cargaisons ou les crédits. Mais j'ai jamais traité directement avec eux, ils passent toujours par leurs officiers.
-Il y a donc une hiérarchie, un groupe ?
-Ben ouais, c’est un gang quoi.
-Qui sont ces officiers ?

Les questions se poursuivent, sur un rythme rapide, pour ne pas lui laisser trop de temps pour réfléchir. Il semble honnête, donne des noms, tout semble cohérent, mais un détail me titille : comment un groupe, qui croit si vite, avec un système si classique, reste-t-il discret ? Je voyais ces criminels comme des chimistes commerçant en direct, et à la place, c'est une organisation qui semble se dessiner, avec ses intermédiaires, sa hiérarchie, ses secrets aussi. Les laboratoires sont évidemment cachés, comme l'endroit où vivent en temps normal les Papilo. Les noms des dirigeants d'ailleurs : en dehors de ce pseudonyme, qui sert aussi de nom au gang, Minos prétend ne rien savoir. Minos ment-il, nos informations sont elles si mauvaises, ou y a-t-il une astuce que je ne perçoit pas encore ? Je prend le temps de reculer, d'en discuter avec mes partenaires, l'un d'entre nous restant toujours au côté du butarien pour le presser de questions.

-Qu'en pensez-vous ? J'aimerai éviter d'attirer l'attention de la FIRE et des dirigeants de Tortuga. Dans le même temps, une élimination propre et concise enverrait un message aux dirigeants, qu'ils aient conscience, comme Oméga avant eux, qu'ils sont et seront toujours à notre portée. Un brin plus de doigté sera nécessaire, mais c'est à notre portée.


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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeLun 07 Oct 2019, 01:02


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« Leur fonctionnement me rappelle un groupe qui sévissait sur l'un des continents de la Terre. Très discret et efficace. Des techniques de combat digne des troupes d'élite, une organisation sans faille. Ils ont disparu il y a une dizaine d'années après un affrontement très très violent avec les forces de l'ordre qui a tourné au bain de sang. Il va falloir faire preuve de beaucoup de précaution. On ne sait pas quelle surprise ils peuvent nous réserver.
S'ils sont acceptés dans les établissements de luxe de Port Liberté, les Papilo doivent avoir des contrats bien juteux avec les hautes instances, et arroser les revendeurs officiels de Port-Liberté. Autrement dit les FIRE doivent veiller au grain à leur sécurité. On est bien loin du laboratoire clandestin dans des locaux pourris. Il va falloir viser propre et juste.
 »

Une frappe chirurgicale, un bon doigté, ce langage n'était pas inconnu pour Arcadia, bien au contraire. De plus il n'était que quatre. Quatre bons éléments. Mais que quatre. Face à une planète. Une ruche qui pouvait leur exploser au visage. La blonde n'avait aucune envie de repartir de Tortuga en pièces détachées comme avertissement au Conseil, ou pire encore. Leur rentrer dans le lard signerait obligatoirement leur arrêt de mort.
Distraction. Diversion. Désintégration. C'était un plan qui lui semblait sage.

Scaglia continuait à mettre la pression sur Minos, prenant un pied fou à l'interroger. Laissant les trois autres réfléchir à une solution pour approcher le gang. La toubib avait bien une idée pour rencontrer rapidement les dirigeants, mais elle ne l'enchantait guère, voir pas du tout.

« On aura aucun problème à rentrer dans le bordel mais éliminer les Papilo va être plus compliqué. Pas d'arme, une protection rapprochée, toujours entourés par des filles, il va falloir ruser pour les mettre hors jeux. Difficile mais pas improbable cela dit.

- Nous pourrions être "ces filles".

- Pardon ?

- Arcadia et moi pourrions essayer d'infiltrer la Crique d'Azur, après la rencontre, et se faire passer pour des employées. Ce sera bien plus pratique pour être au contact de nos cibles, de découvrir quels sont leurs vices et les retourner contre eux. Il suffit de voir comment tout ce qui a un trou supplémentaire attirent le regard par ici. Pendant ce temps toi Abba et Scaglia pouvez essayer d'approcher les autres responsables du gang. Ça vous conviendrait ?

- Euh... Là à chaud, je préfère casser des culs que l'inverse, répondit directement la Martienne. Je suis en couple depuis peu et j'avoue ne pas trop avoir envie d'annoncer que je me faisais tromblonner pour les besoins de la mission. C'est sans aucun doute le moyen le plus rapide, mais je préfère ne pas avoir à user de mon corps pour obtenir des informations.

- Relax, le fonctionnement des clubs de luxe des Terminus restent le même que chez les Conciliens. Tu choisis toujours tes services et si jamais tu ne veux vraiment pas, il y a toujours un poste de serveuse. À la limite tu peux avoir une main au cul, mais la sécurité fera le ménage si nécessaire. C'est déjà bien assez dur de recruter des filles mignonnes pour eux, donc ils redoublent de prudence envers les outils de travail.

- C'est rassurant, lâcha la toubib l'air plus que dubitative. J'accepte de venir jeter un coup d’œil. Mais je ne promets rien. Servir les intérêts du conseil, okay. Mais pas avec mon cul.

- Un dernier conseil. Change ta couleur de cheveux pour quelque chose moins voyant. »

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« Bon sang Minos, essaie de te détendre, tu transpires comme pas possible. Ça ne passera jamais si tu ne te calmes pas. Tiens avale ça !

- C'est quoi ?

- De l'Eredaran, un anti-anxiogène. Ça va t'aider à faire descendre la pression avant la rencontre... Ne t'en fais pas c'est sans danger. Je suis médecin pas chimiste de bas étage. »

Le Butarien avala le cacheton. Encadré par les quatre compères, il n'avait guère le choix que de se soumettre à leur souhait. Heureusement pour lui Arcadia était au fond une personne qui avait du cœur. Le médicament était exactement ce qu'elle disait, et à une dose raisonnable. Ils attendirent une quinzaine de minutes, le temps que les effets du produit agissent. L'alien devint de plus en plus détendu. Calme et serein. Rien à voir avec l'ahuri de tout à l'heure.

« Sois naturel Minos. On a réussi à passer ta marchandise sur la Citadelle et à revenir. On ne cherche qu'à obtenir une plus grosse part du gâteau. Et toi à grimper en grade. Tout va bien se passer et après tu es libre. »

Scaglia parlait d'expérience, les balances, les baveux, peu importe le nom qu'on leur collait, il connaissait cela très bien. Plus de vingt ans aux Stups avaient forgé sa charpente. Sa gueule de mauvais garçon pouvait aisément intimider, mais il maîtrisait le sujet mieux que quiconque.
Ils se présentèrent à l'entrée de la Crique, à peine arrivés que des gorilles leur tombèrent sur le râble. Identité, raison de la visite, quantité de crédits à dépenser. Tout était passé au crible.
La scientifique restait stoïque, observant les alentours, le regard que les gens posés sur elle. Vesperini avait raison. Elle n'était qu'un morceau de viande, une pièce sur laquelle des queutards se jetteraient dessus sans hésitation si elle montrait le moindre signe de faiblesse.

Les soldats déposèrent tout objet pouvant servir d'armes avant de finalement pénétrer dans ce palais de la luxure. La décoration était ce qu'il y avait de plus banale pour un établissement de ce genre. De la moquette, du simili-bois avec du cuir pour les banquettes. Les estrades étaient illuminées par des projecteurs allant du rouge au mauve, avec parfois un effet stroboscopique. La musique inondait la salle sous un lourd débit de basse. Près de l'entrée un bar contre lequel, des dizaines de personnes se pressaient. Bref, une maison close classique. Des femelles de différentes espèces se trémoussaient sur des barres de pôle-dance, montrant leur formidable flexibilité. D'autres qui avaient eu "la chance" d'êtres choisies se frottaient sans retenue contre les clients qui se noyaient dans les poitrines dénudés, glissant des crédits dans les strings s'il y en avait un, ou dans les bas faute de mieux.

Car oui ici, le naturisme était très bien vu... Surtout pour la gente féminine. Sous vêtements affriolants, caches tétons, tenue ultra-courte et très provocante, rien n'était trop bon pour assouvir ses fantasmes.
Plus loin, dans des alcôves sulfureuses, des dominatrices. Ces dernières avaient le privilège d'être plus couvertes. Tenue en cuir et en latex, cuissardes aux des talons vertigineux, corset dévoilant des poitrines plantureuses... À la limite pourquoi pas. Tant que personne ne la touchait, il s'entendait.

On les emmena à l'étage, dans un lieu plus discret, à l'abri des regards indiscrets. Le videur fit s'asseoir les mercenaires dans un petit salon. Ces derniers purent remarquer la finesse des murs qui laissaient filtrer la grande majorité des bruits : fessés, gémissements, claquements, un peu de dirty-talk. Certains devaient vraiment passer un bon moment.
Arcadia soupira. Quatre mois sans avoir pu profiter de sa moitié, cela lui pesait sérieusement. Elle aussi, voulait s'amuser un peu avec la femme qu'elle aimait.
Dix minutes plus tard, deux personnes, chacune vêtus d'un peignoir entrèrent, sur leurs talons cinq colosses à la mine patibulaire. Les négociations pouvaient commencer.

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeVen 11 Oct 2019, 17:26

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Une frappe chirurgicale... Ultra précise, ultra discrète, ultra efficace. N’élimer que les cibles, élimine toutes les cibles, éliminer toute la cible. Suffisamment rapidement pour échapper à la FIRE, tout en signant l'acte, tout en le faisant discrètement, pour que les destinataires sachent tandis que le reste de Tortuga soupçonne. Une mission complexe, dangereuse, mortelle.

C'est... extrêmement excitant.

"Nous prendrons le temps de bien faire les choses. Minos nous arrangera une première entrevue, histoire d’identifier les lieux et les cibles. Après quoi, nous disparaissons. L'idée de Vesperini est bonne, mais ne prenez pas de risque inconsidéré et ne vous mettez pas dans une position trop risquée et visible, mieux vaut agir lentement. Scaglia, vu son charme, pourrai peut-être vous imiter."

Le turien se raidit, il écoute la discussion. Les mâles aliens sont vraiment tous les mêmes. Si les miens avaient des besoins sexuels, la situation serait sans doute inversée, vu l'ascendance féminine... Mais je m'égare.

"Il faudra organiser notre départ et notre retour discret, avec de nouvelles identités et de meilleurs déguisements... Je me chargerai de ça. Puis la surveillance de la maison-close et de nos cibles. Identifier les membres du réseau, leurs possessions, les maillons faibles, tout... Mais déjà cette première rencontre. Voyons quand Minos pense nous avoir ça, et à quel prix sa fidélité s'achète en plus de son obéissance.

*****


Recontrer les Minos ? Moins de deux jours. Une durée suffisamment longue pour préserver les apparences, courte car ils sont intéressés. Une durée tout juste suffisante pour que j'envoie quelques messages à certaines connaissances des Terminus. L'après-rencontre s'organise, il ne me manque que quelques dates, qui viendront vite. Arcadia s'occupe de calmer Minos, aidée par Scaglia. Nos possessions trop compromettantes ont été mises de côté, nous venons... en clients, à priori. La fouille se déroule comme rpévus, nos armes sont déposées, mon matériel de tech également, nos omntiechs mis en veille. Très professionnel, sans surprise. Des gardes privés visiblement, appartenant à la Crique, et non à la FIRE. Mais sans doute pas réellement indépendant de la milice officielle.

Leurs méthodes de fouilles, où les objets sont posés, l'allure de la pièce, les portes, leur emplacement, d'où viennent les gardes, d'où sort le personnel, où sont cantonnés clients. J'ignore les figures féminines - quoique j’admets qu'elles sont bien choisies et ne me laissent pas insensibles - pour retenir les lieux et leurs fonctions. Tout ce qui pourra peut-être nous servir.

J'observe avec la même attention les gardes du corps de nos cibles, et nos cibles elles-mêmes. Deux humains, l'air snob et sûrs d'eux. Leurs gardes sont plus diversifiés, avec un krogan, deux butariens, un turien et une asari. Pas d'armes avec eux, pas visible du moins, mais je ne doute pas que des matraques, poings américains ou omnitech militaires soient équipés. En tous cas, pas des agents de la crique, il s'agit d'hommes appartenant aux Papilo. Qui sont décidément très, trop, bien accueillis, selon moi.

Vesperini mène la discussion avec style, Minos abonde en son sens en flottant sur son petit nuage. L'asari fait toujours preuve de culot, mais se montre bien plus respectueuse. Nous sommes quatre talentueux contrebandiers souhaitant se voir récompenser à la hauteur de notre succès après tout. Les gangsters ne semblent que moyennement intéressés, mais ne s'offusquent pas pour autant. D’âpres tractations et du concours de bluff se joue, finissant sur un accord simple : une nouvelle cargaison au prix habituel, on réitère notre exploit, on reçoit une prime triplée et de meilleurs prix pour les prochaines cargaisons. Les Papilo sourient même : ils ne doivent pas songer un instant que nous réussirons.

Qui sont-ils ? Trente, quarante, cinquante ans peut-être. Bien formé mais dans la norme, pas de blessures, cicatrices ou tatouage apparent, pas d'élément physique surprenant en fait, un certain relâchement dans leur posture. D'anciens mercenaires auraient des traces de leur passé. D'ex-travailleurs conciliens ayant volé leur ancienne entreprise ? Des natifs de Tortuga avec une formation de chimiste ? Des esclavagistes ayant mis la main sur un spécialiste des drogues ? Cette question me titille, mais je la remet en arrière plan. Il sera toujours temps de leur poser directement. Un instant, j'envisage de retourner au plan d'origine, profiter de l'entrevue pour les tuer... Mais si je pense que nous pourrions réussir, je doute que nous sortions indemne de la maison-close. Patience, patience.

L'entrevue arrive à son terme, nous repartons. Même chemin en sens inverse, alors que le relâchement de Minos est palpable. On l'emmène jusqu'au vaisseau, pas question de le laisser disparaître, ou pire encore, évacuer son stress dans un bar, où les espions sauront le surprendre. Sitôt entrés dans le vaisseau, alors qu'il crève de trouille, je remet les choses au clair.

"Tu vas quitter la planète avec nous, Minos. Et partir avec quelques amis à moi. Ne t'en fais pas, ils ne te feront pas de mal. Mais ça t'occupera suffisamment longtemps pour que ta présence ne nous gène pas sur Tortuga, et pour que tu ne sois pas relié aux événements à venir. Maintenant, va donc prendre un lit, et ne tente pas d'écouter aux portes. On récupérera tes affaires en même temps que notre prochaine cargaison."

Le butarien obéit sans demander son reste. Il s'enferme, et en ce vaisseau sous contrôle, je sais que la moindre initiative de sa part sera rapportée sur nos omnitech. Notre quatuor se réuni, et j'active un hologramme, reconstruisant de mémoire les lieux et les visages pertinents.

"Ce que nous avons vu de la maison close, à l'intérieur et l'extérieur... Nous aurons des plans plus fidèle une fois infiltrés, mais ça ira pour l'instant. Et les portraits... Les deux Papilo, et leurs gardes. Je doute que ces derniers restent toujours dans la maison-close. Ils se relaient sans doute, et doivent avoir des remplaçants. Je n'ai... strictement aucune chance d'être engagé, donc je m'occuperai de la surveillance extérieure. Il me faudra une personne de plus avec moi. Nous suivrons les agents sortant pour identifier le plus de membres possible du gang. Les deux autres rejoindront la Crique pour s'y faire engager, observer le fonctionnement interne, les habitudes de nos cibles. Nous allons quand-même laisser quelques jours passer. On réceptionne demain leur cargaison au point de rendez-vous, et on décolle. J'ai prévu notre moyend e retour, avec un peu plus de matériel.

-Il faut voir au-delà. Vu l'influence des Papilo, on ne pourra pas éliminer toutes les ramifications avec la tête. Prévenez l'UCIP, il faudra mettre en place des cellules infiltrées sur le long teme.

-J'ai quelques contacts qui se mêleront facilement à la populace du coin, ce sera utile pour démarrer sans être directement grillés. Je me charge de les prévenir."

Oui, oui. Prévoir l'avenir, l'installation, la surveillance de Tortuga. Nous enverrons un message, quitte à être un peu plus visibles, et seront aussitôt relayés, alors que les regards se tourneront vers nous. Parfait.

-Je n'aurai pas de mal à me mêler aux filles, j'infiltrerai la Crique. S'il y a besoin d'un tech à l'intérieur, je pourrai m'en charger aussi.

-Parfait. Pour l'instant, on n'agrandit pas l'équipe, on reste sur notre objectif : une frappe éclair, précise et dévastatrice. Si vous avez des choses à voir en ville, allez-y. On part dans la nuit.

*****



-C'est noté camarade, on prend en charge ton passager et ta cargaison !"

Malantorf sourit toujours à pleine dent. Depuis le temps, il sait, que je ne suis pas un simple sympathisant, ni vraiment un mercenaire, trop riche pour un contrebandier, avec des prises trop spéciales pour un pirate. Il se doute, quelque part, de la vérité. Mais l'ignorer l'arrange : sous ses dehors de contrebandier, Malantorf est un agent spécial de l'Hégémonie, fidèle jusqu'à la mort, qui travaille au contrôle des Terminus, donc avec de nombreux objectifs communs aux miens.

Il m'a toujours stupéfait par son aveuglement borné, et rendu service en respectant avec exactitudes mes "demandes". Le paiement l'aide, bien sûr, et la surveillance autour de sa personne est bien plus importante qu'il ne le croit. Et pourtant, pour l'instant, elle ne m'a jamais été utile. Et le voilà, qui me ramène un vaisseau pirate, avec les identités demandées, de quoi se camoufler, de quoi se déguiser. En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, nous retournons sur Tortuga, impossibles à reconnaître. L'infiltration et la surveillance peuvent commencer.



Dernière édition par Abbadon Bynare le Sam 02 Avr 2022, 21:15, édité 1 fois
Arcadia McKnight

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeVen 08 Nov 2019, 01:33


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Arcadia n'avait jamais eu autant de facilité à se faire engager. Il faut dire qu'à part l'armée en vingt cinq ans de carrière, elle n'avait jamais connu autre chose. Néanmoins l'École de Santé de l'Alliance demandait un certain niveau intellectuel, la Crique... Il fallait juste avoir un beau cul, une belle gueule, savoir se mettre en valeur et obéir aux demandes. Notez que le dernier point se retrouve dans toutes les forces armées... Bien que les requêtes présentent quelques subtilités. La Grande Guerre n'aurait jamais été gagnée en taillant une pipe aux Moissonneurs.

Cela faisait quelques jours maintenant, que la quadragénaire avait troqué sa chevelure blonde pour une crinière corbeau. Tirée en une queue de cheval stricte, elle lui donnait un air bien plus mature et moins innocent. Adieu Ange. Bonjour Succube.
Si sa tenue aurait sans aucun doute fait explosé le taux de candidature à l'UCIP, sa protection et son efficacité au combat restaient plus que douteuses. Corset-body noir, des bottes de la même matière qui lui donnaient des jambes interminables, le tout sur des talons démesurés. Des gants arrivant presque jusqu'à ses épaules recouvraient ses bras pour parfaire sa tenue de dominatrice.
Si la première fois qu'elle était entrée dans le club la chaleur ne l'avait pas dérangé, il en était tout autre depuis qu'elle s'était vu affublée d'une tenue en latex. Au point de croire que son foie était capable de transpirer.

Les deux Conciliennes s'étaient mêlées très rapidement à la faune locale. Si Vesperini n'éprouvait aucune gêne à s'investir pleinement, la scientifique faisait preuve d'un peu plus de retenue. Malgré la décision de refuser de se laisser toucher par qui que ce soit en pure maîtresse BDSM, cela ne l'empêchait aucunement de se dégoûter d'elle même. Il y avait eu la possibilité de se retrouver serveuse, mais la tenue avait posé problème, puisqu'il n'y en avait pas. La Martienne avait donc opté pour cette catégorie là. Au moins son air coincé s'alliait parfaitement à son rôle.
Sa mission était après tout de se faire remarquer par les Papilo. Elle ou Vesperini. Ces derniers n'avaient en tout cas pas l'air de faire preuve de discrimination, utilisant toutes les filles à leur disposition sans distinction. Ils pouvaient posséder tout ce qu'ils souhaitaient, et c'est exactement là dessus que décida de jouer la médecin : en se rendant inaccessible et inégalable dans sa nouvelle profession.

Le binôme de l'UCIP réussit à se tailler une remarquable situation dans un laps de temps très court. Tellement que l'Asari fut demandé moins de quarante huit heures après... par l'un des gros bras de Papilo. Si cela n'était pas prévu, il fut néanmoins riche en informations. Après tout qu'est-ce qu'une pute dans un bordel de luxe pouvait bien faire ? C'est ainsi qu'Arcadia apprit qu'elle serait le plat final pour le lendemain. Son excentricité avait payé et elle se retrouvait en tête à tête avec les deux autres humains.

Une forte odeur de cuir régnait dans la pièce. Deux hommes étaient agenouillés par terre, pieds et mains entravés, l'un avait un bâillon dans la bouche tandis que le second tenait un fouet entre ses dents. La quadragénaire se tenait derrière le deuxième, une cravache entre les mains. L'objet fendit l'air avant de venir fouetter sur le dos nu, laissant entendre un gémissement de plaisir.

« Tu as été un vilain garçon ?

- Goui, tenta t-il de répondre en mâchouillant le manche.

- Tu sais ce que ce que je fais au vilain garçon, reprit-elle en cravachant sa victime à plusieurs reprises sous des râles lubriques. Je leur fais très très mal.

- Fra'ez moi ! »

La dominatrice vint se placer derrière son soumis, lançant un regard pervers au premier. Se penchant sensuellement au dessus de celui qui tenait son fouet entre ses dents, elle passa une main dans la chevelure parfaite du baron de la drogue.

« Est-ce que tu exportes du Bomber-Boy vers l'espace Concilien ? »

McKnight n'eut jamais le plaisir d'admirer le visage surpris de sa victime alors qu'elle lui brisait la nuque d'un mouvement sec et habile. L'autre aurait bien hurlé à l'aide si le ball-gag n'était pas fermement fixé. La seule chose audible ne furent que des couinements apeurés tandis que la tortionnaire vint s'asseoir sur celui-ci, lui enfournant une capsule d'eredaran, et pinça son nez pour le forcer à avaler.
Il fallut quelques minutes le temps que le comprimé fasse effet, laissant le sujet dans un était de docilité extrême. L'esclave parfait pour une séance sado.

« Bomber-Boy, ça te dit quelque chose mon beau, questionna t-elle en retirant le bâillon.

- Oui..., La bave commençait à couler de son menton. Il était mûr.

- Raconte moi tout. Où est-ce qu'il est fabriqué, qui l'importe dans l'Espace Concilien, le nom de tout tes contacts. Tout ce que tu sais. »

Vingt minutes et des litres de bave plus tard, l'infiltrée avait obtenu tout ce qu'elle souhaitait. Du laboratoire sous-terrain planqué à l'orée de la jungle, en passant par les passeurs et acheteurs, jusqu'aux coordonnées bancaires, il ne manquait rien. Elle aspira les données des omnitechs avant d'administrer l'extrême onction au parrain. Arcadia attrapa la longue veste pour se couvrir et envoya un message à Vesperini lui conseillant de filer. Elle se saisit des cordes de bondage, l'enroulant autour des deux cadavres pour descendre par la fenêtre dans une ruelle peu fréquentée, disparaissant sans demander son reste.

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La scientifique posa le badge contre le lecteur, entrant dans le hall de l'immeuble et rejoignant rapidement l'appartement dans lequel dormait les agents du Conseil. Balançant le manteau sur le canapé, elle eut la surprise de retrouver Abbadon et Scaglia en pause déjeuner. Les deux combattants mangeaient à la catapulte, se dépêchant pour retourner sur le terrain. Si le Galarien n'eut qu'un rictus amusé en la voyant, son comparse resta quelques secondes la bouche grande ouverte, un air stupide sur le visage, pour le plus grand bonheur de l'assistance.

« Tu baves Capito. Heureusement que tu n'as pas vu Vesperini, tu aurais fais une syncope. Surtout quand elle se balade les seins à l'air.

- J'aurais peut-être du me trouver à l'intérieur moi aussi, se reprit-il habilement.

- Tu aurais été parfait en chippendale, répondit l'ancienne blonde en s'asseyant, les jambes soulagées de ne plus se tenir en équilibre sur ces maudits talons. Bref les garçons, pour une fois le plan s'est déroulé comme prévu. J'ai récupéré toutes les infos, elle envoya les données à leur omnitech. Quant aux Papilo... Eh bien comme on dit dans le métier : Ils ont été de très vilains garçons », minauda la chirurgienne.

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeDim 03 Avr 2022, 11:39

Surdosage
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Espace galactique



Sans aucune surprises, les deux femmes se sont faites engagées sans mal. Je me demande si le sexe était une marchandise aussi puissante, lors des autres cycles… Probablement que oui. Il suffit de voir comment les espèces aux intérêts sexuels plus prononcés se reproduisent, quand-bien même ils ne peuvent avoir qu’un ou deux enfants par portée. Si les miens étaient dirigés par les mêmes envies, nous serions presque aussi nombreux que les krogan.

Mais je digresse. Nos dames ayant rejoint le bordel, Scaglia et moi étions chargés de la surveillance extérieure et de la préparation matérielle. Et cette surveillance était… pleine de surprise : nous n’avons eu strictement aucune cible d’intérêt à suivre. Ni les barons, ni leurs gardes du corps, ne sortaient : ils consommaient les services offerts par la maison-close, tant en sexes et drogues qu’en nourritures et boissons. Pas de messagers circulants, pas de livraisons pour eux, pas de passage d’urgence à l’extérieur. Encore une fois, comment faisaient-ils fonctionner leur réseau ?

L’intranet local ? Hypothèse éliminée, jour deux, mes virus en place de leurs défenses.

Base dans le bordel ? Impossible, jour quatre, Scaglia a fini de sonder tous les murs et sous-sols.

La question me rendait fou. J’ai envisagé un piège, mais j’ai pu confirmer visuellement que nos infiltrées s’en sortaient sans soupçons. Une fausse piste, mais en ayant le nom des Papilo, nos enquêtes parallèles ont vite vérifié les dires de Minos : c’est bien ce gang, ce sont bien eux, les producteurs et vendeurs de Bomber-Boy. Ou bien étaient-ils… justes nuls ? Deux chefs de gang ayant réussis, un peu par surprise, et qui sitôt en position dominante, dévoraient déjà leurs bénéfices, sans garantir leur place ? Fallait-il s’attendre à plus de coup du sort de ce genre, dans une galaxie où le cœur criminel est une planète et non une station ?

Finalement, c’est Arcadia qui pour nous apporta des réponses.

*****



Huit jours d’infiltration. J’avais craint qu’il nous faille des semaines, des mois, mais la doctoresse était déjà présente, ses cheveux blonds teints en noirs, son manteau rapidement défait, et visiblement, toujours en tenue de travail. Une « dominatrice ».

« Quant aux Papilo… Eh bien comme on dit dans le métier : ils ont été de très vilains garçons.

- Félicitations Arcadia. » J’étais ravi de cette agréable surprise. Je me relevais pour l’approcher, détaillant son attitude. « Comment s’est passée la mission ? »

Une vraie question, allant au-delà des réponses que nous cherchions. Les opérations d’infiltrations peuvent… laisser des marques. J’y suis habitué, car tel fonctionne le GSI. Mais l’humaine était, sur ce point, moins expérimentée.

Arcadia nous résuma son infiltration, nous détailla ce qu’elle avait appris, puis Vesperini compléta, arrivée lors du rapport de notre médecin. Visiblement, les Papilo étaient… comment dire. Des merdes, oui, disons-le. La deuxième option donc, des chimistes ayant grossis trop rapidement et s’empiffrant comme des pourceaux sans avoir conscience que l’abattoir les attendrait. Je soupirais.

« Au moins, nous intervenons avant qu’un autre gang, plus dangereux, ne s’approprie leurs possessions. Scaglia et moi n’avons pas chômé non plus. Ils ne tarderont pas à se rendre compte de la disparition, donc mieux vaut agir sans tarder. Scaglia ?

- Le Hammerhead est prêt, et tout le matos est lustré. » Le turien arborait un sourire carnassier, délaissant celui le charmeur qui lui allait si bien. « Les armes et armures sont calibrées, et tout est prêt pour faire disparaître les traces. On abandonne la furtivité du coup ? On passe par le bordel aussi ? »

Un coup d’œil vers les deux ex-infiltrées.

« Mes virus effaceront ce qu’ils ont pu enregistrer de vous. Et mieux vaut éviter de trop frapper les « civils ». Mais si vous estimez qu’il y a des cibles de premier ordre dedans, on peut commencer par la maison-close. »

Je me relevais, étendant mes cartilages, laissant mes collègues achever les derniers détails. Scaglia estimait qu’on pouvait se dévoiler et agir en misant sur la force et la vitesse. Une telle opération marquerait les pirates, affaiblirait les mercenaires dirigeants la planète, ferait comprendre à tous que non seulement la planète n’était pas hors de portée mais qu’en plus, nous n’estimons même pas nécessaire de leur faire croire qu’elle l’est. Un coup dur au moral, au risque de créer des représailles plus violentes encore. Sans oublier que fuir la planète serait plus difficile.

De l’autre côté, Vesperini voyait en Tortuga une nouvelle Oméga : un lieu de rassemblement, quelques dirigeants bien identifiés, potentiellement des jouets pour le Conseil, que nous pourrions acheter pour le plus cupides, assassiner pour les trop puissants, et ainsi entretenir une lutte intestine qui jamais ne permettrait l’éveil d’une nation Terminus unie et déterminée. Une approche sur le long terme, typique des asaris, et qui a fait ses preuves ! Mais dans le même temps, avec une « flotte des Terminus » déjà en place, et un gang de mercenaires-dirigeants sans rivaux, je n’étais pas convaincu par la comparaison.

« Peut-être que Tortuga deviendra comme Oméga… Mais pas aujourd’hui, pas avant que d’autres forces n'émergent pour contrebalancer. Pour une fois, je penche plus pour une attaque laissant des marques, en espérant que les pirates se déchirent entre riposter – alors que leur Flotte n’a eu qu’un succès très limité – et se défendre – ce qui pourrait arriver au prix de leurs chères libertés locales. ». Une observation maintes fois vérifiée. « Cependant, cette approche est risquée, nous devons tous êtres prêts à assumer le risque. Je comprendrai que, pour se garantir une porte de sortie, nous choisissions de rester discrets et de laisser à la FIRE le soin de deviner ce qui a pu arriver aux Papilo. Vesperini, Scaglia, McKnight, que préférez-vous ? »

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MessageSujet: Re: Surdosage   Surdosage Icon_minitimeDim 14 Avr 2024, 01:59


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Retirant ses cuissardes en latex, Arcadia libéra d’un geste désinvolte sa coiffure corbeau. Elle était partagée. Fervente partisane d’une destruction pure et dure, annihiler l’ennemi par n’importe quel moyen était le précepte même de sa doctrine. Que ce soit au sein de l’armée régulière de l’Alliance, des différentes forces spéciales ou elle avait opéré, voire de l’UCIP, elle avait toujours agi ainsi. Un marteau s’abattant sur sa cible, un marteau qui ne se souciait pas d’être rayé au moment de l’impact.
Elle s’était ainsi bâtie cette solide réputation de tarée du lance-flamme lors de la lutte contre l’Énergie Noire, cramant le cul de tout ce qui avait l’air corrompu, de près comme de loin.

Si détruire le bordel lui avait traversé l’esprit plus d’une fois, elle doutait du bien fondé de se pointer en plein centre-ville de Port-Liberté à bord d’un anti-grav blindé. Certes il y avait du gros poisson à l’intérieur. Mais rien d’aussi dangereux que la production des Papillo. Outre son équipe de sécurité très bien équipée, l’établissement pouvait compter sur les hommes de mains des parrains mais aussi de la milice FIRE. L’endroit était une place forte. Inexpugnable ? Non. Dangereuse ? Certainement. Néanmoins sa destruction serait un coup dur pour les locaux.

Il fallait aussi prendre en compte les filles et autres « innocents » travaillant à l’intérieur. Massacrer des civils ne rentrait guère dans les mœurs de Arcadia. Son éthique le lui interdisait. Elle avait dû faire des choix moraux lors de la dernière guerre, des choix qui lui pesaient encore sur la conscience, des choix qu’elle ne voulait plus avoir à faire. Si le temps n’était pas compté, elle aurait préparé un mod paralysant pour des grenades, mais l’heure n’était plus à la préparation.
La destruction du lupanar ne ferait que reporter le problème. Un autre émergerait et ainsi de suite. La vermine avait tendance à avoir la peau dure. Surtout que Vesperini et McKnight avait repéré des contacts potentiels, des désœuvrés qu’il ne serait pas dur à manipuler contre quelques crédits, un rail de sable rouge ou l’espoir d’un futur meilleur, mais aussi des requins en devenir, prêt à tout pour grapiller un peu de pouvoir. Mais chaque problème en son temps.

« J’avoue ne pas être très favorable d’aller taper dans un nid de frelons comme La Crique. On marquera quelques esprits, mais cela mettra le feu aux poudres. Mais je ne suis que le toubib, la stratégie et les descentes c’est votre rayon. Si vous pensez que c’est la meilleure chose à faire, alors j’en suis. Simplement pas de pertes civiles, c’est tout ce que je demande. »

La réponse sembla satisfaire Scaglia, qui à son rictus ne rêvait que d’une chose, sa dose d’adrénaline et d’action. Vesperini était plus mesurée, mais les arguments du SPECTRE étaient indéniables. L’équilibre des forces criminelles de la galaxie se partageait entre la Flotte des Terminus et Tortuga. Le jour ou la balance pencherait n’était sûrement pas demain, et l’un ou l’autre devrait frapper fort. Tortuga avait le système de défense planétaire, la flotte avait… eh bien une flotte. Si jamais les deux décidaient de rentrer en conflit, cela serait un choc de titan. Mais pour l’instant chacun vaquait de son côté, arguant qu’il était meilleur que l’autre. Peut-être était-ce mieux ainsi ?

Le Galarien lui ne voyait aucune objection à une intervention musclée. Ainsi soit-il et ainsi fut-il.

Les préparatifs s’organisèrent, l’équipe migra de la planque à un vieil hangar. De l’équipement dernier cri était mis à disposition de l’équipe, de l’armure à l’arme. Arcadia admira pendant quelques secondes le Javelin modèle Rapace, avant de s’en équiper. Le prototype avait été amélioré depuis Chasca, permettant des vols bien plus longs, rapides et une meilleure maniabilité. En ferraille, son choix se porta sur un Mattock version chasseur de Cerberus. Certes l’organisation n’existait plus, mais certaines de leurs technologies avaient été conservés tant elles avaient démontré leur efficacité. Ses yeux se tournèrent ensuite vers le lance-flamme, un outil parfait pour détruire un centre de production de Bomber Boy.

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Le plan d’attaque était simple, et se résumait en quatre lettres : OFDT. On fonce dans le tas. Peu importe quand ils frapperaient. Les FIRE réagiraient toujours rapidement. De jour comme de nuit. Pire, avec le calme du soir et les rues dégagées, il leur faudrait moins de temps pour arriver. Il fut donc décider de profiter de l’effervescence de la journée pour gagner de précieuses secondes lors de leur évasion. Abbadon prit contact avec l’un de ses opérateurs pour l’extraction qui se ferait en dehors de Port-Liberté, dans deux heures, à bord d’un vaisseau furtif.
C’était le temps qu’ils avaient pour faire disparaître le labo de production et La Crique. Sans plus attendre, le commando embarqua à bord du blindé qui fila vers la Jungle.

Arrivés au lieu indiqué par le peu regretté baron de la drogue, l’équipe trouva facilement l’installation. Un vieux bunker dissimulé par la végétation reposait là. Son sommeil troublé par la présence de personnes peu scrupuleuses. Un rapide scan signala qu’aucune présence ne se trouvait en dehors du fort. Les gros bras étaient aussi à l’intérieur. Il restait cependant un défi de taille : la porte blindée. Heureusement les Conciliens comptaient parmi eux un maître artificier, capable d’ouvrir n’importe quoi si tant est qu’il avait de quoi faire exploser l’obstacle, ce qui se trouvait être miraculeusement le cas.

Les duos furent formés. D’un côté le Turien et l’Asari, de l’autre le Galarien et l’Humaine. La tension monta d’un cran. Arcadia sentit le pouls de son cœur s’emballer, le flux de son sang s’élevait alors que le temps semblait se dilatait. Les bruits extérieurs semblaient disparaître pour la laisser seule, avec sa respiration pour seule compagne. Dans quelques secondes l’enfer s’abattrait pour purger ses lieux. Son regard pivota pour regarder son binôme, le détonateur dans une main, son flingue dans l’autre. Elle ne pouvait lire les lèvres de son collègue, dissimulées par le casque. Elle hocha sa tête de manière imperceptible, avant de se retourner, son lance flamme serrait contre elle.

UN.

La détonation retentit. Sourde et puissante, propulsant la porte vers le fond à une vitesse indécente, pulvérisant qui que ce soit qui aurait pu se trouver derrière. L’ancien des Stups passa devant. Typhon en main, il mit un pied à l’intérieur des lieux, commençant à arroser n’importe qui se présentant devant lui. La chasseresse entra, suivit rapidement de la blonde et du SPECTRE.

Des grenades claquèrent dans une pièce, laissant échapper des cris aussitôt étouffés par des gerbes de flamme. La suie vint rapidement recouvrir les armures qui avançaient sans broncher, leur conférant une aura vengeresse. Nouvelle pièce. Des cuistots ouvrirent des yeux ronds en voyant débarquer la combattante. Ils essayèrent bien de dire quelque chose mais aucun n’eut le temps. Incinérés sur place en même temps que leur drogue.

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