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 [Intrigue #14] L'heure du jugement

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Urdnot Ante

Personnage RP
Faction : Clan Urdnot
Rang : Diplomate-Chef de Guerre
Urdnot Ante
Membre
Messages : 108
Crédits : "Kronth" par Subzero-Ruykami

[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeVen 22 Fév 2019, 22:54
Ça n'en finissait pas.
Ça n'en finissait plus.
Et si l'on en croyait l'ombre himalayenne qui venait occulter la faible lueur du soleil de Chasca, les emmerdes n'étaient pas terminées.

A chaque fléau vaincu, s’ajoutait une catastrophe plus grande encore.
Poussant un râle d'agonie ; qui promettait pourtant une éclaircit aux attaquants forcenés ; poussés dans leurs derniers retranchements, dans leurs dernières ressources ; Zaroth s'effondra sur lui même, tournant à l'état de bouillie que l'on retrouve en sortie de bar.
Pourtant, autant que la lassitude, le désespoir se faisait sentir. Jusque dans la posture des soldats.
Elle était parti loin la rigueur militaire, dans la boue la fierté !

Horreurs après horreurs, ceux qui avaient dû affronter leurs propres camarades, entres autres saloperies gluantes, peinaient à mettre un pied devant l'autre.
Alors quand Aria en personne fendue les cieux pour leur tomber sur le gras, l'espoir s'effrita comme un Hanari sur Tuchanka.

Et tout aussi vite, la Reine balaya l'UCIP.
Chars comme soldats, rien ne résistait à ses gifles surchargées.
Et cette fois malgré les effluves sombres, nul doute possible sur son identité. C'était bien Aria, en chair et en rogne, pas un de ses ersatz.
Celle-là, lui faire tomber un immeuble dessus ne suffirait pas...

Par chance, la masse des ennemis ne représentait pas un gros danger, mis à part le nombre d'ombres, les immortels étaient éparpillés et il n'y avait plus d'élu ravageur en vue.

Tu parles d'une consolation...

Pour les Krogans, Ante jouait le rôle de voix, il se voulait un guide sur la voie difficile que créait Wrex.
S'il pouvait l'être sur son monde déchiré, pourquoi pas tenter de le faire ici aussi ? Pour apporter un peu de forces et de courage, un brin d'inspiration Kroganne !

Alors, son hymne au fond des cœurs comme au bout des lèvres, Ante allait, murmurant sa chanson, écrasant et tranchant ceux qui se mettaient sur son chemin.
Dévastateur chanteur, il courait de groupe en groupe de soldats, allégeant la menace des ennemis à grands renforts de coups de tailles et d'estocs.
Aux militaires trop abattus pour lutter, il criait encouragements, clameurs et exhortations, pour que son souffle et ses mots ravivent les braises des flammes guerrières !

-Aria est le dernier rempart !
-La Corruption plie et cédera !
-L'espace est à notre flotte, à nous la planète !


A son passage, certains retrouvaient un peu de ferveur, une fureur de vivre et une rage de vaincre.
Emporté dans son sillage, une troupe se forma derrière lui, composée des petites unités qu'il avait regroupé.

Dans son parcours, le Diplomate tomba sur une maigre poche de résistance.
Les combattants étaient encerclés, peinaient à tenir les monstres à distances.
Le Krogan surgit dans la mêlée, apportant son soutien et sa puissance inexorable. Après avoir éclaircit la zone, ils se permirent un instant pour se réapprovisionner.
La poignée de soldats rassemblée se tourna vers lui, attendant qu'il prenne la direction des opérations.
Lui qui jusqu'à maintenant suivait les ordres et n'avait fait que courir là où les combats semblaient les plus durs sans vraiment se rendre compte qu'on le suivait, avait maintenant plusieurs vies entre les mains...

-Vous avez entendu les ordres, vous savez dans quel état nous sommes tous...

Il leva son bras sectionné, pour illustrer.

-Et vous savez ce qu'il nous reste à faire. Accompagnez moi, on tachera de mener cette foutue mission à bien. On suit les ordres du chef d'escouade et on écrase tout ce qui nous barre la route. Si vous ne voyez plus mon dos devant vous, c'est que je suis mort, ou que vous vous plantez de sens !

On lui répondit par de petits ricanements, et si l'on avait la force de rire à une blague de ce niveau, on en avait assez pour se battre ! Son plan fonctionnait !
Pour ne pas perdre cette lueur d'espoir, Ante évita de mentionner la créature démoniaque qui causait des ravages.
Paraitre sûr de lui, impénétrable et intouchable, bref faire le Krogan pour garder le moral à un état... stable ?
Et surtout, cacher par sa carrure les abominations, pour porter les derniers minces fils de moral qui tenaient toujours.

Mais perdu, ainsi isolé sur le champ de bataille, privé de point de repère depuis que le cuirassé masquait le ciel, le Krogan se trouvait quelque peu démunis pour mener son escouade.
C'est alors qu'une déflagration lança une brève colonne de flamme non loin du groupe.
Ante cherchait un repère ? Ynei l'étoile filante de Tuchanka venait de lui faire un signe.

-On va commencer par là !


Avant qu'ils se mettent en route, Ante capta des mots à peine murmurés dans son oreillettes, juste un bruissement étouffé par le bruit des combats, mais il reconnu le nom qu'une personne bien spéciale lui avait attribué. Ça et autre chose...

-Si je dois encore te relever après que tu te sois casser la gueule, ça va finir par devenir une habitude !
*Tient bon je t'en prie...*
*Et on va oublier cette histoire aussi... au moins jusqu'à ce que tu puisse te moquer de moi autour d'un verre...


Et c'est une nouvelle scène de chaos qu'ils découvrirent.
Un tank humain protégeait deux silhouettes harcelées par les créatures La première maintenait un périmètre ardent autour de la seconde.
Les nouveaux arrivants se joignirent à la bataille qui tourna vite au massacre unilatéral.
Peu après un gros véhicule perça le front pour extraire les rescapées qu'Ante put enfin identifier.

-Prenez soin d'elle Arcadia !

-On fait quoi maintenant ? On attend une nouvelle explosion ?

-Non soldat, on tient la ligne.

Le tireur qui lui avait posé la question baissa son arme, se tourna vers le Krogan, embrassant d'un geste du bras l'ensemble du terrain dévasté et infesté autour d'eux.

-Mais, quelle ligne ?!


Ante jeta un regard à la médecin qui trainait Amnatiss. Leurs visières se croisèrent, d'un geste rapide, Arcadia lui indiqua la position d'Abbadon Bynare avant de disparaitre.
Sous son casque, pour la première fois depuis très longtemps, et malgré l'épuisement, Ante sourit. Pas le sourire de diplomate, non celui du Chef de Guerre, celui habitué aux cavalcades folles à dos de kaklisaures...
Sa voix tonna dans les hauts parleurs fatigués de son armure.

-Quelle ligne ?


Il pointa son épée en avant dans un grand geste et rugit.

-Celle qui avance !

Et guidant la petite unité, Ante chargea.
Le carré vaillant écarta les ombres sur sa route, le concert de tirs et de cris qu'il poussait était le plus virulent symptôme de l'influence de Chasca. Le public d'ombres avaient beau le trouver à son gout, en redemander encore et encore, les musiciens ne s’arrêtèrent de jouer leur partitions que lorsqu'ils rejoignirent le cœur de la Corruption.
Cela sonnait comme le glas d'une mission suicide, sans grande possibilité d'en réchapper.

Tant mieux, c'est au pied du mur qu'on voit le mieux le mur.
Alors quand la mission c'est de pointer le mur du doigt pour qu'un monolithe volant crache dessus sa toute puissance, il n'y a pas de meilleure place.

-On va mettre fin à tout ça !

Après une course éreintante, la troupe finit par rejoindre le bord de la fosse purulente. La pleine vue sur l'organe grossier n'avait rien d'un joli panorama.
En s'approchant, Ante eut un frisson qui tourna en haut-le-corps.
L'infection latente dans son corps frémit elle aussi...

-C'est vraiment crade, et pourtant j'ai déjà vu des asaris nues...


Son bras en moins, Ante se retrouvait privé d'omnitech. Le ciblage n'était pas pour lui.

-Il va falloir que l'un d'entre vous se charge du travail. Les autres avec moi, on va couvrir les cibleurs !
Maitre du Jeu

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MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeMar 26 Fév 2019, 18:43

[Intrigue #14] L'heure du jugement
15 Janvier 2204


L'azur translucide du verrouillage rétrécissait à chaque instant, se rapprochant de l'épicentre de sa cible immobile et désormais complètement à sa merci. Il ne fallut pas longtemps à la Reine fraîchement sortie de sa chrysalide pour comprendre la situation. Levant la tête vers le ciel, elle s'éleva, s'apprêtant à percuter le projectile pour le faire exploser bien au dessus de sa cible initiale.

Mais la présence soudaine d'un halo bleu autour de son corps la stoppa, provoquant même sa chute dans les profondeurs jusqu'à atteindre le Cœur. Un liquide âcre et purulent s'en échappait alors que la chair de l'un des bras d'Aria se déchirait, soudainement libéré de l'étreinte du Cœur. L'état actuel de la Corruption et les régénérations frénétiques de la Reine avaient grandement affaibli le Cœur ainsi que son emprise sur son hôte.

Deux yeux s'ouvrir sur un regard traduisant une douleur et une haine incommensurable, symbole d'une volonté extraordinaire qui avait surpassé des mois d'exploitation physique et mentale sans jamais se briser, une volonté qui était restée cloîtrée, qui s'était préservée pour cet instant unique qui représentait tant.

La puissante biotique d'Aria plaqua la Reine au sol, et pour la première fois, la souveraine de la Corruption ressentit une terreur profonde alors que le destin échappait à son contrôle et que la mortalité venait frapper aux portes de sa conscience. Les mots qu'elle prononça se perdirent dans le cri de l'ancienne reine d'Oméga, s'arrachant par endroit du Cœur et utilisant la seule force de son esprit pour condamner celle qui avait été l'origine de tout. La scène aurait put continuer mais le temps s'était désormais complètement écoulé.

Un blanc immaculé les entoura soudainement, l'heure du jugement était venue.

Un bruit strident déchira l'air alors que la terre et la chair s'évaporaient au point d'impact, le centre de l'explosion dégageant soudainement une énergie colossale. L'intégralité des souterrains furent engloutis par un feu destructeur, réduisant en cendre tout ce qui y existait et nourrissant la faim dévorante et insatiable de l'explosion qui venait de naître. Elle continua de s'étirer, progressant vers la surface et balayant l'intégralité de la Forteresse, soufflant les hommes, les véhicules et les bâtiments avant que l'onde de choc ne se perde dans les contrées sauvages qui s'étendaient bien au delà.

La lueur vive de l'explosion fut bientôt remplacée par une fumée abondante qui recouvrit l'intégralité des lieux, malmenée par des vents puissants. L'épaisse brume qui recouvrait désormais cette région de la planète balayait la surface avec ferveur. Une gigantesque colonne de fumée surplombait le tout, s'étirant de plus en plus en altitude et ajoutant une touche macabre à ce paysage désolé, marqué à jamais.

Sa mission accomplie, l'ombre du Calmoren disparut alors du ciel, le mastodonte s'écrasant violemment au sol et glissant sur plusieurs dizaines de kilomètres avant de finalement s'immobiliser. La surface de Chasca auparavant si chaotique était désormais plongée dans un calme inhabituel.

Un schéma unique commença alors à se répéter partout à la surface et en orbite. En l'absence d'une volonté suprême pour maintenir leur existence, la biomasse, les ombres et la flore se liquéfièrent, perdant toute consistance organique et s'effondrant dans une soupe putride.

Les immortels regagnèrent soudainement leur libre arbitre, la plupart ne réagissant même plus et n'opposant aucune résistance alors que les conciliens les exécutaient. Certains incapable de supporter ce qu'ils étaient devenus mirent fin à leurs jours d'eux mêmes, et d'autres encore tentaient de fuir, de quitter ce secteur maudit où seul la mort les attendait.

Ce qui restait de la Flotte concilienne tenta de détruire le plus de vaisseaux fuyards possibles, mais la grande majorité des bâtiments de la Corruption flottaient désormais sans but en orbite, vidé de tous leurs occupants, ou s'effondraient lentement vers la planète.

Au sol, l'épaisse fumée ne s'était quasiment pas dissipée, des mouvements confirmaient qu'il restait des survivants, mais rares étaient ceux qui avaient encore la force nécessaire pour se lever et marcher. Fort heureusement, le ciel fut rapidement envahi de navettes conciliennes à la recherche de rescapés. Une partie d'entre elles filaient droit sur la carcasse du cuirassé, d'autres survolaient les ruines de Cuzco pendant que le reste scannait la Forteresse.

Les secours déployèrent des médics en armure équipés de puissantes lumières et de visions thermiques, récupérant les survivants au sol ou dans les carcasses fumantes des véhicules, les emmenant dans un environnement sécurisé pour intervenir rapidement sur les cas les plus graves.

Une partie de l'équipage du Calmoren avait survécu au crash et les navettes trouvèrent même quelques rares survivants d'Odin, dont la spectre qui en avait eu la charge. Le corps de l'amiral Velpius avait été récupéré peu après l'incident en orbite, faisant l'objet d'un soin tout particulier alors que son corps grandement désoxygéné oscillait entre la vie et la mort.

La nouvelle de la victoire se répandit d'elle même. Pour la première fois depuis des mois, les résistants sur Shanxi purent sortir de leurs bunkers souterrains, constatant que leur planète était désormais libérée du joug de l'envahisseur. Des populations et des colonies entières des Terminus assiégées par la Corruption furent submergées par une vague de joie alors que leurs adversaires se liquéfiaient à leur porte.

La Corruption était vaincue, la guerre qui avait commencé huit mois auparavant était désormais terminée.

Si le Conseil en fut la principale victime notamment avec la perte de plusieurs flottes et le retrait des galariens, ses investissements dans la recherche et le développement avaient explosé, si bien que la technologie concilienne semblait être sur le point d'atteindre un nouveau stade de son évolution. Mais le Conseil n'était pas seul dans la galaxie et face à l'éveil de concurrents à l'aube d'une nouvelle période de construction et de colonisation, personne ne pouvait prédire si l'échec de la Corruption était un symbole de réjouissance ou le simple annonciateur d'une période bien plus sombre encore.


____________INFOS MJ____________




[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 1551201343-saint

Loin d'être le représentant unique de sa race, Ante n'en a pas moins brillé de par sa prestation, engageant ses ennemis et se ruant au combat comme si Tuchanka elle même était sur le point de faillir. Ce fut donc ici, loin de l'austérité du milieu politique habituel qu'Urdnot Ante démontra à tous la puissance et l'importance de la présence kroganne au sein de l'UCIP et même des races conciliennes en leur ensemble.
+ 2 Points libres
+Plus grande influence kroganne au sein de l'UCIP



[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 1551197504-fer-de-lance

Poussée par les événements et la nécessité, c'est une spectre avec la rage de vaincre qui fut lâchée dans l'arène de Chasca. Puisant dans des attaches bien éloignées de ce monde cruel, Ravi a démontré la raison de son appartenance aux spectres, massacrant ses adversaires et affrontant même la Reine de la Corruption en personne. Un haut fait de plus à ajouter à la liste de cette vieille guerrière.
+ 3 Points libres



[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 1551201338-cerbere

Car la défense s'avère tout aussi primordiale que l'attaque, la présence du Lieutenant Gallagher aura permis de sauver de nombreuses vies quitte à devoir sacrifier la sienne. Pourtant la fureur de Chasca n'a pas réussi à venir à bout de l'humaine acharnée qui a su utiliser tous ses talents pour survivre. Un élément de choix qui fera l’objet d'un entraînement biotique au sein de l'UCIP pour perfectionner ses compétences.
+ 2 Points biotiques
+ Accès à un entrainement biotique approfondi



[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 1551201342-survivante

L'inexpérience est une faiblesse balayée par le chaos du champ de bataille. Si le Lieutenant Bayard n'accumule pas les faits d'armes de la plupart de ses compagnons, elle a pourtant prouvé qu'elle était capable de rester debout et d'affronter les pires horreurs jusqu'à son dernier souffle. C'est pour cette raison qu'Audrey peut désormais prétendre à une promotion, confirmant son appartenance à l'UCIP qui compte bien la former pour la rendre plus redoutable.
+ 2 Points libres
+ Promotion : Lieutenant-Commandant
+ Suivi par un mentor expérimenté au sein de l'UCIP




[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 1551201339-destructeur

Chasca ne fut qu'une épreuve de plus sur la route du spectre Bynare, le galarien a encore une fois prouvé son utilité et même sa nécessité au sein des rangs du Conseil. Celui qui acheva Machiavel fut également celui qui assista à la fin de la Reine de la Corruption. Bien que les galariens aient quitté le Conseil, Abbadon n'en reste pas moins l'un de ses membres les plus prestigieux, son nom rejoignant celui des héros d'antan qui ont participé à sa pérennité.
+ 3 Points libres
+ Nom inscrit dans les archives des légendes conciliennes



[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 1551201337-ange-gardien

L'un des ennemis les plus dangereux et récalcitrants de la Corruption, le docteur McKnight s'est assurée d'assister à sa fin. Sauvant des vies et aidant ses compagnons en difficulté, Arcadia a précipité la Corruption vers son extinction. Son efficacité pendant la guerre a permis à la chercheuse de gagner en renommée et d'atteindre une influence et une importance rare au sein de l'UCIP.
+ 3 Points libres
+ Nouvel équipement de pointe dans les laboratoires de l'UCIP



Et voilà c'est fini ! Very Happy
Merci à tous d'avoir participé à cette intrigue et d'avoir fourni un véritable RP de groupe, c'était très plaisant à lire pour ma part ^^ Le sujet reste ouvert pour ceux qui veulent encore poster derrière ce post MJ, et n'hésitez pas à faire d'éventuels retours sur ce que vous avez pensé de l'intrigue Razz



Arcadia McKnight

Personnage RP
Faction : UCIP
Rang : Colonel/Médecin en Chef
Arcadia McKnight
Membre
Messages : 453

[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeMer 27 Fév 2019, 02:17

L'heure du jugement
Ft. Audrey Bayard, Ravi Vertax, Urdnot Ante, Abbadon Bynare & Amnatiss Gallagher




Dans les entrailles du navire de guerre, perdu parmi ses dédales et boyaux résonnait le bruit de l'eau qui gouttait à un rythme régulier, touchant la surface du pont dans un bruit cristallin. Toutes les dix secondes une minuscule goutte venait troubler le silence, perturber ce calme sépulcral qui occupait cette partie du vaisseau, instaurant la discorde au sein de l'harmonie placide. Le liquide tombait inlassablement, se répétant encore, et encore, et encore.

… Plic …

L'omnitech éclaira le recoin de sa couleur orangée, rendant les ombres terrifiantes, monstrueuses. Sa lueur menaçante respirait, disparaissant pour mieux revenir. Au bout de plusieurs dizaines de secondes, elle disparut, laissant place à un noir d'encre. Mais elle reviendrait, elle revenait toujours. Cette lumière qui la harcelait, sans cesse. Pas un son ne sortait de l'appareil qui avait été mis en silencieux. Seul restait ce feu follet qui insistait, essayant d'attirer l'attention sur lui.

… Plic …

Seule dans la pénombre la plus totale, assise par terre sur ce sol de métal froid et sans vie, le dos au mur, Arcadia McKnight faisait reposer son front contre ses genoux repliés. Ses mèches blondes ensanglantaient, avaient séché, retombant lamentablement.
Toute trace de vie avait quitté ce visage autrefois angélique, ne laissant place qu'à une coquille vide, le faciès couvert par son propre sang lui offrait un masque sacrificielle semblable à celui d'une quelconque tribu archaïque Terrienne. Ses bras venaient s'enrouler autour de ses jambes, dans une position fœtale, cachant son regard face à une réalité trop dure à soutenir, face à une peur viscérale et profondément humaine.

… Plic …

Elle se souvenait. Elle se souvenait d'être descendue du camion médical puis d'avoir fuit. Loin, aussi loin qu'elle le pouvait, courant à en perdre haleine dans les corridors du bâtiment. Fuyant comme un animal chassé, le souffle de la mort glissant sur son échine. Elle s'était égarée volontairement, loin de toute présence vivante. Essayant vainement de s'éloigner de ses craintes, des événements de cette journée qui l'avait glacé d'effroi, de ce qu'elle avait perdu, de ce qu'elle avait faillit perdre.

… Plic …

Que pouvait faire t-elle faire ? Elle, le docteur. Toute la journée, à être témoin de sa propre impuissance. Toute la tension, toute l'adrénaline de la journée s'était évaporée, l'abandonnant à l'épouvante. Comment avait-elle fait pour ne pas craquer face à cette corruption, sur son propre terrain, pendant des heures et des heures. Qui avait le pouvoir d'affecter quoi que ce soit d'un simple claquement de doigt, annihilant toute chance de prodiguer le moindre soin ? Réduisant à néant ceux pourquoi elle avait été formée. Il n'y avait rien de pire que de se retrouver dans l'incapacité de sauver quelqu'un. On ne ressentait que rage et désespoir, deux sentiments qui vous consumaient jusqu'au plus profond de votre chair.

… Plic …

L'omnitech se réveilla, sa lueur spectrale éclairant de nouveau l'obscurité, avant de disparaître.

… Plic …

Elle le savait. Elle le savait que toute guerre comportait son lot de morts. Elle s'y était faite comme bien des militaires. C'était dur, et beaucoup ne comprenaient pas une telle insensibilité. Laisser des gens derrière eux à une mort certaine, comme ce fut le cas pour Odin. Sauvant les soldats qui combattaient autour d'elle. Elle avait fait de son mieux comme toujours, se donnant corps et âme à sa tâche, sans jamais cesser de se battre, courant d'un bout à l'autre du champ de bataille, relevant Abbadon, soignant Ravi. Mais toujours avec ce sentiment de ne pas en avoir fait assez, qu'elle aurait put faire plus. Beaucoup plus.

… Plic …

La militaire se remémora le moment ou Zaroth avait manqué de la tuer, l'énorme tentacule s'enroulant autour de sa taille, comprimant les plaques pectorales. La lame de la faucheuse ne lui avait jamais paru aussi proche qu'en ce jour. Elle avait eu peur de mourir, de crever les organes compressés, secouée comme une vulgaire poupée avant de retomber brisée sur le sol ou dissoute dans les sucs digestifs du monstre, de laisser cette dernière image aux personnes qui se battaient en sa compagnie. Le fait de devoir se battre tout les jours contre la mort dans son métier ne l'en protégeait pas. Pas du tout.

… Plic …

Le bruit de l'eau avait quelque chose d'apaisant, hypnotisant, tel un pendule. La Martienne avait inconsciemment calé sa respiration sur ce tempo, expirant à chaque fois que la goutte frappait le sol. Elle aurait pu rester ici indéfiniment, seule et à jamais. S'abandonner au vide et à la noirceur de ce lieu. Disparaître.

… Plic …

Jamais elle ne pourrait oublier Zaroth ce scientifique corrompu, et pourtant si triste. Elle avait ressenti quelque chose, un souffle de reconnaissance lorsque la seringue avait percé l'enveloppe charnelle de sa Némésis. Comme si l'espace d'un instant, sa conscience lui été revenue, le tirant de ses songes démentiels, lui faisant réaliser l'étendue de sa folie, puis les regrets. Il lui avait fallu faire preuve d'un effort monumental pour achever le cerveau de l'Énergie Noire sans faillir.
Puis Audrey l'avait soutenu, des brides de visions, la Française la portant sur ses épaules. Ensuite plus rien. Le noir complet.

… Plic …

L'omnitech se réveilla, sa lueur spectrale éclairant de nouveau l'obscurité, avant de disparaître.

… Plic …

Audrey. Elle était amochée mais en vie. Elle n'aurait jamais pu aller aussi loin sans la brune, la praticienne lui devait la vie. Sans elle, elle serait sans aucun doute, ensevelie sous des restes de fluides organiques et les décombres du temple. Malgré le vide qu'abritait son cœur et sa tête, elle était fière de celle qu'elle considérait comme une petite sœur, et immensément triste de la savoir témoin d'un tel carnage. Elle aimerait être à ses côtés, la reprendre dans ses bras, lui dire à quel point elle comptait pour elle.
Arcadia ne s'en sentait pas le courage, ne s'en sentait plus capable. Le souvenir d'elle tirant Bayard de la mâchoire refit surface, lorsqu'elles s'étaient regardées, dépassées par la situation. La sensation revint. Elle était dépassée.

… Plic …

Tout autant que le sauvetage d'Amnatiss. Face à la marée, elle avait eu la certitude qu'elle allait y laisser sa peau. Elle l'avait accepté avec calme et dignité. A cet instant, elle était terrifiée d'avoir pu souscrire à un tel pessimisme. Seul l'intervention in-extremis de Ante l'avait sauvé. S'en était suivi une opération, un autre baroud d'honneur contre la mort. Lui redonnant quelques graines de foi en ses capacités et son utilité en ce lieu où les mortels affrontaient des Immortels, des Élus et leur Reine.

… Plic …

Il y avait eu ce message radio. Ce message qui l'avait assommé. Ce message annonçant la mise en incubateur de Shura. Ce malaise qui s'était emparée de tout son être, ce mal-être qu'elle n'avait jamais rencontré. La spécialiste savait très bien qu'il n'y avait rien de sérieux entre elles, ou les sentiments n'avaient pas leur place, cela convenait à l'une comme à l'autre. Pourtant elle n'avait jamais aussi craint de perdre quelqu'un qu'en ce jour. La retrouver, inanimé, l'avait laissé en état de choc. Elle devrait se trouver à son chevet, à la surveiller, à la soigner, faire ce qu'elle savait faire de mieux.
Elle n'y arrivait pas, perdant tout ses moyens face à ce corps inerte.

… Plic …

Elle essayait. Elle essayait de cacher, de détruire ce qu'elle ressentait pour la Furie. De noyer cette passion sous les flots sombres de sa conscience. Plus elle luttait contre ses sentiments, plus elle se sentait s'enfoncer dans des sables mouvants. Sans aucune possibilité de sortir, aspirée par ce vortex animal, prisonnière d'une toile dont elle avait eu la présomption de penser pouvoir s'échapper. Incapable de penser rationnellement.
Arcadia la maudissait, tout comme elle se maudissait... Elle ne croyait pas ce qu'elle pensait, cela ne la faisait que plonger plus loin dans sa mélancolie, côtoyant ses abysses sombres..

… Plic …

L'omnitech se réveilla, sa lueur spectrale éclairant de nouveau l'obscurité, avant de disparaître.

… Plic …

Elle aurait aimé pleurer, évacuer toute la peine qui l'habitait, se livrer à cette nuit sans mot dire. Laisser couler son chagrin, larme après larme, rejoindre cette symphonie qui l'entourait. Aucune gouttelette ne vint humidifier la commissure de ses yeux, aucun spasme ne vint secouer ses épaules fatiguées, aucune émotion ne vint déformer ce visage las.
Seule sa respiration venait s'ajouter discrètement dans l'hymne.

… Plic …

Plus que jamais, elle voulait rentrer sur la Citadelle, dans son appartement. S'enfermer, juste elle et personne d'autre. Peu lui importait les cauchemars, ou les futures nuits sans sommeil à venir. Il lui fallait se reconstruire.
Elle se souvint d'une femme toujours souriante, dont rien ne pouvait venir ternir la bonne humeur, toujours prête à aider. Elle la voyait, au plus profond d'elle, cette femme à la chevelure dorée, errante, seule, touchée par une angoisse palpable. Cette femme devait revenir. Elle devait revenir.

… Plic …

L'omnitech se réveilla, sa lueur spectrale éclairant de nouveau l'obscurité. Cette fois il n'eut pas le temps de s'éteindre. Sa propriétaire accepta l'appel.

« Oui ?

- Bon sang McKnight on se faisait un sang d'encre. Vous êtes où ? On a besoin de vous pour le débriefing.

- J'arrive, dit-elle d'une voix inhumaine et désarticulée. J'arrive. »

Le Colonel se releva, elle eut un mouvement de recul, surprise. D'un revers de la main elle essuya une goutte qui coulait le long de sa joue. Le reflet liquide brilla sous la lumière d'une lumière indiquant le chemin vers les navettes d'évacuation. Décidément ce navire fuyait de partout.

(c) King (Sacrifars)
Audrey Bayard

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Faction : UCIP
Rang : Lieutenant-Commandant
Audrey Bayard
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[Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeMer 27 Fév 2019, 12:08
Audrey fut projetée par la puissance du souffle. Fascinée qu'elle était pas l'arrivée du cuirassée salvateur, elle n'avait pas réellement pris le temps de s'abriter convenablement. Si les explosions étaient trop lointaines pour l'inquiéter réellement, le mouvement d'air qu'elle provoquèrent l'atteignirent néanmoins. L'humaine se retrouva soulevée du sol et frappa violemment une paroi à plusieurs mètres de sa position initiale, avant de retomber lourdement au sol dans une espèce de pirouette improbable. Il y eut un craquement douloureux lorsque ses jambes touchèrent le plancher des vaches (corrompues). Mais le pire restait à venir.

Une pluie de gravats se mit à lui tomber dessus. La française, étendue sur le sol, n'eut pas vraiment le temps de se protéger de cette nuée de projectiles et la subit donc de plein fouet. Ils vinrent percuter son armure en de nombreux points, couvrant sa propriétaire d'hématomes. Si les plus petits cailloux ne faisaient que ricocher sur le blindage, certains des plus gros parvenait à l'attaquer. Un énorme bloc s'abattit sur le flanc de la terrienne, lui arrachant un cri plus sonore que les autres alors que plusieurs de ses côtés de brisaient sous le poids de la roche. La victime n'eut même pas le temps d'achever son braillement qu'une autre pierre vint frapper en plein dans sa visière, l'ornant d'une fissure. Une myriade d'alarmes internes se déclenchèrent alors. L'intégrité de la cuirasse était compromise et son occupante devait de toute urgence couler une dose d’omnigel sur la partie fragilisée pour l'empêcher de céder.

Tenant absolument à faire cesser les alertes sonores et le clignotement rouge à l'intérieur de son casque (et accessoirement à survivre), la militaire obéit aux ordres de l'IV de sa combinaison. Elle approcha son bras droit de ses yeux et une substance grisâtre partiellement translucide jaillit pour s'étaler devant ses pupilles. La crème se solidifia quasiment instantanément, assurant l'herméticité de la carapace. Les sirènes cessèrent. Le lieutenant se trouvait à présent partiellement borgne pour le restant de cette opération, la gélatine l'empêchant de réellement bien voir. Mais dans son état, il était peu probable que dans les heures à venir on attende d’elle quelque chose où elle aurait besoin de discerner quoi que ce soit...

L'énergie du MER-12 l'ayant abandonnée, la gendarme sentit une immense fatigue l'envahir. Elle s'autorisa quelques minutes de pause. Du sang coulait sur son front. Et puis ses côtes vinrent lui rappeler qu'elle avait des blessures plus grave qu’une simple entaille sur la figure et qu’elle était partiellement ensevelie. La jeune femme dégagea douloureusement le bloc à moitié affaissé sur son flanc et tenta de reprendre son souffle. Très mauvaise idée ! Sa poitrine lui fit souffrir le martyr. Il allait falloir respirer doucement. Inutile d'espérer courir…

La châtain déblaya les autres gravats qui la gênait et entreprit de se relever. Un nouveau hurlement de douleur s'échappa alors qu'elle s’affaissait lamentablement au sol, les yeux embués de larmes. Son tibia gauche était brisé. La douleur dans sa poitrine avait masqué celle de sa jambe, mais lorsqu'elle avait tenté de prendre appui dessus, le rapport de force s'était subitement inversé. Au moins, il n'y avait plus aucun risque qu'elle tente de galoper à présent. Elle pourrait peut-être essayer de ramper jusqu'à ce qu'il restait des positions alliées, mais cela faisait une sacrée trotte. Surtout à plat ventre. Et elle ne s’en sentait plus la force…

Sa respiration lui semblait de plus en plus douloureuse. Peut-être qu’il n’y avait pas que quelques côtés brisées finalement. Roulant su le dos, la française fixa les cieux. Ils étaient à l’image de cette planète : sales, d’une couleur anormale, menaçants. Ce n’est pas vraiment ce que l’humaine aurait aimé contempler mais elle devrait s’en contenter. Il y avait peu de chance de trouver un ciel bleu aggrémenté de quelques nuages blancs y glissant lentement. Rien qu’une atmosphère rougeâtre emplie d’une épaisse fumée anthracite.

C’était donc ainsi que cela se terminerait ? Etendue sur le sol visqueux d’une planète morte à admirer une atmosphère en flamme ? Audrey y était étrangement insensible, probablment trop épuisée pour réellement s’en inquiéter. Au fond, cela valait toujours mieux que de finir noyée ou dans un cocon.

- Avina, tu es toujours là ?

La gendarme ne reçut aucune réponse. Elle n’en attendait pas vraiment. L’IV de son équipement n’était pas assez développée pour entretenir une conversation, elle était simplement programmée pour transmettre des informations importantes et comprendre quelques ordres vocaux. Et elle ne s’appelait probablement pas Avina, quand bien même elle aurait un nom…

- Message vocal pour le colonel McKnight.


Une popup apparut devant les yeux de la militaire, lui indiquant que l’enregistrement commençait.

- Salut Arca. J’ai l’impression que je vais pas le faire. Désolé de te laisser en plan comme ça, j’aurais bien aimé te remettre une ou deux raclées à la moto.

La blessée toussa.

- Ecoute, je voulais pas trop t’embêter avec ça, mais tu es la seule à qui je peux le demander… Est ce que tu pourrais aller voir mes parents, ma sœur… leur dire ce qui est arrivée. Ils auront surement besoin d’un peu plus de réconfort que celui qu’on trouve dans les lettres de condoléances…

Nouvelle toux.

- Merde, je crache du sang. C’est pas très bon signe ça, pas vrai ? Je ne sais même pas à combien de doses de médigel j’en suis, je ne sens plus la douleur. Je vais probablement m’arrêter là avant que tu n’ais à supporter mes râles d’agonie. J’espère que quand tu te souveindras de moi, ce qui te reviendra en mémoire ce seront les meilleurs moments qu’on a pu passer ensembles et pas… ça. Je t’attendrai de l’autre côté Arca. Prends soin de toi.

D’une commande vocale, la terrienne mit fin à l’enregistrement avant d’envoyer le message. Elle sentait quelque chose qui coulait à l’intérieur de son armure. Ou de son corps. Elle n’arrivait plus vraiment à faire la différence. Se reconcentrant sur le ciel, elle vit que des dizaines de petits points y étaient apparus et grossissaient de minute en minute. Les navettes d’évacuation arrivaient. Ils avaient donc gagné.

Un sourire s’inscrivit sur le visage du lieutenant. Elle avait peut-être encore une chance de s’en sortir finalement. Dans un dernier geste, elle activa sa balise de signalement. Elle n’aurait plus la force de faire quoi que ce soit d’autre aujourd’hui, mais elle espérait voir demain se lever. Il le fallait. Après tout, elle avait encore une toque à offrir. Pourquoi diable pensait-elle à ça ? La nuit s’abattit, accompagnée d’un important mouvement d’air venant du dessus, laissant cette question en suspend. Un instant après, dans un soubresaut de conscience, l’officier eut la sensation de s’élever. La hissait-on dans une navette ou son âme quittait-elle simplement son corps ? Bayard aurait probablement sa réponse au réveil. S’il y en avait un…


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Petit message HRP à l’intention de tous ceux qui ont participé (MJ comme PJs).

Je voulais simplement remercier tout le monde pour cette intrigue. J’ai vraiment pris mon pied à écrire sur ce RP, probablement l’un de mes meilleurs avec ce personnage et c’est aussi grâce à vous. Tout le monde a fourni des posts de qualité et dans les temps (et je sais que c’était pas évident pour tout le monde Razz ) et ça c’était vraiment cool.
Bref, je pourrais m’étendre des heures en remerciements et compliments, mais un gif vaut sans doute mieux qu’un long discours, alors…
Spoiler:

Au plaisir de refaire une intrigue avec vous Smile
Abbadon Bynare
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MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeVen 01 Mar 2019, 12:54

L’Heure du Jugement
15 Janvier 2204

Chasca



Le choc n’assomma pas Abbadon. Son armure céda face aux chocs, sa jambe droite lui remonta une douleur importante – brisée, foulée, musclé déchiré ? – son omnitech l’informa d’un risque important de contamination dû à l’exposition de son corps à l’atmosphère de la planète. Sans un mot, le galarien activa la protection temporaire, un gel solidifiant comblant les trous de son armure. Incapable de tenir face aux chocs, mais suffisant pour ce qui devait encore advenir.

Le reste de l’affrontement, il le fit boitillant, frappant de ses armes et de sa biotique tout adversaire passant à portée. Avançant lentement vers le cratère, se sachant incapable de l’atteindre dans les temps, mais prévoyant déjà ce qu’il faudrait faire si jamais la Reine revenait une nouvelle fois à la vie.

Il n’en eût pas besoin. Encore une fois, son esprit dopé le laissa apprécier toutes les subtilités d’une explosion. Mais cette fois-ci, quand il retombât, quand il vit les corrompus fondre sur place, il ne se releva pas. Il ferma simplement les yeux, la mission accomplie.

Quelques heures après, sa jambe était bandée, son corps couvert de médigel, son sang purgé des drogues, son corps accusant le contrecoup. Mais il était en vie, et même en meilleur état que dans sa précédente mission suicide. Ceci n’était pas applicable à tout le monde. Dans le centre des opérations, avec les autres chefs capables de tenir debout – l’amirale T’Derah, épuisée mais se tenant droite et fière, la Spectre Lymuciir, qui avait subi plusieurs lourdes blessures et dont le corps tremblant traduisait la surutilisation de ses compétences biotiques, le colonel turien Cronos ayant dirigé Thor, et quelques sous-officiers – le compte-rendu de l’opération se faisait. Les trois flottes conciliennes étaient quasiment anéanties, tout comme la petite flotte kroganne, les forces envoyées au sol avait perdu plus de 90% de leur effectif, principalement lors du sacrifice d’Odin, les troupes alliées butariennes avaient choisi de se sacrifier plutôt que de se replier et de risquer la corruption. Côté positif, le coup semblait encore plus fatal que prévu à la Corruption, et ses forces s‘effondraient partout dans la galaxie, incapable de se maintenir sans l’implacable volonté du Cœur. D’une façon ou d’une autre, le lien symbiotique qui lui permettait de contrôler les corrompus étaient devenus bien plus puissant que ne le laissaient supposer les rapports, qui envisageaient un simple contrôle mental. La guerre était gagnée. Et même si Abbadon avait à redire sur la stratégie d’économie des flottes des amiraux, il devait reconnaître que le plan avait fonctionné.

« Abbadon : Et maintenant ?

-T'Derah : S’assurer que rien ne reste de la Corruption. Mais surtout, panser nos plaies.

-Lymuciir : Encore une période de reconstruction…

-Oui, peut-être même plus importante encore. L’ézo noir ne maintient plus sa forme, mais les territoires touchés en porteront les cicatrices pendant des décennies au moins.

-Vous oubliez aussi notre vulnérabilité. Entre la perte des flottes et des troupes, les systèmes Terminus risquent de devenir plus qu’une épine dans le pied.

-Il ne devrait pas y avoir tant à craindre d’eux, ils ont été plus durement touchés encore.

-Cela reste problématique, nous ne pouvons pas nous permettre de sortir toujours si affaiblis de nos affrontements. Nous étions au niveau techniquement, mais nous manquions de forces terrestres et spatiales par rapport à la menace. Les flottes et armées doivent davantage s’investir dans les opérations communes face à ces menaces. »

Un silence. L’UCIP était certes connues pour ses victoires coûteuses. Mais l’idée de renforcer ses forces ne plaisaient pas à tous, loin de là.

« Cronos : Le jeu politique est complexe, Bynare. Nous ne comptons pas voir émerger une alliance militaire supplantant le Conseil.

-Ce n’est pas…

-Je sais que ce n’est pas ce qu'il pense. Mais certains, si. Il faudra trouver une autre façon de gagner en force.

-Ces discussions peuvent attendre. Nous sommes épuisés, sous le choc. Pour l’instant, réjouissons-nous de simplement avoir gagné, et survécu. »

Tous approuvèrent. Quoi que l’avenir leur réserve, le repos était nécessaire pour y faire face.

Amnatiss Gallagher
Amnatiss Gallagher
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MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeMer 06 Mar 2019, 22:57
Elle était là, dans la baie médicale du cuirassé, depuis quelques heures désormais. Ses doigts crispées sur son genou, elle tapotait nerveusement d’un rythme irrégulier. Non loin, le diplomate Krogan semblait lui aussi attendre. Probablement par gêne, ils ne s’adressaient pas la parole. Parfois, elle toussait un peu, comme en témoignage de ses blessures, et lui grattait la zone au dessus de son moignon. L’atmosphère était pesante et lorsqu’ils se jetaient des coups d’œils, leurs regards ne se croisaient guère. A quelques encablures, une porte coulissa et laissa se faufiler la silhouette élancée du major Léona Quaradi, médecin en chef du SSV Rorke. Ses pas glissaient légèrement sur le sol, passant plusieurs lits pour arriver aux côtés de sa supérieure. Celle ci releva les yeux vers l’Asari, mais alors qu’elle hésitait sur les mots à employer, ce fut elle qui entama :

« Vous êtes encore là, sous lieutenant ? Vous devriez retourner à bord du Rorke et arrêter de vous faire du soucis. Ma collègue humaine a fait un travail incroyable. J’imagine difficilement dans quelles conditions l’opération s’est déroulée, mais j’ai beau éplucher toutes les infos à ma disposition, je ne trouve des risques de rechute que très faibles. »

Carole Windsor se laissa aller à lâcher son genou, reposant les articulations blanchies de sa main. Elle baissa les yeux vers son capitaine, toujours inconsciente, qui se reposait sur le lit situé entre Ante et elle.

« C’est plaisant de vous voir hors de votre captivité, monsieur Urdnot. Vous vous inquiétez également pour la lieutenant ? Si ça peut vous rassurer, ses signes vitaux sont stables. On ne m’a pas autorisé l’accès à tous les rapports la concernant, mais je travaille pour mettre la main dessus et ce que j’ai sous les yeux me rassure quelque peu. Et vous, vous tenez le choc ?
- Je suis aussi heureux de vous retrouver, et si vous êtes ici je n’ai plus à m’inquiéter... »

Le Krogan fit une pause, s’accordant du temps pour souffler. Lui aussi avait été blessé, gisant sur les pavés de Chasca, soufflé par les explosions du spectre Abbadon. Tous avaient été blessés. Directement, ou par la perte des autres. Sur la planète, ou dans son orbite, haute comme basse.

« Ca a vraiment été dur en bas, je n’ai rien connu de pareil. Vous pouvez être fière de votre commandante, sans elle beaucoup n’auraient pas eu la chance de se retrouver ici. »

Sa bienveillante remarque fut acceptée avec un silence. Léona n’avait que peu subis les affres du front lors de cette bataille, si on comparait ses maux à ceux des autres. En revanche, membre de l’équipage d’Amnatiss depuis plus d’un an, rafistoler le lieutenant après l’avoir vu prendre des coups pour ses sous-fifres était devenu une norme. Elle imaginait sans aucune difficulté comment étaient survenues ces blessures et, pourtant, était loin du compte. Quant à Carole, elle ne parvenait toujours pas à parler à Urdnot. Il était là, tout entier ou presque, devant elle. Lui qui portait l’Énergie Noire en lui, auquel Gallagher avait consacré maints efforts, et Quaradi à sa suite.

Il était difficile pour le diplomate d’envisager la quantité de paperasse qu’avaient traversé le duo pour lui accorder les plus simples commodités. La décence n’était pas le point fort de l’administration, mais bien celui de l’ex-catcheuse. Bien entendu, si quiconque apprenait qu’elle avait discuté avec lui malgré les interdits, elle subirait un blâme. Et pour sûr, s’il on apprenait l’impromptue visite de la détective Bayard dans la cellule, Amnatiss pouvait dire adieu à sa carrière militaire. Léona elle même n’était pas censée dédier tout son temps à l’étude et l’accompagnement du diplomate. Mais, comme elle le soulignait elle même, lorsque l’on vit plusieurs siècles, on peut bien enfreindre les règles quelques jours.

Il était là, juste devant elle, de l’autre côté du brancard qui soulevait sa supérieure du sol. Qu’est ce qu’il faisait là ?

« J’en suis certaine, fini par dire l’Asari, brisant le silence. Mesdemoiselles Windsor et Gallagher ont un don pour sauver nos fesses. Vous n’imaginez même pas la débandade à l’intérieur du Rorke lorsque les systèmes de survie nous ont lâché. »

Ses mots étaient enjoués, mais son ton malheureusement bien trop neutre. Il était difficile de se réjouir, malgré la victoire. Elle était plus irrévérencieuse qu’à l’habitude, preuve que le stress et la fatigue l’affectaient comme n’importe qui d’autre. Cependant, elle avait d’autres bonnes nouvelles :

« J’ai fait jouer mes relations pour avoir accès à quelques dossiers vous concernant, monsieur Urdnot. J’ai eu l’occasion d’éplucher un peu… Bon, pas dans les dernières heures, j’étais un peu trop occupée. Mais les analyses sont très intéressantes, je vous transmettrai les résultats auxquels je suis parvenus dès que j’atteindrai des choses concrètes. Je ne suis pas chercheuse, mais nous avons du temps devant nous. Enfin, sauf si vous comptez continuer les missions comme aujourd’hui. »

Carole restait murée dans son incompréhension. Leur conversation portait certes sur d’étranges sujets, mais ils discutaient si… Simplement. Ils étaient fatigués, devaient s’arrêter au cœur de leurs phrases pour se rappeler de respirer, mais ils parvenaient à être si intelligibles lorsqu’ils parlaient.

« Je, hum... commença Carole. Tout à l'heure, la lieutenant Gallagher m'a demandé de vous dire, monsieur Urdnot... Elle m'a dit mot pour mot ceci : Je suis certain qu'il ne croit pas ce qu'il a dit, j'y mettrai ma main au feu. Puis elle a agité son moignon. Je ne sais pas de quoi elle parlait mais elle avait l'air très fière de sa plaisanterie, elle s'est endormie immédiatement après. »

Qu’il était compliqué de réaliser qu’après Chasca, la vie continuait.



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Evidemment, le petit mot HRP pour vous remercier de cette intrigue, c'était génial, surtout pour une première! Ravi d'être dans l'intrigue de tous les records! Wink
Ravi Vertax

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MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeDim 10 Mar 2019, 09:48
L'heure du jugement
Au début fut l'obscurité, sombre et abyssale que même la plus brillante des lumières ne pouvait perturber. Avec l'obscurité vint le son, étouffé et lointain qui peinait à emplir le silence sourd. On y devinait les râles de Goules anciennes qui se dissimulaient dans les ténèbres et des échos de voix à la recherche d'un salut.
Ensuite vint la douleur lacérante, qui écorchait la gorge a la moindre des respirations, qui faisait gémir dès que l'on osait soulever le moindre muscle, qui imprimait douloureusement l'idée de la vie dans les brûlures.
La douleur réveilla la pensée, la pensée réveilla la mémoire et la mémoire réveilla la conscience.

Et enfin vint la lumière.


***


La Turienne se réveilla en toussant, crachant en partie le liquide noirâtre dans lequel sa tête reposait à moitié. La vitre de son casque avait été brisée et une pierre pointue se trouvait dangereusement proche de son œil. Au prix d'un effort titanesque, elle réussit à déplacer son corps légèrement sur la droite, retombant à plat ventre dans la flaque sombre.

Elle avait mal. C'était une certitude. On avait difficilement l'impression de respirer du verre pilé lorsqu'on allait bien. Le sentiment que son corps menait une rébellion pour virer le cerveau du pouvoir était un autre indice révélateur. Quant au sang bleu qui se mêlait au noir de l'eau, il pouvait être considéré comme une piste potentielle, encore que rien n'était moins sûr.

Tout ceci était au moins signe qu'elle n'était pas morte. Un bon début si le vide voulait son avis.

Sa tentative de se redresser pour observer le monde alentour depuis autre chose que la poussière se solda par un échec. C'était à peine si son corps avait tremblé lorsqu'elle avait cherché à pousser sur ses bras. Son nouvel essai pour ramener ses genoux vers sa poitrine ne fut pas meilleur. En somme la femme restait allongée sur le sol avec l'impression d'y être cloué. Même chercher à redresser la tête ne se conclut que par un immobilisme désespérant au milieu de la boue. D'ailleurs, en était-ce vraiment ? Il s'agissait sinon du limon des corrompus redevenus poussière.

Le sentiment d'être une marionnette coupée de ses fils s'imprimait petit à petit dans l'esprit de la biotique. Un jouet qu'on avait utilisé jusqu'à être cassé puis abandonné là par un enfant capricieux. Un piètre résumé de sa vie de soldat qui collait pourtant assez bien au moment présent si on omettait les détails.
Allez, pour pousser l'analogie jusqu'au bout : qui était donc l'enfant ? Le Conseil pour diriger ses Spectres ? Le Destin pour la faire danser de champs de bataille en champs de bataille ? La Reine qui avait anticipé ses mouvements et l'avait fait courir jusqu'à l'épuisement ? Ou bien elle-même pour continuer à s'infliger tout ça ?

C'est toi qui choisit ta voie, lui rappela durement son inconscience.

C'était vrai. Ravi Vertax s'était mise un point d'honneur à être seule maître de sa vie depuis quelques années. Libre de ses décisions malgré la présence continue de supérieurs hiérarchiques, de chefs ou de dirigeants gravitant autour d'elle. Libre... dans la mesure du possible dirons nous.
Si elle continuait à se jeter au coeur du combat, si elle revenait sans cesse une fois les blessures refermées, c'est qu'elle aimait ça en un sens.

Elle avait le choix, après tout. Repartir pour le SSC, continuer chez les Spectres, rejoindre le civil, déserter... Esprits elle pouvait même tout plaquer et rejoindre une vie romantique de misère crasseuse et d'indépendance de mercenaire si elle le souhaitait.
A une autre époque... Combien de fois avait-elle utilisé cette expression ? Comme s'il s'agissait d'un entérinement de son choix et d'énoncer tout ce qui aurait pu être : à une autre époque, elle aurait été mère et aurait mené une vie civile, à une autre époque elle aurait fait ceci, à une autre époque elle aurait été cela....
A une autre époque, elle ne se retrouvait pas à parler d'à une autre époque.

Une forte toux prit ses poumons, la faisant cracher sang et air. Pour un peu, on n'aurait pas remarqué qu'au milieu s'était glissé un rire, effacé comparé au reste.

Bien. Elle avait les poumons en feu, le cerveau qui dérivait mais elle réussissait tout de même à se faire rire. Comme quoi, il y avait des miracles un peu partout.

Il était hors de question qu'elle quitte les Spectres. Même avec l'âge avançant. Toutefois, depuis quelques temps une question échappant à tout contrôle venait parfois se lover dans son esprit et murmurer à son oreille, sifflant des doutes et cherchant à proposer... autre chose. Une question qui soulevait des mers et faisait trembler des montagnes. Une question qui avait dirigé la vie de grands hommes et de grandes femmes depuis l'aube même de la conscience. Une question qui résumait l'histoire des espèces intelligentes en quelques mots.

Des voix émergeaient dans le lointain, assourdie par le coton de son esprit et la douleur générale. Mais elles étaient bien là, emplissant petit à petit l'air tandis qu'elles s'approchaient. A leur suite vinrent des faisceaux de lumières réussissant à percer la poussière flottante. Les points lumineux filaient sur le sol à la recherche de quelque chose.
Un grognement écharpa sa gorge lorsque l'un d'eux se posa sur son visage. Les voix pépièrent d'avantage et des ombres sortirent de la brume pour s'approcher d'elle. Du coin de l'oeil, il sembla à la Cabale distinguer deux armures Asari et Humaine. Tous les protagonistes semblaient flous dans le brouillard et ils avaient revêtus des armures lourdes et intégrales cachant leur visage. De temps à autre, les lampes venaient éclairer un sigle sur la poitrine, mais trop fugace pour qu'elle réussisse à en comprendre les lignes.
On la retourna doucement avant de l'étudier.

La fatigue était trop importante, le combat trop loin pour qu'elle puise dans des dernières forces miraculeuses afin de se retourner ou de parler. Si c'était les secours, tant mieux.
La Spectre ferma les yeux et la question revint la tourmenter.

Une question qui, tôt ou tard, venait interroger les consciences.

Une fois morte, une fois le dernier combat mené... Qu'est-ce qu'elle allait laisser à ce monde... hein ?





Spoiler:
Urdnot Ante

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Urdnot Ante
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MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeLun 25 Mar 2019, 19:31
-Rgardez comme euj ptain de virevolt ! Jsuis une feuille dans l'ven !!

Le Belbeth System n'avait pas pu maintenir sa position de retrait.
Les combats dans l'espace avaient été si violents que toutes les forces s'étaient jetée dans la bataille. Le petit vaisseau diplomatique slalomait entre les gros modèles, ses systèmes de défenses tournaient à plein régime pour maintenir un tant soit peu son intégrité.

-'Reusment qvous avez eul meilleur pilote vortcha de cte merdaieuse de Galaxie !

La petite flotte Kroganne avait été déchiquetée. Quelques bâtiments de faible tonnage parvenaient tout juste à retarder l'inévitable glorieuse fin de la toute récente Armada.
Au milieu du chaos, la corvette Urdnot tournoyait, larguant salve de torpille sur salve de torpille.
Aux commandes, Ka! le pilote jurait et bondissait, bougeant son corps comme pour accompagner son vaisseau. La violence de ses mouvements faillit lui arracher les bras sur les contrôles.

Plusieurs explosions avaient secouées la carcasse du Belbeth, et l'équipage de Krogans s'acharnait à sauver ce qui pouvait encore l'être, entre deux déchainements d'éclairs magnétiques.
Deux mastodontes apparurent d'un coup autour des restes de la flotte de Tuchanka. Les chances de survies déjà maigres fondirent alors que les gros vaisseaux de combat les écrasaient par leur taille et leur puissance de feu.
La dernière corvette Krogan éclata non loin de la verrière, se disloquant comme un jouet fragile dans les mains d'un tyran. Et alors qu'un sort similaire allait écharper le Belbeth...
Tout s'arrêta.

La flotte ennemie perdit toute combativité. Toute énergie les quitta et la menace qu'elle représentait disparue en un unique tremblement.
Il n'y eut plus un bruit dans le cockpit.
Ka! lâcha un juron.



Sur Chasca, les évènements qui suivirent l'annihilation du Coeur ne furent pas flou, au contraire, une très puissante lumière éclaira toute la scène avant le tombé de rideau final.
C'est après que le chaos éclata.
Lorsque les éléments se déchainèrent, Ante eut juste le temps de présenter son dos à l'onde de choc. Son bras enserrera les deux soldats les plus proche pour les protéger et il serra les dents.
Précédant l'épaisse fumée qui s'abattit ensuite, la déflagration le propulsa tout droit dans le monde sombre et cotonneux de l'inconscience.


Lorsqu'Ante ouvrit les yeux, pour la seconde fois de... la journée ?, il aperçut à nouveau le plafond métallique d'une construction.
Si c'était ça le fameux paradis Krogan, ça n'avait pas grand chose de sauvage... Et puis les gémissements des autres espèces qui y servaient de musique n'était pas très typique !
Ou alors Ante n'était pas parti rejoindre le Vide, mais gisait sur un lit de camp distendu par son poids...
La force du combat, l'adrénaline du risque avait finie par enfin redescendre, tout son corps n'était plus que raideur et contusion.
Mais son sang avait finit de bouillir. Pour la première fois depuis de longs jours, il retrouvait l'impression que quelque chose de sain courait dans ses veines. La corruption était partie, et elle ne lui manquait pas.

Ante eut un large sourire alors qu'il se redressait prudemment. L'engourdissement qui l'étreignait était la récompense du vainqueur. Le Diplomate pouvait maintenant revenir, et le Guerrier retourner dormir là où Ante le rangeait d'habitude.
Si l'on mettait de côté le picotement qui agitait son bras absent, à nouveau, tout semblait fonctionner sans soucis. Même s'il risquait de ne plus avoir droit à la prothèse mécanique et devrait attendre la greffe finale. Ante gratta le vide sous son coude.


Tout autour, dans ce qu'on lui expliqua être le ventre d'un vaisseau, les blessés avaient été rassemblés. Si Ante sentait qu'il était de nouveau "Saint", sans aucune souillure, il s'étonna de ne pas avoir été mis en quarantaine. Mais après le bordel qu'avait dû être l'extraction, il n'était pas surprenant qu'on ait un peu oublié de faire le tri. Et pour la première fois depuis Nodacrux, il n'y avait plus rien d'étranger dans son organisme, plus cette brulure incessante dans ses veines, ou cette ombre de présence qui le hantait. Sa tête ne risquait plus d'être prise de violentes migraines sous les assauts de la Corruption.
 
Le Krogan déambula au milieu des rescapés, essayant de retrouver les visages connues, malheureusement trop peu nombreux.
Son armure n'était plus que peau de chagrin, le haut de son corps, sa bosse et son bras exposés à l'air conditionné propre et léger du vaisseau. Ce n'était pas des plus esthétique, mais ça changeait de l'aération sur-recyclé des protections hermétiques.
 
Au hasard de sa promenade, il rencontra la seconde au chevet d'Amnatiss.
Après avoir lancé une demande silencieuse à la soldate, Ante se rapprocha. La capitaine était amochée, mais vivante...
 
Au chevet de l'humaine, un silence s'installa, lourd, semé de regards à l'officier Windsor. Leur rapport avait été ténus à l'époque de sa quarantaine et ce malaise se ressentait encore plus ici...
Ante ne savait pas quoi dire, il semblait avoir épuisé son quota de paroles chaleureuse et quand bien même il ne voulait pas rompre le recueillement qui couvait.
La médecin Asari arriva, levant un peu cette chape.

Ante parvint à former un sourire sur ses lèvres lorsque son ancienne chaperonne les rejoignit. Ils échangèrent quelques mots et lorsqu'elle lui confia avoir jeté un œil aux informations le concernant, il se permit un nouveau soupir. De soulagement cette fois.
Si les résultats paraissaient "intéressants" alors cela confirmait son propre ressentit.
Entre eux, l'autre officier du Rorke leur jetait des regards en coin, puis prit la parole, rompant enfin son mutisme.
Elle rapporta les dernières paroles de sa cheffe, et un autre poids disparu des larges épaules d'Ante. Son passage délirant n'avait pas eu d'impact sur leur relation. Il se permit même de lâcher un petit rire.

-Merci... Je sens bien que ma présence vous est étrangère, mais comprenez que la lieutenant Gallagher est rapidement devenue quelqu'un d'important pour moi.. Merci de veiller sur elle.

Une large silhouette vint interrompre le silence. Urdnot Chess se porta aux côtés de son diplomate. Sa voix était pleine de morgue. Il n'avait pas été facile de voir la mort de tout ces gens dans l'espace, et Krogan semblait épuisé.
 
-Il est temps de repartir Patron. Les Clans vont demander des explications sur la destruction de la flotte et votre rapport sur la bataille en bas.
 
Ante eut un faible ricanement.
 
-Ils ont déjà pris le pli de demander où leur argent est passé...
 
Chess ne put que hausser les épaules.
 
-On a finit de réparer les principales avaries, on peut décoller quand vous serez prêt.
 
Ante s'adressa au reste de l'entourage dans un murmure :
 
-Mesdames, il est temps de reprendre chacun nos routes. Si d'aventure, le Rorke passe au dessus de Tuchanka, vous seriez bienvenues, avec tous les honneurs. Prenez soin de votre lieutenant.
 
Puis, après avoir envoyé un bref message de gratitude et de fraternité aux autres membres de Valkyrie, le Belbeth s'en alla, vacillant et crachotant comme un vieillard, laissant l'UCIP panser ses blessures. Les Krogans avaient leur propre part de deuil à faire et Ante avait une autre bataille à mener, face aux siens cette fois-ci, pour justifier les pertes, si un tel terme pouvait s'appliquer à cette horreur, et essayer de défendre la victoire et les fruits qu'elle porterait....
 


HRP : Un peu tardivement, c'est à mon tour de vous remercier, ce fut une sacrée aventure, conduite d'une main de maitre par notre MJ !
Un véritable plaisir de l'avoir partagée avec vous tous !
Shura Fender

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Shura Fender
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MessageSujet: Re: [Intrigue #14] L'heure du jugement   [Intrigue #14] L'heure du jugement - Page 3 Icon_minitimeLun 01 Avr 2019, 21:01
Un vent à la douceur inégalée venait se faufiler au milieu de la végétation luxuriante, caressant le visage de Shura d'une main tendre et aimante. La forêt toute entière semblait chanter sa vie et sa joie, s'animant plus qu'aucune ville n'aurait pu le faire. La petite fille qui gambadait en son sein s'attendait presque à voir sortir des elfes et des dryades de derrière chaque tronc d'arbre, l’accueillant avec un grand sourire avant de l'emmener jusqu'à un gigantesque festival magique. La buée de chacune de ses expirations semblait prendre la forme de petites fées dansantes qui l'accompagnaient sur son chemin, refusant de la laisser seule alors qu'elle s'enfonçait dans le royaume de la magie et des rêves.

Une racine épaisse se dressa soudainement sur le chemin de Shura qui s'effondra au sol à son contact, trop déconcentrée pour l'avoir aperçu plus tôt. La morsure soudaine de cette terre froide contre sa peau contrasta subitement avec le monde féerique dans lequel elle avait navigué jusqu'alors. La réalité reprenait soudainement ses droits, dure, froide et austère comme à son habitude.

La forêt était glaciale et le corps de la fille hurla sa douleur et son épuisement après avoir tant marché. Le fardeau que Shura avait jusqu'à cet instant porté sur son dos s'était étalé au sol à ses côtés après sa chute. Il s'agissait de son petit frère, exténué, ses paupières closes donnant l'impression que la forêt lui avait aspiré toute vie. Ou peut être était-ce ces deux trous béants dans sa petite poitrine, auréolées de sang et de pus séchés alors qu'une mouche se posait déjà sur cette viande pour l'inspecter.

Shura les entendait à nouveau à présent, les aboiements lointain des chiens et de leurs maîtres qui étaient à leur poursuite. La végétation n'avait plus rien d'enchanteur, les plantes elles mêmes semblaient se recroqueviller de malheur, désespérée d'avoir élu domicile en cet endroit effrayant qui aurait parfaitement pu devenir le domicile d'une sorcière maudite.

La petite fille posa une main sur son frère avant de le ramener contre elle, serrant le corps froid dans ses bras. Elle sentit à peine les larmes qui coulaient le long de son visage tant la terreur et l'impuissance qui envahissaient son cœur étaient profondes.

Si seulement elle avait été plus forte.



Les portes du véhicule s'ouvrirent soudainement et un déluge de balles s'y engouffra. Le feu était tel que certains soldats s'effondrèrent dégoulinant de sang au sol avant même d'avoir pu quitter la rampe de débarquement. Shura se tenait à l'arrière, engoncée dans son armure et serrant fortement son arme contre elle. Elle leur avait dit, elle avait essayé de les prévenir mais personne ne l'avait écouté. Tout ce qui les attendait ici n'était rien d'autre qu'une boucherie et elle refusait d'y participer.

Sergent Fender ! Qu'est ce que vous branlez ?

Shura se sentit attrapée un instant avant qu'on ne la pousse de force en dehors du véhicule au beau milieu du chaos. La jeune femme ne porta aucune attention aux explosions et aux balles qui sifflaient tout autour d'elle, se contentant de courir ventre à terre vers l'abri le plus proche. Son pied sembla soudainement perdre de sa stabilité lorsqu'elle marcha sans le vouloir sur un cadavre et elle s'effondra au sol, son arme rebondissant avant de s'immobiliser quelques mètres plus loin.

En pleine panique, Shura se déplaça sans grande élégance sur le sol pour récupérer son fusil avant de ramper sous les décombres d'une ancienne habitation. Ce ne fut qu'à partir de cet instant qu'elle leva la tête pour observer son environnement.

Moscou n'avait plus rien de la ville qu'elle avait connu autrefois. Les néons surplombant les quartiers avaient disparus, la place rouge étaient en proie aux flammes et le ciel était constellé de navettes civiles et militaires, tentant de fuir ou de combattre le chaos. Surplombant le tout se dessinaient les silhouettes massives et terrifiantes des apôtres de l'extinction, des moissonneurs dont les armes redoutables ne semblaient pas capables de rencontrer la moindre résistance. L'un d'eux émit ce grincement mécanique si caractéristique et Shura plaça ses mains par réflexe autour de son casque, grimaçant de douleur alors que le son continuait de résonner à l'intérieur de son crâne.

Elle avait combattu avec son unité le long de la Volga, une opération visant à fortifier la région autour de Moscou pour en faire une poche de résistance. Une guerre de position, une stratégie inutile face à un adversaire avec une puissance brute aussi inégalée. Les troupes moissonneurs avaient traversé le fleuve sans broncher, neutralisant les unités peu préparées et se déversant tel un essaim dégoulinant à travers les brèches, massacrant les troupes de l'alliance avec une facilité déconcertante.

La situation avait empiré et pourtant on envoyait encore des soldats au massacre dans le but de tenir une position ou de ralentir l'envahisseur, il s'agissait sans doute d'une tentative désespérée d'un officier haut placé de panser sa fierté blessée, animé par l'espoir fou que le nombre finirait forcément par vaincre. Mais Moscou était perdue, combattre dans ses rues relevait du suicide.

Le regard de Shura glissa alors sur son unité, l'un des lieutenants continuait de hurler ses ordres, tentant de maintenir une ligne ordonnée malgré le chaos ambiant. Mais son flot de parole fut interrompu lorsqu'une brute le chargea, le coup brisant son casque et faisant voler la cervelle hors de sa boite crânienne. C'était de la folie, de la folie pure, la jeune femme refusait de mourir aussi brutalement simplement parce qu'on le lui en avait donné l'ordre.

A cet instant Shura lâcha son arme et se recroquevilla sous les décombres, entourant ses jambes de ses bras et fermant les yeux. Si elle ne se montrait pas hostile et qu'elle ne faisait pas de bruit, elle avait peut être une chance de s'en sortir. Elle continua de se concentrer sur cette idée, chantonnant une chanson sous son casque pour tenter vainement de couvrir les hurlements de ses collègues qui se faisaient massacrer.

Le silence pesant qui suivit les cris fut bien plus terrifiant qu'elle ne l'avait imaginé. Pourtant les troupes moissonneurs ne remarquèrent même pas la petite silhouette tremblante et sanglotante sous les ruines, continuant leur avancée macabre au sein de la capitale russe.

Shura n'osa pas ouvrir les yeux et observer le résultat de sa défection. Même si sa présence au combat n'aurait rien changé, elle ne pouvait s'empêcher de sentir une pointe d'horreur et de remord étreindre son cœur malgré le fait que son corps restait prostré et immobile. Faible et impuissante, une fois de plus.

Si seulement elle avait été plus forte.



Le visage de Shura était blême, comme si tout son sang s'était évaporé. Son regard où brillait d'ordinaire une lueur de défiance était désormais dénué de tout éclat de vie. Aucune expression, aucune émotion ne venait étirer les traits de son visage. Elle avait l'impression de ne plus rien ressentir, entourée d'un monde uniquement composé de nuances de gris. Elle tourna la tête sur le côté, posant un regard morne sur son bras robotique aux couleurs de l’œil sans vraiment y prêter attention.

La pièce dans laquelle elle se trouvait était représentative de la technologie de pointe utilisée par l’œil, d'imposantes machines aux fonctions inconnues reposaient un peu partout, dégoulinantes de sang et de morceaux de chairs. Des corps plus ou moins vivants étaient étalés ici et là, des membres ou des organes arrachés encore collés à certains instruments. Ici, la chair était un outil de travail, une matière première qui était savamment façonnée et retirée lorsqu’elle ne servait plus aucune fonction et ce quel que soit la volonté de son propriétaire.

Explorer la galaxie et partir à la découverte de mondes inconnus était une expérience des plus excitantes permettant de contempler toute la beauté que l'espace avait à offrir. Mais hélas, il était également si facile de venir chatouiller du bout des doigts les horreurs tapies dans les recoins les plus sombres du néant, de réveiller ce qui aurait dû rester endormi. L'équipage du SSV Carthage l'avait appris à ses dépens, désormais entièrement à la merci de l’œil et de ses envies malsaines.

Pourtant Shura éprouvait la plus grande difficulté à tenter de se souvenir, comme si l'on avait touché à son cerveau et à sa mémoire. Une possibilité qui ne parvenait pourtant pas à l'effrayer, inhibée qu'elle était à toute émotion. Elle se contenta alors de regarder sans bouger un homme se faire « opérer », sa peau jetée misérablement sur un monticule nauséabond qui traînait sur le sol avant de la remplacer par quelque chose de plus métallique.

Peut être que le produit dans ses veines avait fini de faire effet, ou peut être que son dégoût venait enfin finalement de surpasser le choc car Shura sentit ses nerfs s'éveiller à l'unisson. L'odeur ambiante dans la pièce lui sembla soudainement nauséabonde et elle eut un haut le cœur qui dégénéra en vomissements alors qu'elle tirait inconsciemment sur ses liens.

Elle se sentait vivante pour la première fois depuis ce qui lui semblait être une éternité se remémorant avec exactitude la douleur qui l'avait frappé lorsqu'on lui avait sectionné le bras. Elle était condamné à contempler ses camarades se faire charcuter à leur tour, parfois jusqu'à la mort, totalement impuissante.

Si seulement...



Le N7, la furie biotique, pendant des années Shura cracha du sang, se tuant à l’entraînement, l'élément perturbateur devenant presque un exemple à suivre. Elle cherchait à atteindre cette force qui lui manquait tant, cette puissance qui allait enfin lui permettre de mettre fin à ce bain de sang perpétuel qui l'entourait. Mais avec elle vinrent également les responsabilités, et les décisions difficiles qui en émergeaient.

Nombreux furent les ennemis de Shura à périr, mais nombreux furent également les innocents à mourir de sa main. Le massacre était perpétuel et ne s'arrêtait jamais vraiment. La frustration donna naissance à une rage bouillonnante dans les entrailles de la furie, un besoin irrépressible de violence, de démonstration de force qui tordait ses désirs parfois contre sa volonté. La jeune femme impertinente était devenu une adulte impulsive et brutale dont la fierté s'évanouissait rapidement lorsqu'elle se retrouvait seule face à son passé.

Sa vie était désormais entièrement vouée à protéger celle des autres, un objectif qu'il était malheureusement impossible de remplir. L’œil, Machiavel, Shoran, l'OdA, l'Azur Stellaire et désormais la Corruption, sa force lui était d'une aide si infime... Elle se souvenait parfaitement de cette femme sur Shanxi qui l'avait supplié à genoux de faire sortir son enfant de la zone de quarantaine. Quels que soient ses efforts, le sang coulait à flot et cette fatalité irrépressible qui rendait ses actes perpétuellement vains la faisait parfois devenir complètement folle.

Mais elle ne se dérobait jamais à son devoir, et la voilà qui se tenait désormais au panthéon de Chasca, prostrée de douleur et d'épuisement face au cadavre désarticulé de la reine de la Corruption.

Elle avait l'impression de saigner par tous les pores, ses yeux gorgées de sang et son casque remplit de son précieux liquide rouge qui lui rendait la visibilité et la respiration difficile. Son esprit était embué par la fatigue et les drogues mais elle parvint à comprendre que son travail n'était pas terminé lorsqu'elle aperçut la Reine sortir d'une chrysalide.

Dans un gémissement de douleur, la furie se leva encaissant le signal d'alarme de ses muscles endoloris. Elle parvint à enchaîner deux pas avant de sentir ses jambes lâcher soudainement, tout son corps s'effondrant sur place, incapable de se maintenir debout davantage.

Ce ne fut pas le sol dur qui l'accueillit, mais un coussin presque agréable de biomasse, le mucus s'enroulant autour de son corps et recouvrant les moindres recoins de son amure. Shura ne s'en préoccupa même pas, tendant une main en direction de la Reine, lâchant des grognements et tentant en vain de se relever. La biomasse finit par recouvrir son casque la privant de sa vision et sa main se mit à griffer le sol alors que l'humaine lâchait un hurlement.

Il ne fallut cependant que quelques secondes supplémentaires pour que la furie soit entièrement engloutie par le mucus.

Si seulement tu avais été plus forte.



Plus rien n'avait d'importance désormais, Shura flottait au milieu de ce liquide primordial, une douce lumière l'accompagnant, promesse d'une force et d'une puissance comme elle n'en avait jamais connu jusqu'alors. La furie sentit tout son corps se détendre et son esprit s'envoler. Son armure s'étiolait petit à petit et bientôt elle serait au contact de cette lumière, bientôt elle accéderait à cette force dont elle avait toujours rêvé, bientôt elle aurait le pouvoir nécessaire de contrôler son destin et de stopper ce bain de sang. Une expression d'extase se dessina sur son visage alors qu'elle attendait avec impatience de fusionner avec cette lumière, de s'y livrer toute entière.

Shura ouvrit les yeux. Une diode rouge clignotait avec insistance au dessus de son visage faisant preuve d'une régularité des plus exemplaires. La furie cligna plusieurs fois des yeux avant de tenter d'observer son environnement. Elle se trouvait sur un lit d'hôpital au beau milieu d'une effervescence qui lui donna immédiatement le mal de crâne. Il fallut de longues secondes à Shura pour qu'elle réalise ce que sa présence en cet endroit signifiait. Elle se redressa alors soudainement, observant ses mains puis palpant son corps à différents endroits pour vérifier que tout était en place.

Aucune trace de la Corruption. On avait dû la sortir, l'évacuer, la prendre en charge... Combien de temps avait-il pu s'écouler ? Comment les autres unités avaient réussi à venir à bout de la Reine ? Quel était l'état de la Flotte, de Chasca ? Des questions qui demeuraient pour le moment sans réponse bien que l'ambiance qui l'entourait lui confirmait que la victoire n'avait pas été arrachée sans pertes supplémentaires.

L'humaine à la chevelure de jais plongea alors son visage dans ses mains, se remémorant avec honte l'extase de ses derniers moments de conscience. Céder si rapidement à la facilité, telle une gamine irresponsable face à un pouvoir qui la dépassait.

Shura empruntait une voie remplie de sacrifices, un chemin qui ne pouvait laisser la place à la facilité ou au confort. Elle devait être prête à tout pour s'assurer que la population puisse continuer sa vie, loin de toute cette horreur. Il en avait été décidé ainsi depuis sa tendre enfance et elle ne pouvait guère faire machine arrière. De ses mains dégoulinait une fontaine de tripes et de chairs purulentes, le poids et le prix à payer pour accéder à cette force qui était désormais sienne. La solution miracle n'existait pas, il fallait continuer de lutter et ce à jamais.

La furie tenta de quitter son lit mais grogna de douleur en constatant qu'elle était encore attaché à quelques machines aux fonctions inconnues. Elle arracha alors les câbles de sa peau et se leva. Son regard glissa jusqu'à un terminal proche et elle hésita. Elle savait qu'elle ne devait pas le faire ne serait-ce que pour la symbolique que représentait un tel acte, mais une partie d'elle ne pouvait supporter de ne pas avoir de réponse.

Shura se dirigea alors vers le terminal et ouvrit la liste des soldats tombés au combat ou portés disparus. Activant la recherche, elle tapa les lettres une par une, faisant parfois une pause craignant presque d'avoir la réponse. M, C, K, N, I, G, H, T.

Aucun résultat.

La furie lâcha un soupir avant de refermer rapidement la liste, au moins elle en avait le cœur net.

La N7 ne souhaitait pas s'éterniser dans cet endroit, elle avait besoin de fuir cette ambiance endeuillée qui commençait à lui coller à la peau. Se dirigeant vers la sortie, elle fut cependant interrompue par un médecin qui lui barra la route.

Laissez moi passer.

Non attendez vous ne pouvez pas sortir, vous n'êtes pas encore...

Shura le projeta sur le côté d'un revers biotique et sortit de la pièce. Elle se retrouva au milieu du couloir caractéristique d'un vaisseau, toujours vêtue de sa tenue de patiente. Elle avança d'abord doucement, constatant que le pont entier semblait avoir été emménagé pour traiter les blessés. Le sas au fond du couloir semblait mener au pont supérieur et la furie commença à accélérer l'allure.

Cette ambiance lui donnait la nausée, peut être simplement parce qu'elle ne pouvait pas la partager. Shura vivait sa vie à fond, profitant le plus possible de chaque instant par respect pour ceux qui étaient tombés à ses côtés, un effort qui était devenu naturel avec le temps. Ressasser le passé en barbotant dans des émotions négatives n'apportait jamais rien de bon et la furie évitait ce comportement le plus possible. Elle ne devait jamais s'arrêter et regarder en arrière sous peine de se faire engloutir par les horreurs qui se formaient dans son sillage. C'était la raison pour laquelle elle ne forgeait plus de liens solides, elle n'était pas certaine de pouvoir survivre une nouvelle fois à la douleur de la perte.

Sa voie était déjà tracée, une route solitaire qui s'arrêterait le jour où elle ferait à son tour partie des pertes « nécessaires ». Et même si elle n'avait aucune réelle idée de ce qui pouvait l'attendre le long du chemin, elle savait d'avance qu'elle en dégusterait les moindres délices.

Lorsqu'elle atteignit finalement le fond du couloir, le sas s'entrouvrit et la silhouette de Shura fut un instant baignée dans la lumière.
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