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Ravi Vertax Hé Hé ! Messages : 429 Crédits : Relais.314 / moi
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| Sujet: Re: C'est Sci-bion ! Lun 14 Jan 2019, 00:09 | | | « Padam… Padam… Padam… Il arrive en courant, derrière moi. Padam… Padam... Padam… Il me fait le coup du « souviens toi ! »… Padam, padam, padam, c’est un air qui me montre du doigt. Et je traîne après moi comme une drôle d’erreur cet air qui sait tour par cœuuu – wah ? »
Interrompu dans son chant, Scipio se retourna vers ce qu’il n’attendait presque plus à cette heure : une cliente. Presque déséquilibré par son soudain revirement, il tituba bêtement dans sa direction, avant de se rattraper en appuyant ses coudes sur son comptoir.
« B, bien sûr, oui. Pour le moment en tout cas », bredouilla-t-il en observant la cliente. Au dessus d’un sourire carnassier, le visage de cette Turienne était décoré de deux yeux de prédateurs. « Oula, je connais ce regard. Si vous avez de quoi le prouver, le premier supplément est gratuit pour les militaires. J’ai l’impression que ça peut vous aider. »
Elle expliqua sa commande, et Scipio soupira. Eh bien, plus c’est long à cuisiner, plus c’est bon, après tout ? Malgré un étrange début pour cette conversation, le Turien semblait de bonne humeur. Il chantonnait en tranchant du lard de Rannoch avec une large couteau blanc, et se permettait de poser quelques questions de temps à autre :
« C’est la première fois que je vous vois ici, mais c’est marrant, on se ressemble comme des photos en négatif. Vous venez d’où ? Je n’reconnais pas vos tatouages. »
Il plongea une ration de nouilles dans un poêle frémissant, qui dors et déjà dorait quelques oignons, et fit tressauter le tout d’un habile coup de poignet. Quelques épices, on ajoute la viande, on verse dans une boîte… Et tadam ! La première des trois fournées était prête, et Scipio se mettait à siffloter désormais.
« Et vous bossez dans quoi ? A la carrure, je dirais SSC, mais si c’était le cas vous seriez déjà passé. Athlète peut être ? Boxe, MMA ? En tout cas vous gagnez bien, si vous prenez trois plats tous les midis ! Enfin... » s’interrompit-il en regardant l’heure. « Tous les deux heure de l’aprè’m’. »
Scipio commençait à se demander quand est-ce qu’il mangerait lui même, puis réévalua ses propositions :
« Bon non clairement, trois repas par jour, c’est pas le SSC. » |
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| Sujet: Re: C'est Sci-bion ! Mer 16 Jan 2019, 02:40 | | | La Turienne dévorait boîte après boîte avec un appétit de Krogan. D’enfant Krogan ! Entre chaque dizaine de bouchées, elle décochait une réponse, une remarque ou une question. Elle semblait partager la bonne humeur de Scipio, aussi il était facile pour lui de lui donner le change. Ils partagèrent quelques souvenirs de Palaven ; elle venait de Cipritine, la capitale planétaire, et lui de la cordillère d’Ankarus, une région bien plus rurale. Il admis qu’il n’était venu à la capitale qu’une seule fois, pour une voyage scolaire, lorsqu’il était môme. Elle, à son tour, fit un aveu de choix. Elle était une Cabale, ces rares et mystérieux biotiques de la Hiérarchie. Les légendes étaient donc vraies, elle prouvait les rumeurs et les on-dits…
Un Cabale a besoin d’énormément de nourriture pour utiliser ses pouvoirs ! Scipio le savait ! Quand il le raconterait aux gars de la caserne, ils tomberaient des nues. Il aura mis plus de dix ans à confirmer sa folle théorie, à trouver sa satanée preuve, mais il l’avait enfin sous les yeux. Certes, il ne travaillait plus dans l’armée, donc ça ne servait à rien, mais il en avait au moins le cœur net.
« Pourtant, ça doit être classe, de cuisiner avec de la biotique. Je pourrais être de votre côté du comptoir et ouvrir le frigo, découper les légumes et avoir le temps de m’ennuyer ! »
L’aisance avec laquelle Scipio abordait le sujet pouvait être déconcertante pour l’alien au sombre épiderme. Mais le fait est qu’il n’était pas homme à vouloir s’embêter d’à-priori, et se poussait même à la sympathie, sachant que son interlocutrice avait du subir nombre de remarques désagréables. Quand celles ci n’étaient pas réduites à des regards de dégoût ou de peur.
« Et du coup, garde… Genre… Garde Noir ? Forces spéciales, tout ça ? Moi, je suis du génie ! J’étais dans la garnison de Tingita Petra. C’est clair que ça en jette moins, mais sans nous, vos vaisseaux ne décollent pas. Enfin, génie réserviste, sinon je ne serai pas ici. Et de toute façon, continua-t-il en récupérant le ton de la cliente, toujours infoutu de tirer droit avec les années ! Mais quinze années, c’est pas trop long ? Vous faisiez quoi en tant que nana stylée ? »
Bien qu’il savait qu’elle ne pourrait pas parler ouvertement de sa pratique auréolée de mystère, il espérait aboutir à quelques anecdotes pas piquées des hannetons. Et puis, elle avait elle même quelques questions, aussi était-il de bon ton d’y répondre :
« Je suis ici depuis décembre, ça fera bientôt un an ! Je bouge un peu, et des fois je suis rappelé sur le terrain, ça doit être pour ça que vous m’avez raté. Mais mes horaires et les lieux sont dispos ici, regardez, ajoutait-il précipitamment en faisant avancer le présentoir à cartes de fidélité dans sa direction. Et ne me flattez pas trop, je suis juste un cuistot à emporter parmi tant d’autres. »
Le maître des nouilles ouvrit une bière pour lui même, en se récitant mentalement le slogan télévisé ; Guinette, la saveur de chez soi en cannette ! En soit, la pub n’avait pas tout à fait tort. Elle avait réellement un petit arrière goût de caillasse et de boue. Il prit un peu de temps pour réfléchir à l’interrogation de la jeune femme.
« C’est pas que ça ne m’intéresse pas, c’est que c’est chère, tout ça ! Déjà que je paye une fortune pour poser mon caddie chez les bobos, ça me coûterait un bras de louer un local, des employés, remplir les charges administratives… Une fois, j’ai raconté à un collègue que ce que je voulais, c’était un casino volant à Nos Astra. Je ne sais pas exactement si j’avais été pris au sérieux, mais en vérité, quitte à acheter quelque chose, autant que ça ait de la gueule, non ? Franchement, j’ai un bon tiers de mes clients pour la seule raison que je suis posté en sentinelle au milieu de la rue. Je ne suis pas certain que m’effacer entre les bureaux me serait d’une quelconque utilité. »
Il but quelques gorgées de Guinette, espérant que son langue pas exactement feutré passerait inaperçu, avant de reprendre :
« Regardez vous, vous n’étiez pas juste soldate, vous étiez Cabale. Pourquoi faire les choses à moitié ? Je ne vois pas pourquoi je m’astreindrai à un petit rôle de restaurant de quartier. Pour l’instant, celui de guignole en carriole me sied bien mieux. Et puis, à quoi bon avoir pignon sur rue à la Citadelle, où l’on ne peut même pas avoir un oiseau chez soit ? Mais un jour, oui, peut être, on connaîtra le nom de Sempronia pour le goût de mes nouilles plutôt que les faits d’armes de mon père. »
Il parlait bien plus sur le ton de l’humour que de l’orgueil, mais trônait au fond de sa voix cette envie tenace de ne pas finir sa vie comme rôdeur au présidium.
« Mais pas de plan trop hâtif. Je ne sais même pas si j’aurais assez de stocks pour demain, je ne peux pas promettre d’ouvrir ma chaîne dans deux jours ! Même si j’ai l’impression que j’aurais déjà une cliente. Bon sang, vous venez de finir la troisième boîte et vous avez l’air affamée ! »
Il passa un doigt devant sa bouche et fronça les sourcils, comme s’il réfléchissait intensément :
« Avec des clients comme vous, je ferai fortune… Vous repasserez, j’espère ? Tous les Turiens blancs du monde pourraient vous briser le cœur, il n’est pas de plat que je ne saurais vous préparer en guise de pansement. Je suis un peu, heu… cherchait-il avec hésitation. L’ange gardien des goinfres. »
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| Sujet: Re: C'est Sci-bion ! Lun 21 Jan 2019, 21:09 | | | La Turienne était diablement plus précise sur sa profession que tous les biotiques auxquels Scipio avait parlé jusque là. Elle était même un brin trop précise. Elle eut le bon goût de parler de la Grande Guerre, cette époque de grands troubles, de guerre totale, de conflit généralisé et frappant avec la même ardeur chaque être vivant engrangé dans l’un de ses nombreux théâtres. Une époque que Scipio appelait « l’adolescence ».
L’échange était anodin à première vue, une vétéran racontant ses exploits, pas peu fière et non sais raison. Une charge de Brute. Une Cabale qui en sort en un seul morceau. Le corps éclaté de Gaius contre le bitume. Le regard livide d’un père survivant à son fils. Les mots répétés à voix basse, dans l’hôpital. A la maison. Ailleurs encore.
Les dires de la cliente étaient tempérés, voir rassurant, et il était clair qu’elle ne pensait pas à mal, mais chaque syllabe plantait vingt centimètres d’acier dans la cage thoracique du jeune cuistot. Il s’efforçait à répondre avec son iconique nonchalance, mais se muait petit à petit en montagne endolorie. Elle parla de son père. De sa famille. Il semblerait que la Hiérarchie les ai totalement oublié, à tel point que la vie ou la mort de Scipio n’aurait rien changé au statut de la dynastie.
Scipio aurait du admettre que la conversation était plaisante, cette dame avait de l’humour, et un estomac de Dévoreur, ce qui était toujours un bon point aux yeux du Turien, mais elle avait le chic pour planter ses griffes dans sa fragile mémoire. Une charge de Brute. Une famille morcelée, comme un frère déchiqueté contre la pierre de sa planète natale. Il se tut lorsqu’elle en vint à son projet.
Elle était si enthousiaste qu’elle ne tarissait d’aucune éloge sur sa cuisine et le choix de ses ingrédients. Il est vrai qu’il s’y appliquait, mais il devait pour le moment dédier toute son énergie à ne pas trembler. Déviez l’alimentation secondaire, on a pas besoin des lumières au cerveau, juste qu’il tienne debout ! Désactivez les boucliers et redirigez l’énergie dans les jambes ! Le système immunitaire c’est bon pour les Vortcha ! La Turienne en venait à donner ses prix, l’idée d’un pari fou sur une carriole perdue à la bordure du Présidium. Elle réfléchissait presque à voix haute, et finit par déclarer :
« Par ailleurs, je m’appelle Ravi Vertax. Enchantée ! Si vous êtes l’ange des goinfres, je me vois bien comme l’ange des jeunes patrons ! - Ah bah, moi c'est Scipio, Sempronia du coup, eh bah, ah bah, oui hein... »
La main de Scipio racla le long du comptoir, balançant sa rappe à fromage préférée par dessus bord. Elle agrippa fébrilement le tablier attaché sur le mur, et l’emporta dans sa chute. Deux tiers de seconde plus tard, le Turien était au sol, complètement assommé par les enchaînements de hauts le cœur et de surprises. Même l’espace autour de ses yeux semblait être devenu blanc.
Comme quoi, les légendes étaient donc vraies, cette femme prouvait les rumeurs et les on-dits. Une Cabale peut plonger sa cible dans le comma juste en lui parlant.
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| Sujet: Re: C'est Sci-bion ! Mer 23 Jan 2019, 17:26 | | | Un plafond inconnu. Quadrillé de blanc. Barré de deux néons crépitant d’une lueur fade. Flatté du bip sonore d’un instrument à l’usage inconnu. Des draps propres, et fins. Blancs également, désagréables au toucher. Une longue barre métallique, le long de la couchette, froide et laide. Une fenêtre à sa droite, étroite, à la lumière agressive pour les yeux encore endoloris par la migraine. Un soupir. Un vertige. Des plafonds inconnus.
« Rebonjour, Monsieur Sempronia ! Je peux vous appeler Scipio ? »
Un visage presque familier. Au delà des plis raidis des paupières, une figure sombre ensoleillée par des tatouages bleus. La couleur de Palaven. L’origine. Nullement désagréable. Des mauvais souvenirs. De sombres pensées. Désagréable. Quelques mots qui ne parvenaient pas à s’échapper de la gorge asséchée de Scipio. Elle enchaînait.
« Bon retour parmi nous en tout cas. Vous vous êtes évanouis. Je me suis permise de fermer votre stand, Midas a été très compréhensif. »
Midas. Une IV datant de la reconstruction. Une époque dédiée à rétablir la gloire. Le moment de souffler, après des années passées la tête sous l’eau. Les relevés topologiques. Les débris à déblayer. Les réfugiés retrouvés étouffés par la poussière. Sectionnés en plusieurs morceaux par les effondrements. Ceux qui sont morts de faim. Ceux qui ont préféré faire les choses eux même. Ceux qui ont survécu. Sous un plafond inconnu, elle enchaînait.
« Les services de soin ont pris votre tension. Ils l’ont trouvé un peu basse et apparemment, vous n’auriez pas beaucoup mangé vu plusieurs signes suite à votre malaise. Ils ont préféré vous amener ici pour vous garder en observation, le temps que vous repreniez vos esprits, et pour vous perfuser tranquillement. C’est surtout du glucose apparemment dans le sac. Vous avez été installé ici il y a quelques minutes. Vous n’êtes pas resté dans les vapes plus de, vingt minutes je dirais ? Oh, et un certain Mika vous a pris une bière. Il a dit qu’il repasserait dans deux jours pour la rembourser. »
La brume offrait quelques éclaircis, des taches de couleurs éparses afin de mieux comprendre la situation. Un hôpital, une biscotte pour tout repas, une perf. Mika, qui avait encore trouvé un moyen d’allonger son ardoise. Petit con. Il semblerait que l’absence avait été courte, tant mieux. Il aurait été gênant d’embêter aussi longtemps sa nouvelle mécène. Le mécénat, le pari fou de la Turienne. Une bonne nouvelle, enfin.
« Je crois que je vous dois des excuses, conclut Ravi. Si j’avais su ce qui était arrivé à votre frère, j’aurais évité de réveiller des souvenirs apparemment douloureux. Vous souhaitez que je vous laisse récupérer ? - Ne vous inquiétez pas pour mon frère, déclara calmement Scipio. Il va bien mieux là où il est. »
Il se rappelait parfaitement de ce qui était arrivé, maintenant. La Cabale lui avait rappelé la Grande Guerre et toutes ses horreurs. Le soldat du génie intérimaire avait immédiatement défailli. Quel pleutre. Intérieurement, il riait de son abnégation égale à celle d’une huître morte, mais il n’avait pas encore récupéré la force de le faire de vive voix. Il pouvait tout de même se moquer :
« Au moins, lui n’est plus à l’hôpital. »
Son trait d’humour noir s’accompagnait d’un ricanement, mais se souhaitait rassurant. Quand on a l’énergie de plaisanter, c’est que tout va bien, non ?
« Vous pouvez rester si vous le souhaitez, Ravi Vertax. Mais je ne compte pas rester trop longtemps moi même. Il faut que tout soit prêt pour les clients du soir. Je ne vais pas vous fournir vos dix pour cent en traînant ma carcasse ici… Si, bien sûr, votre offre tient toujours ? »
Il chercha à se redresser, afin de paraître un peu moins pathétique. D’une main, il attrapa son bonnet, qu’il plaça vivement sur son crâne.
« La branche principale de la dynastie Sempronia saurait se montrer reconnaissante de se voir offrir une seconde chance. Je n’ai pas eu l’occasion de vous remercier pour votre sympathie, par ailleurs. J’étais un peu trop occupé à tomber dans les pommes sur le coup, mais certains mots n’ont pas causé que du tort. »
Il sourit, puis tourna les yeux vers la fenêtre. La lumière était un peu moins douloureuse.
« Et puis, je ne prendrai pas ombrage d’être financé par une Cabale. Ça ne marche pas comme ça chez moi. Vous vous battez, pas moi. Ça fait de vous la nana stylée dont je parlais. Que vous fassiez de la magie n’y change rien. »
Scipio pris une courte pause, avant d’ajouter en regardant de nouveau son interlocutrice :
« De toute manière, vous n’êtes pas si impressionnante, si Mika a réussi à vous avoir aussi. » |
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