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 La Pomme pourrie

Abbadon Bynare
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MessageSujet: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeJeu 15 Nov 2018, 12:21
► █ Date : 15 Novembre 2203RP Tout public
Abbadon Bynare ♦️ Alec Sykes
La Pomme pourrie



La Pomme pourrie
15 Novembre 2203

Haratar


Abbadon n’était que rarement venu sur la station getho-quarienne. Il y était passé au cours de ses voyages et enquêtes, mais ne s’y étais jamais arrêté : sa présence n’y était pas nécessaire. Les peuples de Rannoch contrôlaient l’endroit, et leur maitrise technologique leur garantissait d’excellents résultats dans sa protection. Un agent du GSI y ferait doublon, ou pire, pourrait s’avérer gênant : les méthodes des forces spéciales galariennes avaient peu de chances d’être approuvées, et pouvaient distraire les forces de sécurité de la station. Sans oublier que ce territoire était celui d’une espèce concilienne et donc, théoriquement, hors de la zone de surveillance des galariens. Théoriquement.

Cependant, les choses avaient changé : Abbadon était Spectre, et Haratar était le cœur de la recherche contre l’énergie noire. Le galarien pouvait donc agir où il le souhaitait, et la station – ainsi que tout le territoire des peuples de Rannoch – était devenu la nouvelle cible prioritaire de la Corruption. Les vaisseaux de l’UCIP sillonnaient l’espace pour intercepter les transporteurs véhiculant des infectés, assistant les flottes quariennes et geth trop peu nombreuses, tandis que les forces spéciales collaboraient pour aider à la défense des territoires. C’est grâce à ce réseau que plusieurs corrompus avaient pu être interceptés ou arrêtés alors qu’ils ciblaient Haratar. Mais le dernier cas en date était inquiétant : l’asari, provenant directement de l’un des mondes infectés, et ayant pour mission de rallier des gens à cette cause, ne portait en elle aucune trace de l’énergie noire.

Abbadon avait aussitôt préparé son départ pour la station. Il avait aussi informé son collègue Alec Sykes, qui s’était fait remarquer sur place lors d’une autre opération. Si des individus sains pouvaient s’allier à Aria, Haratar était peut-être dans une situation plus dangereuse que prévue, et le renfort d’un combattant tel que l’humain ne serait pas de trop. Ils avaient rendez-vous sur la station, où ils pourraient rencontrer ceux ayant éliminé l’asari – vu le danger que représentaient les infectés, on ne tentait que rarement de les capturer vivant – et étudier tout ce qui avait été trouvé avec elle. Ensuite, si cela était nécessaire, une intervention chirurgicale extirperait les traîtres de la station.

*****


- Sykes, merci d’être venu.

L’humain n’avait guère changé, tout en force sous contrôle. Peut-être plus fatigué cependant, ou miné. L’Alliance subissait de nombreux assaut, Séléné n’était revenue dans son giron qu’à grand peine, tandis que Shanxi ne se remettrait peut-être jamais de ce qu’elle subissait. Il y avait largement de quoi souffrir moralement.

-Vous avez lu tout le dossier ? Je n’ai encore rien de certain, mais je crains que nous soyons tombés sur un membre de secte. Les interrogatoires du prisonnier volus ont montré des liens entre Aria et l’Azur, un groupe extrémiste religieux asari. J’ignore pourquoi ils seraient encore en contact, mais…

Abbadon haussa les épaules. Il concevait mal que l’on puisse s’associer volontairement à la Corruption. Il ne précisa pas non plus d'informations sur le volus : l'existence de Dahl et son incarcération dans les Archives de la Citadelle n'étaient connues que des Spectres et des hauts placés de l'UCIP. Inutile de risquer d'être entendu par accident.

-Peut être est-ce une fausse alerte, une simple déséquilibrée. Mais vu les recherches en cours, mieux vaut en être sûr.

Alec Sykes

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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeSam 17 Nov 2018, 22:13


Il y a des fois où Alec Sykes, Spectre du Conseil, N7 et titulaire du grade de Commandant au sein de l’Alliance se disait qu’il aurait mieux valu que la mort le prenne en orbite de Chasca. Depuis ce jour funeste et la chute de la colonie, plus rien n’allait dans la galaxie. A supposer que l’état de celle-ci puisse évidemment être jugée viable depuis la défaite des Moissonneurs. Depuis cet épisode désastreux dans la Mer Pourpre, dont lui et bien d’autres estimaient qu’il avait une part de responsabilité dans la funeste résolution, plus rien n’allait. Des planètes brûlaient ou pourrissaient sous la coupe de la Corruption, le semblant de résistance envisageable dans les Terminus s’était effondré et l’unité – du moins apparente – de l’espace concilien volait chaque jour un peu plus en éclats. Combien de temps pour que les Galariens fassent pleinement sécession de la Citadelle ? Combien de planètes à devoir défendre ou abandonner à Aria et ses sbires ? Comment était-il possible de passer outre les vieilles rancunes pour établir un effort, un front commun ?

Toutes ces questions qui hantaient les plus fervents défenseurs de l’espace concilien, passaient pourtant pleinement au-dessus de la tête de l’Humain. Plus terre-à-terre, l’agent du Conseil se contentait d’enchainer les missions et d’intervenir là où il pensait pouvoir glaner des informations, apporter un quelconque soutien. Evidemment, la majeure partie de ses sorties s’effectuaient en collaboration avec les forces locales et le pouvoir en place, quand bien même le N7 ne se faisait pas d’illusion quant à la confiance qu’inspirait un « sbire du Conseil » comme il l’entendait parfois. Les récentes prises de décisions et le manque de résultats de la Citadelle n’aidant pas, il était parfois bien plus complexe d’obtenir la coopération de certains organismes. L’émancipation de l’UCIP des sphères d’influence des espèces fondatrices pour se retrouver dans le seul giron du Conseil de la Citadelle, pour ne citer qu’elle, en était le parfait exemple. Si l’institution gagnait dès lors en flexibilité, le peu de crédit qu’il restait encore au quatuor du Présidium rendait pour le moment la chose minime, voire dangereuse aux yeux de certains…

De par ses quelques contacts au sein de l’Alliance, Sykes avait eu vent d’une méfiance croissante à l’égard de l’organisation. Des visions faussées du problème considéraient la chose comme une force armée à part entière, une force d’opposition à l’énergie noire vouée à devenir un jour l’armée privée du Conseil, une initiative d’armée commune qui remplacerait toutes les autres. C’était ridicule… De force armée, l’UCIP n’en avait que l’apparence. Il fallait y voir une force d’intervention, de réaction rapide contre les plus importantes menaces. Un groupe d’élite qui viendrait en appui des forces conciliennes régulières.

Malheureusement, les rancunes et idées reçues ayant la vie dure, le manque de résultats concrets obtenus par le Conseil n’aidant pas, chaque espèce se dirigeait peu à peu vers la tentation de se défendre elle-même et de laisser les autres sur le carreau. Les mêmes tares nihilistes de 86-87 refaisaient peu à peu surface, mettant à mal la résistance offerte face aux abominations d’Aria.

Et pour être honnête… S’il n’y avait pas eu les importantes ressources dont disposait encore la Citadelle, la liberté d’action que lui permettait son poste, peut-être Alec aurait-il fait de même pour aller défendre Shanxi. Gamin des colonies, voir les planètes colonisées par son espèce brûler et devenir le nid purulent de l’ennemi était un déchirement pour l’ancien commando. La violence et soudaineté de l’attaque sur Séléné avaient toutefois renforcé sa résolution à poursuivre son engagement auprès de la Citadelle. Car s’il ne faisait plus véritablement confiance à la politique concilienne, le Commandant comptait parmi les plus fervents partisans de l’union des savoir-faire de différentes espèces. Des espèces souveraines les unes des autres, mais animées par une volonté commune d’aller de l’avant. Un idéal un peu trop utopique ?

Cela semblait être le cas à l’heure actuelle…

Toujours est-il que le Spectre passa près d’un mois au sein de l’espace de l’Alliance après le raid sur la Lune. Occupé à traquer ce qu’il pressentait être l’élément déclencheur de l’invasion, le N7 réalisa durant plusieurs semaines un travail d’investigation entre le front, Arcturus II et le système Hélios, qui l’amena à finalement localiser ceux qui permirent aux sbires d’Aria T’Loak de pénétrer au sein des chantiers spatiaux. C’est une véritable petite cellule de quatre individus qui s’était constituée au sein de la station abritant le Parlement de l’Alliance Interstellaire. Quatre officiers en charge du contrôle de vol à destination d’Hélios et de la Terre, avec des accréditations suffisantes pour changer certains plans de vol à la dernière minute. La tête pensante, présente sur Shanxi au moment de l’invasion, y avait été contaminée sans qu’on le détecte et s’était évaporée avec les premiers convois de réfugiés. Devenu un Immortel, l’officier de carrière et bon père de famille n’avait pas éveillé les soupçons, allant jusqu’à pouvoir contaminer trois de ses collègues pour appuyer ses efforts de sabotage.

Les efforts d’enquête, du Conseil comme de l’Alliance, avaient peu à peu permis d’isoler le profil des responsables, et de finalement remonter jusqu’à eux fin octobre. Toujours en poste, les agents de la Corruption espérèrent très certainement pouvoir réitérer la chose ou, à défaut, faire un maximum de dégâts avant d’être compromis. Finalement, leur élimination mobilisa une frégate en patrouille pour éliminer un transport de fuyards, un commando dépêché au sein de la station afin de neutraliser un saboteur, alors qu’Alec se chargea de mettre à mort le « cerveau » de l’opération. Ayant pris certaines précautions pour pallier à la menace, l’officier ne fut toutefois pas éliminé sans un certain nombre de dommages collatéraux au sein de la station, qui motivèrent le Spectre à se faire oublier quelques temps de l’Alliance. Sans oublier l'inimitié des Affaires Internes à voir un élément se mêler de leur champ d’investigation...

Alors lorsqu’un de ses collègues le contacta quelques semaines plus tôt pour œuvrer à l’autre bout de la galaxie et continuer à mettre des bâtons dans les roues de la Corruption…
 
***

Alec n’avait pas mis les pieds sur Haratar depuis deux ans. A l’époque, et même s’il ne le savait pas encore, il avait été confronté pour la première fois à l’Ordre de l’Accompli. Aujourd’hui, c’était pour aider à neutraliser une éventuelle menace pour les efforts de recherche contre la destructrice de ce même Ordre qu’il se rendait dans l’Amas du Phénix. L’endroit était devenu le point d’ancrage des efforts de coopération entre le Conseil, les Geths et les Quariens. L’implication d’autres espèces, à commencer par celles constituant l’organe dirigeant de la Citadelle, paraissait bien plus minime, pour ne pas dire inexistant. Du moins est-ce ainsi qu’on lui avait vendu la chose.

Rannoch gagnerait-elle une place au Conseil si l’arme miracle contre la Corruption provenait de ses installations ? Cela pouvait s’envisager. A condition que le conflit soit à la faveur de la Citadelle, et que le Conseil survive à ce même conflit…

- « J’avais besoin de m’éloigner un temps de la Terre… » répondit simplement le N7 pour se présenter à Bynare.

C’est bel et bien un homme miné et usé qui se présenta à Abbadon. Pas que le Spectre était au bout du rouleau, mais les dernières semaines n’avaient pas aidé en matière de sommeil à rattraper. Là-dessus, et malgré leur existence bien plus courte, les Galariens disposaient d’un avantage majeur. Ajoutez à cela les méthodes du GSI que son équipier du moment utilisait, sa maitrise des artifices technologiques les plus pointus et des compétences biotiques, quoique rares pour son espèce, et l’on commençait à cerner l’efficacité dont le rejeton du Clan Bynare pouvait faire preuve.

- « Donc les responsables de l’attentat de Thessia, que l’on a supposé être en contact avec l’Ordre, chercheraient aujourd’hui à aider Aria dans son entreprise de conquête…  » résuma l’Humain à voix haute de façon rhétorique.
 
La chose n’était pas dénuée de sens. Cerberus, en son temps, avait finalement vouée son existence aux Moissonneurs. Et même si l’endoctrinement avait eu raison d’eux, se sont au départ les idéaux suprématistes humains qui causèrent leur perte. Aria avait-elle donc proposé quelque chose aux fanatiques de l’Azur Stellaire ? Un contrôle de Thessia ou des Républiques ? Il était peu crédible de l’imaginer partager ses conquêtes, mais sait-on jamais… Les Asaris, pour certaines Ardat-Yakshi à la biotique surpuissante, de la secte faisaient des alliées de poids pour la Corruption…

- « J’ai uniquement rencontré des agents infectés jusqu’ici... Mais si l’on vient effectivement à se joindre à Aria sans l’être… L’Amirauté et le GIP sont à même de nous fournir les informations que nous pourrions demander,  ou d’accepter de nous laisser la main au besoin ? Je n’ai pas eu tous les éléments à ce propos… »

Il est vrai que Quariens et Geths s’étaient rapprochés du Conseil ces dernières années. Mais le statut de ces espèces restait encore bien particulier sur la Citadelle… Et si coopérer avec l’UCIP leur semblait tout naturel, peut-être n’en serait-il pas de même avec des agents aux prérogatives extrêmement larges. Peu importe la réponse à cette question, l’Humain n’était pas venu sans son matériel, l’hypothèse d’un combat n’étant pas à écarter. Restait cependant à mieux cerner le contexte de cette intrusion à bord de la station : identité de l’Asari, sa provenance, le compte rendu d’autopsie, tout ce que l’on avait trouvé sur elle et son comportement.

Sykes ne se fit donc pas prier pour emboiter le pas à son homologue Galarien pour retrouver les forces de sécurité responsables de la mise à mort de l’intruse. De là, peut-être pourraient-ils commencer à exploiter quelques pistes…

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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeDim 18 Nov 2018, 13:52

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Haratar


- L’Amirauté, le Nouveau Consensus, le GIP, et n’importe quelle personne concernée a sacrément intérêt à collaborer. En premier lieu, parce que c’est la meilleure option face à la menace qu’est la Corruption. Et en second lieu, parce que c’est une affaire trop importante pour que nous acceptions un refus. Surtout si des gens sains peuvent effectivement rejoindre Aria : avec cette nouvelle donnée, tout opposant est potentiellement un ennemi.

Le duo s’enfonça dans la station. L’un comme l’autre était équipé et Abbadon arborait de manière visible son insigne de Spectre : c’était encore le meilleur moyen de passer les contrôles de sécurité sans perdre trop de temps. Malgré ça, il eût à se soumettre aux détecteurs d’ézo noir, auxquels il se soumis de bonne grâce : une saine paranoïa ne faisait pas de mal, d’après son expérience.

Le centre de sécurité les intéressant était dans l’un des niveaux supérieurs de la station. Ce n’était pas le secteur où l’infiltré avait été éliminé, mais celui où son cadavre avait été transféré avec toutes ses possessions pour l’autopsie. Les responsables de l’arrestation, le corps et ses possessions, le médecin légiste geth, et plusieurs autorités étaient présentes.

- Abbadon Bynare et Alec Sykes, Service Spécial et Tactique de Reconnaissance. Nous sommes venus sitôt que nous avons vu vos rapports.

Le galarien parcourût du regard l’assemblée présente. Assez complète, plutôt une bonne chose. Pas réellement d’uniformes protocolaires chez les deux espèces présentes, mais des insignes indiquaient les noms et rôles de chacun. Il fixa le chef.

- Nous attendons votre pleine et entière collaboration face à cette crise.

- Celle-ci vous est offerte, Spectres. J’ai rassemblé les individus mêlés à l’arrestation, pour accélérer votre enquête. Nous avons aussi débuté une vérification systématique des habitants actuels de la station, mais ceci prend du temps.

- Parfait. Nous allons commencer par le corps et son autopsie.

Les agents spéciaux suivirent le geth, qui leur résuma la situation avec la précision froide et mécanique de sa nature. L’asari avait été interceptée peu après avoir passé les premiers contrôles de sécurité, afin de l’éloigner de la foule du spatioport. L’opération n’avait pas subis de difficulté majeure, la femme étant tombé dans une embuscade, et l’autopsie n’avait été réalisée que par habitude, prémices d’analyses plus poussées de la part des laboratoires travaillant sur les infectés. C’est là que l’absence de contamination avait été découverte. Les analyses s’étaient faites plus poussées, envisageant un nouveau genre d’infectés, mais toutes étaient revenues négatives.

Le corps de l’asari portait les traces de ces nombreuses opérations. Le galarien lança un scan extérieur par habitude, plus pour s’assurer qu’un aucun corps étranger anormal aurait infiltré le cadavre, mais rien n’en ressorti. Ses affaires étaient plus intéressantes : sa carte de crédits galactiques n’était pas connectée à un compte mais comportait une quantité non négligeable d’argent directement dessus, son omnitech était vide, mais elle transportait un datapad rempli d’informations circulant sur l’extranet : théories complotistes fumeuses sur la nature de la corruption, guides ‘touristiques’ des régions infectées telles qu’elles étaient avant la crise actuelle, livres concernant l’ancienne religion asari de vénération de la Déesse, et enfin, le manifeste de Dashanxa, la terroriste ayant frappé Thessia. Les enquêtes sur ces éléments étaient déjà démarrées, et les autres individus présentes firent tour à tour leurs rapports.

L’asari disposait d’un vaisseau personnel, mis en sécurité dans un hangar et encore en cours d’analyse pour s’assurer que rien n’y était caché. Le journal de bord permettait de suivre le voyage de la femme : jusqu’à il y a quelques mois, simplement sur Thessia. Elle avait quitté la planète ç la fin août, en direction d’Illium. Plusieurs communications enregistrées semblaient indiquer qu’elle voulait y retrouver quelqu’un. Vérité, ou excuse pour quitter l’espace concilien, impossible à dire. Quoiqu’il en soit, elle avait rapidement arrêté toutes communications, et n’était passé à proximité d’Illium que pour faire le plein de carburant – peut-être avait-elle rencontré quelqu’un en orbite ? Ensuite, une succession de destination au sein des territoires Terminus, toujours plus proche des zones infectées. Et enfin, Sanctum, la première planète tombée sous le joug d’Aria après Chasca. De là, elle était venue directement sur Haratar.

- En somme, elle a tout l’air d’une malade mentale isolée. Dangereuse, mais neutralisée. Nous avons quand-même demandé à Illium et Thessia si elle avait un dossier psychologique ou criminel. Nous sommes encore en attente des réponses. Et évidemment, il y a ce lien possible avec l’Azur, mais nous ne savons rien de plus.

Le quarien semblait presque vouloir claquer des talons. Un ancien militaire, au minimum.

- Nous sommes à votre disposition si vous avez quoi que ce soit à demander. Cependant, nous avons aussi beaucoup de travail, tâchez donc d’être synthétiques.

Le galarien eût un bref sourire à ce terme, songeant aux geths. Puis il eût un regard interrogateur envers son homologue humain.

Alec Sykes

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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeVen 23 Nov 2018, 18:05

Des conclusions tirées sans aller au bout des choses. Sans même disposer des résultats finaux des analyses encore pratiquées alors qu’ils parlaient… Alec n’était pas le plus expérimenté des enquêteurs, sa fonction de Spectre étant somme toute récente et ses précédentes fonctions se limitant bien souvent à mener des opérations de combat clandestines. Pourtant, il était de ceux qui appréhendaient le mieux la menace de la Corruption et des organisations qui gravitaient autour. Tout ceci pour la simple et bonne raison que depuis maintenant deux ans, il avait œuvré sur tous les fronts pour la combattre. Aussi, entendre le responsable Quarien leur faisant face évoquer de façon si précipitée un avis tranché sur la question eut de quoi le faire tiquer.

Pas qu’il comptait exprimer son point de vue sur la question, mais l’officier ne se serait peut-être pas montré si catégorique si son espèce avait eu à pâtir de la Corruption. A l’heure actuelle, Rannoch, le GIP et Haratar restaient néanmoins la meilleure alternative pour les efforts de recherche contre la menace. Le niveau et savoir-faire technologique des deux espèces comptaient parmi les plus avancés de la galaxie, et la position excentrée de la station permettait de rester éloigner des lignes de fronts. Du moins jusqu’à ce qu’Aria se décide à un assaut de grande envergure dans les Terminus… Après Oméga, la chose n’était pas à exclure.

La coopération des locaux leur étant apparemment acquise, l’Humain eut au moins droit à la consolation qu’ils n’auraient pas à batailler pour obtenir les éléments nécessaires à leur enquête.  

- « Nous aurons besoin de disposer d’une copie de toutes les données qui ont été récoltées jusqu’ici pour mener nos propres analyses. Il nous sera également nécessaire d’avoir accès au vaisseau de la suspecte. »

- « Je vais demander à nos analystes de faire le nécessaire, et demander à notre équipe de maintenance de vous donner accès au hangar. Si vous voulez bien m’excuser… »

Le responsable leur faussant compagnie pour faire passer le mot, une escorte de Geths les raccompagna en dehors du poste de sécurité et les mirent sur la voie du hangar, prochaine étape de leur « aventure.

- « Les Quariens ont vécus des siècles sur des vaisseaux, sont passés maitres en robotique et IA, mais il leur manque parfois l’imagination nécessaire à… certaines pratiques criminelles… »
se permit de faire remarquer le N7 dans l’ascenseur qui les mena à destination.

Il s’agissait avant tout d’une impression qui lui était propre, évidemment. Leur société n’était pas exempte de tous les maux rongeant les systèmes conciliens. Mais il fallait tout de même reconnaitre que l’on voyait bien peu de Quariens versés dans le mercenariat, la chasse aux primes, tous types de trafics et autres économies parallèles. La chose pouvait aisément s’expliquer par le statut de paria de l’espèce jusqu’à la fin de la dernière guerre, ainsi que leur éternel combat pour faire fonctionner et vivre une Flotte Nomade forte de dix-sept millions de réfugiés. Sans compter toute la civilisation qu’ils s’efforçaient à rebâtir depuis. Au final, on pouvait difficilement y voir un mal dans ce constat, mais cela pouvait entrainer certaines lacunes dans les efforts d’enquête lorsqu’ils se trouvaient confrontés à certaines pratiques.

La remarque du soldat, que l’on pouvait assimiler à une réflexion à voix haute, servait donc avant tout à justifier la fouille plus poussée qu’il souhaitait pratiquer à bord de l’appareil du cadavre occupant désormais la morgue. Dirigés vers un hangar auxiliaire du GIP, à l’écart de toute présence civile, les Spectres purent se mirent à l’œuvre dès lors que les fouilles et analyses des forces de sécurité furent stoppées pour leur laisser le champ libre. Sans doute que certains ne devaient pas voir leur présence d’un bon œil, mais le duo n’avait que faire des questions de fierté.

Ils se trouvèrent donc face à un appareil tout à fait banal d’apparence. Long d’une vingtaine de mètres, l’engin construit sur deux ponts devait permettre le transport de six ou sept membres d’équipage tout au plus. Un degré avancé d’automatisation des systèmes, associé à une IV de bord, permettait toutefois à un unique pilote d’opérer des manœuvres de vol sur de longues distances sans recourir à davantage de secours organique. La possibilité que leur illuminée de l’Azur Stellaire embarque un ou plusieurs passagers clandestins n’était pas à écarter non plus. D’ailleurs, c’est peut-être après une bonne heure à fouiller les moindres recoins qu’ils finirent par dénicher des signes rendant cette éventualité crédible…

En retournant l’ensemble du vaisseau, les agents du Conseil tombèrent finalement sur une trappe savamment dissimulée dans l’entrepont. Collé au réacteur SLM, le compartiment n’avait jusqu’ici pas été détecté par les scans pratiqués grâce à la signature énergétique de l’ézo du réacteur. Une vieille ruse de contrebandier, mais qui permettait bien souvent de berner les procédures les plus basiques de contrôle. Suffisamment grand pour accueillir plusieurs personnes, la section n’abritait certes rien de vivant, mais quelque chose de tout aussi, si ce n’est plus, préoccupant…

- « Notre Asari était bricoleuse, ou connaissait quelqu’un qui l’était. L’attirail parfait du technicien en robotique, plusieurs armes et mods, et des carcasses de Geths en plus ou moins bon état… Elles doivent dater de l’attaque de Sovereign et des Hérétiques sur les systèmes conciliens. Il manque de quoi monter une ou deux plateformes Geths au complet… »

Penché au-dessus de la cargaison, le Spectre Humain mesurait petit à petit l’ampleur de la menace à mesure que sa torche parcourait l’obscurité de chaque recoin. Ces coquilles vides, où toute présence consciente manquait, constituaient le cheval de Troie parfait pour évoluer sur Haratar. On avait ainsi cannibalisé certaines épaves,  arrachant à chaque plateforme une pièce en particulier pour réaliser l’assemblage des « Geths » fonctionnels.

- « La méthode a prouvé son efficacité il y a deux ans avec l’Ordre. Si quelqu’un ou quelque chose contrôle des synthétiques à bord de la station… Il pourra accéder à toutes les zones qui ne nécessitent pas de contrôle d’accès. Et s’il dispose de programmes d’intrusion… » 

Tout était dans le non-dit… Avec les bons artifices technologiques, même les zones de haute sécurité du GIP et les laboratoires recherchant des contre-mesures à la Corruption étaient compromis. Les Geths eux-mêmes ne pourraient déceler la présence du ou des intrus par un simple scan de leur réseau, la création du Nouveau Consensus leur ayant donné à tous une totale individualité. Quant à déduire un quelconque mode opératoire… Un sabotage des systèmes de survie de la station ? Une intrusion pour s’emparer des résultats de recherche ou les détruire ? Les activités d’un éclaireur chargé de préparer le terrain pour Aria ? Allez savoir…

Consultant finalement son homologue Galarien pour avoir son avis sur la question, Sykes lui remit les quelques datapads qu’il put rassembler dans le compartiment exigu. Peut-être l’ancien agent du GSI saurait-il passer outre les codes perfectionnés qui protégeaient les documents numériques. Peut-être tomberaient-ils sur un journal, des instructions, quelque chose…
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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeMar 04 Déc 2018, 18:02

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15 Novembre 2203

Haratar



Le vaisseau était bien conçu. Pour des contrebandiers, du moins : l'optimisation était loin d'être optimale pour le transport ou le voyage, mais parfaite pour cacher des choses. Le duo de Spectre identifia rapidement les systèmes - désactivés - permettant à l’appareil de fonctionner avec un équipage inexistant ; il découvrit ensuite plusieurs caches mineures, par réellement illégale, mais utile pour planquer rapidement quelque chose en cas de fouille surprise ; mais la cache la plus intéressante ne se révéla qu'après une bonne heure de fouille minutieuse. Plus qu'une cache, c'était presque une mini cale, où des carcasses de geths parsemaient le sol. L'humain expertisa rapidement les entités robotiques comme datant de l'époque de Sovereign, et résuma ses inquiétudes. Abbadon ne pouvait que le suivre.

- Des geths d'il y a vingt ans... Je n'en avais encore jamais vu. Leur technologie corporelle a progressé.

Le galarien observait de près les marchandises, sans rien toucher. Il récupéra les datapad du Spectre.

- J'ignore si Aria saura maîtriser des geths comme le faisait l'Ordre. La Corruption ne montre pas de niveau technologique impressionnant à l'heure actuelle... Mais il faut prendre des mesures. Les enjeux sont trop importants. Je vais scanner la zone, mettez vous en dehors... Merci.

Abbadon activa son omnitech. Cette méthode, il l'avait pratiquée des centaines de fois, au bas mot. Un scan approfondi d'une zone, détectant les accrocs, les différences dans la composition de l'air, les possibles empreintes. La cale ne semblait pas nettoyée ou visitée régulièrement, des traces pouvaient rester, permettant une reconstitution. Le Spectre fit attention a donner le plus d'informations possibles à son omnitech, puis lança ses programmes.

- Reconstitution holographique d'événements. Les résultats peuvent être surprenants. Les miens n'utilisent pas autant les IV de haut niveaux que les vôtres, nous nous basons davantage sur nos capacités propres, mais celle-ci permet des calculs stupéfiants. Je n'ai qu'à... faire varier quelques... possibilités.

L'agent manipulait les fonctions en parlant, concentré. Il hocha la tête pour lui-même, et une image se projeta, couvrant la cale d'une fine lueur. Rapidement, des silhouettes se mouvèrent. De temps à autre, Abbadon rappuyait sur son omnitech, et on les voyait se transformer : espèce distinctive ou non, plus ou moins nombreuses, parfois avec des objets.

- J'élimine les quelques interférences que nous avons causé... et les hypothèses improbables...

Plus qu'une silhouette régulière cette fois : une asari, celle décédée en fait. Peu d'actions vraiment discernables, si ce n'est qu'elle usait des outils présents. Jusqu'à quelques temps après son départ et sa mort, où un geth holographique se lèva. Abbadon ralentit les images. Le geth était seul, il s'empara de plusieurs choses, quitta la cale. D'après les pronostics, il était parti la veille, alors que le vaisseau était déjà sous surveillance, mais probablement pas lors d'une fouille. Le calme resta jusqu'à l'arrivée des deux Spectres. Le galarien retourna vers leur cible.

- Crise confirmée. Ne vous fiez pas à l'image, c’est un geth générique. Son exo-armure est sans doute en bon état, pour cacher ses éléments internes qui sont un assemblages des geths présents. Sans savoir ce que lui même possédait déjà, je ne peux pas confirmer son physique.

Abbadon grogna, réfléchissant. Trouver un geth précis sur Haratar n'était pas une mince affaire, si l'on ne connaissait ni son objectif ni son apparence.

- Il faut voir avec les caméras de surveillance, s'il s’est mêlé à la masse ou s'il dispose d'un camouflage... Il a aussi emporté des marchandises, j'ignore lesquelles, mais plus longues qu'épaisses... S'il mise sur une infiltration à long terme, il aura besoin d'un endroit où les entreposer, peut être que les geths ont un emplacement particulier pour ça, sur cette station ? Sauf s'il envisage une attaque rapide, il pourrait s'agir d'une bombe, mais les scans couvrant la station sont très sensibles, il serait remarqué bien trop rapidement... Ou bien un appareil permettant de paralyser les systèmes de la station, mais cela semble trop volumineux... Peut-être une simple arme, pour se faire passer pour un garde ? Il lui faudrait toutes les accréditations nécessaires...

Le Spectre s'interrompit dans son monologue, reprenant les datapad trouvés en main.

- Peut-être vais-je en apprendre davantage dedans. Je vais m'occuper de les décoder, vous vous chargez des caméras, et des pistes qu'elles peuvent ouvrir ? Je vous informe dès que j’apprends quelque chose.

Les deux agents spéciaux échangèrent encore quelques paroles, puis se séparèrent. Chacun était à même d'être efficace seul.

*****



- Sykes, j'ai le contenu des datapads. Le geth n'en est pas un, mais une IA d'un niveau assez faible. Elle dispose d'accréditations. Elles ont sans doute été utilisées, et peut-être en a-t-elle eu de nouvelles, il faut remonter sa trace !
Mais il y a plus grave. Si ce que je lis est vrai, Haratar est déjà surveillée et infiltrée par des espions prêt à fournir des informations cruciales. J'ignore s'ils travaillent pour Aria, ou si ce sont des indépendants, ou s'il y a des intermédiaires. Mais il faut identifier qui aurait pu accéder à ces codes.


Alec Sykes

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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeVen 14 Déc 2018, 19:31

- « L’Amirauté est en session plénière et traite actuellement du plan de supervision pour l’effort de reconstruction, ils ne peuvent pas… »

- « Faites leur savoir que je respecte leurs efforts pour reconstruire leur culture, mais que les questions d’urbanisme attendront un autre jour. Nous avons des éléments solides qui permettent de mettre en évidence une menace pour les efforts de recherche contre la Corruption et peut-être la station toute entière… Nous avons besoin de ces informations dans l’heure. »

L’officiel Quarien, attaché auprès cabinet de l’Amirauté, maugréa un semblant de juron agacé alors que l’Humain coupait court à la communication. Du moins est-ce ainsi que le Spectre comprit la chose, son traducteur ne trouvant pas d’équivalent au terme employé. Toujours est-il qu’avec les informations en leur possession, le N7 avait cru bon de passer directement par-dessus le GIP et toutes les instances propres à Haratar. Au stade de leur enquête, il était impossible de déterminer jusqu’où remontaient les ramifications du réseau de l’Asari éliminée par les forces de sécurité locales. Sans oublier cette mystérieuse IA aux commandes d’une plateforme Geth…

Le pari porta toutefois ses fruits, puisque le commandement militaire de Rannoch prit la menace au sérieux. Désireux d’à la fois épargner une catastrophe aux siens et de montrer son ouverture à la coopération avec le Conseil, il fit parvenir dans la demi-heure au duo d’agents de la Citadelle les informations demandées. A savoir le journal des utilisations des codes et accréditations mis au jour par Abbadon lors de son analyse des datapads. De quoi permettre de faire un point sur la situation avec son homologue et décider de la marche à suivre.

- « Rannoch nous ouvre un peu plus les yeux sur l’ampleur de cette histoire… Selon les logs fournis et en recoupant avec les quelques prises de vue exploitables du système de surveillance, notre intrus synthétique a eu accès à une zone de stockage et maintenance des plateformes Geths… Il en est ressorti quelques dizaines de minutes plus tard avec deux unités opérationnelles dans son sillage… »

L’hologramme de la scène tournait en boucle devant eux. On y voyait en effet un Geth entrer dans un atelier de maintenance, s’affairer autour de plusieurs synthétiques en sommeil, en activer deux, puis ressortir à leur côté plus tard. Problème, aucun signe distinctif extérieur ne permettait de formellement identifier les carcasses de métal. Sans doute un numéro de série devait-il exister, mais à moins d’avoir les carcasses fumantes devant leurs yeux, l’information ne leur serait de toute façon d’aucune utilité. A leurs yeux, ils n’observaient que des synthétiques à l’enveloppe sortie d’usine, comme il en existait des centaines sur la station.

L’absence du fameux paquet mentionné par le Galarien sur les images avait également de quoi intriguer… Mais c’est sur un autre point que leur enquête allait avancer.

- « Officiellement, le synthétique aurait été autorisé à  télécharger des programmes Geths en attente de plateforme pour une mission de protection auprès de trois individus… Il a plus probablement prit le contrôle de ces deux plateformes pour ses propres projets. Mais nous disposons d’informations partielles concernant les destinataires de ces "Geths"… »

La scène disparut, laissant cette fois place à différents portraits et des extraits de dossier personnel à mesure que l’Humain poursuivait son exposé.

- « Velsius Barso, 42 ans, négociant Turien habitant la Cité d’Haratar. Il commercialise principalement des produits de premières nécessité et denrées dextro-aminées en provenance de la Hiérarchie. On aurait accepté sa demande de disposer d’un garde du corps Geth et agent de liaison avec le GIP suite à des menaces qu’il aurait reçu et parce que son commerce est vital pour les zones civiles de la station… Il dispose d’un entrepôt en ville… »

Le portrait du Turien, dont les marques faciales bleues dénotaient sa naissance du Palaven, fit place à deux autres éléments : un Quarien à la combinaison bleue, ainsi qu’un profil d’inconnu…

- « Walo'Cime vas Xaerah, 35 ans. Technicien de laboratoire. Il fait partie des équipes chargées d’étudier la Corruption… » annonça d’un ton lourd de sens le soldat. « Le GIP vient tout juste de signaler sa disparition. Lieu de vie et espace de travail passés au peigne fin, témoignages recueillis auprès de son entourage et ses collègues. Absolument rien ne ressort. C’est comme s’il avait simplement décidé de disparaitre de lui-même…

Et enfin, Pèlerin… Un nom de code, rien de plus. Il s’agirait d’un analyste de données sensibles si on en croit le registre fourni par le Geth. Problème, l’Amirauté affirme ne pas avoir d’agent sous ce nom de code. Soit ils mentent, ce qui ne serait pas dans leur intérêt, soit on a fabriqué un faux profil de toutes pièces pour justifier de sortir une plateforme de plus des ateliers et l’affecter à une taupe non identifiée… Peut-être celle avec le plus de valeur… »

Leur enquête avançait donc de façon conséquente. Même si de tout ceci ne se dégageait qu’une piste sérieuse et véritablement exploitable. Ainsi, d’un commun accord, les Spectres décidèrent de réaliser une descente dans l’entrepôt de Barso, voir s’ils pourraient l’y trouver lui ou tout élément compromettant. Le cas du Quarien, quoi qu’extrêmement sensible et prometteur en un sens, ne pouvait de toute façon leur apporter davantage dans l’immédiat, le GIP ayant tout passé au crible sans rien trouver. De même pour le cas de ce fameux Pèlerin, pour lequel ils n’avaient qu’un nom.

Les envoyés du Conseil se dirigèrent donc vers la Cité d’Haratar, l’agglomération où résidaient l’ensemble des civils de la station. Melting-point culturel, l’endroit grouillait de vie et constituait le foyer de peuplement le plus varié des Terminus depuis la destruction d’Oméga, grande concurrente de la station Getho-Quarienne. Leur périple s’effectua cependant sans le concours du GIP, les derniers éléments amenant à suspecter une éventuelle fuite au sein des forces de sécurité. L’Humain et le Galarien se trouvèrent donc à prendre position près du fameux entrepôt d’une zone industrielle pendant une bonne heure au moins, histoire de détecter tout signe de présence éventuelle près ou au sein du bâtiment. Mais lorsqu’il leur parut clair que l’endroit ne décelait pas de formes de vie, ils y pénétrèrent par effraction, ne regrettant bien vite pas d’avoir prit cette initiative.

Ainsi, en lieu et place de containers et palettes prêtes au chargement, c’est une véritable station d’écoute qui se trouvait là. Le repaire parfait de l’espion et de toute sa clique : datapads probablement cryptés à profusion, caisses d’armement et munitions,  des moniteurs et écrans holographiques en quantité, mais aussi ce qui ressemblait à une panoplie de mouchards… Une inventaire plus qu’incriminant pour l’occupant des lieux, mais qu’ils n’eurent pas véritablement le temps de parcourir puisqu’une présence fit son apparition. Alors qu’ils se dissimulaient derrière les nombreux rayonnages, dégainant leurs armes, l’entrée principale, celle destinée à recevoir les véhicules de chargement, s’ouvrit brusquement. Laissant deviner quatre Turiens en armure, dont trois dont l’armure lourde laissait supposer des mercenaires, mais aussi un Geth équipé d’un impressionnant fusil de précision Javelot.

- « Notre agent de liaison a été neutralisé. Ça bouleverse l’ensemble de notre planning. Dépêchez-vous de charger les dernières caisses. Notre transport part dans une heure… » lança de façon autoritaire le quatrième Turien, seul à ne pas porter de casque.

Velsius Barso, leur cible. Et le seul être en ces lieux dont la capture valait véritablement le coup. A l’exception peut-être de sa plateforme Geth, marionnette d’une IA à la personnalité et l’origine toujours mystérieuses…
Abbadon Bynare
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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeJeu 27 Déc 2018, 02:51

La Pomme pourrie
15 Novembre 2203

Haratar



Cinq individus : un geth probablement contrôlé à distance, trois mercenaires turiens, et leur cible, Velsius Barso. Tous surarmés, bien trop pour cette zone civile. Abbadon eût une brève pensée pour d'éventuels gardes ou passants qui les aurait croisé. Mais ceci ne ralentit en rien ses gestes : il dégaina son propre Javelot et entama le chargement, visant le geth. Et donna brièvement son plan à son collègue.

- Je me charge de la plateforme, puis j'userai de biotique si nécessaire.

Le geth - ou plutôt, le robot se faisant passer pour tel - n'avait aucun intérêt à être appréhendé, ne pouvant être interrogé de force. Autant le déconnecter et récupérer son noyau de données, activité bien plus simple depuis que le peuple synthétique avait atteint l’individualité et requérait des sauvegardes plus importantes. Abbadon l’abattis donc sans somation, d'un tir chargé et antigrav, perçant le bouclier pour détruire ensuite la fragile carcasse du synthétique. Peut-être le robot resterait il en service, mais avec l'armature centrale fondue, il ne pouvait plus agir.

Les turiens se jetèrent aussitôt derrière leurs abris, tentant d'identifier leur agresseur. En vain. D'une charge, Abbadon arriva au contact d'un mercenaire qu'il assomma sur le sol d'une projection. Puis son Venom mit en joue Barso qui s'immobilisa. Les autres mercenaires ne firent pas mieux, neutralisés par l'humain alors qu'ils tentaient de se mettre à couvert ou de fuir. Toujours sous la menace des armes, ils furent rassemblés et immobilisés. Le galarien s'arrêta ensuite auprès du synthétique : déconnecté, sans surprise, sans doute dès l'impact. L'agent récupéra manuellement le noyau qui lui, était intact - confirmant un contrôle à distance plutôt qu'une présence avancée dans la plateforme - et le connecta à son omnitech. Il faudrait quelques dizaines de minutes pour en extraire les informations, le temps d'interroger les prisonniers.

- Faisons court. Nous sommes des Spectres. Vous allez nous dire ce que nous voulons. Et en le disant vite, vous éviterez des interrogatoires trop longs et douloureux.

L'aura des agents des Conseils faisait souvent des merveilles. Surtout qu'elle était méritée. Tous les Spectres n'usaient pas de méthodes illégales, évidemment, mais ils avaient une très nette tendance à prendre au pied de la lettre le fait d'être au-dessus des lois. Abbadon, pour sa part, n'avait quasiment jamais recours à la torture, qu'il estimait bien peu efficace : témoignages trop peu fiables, nombreux efforts à fournir pour que les prisonniers dévoilent tout, et plus encore pour démêler le vrai du faux.

Cependant, cette fameuse aura n'eut cette fois-ci aucun effet. Les turiens restèrent silencieux. Abbadon soupira : il était difficile d'arracher des informations aux membres de ce peuple, formés par leur société rigoureuse et leur service militaire. Les laissant pour l'instant sur place, le galarien pris leurs omnitechs un à un. La vivacité de l'assaut ne leur avait pas permis de les verrouiller, et il commença à absorber les données présentées.

Sans surprises, les trois mercenaires ne semblaient rien savoir. Contrat de protection classique, pour une durée encore inconnu, avec une clause de voyage prévue couvrant les Terminus. Ce contrat coûtait une petite fortune au recruteur, mais il garantissait aussi l'absence de questions. Vérifier auprès de leur direction si aucune autre information n'avait été échangée pouvait être intéressé. Ou au moins, surveiller leurs clients souhaitant circuler dans les systèmes les pirates, où le chaos et la corruption régnaient.

Barso portait plus d'informations. De nombreux échanges, en fait. Le turien semblait mêlé à de nombreuses affaires ou, comme disent les humains, manger à de nombreux râteliers. Le Spectre commença à énumérer les informations à haute voix, autant pour informer Sykes que pour augmenter la pression pesant sur Barso.

- Apparemment, Barso est autant un mercenaire que ceux qui l'accompagnent. Contrebande de produits illégaux et de drogues - vous fournissez Walo'Cime ? Nous comptons également l'interroger. Je reconnais aussi des échanges avec une ancienne rivale - service spéciaux asari, je la contacterai, elle va avoir des choses à expliquer. Quelques histoires de corruptions aux douanes et au sein des diverses communautés présentes sur la station. Et... voilà. Et bien, cela fait un moment. On pourrait presque vous qualifier d'allié de la Corruption de la première heure, Barso.

Le galarien présenta sa trouvaille à son collègue. Les communications avec l'asari éliminée qui les avait amené sur la station, mais aussi ses prédécesseures.

- Visiblement, il traite sans aucun remords avec l'Azur Stellaire depuis des mois, en toutes connaissances de cause. Il fait passer de la contrebande et leur donnes des informations sur la station. Mais ce n'est pas lui qui a eu accès aux codes.

Un point embêtant, qui faisait naître une pointe de crainte dans l'esprit du galarien. Car si une chose était sûre, c’est que beaucoup d'asaris semblaient mêlées à cette affaire. Les Républiques auraient elles encore une fois fait de mauvais choix ? Le galarien poursuivit, baissant la voix pour que seul Sykes puisse le comprendre.

- Il a sentit le vent tourner avec la neutralisation de l'asari. Il va falloir fouiller son vaisseau en plus, Walo'Cime y est peut-être. Mais rien sur le Pèlerin... Peut-être qu'il escorte le quarien, ou peut-être qu'il est responsable de sa disparition. Je vais m'assurer que les autorités enregistrent quiconque s'approche du vaisseau de notre invité. Et aussi contacter l'espionne asari, voir si elle est sur la station. C'était une collègue de confiance.

Abbadon s'éloigna quelque peut de son collègue, qui entreprit l'interrogatoire plus direct de ses prisonniers. Il se connecta à l'infosphère, et par quelques manipulations, laissa un message à la femme. Alsa C'Yone, une commando des Républiques, avec qui il avait collaboré plusieurs fois. Contre laquelle il s'était confronté, aussi, quand leurs intérêts s'opposaient. Si l'ex agent du GSI avait de meilleures compétences, l'expérience de la bleue et l'étendue de son réseau travaillé sur plusieurs vies galariennes permettait souvent à cette dernière d'avoir un coup d'avance. Un réseau sans cesse en éveil, et la vitesse de la réponse fit sourire Abbadon : Alsa était bien présente sur la station.

- Que me vaut l'honneur de l'intérêt d'un Spectre ?

Le Spectre en question résuma l'affaire, notamment l'histoire des codes. Les réponses le glacèrent.

- Je connais ces codes oui. Transmis il y a des mois à mes supérieures. L'Azur... Beaucoup les soupçonnent d'avoir des contacts hauts placés. La vieille religion a encore de nombreux adeptes.
J'ignore qui est le Pèlerin, mais je connais ce nom. Un courtier en information. Il a disparu quand l'Ordre de l'Accompli a été rasé, je pensais qu'il en était membre. J'avais visiblement tort. Je vais interroger mes contacts, je te tiens au courant si j'ai du nouveau.


Fin de communication. Le Spectre retourna partager ses informations avec son homologue. Visiblement, l'affaire ne s’arrêterait pas à Haratar.


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Alec Sykes

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Alec Sykes
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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeJeu 17 Jan 2019, 20:57

L’avantage de combattre des mercenaires ? Si la perspective d’une bonne paie pouvait leur être séduisante, celle de rester en vie l’était bien souvent plus. Seuls quelques groupes parmi les plus durs et connus comme fiables acceptaient de prendre les plus gros risques pour un contrat. Question de réputation dans le milieu… Cependant, dans le cas présent, le duo d’agents du Conseil n’eut affaire qu’à de simples portes-flingues sans grande envergure. Sans doute trouvés dans un énième rade d’Oméga ou des Terminus, le trio de Turiens dédié à la protection de Barso ne devait pas porter une estime suffisante à leur employeur pour risquer leur vie dans sa défense. Rapidement neutralisés par le rapide usage d’une grenade incapacitante destinée à les déloger et limiter leurs capacités de riposte, le recours à un camouflage optique pour réduire la distance entre eux et un rapide « échange » au corps à corps permirent de mettre à terre les natifs de Palaven en seulement quelques secondes.

Braqués du canon de son M-11 silencieux, leurs prisonniers se tinrent par la suite tranquilles, quoique peu loquaces, pendant que le Galarien s’affairait à leur extirper des informations que le seul dialogue ne pourrait révéler. Mais si le natif de Sur’Kesh était en crac en matière d’artifices technologiques, Alec avait pour lui le fait d’avoir parcouru nombre de systèmes sous mandat de l’Alliance. Un passif de soldat qui lui avait permis de faire connaissance et d’évoluer auprès de nombreuses espèces et spécimens particuliers. Ironiquement, lui que l’on comparait parfois à un Turien dans son comportement et caractère avait ainsi une connaissance et des liens privilégiés avec les natifs de la Crête Apienne. Sans pouvoir se prétendre un spécialiste des mœurs de Palaven, il en connaissait assez pour comprendre la façon de penser du « Turien moyen ».  Ajoutez à cela les énormes ressources allouées par le Conseil en matière de traitement et de collecte d’informations, et vous avez de quoi débuter un interrogatoire concis mais somme toute assez efficace.

Aussi, alors qu’Abbadon faisait jouer son réseau et les complexes programmes de décryptage de son omnitech, l’ancien Marine s’attaqua à un bref échange avec Barso. Prenant place sur une pile de casse qui faisait face aux prisonniers rassemblés à l’entrée, il considéra quelques instants le type soutenant furieusement son regard avant de commencer.

- « Tes amis ne risquent au mieux qu’une peine de quelques années dans un pénitencier de Rannoch… Pour peu qu’ils ne soient pas extradés vers la Hiérarchie. Toi en revanche… Trafics en tous genres, agissements et conspiration en vue de commettre une entreprise terroriste, espionnage d’une puissance étrangère alliée au Conseil. Il ne manquerait plus que Palaven te colle la charge de haute trahison sur le dos et tu ne reverras la lumière du jour qu’à travers un puit d’aération des mines de Nalisin. Je connais d’ailleurs… Très froid et mal fréquenté… »

Le Spectre ne cherchait pas vraiment à prétendre entretenir une attitude compatissante envers le criminel. Bien au contraire, son ton se voulait presque désinvolte, comme si ce genre de râclure ne lui importait guère. Ce qui n’était pas tout à fait faux à vrai dire, seule la Corruption l’intéressant dans cette affaire. S’il y a une chose dans laquelle il avait en revanche peu de foi, c’est bien le système judiciaire et la bureaucratie concilienne. Raison pour laquelle, lorsque cela s’avérait possible, il ne s’embarrassait même pas de ramener des prisonniers…
Barso en aurait probablement fait les frais s’il ne disposait pas d’informations.

- « J’en sais quelque chose. J’y ai fait sauter une prison. Mais chut… c’est un secret. Alors on va passer un marché toi et moi… »

S’approchant du Turien pour n’être entendu que de lui, il se mit presque à lui chuchoter à l’oreille, donnant à la scène une allure presque cocasse si l’on pensait aux enjeux.

- « Ta famille… Une épouse et deux beaux enfants qui te croient être un négociant honnête auprès des courageux Quariens en train de rebâtir leur monde… Je parie qu’ils te voient comme un type bien qui cherche à mettre sa pierre à l’édifice, qui gagne sa vie en prenant part à une noble cause. Plutôt sympa comme rêve… Mais que deviendront-ils quand les autorités sur Palaven sauront pour tes activités ? C’est que vous êtes plutôt porté sur les questions d’honneur et d’intérêt du groupe chez vous… Alors imagine l’accueil qu’ils recevront quand ça se saura… Je pourrais peut-être même ‘trouver’ quelques preuves qui montrent qu’ils savaient… Au mieux ils s’exileront de la Hiérarchie. Mais sans argent… Se serait bête de finir dans une caravane de réfugiés des Terminus, livrés à la folie de l’Energie Noire, non ?»

Faisant mine de réfléchir tout haut, l’humain paraissait pourtant extrêmement sérieux. Détruire la vie d’une famille lui importait peu, du moment que les résultats étaient là. Accéder à la fonction de Spectre avait fait de lui ce que certains appelleraient un salopard, mais quand il s’agissait de la Corruption…

Lui lançant un regard de fou furieux, sans doute prêt à lui sauter à la gorge si on lui en laissait l’occasion, le Turien finit toutefois par se rendre à l’évidence. Ce qui le motiva à se montrer un peu plus coopératif qu’auparavant.

- « J’ai… tué Walo’Cime. Son corps est à bord de mon appareil. Il devenait trop gênant. Mais je ne sais rien de celui qui m’a payé. Je prenais les crédits d’où ils venaient. Je sais simplement que c’est un Quarien en combinaison. Noire et rouge. Accompagné d’un Geth comme celui que vous avez buté… Je n’ai que l’adresse d’un appartement de la Cité d’Haratar comme lieu de rencontre… »

- « Et l’Asari ? »

- « Elle s’est présentée comme un intermédiaire. De ce que j’en sais, elle bosse avec Pèlerin. Elle pourrait tout aussi bien essayer de le doubler, j’en sais rien… »

- « Bien, quand tu veux… »

Leur bref échange se termina par un coup de crosse bien placé derrière le crâne, chacun en recevant un qui finit par l’envoyer dans les vapes. Sous peu ils seraient pris en charge par les escouades d’élite du GIP, Sykes ayant insisté auprès de l’Amirauté pour n’avoir à traiter qu’avec leurs troupes les mieux formées et loyales. Celles-ci confirmeraient d’ailleurs bientôt avoir trouvé le corps du technicien de laboratoire à bord du transport de Barso, donnant d’autant plus de crédit à ses dires.

Il échangea par la suite brièvement avec son collègue sur la marche à suivre et leurs options, qui les menèrent par élimination à aller inspecter l’appartement mentionné par leur prisonnier. Les données fragmentaires du noyau extrait de la carcasse fumante du « Geth » menaient elle aussi dans cette direction. Les éléments exploitables, somme toute peu nombreux, consistaient principalement en un journal des déplacements de la plateforme. Trouver davantage nécessiterait d’accorder plus de temps aux outils de décryptage ou de mettre la main sur l’IA elle-même…

***

Le quartier, résidentiel, se voulait très différent des cloaques que l’on trouvait jadis sur Oméga. De nombreuses familles vivaient là. Pourtant, au 35ème étage de ce complexe d’appartements, une conspiration s’organisait apparemment dans le calme d’un quartier sans histoire. Ainsi, lorsqu’ils eurent la certitude de ne pas avoir été suivis ou repérés, les Spectre finirent par « toquer » à la porte à leur façon. Pour trouver…

Une Asari en armure de commando, l’arme au poing quoique baissée, occupée à contempler une plateforme Geth fumante au milieu du salon. Pendant qu’une autre, tout à fait fonctionnelle, assistait à la scène depuis l’autre bout de la pièce.
 
Il était en effet temps de certaines explications, comme l’avait fait remarqué Bynare à peine une heure plus tôt…

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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeVen 25 Jan 2019, 17:02

La Pomme pourrie
15 Novembre 2203

Haratar


-C’Yone. Tu devais me tenir au courant plutôt qu’agir, non ?

L’asari sourit au galarien, mais il reconnût sans peine la froideur que la beauté de la bleue camouflait aux yeux de la plupart des gens. Les commandos asari avaient la réputation, sans doute exagérée, d’être les meilleures forces spéciales de la galaxie, et ceci se traduisait dans l’extrême détachement avec lequel elles accomplissaient leurs missions, ayant passé littéralement des décennies à s’entrainer puis exécuter les ordres.

-Il y a du linge sale dont il faut s’occuper soi-même, Bynare. Je pensais pouvoir obtenir des informations sur Pèlerin ici, et me débarrasser du quarien. Mais le geth s’est interposé.

La femme n’avait toujours pas rangé son arme. Abbadon non plus, tout comme Sykes, chacun s’attendant à affronter le quarien et le geth. Mais peut-être que les choses allaient se complexifier.

-Qu’avez-vous fait ?

-Le quarien, Rama, m’a contacté, il y a un peu plus d’un an, apparemment sur ordre d’une de mes supérieures. En tous cas, il savait qui j’étais, et avait des informations à me transmettre. Un traître lambda à première vue, qui aurait simplement choisi de collaborer avec les Républiques et ne pouvait plus passer par son contact habituel. Rien d’extraordinaire, il est courant qu’une personne soit prête à divulguer des secrets pour profiter de certains de nos… services, même si lui se contentait de crédits. Il a donné de nombreuses informations, une véritable aubaine, l’espionnage classique d’une espèce envers une autre. Je ne t’apprends rien dessus.

Un euphémisme. Les rivalités entre forces d’espionnage n’étaient pas un secret, même si Abbadon n’avait jamais fait parti de cette branche spécifique d’agents.

-Là où le bât blesse, c’est ce que sont devenues ces informations. Il y a des rumeurs, sur la terroriste Dashanxa, sur le fait que des huiles seraient membres de sa secte. Rien de fondé, mais ces codes dont tu m’as parlé… C’est n’est pas une preuve suffisante, mais c’est bien plus que louche. C’est grave. Donc Rama, je le veux, et je le ferai parler. J’ai besoin de savoir qui, dans les Républiques, me l’a envoyé. Qui se sert de moi pour financer cette secte et lui transmettre des informations.

Les asari, l’Azur Stellaire, les Corruption… Bien des dangers difficiles à extraire. Cette secte savait rester discrète, ou du moins ne pas être l’ennemi prioritaire, mais son influence devenait bien trop désagréable.

-Vas-tu m’aider ? Cela est aussi dans ton, dans votre intérêt. Rama a fui, mais pas sans que je lui colle un capteur. Sa combinaison est déjà bourrée de virus me permettant de le surveiller.

Abbadaon ne répondit pas tout de suite. L’histoire était crédible, et il avait suffisamment collaborer avec C’Yone pour la savoir loyale. Mais les gens peuvent changer… Et le geth regardant la scène le rendait curieux.

-Qui est-ce ?

-Je l’ignore. Rama travaillait dessus quand je suis entrée. Apparemment, il est actif, mais j’ignore ce qu’il y a dedans. Il s’est contenté de regarder les événements, tandis que l’autre geth se mettait en travers de mon chemin et que Rama fuyait. Il ne répond pas, se contente d’observer. Je ne sais pas trop quoi en faire.

-Aucune agressivité… Nous pouvons simplement l’abattre, ou demander au GSI de le récupérer, ils sauront mieux que nous obtenir toutes les informations qu’il contient. Neutralisons le pour eux.

La plateforme n’essaya même pas de se défendre, tandis que quelques tirs bien placés s’assuraient qu’elle ne puisse ni se mouvoir, ni se télécharger ailleurs. Abbadon envoya ensuite un message au GIP, imitant Alec et insistant pour que seules des forces spéciales particulièrement dignes de confiance puissent intervenir. Après quoi, il ré-orienta son attention sur Alsa C’Yone.

-Nous te suivons. Rama a fait quelque chose d’intéressant ?

-Il se dirige vers le spatioport, mais avec de larges écarts. Il s’attend sans doute à être suivi, et peut-être même traqué par les forces de sécurité. Nous le rattraperons sans mal.

-Partons.

L’asari ouvrit la voie. En la suivant, Abbadon jeta un bref coup d’œil à son collègue humain, désignant son omnitech. Sur celui-ci, un message, envoyé en même temps que les instructions au GIP.

Je pense que l’on peut lui faire confiance, et c’est notre meilleure piste. Mais restons prudents.

*****


Rama les mena jusqu’à un bâtiment à proximité des docks. Une série de bureau à louer, certains occupés et d’autres non, souvent anonymes, utilisés par des individus faisant migrer leurs entreprises au gré de leurs besoins.

C’Yone ouvrait la marche, guidée par son traqueur, tandis qu’Abbadon la fermait, concentré sur son omnitech pour contrôler le système de sécurité basique de l’endroit t s’assurer que rien ne les surprendrait. Malgré ça, le bureau où Rama s’était réfugié lui restait interdit : le propriétaire, un négociant en épice appelé Dony – mais sans aucune preuve de son identité – avait installé son propre système, et le Spectre ne souhaitait pas avertir sa cible en étant trop gourmand. Troisième étage du bâtiment, l’escalier comme l’ascenseur permettaient de descendre au rez-de-chaussée ou de monter jusqu’au niveau supérieur de la station. Des fenêtres ouvertes sur l’extérieur, sans protection particulière. Les caméras confirmaient l’arrivée de Rama jusqu’à pénétrer dans le bâtiment, mais rien ensuite. Ce point iqnuiétait Abbadon, qui se serait attendu à ce que le quarien fasse une étape avant de partir, ou que la personne qu’il ait rejoint réagisse par peur d’être poursuivie. Les adversaires des agents étaient soit excessivement confiants, soit prêts à les recevoir.

Rien ne les surprit jusqu’à arriver à l’étage concerné. Là, la porte les attendait. Le dossier du bâtiment indiquait qu’elle avait été remplacée par une porte blindée d’apparence banale. Abbadon ne mis que peu de temps à placer les charges qui lui ouvriraient le passage.

-On ignore ce qui nous attend derrière. Il serait bien de les capturer vivant, mais ne prenons pas de risques inutiles. C’Yone, tu ouvre la marche avec une barrière ?

La femme acquiesça, et tous se mirent en position.


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Alec Sykes

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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeMar 05 Fév 2019, 01:22

Le problème de rajouter un élément inattendu à une mission aussi cruciale ? Lui accorder une confiance équivalente à celui avec qui vous travaillez depuis le début. Le contact d’Abbadon avait beau être au service des Républiques et disposer d’informations importantes, il n’en restait pas moins que les circonstances de sa propre mission paraissaient un peu trop proches de la leur. Les intérêts en question coïncidaient-ils donc si facilement ? C’est comme si la bleue en arrivait à faire une partie du boulot pour eux… Mais entre les dires de Barso, qui avait certes été arrêté et finirait ses jours en cellule, mais semblait crédible en bon père de famille dont les siens sont menacés. Et le coup de cette IA qui ne réagissait pas alors qu’on abattait devant elle une partie d’elle-même…

Il aurait évidemment été stupide de tenter d’appliquer une logique d’organique à un synthétique comme celui-ci, mais l’absence de toute auto-préservation se montrait des plus troublant.

Le coéquipier Galarien de Sykes devait avoir le même genre d’idée en tête. Car entre les maigres mots qu’ils purent échanger et le fait qu’il propose à C’Yone d’entrer en première pour donner l’assaut, l’hypothèse qu’il souhaitait la garder à l’œil plutôt que dans son dos n’était pas la plus farfelue à imaginer. Même pour un être dont les capacités d’analyses n’égalaient pas celle des natifs de Sur’Kesh en matière de rapidité. Quoiqu’il en soit, le trio se décida à lancer l’assaut sitôt que les charges détonnèrent, faisant tout sauf dans la subtilité pour parvenir à leurs fins. La rapidité d’exécution primant avant tout, ils firent usage de tout l’arsenal d’équipement et capacités à leur disposition pour balayer l’opposition ennemie.

Et d’opposition, il en était pour le moins question dans ce qui n’était pourtant jusqu’à récemment que des locaux de bureaux inoccupés. Car de l’autre côté de la porte qui s’effondra dans un bruit lourd inaudible à cause du vacarme ambiant, c’est toute une petite escouade et des tourelles mobiles que l’on avait rassemblé pour tenir l’endroit. Ou au moins ralentir ceux envoyés à la poursuite de Rama. Cinq tireurs, de nouveaux Turiens, équipés d’armes de poing au fusil d’assaut firent feu dans leur direction depuis une barricade improvisée à partir du mobilier qui habillait auparavant la pièce. Appuyé par deux tourelles mobiles, le déluge de feu qui s’abattit sur la barrière de l’Asari  mit à rude épreuve la biotique de cette dernière.

Toutefois, avec le renfort par ses équipiers de circonstances, elle fut en mesure de supporter la pression suffisamment longtemps pour permettre aux Spectres de déloger leurs opposants au moyen de grenades incapacitantes. Désorientés, plusieurs s’effondrèrent violemment sous les tirs des combattants conciliens en même temps que les tourelles grillèrent l'une après l'autre. Brisant toute résistance à grand renforts de fusil à pompe compte tenu de la faible distance de l’engagement et la configuration des lieux, ils durent néanmoins pousser plus avant dans les locaux lorsque des fuyards, quoique blessés, parvinrent à mettre de la distance entre eux.  Chacun prenant en chasse un contact, ils se séparèrent momentanément pour les éliminer, parcourant avec précaution les bureaux des fois que d’autres mauvaises surprises ne l’en attendent.

S’ils parvinrent sans mal à exterminer toute résistance de façon brutale, ne laissant derrière eux que des corps chauds et en sale état malgré leurs armures, ce fut tout de même au prix d’une blessure pour celle qui avait fait un usage conséquent de sa biotique pour servir de rempart. Légèrement gagnée par l’épuisement, la bleue fut prise de court au détour d’un couloir, ce qui suffit à celui qu’elle pourchassait pour lui décocher un tir dans les côtes. Elle en vint facilement à bout sans même recevoir d'aide, mais le mal était déjà fait.

- « Je m’occupe d’elle. Cherchons Rama. » Proposa rapidement Alec alors qu’ils se rassemblaient dans la pièce principale, éjectant au passage une cartouche thermique de son arme d’un geste devenu automatique avec l'habitude et la pratique.

Se portant au chevet de l’Asari, l’espace d’un instant trop fière pour recevoir de l’aide, elle finit par y consentir en serrant les dents. Le N7 appliqua rapidement une dose de médigel suffisante pour lui permettre de tenir le coup jusqu’à la fin de leur descente, sous le regard inquisiteur de la native de Thessia qui semblait le détailler avec soin. Que pouvait-elle bien lui vouloir ? Il était en tout cas hors de question qu’il lui serve de casse-croûte du soir… Abbadon finit de toute façon par se montrer de nouveau après quelques minutes, en ayant profité pour parcourir les lieux et dénicher le nid de Rama. Ce dernier s’était retranché dans ce qui ressemblait à une pièce de sureté, capable de résister à des intrusions au moyen d’explosifs de moyenne puissances. Comment il parvint à aménager un tel nid reflétait bien le degré de préparation de cette opération. Mais il fallait encore en connaitre toutes les retombées. Aussi tentèrent-ils de forcer l’entrée par des moyens détournés, au premier rang desquels une inspection minutieuse des lieux et des programmes d’intrusions.

C’Yone, après s’être envoyé ce qui devait être une drogue de synthèse pour se remettre d’aplomb, fut néanmoins l’objet de toutes les intentions de leur cible, qui se manifesta au travers d’un haut-parleur après les avoir observés depuis son réseau de caméras de surveillance dissimulées dans l’endroit.

- « Vous êtes venus faire le ménage de l’Azur avec elle ?! » la voix se voulait haletante, comme si le gus avait été blessé et souffrait d'une lente agonie.

L’objectif de la caméra balaya rapidement la zone entre les deux Spectres et l’Asari qui occupait le milieu de la pièce. Il ne fallut alors pas plus de quelques secondes à cette dernière pour agir avant qu’ils ne puissent de nouveau dégainer.

- « Rama… Toujours trop bavard… Voilà pourquoi vous devez disparaitre. » rétorqua la native de Thessia avec un sourire mauvais.

Accompagnant ses mots par une puissante Nova, elle prit de court le duo et les envoya valser chacun à une extrémité de la pièce. Dans l’instant, une autre Asari, sans doute commando elle aussi et embusquée depuis un moment, se porta au contact d’Abbadon pour le mettre en pièces. Trouvant peut-être  l’humain à son goût, le contact du Galarien se le choisit comme victime, dégainant son arme de poing en parcourant la faible distance qui les séparaient pour l’exécuter sommairement.

La technologie et la méfiance faisant parfois des merveilles, les boucliers du N7 absorbèrent fort heureusement une grande partie du choc, ne faisant que le sonner durant de longues secondes. Ce fut toutefois un laps de temps bien suffisant pour laisser à son bourreau le temps de le mettre en joue et de se préparer à tirer.  Ce a quoi ne s’attendait peut-être pas cette dernière en revanche, c’est de subir la contre-attaque de son adversaire, pourtant à genoux, qui jeta sur elle un froid. Littéralement. Privée de boucliers et barrières suite à sa Nova, et malgré son armure, la bleue reçue de plein fouet la Cryogénisation de l’Humain.

Sykes, pestant intérieurement contre les biotiques et leur fourberie, en profita pour se relever brusquement  et désarmer la commando d’une clé de bras qui l’amena dans son dos. L’arme fut balancée au loin d’un revers de la main, alors que s’engageaient entre eux un duel au corps à corps. Diminuée par sa blessure et les micro-particules de gel qui habillaient son armure, C’Yone restait un formidable adversaire même avec une biotique diminuée. Faisant donc appel au meilleur de ce qu’il avait appris durant ses classes, les sessions N et des années sur le front, le Spectre se lança dans une lutte qui lui parut interminable. Non loin, il ne pouvait qu’espérer qu’Abbadon ne soit pas dans une situation pire que la sienne, sans quoi sa propre existence arriverait bien vite à son terme.

Toujours est-il qu’à chaque fois qu’Alsa imprégnait ses coups de biotiques pour en augmenter la puissance et la vitesse, Sykes tentait de lui porter un coup d’estoc de son omnilame au torse, sans pour autant parvenir à percer sa défense. Plus d’une fois il se mangea une projection de plein fouet, se retrouvant violemment lancé contre le mur du fond. Chaque fois pourtant, en profitant du caractère exigu des lieux qui limitait l’usage de biotique, il parvenait à se redresser pour monter au contact.

Ce petit manège macabre ne pouvant durer éternellement, il s’avère que la bleue finit par perdre en vitesse d’exécution et même en endurance à en juger le souffle haletant qui s’échappait de façon de plus en plus sonore de ses poumons. Finissant par cracher du sang sans même que Sykes n’ai porté de coup fatal, la bleue posa genou à terre alors qu’elle tentait une ultime projection pour mettre fin à l’échange. L'aura bleutée ornant sa main explosa dans une gerbe d'étincelle, signe qu'elle n'était plus capable de faire appel à ses pouvoirs. Des yeux exorbités et injectés de sang finirent par dévisager son opposant humain, qui se mit dès lors à la contempler de haut, omnilame toujours activée.  On aurait alors put croire que le N7 profiterait de ce moment pour porter le coup de grâce et aller à la rencontre de son homologue Galarien, mais il n’en fit rien. D’abord parce que ce dernier finit par émerger à son tour, quoiqu’en un peu moins bel état qu’auparavant mais bien vivant, mais aussi parce que la soudaine baisse de forme de l’Asari ne lui était pas inconnue.

- « Désolé d’user de méthodes si sournoises ma chère… Arpenter les Terminus m’a appris à diversifier mes méthodes d’assassinat suivant les circonstances de la mission… Le Minagen que vous pensiez avoir absorbé et le regain de vigueur associé n’étaient que les effets d’une dose frelatée et très concentrée de MER-12. J’ai fait l’échange à votre ceinturon lorsque je vous soignais. J’ai choisi de faire confiance à un père de famille aux abois il faut croire… » déclara-t-il de façon détachée à celle qui bossait finalement pour l’Azur Stellaire en désactivant son omnilame.

L’empoisonnement faisant partie de son arsenal depuis maintenant quelques mois, Sykes avait appris, quoique de façon assez sommaire, à confectionner ou se procurer des cocktails détonants pour ses victimes. Fort de ses soupçons envers la native de Thessia, il avait profité d’un moment de faiblesse de sa part pour jouer son joker et substituer les produits à disposition de "l'agent des Républiques".

- « Je laisse votre vieil ami décider de votre sort, avant que vos organes ne lâchent un à un sous le coup de l’overdose que vous nous faites… »

Adressant à Abbadon une grimace désolée, tant pour ne lui avoir rien dit de son petit jeu que pour la déception de voir l’Asari passée à l’ennemi,  Alec le laissa en compagnie de leur désormais prisonnière. Il ne manqua toutefois pas de lui laisser une dose d’Hemakeran en main, des fois qu’il estime la survie de C’Yone nécessaire. Il faudrait bien évidemment un contexte médical tout autre pour lui permettre de s’en remettre, mais si le Galarien choisissait de la laisser mourir, sans doute que son omnitech serait une mine d’or en matière d’informations.

- « Je savais que l’on finirait par envoyer quelqu’un… Amusant que ce soit toi Bynare. Tout ce que l’Azur aurait pu accomplir avec ces données… Bah… Elle trouvera bien un moyen…» tenta de se rassurer Alsa en crachant de nouveau du sang.

Pour sa part, Sykes s’employa à essayer de débusquer Rama par la seule persuasion, certain qu’ils pouvaient parvenir à quelque chose pour peu qu’ils le prenaient vivant. Cette mission arrivait peut-être à son terme, mais ce qu’ils trouveraient ici risquait de faire grincer bien des dents et de mettre en branle Dieu sait quoi sitôt qu’ils quitteraient la station.

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MessageSujet: Re: La Pomme pourrie   La Pomme pourrie Icon_minitimeJeu 14 Fév 2019, 13:00

La Pomme pourrie
15 Novembre 2203

Haratar



L’assaut se déroula sans accroc. Enfin, l’opposition était nombreuse et bien armée, mais totalement insuffisante pour affronter les deux spectres et la chasseresse. S’enfoncer dans l’appartement – une série de pièces étonnamment spacieuses – ne présentait guère de difficulté. Seule la dernière porte ultime refuge de Rama, tenait bon, mais le galarien évalua la difficulté présentée en quelques minutes et conclut qu’il ne devrait pas avoir trop de mal. Le poisson était pris au piège.

Le Spectre s’agenouilla contre le dispositif, commençant ses manipulations. Derrière, ses comparses attendaient. Le silence fût interrompu par la voix de leur cible.

« Vous êtes venus faire le ménage de l’Azur avec elle ?! »

Abbadon s’immobilisa. Il ne prenait pas au mot le quarien, mettre le chaos parmi ses ennemis à l’aide de quelques paroles insidieuses n’était pas une stratégie très élaborée. Mais C’Yone se condamna elle-même et catapulta Abbadon de l’autre côté de la pièce.

Celui-ci se releva pour faire face à une autre asari. Soit. Les chasseresses étaient d’excellentes biotiques et des combattantes au corps à corps redoutables. Dans un coin de pièce, le Spectre n’était pas à son avantage et il le savait. Se cantonnant sur la défense, il para et esquiva comme il pût, attendant la bonne opportunité. Quand la bleue eût l’occasion de décocher une puissante projection dans l’estomac du gaalrien, elle la saisit, le faisant reculer de plusieurs mètres. Victorieuse, elle s’approcha pour achever sa cible, et reçue de plein fouet une surcharge qui coupa cours à toutes ses protections. Dans un instant suspendu, le batracien essoufflé croisa les yeux de la femme exposée. Celle-ci se jeta en avant, tenta d’achever son œuvre, mais fût immobilisée en vol d’une stase. Sans même pouvoir se défendre, deux projectiles du pistolet galarien lui arrivèrent sur le front, deux explosifs n’attendant que la fin de la stase interrompant leur chronomètre pour effectuer leur office. Deux explosifs qui emportèrent le visage de l’asari et sa vie quelques secondes plus tard.

Encore essoufflé, le galarien rejoignit son collègue, lui aussi vainqueur. C’Yone était au sol, incapable de poursuivre le combat. Il entendit les quelques explications de l’humain, approuvant en son fort intérieur la méthode. Restait à savoir qu’en faire : une chasseresse asari n’était pas un prisonnier commun. L’extrader discrètement n’était quasiment pas envisageable, et le Spectre se doutait que les Républiques voudraient s’occuper seules de ce ‘cas isolé’. Qu’elles soient corrompues par l’Azur ou veuillent simplement s’occuper de leur linge sale elle-même. Il soupira.

« Vous allez mourir, C’Yone. Tant qu’à l’Azur… ». Le galarien haussa les épaules. « Elle ne survit que par son comportement de parasite, et ses alliés tombent peu à peu. Si pour l’éradiquer, il me faut tuer une partie des Matriarches de Thessia, je le ferai. »

Les deux agents échangèrent un regard. L’un comme l’autre savait que ceci était envisageable. Leurs deux espèces étaient les plus anciennes de ce cycle, et les manigances de l’une envers l’autre, par tous les moyens envisageables, n’étaient pas rares au cours des millénaires écoulés. Elle tenta faiblement de repousser Abbadon lorsqu’il s’agenouilla à côté d’elle, lui ôtant son omnitech et fouillant également ses poches.

« Un empoisonnement à la MER-12 n’a rien d’une mort agréable. Votre organisme a surchargé, vos fonctions de régulations sont hors d’usage. Votre rythme cardiaque sera de plus en plus irrégulier, vos hormones vous feront vivre des émotions incontrôlables et sans logiques, vos muscles se tétaniseront, des hallucinations viendront peu à peu. Je peux attendre jusque-là, profiter de votre déconnexion à la réalité pour vous faire parler, même si le tri sera long à faire. Ou bien, vous pouvez parler maintenant, et je raccourcirai votre supplice. »

La femme soutint le regard. Ses lèvres tremblaient, probablement pas de peur, plutôt des effets de la substance. Face à elle, Abbadon commença à ouvrir l’omnitech, utilisant les marqueurs biologiques de la femme encore en vie pour ouvrir plus rapidement certains verrouillages. Derrière, de multiples informations : la quasi-totalité du réseau que C’Yone avait construit au cours des siècles était accessible. Un réseau qui devrait être surveillé, remonté, mais aussi entretenu.

« Au fond, j’aurai sans doute suffisamment de choses dedans. »

Abbadon se releva, reparti vers la porte qu’il devait encore ouvrir. Derrière, l’asari ferma les yeux, fiévreuse, désespérée. Le galarien retourna à son poste, accompagné du l’humain, et recommença son œuvre.

« Elle ne parlera sans doute pas. Les chasseresses ont un entraînement rigoureux, et elle est expérimentée. Le plus probable est qu’elle se suicide en se mordant la langue. Mais tout sera retrouvable ici. » Il désignait l’omnitech. « Et Rama aura sans doute le reste des informations. »

Quelques minutes plus tard, les explosifs étaient désactivés, la porte ouverte. Derrière, un quarien, une main posée sur un flanc ensanglanté. Abbadon s’assura qu’il n’avait pas d’arme, puis apposa du médigel. D’autres soins serait nécessaire, mais ceci devrait suffire à le faire survivre.

« C’est fini, Rama. Nous savons que vous vendiez des informations à l’Azur. Que vous avez mis en danger l’espace galactique en son ensemble. Soulagez-vous, et donnez les derniers détails.

-C’était une erreur… Je ne savais pas qu’il s’agissait de l’Azur ! Sinon, je me serai pas engagé dedans… » Le quarien pleurnichait. « Je suis courtier en information. Spécialiste de données d’Haratar, de l’Amirauté, et du Consensus. Je laisse mes oreilles traîner, je me fais quelques relations, et j’en informe des gens fortunés, c’est tout… Je leur offre aussi ce qu’ils veulent, comme à Walo, toujours prêt à parler de ses avancées contre un produit de contrebande celui-là…

-Comment avez-vous rencontré C’Yone ?

-Je travaillais avec une autre asari, avant. Je savais qu’elle n’était qu’un intermédiaire. Quand elle a disparu, on m’a proposé de poursuivre ce fructueux trafic avec C’Yone. J’ai dit oui, et je suis allé la voir. Elle s’est montrée meilleure payeuse encore, et m’a aussi utilisé pour des transferts de crédits. On me donne une grosse somme, que j’envoie sur un autre compte, après avoir prélevé ma part. Un boulot simple !

Puis on m’a dit que j’allais recevoir une visite. Une alliée, que je devais escorter, et à qui faire découvrir un peu la station. J’ai été curieux, j’ai enquêté dessus, à partir de ce qu’ils m’avaient dit. J’ai trouvé son nom, puis ses pseudonymes, sur l’extranet des Terminus… une régulière des forums d’adoration de l’Azur. Ça sentait le roussi. Mais l’autre asari, C’Yone, m’a grillé, et m’a fait comprendre que j’avais pas intérêt à l’ouvrir ! Alors je me suis tût… jusqu’à ce que l’autre se fasse descendre, à peine arrivée. J’ai appelé Walo, il a paniqué, parlé de fuir. J’ai parlé à Barso, qui a dit que tout était sous contrôle. Puis, plus de nouvelles de Walo… Alors j’ai utilisé les infos pour récupérer un geth pour me défendre, on s’est chargé de celui que l’asari m’a envoyé, et je bossais dessus pour pourrir ses moyens de me traquer quand C’Yone est arrivée… Le reste… Vous en avez été témoins.


-Qu’avez-vous transmis à C’Yone ? Qu’a-t-elle appris sur Haratar, ses défenses ? La mission de l’asari qui venait ?

-Je sais pas… J’ai tout vendu, tout ce que je trouvais, ils savent, que des contre-mesures sont en cours de développement… je sais rien sur les défenses, au-delà des douanes normales… Mais ça les énervait, je pense que l’asari devait prendre ma place… »

Le quarien sanglotait. Abbadon échangea un regard avec Alec. D’autres interrogatoires seraient à faire, mais le plus gros était connu : une partie des Républiques rejoignaient Dashanxa, elle-même alliée à la Corruption, mais bénéficiant d’une image et de fonds plus utilisables.

« Vous allez continuer d’être interrogé, Rama. Mais vous vivrez. Et c’est déjà bien plus que vous ne le méritez pour avoir volez et vendu ce genre d’informations. »

Un nouvel appel au GIP, pour les informer de l’avancée de la situation. Pour leur demander l’accès à leurs prisons. L’enquête allait devenir routinière, mais devait poursuivre, pour s’assurer qu’aucune alliée du culte n’était présente ou en passe de venir, ni aucun agent prêt à les aider. Sur le chemin du retour, ils croisèrent le corps sans vie de C’Yone, son sang ayant abondamment coulé de sa bouche. Rien d‘autre ne pût être découvert sur elle. Il fût ramené comme les autres, pris dans des chambres froides pour des analyses plus approfondies. Quand les Républiques le réclameraient… Elles auraient à s’expliquer face aux Spectres.



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La Pomme pourrie

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