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 Une vie

Anton Ardak

Personnage RP
Faction : Ravageur
Rang : Pacificateur
Anton Ardak
Empereur-Dieu
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MessageSujet: Une vie   Une vie Icon_minitimeMer 30 Mai 2018, 23:31
► █ Date :  11 juin 2174 - 20 juillet 2184 RP Violent / Erotique
Anton Ardak ♦️
Une vie


14 février 2176
Anhur


Zatteran fumait sa clope l’air ridiculement satisfait, tout en observant avec nonchalance la ruine qui se dressait face à l’unité de réserve. Une espèce d’euphorie gagnait le jeune butarien tandis que la victoire semblait chaque jour un peu plus inévitable, les mouvements humains se faisant balayer les uns derrière les autres devant le grand élan patriotique de la nation Na’Hesit. L’ordre et la gloire était les maîtresses généreuses d’une génération dorée. Et Zatteran était clairement l’un de ces jeunes privilégiés.

« Mec, tu es vraiment sérieux à fumer une cigarette … on est en 2176 je te rappel. »
Lança avec un grand sourire l’éclatant Tund’Di, le grand, l’unique, caporal du trente deuxième régiment de Khar’Hops, et accessoirement le grand frère du encore jeune Anton Ardak, le benjamin du régiment mais aussi le petit génie du combat que tout le monde respectait, autant pour sa famille des castes supérieures que pour ses propres compétences.

« Z’avez pas tort caporal, mais bon j’aime trop savourer ces saloperies d’un autre temps. »

C’est ce moment exact qu’Anton mis à profit pour faire son entrée.

« Ouais, on connait tous tes goûts en matière de femmes. » Le jeune butarien, venant tout juste d’entrer dans sa fringante dix-huitième année exhibait déjà une taille frisant les deux mètres et une musculature parfaitement calibrée pour un rôle de machine à tuer. Ne manquait plus que ce désir d’ôter la vie d’autrui, et une bonne expérience de vie pour en faire un vrai danger.

« Pfff. » Lâcha mollement Zatteran en scrutant avec curiosité le visage de son supérieur hiérarchique, préférant changer de sujet que de se risquer à entrer dans le débat devant son zélé compatriote, qui semblait déjà se lasser de cet échange peu mature. « Alors chef, c’est pour aujourd’hui le coup fatal ? » tenta avec un maigre espoir le médecin de la troupe qui n’était pas un grand fan de cette guerre qu’il jugeait fratricide.

Tung’Di ne répondit pas et préféra reprendre sa marche pour rejoindre le sommet de la colline séparant le régiment de l’immense ruine s’offrant pourtant à leur vue. Cette ancienne usine désaffectée avait été autrefois le centre minier d’une entreprise humaine inintéressante et d’après les informations servaient encore récemment de base avancée pour la rébellion. Le trente deuxième avait fait partie d’une grande offensive terrestre destinée à encercler les lieux afin d’en purger les locataires indésirables.

Une fois au sommet, le caporal scruta avec intensité la ruine, comme s’il jaugeait toute la scène dans ses moindres détails. Durant cette longue observation, Anton et Zatteran se lancèrent un regard mi amusé mi interrogateur, s’imaginent, où tentant de le faire, ce que l’officier pouvait bien trouver de si fascinant à ce lieu sordide. Finalement, et après un long silence devenu pesant, Tung’Di se retourna vers ses deux soldats et leur lâcha son plus beau sourire.

« On le saura bien assez tôt. » Puis il redescendit et gagna la position des deux autres butariens, jaugea avec satisfaction le campement en contrebas. Agrégat de tentes et de préfabriqués lâchés par transporteur, la position était en plus encerclée par des ruines d’un ancien village de mineur offrant une sécurité plutôt appréciable. « Bon réunion dans le cube, trente minutes. » Ajouta le caporal Na’Hesit en continuant sur sa lancée.

Le cube, était le QG tactique du régiment, et portait admirablement bien son nom à défaut d’autre chose. Uniquement meublé d’une table vissée au sol, et de quelques terminaux peu glorieux, c’était un centre opérationnel tout à fait valable dans une telle situation. Et de toute manière, Anton était plus qu’heureux de recevoir l’autorisation de participer aux briefings pour se laisser aller à quelques plaintes que ce soit sur les lieux.

C’est donc après quelques minutes de piques avec le médecin chef, quelques mécaniques roulées devant une soldate butarienne que le jeune Ardak, récemment diplômé de la respectée et réputée écoles mixtes de Stratégie et Tactique militaire d’Anhur, se retrouva à l’entrée du Cube, un préfabriqué parfaitement … cubique. Anton n’hésita guère et pénétra les lieux avec l’aisance de l’habitude, trouvant son frère ainé déjà affairé à lire une carte holographique des lieux. Zatteran semblait soucieux des propos tenus par le chef ingénieur, Kal’En ainsi que du caporal Mag’Nus Cruz, du vingt neuvième régiment basé quelques kilomètres plus au nord.

Se faisant discret, le sergent Anton Ardak alla rapidement rejoindre la table, se plaçant dans le coin gauche de la table opérationnelle, proche de son frère sans le coller. C’est alors qu’entra le général Rogal Galeros, commandant en chef des Na’Hesit dans la région et meneur de toutes les opérations terrestres du conflit. La chose n’était pas prévue comme le comprit très rapidement Anton alors qu’il voyait son frère écarquiller les quatre yeux de surprise et lâcha le plus beau salut militaire de toute l’histoire, sa tête s’inclinant lourdement sur la gauche alors qu’il faisait claquer avec perfection les talons de son armure tandis que son point frappait fièrement et de manière sonore son plastron arborant le majestueux symbole Na’Hesit.

Toute la salle imita rapidement le caporal, se tenant fièrement ainsi jusqu’à ce que la tête du général incline sa tête légèrement sur la droite, symbole de supériorité hiérarchique, de caste et preuve suprême de la soumission de ses interlocuteurs. Finalement, la voix sonore et grave du haut gradé résonna dans la pièce, et le charisme de cet individu à la sévérité légendaire asservit définitivement toute l’assemblée.

« La réunion va pouvoir commencer. Caporal Ardak faites nous un résumé de la situation. » Le ton était parfaitement autoritaire et le si parfait caporal s’empressa d’obéir, prenant le parole avec la justesse le caractérisant toujours.

« Les six régiments sont placés de manière à encercler l’usine, ils ne peuvent passer à terrain découvert ne leur reste donc plus que deux solutions possibles, s’enfuir par les sous terrains des mines ou rester et combattre. » Le général eut un rictus de mépris à l’évocation d’un possible courage de leurs opposants humains mais il n’intervint pas. « Le vingt troisième, le treizième et le seizième vont prendre l’usine d’assaut depuis l’ouest, le sud et le nord, tandis que le dix-huitième va bloquer tout mouvement vers l’est. Le trente deuxième et le vingt neuvième vont prendre d’assaut les mines par quatre points d’entrée différents, les seuls recensés à ce jour et nous allons repousser tout opposant potentiel afin de le pousser à sortir de son nid. Les bombardiers s’occuperont de tout mouvement extérieur en cas de problème. »

Et le caporal Ardak termina son briefing en effectuant à nouveau son impeccable salut. Il n’eut pour toute réponse qu’un court mais évocateur grognement d’approbation puis le général posa un doigt sur une structure située non loin de l’usine.

« Les forces spéciales vont rejoindre ce point précis et pénétrer sous terre. Ils ont une mission précise, ne les comptez donc pas dans vos plans. Pour le reste le plan est parfaitement approuvé. » Le général Galeros scruta à tour de rôle chaque individu présent, arquant deux arcades sourcilières à la vue d’Anton mais ne pipant mot. Soudain la porte du cube s’ouvrit et laissant entrer une jeune butarienne à la beauté extraordinaire. Tout chez cette femme était parfaitement proportionné, et chaque courbe semblait capable de vous hypnotiser à tout jamais, et cela n’était rien devant ses quatre grands yeux verts qui n’appelaient qu’une chose, un amour éternel et passionné. Irrémédiablement la plus belle femme que le jeune Ardak avait pu rencontrer dans sa courte vie.

Mais cette butarienne, dans un uniforme militaire impeccable, ne semblait pas l’avoir vu et regardait avec un respect teinté d’impatience le général.

« Mon général, le colonel indique que l’opération est prête. »

A cette affirmation, Rogal Galeros se tourna à nouveau vers les officiers des deux régiments et les autres individus présents, lâchant avec un ton hautement satisfait.

« Caporal, vous pouvez déclencher la suite des évènements. Sachez que les Na’Hesits ont leur regard braqués sur vous officier et une réussite glorieuse en ce jour sonnerait pour vous un avenir radieux. » Puis le gradé se retourna vers la sublime jeune femme. « Bien allons y. »

Et le duo s’en alla, toutefois, et à la plus grande surprise d’un Anton bien déshydraté, la jeune femme esquissa un doux sourire en direction du jeune mâle qui écarquilla ridiculement ses yeux, au plus grand bonheur de la soldate mystérieuse qui laissa entendre un magnifique rire cristallin qui ne manqua toutefois pas d’alerter le général qui lâcha un raclement de gorge équivoque, entrainement la sortie rapide du duo. C’est alors qu’une toux peu naturelle se fit entendre, et que le plus jeune des Ardak se retrouva à faire face au regard courroucé de son frère.

Levant les mains en signe de défense, Anton ne lâcha pas un mot se sentant incapable de lutter contre son officier supérieur, et son grand frère devant si glorieuse assemblée. Et grand professionnel, Tung’Di lâcha aussitôt l’affaire, se recentrant sur plus urgent.

« Caporal Cruz, nous vous laissons les mines du nord. Ne faites pas de prisonniers, il s’agit ici d’une opération de nettoyage contre des éléments rebelles hautement dangereux, pas des civils. » La précision n’était pas vraiment nécessaire, le caporal Cruz étant régulièrement cité pour ses positions extrêmes sur la gestion du conflit et la quasi absence de prisonniers à chacune de ses opérations, toutefois personne ne sembla relever et le caporal du vingt neuvième se contenta d’indiquer son assentiment d’un signe de tête. « Lieutenant Zatteran, vous dirigez le nettoyage des mines secondaires du sud-est. Sergent Ardak, vous le seconderez. »

Puis Tung’Di leur fit signe que le briefing était terminé et que chacun pouvait partir pour mettre en œuvre les préparatifs. Seul Anton resta sagement à attendre, et une fois seuls, prit la parole.

« Je pensais que tu allais me prendre avec toi. » Lâcha simplement le butarien à son frère qui lui donna son plus beau sourire.

« Allons petit frère, tu pensais réellement que j’allais te garder dans mes pattes au risque de te voir draguer la fille du général adverse ? » L’information n’étonna pas réellement Anton qui n’en fut que plus excité à cette idée. « Je savais comment tu allais réagir. » Souffla le grand frère sincèrement soucieux de la réaction de son protégé. « Fais simplement attention. Il est hors de question que je dise à maman que tu es mort dans une mine à la con à l’aube de la victoire. »

Anton rigola et attrapa son frère par les épaules et colla son front contre celui de son mentor, de son frère, de son idole et de son plus grand amour familiale.

« Et c’est impossible que je dise à ‘pa que tu clamsé avant de devenir colonel. » Tung’Di repoussa mollement son plus jeune frère et lui sourit de plus belle. « Et puis c’est bête si tu rates mon mariage avec la fille du général. » Là le caporal rigola franchement et jeta un datapad à la tête de son frère qui l’esquiva aisément. « Je vais me préparer Di. On se retrouve dans l’usine. »

Et Anton s’en alla en courant, rejoindre son unité avec un large sourire sur les lèvres et une patate d’enfer. Le sergent gagna d’ailleurs rapidement ses gens qu’il trouva déjà tout équipé, les cinq dans leurs belles armures quasi flambantes neuves. Cinq  personnes d’enfer, et de foutu soldats compétents.

Adela, une spécialiste dans le corps à corps
Mirko, un ingénieur grognon
Cass, une tireuse d’élite qui rêve de devenir sniper
Karr, un joyeux luron passionné des fusils à pompe
Hajj, un trouduc dépourvu d’humour xénophobe comme pas deux, mais un sacré fanatique


La fine équipe au complet, déjà toute prête au combat et n’attendant plus que les ordres de leur jeune officier. Un âge qui n’avait heureusement jamais été un frein au bon fonctionnement des opérations, ni au respect des membres.

« Ce n’est pas trop tôt sergent, Adela était déjà sur le point de se jeter dans les tunnels à la recherche de son premier amour réciproque. » Karr rigolait à pleines dents à sa propre blague, qui fit tout de même sourire Cass, Mirko est la principale intéressée, menaçant presque de faire grimacer Hajj. Anton secoua la tête, se sachant bien trop permissif envers ses subordonnés, certains l’appelant même l’officier humain dans son dos.

« Hajj, Karr, vous prenez la tête. On va se battre dans des tunnels, on va même surement ramper donc on oublie les snipers et autres. » Cass lâcha un juron. « Je veux couteau parfaitement aiguisés et prêts à sortir du fourreau. » Rire gras de Mirko et Karr, sourire entendu de Cass, une autre réputation du jeune sergent, celle de tombeur aux conquêtes plus nombreuses que les batailles. D’ailleurs, Anton était plus qu’heureux qu’Adela et Cass n’aient pas raconté à tout le régiment leur petite aventure avec leur jeune et fringuant sergent. « Fusil à pompe et pistolet mitrailleur, c’est le matérielle de la journée. On part ramper dans la boue d’ici une heure alors on se bouge. »

Anton, et sa troupe, se dirigea donc vers l’armurerie, pour la trouver déjà prise d’assaut par nombre d’autres unités, débuta alors une longue et ennuyante queue. L’heure passa alors lentement, entre le stress des affrontements à venir, les pensées incapables de se centrer sur autre chose que la violence imminente et l’attente insupportable pour la moindre requête et ordre.

L’attente trouva enfin sa fin lorsque l’unité, accompagnant trois autres, se trouva à l’entrée d’un tunnel, simple trou dans la terre à peine digne d’être appelé entrée. Le sergent Ardak scruta alors son officier supérieur, en cette occasion le lieutenant Zatteran qui observait avec impatience ses troupes se mettre en place.

« Sergent, votre unité prendra la tête, vous me faites une avancée de trente mètres et me verrouillez les différents passages possibles. » Zatteran venait de donner ses ordres à Anton, et se tournait déjà pour indiquer la suite aux deux autres unités. Mais le jeune butarien n’avait plus la patience pour perdre son temps et donna donc à son tour l’ordre d’avancer à ses propres subordonnés. C’est ainsi que l’unité s’enfonça dans les ténèbres des mines, les lumières des armures comme seul guide …


Dernière édition par Anton Ardak le Jeu 31 Mai 2018, 14:31, édité 1 fois
Anton Ardak

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MessageSujet: Re: Une vie   Une vie Icon_minitimeJeu 31 Mai 2018, 11:39
28 Août 2174
Anhur


« Amène-toi ! » le ton était pressant, rieur et joyeux et cette combinaison si parfaite résonnait avec plaisir aux oreilles d’un Anton encore engourdi par la fatigue. Lui qui avait la passé la nuit en dehors de sa chambre, et à être bien trop occupé pour se reposer …
« Oui oui j’arrive » Seule la joie de vivre de son meilleur ami parvenait à faire en sorte que les pas du butarien, véritable géant musculeux malgré son jeune âge, seize années et des poussières, soient capables de porter sur le bon chemin. Alcool, sport et galipettes avaient bien trop occupé ces deux derniers jours pour qu’Anton puisse vaincre si aisément les remontrances de son propre corps. Et finalement, le tourment s’arrêta enfin tandis que l’humain qui le guidait vocalement termina enfin sa fuite en avant.

Les deux compères, bandits devant l’éternel, venaient de se planter devant un gigantesque et majestueux arbre au feuillage d’un rouge sanguin saisissant, tandis que son écorce hérissée de piquants semblaient vous dire, pas touche gamin. Mais le plus intéressant était les énormes fruits qui parsemaient çà et là les branchages costauds de la bête. De gros orbes parfaitement lisses et à la coquille grise tirant sur le brun. La quête du bonheur pour Anton Ardak venait d’atteindre un nouveau seuil de perfection.
Sexe, alcool et pisto-mangue, le cocktail de la vie heureuse.

« Bah mon salaud, tu t’es surpassé sur ce coup. » Siffla joyeusement le colosse butarien en terminant son action par une franche accolade pour son ami et presque frère. Yassin Al Shaffiq, le rival de toujours de la grande école de Stratégie et Tactique d’Anhur régala son ami d’une série hilarante de haussement de sourcils et s’élança à la recherche d’un trésor dorée au goût si délicieusement sucré. L’escalade fut aisée pour l’humain à la carrure diamétralement différente de celle de son compère. Petit, maigre et très agile, Yassin était pour tout le monde le génie intellectuel de l’école.

Et ce salaud avait toujours les meilleures notes dans tous les domaines théoriques et académiques, même si Anton était loin de démériter avec sa quatrième place. Toutefois, le butarien restait la véritable coqueluche de l’académie avec ses scores quasiment parfaits dans tous les domaines sportifs. Tireur émérite, combattant redouté, Anton était le champion incontesté de sa génération. Enfin surtout auprès de la gente féminine.

Yassin termina enfin sa récolte, en l’occurrence les deux plus grosses pisto-mangues de l’arbre et redescendit avec le sourire satisfait du roi qui observe son harem. « Et voilà cher ami. » Déclama sans la moindre modestie l’humain tout en s’inclinant de fort courtoise manière. Anton attrapa sans hésiter l’offrande et fracassa sans attendre ce qui le séparait de son magnifique trésor. La coquille, relativement fine céda facilement et laissa couler une partie du suc contenue en son sein, mais dans le monde merveilleux des adorateurs de ce fruit hautement réputé, rien n’était autorisé à être perdu et le butarien se mit à sucer avec délectation le liquide.

« Ô bordel, c’est la meilleure Pisto-mangue de l’histoire. » Et Anton était parfaitement sincère. Yassin lâcha un énorme « Ah » de satisfaction et entreprit de briser son propre fruit. Les deux amis terminèrent donc ce petit plaisir dans le plus grand silence, jusqu’à ce qu’enfin la générosité se termine et qu’ils puissent ôter totalement cette coquille, révélant la chair dorée du fruit et son goût légendaire.
« Remède contre la gueule de bois, les chagrins d’amour, parfait accompagnement pour une petite joie. » Lâcha avec un petit accent chantant Al Shafiq tout en tournant sa frimousse tâchée de jus vers son compère qui terminait sa propre dégustation avec la gourmandise de celui qui n’a pas mangé depuis trop longtemps.

« Bon mon ami, demain on a cours de logistique, on devrait envisager de dormir non ? » Lui répondit finalement le colosse butarien qui sentait soudainement l’immensité de sa fatigue le submerger. « Et franchement ce coin en vaut un autre pour ça. » Clama Anton en scrutant avec envie un coin encerclé par les racines de l’arbre, un endroit dépourvu de piquants, et le jeune décida même de joindre l’acte à la parole et se coucha dans ce coin, lâchant aussitôt un long soupir de plaisir. « Ouais je vais rester ici. »

Yassin regardait son ami avec envie et doute, hésitant entre le désir de rejoindre sa chambre et l’envie de prendre exemple sur Anton. Finalement c’est l’amitié qui prit le dessus et l’humain se trouva son propre coin, rapidement il reprit la parole, ce qui ne manqua pas de faire sourire son pote qui savait pertinemment que le petit homme ne pouvait pas se coucher sans une petite discussion.

« Tu n’as pas envie de quitter Anhur toi ? »

Toujours la même interrogation qui ne manquait jamais de déboucher sur une longue discussion, parfaitement mal placé malheureusement.

« Bien sûr que si. Tu sais bien que j’aimerais parcourir la galaxie et vaincre de terribles menaces, pourquoi pas une armée de robots géants, ou m’engager dans l’armée de l’Hégémonie. Quoique, je pourrais devenir chasseur de prime et travailler pour une énorme limace dirigeant le syndicat du crime, la vie est plutôt ouverte pour des gens entrainés comme nous. »

Petit rire dénotant d’une grande fatigue de la part de Yassin.

« Moi je ne sais pas. J’aimerais devenir Spectre ! » Anton ne put retenir son sourire devant ce rêve qui animait son jeune ami depuis qu’il avait vu un holo sur un Spectre Hanari.

« Ouais, ça sonne plutôt bien, le premier Spectre des Terminus. » Le butarien ne pouvait s’empêcher de trouver ce rêve ridicule, après tout le Conseil était tellement détesté dans sa famille que pouvoir s’imaginer travailler pour ou avec était inenvisageable … et puis l’idée d’un Spectre butarien prêtait franchement à sourire. « Mais ça serait super triste que tu deviennes Spectre, on ne serait plus amis quoi. Tu ne trouves pas ça dommage ? »

Yassin garda quelques instants le silence, puis reprit, presque timidement.

« Rien ne pourrait empêcher qu’on soit amis. Si j’étais Spectre, tu pourrais devenir mon bras droit. Genre comme l’équipe de Blasto, tu serais l’elcor ! » Il était évident que l’humain croyait dur comme fer à l’impossibilité des deux de s’affronter ou de se perdre et cela rendit Anton très fier d’avoir un ami comme lui.

« Fâché, je ne crois pas mériter le fait d’être appelé elcor. »

Les deux amis, presque frères, éclatèrent de rire et le dialogue continua sur une note plus naïve tournant rapidement sur l’argent, les femmes et autres aspirations de la jeunesse. Finalement le sommeil vint enfin happer les deux compères et ils s’endormirent chacun dans sa bulle, racinaire et de rêve.
Anton Ardak

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MessageSujet: Re: Une vie   Une vie Icon_minitimeVen 01 Juin 2018, 17:23
14 février 2176
Anhur


Anton scrutait la grotte l’esprit partagé. Au fond de lui, le butarien n’avait aucune envie de massacrer ces gens qui luttaient pour une cause qui n’était pas celle d’un Ardak. La vérité était on ne peut plus simple, la famille Ardak n’avait jamais pratiqué l’esclavage depuis son arrivée sur Anhur, et n’avait aucune envie de le faire et son interdiction ne leur faisait ni chaud ni froid, et pourtant ils étaient pleinement entrés dans cette guerre aux côtés des esclavagistes, et ce pour la raison la plus vieille qu’il soit, l’appartenance à une communauté.

Anton était et resterait tout sa vie un Na’Hesit, une communauté sans réelle union autre que le lien de l’espèce et un refus partagé de se soumettre à l’autorité d’une quelconque nation, une communauté qui avait accepté les humains sur son monde alors que tout opposait les deux espèces, mais ils avaient prouvé qu’il était possible de construire quelque chose en commun. Enfin ils avaient tenté jusqu’à ce que la guerre civile ne vienne ravager ce monde autrefois si prospère qu’il s’était bâti sa propre flotte de guerre.

Aujourd’hui, plus rien de tout cela n’était possible sans la victoire totale d’un camp sur le second, et pour cette raison, le jeune Ardak avait rejoint l’armée Na’Hesit, non pas pour défendre l’esclavage mais pour mettre un terme à un conflit fratricide qui n’avait qu’un seul but, diviser ou régnait la paix. Pour de nombreuses raisons, Anton soupçonnait l’Alliance Interstellaire d’être à l’origine de ce conflit aussi soudain que violent et il en éprouvait depuis lors une haine farouche et infatigable pour ce gouvernement prêt à réduire à néant son propre peuple pour affaiblir son ennemi qu’il jugeait être l’espèce butarienne dans son entièreté.

Mais la haine de l’Alliance et le chagrin de voir son peuple se déchirer n’étaient pas les seuls sentiments qui se croisaient dans son esprit, il y avait aussi une profonde colère à l’encontre de ceux qu’il considère comme les ennemis de l’intérieur, les humains qui avaient accepté de porter le malheur sur leurs traces dans l’espoir de satisfaire leurs maitres de l’extérieur , il y avait la colère de devoir affronter des humains désireux de libérer les esclaves et surtout il y avait le sentiment de honte. Celui de lutter dans le mauvais camp, celui de chérir ce conflit pour gagner de la gloire, celui du plaisir de prouver la supériorité de son espèce sur celle des humains, et enfin celle d’affronter Yassin Al Shafiq, son ami, son frère.

Ces sentiments se mêlaient si parfaitement dans l’esprit d’Anton, qu’il peinait à les distinguer, les acceptant et les refusant en égale proportion pour s’empêcher de devenir fou. Aussi le butarien devenu sergent de l’armée Na’Hesti préférait-il noyer son esprit dans les plaisirs de la vie, le sexe, la fête et la violence. En ce jour, la guerre allait parfaitement anesthésier ses soupçons, ses doutes et sa honte et cela suffisait au butarien pour le faire avancer dans l’obscurité profonde des grottes des mines de l’ancienne usine humaine.

Et il y avait aussi le fait de diriger une troupe de cinq joyeux drilles qui n’attendaient qu’une seule chose, déloger ces salopards de rebelles vivotant dans cet endroit d’une tristesse sans nom.

« Adela, Karr, faites une avancée sur dix mètres. » Anton scrutait les trois embranchements leur faisant face et indiqua celui du milieu à ses subordonnés. « Cass, Mirko, marquez moi les deux autres tunnels. » Et les deux troupiers s’effectuèrent promptement en accrochant à une paroi des deux autres tunnels un petit émetteur qui allait cartographier le tunnel sur quelques mètres. La chose faite, les deux compères ajoutèrent une petite mine laser et firent signe à leur supérieur que l’opération était terminée. « Hajj, signal au lieutenant que tout va pour le mieux. » Ce que fit promptement le butarien.

Quelques instants plus tard, Zatteran et les deux éclaireurs donnèrent simultanément des nouvelles. Le premier accusait simplement réception, les deux autres étaient autrement plus intéressants, ils avaient trouvé des traces fraiches de passage. Grand sourire sur les lèvres, le sergent Ardak fit signe à sa troupe de reprendre la route. Quelques minutes plus tard, après quelques génuflexions dans la gadoue, le commando se retrouva dans une grotte nettement plus massive, et derrière quelques roches couvrant leur avancée à la vue des individus se massant plus loin.

Adela apparut alors et fit signe à Anton de venir à elle, ce qu’il fit sans trop se poser de questions. La troupe se regroupa alors dans une espèce d’aspérité géante les protégeant de la vue des inconnus en armure et leur faisant quitter le chemin vers le réseau de tunnels. Le chef d’unité des Na’Hesit pu alors pleinement observer la situation.

Un campement élaboré tapissait cette grotte, principalement constitué de prés fabriqués typiques de l’ère spatiale et de quelques tentes plus grossières. Mais le plus surprenant était sans conteste les armures d’excellente facture que portaient les rebelles, dont une attira plus particulièrement le regard d’un Anton plus que perplexe. L’équipement était d’un jaune tout sauf discret et ne masquait nullement la morphologie asari puisque dépourvue de casque. L’alien à la peau verte discutait nonchalamment avec quelques humains portant les couleurs de la rébellion et semblait presque donner des ordres par moment.

Il fallut de longues minutes pour que le jeune butarien se remette l’information en tête, mais finalement cela arriva, Eclipse. Ces enfoirés de guérilleros semblaient avoir recrutés quelques mercenaires pour les aider dans cette guerre perdue d’avance. Mais même si quelques mercenaires n’allaient pas changer grand-chose, l’information était de taille, les rebelles en infériorité numérique et à la puissance économique risible n’avaient ni les moyens ni la capacité de s’offrir un groupe aussi réputé, sauf si leur désespoir était tel qu’ils avaient décidé de sacrifier tous leurs économies dans la balance … à moins qu’ils n’aient promis quelque chose de plus … Ou qu’un groupe extérieur s’en était chargé pour eux.

L’idée que l’Alliance était derrière tout ça vint une nouvelle fois chatouiller l’esprit du butarien qui enragea réellement.

« Unité, on va se charger de ces suceurs de varens. » Grogna Anton tout en attrapant son propre fusil à pompe. Et lorsque Karr tenta de prévenir son supérieur qu’ils avaient reçu l’ordre d’attendre les renforts, un regard plus noir qu’un trou noir ne manqua pas de le faire subitement taire.

Aussi l’unité surgit brusquement de son couvert et débuta son déluge de tir, peu efficace à une telle distance. Heureusement la surprise s’installa suffisamment longtemps pour sauver la plupart des membres de l’unité de cet assaut quasi suicidaire, et seul Mirko chuta au sol avant d’arriver à une distance plus intéressante dans un tel combat. La chose faite, les tirs devinrent rapidement mortels, et la plupart des rebelles gisaient déjà dans leur propre sang alors que le corps à corps s’engageait. L’asari d’Eclipse avait été relativement sage dans l’affaire, se contentant de se protéger d’une bulle biotique mais à courte distance elle révéla enfin l’ampleur de ses pouvoirs et balaya Adela d’une projection, puis attrapa Hajj dans une stase lorsque ses boucliers cédèrent. Malheureusement pour elle, Anton avait compris le danger et s’était jeté à couverte et au terme de quelques passes d’armes, parvint à s’approcher suffisamment pour briser le bouclier de la biotique d’une dernière rafale.

Surprise, l’asari agit par réflexe et lâcha une onde de choc qui se brisa contre les restants de bouclier du sergent qui parvint donc à atteindre sa proie au corps à corps. Toutefois l’asari semblait aussi douée dans les arts martiaux qu’à la biotique et Anton ne parvint qu’à lui coller un coup de poing dans l’épaule avant de se prendre un enchainement ravageur constitué d’une série de coups de pieds dans les genoux et le tibia, qui l’expédièrent au sol, puis d’un coup de couda dans le front, ce qui ne manqua pas cette fois de lui arracher un cri de douleur. Malheureusement pour la mercenaire, l’excès dans l’usage de ses pouvoirs l’avait considérablement affaiblie et le coup de poing destiné à cibler la tempe du butarien ne fut pas assez rapide, Anton l’interceptant avec son bras gauche tandis qu’il lançait sa propre contre-attaque.

Le premier coup consistait en une frappa du plat de la main dans le nez de la cible, frappant depuis le bas vers le haut. Cette attaque brisa le cartilage nasale et projeta un éclat droit dans la cervelle de l’asari, déclenchant un violent saignement, le second coup fut le fait d’attraper la tête de la cible et de l’éclater puissamment contre le genou du colosse butarien afin de parfaire la destruction du visage de l’asari. Le troisième et dernier coup était un classique, un coup de poing tout en force dans la tempe de la cible qui s’écrasa lourdement au sol pour ne plus jamais se relever. Puis Anton se redressa et observa la situation, en l’occurrence la victoire.

Hajj terminait méthodiquement d’abattre les éventuels survivants, ne manquant pas au passage de tirer une balle dans le front de chaque corps, vivant ou mort, Cass aidait Adela et Karr à se remettre sur pied, non sans découvrir une jambe brisée dans le cas de Karr. Mirko, lui, gisait au même endroit que sa chute et ne donnait plus signe de vie, chose qui se révéla malheureusement définitive alors que le sergent tentait vainement de lui trouver un pouls. Soufflant de déception, de tristesse et de colère, Anton savait très bien qu’il était le seul responsable et que l’on ne manquerait pas de le lui faire comprendre. Pourtant il ne regrettait rien, cette bataille avait été un excellent exutoire à ses doutes et sa colère, et il ne possédait pas vraiment d’attachement envers Mirko qui avait toujours été d’un naturel grognon.

Aussi Anton se contenta-t-il de lui ferme les yeux avec une infinie douceur, posa ses armes à ses côtés et se redressa en silence. Le reste de l’unité se rapprocha alors et tous adressèrent un salut du regard à leur ancien camarade, personne ne sembla pourtant adresser de reproches oraux ou corporels à leur chef, chacun respectant scrupuleusement la situation. Alors seulement le lieutenant Zatteran et les trois autres unités débarquèrent, sûrement pressés par le bruit des tirs. Trouvant la salle nettoyée, le médecin s’approcha du groupe et scruta le corps sans vie avec les arcades sourcilières froncés par un questionnement nimbé de colère. Avant qu’il ne prenne la parole, Anton décida de s’exprimer.

« Nous avions été repéré, nous n’avions qu’un choix simple, le repli ou l’assaut. Un repli aurait causé des problèmes à nos alliés situés dans les autres galeries. » Anton regardait son supérieur droit dans les quatre yeux, sans ciller, ce qui ne fit nullement faiblir la colère de son supérieur.

« Et ce déluge de tir n’a peut-être été entendu jusque sur Khar’Shan ? Sergent nous reparlerons de tout cela une fois l’opération terminée. Votre unité va désormais s’occuper de surveiller les arrières … non je pense qu’il est plus intéressant que vous surveillez la sortie. » Le jeune colosse hésita à s’opposer à cet ordre mais comprit qu’il était mieux dans cette situation de jouer la carte de l’obéissance. Un court regard vers ses soldats suffit à leur donner l’ordre de le suivre. Anton se dirigea vers le corps de Mirko, l’attrapa avec tendresse, le souleva et l’emporta avec lui dans les galeries le ramenant vers la surface.

Le chemin du retour se déroula dans un silence de mort, Cass rattrapa toutefois son sergent et lui toucha l’avant-bras avec douceur, lui faisant comprendre que personne dans l’unité, et surtout pas elle, ne lui en voulait pour sa décision. Un sourire famélique alluma momentanément les lèvres d’Anton qui continua sans flancher sa route. Tout le monde s’imaginait surement qu’il souffrait de la perte, de l’erreur de jugement ou d’autre chose, mais en vérité le butarien brulait d’une rage ravageuse lui répétant constamment que cette guerre était une bêtise sans nom, et que lui à la tête de la nation elle se serait éteinte avant même de commencer. Ce qu’il manquait à Anhur n’était pas l’absence ou la présence de l’esclavage mais une main de fer pour la mener sur le bon chemin.

Divisée, Anhur était sensible et fragile face à l’influence extérieure, incapable de s’unir elle s’était fracturée sous la corruption, la rancœur et de nombreux autres défauts qui ruinaient la société au point de détruire un monde prospère unique en son genre. Aujourd’hui des humains et un butarien étaient morts par la souillure de la faiblesse, par la perversion des sociétés concilliennes et cela enrageait Anton qui se sentait incapable d’agir pour empêcher cela. Pourquoi tous ces grands esprits du conseil d’Anhur, tous ces politiciens n’arrivaient-ils pas à concevoir qu’ils tuaient le monde ?

Ils arrivaient enfin à la sortie, et une fois à l’extérieur, Anton déposa doucement le corps de son ancien subordonné au sol, lui adressant un ultime regard avant de se détourner.

« Nous devons gagner cette guerre. » murmura le butarien en observant le ciel nuageux. Soudain, trois frégates percèrent l’épaisse couche et dévoilèrent leur coque entièrement jaune à la vue de tous les observateurs présents. Alors, les trois navires de guerre délivrèrent un déluge de feu qui balaya plusieurs centaines de mètres dans plusieurs directions, détruisant méthodiquement plusieurs régiments de l’armée Na’Hesit. Eclipse venait de transformer une guerre civile inégale en guerre totale. Anton qui regardait ça avec une fureur qui ne trouvait plus de limites, lâcha soudainement un hurlement de rage qui le surprit lui-même par la puissance qu’il portait en lui.

Anhur venait peut être de se faire voler son avenir …
Anton Ardak

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MessageSujet: Re: Une vie   Une vie Icon_minitimeLun 04 Juin 2018, 13:56
6 Septembre 2177
Anhur


L’explosion venait de frapper la position du régiment avec une force stupéfiante, tuant plusieurs soldats sans donner l’impression d’avoir réellement visé un tel résultat. Le cratère nouvellement formé devenant par la force des choses une nouvelle tranchée nécessaire à la survie des divers combattants tentant de tenir la position contre toute logique. Après tout, il était de leur devoir de mener leur nation à la victoire, et se suicider bêtement en tenant une plaine subissant un déluge de feu de deux frégates à peine gênée dans leurs assauts par quelques navettes tentant parfois de pratiquer quelques dégâts risibles.

C’était une véritable boucherie, doublée d’une violente déculottée des Na’Hesits et sûrement le dernier acte d’une guerre désormais perdue d’avance.

En l’espace d’une année, la guerre civile d’Anhur était passée d’un conflit fratricide déséquilibré à une véritable guerre causant des destructions sans précédent et ruinant totalement l’économie planétaire, et ce sous l’égide d’une armée mercenaire qui semblait impossible à battre. Pourtant les Na’Hesits avaient eu leur moment de gloire, passant tout près d’une victoire totale dans une gigantesque bataille spatiale autour d’une géante gazeuse, mais après cette éphémère gloriole, la situation avait drastiquement changée, et depuis quelques mois plus aucune victoire, qu’elle fut terrestre ou spatiale n’avait été enregistrée.

D’ici quelques semaines, voire jours, les Na’Hesit allaient devoir signer le traité de paix imposé par leurs ennemis humains, et ce sous le contrôle d’Eclipse, actant la fin d’une guerre idiote qu’Anton avait jamais voulu. Pourtant cela ne faisait qu’enrager le butarien qui avait finalement trouvé une véritable raison de combattre au fil des mois, en l’occurrence l’ennemi honni, Eclipse, et qui refusait catégoriquement de vivre dans un monde sous l’autorité d’une nation qui s’était abaissée à vendre son idéologie auprès de mercenaires sans loyautés, vendant la prospérité, la fraternité contre la disparition de l’esclavage.

« Lieutenant, bordel lieutenant. » S’échinait à beugler Cass, son fusil sniper en main, alors que son supérieur semblait complètement perdu dans l’observation du camp adverse, ou dans ses pensées. « Lieutenant, les ordres ont été donnés, nous devons lancer un assaut terrestre massif contre la cité de Lycassiout. » Une intense fatigue résonnait dans les propos de la butarienne, mais aussi autre chose, une espèce de résignation. C’est cette compréhension de son acceptation à mourir que l’esprit d’Anton se recentra sur l’instant présent.

« Bien. Régiment on a nos ordres. » Se mit à beugler le lieutenant Ardak tout en se relevant, ignorant totalement le déluge de feu s’acharnant sur la position qu’était la leur. Après tous ces tirs étaient extrêmement aléatoires et ne possédaient que peu de chance de toucher quelqu’un tant la plupart terminaient leurs courses bien avant de passer leurs tranchées. « Sergent Hajj, prenez votre unité et vous me couvrez le flanc droit, sergent Adela, la même avec le flanc gauche. Sergent Karr, vous me collez comme mon ombre. »

Les différents gradés acquiescèrent et gagnèrent la position de leurs unités afin de mettre tout cela en place.

« Chargez. » Gueula soudain Anton en se mettant lui-même à courir le plus vite possible en dehors de leur maigre protection, son cri repris par des centaines de voix un peu partout dans la plaine, tandis que près d’un millier de combattants se mettaient à charger à travers un no man ’ s land dépourvu de toute vie. C’est alors que trois frégates Na’Hesit, les dernières encore en stationnement autour d’Anhur, surgirent depuis les nuages et se mirent à décharger leurs canons en direction des vaisseaux d’Eclipse qui n’eurent quasiment pas le temps de se protéger, leurs boucliers surchargeant et s’éteignant dans un puissant bruit de métal alors que la carcasse des vaisseaux encaissaient quelques tirs.

Se sachant perdues, les frégates préfèrent se replier en s’élevant dans les nuages, tandis que celles des Na’Hesit se lançaient à leur poursuite. C’était un spectacle absolument merveilleux, donnant l’impression d’une guerre de fourmis à l’ombre de titans. Libérés des tirs ravageurs des vaisseaux d’Eclipse, l’armée butarienne s’épargna une quantité phénoménale de pertes tandis que les tirs adverses semblaient mystérieusement diminuer. L’avancée fut donc rapide, Anton lâcha périodiquement un déluge de tir de fusils d’assauts dans le vide, ses combattants faisant de même.

C’est donc avec aisance que l’armée terrestre atteignit les abords de la cité de Lycassiout, gagnant les premiers couverts pour s’y terrer avec un important soulagement. Le moral des troupes étaient remontées à bloc et seuls quelques affrontements étaient à déplorés, les troupes ennemis étant uniquement constituées de méchas, les victoires étaient rapides et les pertes plus que restreintes. C’est dans cette ambiance quasi euphorique, que le colonel Ardak atteignit la position du trente deuxième régiment de Kher’Hops.

« Mon frère. » Appela Tung’Di avec autorité en rejoignant son petit frère. « Je n’aime pas la situation, les ennemis se replient trop facilement. Je crains que la ville ne soit un piège, peut-être des charges pour faire s’effondrer les bâtiments ou une armée de mécha cachée dans le moindre bâtiment. Je veux que tout le monde soit sur ses gardes. La moitié de l’armée va s’enfoncer dans la ville, le reste devra contourner tout ça. » L’officier militaire fronçait tellement ses arcades sourcilières qu’il aurait pu ouvrir une pisto-mangue.

« Pourquoi ne pas simplement contourner la ville et frapper les ennemis qui se trouvent derrière ? » Anton pensait surtout aux mortiers et autres armes lourdes qui avaient pilonnées leurs lignes la veille.

Tung’Di scruta son frère quelques secondes avant de répondre, non sans un soupir « Le Haut commandement veut que nous investissions le palais de ville pour clamer haut et fort notre première victoire de ces derniers mois. » Une raison politique bien évidemment. « De toute manière les ordres sont les ordres petit frère. Prépare ton régiment, vous avez été choisi pour planter le drapeau dans le palais de ville. »

Le lieutenant Ardak eut un sourire d’amusement à cette idée, et effaça ses doutes de son esprit. Ils allaient être dans le point chaud du conflit, autant d’occasions d’abattre une de ces raclures d’Eclipse. Aussi Anton se contenta-t-il de donner son assentiment d’un signe de tête, et retourna-t-il vers ses propres combattants.

« On a reçu l’ordre de prendre le palais de ville, on y va, on y plante le drapeau Na’Hesit avec un grand sourire. » Anton balança un morceau de viande dans sa bouche et mâcha, tout en continuant son petit exposé. « Mais c’est possible, plus que possible, que la ville soit un piège géant alors on ouvre les yeux, les quatre. Lorsqu’on arrivera dans le palais, Cass tu t’installes dans le toit et tu nous snipes tout ce qui brille en jaune. Les autres vous me prenez votre plus belle pose. Sauf toi Karr, tu es trop laid pour ça, tu protègeras l’entrée. »

La petite pique parvint enfin à dérider légèrement le butarien qui n’avait plus lancé de blague depuis plus d’un mois, et qui n’avait pas souri depuis près de deux semaines. Mais pas le temps de profiter de cette petite victoire que le régiment recevait déjà l’ordre de se lancer dans le suivant assaut. La course pour atteindre le palais de ville fut honteusement calme et aisée, nul mécha ne tentant de leur barrer la route, et pire pas le moindre mercenaire à l’horizon. La déception disparu heureusement rapidement alors que la troupe atteignait enfin sa destination, en l’occurrence un bâtiment à l’architecture typiquement égyptienne servant de cœur dirigeant de la cité, le palais de ville de Lycassiout. Une petite troupe de Na’Hesit se trouvaient déjà sur place, révélant une unité de journalistes de guerre, dirigé par Dagoth Ardak en personne.

Anton s’approcha de cet attroupement, trouvant au passage son frère en pleine discussion avec leur père. « Major Ardak. » Salua sobrement le jeune butarien en direction de son paternel avec qui il avait une relation compliquée, ce dernier n’ayant d’yeux que pour son ainé, surtout depuis que le plus jeune s’était mis en tête d’avoir un humain comme meilleur ami. Le parternel n’eut qu’un rapide regard pour la honte de la famille et se retourna vers Tung’Di.

« Ça devrait être toi. » Lâcha en grognant Dagoth sans daigner baisser le ton en présence de son autre fils. « Mais soit, mettons en scène cette propagande. » Fini par ajouter le paternel en notant le regard glacial de son ainé. « Ne restes pas planté là, prépare le drapeau, nous allons commencer par l’entrée dans le bâtiment. »

Le ton était plus que froid, mais qu’importait pour Anton qui avait fait une croix sur son père depuis de nombreuses années déjà.

« Sergent Adela, le drapeau. Cass, tu te mets en position de guetteur. » La sniper courrait déjà pour se mettre en place, entrant sans attendre dans l’immense bâtisse. C’est alors que le lieutenant Ardak remarqua quelque chose de bizarre, un peu partout, des pierres de petite taille, des morceau d’herbe et autres poussières se mettaient un peu partout à s’élever en l’air contre tout respect des loi de la gravité. « Tung’Di … » Commença à crier Anton, mais trop tard, beaucoup trop tard, alors qu’un puissant rayon venait terminer sa course dans le palais de ville avec une puissance telle que le temps sembla se figer quelques secondes, chaque individu présent s’élevant dans les airs avec une lenteur étonnante.

Puis le temps se rattrapa et la totalité des présents furent propulsés dans tous les sens, certains étant vaporisés par le souffle, d’autres s’écrasant contre des structures en béton pour voir leurs os et leurs organes éclater comme un château de sable se prenant une vague.

Anton cru sincèrement sa vie terminée alors qu’il s’écrasait contre une chose qui lui semblait plus dur que la pierre et qu’il sentait son épaule se briser en plusieurs points et une jambe se tordre dans un sens contre nature. Heureusement pour lui, il s’était cogné contre d’autres congénères, qui eurent eux nettement moins de chance tandis qu’ils amortissaient le choc en terminant leur vol dans un mur quelconque. La première frappe tua la quasi-totalité des présents, laissant toutefois aux survivants le temps de reprendre leurs esprits. Par un heureux hasard, ou la pire des malédictions, le colosse butarien ne perdit pas connaissance et pu observer la situation, incapable néanmoins de se relever.

Son frère gisait quelques pas plus loin, le corps entier et en vie puisqu’il agitait sa tête en divers sens pour observer les alentours, jusqu’à ce qu’ils posèrent tous deux leur regard l’un dans l’autre. Tung’Di se mit alors à ramper vers son jeune frère, alors que Dagoth surgissait de nul et part et se mis à courir à vive allure vers son ainé. C’est là que la deuxième et dernière frappe atteignit la ville, frappant à quelques mètres seulement du colonel Ardak. L’explosion fut toutefois nettement moins perçue que la première, le jeune prodige butarien activant son casque qui vint couvrir momentanément sa vision le temps de sa mise en place.

Le colonel Tung’Di tendait un bras vers son frère lorsqu’il le vit pour la dernière fois, l’explosion vaporisant sans pitié le frère ainé d’Anton, ne laissant que sa main levée en état. Par l’ironie des choses, la main du frère atterrit quasiment sur lui, terminant sa course devant le pied encore intact d’un Anton complètement brisé. Dagoth Ardak lui n’eut pas le temps de comprendre la situation, sa course se terminant au moment où l’explosion l’atteignit, lui brûlant si intensément les deux bras qu’il tendait bêtement en avant qu’ils se scindèrent du reste de son corps, emportant le nouvel infirme plusieurs mètres plus loin.

Ce n’est qu’alors qu’Anton reprit le contrôle de son corps, et partiellement de son esprit, et qu’il se mit à ramper pour atteindre la main sectionnée de son frère la serrant fermement dans ses bras dès qu’il parvint à la récupérer. Il était encore incapable de comprendre, encore moins d’accepter, la réalité de cette situation. Puis la douleur vint cogner à la porte, espérant se rappeler au bon souvenir d’un butarien qui était en l’état plus qu’anesthésier. Toutefois, la souffrance perdit la lutte alors que le colosse perdait connaissance, non sans jamais cesser de serrer avec passion la main sectionnait, seuls preuves de l’existence, et de la mort, de son frère aimé.

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