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 Dégénérescence

Shura Fender

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Shura Fender
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MessageSujet: Dégénérescence    Dégénérescence  Icon_minitimeMar 17 Avr 2018, 01:05
► █ Date : 17 Avril 2203 RP Tout public
Shura FenderArcadia McKnight
Dégénérescence


#Orbite de Chasca
#33ème Flottille de l'alliance Interstellaire


Les horreurs qui peuplaient l'espace ne connaissaient pas de fin. On aurait pu croire qu'une fois la destruction de la race de machine la plus meurtrière et terrifiante ayant jamais peuplée la galaxie effectuée, plus rien n'aurait été en mesure de hausser à nouveau la barre du supportable à des hauteurs si vertigineuses. Et pourtant. L’œil, l'Ordre, certains s'évertuaient à dénaturer les lois de l'univers pour leur profit personnel, et nombreuses étaient les âmes à en payer le prix.

Même pour un esprit qui avait connu dès son plus jeune âge la face la plus sanguinaire de l'humanité, qui avait survécu à l'enfer des moissonneurs sur son monde natal et qui avait dû affronter les horreurs organiques et synthétiques de l’œil dans les endroits les plus reculés de la galaxie, là où l'éthique et la morale ne pouvaient exister, même pour cet esprit le spectacle qui avait lieu sur Chasca était tout bonnement terrifiant.

Un frisson parcourut la N7 qui observait au travers de la baie vitré l'ancienne colonie de l'alliance qui était désormais recouverte d'un voile noir. Une tache sombre recouvrait les anciens territoires luxuriants de végétation, et même les étendues d'eau ne semblaient pas épargnées par ce soudain changement de contraste. C'était presque comme si l'astre était mort, comme si elle n'observait actuellement que le cadavre d'une planète que l'on avait purement et simplement privé de toute essence de vie.

L'incompétence était une fois de plus l'une des raisons principales de cette situation. L'alliance était vautrée dans sa fierté et sa suffisance et n'était même plus capable d'effectuer ce simple acte de bienséance que représentait la protection de ses contrées. Shura aurait presque pu se réjouir de voir l'organisation à laquelle elle avait appartenu autrefois se prendre un revers aussi catastrophique, mais il s’agissait là d'une pensée qui était rapidement balayée lorsqu'elle voyait les images de la surface, les rues des villes désormais peuplées de créatures immondes.

Une nouvelle forme de terrorisme était née, et Shura espérait grandement que le Conseil allait se sortir rapidement les doigts du cul avant qu'il ne soit trop tard. La raison de sa présence en ces lieux était déjà à ses yeux, une première étape concluante.

***

Je pense qu'il est inutile de revenir sur la situation actuelle à la surface de Chasca.

Une main posée sur le petit bureau métallique qui lui faisait face, la N7 observait le groupe hétérogène qui peuplait la pièce, une partie de ses hommes mêlés à des candidats dont elle n'avait été avertie de la présence que quelques minutes avant le briefing.

Mais même si nous savons tous ce qui s'y passe, nous souffrons d'un cruel manque d'informations sur la nature de la menace. Certains parallèles ont été fait avec des créatures rencontrées lors de l'opération sur Zanéthu, mais là encore, nous avons très peu de données tangibles.

La jeune femme se redressa et se maintint droite, embrassant la foule du regard.

C'est la raison de notre présence ici. Mais Chasca ne sera pas notre cible, ce rôle est réservé à Coniraya.


Une image de la lune s'afficha alors derrière elle.

Il se trouve que cet astre abrite une station d'extraction d'hélium-3 et opérait donc un transfert de cargos réguliers jusque Chasca. Inutile de vous faire un dessin, l'infection a également atteint cette station. Cependant, l'alliance a récemment capté des communications provenant des travailleurs à sa surface, et ils affirment être parvenus à contenir l'infection, suppliants qu'on les évacue.

Bien évidemment, il nous est impossible de connaître par avance la situation réelle à l'intérieur de cette station, ni même de savoir s'il s'agit d'un piège. Mais l'occasion est trop belle pour être ignorée. Une intervention dans un cadre où la menace ne peut se déployer qu'à petite échelle est sans doute notre meilleure chance à l'heure actuelle de recueillir le plus possible d'informations.


Elle posa de nouveau ses mains sur le bureau.

Mais vous vous en doutez, la procédure dans le cadre de cette opération sera très stricte. Nous ignorons totalement par quels moyens la menace peut se développer et s’étendre c'est pourquoi nous nous contenteront d'appliquer les consignes classiques d'intervention au sein d'un environnement contaminé. Cependant, si l'une des unités se retrouve infectée, elle ne pourra pas quitter la station. Si l'intégralité de notre force est contaminée, nous ne pourrons pas partir. La moindre tentative d'exfiltration sans un consentement explicite et approuvé de la part de l'IV médicale à bord résultera en la destruction pure et simple de la navette par les forces de l'alliance.

C'est un fait que vous vous devez de garder à l'esprit.

Elle avait l'habitude de toujours préparer au pire. Les combattants en face d'elle n'étaient pas des recrues toutes justes sorties de la formation, il s'agissait de vétérans qui devaient assimiler pleinement les enjeux de la situation.

Une fois le briefing terminé, Shura fit signe à l'une des candidates de l'alliance de la suivre. Les deux femmes s'isolèrent du reste du groupe avant que la N7 ne prenne la parole.

Lieutenant... McKnight, c'est bien ça ? Écoutez, j'ignore totalement ce que l'alliance a pu vous chier dans le crâne, mais votre présence ici dépasse de loin la simple évaluation.

Vous avez des connaissances solides en xénobiologie, et ça me suffit pour savoir que vous serez d'une aide inestimable pour en apprendre plus sur cette saloperie.


Elle n'avait fait que survoler le dossier de la blonde par manque de temps, elle ignorait donc son réel tempérament mais elle préférait prendre des mesures avant l'intervention.

C'est pour ça que je tiens à clarifier les choses. Inutile de jouer les héros, vous n'avez personne à impressionner. J'ai besoin de vous pour ce travail, et j'ai besoin de vous en vie. Tout ce que vous pourrez trouver pourrait nous faire gagner un temps fou pour développer d'éventuelles contres mesures.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté, son regard ne quittant pas le visage de la jeune femme.

Suis je suffisamment claire ?
Arcadia McKnight

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Arcadia McKnight
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MessageSujet: Re: Dégénérescence    Dégénérescence  Icon_minitimeVen 20 Avr 2018, 23:04

Dégénérescence
Loin



au dessus de la souillure de la corruption qui affecte Chasca, la flottille de l'Alliance veille. Gardienne impuissante d'un secret interdit, observant sans pouvoir agir. Le parasite, lui, œuvre librement, maculant la planète d'un mal encore inconnu. Ses tentacules s'étendent sur toute la surface du globe, prenant racine dans le sol, implantant ses pourritures perverses.

D'un point de vue médical, on pouvait rapporter ce phénomène à une tumeur maligne. Un cancer. Mais à un stade très avancé, terminal même.
Le patient se meurt dans une longue et douloureuse agonie. Et aucun remède connu ne peut apaiser ses souffrances. Seule la mort peut mettre fin à cette infection décadente.

C'est ainsi que Arcadia voit la situation. Observant le corps métastasé de Chasca d'un œil clinique. Elle se tient droite comme un I, les mains dans le dos. Vêtue d'une tenue d'officière de l'Alliance fournie quelques minutes plus tôt. Ce même uniforme, un peu trop serré au niveau de la taille qui lui donnait une démarche sévère en plus d'être désagréable à porter.

Elle avait été réveillée voilà près de dix huit heures. Un groupe de militaires de l'Alliance était venu la chercher dans son appartement sur La Citadelle. La doctoresse venait tout juste de rentrer de six mois d'opérations extérieurs. Éreintée, elle s'était endormie habillé avant d'être tirée de son sommeil ou elle courait après un pâté en croûte.
Pendant près d'une journée, McKnight avait été trimballée dans l'espace de l'Alliance Interstellaire. Ses accompagnateurs s'excusant toutes les cinq minutes pour la gêne occasionnée, cela finit par irriter la militaire qui n'hésita pas à lâcher une réplique mordante pour savoir ce qu'on lui voulait vraiment sans tourner autour du pot.

Maintenant qu'elle était devant la nature du problème, sa fatigue s'est envolée, absorbée par l'observation de son nouveau malade. Un mélange de curiosité et de fascination morbide se mêle au dégoût. Ce n'est pas tout les jours que l'on a la « chance » d’observer la naissance d'un nouvel micro-organisme. Mais à quel famille appartient il ? Arcadia doute franchement qu'un parasite puisse contaminer aussi rapidement toute une planète. Les bactéries peuvent avoir cet effet de colonisation grâce à leur vitesse de multiplication incroyable. Mais elle doute fortement que ce soit un agent pathogène de cette famille. Reste le virus ou les fungis. Elle prie sincèrement que ce ne soit pas la dernière option, car à part l'enfer des flammes, il est difficile de contrer complètement les spores qu'ils peuvent semer le long de leur chemin.
Et d'où vient-il ? Où une telle chose a pu prendre vie ? Est ce un agent pathogène mi organique/mi synthétique endormi, laissé par les Moissonneurs, qui vient de se réveiller ? A t-il traversé l'abysse par un quelconque miracle pour rejoindre la voie lactée ? Ou est-il né il y a peu dans un laboratoire secret ? Tant de questions la taraudent, et aucune réponse ne se dévoile dans l'immédiat.

Elle note que le germe s'adapte à toutes les températures. Chasca présente trois parties différentes. Une glaciale lors de la nuit, une caniculaire quand l'astre de Matano éclaire le globe, et une fine bande tempérée sur l'équateur. Cryophiles, thermophiles, et mésophiles.
Il y a vingt ans de cela elle serait tombée de sa chaise face à une telle aberration parasitaire... Mais il y avait eu les Moissonneurs. Depuis cet événement elle était prête à croire beaucoup de chose.

Pas naïvement bien sûr. Elle avait entendu parler de l’événement durant sa mission, mais les informations données étaient pauvres. Les unités médicales avaient tenté d'en savoir plus, sans succès. Chacun était retourné à sa tâche. Avoir le phénomène sous les yeux... c'est autre chose.

Arcadia McKnight commence à comprendre pourquoi elle est ici, et ce n'est pas pour une sinécure.



Une femme rousse, portant fièrement une armure estampillée N7, tenait un meeting sur la mission à venir. Arkady avait été briefée auparavant. Tout du moins les grandes lignes. Il restait encore des zones d'ombres. Beaucoup trop même au goût de la Martienne. Ses supérieurs devaient savoir des choses qu'elle ignorait encore et cela la frustrait énormément.
L'Alliance adore avoir ses petits secrets. Chasca en est l'exemple parfait. Le savoir c'est le pouvoir. Sauf que parfois le savoir est un pouvoir trop grand. Tellement que la vérité doit être sacrifiée pour le bien de tous.
Deux mois après il est possible de constater le résultat de ces cachotteries : un désastre.

Dans la salle se trouve un melting-pot de races conciliennes : Turiens, Asari, Humains. Tous écoutent l'Humaine. Chose peu banale. Elle n'avait pas vu ça depuis 2187. Les enjeux de la mission sont très importants. L'erreur n'est pas permise. Et ça tombe bien, la médecine requiert la même chose.

Le fait d'appliquer les consignes classiques au contact d'un environnement impur était ce qui paraissait le plus logique. Sauf que ce biotope innomé n'était pas classique. Est-ce réellement sage de s'aventurer sans plus de précautions que celles habituelles ? Cela fait sourciller la médecin qui se retient de faire une remarque sur un tel laisser-aller.
Est-ce que la rouquine était complètement inconsciente ? Ou a t-elle une confiance aveugle en ses capacités et en celle des soldats présents dans la pièce ?
Rien ne garantissait que l'un des travailleurs soit un porteur sain, vecteur insidieux du fléau qui touche Chasca. Si tel était le cas, leur arrêt de mort est signé avant même qu'il ne grimpe dans une navette.

Arcadia avait beau être Doctoresse et prêté le serment d'Hippocrate, elle n'était pas insensée. Son devoir est de soigner les malades, mais aussi d'être consciente de ses limites, de ses forces et capacités. Elle ne tenterait pas le diable sans en savoir plus. Analyser puis agir. Pas l'inverse.

Le briefing finit, McKnight commence à suivre le groupe avant de remarquer la N7 l'interpeller d'un signe.

« Colonel... ou Docteur », corrige t-elle sans arrière pensée. Elle était assez pointilleuse sur son grade, le corps médical formant une branche quelque peu différente du reste de l'armée, il n'était pas toujours aisé de connaître les équivalents sur le bout des doigts.

Elle ne releva pas le langage de charretier employé par l'humaine. Désarçonnée par le compliment soudain qui suivait juste après, elle sent une vague de chaleur monter vers son visage, ses joues rougir. Les congratulations n'étaient définitivement pas son adage, préférant de loin laisser parler ses actes.
Oui elle savait ce qu'elle valait. Sauf que la N7 ignorait tout d'elle. Juger quelqu'un sur un dossier était beaucoup trop subjectif. Les écrits ne reflétant en rien la manière de penser ou d'agir. Elle se découvrirait sur le terrain.

« Clair comme de l'eau de roche. »

Ce n'est pas vraiment dans ses habitudes de foncer au devant du danger. Mais n'ayant jamais travaillé ensemble et allant servir sous les ordres de la combattante d'élite, mettre les points sur les « i » n'était peut-être pas une mauvaise chose.

Les deux femmes partirent ensembles, suivant de quelques mètres le groupe.

« Commandant Fender, c'est bien ça ? »

Arcadia avait rencontré bien trop de personnes en l'espace de quelques heures, la fatigue n'aidait pas non plus, elle avait peur que sa mémoire ne lui joue des tours.

« Je suis curieuse de savoir pourquoi vous avez fait appel à moi, alors qu'il y a des centaines de xénobiologistes bien plus talentueux que moi parmi les races Conciliennes. A moins qu'aucun de mon échelon n'acceptent de se rendre sur le terrain ? »

« L'UCIP a besoin de mes compétences, je ferai honte à l'uniforme et aux valeurs que je porte et défend si je ne les mettais pas à disposition du bien commun. Mais j'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé ici. Absolument tout. Mon accréditation de Lieutenant-Colonel n'a pas été suffisante pour accéder aux éventuels comptes-rendus. Vous vous doutez bien que cela met la puce à l'oreille. Je ne dispose pas de la science infuse. Je ne travaille pas à l'aveugle...
Mais je sais tout de même faire la différence entre une catastrophe écologique et un agent parasite. Une arme bactériologique ronge la vie et ne laisse rien derrière elle, jusqu'à ce que la bactérie se dévore elle même, ne laissant qu'un roc stérile en quelques heures ou jours grand maximum. Mais aucune arme à ma connaissance n'est capable de faire pourrir une planète à ce point, le processus est bien trop long. La science ne fait pas de miracle, moi non plus. Sans informations je ne servirai à rien.
 »

« Votre autorité fait loi, je ne m'y oppose pas et la respecte... Néanmoins j'aimerais avoir mon mot à dire sur la sécurité vis à vis de ce que nous allons rencontrer. Je sais que vous êtes une N7, que vous avez normalement conscience du danger que cette menace peut représenter. Mais cette... chose ? Est capable de dépraver une planète. Les procédures classiques ne nous aideront pas, certes il faut les respecter mais il est préférable d'avoir quelques coups d'avances. On parle d'un organisme polyextrémophiles. Dans la Voie Lactée ils se comptent sur les doigts des deux mains. Je préconise des biocides ultra puissants, des armes à rayon à réglage variable si jamais ce mal vient se loger dans les joints des armures, des armures étanches, aucun contact physique sans protection avec le personnel présent sur la lune et même ainsi les éviter au maximum. L'IV de décontamination est une bonne chose, il faudrait la doubler avec un sas de décontamination et une dépressurisation. Le vide ne tuera sûrement pas l'organisme mais au moins il l'aspirera. Cela doit aussi bien s'appliquer à nous qu'à tout notre matériel : armes, armures véhicules etc... Ah et j'oubliais, des lances flammes. »

Aux grands maux les grands remèdes.

« Cela peut paraître extrême pour un docteur, mais tant que le danger n'est pas identifié, il faut essayer de rester au plus près possible du risque zéro, conclue t-elle d'un ton très professionnel. Ce sont mes conditions si vous souhaitez ma participation à cette mission. Vous marchez ? »

Elle s'arrêta et tendit sa main vers Fender.

(c) Alyss (Kanade A. J. Rye)
Shura Fender

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MessageSujet: Re: Dégénérescence    Dégénérescence  Icon_minitimeJeu 26 Avr 2018, 23:10
Il aurait été d'ordinaire pur mensonge de déclarer qu'il n'y avait aucune rétention d'informations concernant les événements récents qui troublaient l'ordre de l'espace concilien. Mais dans ce cas précis, il ne s'agissait pourtant pas d'un quelconque artifice factice pour duper l'écervelé ou le désintéressé, et c'était bien ce qui pouvait rendre la situation si terrifiante. On ne savait pas. L'auteur était parfaitement identifié, mais le crime était de façon surprenante, le plus gros mystère de l'équation.

Il est pourtant difficile d'admettre que la vérité n'est pas très éloignée de ce que peuvent cracher les médias. Nous ne savons rien de plus que ce que les observations de la surface ont pu nous apporter. Le seul antécédent connu date de l'opération qui a mis fin aux jours de Machiavel. Mutations et usages de biotique noire, les même symptômes, malheureusement toutes les données du complexe ont disparu avec lui.

Une opération qui avait tourné à la catastrophe, décrédibilisant l'UCIP aux yeux des hautes sphères. Que pouvait-on attendre d'autre d'une intervention sous le commandement d'un spectre ?

Shura fut en tout cas étonnée de constater que la doctoresse émettait de gros doutes face à la procédure qui avait été soigneusement préparée par le Conseil et mise en place par ses soins. Il était quasiment certain qu'Hackett l'avait choisit elle plutôt qu'un autre officier de l'UCIP pour la simple et bonne raison qu'elle avait déjà géré à de multiples reprises des déploiements dans des environnements aux contraintes et aux menaces inconnues, même biologiques. Combien de ses hommes avait-elle retrouvé enfermés dans une enveloppe charnelle inhumaine au sein des laboratoires de l’œil ?

Mais plus que tout, c'est cette main tendue vers elle qui l'interloqua. McKnight ne semblait pas la considérer comme appartenant à sa hiérarchie, elle la traitait comme s'il s'agissait d'une armée auxiliaire dans le cadre d'une coopération. Et ses paroles semblaient sous entendre qu'elle n'était pas ici de son plein gré. N'avait-elle pourtant pas proposée volontairement sa candidature à l'UCIP dans le cadre de cette opération ?

Au final, tout ceci donnait l'impression que l'alliance cherchait simplement à avoir des yeux et des oreilles au cours de cette intervention. Était-elle donc incapable de faire pleinement confiance au Conseil pour venir s'insinuer aussi sournoisement dans ses rangs ? Mais il n'y avait aucun intérêt à soulever ce genre de détails pour le moment, la situation était beaucoup trop alarmante pour s'en préoccuper.

Dans ce cas, vous serez sans doute ravie d'apprendre que le matériel et les navettes ont déjà été modifiés à cette fin. L'efficacité des différents sas a été sujet à de nombreux tests qui se sont tous révélés positifs, l'armement incendiaire et les modules firestorms ont déjà été préparés. Et si cela peut aider à vous tranquilliser, ce n'est pas la première fois que j'opère au sein d'un environnement contaminé.

Petit silence.

Cependant je prends note de vos remarques et de vos inquiétudes. Vous êtes la spécialiste du groupe, je n'avais pas l'intention de réduire votre voix au silence.

Shura se décida alors à serrer cette main, un acte qui de par sa simple existence, dressait une barrière invisible entre les deux femmes.

***

Aucun signal, aucune communication, la navette furtive de l'UCIP se dirigeait vers sa destination sans donner le moindre avertissement de sa présence. Une précaution prise par le Commandant de l'Opération dans l'éventualité d'un piège ou de l'existence d'une quelconque entité malveillante présente sur place aux intentions peu amicales. Le vaisseau allait atterrir au Sud de la station, loin des quais qui constituaient également une possible menace.

La tension montait au sein du groupe et elle n'en devenait que plus palpable car rien ne venait perturber le silence de mort qui régnait dehors. Coniraya était trop petite pour conserver la moindre atmosphère, seul le vide spatial attendait quiconque se situait en extérieur.

Shura se tenait près de l'un des sas, observant au travers de sa visière la lugubre infrastructure à la surface qui était plongée dans l'ombre. Un lieu qui faisait sans doute déjà office de tombeau pour certains et de prison pour d'autres. Combien d'endroits similaires avait-elle déjà arpenté ? Combien d'horreurs cachées dans les tréfonds les plus reculés de l'espace connu avait-elle déjà affronté ? La peur de l'inconnu, cette panique inhérente à la vie organique que de contempler l'incompréhensible se mouvoir vers soi, cette sensation de terreur qui tordait les boyaux et qui pouvait paralyser les esprits les plus déterminés.

Shura se savait à jamais incapable de pouvoir pleinement apprivoiser cette peur instinctive qui avait parfois failli lui coûter la vie. Mais elle avait un avantage sur elle, l'expérience. Elle l'avait subit à de nombreuses reprises et elle était parvenue à se forger un semblant de résistance, cette usure ne la rendait en effet que plus forte. Un jeu permanent du chat et de la souris, tel était le destin d'une femme qui n'avait que trop côtoyé les horreurs du néant.

Tout ceci ne l'empêchait pourtant pas de ressentir une grande appréhension face à cette mission.

La navette atteignit alors finalement sa destination, se posant avec une délicatesse extrême sur une plate-forme de forage. Un rapide coup d’œil sur les relevés extérieurs n'indiquaient rien d'autre que le vide spatial. Shura étira un court instant ses longues jambes avant de se retourner vers ses hommes.

Très bien nous y sommes. Comme prévu, nous progresserons en trois groupes, chacun d'eux possédant un observateur qui gardera ses scans activés en permanence. Je prends la tête de Void One, trente secondes d'intervalles entre chaque groupe, faites immédiatement rapport de tout ce que vous pourrez trouver d'anormal.

La première porte du sas s'ouvrit alors et la N7 y pénétra suivie de quelques uns de ses hommes. L'IV à bord les scanna pour enregistrer leurs données biologiques et l'état de leur équipement. La porte extérieure se déverrouilla après une dépressurisation et Shura dégaina son canon lourd, prenant la tête de la petite troupe.

Chaque plate-forme de forage était reliée aux quartiers de vies des travailleurs, les militaires entamèrent donc leur progression le long des passerelles avec une gravité fortement allégée. De l'extérieur, rien ne semblait particulièrement anormal, hormis l'absence totale de travailleurs et de la moindre source lumineuse. C'était comme si la station était dénuée de la moindre forme de vie.

Shura leva la tête un instant, observant le ciel. Illapa illuminait l'espace de sa couleur ambrée et des centaines d'astres se déplaçaient dans son orbite à plus ou moins grande distance, cachant la lueur de l'étoile et plongeant Coniraya dans le noir. Cette station était en réalité éphémère, car il y avait de fortes chances qu'un compte à rebours invisible soit la seule chose qui séparait Corinaya d'une collision avec une autre lune.

Void One atteignit finalement l'un des sas des quartiers de vie. Un léger signe de tête avec le reste du groupe et Shura activa son ouverture. Les portes se déverrouillèrent, signe qu'il y avait encore de l'énergie à bord de la station.

Utilisez votre vision nocturne et faites le moins de bruit possible, les torches dévoileraient notre position. Ce n'est pas une nécessité, mais il vaut mieux camoufler notre présence le plus longtemps possible. Et surtout, restez sur vos réserves d'oxygène.

La petite troupe se plaça dans le sas et l'air se déversa sur eux. L'asari du groupe gardait son omnitech allumé, prenant en permanence des mesures sur leur environnement. Pour le moment, rien d'anormal n'était à signaler, sur le plan biologique comme physique.

Les portes s'ouvrirent alors sur une obscurité totale. L'intérieur de la station était plongé dans le noir et aucun bruit ne leur parvenait.

Charmant.

Les militaires reprirent doucement leur progression, observant ce qui les entourait à l’affût de la moindre anomalie, de la moindre trace inhabituelle qui leur donnerait un indice sur la situation. Pourtant tout était en ordre, pas de trace de sang, pas de cadavre, pas de matériel détruit, il n'y avait rien d'anormal si ce n'était l'absence totale des occupants des lieux.

Ici Void One, nous sommes à l'intérieur de la station, rien à signaler pour le moment, mais restez prudents durant votre progression.

Tous ses hommes avait désormais posé le pied sur la station, la navette avait désormais pour ordre d'effectuer un vol à basse altitude aux alentours de l'infrastructure et de se préparer à tout instant à une exfiltration d'urgence. La tension monta à nouveau légèrement parmi les troupes, car ils se retrouvaient coupés de tout contact avec le reste de la flottille et donc implicitement avec toute éventuelle aide extérieure.

Seules leurs compétences allaient leur permettre de survivre face à une éventuelle menace.

Le groupe de Shura s'enfonça dans l'un des couloirs, guidé par le plan en trois dimensions que chacun possédait sur son omnitech. Une légère surbrillance sur la vision nocturne de la N7 la poussa à la désactiver, lui permettant de constater que de la lumière provenait de l'une des pièces adjacentes au couloir.

Elle leva le poing en silence, stoppant net le groupe dans sa progression. Elle indiqua la source lumineuse d'un mouvement de sa main et tous se préparèrent à une éventuelle confrontation. Lorsque les militaires pénétrèrent soudainement dans la pièce éclairée, ils y trouvèrent deux hommes assis autour d'une table, visiblement en plein repas.

Ne bougez pas !

Les yeux écarquillés en apercevant la troupe armée jusqu'aux dents entrer dans la salle, ils se levèrent subitement et l'un d'eux commença à s'enfuir.

Arrêtez vous ou nous serons forcés de tirer !

La voix inflexible de Shura modifiée par son casque sembla faire son effet puisque le fuyard s'immobilisa et se recroquevilla. Le deuxième homme, légèrement plus grand, leva ses mains dans leur direction.

Dieu soit loué, ils sont venus ! Écoutez, laissez nous vous expliquer...

Lieutenant, sont-ils infectés ?

L'asari du groupe s'avança et laissa son omnitech scanner de ses rayons ambrés un à un les deux humains. Ils portaient tous deux une combinaison de travail visiblement usée. La barbe, la posture et les joues légèrement creusées laissaient supposer un environnement de vie plutôt précaire.

Métabolisme normal, à première vue aucun signe d'infection ou d'altération biologique. Excepté pour le plus petit, un rhume.

Shura laissa échapper un soufflement de surprise. Au moins ces deux travailleurs paraissaient sains, quelle qu'en soit la raison, ils avaient réussis à survivre au mal qui avait pourtant dévoré la surface de Chasca. Voilà qui venait apporter un peu de lumière sur cette situation.

Bien, expliquez vous.

Le plus grand se plaça à genoux devant la troupe, la forçant à reculer légèrement dans le doute.

Écoutez vous devez me croire, aucun de mes hommes n'est contaminé. On a réussi à les contenir, ils sont tous bloqués dans l'autre aile de la station.

Vous allez me faire voir ça.

Shura passa sur le canal général.

Ici Void One, nous sommes tombés sur des survivants qui ne présentent à première vue pas de signe d'infection. Continuez de fouiller cette aile et conservez une distance de sécurité avec les survivants si vous en croisez. Groupes de deux minimum, contact radio permanent.

***

La N7 atteignit finalement l'une des zones de jonctions entre les deux ailes. Les ouvriers avaient soudé chacun des sas si bien qu'aucune ouverture, hormis en passant par l'extérieur, ne permettait de changer d'aile. Les deux systèmes de ventilation étaient indépendants, la station avait été construite ainsi afin de favoriser une dépressurisation rapide de l'une des ailes en cas d'incendie. Car il ne valait mieux pas laisser des flammes atteindre une cuve d'Hélium-3.

Un ouvrier se trouvait devant l'un des sas soudé, tenant visiblement le rôle de garde, un chalumeau à la main. L'équipement des survivants contrastait énormément avec celui rutilant des militaires qui venaient de débarquer.

Le « guide » de Shura l'emmena donc jusqu'à une baie vitrée située en hauteur qui permettait d'observer l'immense entrepôt de stockage qui se situait de l'autre côté.

Regardez, ils sont là.

La jeune femme s'approcha de la vitre et contempla le spectacle qui s'offrait à elle. Des dizaines d’humanoïdes à la peau sombre et dont la silhouette ne pouvait que vaguement rappeler celle d'un humain tant ils étaient déformés erraient en contrebas. Certains tapaient vainement contre les parois ou les sas, d'autres se contentaient d'aller et venir dans les salles et les couloirs adjacents. Tous se déplaçaient de façon anarchique, semblant alterner entre une allure normale et une vitesse soudaine.

Shura serra les poings.

Ça s'est répandu par le contact, par leur sang, tout ce qui provient de leur corps et j'ai jamais vu quelque chose d'aussi foudroyant.

Mais parmi les créatures aux différentes mutations, se trouvait un corps humain gisant à même le sol et que rien ne venait déranger.

Qui est ce ?


C'était l'un des inspecteurs, j'ignore s'il a réellement été exposé, tout ce que je sais, c'est qu'on l'a retrouvé inconscient quand ça a dégénéré. On l'a laissé du mauvais côté de la barrière, mais pourtant ces monstres ne semblent pas vouloir s'en prendre à lui.

Shura resta silencieuse quelques instants, contemplant chacune des créatures avec un dégoût et une fascination malsaine mêlés. Cette vision lui donnait envie de vomir autant que de défoncer la vitre pour enfoncer son omnilame dans ces aberrations. La peur était balayée par un instinct de survie se battant ardemment contre la soudaine soif de violence qui émergeait en elle.

Mais il ne s'agissait pas d'un quelconque laboratoire à réduire en cendres, la menace avait déjà quitté depuis longtemps le dessous de blouse de ses créateurs. Bien au contraire, cette situation était en effet une chance unique de pouvoir observer et apprendre sans courir de véritables risques, un mini écosystème qui pouvait servir de salle de test comme d'entrainement. Une chance que l'un des survivants ait été un ingénieur intègre, il n'aurait pas vraiment été prolifique, voir carrément dangereux, de laisser une dépressurisation aspirer ces créatures dans le vide.

Il ne fallait pas perdre de temps.

McKnight, j'ai besoin de vous ici, on va envoyer un drone dans l'aile contaminée pour analyse.

La jeune femme se tourna alors vers son guide.

Nous devons profiter de cette occasion en priorité, nous nous occuperons de vous par la suite. Notre IV déterminera si vous êtes en mesure de pouvoir être exfiltrés ou non.
Arcadia McKnight

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Arcadia McKnight
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MessageSujet: Re: Dégénérescence    Dégénérescence  Icon_minitimeDim 29 Avr 2018, 04:03

Dégénérescence
Les



deux mains se serrèrent d'une entente cordiale. Bon au moins elle était écoutée, c'était une bonne chose. Des bases saines étaient posées... du moins pour cette mission. Car elle ne savait toujours pas comment ni pourquoi elle avait atterri ici. Qui l'avait foutu ici ? Est-ce qu'une tierce personne l'avait recommandé ? Était-elle devenue indésirable au sein du 8ème ?
En tout cas le regard d'ahuri qu'avait fait Fender, quand elle avait tendu sa main était criant de vérité. La N7 devait se demander qu'est-ce qu'une telle paumée foutez ici. La Doctoresse aussi à vrai dire.




Arcadia priait silencieusement, enfermée dans son armure hermétique, radio éteinte, même en parlant, personne n'aurait pu l'entendre. Elle suppliait n'importe quelle divinité qui aurait pu l'entendre de ne pas jouer un mauvais tour aux occupants de la navette.
Qu'est-ce qu'elle détestait ce moyen de transport. Des cercueils volants à plusieurs millions de crédits. C'est vrai que les Kodiak étaient relativement résistants... pour des aéronefs. Mais ça ne valait pas un bon blindé.

Plus que la peur de l'inconnue et du danger c'était sa phobie des navettes qui prenait le dessus. Comme à chaque fois elle devait prendre sur elle, le conscient contre le subconscient. La doctoresse tentait de se focaliser sur un souvenir agréable à elle, mais avec une telle tension au sein du vaisseau c'était un exercice difficile.

Cette dernière allait croissante, plus l'escouade se rapprochait du point de chute, plus elle devenait palpable. C'en était toxique. Mais qui pouvait leur en vouloir ? Affronter un ennemi qui ne faisait que quelques microns, capable de pervertir tout être vivant par son contact... Cela n'avait rien de rassurant.
La militaire se souvenait des Moissonneurs, elle se retint de toucher son bras droit, arraché par une difformité humanoïde dès le début des hostilités. Eux aussi avaient représenté un mal pernicieux, quasi impossible à curer. Pourtant un Humain avait réussi à le faire. Elle n'était certainement pas Shepard, mais une chose était sûre, elle mettrait tout son savoir faire, toutes ses connaissances, pour aider à éliminer cette nouvelle menace.

Tomberait t-elle sur un nouveau charnier ? Ce ne serait pas la première fois et sûrement pas la dernière. Quelques souvenirs lui revinrent en mémoire alors qu'elle était encore aspirante, outre le fait d'avoir dégobillé le contenu de son estomac sur un cadavre frais, elle se souvenait surtout des odeurs d'excréments, d'urines, de l'arrière goût ferreux qu'avait laissé l'odeur du sang dans sa bouche, la chair à vif ou carbonisée, les gémissements et les pleurs des survivants parfois les tripes à l'air ou un membre arraché. Ou serait-ce encore pire ?

Un frisson désagréable remonta le long de sa colonne vertébrale, elle tressaillit, surprise par ce spasme soudain et malvenu.
Le complexe de la lune vint s'afficher sur les écrans de la navette, renforçant son sentiment de malaise, curieusement doublé à de l'excitation. La peur de quelque chose dont la dangerosité n'était plus à prouver, et l'euphorie d'être l'une des premières à examiner un micro-organisme encore méconnu. C'était ce qui faisait toute l'intensité de la chose.

Après un bref briefing et une réponse affirmative, Arcadia se retrouva à la tête d'un groupe composé de quelques soldats. Cela faisait bien longtemps qu'une telle responsabilité ne lui avait échu. Les fréquences se configurèrent, une pour chaque escouade, une générale et une pour les chefs d'équipes. Son groupe était Void Three.
Une minute plus tard, ils purent entrer dans le sas de décontamination, l'IV les analysa sous toutes les coutures, aussi bien eux que l'équipement. Enfin elle put poser le pied sur un sol dur et laissa échapper un soupir de satisfaction.

La vue aurait put être splendide s'il y avait eu un minimum d'activité sur Coniraya, et que cette tâche sombre n'engloutissait pas Chasca. Mais non tout était mort, pas le moindre signe de vie. Elle se saisit de sa SMG, guidant son groupe vers l'une des issues de secours. C'est par là qu'il rentrerait.
Le petit groupe longea le mur d'un pas cadencé dans un silence total, il n'y avait que le silence, et cette désagréable impression que la situation pouvait tourner en eau de boudin, en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.

« V-3 en position, prêt à rentrer, dit-elle dans sa radio. Elle balança vers la fréquence de ses hommes. On minimise les transmissions au maximum, les gestes plutôt que la parole. Préparez vos visions nocturnes, on évite les lampes... En cas de contact attendez mes ordres ! »

L'ingénieur déverrouilla la porte en quelques secondes après avoir pianoté sur son omnitech. La troupe rentra dans le sas de pressurisation, éclairé par une faible lueur blafarde. Il fallut quelque secondes le temps que la salle se pressurise, permettant d'ouvrir la seconde porte. Une fine bande de lumière courait le long du sol, offrant une visibilité correcte sans avoir besoin des ALR.

Le commando avança prudemment, se couvrant mutuellement. Arcadia savait déjà ou elle souhaitait se rendre. Une petite salle, située dans une alcôve du rez de chaussé. Il ne fallut pas longtemps pour y accéder. La sécurité était dérisoire pour le hacker de Void-3. La porte coulissa, dévoilant un poste de surveillance avec plusieurs moniteurs.

« Ici Void One, nous sommes tombés sur des survivants qui ne présentent à première vue pas de signe d'infection. Continuez de fouiller cette aile et conservez une distance de sécurité avec les survivants si vous en croisez. Groupes de deux minimum, contact radio permanent.

-Bien reçu Void One, on vous a en visuel sur les caméras de la station, on récupère les bandes d'enregistrement. V-3 terminé. »

L'un des écrans bascula sur une autre caméra, ce changement soudain attira l’œil du médecin qui se figea sur place. Le moniteur affichait une créature vaguement humanoïde, elle était affublée de plusieurs mutations qui la rendait grotesque. La blonde avança à pas de loup comme pour éviter d'attirer l'attention de la créature. Chose futile compte tenu que cette dernière se trouvait loin de cette zone. Elle se pencha un peu plus en avant, et fit s'agrandir l'image.
C'était définitivement humain... Où plutôt ça l'avait été. Arcadia se saisit de la manette de commande et fit pivoter la caméra sur le monstre qui se tenait debout, dans un équilibre quelque peu précaire.

Son seul souhait actuel était de disposer d'un laboratoire, ainsi que du matériel nécessaire ou elle pourrait réaliser une vivisection sur cet organisme et essayer d'en savoir plus. Quels mystères interdits pouvait renfermer cette coquille ? Elle zooma, observant les excroissances osseuses, la peau distendue, gonflée peut-être dû à la putréfaction. Elle n'avait jamais vu ça. Elle remarqua que certains tendons et ligaments étaient à l'air libre, le rouge vif de la chair s'atténuant, laissant place à un brun faisandé.
Elle éprouvait de la pitié pour le damné qui subissait un tel calvaire, espérant que sa conscience avait disparu dans les limbes chaotique de cette carcasse gangrené... Mais ne ressentait qu’antipathie et fureur pour cette aberration. Une telle débauche organique ne devrait même pas exister.

Il était désagréable de regarder aussi longtemps une abomination de ce genre, c'était sa curiosité médicale qui la faisait tenir. Elle dé-zooma pour revoir cette caricature humaine dans son ensemble. Elle voulut lâcher un cri de surprise, ce dernier mourut avant même d'être sorti de sa bouche. La chose fixait la caméra de son regard vitreux, comme si elle se savait espionnée. La surprise passée, elle observa le visage du monstre d'un air médusé.

Un simili d’œil s'était ouvert sur le front, les veines étaient saillantes, donnant l'impression qu'elles allaient jaillir de sous la peau. Il ne restait plus que quelques touffes de cheveux éparses sur le sommet du crâne. La bouche pendait inerte, il n'avait pas l'air de manquer de dents, même s'il était assez difficile d'examiner au travers de la caméra. Elle nota de la bave qui coulait le long du menton, mais celle-ci n'était pas transparente. Le nez n'était plus qu'une grotesque parodie de lui même.
Mais ces yeux... C'était la personnification de l'épouvante. Il n'y avait plus rien d'humain dedans, simplement folie, corruption et démence. Subitement l'hominidé se retourna et partit sans demander son reste.

« McKnight, j'ai besoin de vous ici, on va envoyer un drone dans l'aile contaminée pour analyse. 

-Compris Commandant, V-3 en route! »




Cinq minutes plus tard, grâce au signal envoyé par l'omnitech de Shura, Void Three arriva au point de rendez vous. Void One était là, au grand complet. Il y avait aussi deux techniciens à l'air un peu hagard. La Doctoresse s'approcha d'eux, tenant une distance de sécurité minimale, elle leur posa plusieurs questions sur leur état de santé, puis finit par leur tendre un tube chacun avec un coton tige pour un test salivaire ainsi qu'un préleveur sanguin. Elle savait qu'il y avait déjà eu des tests fait avec les scanners, mais une double vérification ne faisait pas de mal. Prévenir plutôt que guérir. Ironique pour un médecin.

Elle détourna son regard des ouvriers pour se focaliser sur ce qu'il y avait de l'autre côté de la vitre. Et ça n'avait rien de rassurant. Tout le monde était sur les nerfs. Elle jeta un regard bref vers la N7, mais s'abstint de lui demander si tout allait bien. Elle avait déjà bossé avec des N, avec eux ça allait toujours... presque toujours.

« Qui est-ce type là bas ?... Ah... C'est étrange qu'il n'est pas été infecté, ou que son corps n'est pas été profané... A moins qu'il ne soit mort au moment de l'attaque... Il faudra l'analyser aussi. »

L'un des ingénieurs déploya le drone... Aucune créature ne sembla réagir à la présence de cet intrus qui commença à déambuler dans la zone de manière saccadée. Le spécialiste lâcha un juron quand certaines fonctions du drone s'activèrent inopinément. Les résultats du can défilaient sur l'omnitech de Arcadia, allant des bactéries contenues dans l'air, aux compositions des traces de fluides laissées par les zombis. La médic tentait d'enregistrer toutes les données, le programme mettait en surbrillance les points les plus importants. Plus d'une fois elle fut décontenancée par certaines informations qui n'avait ni queue ni tête.

« Vous pouvez lui envoyer un coup de jus ? J'aimerai voir comment il réagit. »

Le soldat s’exécuta. L'infecté éructa un cri bestial, cherchant ce qui était la source de sa douleur, passant de plante verte à prédateur. Visiblement le drone n'était pas une menace sérieuse, quelques secondes plus tard son cerveau vérolé oublia ce qui venait de se passer pour retourner à son état végétatif.
La blonde était un peu déçue, s'attendant à une réponse beaucoup plus virulente.

« Tout ce que avons ce sont des statistiques approximatives, le rapport est très flou, parfois incompréhensible. Du peu que l'on a c'est que cette chose est capable d'accélérer le temps de division cellulaire. Un peu comme un cancer. D'où les mutations et le comportement agressif.
Il faudrait ramener des échantillons de peau, des excroissances, de bave pour des analyses plus poussées. Un spécimen entier serait un plus... Vivant comme mort... Même si vivant serait plus efficace pour développer des contres-mesures rapidement. Je sais que c'est risqué, mais est-ce que vous pensez qu'il serait possible d'en coincer un dans un sas ? Vous pouvez me faire un scan complet de l'inspecteur au sol ? Merci. 
»

Un nouveau frisson la traversa, plus intense que le précédent et beaucoup moins rassurant.

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MessageSujet: Re: Dégénérescence    Dégénérescence  Icon_minitimeDim 29 Avr 2018, 23:49
L'intégralité de la force d'intervention s'était rassemblée au point de jonction entre les deux ailes de la station. Une demi douzaine d'autres survivants avaient été trouvés, tout aussi usés que leurs congénères. Certains des militaires leur distribuaient de maigres rations, de quoi sustenter les plus faibles en attendant l'exfiltration. La quarantaine imposée par l'alliance avait en effet interdit tout transit entre l'orbite et la surface, et plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis le début de la procédure.

Le manque d'eau et de nourriture se faisait donc fortement ressentir chez ceux qui vivaient dans la crainte constante qu'une créature parvienne à ouvrir une brèche. Certains avaient même ignoré les consignes et avaient tenté de quitter la surface de la lune peu après le début de l'infection. Leur navette avait été détruite par les frégates de l'alliance, faisant clairement comprendre que la situation ne se prêtait pas à la moindre exception.

Shura surveillait donc en coin les survivants, l'un d'eux s'était assis près de l'ingénieur et marmonnait des paroles trop basses pour être compréhensibles. Le désespoir et la folie pouvait les rendre tout aussi dangereux que ce qui se trouvait de l'autre côté des sas cloisonnés. La proximité des militaires leur paraissait sans doute rassurante pour le moment mais personne ne pouvait prédire si cette situation allait durer.

La N7 avait la tête posée contre la vitre, sa capuche de furie se pliant contre le verre. Elle observait attentivement chaque réaction, chaque événement qui pouvait avoir lieu dans la salle adjacente face à la progression du drone. Il était d'ailleurs surprenant que ce dernier ait autant de difficultés à opérer, le matériel avait été vérifié avant le déploiement, et aucune interférence n'était censée se trouver au cœur de la station. Le regard de l'humaine se perdit un instant sur une créature suffisamment déformée pour marcher sur quatre membres, comme une sorte d'araignée.

McKnight fournit alors son rapport, la plupart des militaires qui n'observaient pas anxieusement l'autre côté de la vitre restaient groupés autour de l'ingénieur, écoutant attentivement et attendant la moindre consigne. Capturer un spécimen... Voilà qui allait demander du travail. Shura doutait qu'ils possédaient actuellement le bon équipement pour une telle opération. Peut être était-il plus sage de simplement renforcer la barrière et d'amener plus tard directement sur place du personnel scientifique ?

Shura s'appuya sur un terminal et croisa les jambes, observant le drone se diriger vers le mystérieux corps humain qui gisait à même le sol au milieu des infectés. Les résultats du scan l'étaient tout autant, l'individu n'était pas mort, il comportait d'ailleurs les mêmes symptômes d'une mitose très rapide, mais uniquement en périphérie, dans certains de ses tissus. Le reste de son corps semblait épargné, hormis la présence de quelques excroissances dans le haut de son dos.

Voilà qui soulevait bon nombre de questions. Mais l'épopée du drone s'acheva lorsque ce dernier devint définitivement incontrôlable, se fracassant à plusieurs reprises contre une paroi et s'écrasant au sol. L'ingénieur contempla impuissant son engin perdre les pédales et devenir complètement inutilisable. C'est ce moment que la N7 choisit pour quitter son perchoir et marcher jusqu'au milieu de ses hommes.

La tension était bien évidemment toujours présente, mais la situation s'étant éclaircie et il devenait plus facile pour tous d’identifier clairement un objectif. Ce simple fait étant un soulagement pour Shura, car l'équipe qui avait été choisie pour cette mission n'était pas spécialement entraînée psychologiquement pour une longue expédition dans l'inconnu, d'autant plus que certains candidats se trouvaient parmi eux. Tout vétéran pouvait-on être, il était parfois facile de perdre son sang froid face à certaines horreurs.

Void Two, contactez la navette et rejoignez là à la ZA, prenez quelques civils avec vous et faites leur passer le test de l'IV médicale à bord, contactez nous une fois que ce sera fait et donnez nous les résultats. Il est temps pour ces gens de quitter cet enfer.


Bien pris chef.

Le turien qui menait l'escouade rassembla ses hommes et s’exécuta. La N7 se dirigea quant à elle aux côté des deux autres groupes.

Messieurs, il me semble que quelque chose nous échappe. Si de simples portes soudées sont réellement en mesure de contenir cette menace, Chasca ne serait jamais entièrement tombée. Les poches de résistance à la surface ont pourtant succombé en seulement quelques jours. Et je ne crois pas que le nombre soit un facteur à prendre en compte à en juger par l'état végétatif des infectés que nous avons sous les yeux.

A vrai dire, aucune des observations de la surface de Chasca n'avait fait mention d'êtres aussi peu actifs. Shura se demandait de quelle façon l'environnement de la station pouvait influer sur leur comportement lorsque l'avertissement d'une asari toujours en observation à la vitre l'interrompit.

Commandant, je crois qu'on a un problème...

L'humaine monta rapidement jusqu'à son niveau et observa la salle de l'autre côté du verre. Les infectés s'étaient tous rassemblés devant l'un des sas, formant une sorte de marée organique complètement chaotique qui lui arracha un frisson. Au milieu d'eux se trouvait l'inspecteur, debout et entouré d'une épaisse brume sombre. Il envoya soudainement une projection de biotique noire qui percuta la paroi avec une telle puissance que les deux portes du sas furent tout simplement pulvérisées.

Contact ! Reculez et déployez vous !

Les militaires se placèrent immédiatement dans l'une des extrémités de la pièce, actionnant leur équipement et leurs munitions incendiaires. Le technicien qui gardait le sas n'eut pas le temps de se relever lorsque les créatures émergèrent de la brèche. Elles n'avaient plus rien des décérébrés qu'ils avaient pu observer auparavant, chacune se déplaçait à grande vitesse, d'une manière qui variait selon leur mutations et qui se retrouvait fortement allégée par la faible gravité.

Le technicien fut noyé sous la horde, transpercé par des griffes et son bras recouvert d'une substance qui dégoulinait des créatures. Il hurlait de douleur alors que son corps commençait à convulser au sol. Les militaires n'eurent cependant pas le temps d'observer davantage la scène, les infectés étaient presque déjà sur eux.

Des explosifs dans la brèche ! Ouvrez le feu !

Balles de plus ou moins gros calibre, projections biotiques et tirs percussifs, la première vague d'infectés fut stoppée nette dans sa progression. Un sang d'un noir profond gicla dans plusieurs directions et même si les flammes semblaient se propager sur certaines parties de leur corps, les créatures touchées ne semblaient pas particulièrement ralentir. La plupart se relevaient, reprenant comme elles le pouvaient leur charge sur leur ennemi. Les explosions quant à elles, avaient beau déchirer avec une aisance presque poétique la chair des infectés qui passaient la brèche, le flot ne semblait pourtant pas ralentir. A ce rythme, c'était une trentaine voir une quarantaine de monstres qui allaient finir par engloutir la salle.

L'adversaire était coriace et Shura préférait agir prudemment plutôt que de découvrir ce qu'il se passait lorsque cette substance noir rentrait en contact avec une armure.

A toute les unités, on a une brèche dans la quarantaine, retournez à la navette pour une évacuation d'urgence. Évitez tout contact avec les infectés et limitez le plus possible les effusions de sang.

Une puissante onde de choc biotique percuta alors le groupe, Shura fut propulsée en arrière et percuta un mur avec violence, lâchant un cri de douleur. Cette biotique noire était d'une puissance redoutable. Un turien tenta de descendre celui qui en était à l'origine, mais une barrière absorba les balles sans la moindre difficulté.

Tout le monde, décrochez, à la navette, vite !


Séparée de ses hommes, Shura fit volte face et s'engagea à vive allure dans un couloir adjacent, le bruit dans son dos lui confirmant qu'elle était suivie par les infectés. Etrange, elle avait l'impression d'avoir déjà tant vécu cette situation. La jeune femme activa le plan sur son omnitech afin de se définir un semblant d'itinéraire jusqu'aux plate-formes de forage. Elle concentra alors un court instant sa biotique dans ses jambes et profita de l'impulsion pour effectuer un saut étonnamment haut, même pour une gravité aussi allégée.

La N7 se réceptionna sur une passerelle en hauteur et reprit sa course alors que les infectés agrippaient le métal à l'endroit même où elle se trouvait la seconde précédente. Il lui était difficile d'établir un chemin correct dans ces conditions, elle se contentait donc de se diriger approximativement vers la ZA.

S'il y a le moindre infecté sur les plate-formes de forage, faites décoller la navette. Même s'il reste des hommes sur la station, moi y compris, c'est un ordre.


La situation avait dégénéré bien plus rapidement que ce à quoi elle s'était attendue, mais ce n'était pas un Vard, pas encore. Elle espérait que tout le monde avait réagit suffisamment vite pour qu'il leur reste une chance de sauver l'intégralité de la troupe. Dans tous les cas, la menace était bien trop virulente pour être prise à la légère. Si des sacrifices étaient nécessaires, le doute n'était pas permis.

La N7 lâcha une grenade à ses pieds, un détail qui ne sembla pas intéresser plus que de raison les créatures. La déflagration lui fit gagner de précieuses secondes alors qu'elle pénétrait dans une pièce remplie de terminaux. Son cœur battait la chamade, sa respiration était intense, tous ses muscles contractés par l'effort, sa silhouette fine de furie se faufilant sans aucun mal de part et d'autres des obstacles.

Elle n'avait pas peur, seul l'adrénaline et la tension de la situation lui enivrait la tête. Elle était surtout frustrée, fournissant de gros efforts de concentration pour ne pas céder à ses pulsions et décharger toute sa fureur sur ses poursuivants.
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MessageSujet: Re: Dégénérescence    Dégénérescence  Icon_minitimeLun 30 Avr 2018, 03:04

Dégénérescence
Les



deux portes du sas explosèrent, propulsaient avec une telle puissance qu'elles s'encastrèrent dans le mur. Un flot d'abominations jaillit, massacrant le pauvre technicien qui avait eu la malchance de se trouver là au mauvais moment.
Un torrent de flammes synchronisé jaillit du rang des soldats, carbonisant leurs ennemis, des explosions retentirent, tartinant les murs d'un sang corrompu. Malgré la puissance de feu déployée, les monstres ne bronchèrent pas ou presque, avançant, sautant, sprintant sur les troupes de l'Alliance.

Face à cette situation, l'ordre de repli arriva rapidement. Au même titre que cette attaque biotique d'un noir profond. D'une efficacité hors norme, elle cisailla le groupe en deux. Relativement éloignée de la zone d'impact, Arcadia ne ressentit que le souffle de la projection à travers l'affichage de son casque. Elle rattrapa néanmoins une Asari qui faillit la renverser de justesse. L'armure avait été enfoncé au niveau du bras mais ne semblait pas présenter de brèche. La Doctoresse faillit lâcher un soupir de soulagement mais se ravisa quand elle constata que l'extra terrestre était inconsciente. Pour couronner le tout, elle avait perdu la N7 de vue.

Nouvel ordre de repli, cette fois plus pressant. Bonne nouvelle Fender était vivante. Elle avait déjà commencé à reculer, couverte par ses camarades. Un Turien vint l'aider à soutenir le poids mort que représentait la biotique. Ils arrivèrent au premier check-point, le groupe passa sous une arche, une fois l'arrière garde à l'abri, un soldat actionna le système de fermeture des portes. Aussitôt des coups se firent entendre de l'autre côté, ces engeances les voulaient.

La médic posa sa patiente contre un mur, tandis qu'un stimulant s'arma dans sa seringue, elle la planta dans l’interstice de l'armure prévue à cet effet pour les situations d'urgences. Juste au dessus du cœur. Elle injecta la dose bien plus vite qu'il n'était conseillé. Mais le temps manquait. L'Asari grogna. Pas le temps de faire dans la douceur. Arcadia lui décolla une claque magistrale. Le son des deux armures qui s'entrechoquent résonna dans la pièce. Au moins elle était réveillée.

« J'examinerai votre bras dans la navette ! Allez debout on doit évacuer ! »

Elle tendit sa main à la biotique pour ponctuer son geste. L'aidant à se relever, c'est le silence qui la choqua. Les bêtes s'étaient tues.

« Courez, souffla McKnight.»

A peine commencèrent ils à se replier que la porte explosa littéralement. Quelques tirs percussifs bien placés ralentirent les premiers infectés. Arcadia envoya une grenade incapacitante derrière elle, son explosion ponctuée par des cris haineux. Il était rassurant de savoir qu'il était possible de les handicaper. Mais pour combien de temps ? Les bruits de pas lourds résonnaient derrière eux.
Résolue à gagner quelques mètres supplémentaires elle décrocha une tourelle de sa ceinture qu'elle lança devant elle. A peine déployée, cette dernière ouvrit le feu de manière périodique... pendant 7 secondes environ avant de passer offline signe que les poursuivants les talonnaient de nouveau.

Nouveau virage dans ce dédale de couloirs, il approchait de la sortie d'après le plan. Un ouvrier visiblement réveillé par le brouhaha ambiant, sorti d'une pièce, malgré l'avertissement lancé par le haut parleur de son casque, l'homme resta pétrifié par la scène qui se déroula sous ses yeux. Sa réaction fut trop lente, il se retrouva submergé par les mutants, s'ajoutant à la liste des victimes.
Dans la dernière ligne droite, Arcadia vit que deux hommes de Void Two les attendaient devant le sas de dépressurisation. Ils ouvrirent le feu arrosant les premiers rangs, faisant gagner quelques mètres aux survivants.

La blonde sentait la peur qui la tenaillait, cette peur viscérale qui saisissait chaque être humain face à l'horreur de l'inconnu, face à quelque chose qu'un cerveau sain ne peut pas imaginer. Tout comme les Moissonneurs, cela restera à jamais gravé dans sa mémoire. Elle avait honte de devoir fuir, elle n'aimait pas se sentir proie. Elle sentait aussi cette rage amère gonfler en elle. Face à cette aberration qui décimait la race Humaine. Elle était docteur en médecine, son devoir été de protéger l'Humanité contre vents et marées. La Martienne se ressaisit. Elle ne pouvait pas quitter ce rocher bredouille. Il ne fallait pas que cette mission soit un échec. Elle ne se le pardonnerait jamais. Les données récupérées jusque là étaient bidons, elles ne serviraient à rien. Et plus que tout elle avait jurer à Fender de faire tout ce qui était en son pouvoir pour découvrir la source de ce mal.

L'escouade franchit le sas, Void-2 était prêt à appuyer sur la fermeture d'urgence du rideau.

« Arrêtez », hurla Arcadia alors qu'elle envoya sa dernière grenade incapacitante au dessus d'un mutant au corps serpentin. Le rampant avait continué la poursuite plutôt que de s'intéresser au pauvre survivant. Nouvelle explosion, la lunette du casque s'assombrit une seconde avant, protégeant ses yeux de la lumière soudaine. Les monstres qui suivaient le serpent n'eurent pas ce luxe, ils hurlèrent alors que leurs sens étaient à nouveau perturbés.

« Maintenant! »

La porte s'abaissa brutalement, alors que le contaminé faisait un bond de la dernière chance. Le volet le trancha en deux, juste sous la taille. Le corrompu tenta de se relever grâce à ses multiples bras, mais il n'en eut pas le temps, le staccato du fusil à pompe d'un Turien résonna, perçant sa cervelle.

« Dépressurisation dans 10...9...

-Merde, jura t-elle par inadvertance »

Elle courut, puis s'agenouilla à côté de ce qui avait été un être humain. Elle tira deux bocaux de sa ceinture, les ouvrant d'une main experte. Une fut remplie du sang de la créature, l'autre d'un morceau de tissu. Elle les referma prestement, s'écartant du corps sans vie, alors que la dépressurisation s'opérait.
L'air avalé par le vide, tout redevint calme. Un silence mortel. C'est tout ce qu'il restait.

« Ici McKnight, on est à la sortie Nord... Rejoignons la ZA...L'entrepôt est perdu. McKnight terminé. »

Elle respira un grand coup, tandis que ses battements cardiaques se calmaient. Elle aimerait une cigarette, là, maintenant. Cette mission lui laissait un goût amer en bouche. Elle pensa à toutes les personnes restées à l'intérieur, espérant sincèrement que tout ces sacrifices et risques n'avaient pas été vains.

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MessageSujet: Re: Dégénérescence    Dégénérescence  Icon_minitimeVen 04 Mai 2018, 21:01
HRP:

Un bruit d'une régularité irritante, le métal frappant le métal avec une puissance qui ne semblait pas faillir ni évoluer. C'était un repère, ça en avait presque l'air en tout cas. Les muscles le suivaient sans vraiment s'en rendre compte, un mouvement inconscient et indépendant de l'esprit qui était en pleine ébullition. Grognements, beuglements et autres sons organiques difficilement descriptibles venaient accompagner ce rythme, leur irrégularité détruisant cependant toute possibilité d'une quelconque sonorité agréable et ordonnée.

Quelques pas de plus, Shura passa une porte et parvint à la verrouiller à temps. Les corps de l'autre côté semblèrent se fracasser dessus, un obstacle temporaire mais ô combien salvateur. La N7 se retourna reprenant sa course. Elle n'était plus très loin désormais, elle avait une chance d'atteindre le sas par lequel elle était entrée malgré tous ses détours.

La N7 se trouvait dans une grande salle qui bénéficiait d'une très bonne vue sur les plate-formes de forage, une pièce située sur l'enceinte extérieure et qui elle l'espérait, allait lui permettre de semer définitivement a horde d'infectés.

Malheureusement, l'autre sortie de la salle s'avéra être un piège. L'humaine tombant soudainement nez à nez avec d'autres infectés, un groupe qui avait sans aucun doute dû suivre ses hommes jusqu'ici. L'omnilame déjà dégainée, elle s'apprêta à les combattre par réflexe, mais elle se rappela soudainement de la nature de ses adversaires. Il lui fallut alors effectuer un énorme effort de souplesse pour opérer son demi tour, évitant tout contact avec les créatures.

Sa silhouette fine se cambra au maximum avant de foncer au centre de la pièce. Il ne lui restait plus qu'une seule porte de sortie évidente.

Dégainant son canon lourd, Shura fonça alors vers la vitre qu'elle endommagea d'une première balle, puis d'une deuxième. La troisième traversa finalement le verre, aspirant soudainement l'air présent dans la pièce et provoquant immédiatement la fermeture des volets de sécurité horizontaux. La combattante se propulsa pour effectuer un grand saut, aspirée avec le reste du matériel dans le vide spatial, elle passa à travers la vitre détruite juste avant que le volet n'arrive à son niveau.

La sécurité verrouilla définitivement la salle, stoppant la dépressurisation et empêchant les infectés de sortir. Emportée par son inertie, Shura quant à elle se prépara à se réceptionner sur l'une des plate-formes de forage qu'elle percuta avec une certaine violence. Il lui fallut plusieurs secondes pour retrouver ses esprits, désormais nappée d'un silence parfait, uniquement dérangé par sa respiration essoufflée.

C'est à cet instant qu'elle reçut la transmission de McKnight, lui permettant ainsi de savoir ce qui était advenu du reste du groupe. Si au moins ses hommes s'en étaient sortis, le temps commençait à manquer, le volet de sécurité commençait en effet à se déformer sous les coups de quelque chose qui se trouvait à l'intérieur, et même s'il était impossible d'entendre la force du choc, l'aspect soudainement bombé du métal n'augurait rien de bon.

Shura ouvrit le canal avec le croiseur de l'alliance qui se trouvait en orbite et qui gérait la flottille déployée spécialement pour l'occasion.

SSV Brasilia, ici Fender, requiert frappe orbital d'urgence sur coordonnées de l'objectif, 50 secondes.

La transmission fut accompagnée de ses identifiants et reçut une confirmation positive dans les secondes qui suivirent. La N7 reprit alors sa course, effectuant de grand saut en gravité allégée entre les plate-formes, elle atteignit rapidement le sas de l'aile nord et la passerelle menant à la navette. Les militaires et les civils qui n'avaient pas encore embarqué se trouvaient là.

La zone va être bombardée, on dégage de là, allez !

Les retardataires prirent place au sein de la navette, s'amassant dans le sas alors que le vaisseau commençait à décoller. La dizaine de secondes qui suivit se vit mouvementée, les tirs antimatières du croiseur désintégrant tout simplement la station et la zone qui l'entourait, empêchant toute existence organique d'y survivre et de s'échapper dans le vide.

Imperturbable face à ce qui pouvait se passer autour d'elle, l'IV médicale de bord se contentait de scanner l'équipement et le corps de chacun des passagers attendant agglutinés dans le sas, comparant le profil des militaires avec celui qu'elle avait enregistré à leur départ. Le scan des civils nécessita une attention accrue, mais aucune anomalie ne fut détectée, leur permettant donc de rejoindre rapidement le reste de l'équipage.

Ne restez plus que Shura et McKnight. Cette dernière fut refusée à cause des échantillons qu'elle avait sur elle et dont la N7 venait d'apprendre l'existence. Elle décida alors de laisser les échantillons enfermés dans une boite stérilisée dans le sas, sous constante surveillance de l'IV. Les deux femmes ne présentant alors plus la moindre anomalie, elle rejoignirent finalement l'intérieur de la navette.

Shura retira son casque et prit quelques bouffées d'air avant de rejoindre le pilote.

On va avoir un sacré rapport à faire au Conseil.
Arcadia McKnight

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Arcadia McKnight
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MessageSujet: Re: Dégénérescence    Dégénérescence  Icon_minitimeDim 06 Mai 2018, 23:41

Dégénérescence
La



pièce était plongée dans un noir d'encre, seule une respiration régulière se faisait entendre. Calme, apaisée que rien ne pouvait altérer. Arcadia profitait d'une sieste plus que méritée. Elle avait faillit succomber à s'injecter une dose de stimulants pour rester éveillée plus longtemps. Mais elle s'était retenue, elle savait les séquelles que les analeptiques laissaient sur l'organisme. Elle en avait déjà largement abusé dans certaines situations.

Près de vingt huit heures avaient passé depuis que l'UCIP était venue la chercher, à son appartement sur la Citadelle. Elle avait dû participé à un briefing interminable, à la limite d'une sodomie de diptères. Certes il s'agissait d'une situation exceptionnelle, il était donc normale que cela prenne un peu plus de temps que d'habitude. Mais c'était la première fois qu'elle avait piqué du nez pendant un meeting. Heureusement la machine à café avait fait des miracles pour la faire tenir encore un peu.

Quand enfin le supplice fut terminé, elle se rua vers les laboratoires, enfila une combinaison hermétique pour se joindre aux scientifiques qui manipulaient les échantillons avec une précaution redoublée. C'était la première fois qu'ils pouvaient observer ce cancer d'aussi près. L'ambiance générale était un mélange de stress et d'excitation. Aucune erreur n'était permise. Mais une chose était certaine, il allait pouvoir découvrir les sombres secrets que gardait jalousement l'infection.

L'Humaine se contentait d'un rôle d'observatrice, rongée par la fatigue, il était plus sage de rester en retrait. Elle se pencha plutôt sur les résultats des analyses qui s'accumulaient sur un terminal. Elle n'avait jamais vu un bilan aussi confus. A s'arracher les cheveux. L'équipement sur place n'était clairement pas suffisant pour dépecer cet agent pathogène, il fallait plus de matériels et un plus gros labo. Après deux heures à déchiffrer tout ce qui lui tombait sous le nez avec plusieurs confrères, elle décida de s'arrêter.
Sa tête remplie par un trop plein d'informations, elle sentait une violente migraine lui vriller le crâne.
La Doctoresse demanda s'il était possible de lui indiquer un endroit ou elle pourrait se reposer sans déranger personne. Pensant qu'on l'amenait vers la salle de repos, elle fut surprise quand un membre du personnel de bord, l'amenant vers une petite chambre avec même une petite douche privée.
C'est donc après s'être décrassée rapidement, que Arcadia plongea dans un sommeil réparateur.

Des coups se firent entendre à la porte, d'abord légers, ils se firent de plus en plus insistants. La Martienne émergea doucement, elle tenta de se remémorer ou elle se trouvait, les événements lui revenant en mémoire, elle reporta son attention sur l'individu qui toquait à l'entrée.

« Oui ? C'est pour quoi, demanda t-elle d'une voix lasse en se frottant les yeux. Elle zieuta son omnitech, six heures de sommeil seulement...

-Madame, le Colonel Delmas pour vous en salle d'holo-conférence ! 

-Deux minutes, j'arrive ! »

A peine le nom de son supérieur hiérarchique entendu, qu'elle sauta du lit, enfila la tenue réglementaire qu'on lui avait prêté lors de son arrivée, puis suivi l'enseigne jusqu'à à la dite salle.

« Colonel », salua t-elle.

Le Colonel Paul-Henri Delmas. Que dire de lui ? Un N7 vétéran, il avait servi sous les ordres de Grissom, avait participé à la Guerre du Premier contact, lutté lors du Raid Skyllien, survécu à la Grande Guerre etc... Ses faits d'armes étaient légions. Malgré ses soixante treize ans, c'était toujours une véritable machine de guerre, ses talents d'orateurs ne pouvait laisser aucun soldat indifférent, tout comme son talent à insuffler du courage lors des situations les plus désespérés.
Ses obligations le tenaient souvent éloigné du champ de bataille. Mais il lui arrivait parfois d'y retourner en compagnie d'un Commandant, d'un Lieutenant et d'un Sergent. Ces quatre là s'étaient connus lors du conflit contre les Moissonneurs. Beaucoup d'histoires circulaient à leur sujet.

« Repos, Colonel McKnight ! Alors comment se déroule votre balade au sein de l'UCIP ? »

Arcadia fut désarçonnée par la question de son responsable. Était-ce lui qui était à l'origine de cette affectation ? Si c'était le cas, il ne cachait pas son jeu.... Comme d'habitude en fait.

« Eh bien, je dois dire que j'ai été un peu surprise, mais dans l'ensemble, c'est une expérience plutôt positive, même si tout n'est pas blanc... On peut dire que j'ai apprécié. Est-ce vous qui avez organisé ceci ?

-En effet c'est moi. J'ai cru comprendre que vous vous ennuyiez parfois dans votre bureau, que vous aviez envie de « changements ». Alors j'ai fais en sorte que cela arrive. »

La doctoresse baissa honteusement les yeux, comme une petite fille qui se faisait gronder. Heureusement que le rouge qui lui montait aux joues n'apparaissait pas sur l'hologramme.

« Il est vrai que lorsque la routine dure trop longtemps, je peux m'ennuyer.

-Allons McKnight ! Je ne vous fais pas la leçon. Je sais aussi ce qu'est la fougue de la jeunesse, dit-il d'un sourire en coin. Bref, souhaitez vous proposez votre candidature à l'UCIP ?

-Je ne pense pas Mon Colonel. C'est vrai que l'UCIP est ce que j'ai toujours pu désirer. La coopération inter-espèces. La mission a rencontré quelques problèmes, mais nous nous en sommes bien sortis dans l'ensemble. J'ai apprécié travailler avec le Commandant Fender.
Pourtant, je ne me reconnais pas dedans. Il manque quelque chose, pour que l'alchimie soit parfaite. Collaborer avec eux pour une éventuelle mission ne me poserait aucun soucis. Intégrer les rangs définitivement... Non. Ce ne sont pas les races qu'il faut rassembler, mais les individus. C'est eux qui permettent d'accomplir l'impossible.


-Très bien McKnight... Dans ce cas, nous nous reverrons après votre permission. Rompez ! »

La conversation se coupa, la laissant seule dans la salle. Son devoir était accomplie, elle n'avait maintenant plus rien à faire ici. Elle demanda à son guide de transmettre ses salutations à l'équipe scientifique et médicale du vaisseau, ainsi qu'à la N7. Il ne fallut pas longtemps avant qu'une navette ne soit mise à sa disposition. Elle allait enfin pouvoir souffler un peu.

(c) Alyss (Kanade A. J. Rye)
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