Tiberius Quinto Adrix vit le jour à Sterenix lors d'une banale journée de février 2165. Capitale de Digéris, colonie Turienne de première importance au sein de la Crête Apienne pour ses chantiers spatiaux, l'impressionnant centre urbain administré avec fermeté par la Hiérarchie fut le théâtre de ses premières années d'existence. Fils d'Egeria Adrix et d'un père inconnu, le Turien ne retrouva jamais le géniteur qui quitta la foyer famillial lorsqu'il n'avait que quatre ans. Incapable de déterminer quel motif égoïste le poussa ainsi à abandonner ses devoirs familiaux, au mépris même de l'honneur et des convictions de sa race, l’adolescent en quête de réponses n'eut jamais l'occasion d'aborder le sujet de façon profonde et sincère avec sa mère. Pratiquant une stratégie d'évitement sur le sujet, elle était semble t-il bien trop préoccupée par les capacités que commençait à développer son rejeton pour lui être d'une grande aide sur la question.
Car celle qui lui donna la vie n'eut pas des conditions de vie des plus aisées. Technicienne spécialisée en motorisation opérant sur la station Aldrus, chantier spatial en orbite de Digéris, elle apprendra la nouvelle de sa grossesse après un "incident" de maintenance qui l'exposa à des poussières d'élément zéro. Sitôt conseillée par l'un des rares experts médicaux en matière de biotique de son espèce, elle abandonna son poste à risque pour un emploi plus banal au sein de l'administration de sa planète natale, priant à de multiples reprises les Esprits de ses ancêtres de ne pas accabler son enfant à naître avec un fardeau perçu avec tant de méfiance par les siens. Ses suppliques semblèrent ainsi avoir été entendues, du moins pour un temps, puisqu'à son grand soulagement, c'est un rejeton tout à fait normal à tous les niveaux qui poussa ses premiers cris dans une clinique de Sterenix.
Les premières années de sa vie furent quant à elles tout aussi banales que sa naissance, si l'on oublie évidemment l'abandon d'un père dont il ne se souvint jamais véritablement. Enfant vigoureux et quelque peu turbulent en certaines occasions, le jeune Turien s'appliqua pourtant très tôt à ne jamais embarrasser sa mère, dont les efforts pour l'élever seule soulevaient tant l'admiration, la pitié ou les médisances de leurs "amis" et voisins. Toutefois, l'arrivée dans l'adolescence du jeune Turien, que ses amis surnomment "Quint" en référence à son second prénom, marqua une fracture dans sa petite vie somme toute paisible. Entre les multiples interrogations naissantes sur l'identité véritable de son géniteur et la manifestation soudaine de son potentiel biotique jusqu'ici latent, son quotidien ne fut plus jamais le même. Au cours d'une dispute un peu trop intense, ses pouvoirs se révélèrent, faisant à jamais de lui un paria au sein de ses connaissances de l'époque. Traité avec crainte par les autres, souffrant de ce rejet et mis au ban de la société, ce n'est seulement qu'une fois son quinzième anniversaire révolu qu'il trouve la réponse à ses problèmes...
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2180 fut pour le jeune Tiberius l'année de la révélation. Celle de découvrir et côtoyer d'autres congénères accablés du même fardeau que le sien. Faire ses classes avec d'autres biotiques lui permit de véritablement trouver sa place. Quand bien même ils restaient tous traités avec mépris ou méfiance par les unités régulières, apprendre à contrôler ses capacités et gagner en maîtrise de celles-ci lui fut d'un grand secours pour qu'il finisse de se construire. Au contact de ses nouvelles connaissances, qui devinrent des camarades et amis pour la plupart, le Turien s'endurcit, gagna en confiance et finit par accepter les capacités qu'un coup du sort lui accorda avant même sa naissance. Il se forma ainsi au plein développement de sa biotique, mais reçut également les enseignements complémentaires que tout Cabale se doit de maitriser depuis des temps aussi lointains que ceux de la guerre de l'Unification.
Maitrise des armes à feu et perfectionnement au tir, méthodes de guérilla et d'infiltration derrière les lignes ennemies ou au sein d'un théâtre d'opération particulier, sabotage et maniement des explosifs, mais également initiation au pilotage, constituaient alors la part la plus conséquente de l'instruction qu'il suivit sur Palaven et ses colonies. Le jeune biotique passa un total de deux années complètes à se former pour devenir un élément de terrain, qu'il rejoignit en tant que Cabale à part entière en 2182. Placé sous les ordres du Commandant Varro, un officier aux exigences aussi pointues que sa maitrise de la biotique, et ayant fait ses armes lors de l'incident du Relais 314, Tiberius put enfin se sentir bon à autre chose qu'encaisser les quolibets et la méprise des membres de son espèce...
Ce sera quelques mois plus tard, alors qu'il œuvrait avec son équipe à démanteler une cellule indépendantiste un peu trop virulente sur une station spatiale désaffectée, qu'il tuera pour la première fois. Événement marquant sur l'instant, cette première victime ne sera que le commencement d'une longue série, toujours au profit de la stabilité de la Hiérarchie. Du moins... pour un temps.
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2185, année charnière pour les systèmes Turiens. Un an avant un conflit embrasant la galaxie dans son ensemble, la colonie de Taetrus dans le système Mactare subit l'effroyable coup d'une idéologie invraisemblable. Planifiée par un groupe terroriste composé d'éléments prônant des idées sécessionnistes, une attaque d'envergure entraine la mort de dizaines de milliers de citoyens de la Hiérarchie. Lorsqu'un vaisseau est propulsé à une vitesse proche de la SLM depuis l'orbite en plein cœur de la capitale, Vallum, c'est la quasi totalité de la mégalopole qui est soufflée par l'explosion puis ravagée par les flammes. Les responsables de ce massacre, s'identifiant sous la bannière de l'organisation Facinus, sont alors perçus comme l'ennemi à abattre. Persuadés que leur coup d'éclat inciterait la Hiérarchie à reconsidérer le sérieux de leur cause et en viendraient peut-être à chercher l'apaisement, ces fanatiques finirent très vite par comprendre qu'ils avaient réveillé un géant endormi...
Marqué par l'évènement et la gravité des destructions, Adrix fut bien loin d'imaginer qu'il verrait pire seulement quelques mois plus tard. Aussi, lorsque son unité de Cabale fut mobilisée sur le terrain pour prendre part à la campagne de Taetrus, c'est un jeune biotique déterminé à se surpasser pour aider à l'extermination complète de ces criminels qui se jeta corps et biens dans le conflit. Envoyés en avant pour des missions de reconnaissance, d'infiltration et d'assassinats de leaders rebelles sur des positions fortifiées ennemies, lui et les siens connurent plus d'une fois le stress des combats comme les joies de la victoire. Celle-ci s'accompagnaient toutefois très souvent d'exactions commises sur des populations civiles sympathisantes des idées de Facinus, en particulier lorsque les légions d'Hastatims collaient de près leurs homologues biotiques.
Mais là où d'autres digéraient ces faits avec beaucoup de difficulté, Tiberius accepta ce mal qu'il jugeait nécessaire à leur victoire. Adoptant la vision pragmatique de ses supérieurs, le Turien finit par comprendre que tout élément soutenant l'ennemi est partie intégrante du camp adverse. Sans doute le sentiment de rejet dont il fut victime durant toute sa jeunesse, exacerbé par sa formation de Cabale, finit-il de modeler le soldat sans scrupules - l'enfoiré selon les points de vue - qu'il allait devenir...
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Que dire de ce qui suivit...
Pour s'être distingué sur le théâtre d'opération de Taetrus, le sous-officier d'alors fut envoyé sur Palaven à la veille de la Grande Guerre afin de se former à sa future fonction d'officier. C'est donc à la surface du berceau de la civilisation Turienne qu'il passa la totalité du conflit. Lorsque les premiers bombardements orbitaux survinrent, il échappa de peu à la destruction de l'académie, très certainement prise pour cible au même titre que les spacioports et autres installations militaires de façon à ruiner les capacités de défense et d'organisation de la plus grande force armée galactique. En quelques heures, les principaux sites stratégiques accessibles à des systèmes d'armes orbitaux se retrouvèrent détruits, minant de façon durable les efforts de résistance et le moral des combattants comme celui des civils.
Pourtant, c'était bien mal connaitre les Turiens. Sans doute les Moissonneurs auraient-ils choisi une approche différente s'ils avaient eu connaissance de la combattivité animant ce peuple de guerriers depuis maintenant des milliers d'années... Comme face aux Krogans auparavant, les natifs de Palaven mirent toute leur hargne dans la bataille, Tiberius parmi eux, au mépris de leurs pertes impressionnantes par le nombre et la rapidité à laquelle elles intervenaient.
Il passa ainsi de nombreux mois à parcourir les ruines de Cipritine en compagnie d'autres Cabales survivants, de nouveau sous les ordres du commandant Varro. C'est même durant ces sombres heures d'incertitude qu'il rencontra celle qui sera plus tard sa femme... Calneia Albatius, fille d'un officier décoré des Légions d'Invictus, fut elle aussi gratifiée de dons regardés avec méfiance parmi les siens. Moins affirmé que chez certains de ses collègues, son potentiel biotique ne lui valut toutefois pas la possibilité d'entreprendre une mission de combat sur le front. En conséquence, la jeune Turienne se retrouva assignée à la maintenance des navettes et chasseurs encore en état de voler, une tâche dont elle s'acquitta avec une ferveur suffisante pour lui valoir l'admiration d'Adrix. Il échangea d'ailleurs plusieurs fois avec elle, sur l'avenir de leur espèce face à ces monstres comme sur leurs parcours et familles respectives, au point de devenir à terme davantage attachés l'un à l'autre qu'à un "simple" confident. La crainte quotidienne de trépasser et le désarroi de voir mourir tant des leurs fit le reste, si bien que le duo finit par former un couple dans les dernières semaines du conflit.
Les magnifiques yeux bleus de la jeune femme, le fixant à travers les ruines tandis qu'il revenait épuisé du front, constituèrent le premier souvenir d'après-guerre qu'il jugea bon de garder en tête une fois les Moissonneurs vaincus...
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Lorsque le temps de l'euphorie de la victoire vint à passer, celui de pleurer les morts et d'entamer la Reconstruction arriva. Dans les semaines qui suivirent la réactivation définitive des systèmes de communication longue portée, Tiberius apprit avec douleur la disparition de sa mère, tuée dans les frappes orbitales qui éventrèrent la surface de Digéris et les rues de sa capitale, Sterenix. Sans Calneia, peut-être n'aurait-il pas été en mesure de faire son deuil dans les meilleures conditions... En effet, ayant elle aussi perdu une grande partie de sa famille dans les affrontements sur Invictus, la jeune Cabale se révéla un soutien de poids pour l'aider à tourner la page. Partageant ensemble leur douleur dans un fardeau commun, le jeune couple finit par se marier un an seulement après la libération de Palaven. Devenue leur nouveau foyer, la planète mère serait désormais leur lieu de résidence principal entre deux missions.
Car entre temps, le Cabale intégra pour de bon le corps des officiers de la Hiérarchie, ce qui lui valut d'être dépêché dans de nombreuses zones à pacifier à travers la Crête Apienne et dans toute la sphère d'influence de la Hiérarchie Turienne. L'opération la plus importante à laquelle il participa en cette période d'après-guerre fut certainement la reprise de la Citadelle aux mains de Sarkass, terroriste Vortcha qui chercha à faire s'écraser les immenses ruines de la station sur Terre. Mission conjointe entre la Hiérarchie et l'Alliance, cette occasion marqua également le renouveau et le réaffirmation du pouvoir du Conseil en permettant de lancer la rénovation du centre des pouvoirs de l'espace concilien.
Nonobstant ses faits d'armes, qui lui valurent au passage d'obtenir le commandement de sa propre unité, les grades de Lieutenant-Commandant puis Commandant, et le rang de Kabalim, c'est sur le plan personnel que les choses évoluèrent le plus... Après plus d'une décennie de vie commune entrecoupée de diverses affectations, sa compagne finit par lui faire savoir qu'elle attendait son enfant un beau jour de 2201. Submergé par le bonheur de cette nouvelle, celui que ses hommes ne voyaient pour la plupart que comme un guerrier né eut très peu de temps pour digérer la nouvelle. Cinq jours exactement. Cinq jours avant qu'une dépêche ne vienne mettre un terme à son allégresse...
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Des pirates. Des raclures de coupe-jarrets avaient mis fin à l'existence de Calneia et son enfant à naitre. Contrairement à son mari, la dernière survivante du clan Albatius n'avait pas choisit de faire carrière au sein de la Hiérarchie, se reconvertissant plutôt en pilote au sein de la marine marchande. Passionnée par les voyages et ayant sans cesse la bougeotte, elle et son compagnon ne se voyaient qu'entre deux missions respectives. Cet arrangement tacite devait toutefois prendre fin à l'annonce de la grossesse de sa femme, ce qui n'eut donc jamais l'occasion d'arriver. Son cargo, pris à partie par des pirates sur une route commerciale peu fréquentée de la Travée, fut arraisonné, son équipage promptement massacré pour mettre un terme à leurs efforts de résistance et la cargaison dérobée. Laissée ensuite à l'abandon, la carcasse sans vie fut retrouvée par un autre appareil passant par là pour se rendre dans les Terminus.
Avec pour unique façon de faire son deuil le fait d'enterrer celle qui partagea son existence et lui permit de supporter les horreurs de la guerre, le Turien jusqu'ici irréprochable du point de vue de la Hiérarchie choisit de ne pas en rester là... Abandonnant pour de bon l'étiquette de soldat d'élite, il quitta les rangs de l'armée Turienne avec les honneurs, décidé à faire payer les bourreaux de Calneia personnellement. Liquidant le peu de biens en sa possession, il quitta l'espace Turien en direction de la Travée et des Terminus, n'oubliant pas au passage de souscrire un crédit auprès d'un banquier Volus pour s'offrir les ressources nécessaires à sa veangeance.
Lui que tous percevaient jadis comme un modèle de discipline et de stabilité émotionnelle s'abandonna pleinement à une soif de sang assumée. Se lançant sur les traces du vaisseau responsable de telles exactions, il arpenta pendant de nombreux mois les repaires notoires de pirates, usant de pots-de-vin, d'intimidation et autres méthodes peu ragoutantes sur des porte-flingues et mercenaires tous plus minables les uns que les autres. Ces "informateurs", comme il se plut sadiquement à les nommer, finirent ainsi par le mettre sur la trace de
l'Endurance, une corvette Butarienne abandonnée dans les dépotoirs de Korlus, puis remise en état par un équipage multi-racial opportuniste et en quête de pillages.
S'il ne pouvait mettre à mort l'équipage dans son intégralité, en éliminer les têtes pensantes, les "caïds" responsables de ce massacre suffirait certainement à l'apaiser. Du moins l'espérait-il.
Hélas, lorsqu'il apprit que l'équipage s'était dispersé à la suite de querelles quand au partage du butin, le Turien vit sa traque prolongée de façon exponentielle. Plusieurs fois à court de fonds à force de traverser la galaxie de long en large, il dut à plusieurs reprises prendre un emploi pour se renflouer et poursuivre ses recherches. Il officia donc près de six mois en tant que consultant extérieur auprès du GIP, chargé de former de futurs instructeurs Quariens des Marines sur la façon de gérer et neutraliser un opposant biotique. Grassement rémunérée, cette fonction lui permit d'abattre trois de ses cinq cibles identifiées. La quatrième, en l’occurrence une Asari recherchée sur Illium, lui permit d'encaisser une somme toute aussi rondelette grâce à la prime courant sur sa tête. Le petit pécule amassé se révéla finalement utile pour traquer et localiser l'ancien capitaine de
l'Endurance, que le Kabalim identifia comme un gladiateur Krogan de l'arène de combat dans l’Étendue de Pangée.
S'entendant avec les Grudges sur les modalités de sa participation aux combats à mort pratiqués en ce lieu de perdition, Tiberius obtint le droit d'affronter l'ultime déchet responsable du décès de son épouse... A condition d'enchainer plusieurs victoires au sein de l'arène. Poussé en de multiples occasions jusque dans ses retranchements face à de multiples opposants, l'ex Cabale triompha chaque fois, au prix de sang versé et de nouvelles cicatrices sur sa carapace chitineuse. C'est d'ailleurs dans ce temple de la débauche et de la violence sous sa forme la plus crue qu'il fut le plus sauvage. Même la Grande Guerre ne le vit pas aussi déchainé et sanguinaire. Il était rare que le corps qu'il laissait derrière lui en sortant de l'arène ne soit pas mutilé d'une façon abominable, des flots de sang de couleurs variées - suivant l'espèce de sa victime - maculant la scène de crime. Adrix n'avait de toute façon plus rien à perdre, et se montrer indulgent ne faisait pas partie de son vocabulaire. Du moins... plus maintenant.
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Werloc Garx, un Berserker déchu suite à une obscure lutte de pouvoir au sein du gang mercenaire, était loin de se douter de ce qui l'attendait lorsqu'il vit débarquer un Turien en armure noire dans son arène. Pas vraiment du genre à surveiller la concurrence, sans doute par excès de confiance à ses propres capacités, et ses varrens, l'ancien mercenaire cherchait à retrouver l'estime des siens en gagnant gloire et fortune dans ces combats à mort. Si sa puissance brute et celle de ses bêtes de guerre vint à bout de nombreux malheureux, Adrix lui donna suffisamment de fil à retordre pour le forcer à puiser dans ses ultimes réserves. Puisant lui-même plus que de raison dans sa biotique dans le but de mettre à mort son adversaire, Tiberius ressortit de l'affrontement avec une large balafre lui tailladant le visage, de multiples lacérations et brûlures sur l'ensemble du corps, ainsi qu'une hémorragie abdominale qu'il eut bien du mal à contenir.
Cependant, enfin satisfait d'être parvenu à châtier personnellement les bourreaux de sa femme et leur enfant, l'ancien Commandant était prêt à accepter son sort. S’effondrant sur le sol de l'arène au côté de la dépouille défigurée à l'omnilame de son adversaire, il sombra dans un semi-coma de plusieurs jours...
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Les yeux captivants d'une Asari le dévisageant avec surprise et envie, voilà le genre de vision qui accompagna son réveil dans une infirmerie de la station Inusannon. Sora Iasir, ou la
"Furie de la Déesse" comme ses fans aimaient à la surnommer, se trouvait elle aussi être gladiatrice. Ayant assisté au combat final de Tiberius, la combattivité et la hargne vengeresse du Turien semblait l'avoir conquise au point de financer de sa poche les soins apportés au Kabalim. Plutôt maladroit quand il s'agit de montrer de la gratitude, ce dernier finira lui aussi par tomber sous le charme de la belle après un certain temps passé à ses côtés, comme ayant définitivement fait son deuil de Calneia à travers sa quête sanguinaire. Néanmoins, il n'oublia jamais véritablement celle qu'il considère comme son premier amour, gardant même la cicatrice témoignant de l'accomplissement de sa vengeance.
L'avenir s'annonçant cependant morose désormais, avec bon nombre de dettes à rembourser auprès de divers créanciers, l'Asari devenue son amante finit par le convaincre de s'installer sur Oméga à la recherche d'opportunités mieux payées que des divertissements pour le seul plaisir de spectateurs dégénérées. Complices dans l'intimité comme dans la fureur du combat, le duo s'installa sur la station en janvier 2203, bien décidé à faire son trou et se faire une vie plutôt confortable. Jusqu'ici réticent à prendre partie dans les affrontements des Terminus durant toute la durée de sa traque, le Turien finit par comprendre que pour arrêter de subir et vivre pleinement, il se devait de faire un choix. Celui qui permettait à Tiberius Adrix, ancien soldat décoré de la Hiérarchie, de laisser son passé derrière lui pour renaitre et profiter des années que les Esprits de ses ancêtres consentiraient à lui accorder.
Exit le grand soldat de l'ombre méprisé par ceux qu'il contribua à défendre. Place au mercenaire vivant pour lui seul. Place à une existence de paria pleinement assumée, rémunératrice et aux multiples opportunités...
Tiberius n'est pas le genre d'individu engageant de prime abord, même pour un Turien. Marqué par des décennies de combat et une existence en marge de la société qu'il à lui-même contribué à défendre, l'ancien Kabalim sort du lot parmi les siens. De par ses tatouages faciaux par exemple, dont les couleurs différentes représentent une entorse à la tradition. Les nuances de blanc et bleu mêlées, ainsi que les motifs si particuliers qui ornent son visage, constituent une forme d'hommage à son existence de paria. Le blanc représente ainsi Digéris, le monde qui l'a vu naître et grandir, tandis que bleu rend grâce à Palaven, le monde berceau qui l'a formé et adopté d'une certaine façon pour faire de lui le Turien qu'il est aujourd'hui. Le tout est accompagné d'une imposante balafre qui part de sous son œil gauche pour se finir sur sa mandibule. Ultime souvenir de sa quête de vengeance, cette marque est pour lui un souvenir amer de son existence passée. Il choisit pourtant de la conserver, convaincu qu'il s'agit là d'une trace nécessaire à sa reconstruction. Drôle de façon de penser, mais qui lui permet peu à peu d'avancer...
Concernant sa carrure, le Turien reste dans les normes de son espèce. Avec deux bon mètres dix pour un poids moyen de cent-vingt kilos, celui qui est aujourd'hui mercenaire n'a pas à rougir de son physique. Résultat d'années d'entrainement intensif, le corps d'Adrix est forgé par le combat, pour le combat. Avec une forme athlétique qu'il s'emploie à garder entre deux contrats, il semblerait que le seul problème de santé capable de venir à bout de lui dans l'immédiat serait de se prendre une ou plusieurs balles...
Et pour s'en prémunir un maximum, l'ancien Kabalim peut compter sur son impressionnante armure de combat. Payée à crédit au moment du lancement de sa traque, comme le reste de son équipement, ce set d'Armax Arsenal est un bijou en matière de protection individuelle. Couplée à ses puissantes barrières biotiques, l'armure lui sauva plusieurs fois la mise durant ces deux dernières années, en particulier lorsqu'il arpenta à de multiples reprises le sol ensanglanté de l'arène Inusannon... Lui donnant par la même occasion un air aussi intimidant qu'une démonstration de ses pouvoirs pourrait le faire, ce "cadeau" qu'il se fit à lui-même permet parfois d'éviter d'en venir à une situation belliqueuse. Il lui arrive bien évidemment de revêtir d'autres atours, mais toujours dans un registre tout sauf excentrique. Il s'en tient donc à du fonctionnel. Rien de plus.