Savez vous ce que c'est, que de gérer le plus grand réseau de finance de la galaxie ?
Peu le savent. La plupart ne passe la main qu'en mourant, garantissant que seule une personne à la fois peut connaître ce privilège, ce pouvoir.
Peu ont une idée de ce que c'est, mais ils sont déjà plus nombreux. Les dirigeants des espèces, les Conseillers, le Courtier. Autant d'individus disposant d'un pouvoir inimaginable pour le commun.
Et vous savez quoi ? Malgré tout ce pouvoir, agir seul reste impossible.
Nous sommes les Maîtres, les Joueurs de cette partie d'échec galactique qu'est la vie. Mais qu'est ce qu'un joueur sans pièces ?

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Avril 2201,
Espace Interstellaire

Dahl s'enfonça confortablement dans son siège.
Cela faisait quelques mois qu'il ne se consacrait plus qu'à son réseau financier galactique. Et les effets en étaient déjà visibles : déjà aujourd'hui, le nom de Manfred – son prédécesseur – s'évanouissait, au profit du sien : le Nerf. Un nom venant d'une expression présente chez la plupart des espèces : « L'argent est le nerf de la guerre ». Ironiquement, cette expression n'existait pas chez les volus, pour qui l'argent n'était que la matérialisation de leur pouvoir.
La plupart des individus de la galaxie ignoraient l'existence du Nerf, évidemment. Les plus informés savaient qu'un nouveau financier d'échelle galactique était apparu. Les plus malins faisaient le lien avec le silence de Manfred. Mais au final, qui s'en souciait ? Les crédits étaient là, en nombre, et c'était tout ce qui importait aux requérants.
Tant qu'au volus lui-même, l'important était les bénéfices qu'il en tirait, économiques comme politiques.

Et le cas d'aujourd'hui était très intéressant : la requérante était la Matriarche T'Pradma. Une asari donc, mais vivant à l'écart de son peuple, dirigeant une secte dénommée l'Azur Stellaire. Assez discrète, du moins jusqu'au conflit krogan de l'an passé : la Matriarche avait pris parti contre Wrex, et était en disgrâce suite à la défaite de ce dernier. L'Azur avait perdu de son influence, et c'était sans doute pour pallier à ça que T'Pradma désirait l'aide du Nerf.

Qu'avait elle a offrir en échange, là était la question. Dahl était assez curieux de voir comment l'asari comptait le convaincre.

Finalement, il ouvrit la communication, et l'image d'une asari d'un certain âge apparût devant lui. Il savait en revanche qu'elle ne voyait qu'une ligne bleue, bougeant au rythme de ses dires, ou plutôt selon la transformation de ses dires : le secret était absolu sur son identité comme sur ses transactions, autant pour sa sécurité que pour celle de ses clients. Tout ce qui permettrait de l'identifier disparaissait dans les ondes voyageant dans la galaxie.

« Le Nerf vous écoute. Quelle est votre demande ? »

Avril 2201,
Espace interstellaire

« Je veux frapper ma propre espèce,... »

Aussitôt, l'attention de Dahl redoubla. Le volus ne portait pas les asari dans son cœur. À la fois en tant que volus – les asaris doublaient les siens depuis des millénaires, trichant pour s'assurer leur suprématie, notamment sur le domaine économique, et farouchement opposée à l'entrée des volus au sein du Conseil – et de son expérience personnelle : la Matriarche T'Zela ne lui avait pas laissé que des bons souvenirs, même si finalement elle avait été remise à sa place par ses semblables.
Quelque soit la proposition de T'Pradma, au moins elle irait dans un sens intéressant profondément le volus.

« Mon peuple, même grande puissance galactique, même membre éminent du conseil, est renfermé. Il bloque tout. »

C'est le moins qu'on puisse dire, en effet... mais à quel exemple la Matriarche pensait-elle ? L'Ordre n'était pas le Courtier, sa spécialité n'était pas les informations, et il n'en savait que peu sur la politique interne des asaris. Du moins, sur ce qu'il s'y disait réellement. Le fonctionnement, tout le monde le connaissait : les bleues vantaient régulièrement leur ''système démocratique idéal''. Qu'est ce qui était donc bloqué et gênait la Matriarche ?
Serait-ce en lien avec son organisme, l'Azur ? Il était étrange d'envisager le terrorisme comme moyen de regagner de l'influence. Sauf si l'asari disposait de contacts au sein des politiciennes des Républiques, et que ces contacts bénéficieraient d'attentats.

« De quoi ai-je besoin ? Du moins, si vous acceptez de me fournir... Et que pouvez-vous me fournir ? Je ne désire pas grand-chose, du moins pour commencer. Il ne faut pas précipiter les choses... Je connais la patience, et elle est maître du tout. Des explosifs, quelques armes et des technologies permettant la furtivité seraient déjà les bienvenus, mais ce serait m'avancer un peu tôt dans les négociations.
Ce ne sera pas si simple, n'est-ce pas ? Avez-vous quelque chose à dire ? Ai-je quelque chose à donner ? »

Oh oui, il y aura un coût, même si Dahl, en son fort intérieur, aurait volontiers payé pour frapper les asaris. Mais s'il pouvait à la fois frapper et être payé, il sauterait sur l'occasion. Surtout que d'une certaine manière, l' Matriarche avait déjà pris parti pour l'Ordre : Gorx n'aurait jamais pu s'en prendre à Wrex s'il n'avait pas travaillé pour plus grand que lui. Mais Dahl n'était pas au courant de tous les détails de cette affaire, hors du domaine économique.
En revanche, il n'appréciait pas spécialement la façon de négocier de la Matriarche. Très alambiquée, ne s'avançant pas, attendant presque sa proposition. Alors qu'elle était la demandeuse ! Cela ressemblait bien au style des asari. Elles vivaient bien trop longtemps, et pouvaient se permettre de perdre du temps là où les autres espèces devaient l'économiser. C'était ennuyeux, et pire encore, c'était là leur force.

« Le Nerf n'a pas d'avis sur vos objectifs. Nous fournissons les moyens à ceux qui peuvent se les permettre. Le reste ne nous concerne pas. ». Faux, mais le volus préférait maintenir cette image. « Des explosifs, des armes, des technologies furtives, des crédits. Nous disposons de tout. Depuis les systèmes à l'efficacité déjà prouvée aux dernières avancées d'avant garde. Nous pouvons vous fournir ce que vous demandez, et nous pouvons vous fournir ce que vous ne demandez pas mais dont vous avez besoin. La seule question est : que pouvez vous vous permettre ?
Tout a un coût. Et votre demande est des plus exceptionnelle. Surtout en ce moment, alors que les forces conciliennes sont le plus aux aguets possible. Qu'avez vous à offrir qui justifierait que l'on accède à votre demande ? »

Négocier avec les asaris était toujours curieux. Désagréable, aussi. Elles prévoyaient leurs plans sur le long terme, et impossible de savoir si leurs demandes s'inscrivaient dans l'année ou dans le siècle à venir. Impossible de dire si l'on assisterait à leurs actions, ou si l'on mourrait avant qu'elles n'aient remboursé leurs emprunts.
Typique de son espèce, la Matriarche ne désirait donc pas agir tout de suite, elle ne faisait que préparer ses moyens.
Mais qu'avait la Matriarche à offrir, en échange de ces moyens ? Peu de choses définissables, apparemment. Des bricoles – la Chance seule déciderait de quoi. Du soutien politique au sein des asaris – intéressant, mais valable uniquement si la Matriarche réussissait. Mais T'Pradma ne le cachait pas, ceci n'était que ce que le Nerf avait à gagner dans ses objectifs.
Non, elle avait plus à offrir, elle avait à offrir maintenant, mais quoi ? La Matriarche faisait durer le suspense. Foutue espèce trop habituée à prendre on temps ! Dahl commençait à s'énerver, les ambitions de son interlocutrice était intéressante, mais si elle lui faisait trop perdre son temps, il ne tiendrait pas et la laisserai croupir dans sa décadence actuelle.

« De l'argent, tout d'abord. Je suis une héritière qui a investi... ». Pas vraiment original, mais concret, au moins. L'Ordre avait toujours besoin de liquidité, un besoin quasiment sans fin.
Un laboratoire, aussi. Secret mais trouvable – ce qui diminuerait son intérêt en temps normal, mais pas pour Dahl. L'Ordre disposait déjà de labos plus équipés et secrets que ce que l'on pourrait trouver ailleurs dans la galaxie, inutile donc d'en ajouter de nouveaux. Des laboratoires simplement discrets, comme celui de T'Pradma, étaient utiles pour des projets annexes de moindre importance, des endroits parfaits pour travailler sous couverture, ce qui soulageait les laboratoires principaux.
Mais c'est la dernière offre qui intéressa le plus le volus. Les hommes. Ses hommes. Les combattantes de l'Azur.
Ce n'était pas une offre légère. La réputation des commandos asaris n'était plus à faire, et nul doute que la Matriarche disposait de combattante de ce gabarit. Le genre d'agents dont le volus et ses associés avaient besoin, en fait. À condition qu'ils leur soient aussi fidèle que le prétendait la Matriarche, bien sûr.
Dahl réfléchit. En somme, T'Pradma proposait un échange de service. Ce n'était pas mal, oui. Mais ça posait aussi de grosses limitations : pas possible de bénéficier de l'ensemble du potentiel de ces hommes s'ils n'étaient engagés que pour une seule mission. Ils ne pourraient être utilisés qu'à condition d'ignorer ce à quoi leurs actes servaient, ou supprimés après coup. Pas de mission réellement critique dans le premier cas, gâchis de combattants dans le second, accompagné de la perte d'une Dashanxa qui aurait gagné en puissance.
Dahl coupa son micro.

« SHHHK. L'Histoire. »

L'hologramme s'activa à côté de lui.

« Oui, le Nerf ? »
« SHHHK. Remontez la piste de mon interlocutrice. SHHHK. Je vais lui faire une offre peu commune. SHHHK. Si elle l'accepte, il faudra la surveiller. »
« Entendu. »

Le volus réactiva son micro et s'adressa à nouveau à l'asari.

« Le fait est que vous nous demandez de vous faire confiance, Matriarche. Hors, le Nerf n'accorde sa confiance qu'à peu d'individus. Certains sont de vieux associés, d'autre des clients réguliers, les derniers sont les agents loyaux. Et vous n'êtes d'aucun des trois, aujourd'hui.
Mais, votre offre, vos objectifs, vos talents nous intéresse. Vous avez déjà prouvé que vous étiez capable de prendre position et d'utiliser votre pouvoir. Tout le monde ne désapprouve pas votre choix sur Tuchanka. »

Bon, très peu ne la désapprouvaient pas, en fait. Wrex bénéficiait d'une aura méritée. Mais le fait que T'Pradma ait osé envisager un avenir krogan sans lui prouvait qu'elle était capable de bien plus que la majorité des communs.

« Le Nerf désire vous donner une chance, Matriarche. Une chance de prouver que vous disposez réellement d'une vision, d'une volonté, capable de changer les choses. Saisissez là, respectez vos engagements, et d'autres collaborations viendront, vous menant plus loin que ce dont vous rêvez aujourd'hui.
Mais ne prenez pas cet engagement à la légère, asari. Nous n'oublions pas, nous ne pardonnons pas. Si vous échouez, ou si vous nous trompez, nous ne serons plus pour vous qu'un ennemi réclamant que vous payez votre dette. »

Et un ennemi particulièrement vicieux... Alors même que Dahl parlait, l'Histoire tentait d'infiltrer les réseau du vaisseau de la Matriarche afin d'y dissimuler ses virus de surveillance. Les systèmes de sécurité de la Matriarche était certes élevés, mais une IA était bien trop puissante. Ils céderaient vites.

« Si vous acceptez cet engagement, alors nous pouvons négocier en détail. De quoi avez vous besoin, Matriarche ? Que désirez vous précisément faire ? »

« J'accepte, en effet, Nerf, mais... »

Dahl n'aimait pas qu'on lui dise « mais ». surtout lorsque l'individu en face de lui n'était pas réellement en position de négocier. Mais il laissa parler la Matriarche, attendant de voir ce qu'elle désirait.
Et l'asari demandait une preuve d'honnêteté. Dahl émit un petit rire, supprimé par l'ordinateur sans être retransmis. T'Pradma cherchait un individu capable de financer une organisation prévoyant de se lancer dans le terrorisme anti-asari, et elle demandait une preuve « d'honnêteté » ? C'en était à mourir de rire.

« Vous avez beaucoup de cran, Matriarche. Vous savez pertinemment que vous n'aurez aucune preuve réelle venant de la part du Nerf. Vous devrez faire confiance à notre parole, et à notre intérêt pour vos ressources, ou vous passer de nos services. »

L'asari ne poursuivi pas plus loin cette demande, évitant au passage une perte de temps précieux. Peut-être qu'un jour, elle aurait l'occasion de mieux connaître ceux à qui elle demandait de l'aide aujourd'hui, et qu'alors elle disposerait de moyens de s'assurer de leur fidélité. Mais pour le moment, elle ne le méritait pas. T'Pradma aborda donc directement son plan et ses objectifs, évitant une perte de temps précieux.
Sa référence au Conseil intrigua le volus, à qui elle n'avait parlé que des Républiques jusque là. L'ambition de la Matriarche était peut être plus grande encore que ce qui était prévu.
L'objectif actuel était assez simple. Frapper un symbole d'union asari communément montré à la galaxie, le revendiquer comme acte terroriste. Toute fois, Dahl trouvait que cet acte manquait un peu de... grandeur, de portée, d'ambition. Certes, ce n'était que le premier d'une série, idéal pour se faire la main. Mais le volus s'attendait à davantage d'envergure venant de la Matriarche asari.
Preuve supplémentaire de l'envergure limitée de cette opération, T'Pradma demandait du matériel très basique. Des armes – seulement des pistolets –, des explosifs légers, un moyen de transport, un système de furtivité. Des choses assez simple à obtenir, finalement. Il est même curieux que l'asari, « héritière qui a investit », ait besoin du Nerf pour cette opération.
Le testait-elle ? Développait-elle une opération modeste, simplement pour voir si le Nerf la suivrait ou ne faisait que bluffer ? C'était possible, après tout. Une façon de s'assurer qu'il était près à agir dans l'illégalité, une façon d'amorcer un plan se développant sur la longueur comme le faisait l'espèce à la longévité reconnue. Et le fait qu'elle proposait que le nerf participe à l'entraînement, voir à l’attaque, pouvait aller dans ce sens. L'asari faisait souvent référence aux opérations futures. Peut-être que l'opération dont elle discutait aujourd'hui n'était qu'un test. Après tout, elle ne demandait que des pistolets, mais parlait aussi de s'habituer aux équipements. Elle attendait plus que de simples pistolets, quelques soient ses dires.
Mais Dahl n'en ferait pas la remarque à son interlocutrice. Après tout, il proposait un service, et c'était de la fournir en matériels. Pas de lui développer un plan d'action. Cela... viendrait peut-être un jour.

« Combien de personnes souhaitez vous armer ? Trois suffisent peut-être cette fois-ci, mais vos opérations futures ne seront pas aussi modestes.
Nous pouvons vous fournir ce que vous demandez. Des armes, des armures avec système de dissimulation, des explosifs, une navette pour fuir rapidement hors du système, et même un entraîneur. Il viendra s'occuper de vos troupes, les former à l'utilisation du nouveau matériel, vous aider à établir une stratégie si vous le désirez. Nous attendons de vous qu'il soit bien traité et n'ait pas à répondre à plus de questions que nécessaire. Comptez vous l'accueillir sur votre vaisseau, ou ailleurs ? »

Le volus réfléchissait à qui envoyer. Ce ne serait pas à lui de décider, de toute façon – la section militaire n'était pas sous son commandement. Sans doute qu'ils enverraient un haut gradé. En tous cas, quelqu'un d'apte à les former, mais qui ne donnerait strictement aucune information sur l'Ordre.
De toute façon, l'Histoire faisait signe au volus, lui assurant que l'individu ne serait pas seul au sein de l'Azur Stellaire.

Une nouvelle voix se joignît à la conversation, surprenant légèrement Dahl. L'Histoire lui fit un signe d'apaisement, exprimant par là qu'il ne s'agissait pas d'un danger. Pas d'un danger officiel, du moins. Toutefois, le volus n'appréciait guère qu'une conversation privée accueille de nouveaux membres imprévus.
Cette nouvelle personne – que T'Pradma nomma Odra – laissait croire que la Matriarche disposait de plus de troupes que ce dont elle parlait. Désinformation, de la part de l'une ou de l'autre ? Dashanxa avait montré au fur et à mesure de la conversation qu'elle savait parfaitement parler en ne disant que peu. Laissait elle croire qu'elle était plus faible pour garder des forces en réserve, et la nouvelle arrivée aurait fait une erreur, ou Odra était elle là pour faire croire à une plus grande force militaire afin d'améliorer la position de la Matriarche ? Et il y avait également cette référence à Nevos, à cette ''campagne de recrutement''. Au moins cette information ci sera simple à vérifier.
Au fond, Dahl ne s'y intéressait guère. Dashanxa maintenait une demande concernant une trentaine de combattants. D'autres commandes viendraient à l'avenir. Et c'était à ça que se limitait le rôle du Nerf. Mais le volus n'aimait pas rester confiné dans un rôle, et étudiait systématiquement les profils sortant de l'ordinaire, s'interrogeant sur comment ces individus pourraient être utiles pour l'Ordre, et pour lui-même.

L’entraîneur serait attendu au vaisseau. Parfait. Avec l'Histoire déjà présente, surveiller l'Azur ne sera pas trop difficile. Surtout s'ils prévoyaient effectivement d'y envoyer également les ''volontaires'', ou que Dashanxa prévoyait de discuter stratégie avec l'entraîneur. Volontairement ou non, ce vaisseau deviendrait un QG, surveillé avant même que les opérations ne commencent.
La Matriarche prévenait également qu'il aura à s’arranger avec les actuels chefs militaires de la Matriarche. Ce n'était pas un soucis.

« Il faudra en effet plus d'un entraîneur sur le moyen terme. Notre homme s'accordera avec les vôtres. Soyez également rassurée : vos troupes maîtriseront à la perfection leur équipement. Si vous leur laissez le temps nécessaire, elles seront à même de résister à n'importe quel ennemi. »

N'importe quel ennemi... Y compris l'élite concilienne, si ces hommes étaient suffisamment compétents. Mais Dahl doutait que l'Ordre les laisse atteindre ce niveau sans être assujettis à l'organisation. Il n'y avait nul besoin de créer des groupes à la fois trop puissants et trop indépendants.
Qui irait voir la Matriarche ? Probablement un individu des forces spéciales, mais celles-ci étaient en reconstruction, trop peu d'individus y disposaient des capacités nécessaires. L'ancienne reine ferait une excellente entraîneuse, mais elle était trop indépendante et imprévisible. Ce qui rendait possible que la Main elle même se déplace. À voir si Agesia Axemi sera d'accord de laisser les rênes de sa section aux mains de la Reine.

« Je propose que vous retrouviez notre entraîneur sur l'emplacement du laboratoire dont vous nous avez parlé. Ce sera l'occasion pour nous de nous faire une idée de ses spécificités. Nous livrerons le matériel au même moment, sous couvert d'un arrivage de matériel de laboratoire. Cette proposition vous convient elle ? »

Le silence dura, sûrement le temps d'une réflexion - et de faire quitter la conversation à Odra.

« Cela me convient tout à fait, Nerf. Evidemment, il convient que vous gardiez le secret de l'existence de ce laboratoire. Ce qui me donnera l'occasion de rencontrer votre entraîneur, mais aussi de contrôler ce qu'il se passe là-bas. Oui, c'est parfait. J'attendrai, nous attendrons que vous nous fournissiez la date ; le Patriarche partira alors. Ce fut un plaisir, Nerf. A très bientôt. »