► Intervention MJ : Non █ Date : 25 février 2202 █ RP Tout public◄
Hwang Dae-Hyun ♦ Beeythia Moraios
De l'équipement en rab
De l'équipement en rab
Cela devait bien faire un peu plus d'1 semaine que j'étais déployé à bord d'un vaisseau de l'Alliance, un croiseur qui, ironie de l'histoire ou non, se trouvait s'appeler le SSV Seoul et j'étais content quelque part de retrouver la routine de soldat de l'Alliance Interstellaire. Néanmoins, c'était mes premiers jours en tant que nouvel officier à bord, les passants d'épaule de mon grade d'Enseigne flambants neufs. Je n'avais pas d'escouade ou d'équipe attitrée sous mes ordres malgré mon statut d'officier, le plus souvent j'assistais les lieutenants à bord voire parfois le commandant, chef en second à bord du navire mais je n'eus jamais la chance de pouvoir servir au plus près du capitaine du navire. Mais il fallait aussi bien l'admettre, la perspective d'apprendre de nouvelles choses et de mettre en pratique la théorie que j'avais acquise au fil de mes 3 ans à l'école d'officiers était quelque chose de très motivant. Pas toujours excitant mais je faisais de mon mieux pour être attentif aux dires de mes supérieurs afin d'intégrer le plus rapidement possible tout les rouages de la chaîne de commandement.
Toutefois, et il y a toujours un mais dans l'histoire, il y avait bien quelque chose qui me distinguait des autres et c'était un secret de polichinelle, tout le monde le savait, même les officiers supérieurs à moi le savaient aussi et rien n'avait été fait pour le démentir, c'était mon accréditation de rang N1. Il y a avait bien peu de N1 à bord des vaisseaux de l'Alliance et à bord de mon croiseur, à ma connaissance, je ne connaissais personne qui avait fait un tour à la Vilar de Rio ou qui avait même suivi le programme d'entrainement spécial de l'Alliance N. Je trouvais qu'on en avait fait tout un flan sur le prestige et l'honneur de se voir confier une invitation au programme N, nos instructeurs à Rio nous avaient bien martelés que ce n'était absolument pas une raison de se la péter et que bien que le rang N qu'il soit N1 ou N7 soit une marque d'honneur, nous devions être un exemple pour l'armée et les autres soldats, pas seulement par l'unique connaissance du rang N1 mais également dans l'action et dans le combat. Nous n'étions pas seulement habilités à combattre à bord d'un vaisseau mais aussi à intervenir dans des commandos pour des opérations terrestres et par nos actes, nous devions transcender et montrer la voie aux autres. Le commandement d'escouades était une partie indispensable de notre entrainement.
Justement, j'attendais avec fébrilité une invitation à la session N2 et je la reçus quelques jours après avoir embarqué à bord du SSV Seoul. Elle m'arriva assez discrètement via mon terminal de messagerie mais quelle ne fut pas ma joie de voir le sigle du programme N apparaître et m'inviter à la session N2 du programme. J'avais rendez vous sur une planète inconnue, du moins pour moi, dans l'espace de l'Alliance Interstellaire. Cette fois, les choses sérieuses débutaient vraiment, l'entrainement à Rio n'était qu'une mise en bouche, maintenant il fallait gravir tout les échelons, au moins jusqu'au rang N5 avant d'être déployé pour de bon sur le terrain en combat pour avoir le rang N6 et à terme, le rang N7 tant convoité. Mais il allait vraiment falloir que je mette les bouchées centuples car un rang N7 se mérite et j'avais envie de prouver que je le valais.
Néanmoins, ce n'était pas encore le moment et le capitaine de vaisseau vint me voir durant notre déploiement et vint me confier ses félicitations pour mon invitation à la session N2. Il vint également me prévenir que nous faisions un détour par Illium, le vaisseau ayant besoin de quelques réparations, de pièces et de ravitaillement et il se trouvait qu'Illium était le plus proche, de plus les hommes pourraient sortir un peu. Quand à moi, il me suggéra de faire une escale dans des entreprises asaris afin de pouvoir y trouver de l'équipement pour renforcer mon armure et mes armes en vue de la session de rang N2. Il ne savait pas vraiment quelles boîtes pouvaient m'intéresser mais il me recommanda de trouver des entreprises qui se spécialisaient dans les armures de combat et il me disait que la venue d'un soldat en vue de devenir N2 pouvaient les intéresser. Considérant que la suggestion était bienvenue, mon supérieur m'indiqua à nouveau de, si possible, trouver au moins une responsable qu'une simple commerciale ou vendeuse.
Arrivé dans la ville asari, je mis pied à terre pour ensuite me rendre en centre-ville. Je devais bien faire tâche dans cette cité qui malgré les quelques elcors, volus ou même turiens, il y avait très peu d'humains. Prenant un taxi pour me rendre sans encombre au centre de la ville, au milieu d'un trafic quasi ininterrompu, je m'aidais de mon OmniTech afin de trouver un endroit où je pouvais me renseigner sur des entreprises fournissant des armures ou de l'armement. Par chance, je pus tomber sur un terminal Extranet public qui put me rediriger vers des adresses d'entreprises asaris et j'optais pour la première de la liste et accessoirement l'une des mieux notées, Lumenia Corporation, spécialiste en armures. Grâce à mon OmniTech, je pus me diriger sans me perdre vers le siège de l'entreprise. Entrant dans le bâtiment, j'y voyais deux Asaris à la réception qui paraissaient très occupées par leur tâche et un peu plus loin, il y avait une autre Asari qui discutait avec deux de ses congénères. Je les présumais toutes employées de bureau donc je laissais les deux Asaris réceptionnistes à leur tâche avant d'aller voir le groupe de 3 Asaris. L'une d'entre elles semblait dominante sur les deux autres mais je ne m'en formalisais pas, je me disais que ce n'était qu'une simple responsable.
- Bonjour... vous sauriez où je pourrais trouver une...
Je jetais un œil sur mon OmniTech, réalisant que je ne savais pas vraiment qui demander à voir dans la mesure où je ne connaissais personne dans l'entreprise avant de relever le regard.
- ... responsable ? Je vais bientôt être un soldat de rang N2 et j'ai besoin d'un meilleur équipement donc on m'a dit que cette entreprise était un bon choix et que vos services pourraient me conseiller au mieux.
Malgré l’apparence raffinée et polie de l’homme qui me faisait face, ses intentions réelles étaient très mal dissimulées, si tant est qu’il l’eut voulu. Son ventre débordant quelque peu de son pantalon presque trop serré, une chemise légèrement froissée, le col négligemment déboutonné, l’Humain qui me faisait face était bien atypique. Son visage grassouillet et hautain me toisait avec une once de perversion à peine voilée et ses yeux, à demi-clos, tentait de me percer du regard. Il s’adressait à moi d’une voix grave et volontairement mielleuse, assis sur la chaise presque trop petite qui faisait face à mon bureau. Je l’observais, lui et son offre douteuse. Le bureau était très éclairé, la lumière drue des néons grésillant au-dessus de nos têtes. Elle projetait des ombres à travers la pièce, déformant encore plus le corps de l’humain déjà particulier.
- Ma chère demoiselle ! – l’entendis-je s’exclamer, faussement surpris. – Vous êtes une asari ! Vous connaissez la valeur de la coopération surtout lorsqu’elle provient de deux espèces aussi avancées que les nôtres ! – Toutes ses phrases finissaient sur une note aiguë. - Que pensez-vous de ma proposition ?
Une nouvelle, je le sentais attendre intensément ma réponse, cachant à grande peine son impatience et son inconfort d’être ici, en présence de quelqu’un manifestement plus puissant que lui. Au début, lors de ce genre d’entretiens et de rencontres en tout genres, je n’osais guère refuser tel ou tel accord, telle ou telle demande, désireuse de froisser le moins de monde possible. Et si, aujourd’hui encore, je peinais à réellement raccompagner bredouille un partenaire qui se voulais honnête, je n’hésitais plus à renvoyer l’ascenseur de la désinvolture à ceux qui se payaient presque ouvertement ma figure. Les trais de mon visage se durcirent.
- Votre « demande », aussi belle vous paraisse-t-elle, n’en est pas moins unilatérale. Dans la mesure du possible, je suis prête à tous les efforts possibles pour développer un partenariat fructueux dans le respect de nos valeurs et nos éthiques communes. Ici, je ne décèle guère de bonne volonté de votre part.
Et c’était reparti. Apparemment froissé d’une réponse qui ne correspondait pas à ses attentes, l’Humain repartit de plus belle dans une tirade farouche…
***
Enfin ! Le bip de sécurité caractéristique de la porte principale de la Lumiena émit le son salvateur. L’Humain était enfin dehors. A peine deux heures de pourparlers dignes d’un dialogue de sourd avaient été nécessaires pour faire comprendre à l’individu que sa demande égoïste n’intéressait que lui. Je m’accordais enfin un souffle mérité, affichant une image clairement plus familière de moi. Ce travail… finissait toujours par me peser… Sans les précieux conseils que je recevais, ma prestation n’aurait été que désastreuse au mieux. Je me laissais aller à une moue boudeuse, échangeant quelques banalités avec les deux assistances qui paraissaient déconcertées.
Une voix légère vint interrompre notre pause. Je me retournais, mes grands yeux fixées dans la direction d’un autre Humain, beaucoup plus jeune celui-ci. Ses cheveux noirs mi-long laissaient échapper quelques mèches rebelles sur un visage marqué par des origines que je ne connaissais absolument pas. Sa corpulence dépassait aisément la mienne, sans doute une dizaine de centimètres plus grand. Ses muscles saillants transparaissaient sous des vêtements relativement basiques noirs et blancs. Arborant un sourire gêné, il nous faisait face. Je laissais planer joli sourire respectueux sur mon visage en écoutant la requête du jeune humain à la recherche d’équipement, agréablement étonnée de la présence de l'élite militaire de l'Alliance ici.
Ce n’était pas tout les jours que l’on venait avec cette requête dans nos locaux sur Illium. Je regardais mon OmniTech pour vérifier mon emploi et décelait une portion de libre où je pourrais prendre soin des demandes de celui-ci, arrivée bienvenue pour me changer de l’air étouffante que j’avais respirée les deux dernières heures.
- Bonjour ! Je suis ravi que vous ayez choisi la Lumiena ! – entamais-je innocemment de manière involontaire en m’avançant vers lui. Mes deux assistances, dans un respect hiérarchique, s’éclipsèrent vers leur lieu de travail. – Veuillez me suivre, je suis Beeythia Moraios. – Je prenais le soin de ne pas révéler ma position. - Et vous êtes?
Nous traversâmes plusieurs couloirs blancs à l’odeur neutre d’une désinfection récente, prenant tantôt à droite, tantôt à gauche.
- Que vous faut-il ? Armure ? Arme ? Conventionnelles ou non ?– continuais-je avant de m’arrêter nonchalamment devant une porte à l’écoute de la réponse du client qui me paraissait déboussolé.
Je poussais cette porte avec légèreté après avoir passé un pass devant un boitier blanc qui se mit à clignoter, dévoilant une pièce de test où diverses armes et armures étaient visibles, toutes sous scellé de sureté. Un véritable trésor se trouvait actuellement dans cette pièce.
- Vous êtes chanceux de faire parti de l’élite militaire de l’Alliance humaine. Nous portons tout deux des visions de paix galactique qui me sont chères. Nous voici dans une pièce de présentation où nous pourrons définir le matériel qui vous sied le mieux en vue de vos futurs achats. – dis-je avec entrain, le laissant enfin prendre ses marques.
Quelque part, je sentais presque leur envie de me refouler, un humain au milieu des Asaris, même un client potentiel pouvait être une source d'ennuis, surtout si en place je les dérangeais dans une discussion en apparence informelle mais qui pouvait s'avérer être importante et qui ne souffrait d'aucune perturbation. Fort heureusement, on ne m'envoya pas paître comme on aurait pu le faire dans n'importe quelle boîte, même lorsqu'un client sauvage apparaît comme ça et celle que je prenais pour dominante, voire la responsable que je cherchais, s'avança vers moi en m'affichant son sourire commercial de circonstance. Je ne m'en formalisais pas, elle ne faisait que son travail et j'accueillis son sourire par le mien, bien moins marqué et un peu plus en retrait que le sien. Elle m'indiqua une direction avec une invitation à la suivre et en se présentant sous le nom de Beeythia Moraios. Totalement inconnue à mes yeux, tout comme son entreprise l'était il y a encore quelques minutes, je la suivis et pendant que l'on marchait je pus la détailler.
Sa peau était d'un violet étrangement frappant. Les Asaris étaient d'habitude un peu plus bleues que celle-ci mais dans le cas de cette Beeythia, il n'y avait que du violet, même les marques distinctives qu'elle portait sur le visage étaient violettes, d'une teinte beaucoup plus prononcée. Cela dit comme toutes les Asaris, elle était d'assez grande taille, longiligne, mince... Elle était engoncée dans une tenue qui me surprit un peu. Elle ressemblait beaucoup plus à ce que l'on pouvait trouver dans les entreprises humaines, quoique depuis un moment, les businesswomen avaient tendance à s'habiller à la mode asari, dans un robe moulante. Non ici, cette Asari portait, certes un ensemble près du corps mais avec un pantalon noir et un haut mi-long blanc à mi-chemin entre la chemise et... une pièce de vêtement dont je ne connaissais pas le nom car ignorant de la mode. Cela lui conférait toutefois une stature séduisante tout en restant sérieuse et professionnelle dans son cas, le corps ainsi fait formant presque ce que les Humains appellent un corps "sablier." En revanche ce qui m'avait beaucoup plus frappé chez cet Asari, c'était les yeux verts émeraudes qu'elle possédait. Cela contrastait grandement avec le violet de son corps et donnait l'impression de deux points lumineux, deux phares qui ne me lâchaient pas. Elle compléta son tableau par une marche assez sautillante, presque enfantine, ce qui ne manquait pas de me surprendre encore. Je me disais, en regardant mon uniforme de l'Alliance bleu sombre et ciel et mes passants d'épaules plus foncés que ma veste renforcée, je devais faire tache à côté d'elle...
- Je suis l'Enseigne Hwang, je fais partie de l'équipage du croiseur SSV Seoul de l'Alliance, le gros croiseur arrimé au spatioport.
Mais évidemment que t'étais de l'Alliance, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure débile ! Rien que l'uniforme que je portais la renseignait déjà sur la faction à laquelle j'appartenais, il était inutile que je me mette à le préciser, elle le voyait bien que je faisais partie de l'Alliance. De plus il n'y avait que l'Alliance pour avoir des soldats estampillés N suivi du chiffre. Fort heureusement elle ne fit pas de commentaires et le léger sentiment de honte que je ressentais envers moi-même s'estompa. Elle m'emmena dans ce qui me semblait être un vrai labyrinthe, étant donné que je ne connaissais pas du tout les locaux, les couloirs étant d'une blancheur quasi-immaculée. On faisait très attention aux apparences dans cette entreprise, presque tout était d'une propreté quasi impeccable et renvoyait l'aspect d'une entreprise certes propre mais qui se voulait sérieuse et également moderne. Ce blanc m'en déstabilisait presque alors que je la suivais, les bras ballants le long du corps. Puis, elle s'arrêta ensuite devant une porte, un peu plus imposante et sécurisée que les autres que l'on venait de passer.
- Surtout de l'armure en fait, concernant l'armement j'ai ce qu'il me faut, je vous demanderais juste de réduire le plus possible l'estampillage de votre marque si j'achète un de vos articles. Vous comprenez, l'Alliance ne tient pas à ce que ses soldats soient une publicité ambulante, surtout si ses soldats se fournissent ailleurs que parmi les fournisseurs officiels de l'Alliance.
Sa dernière question souleva une interrogation de ma part mais je ne fis pas de commentaires pour le moment. J'entrais à sa suite dans une pièce encore plus sécurisée, remplie d'armes dont certaines que je connaissais pas et de pièces d'armures. Plus loin il y avait une affiche qui indiquait une zone de test et en balayant du regard le reste de la pièce qui était somme toute assez grande, j'y voyais caméras de surveillance et des notes indiquant que les mesures de sécurité étaient ici renforcées et que les entrants dans la pièce devaient se plier à une éventuelle fouille. J'écoutais à peine ce que me disait cette Beeythia Moraios et j'allais directement voir des pièces d'armure. Il y avait du choix il fallait l'admettre. Je n'avais clairement pas les moyens de m'acheter une armure complète mais d'autres gantelets, spalières ou même jambières pourrait m'intéresser.
- Vous avez parlé d'armes ou d'armures conventionnelles ou non, c'est à dire ? Le genre d'articles qui ne traine pas sur le marché ? Illégaux ?
D’habitude habituée à déchiffrer les possibles interrogations des personnes à qui je parlais, ce jeune homme regardait un peu partout à la fois, sans vraiment rester plus de quelques secondes au même endroit. La pièce elle-même était effectivement impressionnante, je pouvais aisément l’avouer. Disposées avec minutie, les pièces entreposaient ici allaient de l’équipement basique jusqu’aux matériel le plus avancé disponible à la vente au sein de l’entreprise. Chacune trônait sur un présentoir aux couleurs unies dans des tons de gris clairs et était éclairées grâce à un ensemble de petites diodes luminescentes pour n’en manquer aucun détail. La pièce disposait d’une lumière plus douce, pour que l’armement soit au centre de la visibilité. Aucun prix n’était visible dans cette pièce, toutefois. J’avais moi-même insisté pour que le prix rentre le moins possible en compte dans le choix de nos clients qui méritaient, à n’en point douter, le meilleur. Chaque problème trouvait sa solution.
Je remarquais le regard imperceptiblement plus insistant du jeune soldat vers nos systèmes de surveillance. Certes, la grande majorité des système de sécurité ici était invisible à l’oeil nu. Malgré tout, cette présence dissuadait déjà les moins courageux à entreprendre quelque action qu’ils pourraient regretter par la suite. Je levais également les yeux.
- Oui… Vous comprenez, je ne peux réellement permettre qu’une telle pièce ne soit pas surveillée. Concernant les consignes de sécurité, la prise en main des armes et armures ne peut se faire uniquement que dans la salle adjacente prévue à cet effet. Tous ce qui est présenté dans cette pièce est en l’état inutilisable. Sous chaque présentoir, vous trouverez un résumé détaillé des caractéristiques principales qui vous permettront de vous orienter afin d’en venir aux premiers tests.
Je marquais une courte pause, puis, le visage bienveillant, je reprenais :
- Je ne dis pas tout ceci pour tenter une quelconque intimidation… Je suis persuadée de vos bonnes intentions, en tant que soldat allié!
Je dirigeai ma main vers la partie réservée aux armures en continuant ma présentation tout en restant la plus concise possible. Après tout, ma passion m’engageait souvent à parler sans relâche, au grand risque d’être d’un ennui total. La remarque d’Hwang m’arracha toutefois un sourire. Décidément, même pour la Lumiena, la réputation d’Illium déteignait sur quiconque oeuvrait, même légalement, sur la planète.
- Ah ah! - M’écriai-je doucement, les yeux à demi-fermés. J’abhorrai l’illégalité, surtout pour servir des intérêts douteux. Pourtant, paradoxalement à mon caractère, je vendais des armes. Qu’étais-je devenue… Sentant ma mine se ternir bien vite à l’évocation de cette pensée, je poursuivis - Non, bien sûr que non. Tous nos articles sont bien évidemment homologués pour une vente parfaitement légale. Je ne peux supporter ces reventes illégales aux sombres desseins, pourtant si banales sur Illium. C’est presque drôle que la Lumiena se trouve ici, je vous dirai. Lorsque je parlais de pièces non conventionnelles, je faisais allusion à des armes tous justes sorties de nos bâtiments de recherche. Il serait malhonnête de ma part de vous dire que le prix n’est pas lui aussi supérieur. Technologiquement améliorée, elles sont un atout indéniable pour qui peut se le permettre. Elle ne sont pas contre pas présentes ici.
Réalisant alors que je monopolisais à mauvais escient l’attention du soldat, je finis enfin par me taire, respectueusement et reculait d’un pas pour laisser une plus grande liberté au jeune humain.
La pièce était dans la continuité des couloirs que l'on venait de traverser et je devinais le reste du bâtiment dans le même ton : ultramoderne et sobre. Les articles en vente étaient mis en valeurs sur des présentoirs quasiment transparents, un peu comme du verre mais avec des reflets gris, des diodes luminescentes de taille modeste se chargeant ensuite de terminer de mettre en valeur l'arme ou la pièce d'armure. Comme je le lui disais, les armes ne m'intéressaient pas, je n'étais venu que pour des armures et le mode d'éclairage particulier pour les articles en question mettait bien en valeurs les apparences particulières de certaines pièces existantes. Pour le coup, je me rendais compte que je n'avais même pas décidé de quoi acheter, les caractéristiques inscrites sous les présentoirs allaient donc m'aider à m'orienter mais pas de prix. Néanmoins, un de mes critères de sélection était l'aspect de la pièce d'armure, je ne voulais pas qu'il jure de trop avec mon armure de combat car pendant les tournées d'inspection, on risquait de tiquer si un ou une supérieure se mettait à trouver une pièce bien trop atypique parmi l'équipement standard d'un soldat N1 de l'Alliance.
Ma question souleva l'hilarité de l'Asari et j'arquais un sourcil en voyant sa réaction en me demandant où était la blague dans ce que je venais de dire, ma question était pourtant tout ce qu'il était de plus sérieux. Je la laissais néanmoins se justifier quand à la situation légale de son entreprise avant qu'elle ne se taise. Des articles sortie d'usine donc et enfin pour la première fois, on faisait mention du prix. Étant un soldat de grade Enseigne assorti d'une accréditation de rang N1 voire bientôt de rang N2, j'avais une solde assez confortable me permettant de ne manquer de rien mais je ne touchais pas la même solde qu'un lieutenant ou même un commandant et je ne parlais même pas d'une solde d'officier supérieur de type amiral... Beeythia se tut d'un air un peu contrit et j'en profitais pour de nouveau examiner les pièces d'armure, réfléchissant à mon choix car il fallait pas que je ressorte d'ici les mains vides, il me fallait de l'équipement et son entreprise me le fournirait, auquel cas j'irais me fournir chez sa concurrence. Je perçus à ce moment là une très discrète musique d'ambiance asari, ressemblant presque à du jazz lounge ou cool humain et je devais admettre que ce léger son ambiant aidait à faire retomber la petite tension que l'on ressentait lorsque l'on s'apprêtait à vendre quelque chose ou lorsque l'on savait qu'une vendeuse était prête à vous sauter dessus pour vous ordonner d'acheter.
Au final, je me mis à regarder les gantelets et les jambières, mettant pour le moment de côté les spalières. Toutes les pièces étaient bien entendue estampillées Lumenia Corporation mais je notais autre chose. Elle ne m'avait pas fait de commentaires ou même répondu quand à ma remarque sur l'estampillage. Je me tournais alors vers elle alors que je cherchais mes mots, me donnant un air innocent de réflexion pendant que je fixais inconsciemment son ventre caché sous son chemisier. Je relevais ensuite mon regard vers son visage violet. Décidément elle en était presque fascinante avec ses marques violettes étranges.
- Euhm madame Moraios... À moins que vous ne préfériez que je ne vous appelle Beeythia ou autrement ?
Je la laissais me répondre quant aux mots que je devais employer pour m'adresser à elle avant que je ne regarde encore un gantelet que j'avais sous les yeux et que je ne me mette à lui reparler mais je faisais attention pour m'adresser à elle d'un air neutre quoique bienveillant et teinté d'une sympathie qui m'était intrinsèque alors que je relevais mes yeux vers elle.
- Je vais clarifier un peu plus mes intentions si vous le voulez bien, je suis surtout venu ici pour acheter des pièces d'armure. J'ai beau avoir le premier grade d'officier et du programme N je n'ai pas la même solde qu'un officier supérieur donc je ne peux me permettre d'acheter une armure complète. Par contre vos gantelets et vos jambières me paraissent intéressantes et dans la mesure où ces pièces ressemblent beaucoup aux pièces standards de notre armure de l'Alliance, je vous en prendrais certainement. Mais je vous ai demandé si du coup vous pouviez réduire au maximum l'estampillage de votre marque sur la pièce d'armure, vous pouvez faire ça ?
Je la laissais ensuite me répondre en opinant à ses mots avant que je ne rejette un œil à un autre gantelet un peu plus loin. Celui-là était relativement plus marquant que les autres, je fis un pas vers celui-là et y lut les caractéristiques. Ce gantelet renforcé était sorti d'usine il y a de cela 1 voire 2 années galactiques mais semblait encore de très bonne facture. Il y avait des lignes dans le design du gantelet qui me rappelait un peu l'équipement Hanhe Kedar, un des fournisseurs de l'Alliance et il améliorait l'emprise sur l'arme ainsi que que la précision et réduisait même encore plus le tremblement presque imperceptible du corps lorsque l'on visait. Il fallait aussi ajouter qu'il pouvait se fondre avec n'importe quelle armure, c'est à dire, qu'il était compatible avec quasiment tout les ordinateurs embarqués dans les armures et demeurait pleinement opérationnel.
Sans être sous tension, le visage de l’humain paraissait relativement… « mal à l’aise ». Moi-même, à mes débuts, tout ceci m’avait impressionné. Imaginer que des entreprises créées à la sueur de quelques personnes farouchement attachées à leurs rêves, qui, à leurs débuts, n’attiraient guère le regard et les clients pouvaient dorénavant vous rabaisser. C’est comme si celles-ci avaient leur propre personnalité et que nous devions nous accommoder à elles…
Était-ce la salle, blanche et immaculée, sobrement disposée renfermant toutes ces richesses de technologie qui gênait le visiteur ? Était-ce l’argument du prix ? Était-ce mon comportement ? Souvent, bien souvent, j’avais entendu « un client reste un client, il est ici pour faire affaire. Il vient, achète et repars. » Le client était réduit à l’état le plus simple de la personne : le consommateur. Rien d’autre. C’était si… impersonnel ce qui me tentait la plupart du temps à converser sans cesse. Ou à penser trop, peut-être comme je le faisais actuellement.
Je secouais subrepticement la tête, comme si les pensées pouvaient s’envoler de part de gestes anodin et sans doute idiot. Plus que « gêné », le soldait paraissait soucieux. Avais-je réellement omis quelque chose ? Je soufflais presque lorsque celui-ci vint à bout du silence qui s’était installé alors qu’il observait d’un œil avisé les articles et que je me tenais légèrement derrière, patiemment.
Sa voix résonna doucement dans cette relativement grande pièce. Le bourdonnement d’un serveur, non loin, se fit entendre avec sa grave sonorité monotone.
-Beeythia, aucun souci.
Je tentais de suivre son regard, éparpillé entre le gantelet et mon visage. Ledit gantelet, que je recommandais au tireurs d’élite, était une perfection lorsqu’il s’agissait de stabiliser un tir avec la plupart des armes conventionnelles. Toutefois, cela se faisait au prix de sa résistance et devenait sérieusement un fardeau pour un soldat au contact.
J’aurais dû m’en douter. Un humain, soldat de l’Alliance, qui s’armerait sur une planète connue pour ses écarts auprès d’un revendeur asari. L’éternelle question de l’égo de chacun. Je n’y échapperai donc jamais… J’hochais avec compréhension la tête et entreprit de rassurer l’Enseigne sur ce point.
-D’ores et déjà, ne vous inquiétez pas pour le prix. Je tiens à ce que ce soit le cadet des soucis lorsqu’il faut faire un choix aussi crucial que celui de l’équipement qui nous sauvera peut-être la vie dans un futur proche. Pour l’estampillage, je me doute effectivement que vos supérieurs n’apprécieraient malheureusement guère la chose… - Je m’autorisais quelques secondes de réflexion, ponctuées de « hmmm » pensifs puis reprenais – Écoutez, je vous propose que l’estampillage soit réduit au strict minimum à l’intérieur de la pièce d’armure que vous recherchez. Je ne peux toutefois l’ôter dans sa globalité, non pour des raisons commerciales mais pour des raisons de sécurité. Je tiens à ce que la traçabilité de nos équipements soit possible en toute transparence. Il me serait insupportable de savoir qu’une arme vendue ici, par exemple, serve à massacrer des innocents et si cela advenait, je veux pouvoir y faire quelque chose. Je vous propose ainsi à ce que l’estampillage et le numéro de série soient placée à l’intérieur, sans modification du prix ? Qu’en pensez-vous ?
Son regard portait déjà sur une nouvelle pièce, toujours des gantelets. Ceux-ci étaient effectivement plus polyvalents.
-Ces gantelets sont un très bon choix ! Leur confort a été amélioré pour un port de longue durée, il vous apportera toujours une stabilité très raisonnable en ne coupant que très peu dans sa capacité à aborder les chocs. Sa résistance aux armes à feu, quoiqu’extrêmement limitée, avait fait l’objet de nouvelles recherches à l’époque et pourra ainsi stopper quelques projectiles provenant d’armes à dispersion. Suivez-moi.
Nous nous dirigeâmes donc vers la pièce que l’on pouvait apercevoir d’ici, à l’aide d’une vitre longue et rectangulaire. La porte, munie d’un sas que je déverrouillais d’une main experte et rapide, s’ouvrit pesamment et nous pouvions enfin y entrer. C’était une pièce que nous avions conçue pour être la plus pratique possible. Dotée d’un stand de tir des plus classiques, de l’espace avait été volontairement laissé pour permettre de se mouvoir même en armure. De l’autre côté, un large tapis roulant permettait de tester le confort d’une armure pendant une course. Les armes, pour l’instant sous scellées, reproduisaient à l’identique les modèles couramment utilisés. Seule différence ? Leur puissance de feu avait été largement amoindrie artificiellement mais le contrecoup de l’arme restait le même, toujours dans un souci de proche ressemblance. Des armes d’entrainement, pour faire simple.
Le stand de tir permettait un tir à bout portant, ou presque, à environ 1 mètre. Puis un tir à moyenne portée, les cibles étant entre 10 et 15 mètres et les tirs les plus loins pouvaient être effectués à 30 mètres maximum. Tout ceci en faisait une salle particulièrement longue, aux plafonds relativement bas pour un minimum de résonnance, pourtant toujours présente. La lumière était plus crue pour permettre une visibilité très correcte.
De mon OmniTech, je demandais à ce que la pièce en question nous soit apporté en adressant un regard au soldat Hwang.
-Est-ce la seule pièce que vous voulez essayer ?
[HRP : n’hésite pas à dire que la pièce (et les autres pièces) que tu demandes arrive via un assistant et que tu enfile celle-ci. ^^]
La vendeuse asari tâchait de rester attentive à mes interrogations et son regard alterna mon visage et le gantelet que je désignais. Je ne touchais pas à la pièce d'armure, je me disais qu'il n'était uniquement là que pour la présentation de l'article en question. Lorsqu'elle répondit à ma question concernant l'estampillage, je fis un sourire rassurant à mon interlocutrice.
- C'est parfait Beeythia, merci, je comprends tout à fait votre désir de transparence.
Je la suivis peu après dans une pièce adjacente à celle que l'on venait de quitter, je me disais que ce que j'avais remarqué tout à l'heure n'était pas une illusion d'optique et que l'affiche ne mentait pas, il y avait bien une zone de test à côté et Beeythia m'y emmena. On arriva dans une grande pièce qui servait de stand de tir, très éclairée afin d'avoir le maximum de visibilité. Les lieux ne résonnèrent pas beaucoup nos pas, chose logique compte tenu que des coups de feu étaient tirés ici, je devinais donc les murs insonorisés. Comme aux stands de tir de l'Alliance, il y avait un panneau de commande à la barrière qui permet de mettre des cibles à plus ou moins longue distance. Ici, on pouvait tirer à bout portant ou à très courte portée, bien pratique pour les fusils à pompe, on pouvait tirer à moyenne portée, permettant de tester des mitraillettes ou des fusils d'assaut, puis à longue portée pour voir ce que pouvait faire les fusils de précision. Dans un coin, il y avait une armurerie contenant des armes les plus courantes comme le fusil d'assaut Avenger, le pistolet Predator ou même le fusil de précision Mantis. Beeythia se servit ensuite de son OmniTech et quelques secondes plus tard, une autre Asari vint apporter un gantelet identique à celui que j'avais identifié. Sa question était pertinente et pour le coup, je préférais rassembler quelques pièces sélectionnées avant de faire un choix définitif et je lui fis non de la tête.
- Je sélectionnerai quelques pièces, je voudrais toutes les essayer en même temps pas juste faire des allers retours entre ici et la pièce de présentation.
Beeythia avait sortit de nouveau son OmniTech pour noter les différentes pièces que je sélectionnais et je pris mon temps pour faire sortir les pièces que je souhaitais. En tout, en comptant le gantelet de tout à l'heure, ce fut donc trois gantelets, deux jambières et une spalière que je fis sortir pour essai. En revenant dans la pièce de test, l'Asari de tout à l'heure finissait d'apporter les pièces demandées, déverrouilla l'armurerie et sur un signe de Beeythia, j'enfilais une première de gantelets, les premières que j'avais choisies puis je pris une réplique d'un fusil d'assaut Mattock, l'arme dont je me servais en service. Je sentais mon emprise se faire immédiatement et je ne tremblotais presque pas lorsque je levais l'arme pour ensuite tirer sur la cible à moyenne portée. Fusil d'assaut semi-automatique, je choisissais soigneusement les endroits où je voulais tirer et après avoir vidé un chargeur, je baissais le canon de l'arme, satisfait. Les tirs avaient chacun atteints l'endroit que je voulais atteindre et Beeythia fit changer la cible par son OmniTech. J'essayais les deux autres paires de gantelets, moins efficaces, l'une d'elles me faisaient mal et étaient plutôt axés sur les tirs en rafale voire automatique et l'autre paire était tout aussi confortable que la première mais convenait bien plus au tir de précision. En plus du Mattock, un pistolet Predator et un fusil Viper passèrent entre mes mains. La paire de gantelets répondant à mes attentes était la première, la plus polyvalente des trois que j'avais choisis et permettant des tirs efficaces voire mortels pour le fusil de précision et d'assaut mais aussi le pistolet.
J'enfilais à nouveau cette paire de gantelets et avec l'aide de ma camarade asari, je portais en plus la paire de spalières sur les épaules, de la même gamme que les gantelets que je portais puis je fis de nouveau feu sur plusieurs cibles. Une fois de plus la qualité, la précision et les dégâts sur la cible furent au rendez vous. J'étais déjà pleinement satisfait de ma sélection et mon visage s'éclaira en regardant Beeythia.
- Je vais donc vous prendre cette paire de gantelets, c'est les plus polyvalentes comme vous l'avez signalé et les plus efficaces mais aussi ces spalières. Vous avez de très bons produits Beeythia, je parlerai de vos articles autour de moi.
L'assistante asari revint encore et emporta, à l'aide d'un drone, les pièces d'équipement que je souhaitais acquérir puis je regardais les jambières. Du point de vue du tir, les jambières aidèrent uniquement le tireur à avoir les meilleurs appuis possible sur le sol mais aussi bien évidemment pour le déplacement de l'utilisateur. Les deux paires que j'avais choisies se démarquaient l'une de l'autre. La première, aussi de la même gamme que les spalières et les gantelets que j'avais choisi, étaient optimales pour le déplacement en terrain hostile et la stabilisation du bas du corps lors du tir, permettant ainsi au tireur d'être le plus détendu possible au moment de faire feu que l'on soit accroupi, allongé ou debout mais tout ça au détriment du combat au corps à corps, n'offrant qu'une protection toute relative. Elles pouvait résister à de l'acide ou à une atmosphère invivable mais ne résisteraient pas aux assauts répétés d'une OmniLame. La seconde paire de jambières étaient bien plus résistantes et épaisses que la première, apportant même un emplacement pour plus de munitions et toute indiquée pour un soldat se battant au corps à corps, au détriment de la précision et de la stabilité du tir. Ayant presque déjà ma petite idée sur quelle paire choisir, je décidais d'enfiler la seconde paire de jambières et je marchais un peu avec avant de tirer sur une cible. Après seulement quelques balles, je cessais le feu.
- Je crois que j'ai juste regardé la réserve de munitions sur celle là au détriment du reste. Ça me fait même mal quand je fléchis légèrement les genoux.
Je retirais la paire de jambières et m’emparais de l'autre paire, celle qui était de la même gamme que les spalières et les gantelets que j'avais choisi et les enfilais également. La démarche était déjà bien plus souple et plus fluide, tout comme lorsque je fis feu sur la même cible qui se déchiqueta presque sous les balles. Je les retirai ensuite avant de me tourner vers mon interlocutrice, souriant et content de bientôt avoir un équipement de très bonne qualité grâce à elle et à son entreprise. Je fus en même temps pris d'une légère teinte écarlate sur mes joues alors que je détaillais les petites taches violettes foncées sur elle.
- Je vous prends également cette paire de jambières et je pense que ça sera tout pour moi. Merci beaucoup de m'avoir permis de les tester, Beeythia.
Un peu plus proche d'elle désormais, je rendis l'équipement que j'avais choisi à l'assistante asari avant de me tourner vers Beeythia, satisfait, en attendant la suite.