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 De l'importance de la protection

Shannon O'Ryan-T'Siola

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Shannon O'Ryan-T'Siola
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MessageSujet: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeMer 15 Juil 2015, 23:18
Intervention MJ : NonDate :  Mi-Décembre 2197 RP Tout public
Shannon O'Ryan-T'Siola ♦ Ravilla Aper
De l'importance de la protection


Le vaisseau secouait.

« Ici l'officier contrôleur de la Citadelle Hansen. Identifiez-vous.
— Kuran Aloxius, du vaisseau... » Le bruit du moteur masqua le reste. « Demande autorisation d'atterrir. »

Un haut parleur grésillant transmettait absolument toute la conversation dans tout le vaisseau. Shannon mordit dans son oreiller avant d'enfouir sa tête dessous. Déjà qu'elle avait l'impression que son crâne lui faisait l'effet d'avoir explosé, il n'y avait pas besoin d'en rajouter.

Hmhmhmh... !

Soudain, elle ouvrit grans les yeux, et dans une inspiration sifflante, se redressa dans le lit. La pièce était sombre. Citadelle ? Atterrissage ? Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Son cœur cognait dans sa poitrine.

Shannon se passa la main sur la partie douloureuse de son crâne ; outre le fait qu'elle récupéra une petite touffe de cheveux roux, elle sentit un pansement sous ses doigts. Par le hublot, seules les étoiles l'observaient paniquer et douter. Au moins étaient-elles toujours belles.

Après cette course folle pour un omnitech sur Oméga, que s'était-il passé ?

Plusieurs objets se tenait sur la table de chevet. La première chose que Shannon attrapa fut le datapad. Il contenait un message, signé Masha Narishkin.



Datapad:



La jeune fille en eut les larmes aux yeux. L'humaine tarée d'Oméga ! Les pièces du puzzle se remettaient en place. Il y avait un billet pour la Citadelle avec le pad. 300 crédits. Un numéro d'omnitech, à n'en pas douter celui de Shkin. Enfin, Masha Narishkin. Une boîte d'anti-douleurs, que Shannon s'empressa d'ouvrir. Et un pistolet M-77. Crâmé sur le canon. Shkin, encore et toujours.

L'ingénieure l'avait tirée d'Oméga, et lui avait payé un billet pour la destination qu'elle souhaitait. Et Shannon ne se souvenait de rien. Si, peut-être une vague étreinte. Elle n'avait pas pu la remercier. Comment, elle n'aurait pas su. Un simple mot aurait suffi, pourtant. Après ce qu'elles avaient vécu sur la station... De bonnes choses arrivent, oui ; elles étaient vivantes. Shannon sourit. Elle avait une promesse, et donc, un plan, pour une fois. Un jour, elles se reverraient certainement.

Le vaisseau fut ébranlé, puis s'immobilisa.

« Gamine ? » Un Galarien vêtu de ce qui devait être l'équivalent d'une salopette humaine avait entrouvert la porte de la cabine. « Ah, réveillée. J'aurais pas aimé te tirer de force du lit. On est arrivés. Faut qu'tu descendes. »

Il resta là, attendant sûrement une réponse. Shannon le regarda, le bras entortillé dans le drap. Enfin, elle ne le regardait pas vraiment ; son regard était vide et fatigué.

Peut-être hocha-t-elle la tête. Ou peut-être le Galarien finit-il par en avoir assez d'attendre. En tout cas, il disparut en laissant la porte ouverte. Le couloir irradiait une lumière rougeâtre.

Prochaine étape : sortir du vaisseau. Ensuite... A voir, jusqu'à ce qu'elle puisse aller sur Terre.

A voir...

Shannon se leva en ne pensant plus à rien, et se rendit compte qu'elle avait dormi habillée. Puis elle oublia ce détail et glissa les anti-douleurs dans sa poche. Son couteau accroché à sa ceinture, elle hésita à y ajouter le flingue hors d'usage de Shkin ; finalement, avec le datapad, elle opta pour l'empaqueter et l'installer dans l'une des poches extérieures de son sac. Un porte-bonheur. Etrange, mais important aux yeux de l'Irlandaise.

Elle prit son journal et recopia le message de Shkin, pour le jour où elle n'aurait plus le datapad... et les jours où elle aimerait se rappeler les bonnes choses de son voyage.

De son unique bras, elle enfila sa cape et mis son sac sur son dos. Il fallait y aller, comme toujours. Mais c'était la Citadelle. C'était un endroit sûr, surtout par rapport à Oméga. Il n'y avait rien à craindre.

Et elle avait attendu de pouvoir y arriver depuis très longtemps.

Je vais appeler Shkin. Lui dire merci.

Elle traversa les couloirs, et sortit du vaisseau. Un courant d'air lui caressa la peau et emplit ses narines. De l'air, du vrai, pas le renfermé des couloirs.

Alors qu'elle posait le pied sur la Citadelle, son crâne la lancina ; elle tituba, la vue remplie de points noirs. Elle avait oublié, déjà, d'appeler Shkin.

Elle avait aussi oublié qu'elle ne savait pas quoi faire maintenant.



*


Passer les points de contrôle de la Citadelle relevait de l'épopée de Shepard. Déjà, il fallait expliquer la raison de sa venue, chose qui avait pris au bas mot deux heures à Shannon à expliquer. Elle ne savait pas comment décrire sa situation :« en fuite d'Oméga? » Après une cogitation stressée, elle opta pour « en transit ». Une queue se formait à l'entrée, ensuite, pour examiner les arrivants. Pourtant, l'inspection devrait être rapide, grâce aux scanners... Qui sonnèrent évidemment après plusieurs heures d'attente que fut venu le tour de Shannon. Le garde turien du SSC fut clair.

« Pas d'arme. » Il loucha sur le couteau de l'Humaine, puis sur le reste de son barda. « Qu'est-ce que vous avez là-dedans qui a aussi fait sonner la machine ? »

Shannon marmonna quelques phrases et sortit tout ce qu'elle avait de métal dans son sac. Finalement, elle dut déposer son couteau et le M-77 cassé, mais pu ranger ses casseroles.

Le Turien sourit, satisfait. « Vous récupérerez tout ça en repartant. La Terre, c'est ça ? » Vague hochement de tête de Shannon. « ...En attendant, bon séjour sur la Citadelle, mademoiselle. »

L'intéressée jeta son sac sur son dos et décampa.

Autant commencer par faire un tour des lieux. Shannon était déjà venue.

C'est... Grand. Impressionnant.

Cette fois-ci, elle le pensait en plus de ressentir ce sentiment de petitesse ; quand elle avait quatre ans, elle avait été happée par cette sensation... en assez étrangement, aussi par le charme du lieu.

C'est fou comme tout peut reveir en mémoire, et encore plus quand elle pensait à l'âge qu'elle avait. Ses courses folles dans le Présidium, le vendeur de nouilles, les boutiques des Secteurs... elle demandant à sa mère si des poissons se cachent dans les bassins du Présidium...

Shannon ferma les yeux et rejeta sa tête en arrière. C'était une autre époque. Un élancement la fit grimacer du crâne à la nuque. Fichue balle qu'elle s'était prise dans le crâne...

Qu'est-ce que je suis aujourd'hui ?

Elle était triste, perdue, mais pourtant, l'excitation d'être revenue sur la Citadelle réussit à lui faire dépasser cela. Pour le moment. Shannon passait vite dans tous les états possibles.

Shannon arpenta les différents secteurs de la station, simplement à la recherche de... de rien, par curiosité pure. Tout était comme avant et tout était différent. Il y avait eu des changements depuis l'attaque des Moissonneurs, mais le style de l'endroit restait le même.

Quel monde !

Les lèvres tremblantes, la jeune fille se dit qu'elle avait 300 crédits.

300 crédits !

C'était la richesse. Dire qu'une fois, elle avait risqué sa vie pour la moitié de cette somme... Elle cogna l'épaule d'un Turien, rougit de gêne et continua sa route. Il fallait qu'elle fasse attention à comment dépenser cet argent.

Un bar en extérieur, et surtout la vue qu'il offrait sur le cœur de la Citadelle, attira l'attention de Shannon dans les secteurs externes du Présidium. Il faisait beau et de l'herbe brillait au loin. Des fontaines coulaient.

Elle retira sa cape, la fourra dans son sac et alla s'appuyer sur la rembarde. Elle prit une grande inspiration.

« Génial ! »

Elle ne se retourna pas et donc ne fit pas attention à tous les clients du bar qui la dévisageaient. Même si elle avait remarqué, elle n'aurait peut-être pas réagi. Maintenant, elle songeait à sa famille asari, sur Thessia, en se disant qu'elle avait bien fait d'éviter l'hôpital de Huerta, sa mère y ayant travaillé. Elle ne risquait pas d'y être, mais elle ne voulait pas se faire reconnaître par un ancien collègue de Baara et que celle-ci puisse ensuite la retrouver. D'abord, voir la Terre. Ensuite...

On verra.

Toujours.

Longtemps, Shannon ne bougea pas. Elle était arrivée tôt le matin et malgré le temps qu'elle avait perdu pour pénétrer dans la Citadelle, il n'était pas tout à fait l'heure de déjeuner. Autant qu'elle se repose encore un peu.

Elle quitta le bar et se trouva un banc à l'écart, au soleil. Rapidement, une fois installée, elle somnola.

« … L'agent du SSC va revenir par ici, vite ! Y'a un truc de bien dans le sac ?
— Attends... Mais je crois pas. »
Shannon ouvrit les yeux, et dans un geste vif et paniqué, donna un coup de pied dans une forme à ses pieds.

Celle-ci s'avéra être une Humaine, brune, petite, et rapide. Elle esquiva la botte et se releva d'un bond en arrière. Une Asari attendait derrière elle.

« Rien de rien, je vous jure... » Shannon se massa l'arrière du crâne. Elle n'y voyait pas clair et articulait mal, aussi bien de peur que de douleur. « Vous trouverez bien mieux que moi à voler... »

Les deux autres se regardèrent, puis la regardèrent le menton baissé, comme si la jeune fille mentait.

L'agent du SSC n'arrivait pas, aussi ne partirent-elles pas.


Dernière édition par Shannon O'Ryan-T'Siola le Dim 26 Juil 2015, 22:01, édité 1 fois
Ravilla Aper

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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeLun 20 Juil 2015, 22:28

    La faune de la Citadelle suivait un rythme particulier. Lorsque venait les heures dites "tardives", elle s'ébranlait plus vive que jamais, se glissant d'un point à un autre. Elle prenait d'assaut les bars et les autres lieux de divertissements, vidait les restaurants, répandait son insatiable brouhaha ou ses chants plus ou moins approximatifs un peu partout sur son passage. Puis revenait le calme, pour un temps, avant que les autres groupes, ceux qui vivaient d'une façon décalée par rapport aux premiers, ne reprennent le relais.
    Ainsi, la grande ville ne dormait jamais, toujours en activité au point où on pouvait facilement perdre la notion du temps dès lors qu'on perdait le repère. Le soleil artificiel, lui aussi, jouait les éternels dans certaines places, comme le Présidium, éclairant jour après jour, heure après heure, minute après minute sans que l'idée même de la nuit ne fasse que l'effleurer. Dans les bras de la station, c'était différent. Des éclairages plus ou moins tempérés selon l'endroit et la fréquentation, voir même le rang social de ceux qui erraient le plus dans les rues.

    C'était sans doute pour cela, à cause de cet artifice quotidien, qu'Aper n'aimait pas l'endroit. Ça et les souvenirs trop nombreux qui y étaient rattachés. Même réparés, ils puaient la Guerre et Cerberus. Et l'ignorance imbécile. Autant voir même surtout l'ignorance à vrai dire.
    Balayant la foule du regard, ses trois griffes produisant quelque "tics tics" à mesure qu'ils tapotaient le verre de sa table, l'Adjudante retint un cliquètement déplacé. En temps normal, elle ne serait pas allée ici. Pas dans le pub, mais bien sur cette acropole spatiale. En réalité il était rare voir même exceptionnel que la Turienne ne prenne du repos. Elle ne pouvait pourtant pas y échapper. Ce n'était pas jusqu'à être un ordre de ses supérieurs, loin de là, mais par moment, on lui faisait comprendre qu'elle n'aurait rien à faire pendant un, deux voire trois jours. "Quartier libre" de son petit nom. Il fallait trouver de quoi s'occuper dès lors. Et le vaisseau étant en cale sèche, son choix de lieux n'en avait pas été un au final.

    La femme finit par se lever, visiblement lassée avant d'emprunter la sortie. Elle avait réglé dès sa consommation servie, comme à son habitude. Et l'endroit ne la divertissait pas. Musique molle, mauvais danseurs et personne de l'assemblée n'avait réussi à attirer son regard. Inutile de rester plus longtemps si c'était pour s'ennuyer et payer des boissons fades.

    L'extérieur était lui aussi soumis à l'emprise implacable de la multitude d'individus qui peuplaient les rues, cherchant un endroit où se poser, des amis à retrouver ou n'importe quoi d'autre dans le genre. Il s'agissait seulement du milieu de l'après-midi, mais c'était une heure qu'on pouvait dire "de pointe". De quoi agacer la franc-tireuse qui ne put s'empêcher de claquer doucement des mandibules, toisant la masse informe qui se mouvait sous ses yeux. Ils agissaient comme des moutons, lui remémorant leur inactivité de 87. Seul comptait leur petit confort. La vie en dehors de ces murs n’existait pas. L'élan de solidarité était rapidement passé....
    Il fallait qu'elle évite de repenser à cette période. Elle lui laissait un goût amer sur la langue et le cœur. Depuis dix ans qu'Aper faisait en sorte de fuir ses souvenirs, ce n'était pas pour y retomber.

    Chassant ses sombres ruminations, la militaire prit une des ruelles, s'éloignant au possible des avenues trop fréquentées à son goût. Nerveuse, elle porta la main à sa cuisse, là où le holster de son Carnifex aurait dû se trouver. Ses doigts se refermèrent sur le vide à son grand désarroi. Les règles du SSC étaient inflexibles. Pas d'arme, de début d'arme ou quoique ce soit pouvant être un tant soit peu dangereux. Hélas. Étrangement, ne pas avoir de pistolet sur elle ne faisait qu'exacerber l'impatience voir la colère qu'elle ressentait par moment, lorsque le passé refaisait surface avec un peu trop de force. Il lui faudrait passer au stand de tir si jamais elle voulait se calmer un minimum.
    Ruminante, elle laissait ses pas la conduire où ils le souhaitaient lorsqu'un éclat de voix, presque des suppliques, retinrent son attention. Sur sa droite, un peu à l'écart dans un endroit calme, une humaine tentait de converser avec une de ses comparses, plus une Asari. Lesquelles ne semblaient pas avoir envie de l'écouter. Leurs intentions semblaient même nocives, vu la façon dont elles regardaient la rousse. La petite brune revint à la charge, balançant violemment la jeune femme sur le côté, l'écrasant à moitié sur le banc de tout son poids. D'un geste habile, la voleuse envoya le sac derrière elle, que sa comparse rattrapa par la lanière. Avec l'agitation de la petite juste avant, elles n'avaient pas eu le temps de voir ce que contenait la besace.

    - Et moi, je crois que tu mens. Et je DETESTE les menteuses.
    Mat'ary, il y a quelque chose d'intéressant
    , demanda-t-elle sans relâcher sa prise ou détourner son regard de sa proie.

    - De la ferraille. Mais QUI se trimbale avec des casseroles pourries? Laisse, ça doit être une...
    Par la Déesse....


    La brunette haussa un sourcil, raffermissant sa prise, étranglant à moitié Shannon en même temps.

    - Quoi?

    - 300 crédits. Cette petite garce avait 300 crédits planqués dans son sac Sarah! Je parie qu'elle avait ces casseroles pour les cacher. Quelle gourde.

    Un sourire cruel vint s'étirer sur le visage de la dénommée "Sarah".

    - Oh? Vraiment. Et je suis sûre qu'elle a d'autres choses sur elle, mieux planqués... Je t'avais bien dit que je détestais les menteuses, espèce de...

    - AH!

    L'Adjudante venait de se glisser dans le dos de l'Asari, laquelle était trop occupée à fouiner le sac à la recherche d'éventuels autres traces d'argent pour réellement se soucier de ce qui l'entourait. D'un geste rapide du pied, la militaire avait frappé le creux à l'arrière du genou de la voleuse, le lui faisant plier et la déséquilibrant ainsi. Dans le même temps, elle avait remonté sa jambe, finissant de pousser la bleue en avant alors que sa main attrapait son bras droit. Continuant de la pousser, elle finit ainsi par plaquer Mat'ary au sol, la retenant fermement au sol par sa botte qui appuyait sur la nuque, l'autre posée au creux des reins de l'alien. Enfin, une torsion du bras finissait de l'immobiliser si l'agresseuse ne voulait pas finir avec l'épaule déboîtée.
    La seconde cleptomane s'était retournée et fixait, un peu abasourdie, son amie traîner sur le plancher. Puis, son visage remonta pour croiser les yeux dorés aux pupilles fendue qui la fixaient comme si de rien n'était. Après quoi elle se ressaisit. L'humaine attrapa sa consœur rousse, passant son bras autour de son cou pour mieux l'étrangler si elle tentait de se débattre.

    - Lâche la, putain! Ou ta copine y passe!

    Elle qui s'était attendue à au moins un mouvement d'hésitation eu droit à un claquement de mandibules blasés.

    - Je ne la connais pas. Et si vous vous obstinez à agresser cette damoiselle, je serais obligée d'intervenir. Pensez bien que vous n'aimerez pas.

    L'angoisse monta d'un cran face au stoïcisme dont faisait preuve la Turienne. Voir au m'en-foutisme dont elle faisait preuve pour la gamine.

    - En quoi ça t’intéresses? T'es une flic ou quoi?

    La seule réponse qu'elle eut fut un sourire presque amusé, une torsion un peu plus forte et un cri de douleur de la part de Mat'ary, suivit d'un petit "non" prononcé à bout de lèvres.

    - Vous êtes sûres que votre santé physique vaut 300 crédits?

    Avec un "tss" évocateur, l'agresseuse lâcha sa victime, faisant quelques pas sur le côté. En signe de bonne volonté, Ravilla en fit de même, récupérant par l'occasion le sac abandonné à quelques centimètres du crâne de l'Asari. Aidée par sa comparse, celle-ci finit par se relever et les deux se mirent à reculer sans leur tourner le dos, abandonnant leur cible.

    - Quelles connes, cracha la militaire une fois qu'elles eurent disparus de sa vue.

    Elle tendit le sac à sa propriétaire légitime.

    - Vous allez bien?

    Ce simulacre de combat avait eu au moins l'avantage de détendre légèrement Aper. Une fois assurée que la victime irait bien et l'avoir conduit au poste de SSC le plus proche, elle continuerait sa route.



Shannon O'Ryan-T'Siola

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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeSam 25 Juil 2015, 14:35
« Vous allez bien ? »

La question avait été posée sur un ton sec. Shannon regarda Sarah et Mat'ary s'enfuir, sans comprendre ; puis elle observa la Turienne qui venait de la secourir. En se faisant écraser contre le banc, elle avait perdu toute notion de l'espace et du temps, et quand la voleuse humaine l'avait prise comme bouclier, elle n'avait pu que jeter son regard abasourdi dans tous les sens.

La Turienne lui tendait son sac ; Shannon le reprit. « Merci... Et, je crois que ça va... Je crois. »

Cette petite phrase n'avait jamais été aussi vraie. Même si elle s'était pris des coups, elle s'en était sortie, avec tous ses biens encore en poche, non ? Alors pourquoi ce doute, cette peur ? La jeune fille en avait l'estomac serré.

Pourtant... J'ai vu de ces choses, sur Oméga...

Justement, peut-être avait-elle maintenant peur de tout. Trop de méfiance. De paranoïa. Et dire que d'autres fois, elle n'y pensait même pas. Mais après les évènements de ces dernières semaines, il y avait de quoi être sur les nerfs.

Elle sursauta lorsqu'elle entendit l'agent du SSC.

« Que s'est-il passé ici ? »

S'en suivirent de longues heures qui se remplirent en rejoignant le poste du SSC le plus proche, en entendant son estomac gargouiller tout en écoutant les agents et en tentant d'expliquer les faits, puis en se faisant examiner par un médecin.

Ce qu'elle laissa la Turienne faire bien mieux qu'elle – l'Humaine comprit grâce à sa déposition qu'elle se nommait Ravilla Aper et travaillait dans la Hiérarchie.

Ce que fit Shannon, c'est surtout demander de l'eau pour avaler son cachet anti-douleur, puis se rouler en boule sur la suite de sièges dans la salle d'attente bondée.

« J'ai faim... Je veux partir... », répétait-elle.

Un agent finit par sortir d'un bureau, et se dirigea vers Shannon et Ravilla, un datapad à la main, les mâchoires serrées en voyant l'Irlandaise affalée.

En bon Turien, il claqua des mandibules avant de parler. « Caes Brutus, en charge de votre affaire. Tout a été fait, tout est en ordre. Adjudante Aper, merci de votre intervention. Cependant, il conviendra la prochaine fois... » Et il insista sur prochaine fois comme s'il souhaitait que ce ne fût jamais, avant de reprendre : « De prévenir le SCC plus rapidement afin qu'il intervienne lui-même. Mais oublions cela, l'affaire s'est bien finie. Maintenant que ces voleuses sont identifiées, nous sommes activement à leur recherche. »

Shannon s'était redressée sur son siège et patientait en écoutant le verdict. Sa lentille lui grattait l'oeil.

« Mademoiselle O'Ryan-T'Siola, puisque votre état vous le permet, vous pouvez partir. Rassurez-vous, nous sommes garants de votre sécurité.
— Tu par... »

Elle se retint et sourit, mais ses pensées se focalisaient encore sur l'agent qui n'avait pas été là au bon moment, et pas sur les efforts qu'ils commençaient à faire.

Caes Brutus grogna, mais les poignées de main et les « Au revoir, bonne continuation » fusèrent tout de même, car il faut bien rester poli. Un agent humain lui offrit même le café et un sandwich avant le départ.

Shannon et Ravilla sortirent du bâtiment gris bleu.

« Euh, commença Shannon en souriant, merci encore, madame Aper. Vous avez... la technique. »

Elle lui tendit son unique main, le sourire démesurément grand. Elle repensait à ce qu'il s'était passé plus tôt, avant de repenser à sa sœur, qui aurait été capable de faire exactement la même chose. Sauf que l'Adjudante était bien plus grande... et plus froide, mais la situation l'exigeait, même si elle avait sûrement aussi ses raisons de l'être.

« Au revoir, je suppose... »

L'Humaine attendit une réaction. Elle sentait des regards posés sur elle et la Turienne, mais cela lui était égal ; du moins tant que ce n'était pas le regard des deux voleuses.

Qu'elles ne reviennent pas... ! Par la Déesse, qu'elles ne reviennent pas !

Le sourire de Shannon demeura, quoique tordu.
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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeMar 28 Juil 2015, 17:12

    - Merci... Et, je crois que ça va... Je crois.

    "Je crois". Jamais cette phrase n'aurait pu avoir meilleure utilisation qu'en ce moment. La gamine semblait perturbée, perdue et à bout de nerfs. Un véritable petit chaton qui se demandait où pouvait bien être passé sa pelote, tout en craignant le coup de patte des plus grands.
    Face à elle, sa sauveuse cliqueta doucement des mandibules, continuant de la fixer. La Terrienne allait mal et ça allait être à elle de s'en charger. Cette virée sur la Citadelle s'avérait réellement prometteuse. Mais entre ça et rester chez elle à tourner en rond comme une lionne en cage... Au moins, la petite rousse saurait l'occuper un temps. Quand bien même la franc-tireuse était la dernière personne à pouvoir faire preuve de réconfort psychologique. Pas alors qu'elle prenait sur elle depuis dix ans, fuyait les conseils et ses propres souvenirs.
    Elle finit par soupirer, tendant sa main. Elles iraient au premier post du SSC dans un premier temps, elle déposerait sa plainte et ensuite, confiée aux bons soins de la Police, les deux étrangères se quitteraient là. Ce serait plus simple et d'un plus grand secours pour l'humaine. S’ils voyaient qu'elle allait mal, elle la confierait à une quelconque association du coin qui se chargerait de lui trouver un repas chaud, un logement provisoire et un médecin. Pour peu qu'elle en ait besoin. Un psychologue sinon, capable de l’écouter et de lui prodiguer des conseils.

    - Que s'est-il passé ici ?

    L’arrivée de la cavalerie marqua pour le duo le début d'un long périple administratif qui fut loin de ravir l'Adjudante. Des heures à devoir attendre, rapporter ce qui avait été fait, séparément, puis ensemble, donner son identité, grade complet, attendre qu'ils vérifient son enregistrement, celle de l'humaine, que cette dernière se fasse examiner par un médecin pour noter d'éventuelles blessures, qu'elle dépose sa plainte... Une épreuve que les deux subir les dents serrées sans doute, encore que la manchote ne parlait pas trop, se cachant presque derrière la hauteur sans doute rassurante de Ravilla.
    La petite, d'ailleurs, s'appelait Shannon O'Ryan-T'Siola. Un nom curieux, qui supposait qu'elle était en partie Asari sans pourtant en être une elle-même. Il était probable que la petite soit une rescapée de Guerre, adoptée et ayant pris le nom de ses parents adoptifs. Elle semblait assez jeune pour que ce soit le cas. Une orpheline de 87…
    Le claquement des mandibules devint légèrement erratique pour mieux se calmer ensuite. Et les origines de l'enfant ainsi que les suppositions furent jetés aux oubliettes de son inconscient. Il y avait des choses auxquelles il valait mieux ne pas penser.

    Roulée en boule sur un siège, l'Irlandaise couinait doucement tandis qu'à côté, bras croisés sur la poitrine, sa gardienne patientait, gardant le flegme et le sérieux caractéristique des siens.
    Intérieurement, la femme n'en menait pas large. Elle finit par se décider, tapant doucement l'épaule de la jeunette en guise de soutien, sans quitter son air fier. Et sans trop donner l’impression qu’elle se souciait de la petite. Une marque de soutiens, rien de plus.
    Leur délivrance fut finalement marquée avec l'arrivée d'un agent. Turien, pas mal dans son genre. En service cependant. Dommage.

    Aper se leva à son arrivée, attendant le verdict. Un petit rabrouement, tout au plus, pour ne pas avoir prévenu le SSC et avoir agi seule. Elle s'abstint de tout commentaire, préférant le regarder droit dans les yeux. Ils se défièrent ainsi un court instant avant que la rousse ne se relève de son siège, attirant l'attention de l'agent. Rousse qui ne semblait pas plus emballée que ça à l'idée d'être "protégée" par eux. Mais elle eut la sagesse de garder pour elle son début de commentaire, se contentant d'un rapide hochement de tête, un "oui Monsieur" suivi d'un "merci" lorsqu'un humain lui offrit de quoi boire et manger. Puis les deux sortirent finalement du poste.

    "L'air" de la Citadelle vint les frapper à la sortie, changeant de l'atmosphère stagnante et poussiéreuse de la paperasserie entassée d'auparavant. Un soulagement, sans doute tant pour l'une que pour l'autre. Elles s'éloignèrent un peu, quittant l'ombre de l'immense bâtisse pour un coin plus "ensoleillé" à quelques mètres de là.

    - Merci encore, madame Aper. Vous avez... la technique, couina la souris avec un sourire.

    Avec sa phrase, elle lança sa main en avant, fixant la Turienne dans l'espoir que celle-ci la serre. Par automatisme, la militaire s'exécuta, continuant d'observer l'enfant avec une neutralité qui aurait pu faire froid dans le dos. A vrai dire, elle ne l'observait pas vraiment. Elle l'examinait en réalité. Son regard ambre, critique, la passa en revue, vérifiant rapidement le temps de leur poignée de main qu'elle n'était pas réellement blessée, voir si elle avait besoin de quelque chose. Mais avec le geste de l'agent, la petite était désormais nourrie et abreuvée. Elle n'avait donc plus besoin d'aide; en tout cas pas du genre qu'Aper aurait pu lui offrir.

    La femme finit par relâcher ses doigts.

    - De rien.

    - Au revoir, je suppose...

    Quelques sifflements peu galants et gestes déplacés attirèrent leur attention. Quand bien même Shannon préféra ne pas regarder en arrière, trop paralysée de peur. Deux abrutis, rien de plus, qui tentaient de "draguer" avec autant de subtilité qu'un Krogan bourré au Ryncol qui tentait de chasser les poissons du lac du Présidium. La tentative pathétique eut en réponse un geste de la main peu cordial de la part de l'Adjudante alors qu'elle attrapait la rouquine par l'épaule, l'éloignant d'eux: Le pouce et l'index levés et le petit doigt plié. L'équivalent turien d'un majeur levé à l'intention des Dons Juans du dimanche. Lesquels se mirent à répondre par des insultes avant d'être vivement interpellés par un agent qui passait par là.

    - Abrutis d'arriérés des années 2000..., cracha doucement l'aînée, agacée.

    Les deux filles revinrent dans la rue principale, plus propice pour trouver un quelconque magasin ou hôtel. Selon que la jeunette cherchait. Après quoi, la franc-tireuse relâcha la pression qu'elle exerçait sur l'épaule de O'Ryan.

    - Bien. Si vous avez faim, vous devriez trouver un magasin dans vos frais. Il y a des hôtels qui louent des chambres en "colocation" aussi, pour des prix bas. Une borne d'Extranet vous renseignera quant à la présence d'association pouvant vous aider.

    Au revoir et bonne soirée.


    Sans plus de sympathie, elle la laissa là, regagnant le chemin de sa propre location.




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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeJeu 13 Aoû 2015, 18:32
Shannon prit sur elle pour ignorer les voix qui lui parvenaient. Leurs propriétaires... Des abrutis, comme disait Aper, des arriérés. C'était tout ; ce n'était pas des voleurs. La jeune humaine suivit cependant avec soulagement l'Adjudante jusqu'à ce qui semblait être un quartier hôtelier.

« Bien. Si vous avez faim, vous devriez trouver un magasin dans vos frais. Il y a des hôtels qui louent des chambres en "colocation" aussi, pour des prix bas. Une borne d'Extranet vous renseignera quant à la présence d'association pouvant vous aider. Au revoir et bonne soirée.
— Euh... Euh... »

Aper était déjà partie.

Le datapad aux 300 crédits qui lui avait fait tant de mal en main, Shannon erra de façade en façade, dans son budget, pas dans son budget, louche, pas louche. Les lumières de la Citadelle commençaient de diminuer.

Ça fait déjà des heures que je cherche...

Elle ne cherchait que depuis deux minutes.

Et puis, rien ne lui convenait. Sa tête la tiraillait. D'autres paroles de Ravilla lui revenaient en tête.

Une association ? Pourquoi faire ?

Shannon allait très bien. Tout était normal. Enfin, pour elle, tout était normal. Peut-être parce qu'elle était habituée à aller mal et que tout aille mal... Qui sait ?

Toujours est-il que les lieux devenaient de plus en plus noirs assez rapidement, et que l'Humaine n'arrivait pas à se décider sur quel mode de logement choisir, parce qu'elle ne réfléchissait pas à la question. Les voies de passage restaient animées.

Les pieds de Shannon lui avaient fait faire demi-tour. Trop de monde. Trop de gens qui lui souriaient et vers qui elle n'osait pas aller, trop de gens qui l'ignoraient, d'autres enfin qui lui marchaient dessus et qui lui firent prendre la décision de raser les murs.

Un regard furtif, partout, sans cesse. Les voix cassantes des voleuses étaient toujours là, les coups aussi, même si les médecins avaient décrété que Shannon n'avait rien de grave.

Au loin, elle vit sa sauveuse turienne qui s'éloignait. Vraiment, elle était reconnaissable ; déjà, Aper évitait les autres, et elle les dépassait en taille ; ses vêtements aussi étaient faciles à identifier.

Mais elle était très, très loin, sur un des ponts blancs de la station. Sans la lumière dégagée sous les eaux et les fontaines, l'Irlandaise l'aurait manquée.

Aper quitta le pont et s'engouffra dans une rue.

« Attendez ! Madame Aper ! Adjudante ! La pro du combat ! »

Shannon courut pour la rattraper. Il était certain que la Turienne n'avait rien entendu, et certain aussi que, de son point de vue, elle en avait fini avec la jeune fille. Cette dernière bouscula tout ce qui se trouvait sur son chemin. Il y avait un point A et un point B, et rien entre, du moins rien qui ne comptait. C'était plus simple que de se préoccuper de ce qui l'entourait.

Allez ! J'ai un record à la course à battre !

Plusieurs, en vérité, tant elle avait fait de sprints sur Oméga. Mais pour la première fois, personne ne lui courait après, et c'était elle qui poursuivait quelqu'un.

C'est drôle... ! Ah ah ah. Ah. ah.

Autour de Shannon, les gens la dévisageaient, mais elle ne s'en souciait pas ; elle ne se souciait pas non plus d'être à bout de souffle.

Son sac, plus épais qu'elle, ballotait sur son dos. La situation était telle qu'à un moment, l'une des sangles se mêla à un tentacule de Hanari.

Des cris féminins effarouchés s'en suivirent, pendant que Shannon avait laissé le sac glisser et le tirait par l'autre sangle pour l'arracher à l'alien, lui silencieux.

« Un effort, s'il vous plait... ! »

Les deux finirent par se détacher, et Shannon se retrouva projetée au sol. Elle se retourna, se releva, grimaça un sourire et détala en dérapant.

Elle franchit le pont, et à partir de ce point, se mit à crier « Madaaaaaame Apeeeer ! » sans s'arrêter. L'Humaine entra dans la rue où la Turienne avait disparu. Puisqu'elle marchait, Shannon avait peut-être une chance de la rattraper.

Pourquoi lui courait-elle après, au fait ? … Lâchée seule, même sur la Citadelle, avait semblé être un rêve pour Shannon le matin même. Mais après les évènements qui s'étaient déroulés... Et la personne qui l'avait sauvée était cette Turienne ; Shannon n'avait qu'elle à suivre.

Aper était là.

En bout de rue.

Elle allait encore disparaître à la vue de l'Humaine.

« Attendeeeeez ! »

Shannon se remit à courir, jouant des coudes et de grands coups de sac dans la figure.

Ça marche vite, un Turien, putain !

Plus tard, beaucoup plus tard à son goût, elle la rattrapa. Mais soudain, elle eut peur de de nouveau se présenter à elle. Qu'allait penser l'Adjudante ? Alors, Shannon la suivit, plus doucement ; elle attendait le bon moment pour se montrer, sans savoir ce qu'était ce « bon moment ». Derrière des poubelles, au détour d'un immeuble, tout était bon pour se cacher.

« IMPORTUNE. Humaine, laissez-moi tranquille. »

Tout était bon, même se cacher derrière un Elcor.

Shannon avançait, et se retrouva bientôt dans un quartier tout à fait correct, un peu à l'écart du centre de la Citadelle. Elle y suivit Aper jusqu'à un grand immeuble, et la perdit de nouveau alors que la Turienne en passait la porte.

Il fallut que l'Irlandaise attende l'entrée d'un voisin pour se faufiler dans la bâtisse. Elle observa les interphones, trouva celui de Ravilla Aper et monta les escaliers quatre à quatre jusqu'à se retrouver devant la bonne porte.

A bout de souffle, la tête lourde, les jambes crispées et les pieds en flamme, elle sonna.

La porte s'ouvrit, et elle s'effondra à moitié dans l'appartement.

La poitrine se soulevant vite, les yeux fixés vers le plafond, Shannon ne voyait pas la Turienne.

Les paupières mi-close, elle tenta de faire un sourire. « Coucou. Vous allez bien ? »

Derrière sa tentative d'être souriante, de la main, elle cherchait sa boîte d'anti-douleurs ; la seule certitude qu'elle pouvait avoir au monde – et Dieu sait que Shannon perdait rapidement toute certitude... seulement, même cela, elle l'oubliait, et elle le savait... parfois -, c'était d'avoir un crâne qui manquait d'exploser. La douleur ne ment pas.
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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeMar 25 Aoû 2015, 23:37

    A partir du moment où elle avait laissé le chaton, Ravilla ne s'en était plus souciée. Bien que jeune, la fille était adulte. Il n'y avait dès lors aucune raison pour qu'elle ne se débrouille pas. Alors, sereine (et à vrai dire surtout indifférente), la Turienne était repartie suivre le chemin qui la menait chez elle. Délaissant les taxis automatisés, elle avait préféré le charme d'une ballade à pied. Quand bien même les civils tendaient à lui courir sur les plaques; l'air était bon et la chaleur artificielle agréable pour une fois.
    Ainsi, elle remonta la foule, se glissant au travers de la masse grouillante le temps de parcourir l'avenue de quelques mètres. Puis, sans attendre, elle se jeta dans une des petites ruelles qui couraient sur les côtés. Il y avait certes des tours et des détours à faire, mais au moins ce parcours était moins peuplé. Elle ne pourrait l'éviter qu'un temps avant de revenir en des places plus occupées. Tant pis; c'était déjà ça de gagné.

    De temps à autre, il lui semblait qu'une voix, presque de souris, tentait de l'appeler. Elle chassa bien vite ses élucubrations, préférant se concentrer sur autre chose. Comme la sensation du pavé sous ses bottes. Ou celle, bien moins plaisante, des corps qui se mouvaient dans son cercle de confort. Il lui tardait de retrouver la solitude de sa chambrée. Quand bien même elle se laissait aller à de sombres pensées, dans ce genre de moment. Ses petits démons faiblards étaient plus faciles à contrer que son amer agacement. Ce n'était pas toujours que cela lui arrivait. Mais il suffisait qu'un souvenir, une odeur, qu'importe, lui rappelle l'attaque sur la Citadelle de 87. Ce que la petite rousse avait fait bien innocemment. Ce n'était pas sa faute, bien sûr. Mais sa détresse n'avait pas été sans rappeler celle des réfugiés de la guerre. Détresse qui avait été accentuée après que Cerberus aient massacrés la moitié des agents du SSC, des habitants et tout ce qui respirait sur la station. Et Hécarion...
    A nouveau, la pensée fut chassée, enfermée et jeter dans les caves d'une sourde négation. Il y avait des choses qu'il valait mieux garder enfermée et refouler dès qu'elles tentaient de sortir.

    Ainsi, les pas de la femme avaient fini par la mener jusqu'à son immeuble. Elle y pénétra sans un regard en arrière alors que le couinement semblait la poursuivre.

    Bah.

    Elle retrouvait ses marques: l'ascenseur à la lumière légèrement bleuté qu'elle délaissait souvent pour les escaliers; le large hall richement éclairé et décorés de nombreuses plantes; le gardien, un large Elcor, qui regardait les allers et venues d'un air placide. A ce dernier, elle le salua d'un hochement de tête et de légers claquements, comme à son habitude. Il lui répondit par la phrase usuelle.

    - Poli : Bonjour Madame.

    Il n'y eut rien de plus. Lui reprit sa paisible veille alors qu'elle montait les marches deux à deux, grimpant sans sourciller la centaine de marches qui la menait jusqu'au dixième étage. Puis les quelques mètres de couloir jusqu'à sa porte qu'elle ouvrit avec son omnitech, pénétrant à l'intérieur avec un léger soupir de soulagement. Bien que peu meublé et un peu austère, voir la décoration (ou son absence), cet isolement fit du bien à la Turienne. Elle commença à ranger, cherchant à s'occuper par cette façon. Cette activité dura à peine quelques minutes avant que le bruit de sonnette ne la dérange. Chose étrange. Les visites étaient rares. Le concierge peut-être?
    Loin d'être un Elcor, ce fut une petite rousse qui manqua de s'écrouler sur le parquet, à l'effroi le plus total de la locataire. Locataire qui par ailleurs la rattrapa de justesse, le sang glacé.

    - Coucou. Vous allez bien ?

    Une phrase simple, accompagnée d'un sourire teinté de douleur alors que la petite farfouillait ses poches. Pas longtemps. Elle fut vite poussée, presque éjectée dans le couloir, tenue par le col alors que l'Adjudante refermait la porte derrière elle. Le petit chaton avait trouvé le chemin de son studio. Voilà qui expliquait au moins les appels qui l'avaient suivi le long de la rue.
    Que faire? La laisser dans le couloir, la sermonner et s'isoler à nouveau, l'aider...? La faire entrer était hors de question. Elle n'aimait pas qu'on vienne dans SA petite pièce. Même les gens avec qui elle couchait ignoraient son adresse. Il ne restait plus qu'une chose à faire.

    Le soupire fut cette fois-ci empreint de lassitude alors que la franc-tireuse relevait la vagabonde, la tenant par l'épaule.

    - Venez.

    Elle la traîna dès lors jusqu'à l'ascenseur, puis l'extérieur où elle la fit pénétrer dans l'habitacle d'un taxi automatique avant de s'y asseoir à son tour.

    - C'est à mes frais.

    Leur destination n'était pas loin mais la pousser ainsi aurait attiré des regards on ne peut plus curieux. Voir l'intervention du SSC. Une fois dans la journée était bien assez, voir même trop. Le trajet se passa plutôt tranquillement, le silence interrompu par les petits couinements et des réponses courtes. Au final, les deux femmes finirent par s'arrêter dans une rue marchande assez fréquentées. Guidant la petite, Ravilla finit par s'arrêter devant un centre d'accueil. Pliant un peu les genoux pour arriver à la hauteur des yeux de la jeunette, la soldate commença à parler doucement, comme si elle s'adressait à un petit animal craintif. Elle tentait de ne pas faire de gestes brusques, articulant de façon distincte et d'une voix posée, voir légèrement plus basse que d'habitude. Tout pour que le chaton roux se sente apaisé et confiant. En même temps, ses mains montraient l'entrée du centre associatif d'aide aux réfugiés et orphelins de guerre. A travers les baies vitrées, on pouvait voir les bénévoles, souriants, qui discutaient avec d'autres personnes. Un jeune Drell les aperçut et leur fit un petit signe.

    - Ces gens peuvent vous aider à avoir un toit et de quoi manger. Et avoir un travail. Vous pourrez réussir à faire votre nouvelle vie avec leur aide.
    Vous voulez que je vous accompagne et que je leur parle pour vous? Je vous promets qu'ils se montreront très gentils et prendront grand soin de vous.



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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeDim 30 Aoû 2015, 22:07
L'appartement d'Aper était petit mais sympathique. Sauf que...

« Venez.
— Mais... mais... »

La Turienne souleva Shannon du sol et la fit sortir de son nid comme si le lieu avait été radioactif. Ce n'était pas... méchant, mais il semblait qu'elle ne désirait pas y trouver l'Humaine. Quoi de plus normal, quand on y réfléchissait.

Quand on y réfléchissait.

Shannon se laissa faire ; il faut dire qu'elle n'était pas vraiment en état de réagir. Et puis, même si Aper la mettait à la porte, elle l'accompagnait au bas de l'immeuble. C'était déjà ça ; la jeune fille avait trouvé quelqu'un qu'elle appréciait, pour on ne sait quelle raison ; elle n'était plus seule. Et cela n'était pas désagréable. Pour l'instant.

Elle qui pensait que sa sauveuse l'abandonnerait au pied de l'immeuble... il n'en fut rien. Ravilla les installa dans un taxi.

« C'est à mes frais. »

Quelques regards curieux louchèrent sur leur moyen de transport. Enfin, sur ses occupantes, plutôt.
Mais, une fois les portes refermées, l'extérieur ne voyait plus l'intérieur. Et on n'y voyait pas grand-chose à l'intérieur non plus. Les sièges étaient faits d'un cuir dur, pas très confortable, et il n'y avait pas la place de se coucher. A croire que les concepteurs du taxi avaient prévu les cas comme Shannon.

Hey, le sommeil est une des bases de la vie...

Le trajet fut court. Shannon se tortillait sur son siège, la tête bourdonnante, mais sinon tout était tranquille. Aper ne parlait pas beaucoup. L'Humaine gémissait un peu.

Une fois sa tête relativement calmée dans sa douleur, la jeune humaine ne put s'empêcher de se tourner vers la Turienne, soudain enthousiasmée par le voyage.

« Vous savez où je pourrais trouver d'autres médicaments ? Vous vivez seule ? Vous êtes bien dans l'armée ? Vous êtes déjà allée sur Terre ? Faut que j'y retourne... »

Les réponses d'Aper étaient monosyllabiques.

Elles sortirent sur une allée bordée de commerces. Allée bondée. Les enseignes luminescentes et le bourdonnement de la foule donnaient un côté gai à l'endroit ; peut-être un peu factice aussi. Shannon ignorait vers quoi se diriger tant le choix était immense. Mais visiblement, Aper savait.

Au milieu de toutes les boutiques colorées se trouvait une simple porte de verre, donnant sur une petite pièce dénudée, qui semblait cacher d'autres structures encore, au fond. Au-dessus de la porte :


Centre d'accueil et d'hébergement. Une main se tend ! Ouvert 24h/24. 
Extranet : CAHCita@cita.extnet – Contact au 0055...


La vague joie de Shannon s'évapora. La Turienne se mit face à elle, à son niveau. Elle tentait de bien faire, mais l'Humaine ne voyait plus que l'horreur qui l'attendait.

Et la Aper traîtresse. « Ces gens peuvent vous aider à avoir un toit et de quoi manger. Et avoir un travail. Vous pourrez réussir à faire votre nouvelle vie avec leur aide. Vous voulez que je vous accompagne et que je leur parle pour vous? Je vous promets qu'ils se montreront très gentils et prendront grand soin de vous. »

J'ai l'air si nulle que ça ?

Pitoyable aurait été plus exact. Et puis, c'était faux ! Si ce centre, comme les affiches collées aux vitres l'indiquaient, s'occupait des personnes en difficultés, dont celles de la Grande Guerre...

La suite, Shannon la dit à l'oral, après un ricanement triste. « Merci... Mais j'ai pas besoin d'aide ! J'ai repris pied après la guerre, là, tout ce que je cherche, c'est aller sur Terre ! »

Cela avait était vrai à une époque. Petit à petit, la famille T'Siola l'avait sortie du traumatisme de la guerre, de sa maison qui s'effondrait sur elle... avec ses parents à l'intérieur ; sortie de la vision de ses parents décédés, sortie de la peur de son corps mutilé, sortie de la peur de la mort.

Et puis, tout était revenu. Il n'y avait rien de certain dans cet univers. Briser et rebriser c'est facile; plus simple que de reconstruire. Shannon ne savait plus où elle en était, mais il y avait une chose qu'elle souhaitait faire.

« S'il vous plaît, Madame Aper, j'ai toujours su me débrouiller jusque-là... » Plus ou moins vrai, encore une fois, mais elle était toujours là pour en parler, au moins. « Pas besoin de ça, faut juste que j'aille sur Terre... là-bas, il y a la tombe de mes parents, et je ne l'ai jamais vue encore... vous comprenez ? »

Sans s'en rendre compte, elle reculait de l'entrée du centre. Sa voix se faisait toute petite ; le numéro touchait le pathétique, mais il était vrai. Vrai de vrai.

« Je vous demande pas de me faire un câlin, de m'héberger ou quoi que ce soit... c'est juste... je vous aime bien, je sais pas pourquoi... 'fin, vous m'avez sauvée, mais voilà quoi... Je suis désolée... Je voulais juste parler... enfin. Donc je n'irai pas là, pardon. »

Une chose que l'Adjudante ne devait pas savoir, c'était que si Shannon entrait dans le bâtiment, les accompagnateurs finirait bien par trouver qu'elle avait une famille... et ils la contacteraient. Et elle viendrait la chercher. Sans la laisser aller sur Terre, et c'était hors de question.

Pourquoi elles ne veulent pas... ?

A l'époque, si elle avait su l'impact que cela pouvait avoir sur elle... Non. Elle y serait allée quand même.

Aper n'avait pas l'air décidée à rester avec l'Irlandaise. La conversation, ce n'était pas fait pour elle, semblait-il.

Shannon sourit, crispée, face à elle, toujours à son niveau. « Allez quoi, un bol de nouilles au resto juste là ça va pas vous tuer... Après, je disparaîtrai, promis ! Les billets pour la Terre doivent pas être trop chers... »

Comme la Turienne pouvait tout à fait prononcer un simple « Non » cinglant, Shannon s'éloigna d'un pas de plus.

« Me laissez pas seule... », murmura-t-elle. Même après tout ce qu'elle avait pu vivre, elle repensait aux voleuses. Et aussi, simplement, qu'avoir pour une fois de la compagnie agréable et qui ne lui voulait rien derrière, ce serait un plaisir.

Et puis zut !

Par crainte d'un refus et de ce qui s'en suivrait, elle prit Ravilla par la manche et l'entraîna vers le restaurant japonais qu'elle avait repéré – il y avait même des places en terrasse. Difficile à faire ; une Turienne, ça avait de la force. Mais rien ne ferait entrer Shannon dans ce centre d'accueil.

Elle avait peur.
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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeMar 08 Sep 2015, 17:00

    Le sourire de la petite s'étiola comme la neige au soleil. Ravilla aurait pu insulter les Esprits de sa famille depuis sa création que l'humaine aurait affiché le même air à la fois choqué et profondément blessé. Face à elle, la Turienne claqua doucement des mandibules, ses sourcils légèrement froncés. Elle n'arrivait pas à comprendre. Pourtant, elle essayait. La rousse l'avait suivie jusqu'à chez elle, semblant implorer de l'aide malgré ses indications de tantôt. La militaire avait dès lors assumé qu'elle n'avait pas compris ou qu'elle avait été trop timide. C'était étrange pour une réfugiée mais, ma foi, de telles choses arrivaient.
    Alors, comme une maman prenait la main de son enfant, l’adulte avait guidé la jeunette, l’amenant jusqu’ici et proposant d’être sa voix. D’une façon tout à fait à part, le Drell chargé de l’accueil avait une bonne tête. De quoi se retrouver dans un arrangement gagnant-gagnant pour les deux.
    Mais au lieu de sembler heureuse Shannon avait préféré rire d’une façon bien trop amère pour indiquer une quelconque joie de sa part.

    - Merci... Mais j'ai pas besoin d'aide ! J'ai repris pied après la guerre, là, tout ce que je cherche, c'est aller sur Terre !

    Yerk. Cette foutue planète… Enfin, c’était celle d’origine de la gamine. Le fait qu’elle veuille y retourner était compréhensible. Mais rien que l’évocation du nom suffisait à faire légèrement angoisser sa " protectrice ". Celle-ci se contenta de faire comme si elle n’avait pas entendu. Une fois les démons soigneusement repoussé, elle put reprendre une totale concentration sur la discussion. Encore que ça n'en était pas vraiment une. Plutôt un monologue de glapissements apeurés et de supplications à demi énoncées.

    - Pas besoin de ça, faut juste que j'aille sur Terre... là-bas, il y a la tombe de mes parents, et je ne l'ai jamais vue encore... vous comprenez ?

    Oui gamine. Elle comprenait un peu. D’une certaine façon tout du moins. Enfin, une partie, enfouie profondément, muselée et incapable de s’exprimer brillait à l’unisson, ressentant ce que l’enfant ressentait. Elle était si ténue qu’elle n’arrivait cependant pas à transparaître. Tout au plus une mandibule frémit légèrement alors que l’air sérieux se troubla un court instant. Le temps d’un battement de cil.
    Puis tout revint à la normal. La réfugiée reculait loin du centre d’accueil sous le regard grave de la militaire qui la laissait faire. Elle n’était pas sa mère après tout ; bien que jeune, la rousse était en âge de prendre ses propres décisions. Fut-ce telles mauvaise pour sa propre personne.
    La Franc-tireuse aurait dû se relever, tourner les talons et laisser Shannon à son sort. C’aurait été une décision sage. Pourtant, comme hypnotisée par le chaton perdu, elle restait là, à observer sans rien dire.

    - Je vous demande pas de me faire un câlin, de m'héberger ou quoi que ce soit... c'est juste... je vous aime bien, je sais pas pourquoi... 'fin, vous m'avez sauvée, mais voilà quoi... Je suis désolée... Je voulais juste parler... enfin. Donc je n'irai pas là, pardon.

    Vraiment. Elle n’avait aucune raison de rester. La fille avait été claire ; elle n’irait pas au centre. Ses propos étaient confus mais malgré ça, elle continuait à nier son besoin d’aide. Plus rien à faire pour elle, réellement. Et pourtant. Une once d’empathie prenait le pas sur la logique. Sans compter que la petite n’allait pas bien ; ça crevait les yeux. Elle avait faim, soif, était en proie à la confusion et n’avait, au final, besoin que d’un peu de réconfort. Et le point le plus important, le plus nécessaire à l’humaine était bien la dernière chose que Ravilla aurait pu lui fournir.
    Elle n’était pas une scout-girl et aucun ordre de moral particulier ne la poussait à venir à son secours. Si les Humains entendaient souvent l’armée comme « Protéger et Servir », tous comme les Turiens, ces mots étaient interprétés d’une différente façon. Protéger la communauté et la servir, quitte à devoir en mourir. Aider un seul individu le refusant et n’étant pas un danger ne la poussait donc pas à s’investir plus que cela.

    Peut-être était-ce la fascination qu’elle ressentait envers ce petit bout de femme étrange qui la rendait incapable de se mouvoir. A moins que ça ne soit dû à l’étrange impression qu’elle ressentait, celle de recevoir un écho lointain familier et pourtant inconnu à la foi.

    En attendant, elle ne bougeait toujours pas. Seules ses mandibules se mouvaient de temps à autre, doucement. Elle s’était mue dans un silence pesant et pourtant nullement agressif. Elle observait, tout simplement.
    Face à elle, on négocia sa présence encore quelques temps. Les suppliques s’étaient muées en une proposition faussement enjouée. Tout tant qu’elle ne l’abandonnait pas.

    - Allez quoi, un bol de nouilles au resto juste là ça va pas vous tuer... Après, je disparaîtrai, promis ! Les billets pour la Terre doivent pas être trop chers...

    Elle désigna le fameux restaurant. Typiquement terrien, à première vue, mais il promettait de nourrir tous ses clients, quelle que soit leur origine. La pauvresse semblait vraiment penser qu’elle pourrait s’acheter à manger et des billets pour 300 pauvres crédits.
    Il y eu une petite pause avant qu’elle ne murmure.

    - Me laissez pas seule...

    Les doigts s’agrippèrent au pull, s’enroulant dans le textile afin de s’assurer une solide accroche. Elle tenta de la tirer, doucement, cherchant à avancer vers les tables. Millimètres après millimètres s’il le fallait. Quand bien même cela prendrait la journée.
    L’Adjudante ne lui opposa aucune résistance, la laissant l’emmener. Le spectacle devait être drôle à voir de l’extérieur. Une petite humaine frêle, à qui il manquait un bras et à l’air faussement tranquille qui guidait une militaire Turienne intriguée.
    Elles finirent, assise à une table en face à face, à se regarder l’une l’autre. Le silence qui suivit était particulier, tout comme la situation. Pourtant, il finit par être brisé par un soupir, puis une déclaration.

    - Je ne suis personne pour vous forcer à aller où vous ne souhaitez pas vous rendre. Et quand bien même ma compagnie vous apaise, même si je vous avoue ne pas voir en quoi, je vous prierais de ne pas suivre les gens ainsi, et encore moins pénétrer chez eux sans y avoir été invitée.

    Elle croisa les mains devant elle, hésitant un court instant, tentant de choisir soigneusement ses mots.

    - Je ne l’apprécie pas, tout du moins.

    C’était sans doute les paroles que rêvaient d'entendre une petite perdue qui venait d’avouer apprécier son interlocutrice et vouloir rester avec elle, ne serait-ce qu’un court temps.
    Magnifique. Tout l’art de la diplomatie incarné en une seule femme, voilà comment on ne pouvait pas désigner Ravilla. Elle continua.

    - Je ne vous garantis pas être d’une conversation agréable. Ni d’être d’un quelconque secours ou d’une quelconque aide morale, si tant est que vous en cherchez une.
    Néanmoins, je concède à ne pas vous laisser seule jusqu’au départ de votre vaisseau. Bien que je doute que vous puissiez trouver des billets pour 300 crédits.
    Je payerais votre repas ; il serait imbécile que vous vous retrouviez à court d’argent pour un bol de nouille.


    Cela égayerait un peu sa journée monotone en plus de cela. Et la divertirait au moins un peu. De quoi ne pas trop réfléchir. Sauf si elle tombait sur une nostalgique de la guerre. Leur discussion risquait de couper court dès lors. Déjà qu’elle risquait d’être à sens unique…

    - Vous pouvez prendre ce que vous désirez et dans les quantités que vous souhaitez, lâcha-t-elle en guise de conclusion, s’intéressant à sa propre carte.


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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeJeu 17 Sep 2015, 21:18
La froideur et le mutisme de l'Adjudante était typique des Turiens ; c'était ce que Shannon pensait, en partie, pour excuser l'attitude de Ravilla avec le centre d'accueil et son attitude. Si elle avait réfléchi un tout petit peu plus, elle aurait posé des questions à Aper, des questions qui auraient certainement gêné la militaire ; des questions sur son comportement, sur elle.

Mais elles s'évaporèrent sur sa langue comme une fumée finit par s'évaporer dans le ciel. Parce que, dans le moment présent, tout était calme, tout était posé. La vie se déroulait, simplement. Les deux femmes étaient attablées, les serveurs défilaient, les voix se mélangeaient, elles allaient manger chaud. Et Shannon était en compagnie de celle qui était sa sauveuse. Elle avait oublié tous les griefs qu'elle venait d'avoir contre Aper.

Ses épaules se détendirent et un soupir lui échappa. Face à elle, la Turienne. Un temps, elles restèrent silencieuses.

Pour finir, après s'être tue depuis au moins le moment où elles étaient devant ce centre d'accueil, c'est Ravilla qui lança la conversation. Acerbe.

Shannon secoua la tête, gênée. « Je ne... »

Elle le savait, au fond, que c'était vrai. Que son attitude envers Aper n'avait pas vraiment appliqué ce qu'on appelait la bienséance. Elle fit tourner ses pouces l'un par-dessus l'autre, les yeux baissés vers le dessous de la table. Elle n'avait pas envie que ce bon moment disparaisse ainsi.

« Je suis désolée... Vous avez raison. Et pas que vous, personne n'apprécierait. Je suis désolée. Je ne pensais pas à... »

Que dire de plus ?

Pourquoi je m'excuse ? s'étonnait-elle malgré tout.

La jeune humaine ne comprenait pas. Elle avait simplement suivi son cœur dans un moment de doute. Mais peu importait. Aper était là, elle ne l'avait pas enfermée dans ce centre avec la même force qu'elle l'avait faite sortir de son appartement.

Certes, l'Adjudante n'était pas ouverte à la discussion – et elle-même le savait et alla jusqu'à prévenir Shannon de cela. Mais au moins, elle acceptait de rester ; même, elle lui payait le repas.

« Merci... »

Et l'Humaine, rougissant des soins qu'on lui accordait, disparut derrière sa carte. Ce n'est cependant pas les menus qui l'intéressèrent en premier lieu.

300 crédits... Pas assez...

Elle jeta des regards furtifs à Aper, concentrée sur le choix de ses nouilles tout spécialement faites pour les Turiens.

L'esprit en plein vagabondage, Shannon ne remarqua pas de suite le serveur galarien qui s'était placé à son côté, l'omnitech activé, attendant les commandes.

« Euh... glissa-t-elle enfin, des nouilles sautées nature, s'il vous plaît. Et de l'eau pétillante. » Puis, lorsqu'il s'en alla après avoir pris la commande de Ravilla et ramassé les cartes : « Excusez-moi... A tout hasard, vous sauriez pas combien coûte un billet pour faire le trajet Citadelle-Terre ?
— Hmm... » Il pianota le clavier virtuel de l'omnitech. « Pas de certitude. Possibilité d'avoir une place à 350 crédits. Première classe. Sinon moins cher. Sans doute. »

Après les remerciements d'usage, le serveur repartit accomplir son devoir.

En attendant que les nouilles arrivent, Shannon sonda Aper des yeux. Elle allait pouvoir partir! L'objectif qu'elle souhaitait atteindre venait de se rapprocher d'une façon inespérée.

« Bon, du coup, je partirai le plus tôt possible, madame Aper... S'il y a une navette demain matin... » Quitte à dormir sur un banc public pour ne pas dépenser la moitié de la somme nécessaire dans une chambre d'hôtel. « Merci encore... Enfin, la soirée ne fait que commencer... J'aimerais pas vous parler de la guerre et de pourquoi je vais sur Terre, ce n'est pas... agréable. Par contre, et la grimace qu'elle affichait s'effaça, vous... vous viendrez, demain, à l'embarquement? »

Aper, sans que l'Irlandaise ne le comprenne, était la personne à qui elle pouvait le plus se raccrocher, en ce moment, sur la Citadelle, sans craindre une utilisation de sa personne derrière. C'était beaucoup pour l'Humaine.

Se rendant compte qu'elle en avait peut-être encore un peu trop fait, Shannon se tut. Puis, elle changea de sujet.

« Qu'est-ce que ça fait d'être dans l'armée? Ce n'est pas mon rayon... Moi j'aime lire, alors je suis curieuse.»

C'était presque vrai: elle-même avait manié des armes et servit quelqu'un... enfin, quelque chose qui se voulait grand, fut un temps. Elle avait fait des choses. Mais elle voulait oublier. Ne pas garder le souvenir du sang en tête. D'ailleurs, elle y arrivait très bien d'habitude.

La jeune femme n'attendait pas de réponse de Ravilla ; du moins, elle n'attendait pas désespérément une phrase. Le silence... S'il n'y avait rien à dire...

Le silence, c'était bien aussi.

Shannon se contenta d'attendre son repas sans dire un mot, heureuse de ce qu'elle était en train de vivre.

Lorsque les nouilles fumantes furent déposées sur la table, elle les mangea à toute allure, affamée, mais en faisant n'importe quoi ; elle maîtrisait mal les baguettes ; et dans le même temps, elle essayait de se contenir. Mais c'était délicieux, donc qu'importe. Autant profiter.

Ne pas penser au départ du lendemain, à l'au revoir qu'il faudrait faire à la placide Adjudante. Ne pas non plus les oublier, comme ce qu'elle avait fait pour bon nombre de ses connaissances. Enfin, essayer de ne pas oublier.
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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeLun 28 Sep 2015, 21:50

    Ravilla avait répondu aux excuses de l'Humaine par un claquement de mandibule gêné qui, elle l'avait espéré, mettrait fin à cet épanchement. L'enfant avait compris que s'introduire chez les gens, ou tout du moins s'y effondrer comme elle l'avait fait, n'était pas un comportement socialement acceptable. Elle ne fit aucun commentaire quant au ton, pourtant un peu sec, que la Turienne avait utilisé. C'était au moins ça. Finalement, Shannon gratifia sa sauveuse d'un merci qui semblait venir du fond du coeur. En face, la réponse fut un nouveau cliquètement court alors que l'intéressée faisait mine d'être plongée dans le menu. Ce n'était évidemment pas le cas. La femme y jetait tout juste un coup d'oeil curieux; plus par politesse que par réel intérêt.
    Elle n'avait pas vraiment faim, bien qu'elle ait grignoté plutôt que réellement mangé depuis le début du jour. Plus ses séjours sur la Citadelle se déroulaient, moins elle ressentait d'appétence ou d'envie pour des tâches pourtant vitales. Ce n'était rien. La raison de cette gêne, chuchotée par des voix pernicieuse, fut repoussée. Aper ferma la carte avec une légère violence. Le serveur sembla surpris mais ne fit que cligner des yeux d'une façon typiquement Galarienne, le regard fixe. Il venait de finir de renseigner la Terrienne et attendait son choix.

    - Une carafe d'eau. Et le plus petit de vos plats dextroaminé. N'importe quelle viande me conviendra, compléta-t-elle alors que l'employé esquissait un début de question.

    Il se retint de hausser les épaules - cela se voyait, dû au léger mouvement qu'il empêcha - et se contenta de ramasser les menus avant de filer ailleurs. Les deux femmes se retrouvaient, encore une fois, seule à seule. Les griffes de l'Adjudante heurtaient la table de temps à autre, signe de sa légère nervosité. Elle ne savait pas comment réagir avec les êtres humains. Enfin, si. Mais pas avec les jeunes humaines rousses, manchote et aux yeux vairons qui semblaient innocentes, perdues et un peu inquiètes à la fois. Sans doute parce que, au fond, elle était aussi perdue qu'elle, ne serait-ce que sur le plan social.

    - Bon, du coup, je partirai le plus tôt possible, madame Aper... S'il y a une navette demain matin...

    Une main sur la cuisse, l'autre sur la table, l'intéressée hocha de la tête en signe d'approbation.

    - Vous... vous viendrez, demain, à l'embarquement ?

    Certaines personnes ne savent pas à quoi ressemble un Turien surpris. Souvent, cela consiste en un froncement de sourcil, faisant mouvoir quelque peu les jonctions de leur plaque faciale, suivit d'un mouvement de mandibules. Pour d'autres, ce sentiment se traduirait par une froide ignorance alors qu'intérieurement, la nouvelle ou supposition est digérée et décortiquée. Chez Aper, cela fut marqué par l'interruption d'un tapotement, à mi-chemin de la surface de la table, et le geste subtile des mandibules. Par deux fois pour celui-ci.
    La petite devait encore avoir peur des voleuses. Il n'y avait pas d'autres explications logiques. Que la petite puisse l'apprécier, surtout après qu'elle l'ait éloignée de chez-elle en l'attrapant par le col, passait loin au-dessus de la tête de la franc-tireuse. Ainsi, elle accepta d'un hochement de tête, poussée par le sens du devoir, toujours dans son mutisme.

    - Qu'est-ce que ça fait d'être dans l'armée? Ce n'est pas mon rayon... Moi j'aime lire, alors je suis curieuse.

    L'intéressée fixa la gamine. Cette fois-ci, ce fut effectivement le sourcil qui se leva alors qu'elle étudiait le curieux chaton qu'elle avait sous les yeux. Il était vrai que les Humains n'avaient pas de service obligatoire. Ceci expliquant souvent cela, dirons-nous.

    - Je ne sais pas, finit-elle par laisser échapper après un temps de réflexion. Je suis dans l'armée depuis mes quinze ans. Pour nous, c'est aussi naturel que pour vous de... Sans doute ce qui est naturel pour les humains. Lire peut-être...? Je ne saurais pas vous faire d'analogie pertinente.
    Je viens d'une famille de militaires, tout le monde fait son service obligatoire de ses quinze à trente ans. D'autres, comme moi, continuent. C'est... tout.


    Elle se tut à nouveau. Il n'était pas facile d'expliquer ce que c'était. D'autre part, elle ne le voulait pas non plus. Expliquer la sensation de sérénité lorsqu'un tir parfaitement aligné est réalisé, la rigueur sociale des siens, le plaisir de frôler la mort à chaque mission auraient touché à des choses bien plus personnelles que simplement "la sensation d'être dans l'armée". Et pour elle, c'était effectivement aussi normal que respirer. Bien évidemment, tout le monde ne le ressentait pas ainsi. Mais elle avait ses raisons.
    Le silence continua jusqu'à l'arrivée de leur plat et s'étendit un peu après. Aper regardait son assiette avec l'air de celle qui regrette. Il s'agissait d'une sorte de soupe avec des nouilles et de la viande. L'aspect était appétissant pourtant. Mais la vue suffisait étrangement à lui couper l'appétit. La femme se força à avaler quelques fourchetée avant d'abandonner. En face, la petite se jetait sur son repas comme si elle était la famine elle-même. Ce n'était pas surprenant, vu qu'elle semblait sans le sou. L'aînée laissa tout le temps à sa cadette de se sustenter. Dommage qu'elle ne soit par Quarienne ou Turienne; elle aurait ainsi pu lui passer son bol. Tant pis.

    Elle ne prit la parole qu'une fois que la petite sembla ralentir le rythme.

    - Avez-vous envie de parler de... quelque chose...?

    C'était déjà une tentative ou un début de... sans doute d'un truc.


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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeMer 07 Oct 2015, 14:40
Le silence, encore et toujours, de Ravilla. Mais que pouvait-elle dire ? Visiblement, elle n'aimait pas les nouilles, visiblement, elle acceptait les excuses de Shannon, visiblement, elle ne savait quand même pas comment prendre tout cela.

Shannon avait déjà vu des Turiens avant, surtout sur Oméga. Ils paraissaient souvent distants et revêches. Si un jour elle voyait un Turien cajoleur... ce ne serait pas un Turien, mais un Humain déguisé. La jeune fille pensait que les claquements de mandibules et de doigts sur la table étaient quelque chose de normal pour ce peuple; Aper qui passait son temps à les faire était donc bien Turienne, et ne cachait rien d'autre.

Ces tics s'étaient intensifiés lorsqu'elle avait entendu Shannon lui proposer de l'accompagner à l'embarquement. Mais, en silence, elle avait acquiescé. L'Humaine avait tapé une fois dans ses mains en souriant.

Shannon n'avait pas su quoi dire à la réponse de l'Adjudante sur sa vie de militaire. Elle avait tâté de tout, sauf de l'armée.

Enfin, tâté de tout sauf de quelque chose qui maniait des armes légalement.

Elle ne cessait d'y repenser en mangeant, tandis qu'Aper picorait... puis finit par laisser son plat. Shannon tendit le bras en commençant à ouvrir la bouche pou demander si elle pouvait le prendre.

« Oh ! », soupira-t-elle en s'arrêtant.

Dextro-aminé...

Les dernières bouchées de ses propres nouilles avalées, elle garda encore le silence. Elle ne s'y attendait pas, mais c'est Aper qui prit la parole.

« Avez-vous envie de parler de... quelque chose ? »

Elles étaient tout autant perdue l'une que l'autre, semblait-il. Shannon bégaya quelque chose. Sur quoi embrayer la conversation ? Si elle le désirait. Pour l'instant, le silence lui avait convenu.

La jeune fille ne se força pas, et la minute suivante se déroula encore en silence, le temps qu'elle se serve un verre d'eau.

Lorsqu'elle eut bu deux gorgées et reposé le verre, elle se lança.

« Je... Par rapport à l'armée. D'un côté, ça doit être dur, mais de l'autre, vous avez de la chance. Vous pouvez vous entraîner et tout ça. Moi j'ai essayé de m'entraîner au combat et à ma biotique, mais je sais pas pourquoi, ça bloque... » Elle rejeta la tête en arrière. « Pfff... »

Elle commanda un dessert au serveur galarien qui continuait à tourner sur la terrasse. Puis elle prit son sac sur ses genoux et en sortit un datapad. « J'ai deux livres là-dedans. Un qui s'appelle Toute la biotique. Je sais, je sais qu'un livre sur ça, ça remplacera jamais la pratique... Mais y'a peut-être une explication à pourquoi je n'y arrive pas dedans. » Le reste de sa phrase ne fut qu'un murmure. « J'ai pas compris les trois-quarts de ce qu'il y avait écrit, mais bon... »

Cette difficulté à maîtriser sa biotique, et dans une moindre mesure, le combat rapproché, était insupportable. Tout pouvait se justifier par sa condition physique, avait tenté de la consoler sa sœur, produisant l'effet inverse.

Ça ne peut pas être que ça.

Le datapad posé sur la table, ses doigts glissèrent sur l'écran le temps d'ouvrir le dossier du second ouvrage – glissèrent peut-être un peu trop frénétiquement le temps que ses pensées se calment.

Shannon leva la tête vers Ravilla avant de se pencher de nouveau vers le texte. « Et j'ai... Paroles de poilus, un livre sur la Première Guerre mondiale humaine, qui regroupe des lettres de soldats... Je sais pas, vous qui êtes dans l'armée, même si votre truc ce ce n'est pas la lecture... Ça peut peut-être vous intéresser. » Elle tourna le datapad vers Aper. « Les soucis avec la famille, avec l'ennemi, avec soi... bref. Les Humains lisent, comme tout le monde, mais ce n'est pas forcément une habitude, je crois. »

Pour ces soldats, ce qu'ils avaient vécu était horrible, mais Shannon ne pouvait s'empêcher de comparer à l'attaque des Moissonneurs... et elle en faisait des cauchemars, sans avoir même combattu. La vie à l'échelle intergalactique était bien trop compliquée.

Comme la Turienne restait silencieuse, elle dit : « Enfin, peut-être que je me trompe... Peut-être que vous voulez y aller ? »

Son dessert arriva à ce moment-là comme pour la contredire. Une mousse au chocolat. Cela n'allait pas vraiment avec les nouilles, mais c'était bon. Et tout petit. En trois cuillères, l'Humaine avait fini. En tout cas, elle attendait de voir ce qu'Aper pourrait bien dire. Elle prit sa serviette et s'essuya les lèvres, un peu gênée toujours.
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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeVen 16 Oct 2015, 19:10

    Les deux femmes avaient le silence en commun. L'une et l'autre hésitaient quand il venait le temps de dire quelque chose, cherchant un sujet de conversation. Ces difficultés n'étaient pas étonnantes à vrai dire. Elles étaient des étrangères pour chacune, une inconnue à qui on pouvait dévoiler quelques petites choses, mais rien de vraiment profond. En somme, elles ne faisaient que bavarder de la façon la plus légère au vue de la situation. Et Ravilla n'appréciait pas vraiment cela. Ce n'était pas tant dû au fait de ne pas aimer que celui de ne pas savoir quoi dire.
    En attendant, laissant l'enfant réfléchir, la Turienne piocha sans conviction un morceau de viande, qu'elle mastiqua avec aussi peu d'entrain. C'était à la fois délicieux et particulièrement cartonneux. Elle percevait les saveurs, mais il semblait que son cerveau refusait de les assimiler. La fatigue sans doute. De toute façon, avec l'armée, on apprenait que tout était mangeable pour peu que le plat remplisse ses fonctions de rassasier et avoir les apports nécessaires pour son corps. Ce qui, en terme Turien, entendait souvent plus de protéine que d'autre chose.

    - Je... Par rapport à l'armée..., finit par enchaîner Shannon avant de soupirer sur sa situation.

    Elle était une biotique de faible niveau. Novice, tout au plus. Voir même moins, vu comme elle parlait de son "blocage". Le genre à être heureuse si elle arrivait à faire léviter une tasse sur deux centimètres.
    Mais en tout cas, c'était un sujet que la militaire connaissait et où elle pouvait au moins tenter de partager son savoir. Ou, dans ce cas, son incapacité de comprendre.

    - Tous les militaires ne sont pas soldats. Cependant, dans nos rangs, tout biotique rejoint les Cabales, même s'ils se montrent d'une puissance faible. En leur sein, ils peuvent devenir soldats, armuriers, pilote... Même si leurs pouvoirs ne sont pas utiles au combat.
    Je ne savais pas que les Humains discriminaient les biotiques.


    Elle repoussa son bol en même temps qu'elle finissait de parler. Au moins aurait-elle essayé de l'entamer un peu plus, mais vraiment, elle n'y arrivait pas. En face, l'Irlandaise commandait un dessert au Galarien. Celui-ci finit par partir après avoir ramassé les bols, non sans s'être assuré qu'Aper avait bien fini. Face au plat à peine touché, il n'avait que cligné de ses paupières intérieures.
    En attendant la suite de son repas, l'humaine farfouilla son sac, duquel elle sortit un Datapad. Celui-ci contenait deux livres qui semblaient faire la joie de sa propriétaire. Enfin, presque joie puisque le premier portait sur la biotique et l'intéressée avouait d'elle-même ne pas le comprendre. Pourtant, elle le parcourait, cherchant à comprendre pourquoi ses difficultés perduraient. C'était une battante à sa manière.
    L'aînée claqua des mandibules. Elle n'était pas Cabale, et encore moins aide sociale mais face à la détresse envahissante qui prenait la rousse, elle se sentit obligée de la réconforter.

    - Et bien... Il ne faut pas vous en faire. Vous finirez par comprendre. Au pire, votre organisme n'a pas assimilé assez d'Ezo pour pouvoir en produire et le manipuler. C'est génétique, rien de plus.

    Il était inutile de revenir sur la maladresse des paroles. C'était dit et, même s'ils pouvaient être assez "francs", ce n'était que la vérité. Les natifs de Palaven n'étaient pas vraiment du genre à mentir pour conforter. La réalité, brutale et sourde, était plus dans leur corde que le mensonge fin et délicat, même à but de satisfaire.
    Le tambourinement des griffes sur la table reprirent un peu, pour s'arrêter lorsque le silence se brisa de nouveau.

    - Et j'ai... Paroles de poilus, un livre sur la Première Guerre mondiale humaine, qui regroupe des lettres de soldats... Je sais pas, vous qui êtes dans l'armée, même si votre truc ce n'est pas la lecture... Ça peut peut-être vous intéresser.

    Les doigts roses tapotèrent, ouvrir une page, firent défiler les lignes jusqu'à enfin trouver ce qu'ils cherchaient. Puis, doucement, l'appareil glissa jusqu'à l'Adjudante. Les lignes concernaient une vieille guerre, à première vue. Si "Première Guerre Mondiale" était une évidence pour Shannon, elle avait aussi peu de sens pour la Turienne que les mots "Guerre du Mont d'Aerdrock" en auraient eu pour l'Humaine. Pourtant, quelques indices laissaient entendre que l'époque était lointaine. Déjà, le soldat évoquait des vêtements. Points d'armure donc, comme à cette époque. Les combats avaient lieu près de villages, sans doute à une époque où les grandes villes n'existaient pas. Malgré ça, comme de nos jours, ils recouraient à des gaz et des lance-flammes.
    Bien vite, Ravilla cessa de s'interroger sur le sens de "Boches", "Dieu" ou "pans de capotes" - que son traducteur n'avait pas assimilé avec un autre genre de, même si l'écriture était la même - pour préférer se concentrer sur le récit. Il était... désagréable à lire. Non pas le style ou le fond. Loin de là, ils étaient intéressants et réels. Loin des romans qui tentaient de retracer la tragédie des champs de bataille. Mais c'était cette réalité qui le rendait aigre. Il rappelait trop de choses, dans le fond. Le froid, la peur, la fatigue, la soif, la mort... Elle avait connu. Les zombies erraient toujours dans un coin de son esprit, grognant alors que les Brutes lançaient leur rugissement de guerre aux côtés des Furies hurlantes.
    Elle repoussa le datapad brutalement vers sa propriétaire. Se rappeler était bien la dernière chose qu'elle souhaitait en ce moment.

    - Intéressant, articula-t-elle froidement.

    La petite plongea le nez dans son dessert qu'elle dévora littéralement "en trois coup de cuillère à pot". Elle avait bien tenté de proposer à son interlocutrice de partir, lorsque celle-ci lisait, enfermée dans son mutisme. Sans doute se dépêchait-elle pour ne pas retarder le départ. Sans doute aurait-elle mieux fait de savourer; vu sa situation, c'était sans doute la dernière fois avant longtemps qu'elle pourrait profiter d'un tel luxe.
    Le Galarien leur adressa un hochement de tête en guise de remerciement alors qu'il finissait d'encaisser. Puis disparut une nouvelle fois après un "bonne journée". Il n'avait pas de temps à perdre. Chez les siens, c'était toujours ainsi.

    - Nous pouvons y aller.

    Sans attendre sa protégée, Aper s'était déjà levé, s'éloignant de quelques pas avant de vérifier que la petite la suivait bien et qu'elle n'avait rien oublié sur la table. Puis, elles s'éloignèrent enfin du restaurant en direction du Spatioport. Là, elle laissa la rouquine prendre les renseignements et payer son billet pour le lendemain. A moins qu'elle réussisse à trouver un vol pour le jour même. Il n'était pas tard, ce ne serait donc pas un énorme challenge que de se trouver une place. Sauf si elle désirait à tout prix partir demain. Un tel choix serait néanmoins étrange. Difficile à dire avec les Humains. Ils étaient souvent... imprévisibles. Changeants aussi.

    Tandis que la petite s'adressait au guichet, sa protectrice était plus loin, assise sur un banc, prenant bien soin de tourner le dos à la baie d'atterrissage et aux immenses vitres qui laissaient voir le départ et l'arrivée des vaisseaux. Traverser ce genre d'endroit allait. Y rester un peu trop longtemps pouvait aller. Mais ce n'était clairement pas son activité favorite. Comme bien d'autres choses à faire ou voir sur la Citadelle.

    Lorsque Shannon revint vers elle, elle semblait avoir trouvé son bonheur au prix des rares crédits qu'elle possédait. Aper cliqua des mandibules alors que ses "sourcils" se froncèrent.

    - Avez-vous encore assez d'argent pour vous offrir la nuit dans un hôtel? A moins que vous ayez un vol dès ce soir...?

    La question pouvait sembler innocente, mais Aper pensait connaître la réponse. Laquelle serait sans doute "Non" pour les deux cas. A moins qu'elle ne se trompe...


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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeMar 20 Oct 2015, 22:08
Aper n'était pas une tendre. Cela dit, l'entendre sortir de possibles causes sur le pourquoi la biotique de Shannon était imprévisible était tout à fait déprimant, bien que la jeune fille ne comprît pas tout. Ce qui ne l'empêcherait certainement pas d'essayer encore.

Des réponses brèves suivirent, jusqu'à ce que finalement, elles se décidassent à régler la note et à partir.

Direction le spatioport. Shannon trottinait derrière Aper ; mais lorsqu'elles arrivèrent près des guichets, la Turienne la laissa régler ses affaires et alla s'asseoir sur un banc. De son côté, l'Humaine s'engagea dans la queue. Un peu fatiguée après ce qu'il s'était passé depuis son débarquement, l'attente, bien que modérée, lui sembla interminable.

'tain c'est l'enfer.

Elle sautillait certainement un peu trop sur place au goût de la personne derrière et devant elle. Mais cela lui donnait l'impression d'avancer de quelques millimètres.

Quand vint son tour, elle apparut les nerfs en boule au guichet. « Bonjour. Je viens pour prendre des billets pour la Terre.
— Bien. » L'employée Asari devait avoir l'habitude, et avait dû décider que ce n'était pas l'attitude de ses clients qui gâcherait ses journées. « Le plus tôt, je présume?
— Euh... Oui.
— Alors départ dans une heure. Les vols de demains sont annulés, il y a plus de départs aujourd'hui. Et c'est plus plein du coup, aussi. Vous partirez quai D36. Ca vous fera... » Son regard étudia la dégaine de Shannon. « Les places les moins chères partent à 277 crédits. Vous avez de la chance, il en reste deux. »

L'Irlandaise avait retenu un instant son souffle à l'évocation de l'annulation, du nombre de places restantes et du prix, avant de respirer. « Je prends!
— Un instant... » Plusieurs minutes de pianotage, en réalité. « ... Place réservée. Voici votre billet. Merci d'avoir séjourné sur la Citadelle, au revoir. »

Shannon attrapa le billet, le fourra dans sa poche, et partit sans un mot.

C'était... bizarre. Elle écarta une mèche de cheveux roux. J'ai quand même le billet!

Sa relative mauvaise humeur disparue, elle revint tout sourire vers Ravilla, pour lui annoncer la bonne nouvelle... Qui impliquait la fin de leur étrange rencontre.

Les mandibules de la Turienne claquèrent.

« Avez-vous encore assez d'argent pour vous offrir la nuit dans un hôtel? A moins que vous ayez un vol dès ce soir...? »

Etait-ce une invitation? Une simple préoccupation que voulait l'usage? Shannon aurait bien aimé ; mais après le coup de l'appartement, qui avait réussi l'exploit de marquer son esprit depuis la réaction de Ravilla au restaurant, c'était impossible. Et de toute façon, le vaisseau partait dans l'heure.

« Plus trop d'argent, mais... j'ai un vol dans moins d'une heure... vous inquiétez pas. Il faut juste que je récupère mes affaires... »

Elle traîna donc Aper sans trop vraiment lui laisser le choix jusqu'au poste de sécurité, qui transféra le sac rempli de ses objets dangereux (casseroles et couteau) de l'Humaine au quai D36. Marche arrière, vers ledit quai. Il restait encore trente minutes. Pour un au revoir, cela faisait long. Trop long pour ne pas être gênée.

Au moins, je peux lui dire au revoir...

Le vaisseau était là, assez petit, bleu. Les vitres étaient si teintées quelles étaient noires. Shannon vit son sac être balancé en soute. Les gesn se pressaient déjà à l'intérieur. S'il n'y avait vraiment pas de vol demain, il allait falloir se serrer...

Shannon se tourna vers Ravilla. Elle s'attendait à parler, à la remercier, à jurer contre les compagnies qui proposaient ces vols interstellaires. Mais rien. Peut-être son regard parlait-il pour elle. Il fallait l'espérer, sinon la Turienne ne comprendrait certainement pas pourquoi une jeune humaine restait à la fixer avec intensité. Jeune humaine qui ne comprenait pas ce qu'il se passait non plus.

... Quoi.

Encore une demi-heure. Shannon s'appuyait sur ses jambes l'une après l'autre en ricanant.
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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeMar 27 Oct 2015, 23:43

    Au final, la Turienne s'était effectivement trompée. L'Humaine avait agi d'une façon tristement prévisible, se jetant sur la première possibilité pour elle se d'en aller. Tant mieux, aurait dû penser la militaire. Bon débarras même. C'était le moment de couper court à cette mascarade, cette rencontre improbable. Rien ne se passait jamais comme on le pensait.
    A nouveau, la petite rouquine l'attrapa par la manche et la traîna jusqu'aux quais, malgré l'air totalement renfrogné de sa protectrice. Et comme avant, il aurait été simple de se dégager de la main de la manchote et de partir sans un regard en arrière. Et comme avant, encore une fois, elle n'en fit rien. Malgré son envie de partir, elle la suivit docilement bien que le pied un peu traînant.
    La petite récupéra ses affaires au post du SSC, reprenant ses casseroles, un couteau et un pistolet qui semblait presque aussi vieux et défectueux que la galaxie elle-même. La rapidité administrative frappa encore une fois et ce qui aurait dû se résumer par trois mouvements et une signature dura plusieurs minutes. A moins que ce ne soit l'ennui qui troublait ses sens.

    Finalement, elles purent repartir vers les quais. Le vaisseau était déjà amarré. L'équipage profitait du temps restant pour entasser les bagages de ses voyageurs. Bien vite, le sac de Shannon disparu dans l'amas, promptement balancé de mains en mains avec un ménagement feint. De leur côté, les autres voyageurs se pressaient à l'entrée, cherchant à se garantir les meilleurs places pour le voyage qui semblait bien rempli.
    Aper se tourna vers la jeunette, s'attendant à un rapide "Au revoir" avant que les deux puissent se quitter. Tout ce qu'elle fit, ce fut tomber sur deux yeux vairons grand ouverts, qui la regardaient avec une sorte de reconnaissance et de gentillesse.
    Les choses ne se déroulaient vraiment jamais comme on les imaginait.

    Pourtant, la petite n'avait pas à la remercier. Tout ce que la femme avait fait, c'était lui permettre de se nourrir, mais aussi éviter d'être dévalisée. Rien qui ne nécessitait de la gratitude ou permettait d'excuser le comportement peu sympathique dont elle avait fait preuve. Et malgré ça, la petite semblait presque idolâtre pour qui n'avait pas l'habitude.
    L'Adjudante soupira. Elle se montrait trop tendre face à cette petite rousse. A moins qu'elle ne soit juste trop serviable. C'était difficile à dire, mais quoiqu'il en soit, elle se laissait avoir par la frimousse.

    - Tendez-moi votre Datapad un instant je vous prie.

    Bien qu'hésitante, l'intéressée finit par se plier à la demande, tendant doucement l'appareil que l'aînée saisit d'un geste adroit. Rapidement, elle tapa une adresse sur un document vide, puis tendis le tout à leur propriétaire légitime.

    - C'est une adresse mail. Je ne vous garantit pas de la regarder souvent, mais si vous sentez un jour le désir de parler, n'hésitez pas.

    Il y eut un moment de flottement. La cohue derrière elles continuaient de bon train alors que l'heure défilait.

    - Vous... devriez peut-être y aller, finit-elle par continuer. Les places assises vont commencer à manquer et vous risquez de passer votre voyage écrasé entre un voyageur et les murs.



Shannon O'Ryan-T'Siola

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MessageSujet: Re: De l'importance de la protection   De l'importance de la protection Icon_minitimeDim 01 Nov 2015, 17:42
Toujours aucun mot de prononcé. Ravilla avait donné son adresse mail. Ecrite sur le datapad. Shannon n'y penserait certainement pas. Ou pas souvent. Mais la Turienne non plus, semblait-il.

Pourquoi ce silence ? La jeune humaine n'était pas quelqu'un de particulièrement timide. Mais Aper l'impressionnait. Pourquoi encore ? Difficile à dire. Shannon avait trouvé trois mille raisons à cela durant la journée (dont son constant mal de crâne), mais elles avaient été balayées de son esprit, avant de revenir, puis de repartir (Putain de mal de crâne, si ça se trouve aussi).

Le temps passait.

Finalement, cet étrange et interminable instant fut coupé court par l'Adjudante, elle aussi étonnée de la situation.

« Vous... devriez peut-être y aller. Les places assises vont commencer à manquer et vous risquez de passer votre voyage écrasé entre un voyageur et les murs. »

Et en effet, un troupeau de voyageurs s'était formé derrière elles. Le bruit arriva aux oreilles de Shannon, comme si elle avait été sourde et venait d'entendre pour la première fois. Elle tourna la tête vers le vaisseau, qui se remplissait vite, très vite. Bien qu'elle eût payé sa place, elle risquait de passer plusieurs heures debout, et après sa folie sur Oméga et cette journée remplie, dire que ce n'était pas son plus grand désir était un euphémisme.

« Oui... Je devrais. » Elle s'épongea le front et songea à avaler un autre cachet d'anti-douleur. « Au revoir, madame Aper. »

Ce fut tout. Shannon se mordit l'intérieur de la joue et fit volte-face. Elle s'enroula sa manche vide autour du cou.

Elle poussa et fut poussée sur la passerelle qui menait au vaisseau. Les voyageurs étaient principalement des humains qui devaient rentrer sur leur planète, comme elle. Sauf qu'eux rentraient après quelques jours de vacances ou après un voyage d'affaires, pour retrouver des proches et une place familière.

Elle, la jeune humaine au bras manquant et adoptée par des Asari après la guerre des Moissonneurs, retournait sur Terre sans plus aucune attache, avec ce qu'elle avait sur elle pour toute possession. Elle y retournait sans savoir ce qu'était devenu son chez elle. Elle avait un peu peur, mais c'était pour cela qu'elle avait quitté Thessia.

Shannon espérait trouver un sens à tout ce qu'il s'était produit ; il y avait de quoi paniquer.

Direction l'Irlande. Pas vraiment eu un voyage facile, pas vrai?

Elle avait hâte, d'un autre côté. Découvrir... Enfin.

Elle trouva, par chance, une place près d'un hublot ; elle s'y glissa, non sans s'attirer des grognements de la part des passagers déjà installés ; affalée sur son siège, elle soupira et avala le fameux cachet.

A l'extérieur, Ravilla attendait toujours. Shannon espérait qu'elle la voyait. Il lui sembla que oui. Alors elle lui fit un signe de la main ; un signe d'adieu ; ou d'au revoir. Elle avait une boule dans la gorge.

Elle lui devait bien ça.

La navette décolla bientôt après.


*


Une minute de plus dans ce vaisseau bondé, c'était une minute de plus vers la Terre.

Si l'on y prêtait attention, l'on pouvait entendre une jeune humaine murmurer, penchée sur un journal, comme dans l'ancien temps.

« Ravilla... Aper... Voilà, adresse notée... C'était bizarre... Mais sympa... »

Le vaisseau suivait son itinéraire et approchait de sa destination, tout comme Shannon ignorait les siens. Enfin, elle les connaissait. Les connaissait comme un aveugle à qui l'on avait décrit les couleurs.

Ils existaient. Mais en tant que vague idée.
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