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 La Hiérarchie sur Oméga

Dahl Elkoss
Dahl Elkoss
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MessageSujet: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeLun 06 Avr 2015, 12:16
Intervention MJ : NonDate :  Avril 2200 RP Violent
Dahl Elkoss ♦ Ravilla Aper
La Hiérarchie sur Oméga


Dahl Elkoss lisait le rapport qu'il avait entre les mains. Un rapport contenant de bonnes nouvelles, bien qu'attendues et peu surprenantes. Mais aussi des observations inquiétantes, qui confirmaient la mauvaise surprise qu'avait eu le négociant la veille.

Le volus soupira, et jeta le rapport sur son bureau. En face de lui, Jerata Kheln attendait, imperturbable.

« HUUUF. Comment est-ce arrivé ? »
« Nous avons été trompé. Par Trentius. »

Le volus ne bougea pas, mais s'il l'avait pu, il se serait massé les tempes. Trentius... Ce turien était une occasion en or, un agent de la Hiérarchie suffisamment haut placé pour être intéressant et en plus disposé à être corrompu. Très, très rare étaient les turiens dans ce cas là. Dahl avait donc sauté sur l'occasion et acheté au traître les plans des équipements que Armax Arsenal fournissait à l'élite de la Hiérarchie turienne. C'était justement là les bonnes nouvelles : deux mois s'étaient écoulés depuis, et les usines de Dahl Terminus commençaient enfin à produire les équipements, pour l'instant tous réservés aux Ravageurs.

Mais visiblement, Trentius était un spécimen de turien très particulier, prêt non seulement à vendre son honneur et sa loyauté, mais à les vendre plusieurs fois ! Le rapport de Jerata indiquait que les armes de Armax Arsenal étaient déjà en vente sur Oméga, les mêmes que celles que Dahl avait obtenu. Il ignorait encore qui était le revendeur, mais selon Jerata, ça ne venait pas des stocks de Dahl Terminus. Ce qui impliquait le fait qu'un autre individu ait obtenu ces plans, hors Dahl ne voyait qu'une seule façon de les obtenir : Trentius.

Dahl se leva, réfléchissant aux implications. La quantité d'arme vendue de correspondait pas à une grosse production, et les grands groupes mercenaires ne semblaient pas y avoir accès. Le plus probable était donc qu'il s'agisse de contrebande. Une action risquée, car cela obligeait le vendeur à se fournir directement auprès de la Hiérarchie ou de Armax Arsenal.

Ce ne pouvait pas être la deuxième solution, Dahl avait déjà essayé. C'était donc sans doutes la première. Sauf que corrompre Trentius avait été coûteux, peu de personnes pouvaient se le permettre, et aucun revendeur incapable de produire lui-même ses armes. Et c'était très risqué pour Trentius, beaucoup plus que son affaire avec Dahl. A moins que...
A moins que son accord avec Dahl n'ait justement donné l'idée au turien de se créer un petit business dans les Terminus.

Dans cette situation, en effet, Trentius prendrait de gros risques, mais recevrait tellement de bénéfices... Car le revendeur ne serait alors qu'un intermédiaire, un employé. C'est Trentius qui, de Palaven, dirigerai tout ce trafic parallèle, et recevrait donc la plus grande partie des bénéfices qui en découleraient.

Dahl fit part de ses idées à Jerata.
« Tu as sans doutes raison. Mais Trentius n'a pas franchement paru courageux, quand on voit ce qu'il à infliger à Naevus. Il a prévu quelque chose pour se protéger. »
« HUUUF. Tu as une idée ? »
« Oui. Il va nous faire porter le chapeau. »

Le volus se tût un instant. Merde, pensait-il.

« HUUUF. C'est probable oui. HUUUF. Surtout que la vente de ces armes ne se fait pas discrètement. HUUUF. Les Ravageurs m'ont déjà appelé hier. HUUUF. Ils ont demandé pourquoi je vendais à d'autres, HUUUF, les armes qui leur étaient réservées. »


Le volus grimaçait en repensant à cette discussion. Les Ravageurs avaient fini par se calmer et admettre l'idée que le volus ne les doublait pas, mais Dahl avait été obligé de leur faire une grosse réduction. En effet, n'étant plus le seul à pouvoir vendre ces armes, Dahl ne pouvait plus imposer ses tarifs comme il le souhaitait ! Cette suite à cette enquête interne que Dahl avait obtenu le rapport sur son bureau.

« Maintenant, nous pouvons leur expliquer, et nous pourrons rapidement régler le problème. Mais si la nouvelle a circulé aussi vite, la Hiérarchie sera bientôt au courant. Elle enquêtera. »

Dahl acquiesça.

« HUUUF. Jerata, découvre le plus d'infos possibles sur le revendeur. HUUUF. Qui il est, où il travaille, de quelle protection il dispose. HUUUF. De mon côté, je surveille la Hiérarchie et je me renseigne sur leurs actions. HUUUF. Géon et Mélan vont avoir du boulot. »
« Entendu, je m'y met. »

La butarienne hocha la tête et prit congé. Dahl retourna à son bureau, contacta ses experts galariens avec pour mission d'identifier les individus de la Hiérarchie venant sur Oméga (« Patron, on veut une prime ! ») puis appela ses contacts dans l'espace concilien. Il ne souhaitait pas empêcher cette enquête. Mais s'il voulait s'en sortir indemne, il ne devait pas être pris par surprise.
Ravilla Aper

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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeJeu 09 Avr 2015, 20:07

    Désert de Minos


    Il y avait des jours comme ça qui commençaient bien. On se levait tranquillement, on avalait une bonne tasse de café et on partait pour une journée de boulot tranquille. Une affectation base, pour une fois, sur une colonie turienne, et ce pour quelques jours. Pas mal de paperasse, un peu d'entraînement. Une sorte de break entre deux missions. De quoi se reposer sans pour autant se relâcher.

    - Major Aper? Le Commandant souhaiterait vous parler.

    Et il y avait d'autres jours où on pouvait pressentir que tout allait mal aller à partir d'un certain point. Aujourd'hui, c'était la seconde catégorie qui semblait l'emporter. Le mauvais café de ce matin aurait dû lui mettre la puce à l'oreille.
    La turienne leva les yeux de son écran pour regarder le messager. Un sergent avec lequel elle discutait plutôt souvent. Les deux ne dirent rien mais l'échange de regards qu'ils eurent parlait pour eux. Elle lui demandait si c'était urgent, lui répondit d'un froncement de sourcil. Fera ne l'avait pas précisé; pour autant, elle n'avait pas intérêt à traîner.

    - J'arrive.

    Elle verrouilla son terminal avant de sortir du bureau qui lui avait été attribué. D'un côté, ça ne l'embêtait pas de se sortir la tête du bardas administratif qu'elle était obligée de gérer. D'un autre, tout cela lui rappelait trop la dernière fois que le Commandant avait voulu la voir pour lui confier une "tâche importante", la veille d'un bal des plus importants sur Illium. Il était hors de question qu'elle se fasse avoir une seconde fois. Il dirait les choses clairement ou ne les dirait pas. Mais elle ne se ferait pas manipuler à nouveau pour se retrouver à faire ses courses. Elle était prête à se montrer ferme pour ce faire. Si ce n'était pas officiel et s'il s'agissait de sauver une amie, amante ou quoique ce soit d'autre, le Commandant serait prié d'aller payer un service de protection privé. Elle était au service de la Hiérarchie, mais pas une bonniche pour autant.

    La porte s'ouvrit devant elle pour se refermer presque aussitôt, une fois qu'elle l'eut franchi. Devant elle, le turien était assis à son bureau, regardant un datapad. Il ne leva pas les yeux mais lui fit signe de s'asseoir. Toujours droite, un peu méfiante, la subordonnée s'exécuta. Il n'était pas question de prendre ses aises. L'officier supérieur ne semblait pas vouloir parler. Il se fallut de peu pour qu'un claquement vexé n'échappe au Major. Il la convoquait pour attendre de voir comment elle réagirait. Esprits qu'elle détestait cette façon de faire.

    - Monsieur? Vous souhaitiez me parler...?

    Son temps, à sa petite échelle, était précieux. Déjà parce qu'elle avait plusieurs dossiers administratifs plus ou moins urgents qu'on lui avait confié, qui attendaient sur son bureau. Plus vite elle abattrait ce boulot répétitif, mieux elle se sentirait. Ensuite, parce qu'elle n'avait pas que ça à faire que de participer au petit jeu de son supérieur. Pas alors qu'elle pouvait faire des choses plus importantes, comme s'occuper de ses armes ou bien s'entraîner. Le mâle finit par décrocher les mâchoires. Le ton poli qu'elle avait employé ne pouvait pas vraiment duper lorsqu'on constatait que sa position était trop tendue pour quelqu'un qui se donnait l'air d'attendre simplement les ordres.

    - Oui, lâcha-t-il en lui tendant le datapad. Vous savez ce que c'est?

    L'intéressée saisit l'appareil. Des plans d'armes, du genre qui étaient utilisées dans l'armée de la Hiérarchie, étaient stockés dessus. Elle fit passer quelques images.

    - Ce sont des armes d'Armax Arsenal à première vue. J'imagine qu'il ne s'agit pas d'un renouvellement de stock.

    Droite au but, encore que retenue. Face à elle, le Commandant souri, d'un de ces sourire pleins de mystères dont il avait le secret. Le temps d'un instant, avant qu'il ne reprenne un air un peu plus sérieux et officiel.

    - En effet. D'après nos rapports, il semblerait que ces armes soient en vente dans les Terminus. Plus précisément sur Oméga. Or, comme vous le savez sans doute, ces modèles sont censés être des exclusivités entre Armax Arsenal et la Hiérarchie. Ce qui nous laisse deux possibilités.
    Soit nous allons devoir rappeler les termes du contrat à notre fournisseur, soit quelqu'un a réussi à se fournir les plans et a décidé de les revendre à qui était prêt à y mettre le prix. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un traître agir comme bon lui semble.


    La franc-tireuse ne disait rien, continuant de regarder les photos. Ce n'était pas le genre d'équipement qu'on laissait au premier bleu. Elle-même n'y avait pas eu le droit, malgré le renouvellement de son équipement. Sa vieille armure et ses armes personnelles, d'ailleurs, étaient encore dans sa chambre. Il faudrait qu'elle pense à trouver un endroit où les stocker. Déjà qu'il avait été difficile pour elle de passer commande de ces nouvelles pièces, il était hors de question qu'elle se résolve à les envoyer à la casse. Quoiqu'il en soit, il était facile de comprendre pourquoi le gouvernement voyait d'un mauvais oeil la libre distribution de ces fusils. Si on oubliait le côté "contrat exclusif" de la chose.

    - Vous souhaiteriez, j'imagine, que je me rende sur Oméga afin d'en apprendre plus...?

    Un hochement de tête approbateur lui répondit.

    - En effet. Vous devrez trouver qui fournit la plèbe d'Oméga et nous transmettre tous les renseignements à son sujet que vous pourrez récolter. Si cela est possible, vous avez l'autorisation de l'appréhender. Pas de meurtres; nous souhaiterions l'interroger nous-même. Il parait peu probable qu'une seule personne ait pu organiser cela. Et comme vous le savez, un mort ne parle pas.
    Des questions?


    - Oui, une. Pourquoi moi spécifiquement?

    Un sourire fut sa réponse. Fera était un homme plein de secrets et de mystères. Bien malin qui pouvait prétendre connaître ses pensées.

    - Vous avez déjà démontré par le passé vos capacités d'observation, de discrétion et votre sens de la logique et de l'intelligence. Vous devrez par ailleurs éviter de provoquer le moindre conflit ou bien faire savoir que vous êtes de la Hiérarchie. Cela tombe bien étant donné que votre profil vous indique aussi comme étant une personne diplomate.
    Maintenant que vous n'avez plus de questions, inutile de vous faire perdre votre temps.
    Le vaisseau part d'ici une heure. Vous porterez une armure et un équipement banalisé.


    Il la congédia d'un signe. Sa réponse avait été une façon polie de lui dire "parce que vous en avez les compétences. Et que j'ai choisi". A quoi pensait-il donc...? Tout ce qu'elle espérait, c'était qu'il ne s'agissait pas d'un nouveau coup fourré. La fidélité de la turienne était une chose. Se faire prendre pour une conne en était une autre.
    Aper sortit. Moins d'une heure pour se préparer. Bon, il fallait voir le bon côté des choses: au moins, elle échappait à la paperasse.


    Oméga




    Il lui avait fallu changer de moyen de transport en court de route, pour qu'elle puisse se mêler à des civils et des mercenaires. Mais la turienne avait réussi à atteindre son objectif. La station la plus populaire des Systèmes Terminus étaient toujours aussi bondée que la dernière fois où elle y avait mis les pieds. La plupart de ses occupants étaient armés, comme à leurs habitudes. D'ailleurs, certaines fois, elle croyait reconnaître l'un de ces fameux équipements de la Hiérarchie. C'était un peu trop furtif pour qu'elle en soit sûre, mais elle l'aurait parié.
    Ravilla jeta un coup d'oeil aux environs, toujours proche du quai d'amarrage. Il s'agissait surtout de vérifier si un comité de bienvenu l'attendait ou non. Apparemment, ce n'était pas le cas. Pour autant, elle ne doutait pas un seul instant que quelques-uns ait pu être au courant de sa présence. A commencer par la maîtresse des lieux. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait et - elle était plutôt heureuse de pouvoir le dire dans ces circonstances - elle n'était pas un assez gros poisson pour intéresser l'Asari. Ni même une menace potentielle. Encore que, il fallait supposer qu'elle serait surveillée. Enfin, ça ne l'empêcherait pas de s'efforcer d'être discrète et d'éviter d'ouvrir le feu. Bien que cela la dérangeait quelque peu, elle fit aussi une croix sur son sens de la justice. En tout cas, tant qu'elle avait les pieds ici.
    Lui restait maintenant à trouver un moyen de démarrer son enquête. Il était impensable de commencer à interroger les revendeurs sur la provenance de leurs armes. Elle n'avait aucune autorité ici et à part inspirer de la méfiance, elle ne réussirait pas à faire grand-chose. Il y avait fort à parier qu'elle devrait, à un moment où à un autre, se retrouver à faire le pied de grue dans l'espoir d'assister à un ravitaillement.
    Dans un premier temps, elle entreprit de faire le tour des magasins du secteur, afin de vérifier lesquels vendaient l'équipement. Et si, d'ailleurs, un seul des foutus magasins du coin le vendait.



Dahl Elkoss
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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeMar 14 Avr 2015, 22:16
Plusieurs jours ont passés.
Les affaires de Dahl continuait. Ce n'était pas l'apparition d'un concurrent potentiellement sérieux ou la trahison d'un ex-partenaire qui allait les bloquer ! Mais malgré le calme apparent, l'entreprise enquêtait.

La porte du bureau de Dahl se referma derrière James Bringtown. Puis le volus relut le message reçut sur son datapad un peu plus tôt.

« La Hiérarchie est au courant, ils ont déjà envoyé quelqu'un enquêter. »

Ce n'était en rien surprenant, mais Dahl regrettait que son contact ne puisse dire qui exactement avait été envoyé. Visiblement, l’événement avait suffisamment bouleversé les turiens pour que seuls quelques rares amiraux sachent. Et malheureusement, aucun de ceux avec qui Dahl était en contact. L'enquête mené par ses experts techniques n'avait pas aboutie non plus. Les turiens étaient monnaie courante sur Oméga, et il n'était pas rare de voir des membres de la Hiérarchie en permission sur la station. Sans oublier que l'enquêteur pouvait utiliser un pseudonyme. Quoiqu’il en soit, les informations qu'avaient obtenues Dahl lui permettrait de resserrer le nombre de suspects. Ce serait toujours trop, mais quand même moins de personnes à surveiller.

Le volus soupira, puis se dirigea vers l'un des murs de son bureau. Celui-ci devant transparent, du moins de l'intérieur. Un 'gadget' luxueux, mais que Dahl appréciait. Il contempla la foule d'Oméga, ondulante comme une plaine herbeuse, se demandant où était cachée la vipère qui le mordrait.

L'enquête de Bringtown

Elkoss avait de nouveau choisit James Bringtown pour exécuter la mission. L'humain était compétent et habitué à Oméga, sans oublier qu'il connaissait déjà tout le dossier, puisqu'il avait participé à l'achat. Et il avait bien plus de soutien cette fois-ci : il agissait officiellement pour Dahl Terminus, et le groupe avait beaucoup d'influence sur la station pirate. Toutefois, il devait rester prudent : le concurrent savait sans doutes à quoi il s'exposait, et il devait être prêt à des extrémités regrettables.
James Bringtown pensait à tout à ça en quittant le siège de l'entreprise. Il se mêla à la foule d'Oméga, et réfléchit où commencer son enquête.

Acheter des armes, c'était facile. Découvrir les fournisseurs, c'était plus compliqué. Surtout dans le cas de ces armes. En premier lieu, il fallait suivre la rumeur. Il avait déjà accès au dossier de Jerata qui avait démarré l'enquête, mais elle était surtout basée sur les moyens informatiques des frères galariens. Aux yeux de l'humain, rien ne valait le contact concret.

James commença donc par les bars. Pas n'importe lesquels, évidemment. Il y avait ceux connus pour appartenir aux gangs. On y trouvait toujours des armes, mais jamais d'informations. Les bars connus pour y voir circuler des informations étaient intéressants, mais les services y étaient particulièrement coûteux. Et enfin, il y avait les bars avec des barmans humains. Ceux-ci ne pouvaient s'empêcher de respecter le cliché, leurs oreilles ne cessaient jamais de traîner. James commença donc sa tournée, demandant à certaines connaissances de rembourser leurs dettes, en contractant auprès d'autres, payant quand il le fallait. Mais hélas, les informations semblaient rares. Le seul nom qui revenait quand on demandait « Qui vends des armes de Armax Arsenal ?», c'était Dahl Elkoss.

James enchaîna un certain nombre de bar, puis alla au Blackout. Le bar était très récent et son nom venait justement du fameux Blackout qui avait eu lieu sur Oméga quelques mois auparavant. Et par un curieux paradoxe, ça l'avait rendu populaire. Humain ou extraterrestres, la logique était toujours aussi tordue.

James pénétra dans une salle obscure. L'endroit n'était jamais éclairé que par des spots lumineux et des lumières colorées et scintillantes, clignotant en rythme avec la musique à l'étage où s'étalait une piste dansante. L'obscurité avait permis au propriétaire, Jack, d'inaugurer un nouveau système : toutes les lampes à l'étage et si l'on voyait au rez-de-chaussée, c'était parce que le plafond était transparent. James soupçonnait que la possibilité de jouer au voyeur depuis le rez-de-chaussée avait fortement participé à la popularité du bar. Tant qu'aux danseurs, l'obscurité leur permettait de prétendre qu'ils ne jouaient pas aux exhibitionnistes. Tout le monde était content.

James s'accouda au bar et fit un signe de la main à Jack. Comment celui-ci pouvait il le voir était un mystère, mais le barman n'avait jamais de soucis de vision. James le soupçonnait d'avoir quelques implants oculaires.

« James ! Comme d'habitude ? »
« Prends en un avec moi ! »
« Ah, besoin de discussion ? Je préviens Emy ! »

Le barman activa son omnitech, et une jeune humaine apparue au bar, comme sortie de l'obscurité. Jack lui montra James de la tête, puis le reste du bar, et la femme acquiesça avant de partir s'occuper des autres clients. Puis le barman fit deux cocktails et en donna un à James.

« Alors, quoi de neuf ? »
« Oh, tu sais ce que c'est, toujours pleins d'heures sup'. »
« Allons, va pas te plaindre, t'en aurai tant que ça, tu serais pas là avec moi ! »

James bût une gorgée, appréciant la saveur. Il ne connaissait pas Jack depuis très longtemps, mais les deux hommes s'étaient très rapidement liés.

« Justement, je suis en service là. »
« Et tu bois ? » La voix du barman n'exprimait pas du doute, mais de la concentration. « Mission spéciale, donc. »
« J'aurai besoin d'informations. »
« Des infos que ton patron ne peut pas avoir ? Ça va te coûter cher, copain. »
« Ce n'est pas le problème. Mais n'espère même pas m'arnaquer. »

Les lumières se reflétèrent sur les dents de Jack, apparaissant dans un sourire.

« Que veux tu savoir ? »
« Un type vends de nouvelles armes, sur Oméga. Des armes turiennes. Armax Arsenal. Je dois le trouver. »

Jack ne répondit pas tout de suite, tirant sur son bouc. James n'avait jamais pu en découvrir la couleur. Foncée, oui, mais noire ? Brune ? Teintée ? Impossible à dire, dans l'obscurité.

« A part ton patron, je suppose ? J'ai entendu, des rumeurs, oui. Je n'y avait pas prêté attention jusque là, mais, puisque tu en parles... » L'homme bût une gorgée supplémentaire de son cocktail. « J'ignore qui. Mais on dit qu'il y a un nouveau revendeur qui a fait surface, et a un catalogue exceptionnel. Un peu ce que l'on disait quand Dahl Elkoss est arrivé sur Oméga, je suppose. Mais tu ne vas pas aimer l'endroit. »
« Où ? »
« A la frontière intérieure des territoires Berzerkers. » Jack fixait James du regard. « Tu es bien placé pour savoir ce qu'ils font à ceux qu'ils attrapent. »

James ne répondit pas. Il termina sa boisson et la reposa sur le bar, brusquement.

« Ça, c'est mon problème. Combien tu veux pour cette info ? »
« Le même tarif que d'habitude, parce que c'est toi. »
« Merci. Je te revaudrai ça. »

Les deux hommes hochèrent la tête, puis James partit du bar, l'esprit de retour dans le passé. Il se grattait distraitement les jambes.
Les Berzerkers. A ce simple nom, la sensation de ses jambes déchirées par les balles réapparut. Il frissonna. Cette fois-ci, il ne se laisserait pas attraper.
Ravilla Aper

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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeLun 20 Avr 2015, 15:15


    Plusieurs jours s'étaient écoulés. Presque une semaine même, si on prenait en compte le jour où on lui avait donné sa mission et le voyage. Au moins avait-elle un avantage, comparé à d'autres collègues: ses visites fréquentes et officieuses lui valait de connaître un hébergement peu cher et où un minimum de discrétion était assuré. Ça, plus le fait que ses échanges d'informations avec la Hiérarchie passaient par messages écrits et cryptés lui valait de pouvoir garder un minimum d'anonymat. Ce n'était pas peu le dire que d'estimer que la femme en avait besoin, malgré son identité fictive. Mis à part Xern, elle n'avait pour ainsi dire aucun contact sur la station; ce n'était pas le moment de jouer les gros bras. Néanmoins, ce n'était pas pour autant qu'elle s'écrasait contre les murs, cherchant à se faire discrète. C'était au contraire le meilleur moyen de se faire voir. A la place, elle préférait déambuler dans les rues, l'air assurée, ses armes visibles, dans son armure, comme tout bon mercenaire. Elle ne faisait pas comme chez elle, respectait les rares codes non-dit d'Oméga et tout se passait bien.
    Alors que les journées étaient occupées à faire le tour des magasins et observer, les soirées se voulaient plus détendues, même dans le cadre du travail. Il n'était pas rare qu'elle fréquente les bars, laissant traîner ses oreilles sans trop s'en donner l'air, alors qu'elle dansait dans la foule ou en bonne compagnie. Cependant, le sérieux étant de rigueur, pas un ne pouvait aller plus loin qu'une danse. Ceux qui avaient tenté d'aller plus loin c'était fait recaler ou pire, selon leur tentative de persuasion.

    Les informations intéressantes étaient venues assez rapidement. A force d'interroger les vendeurs, elle avait appris que les armes estampillées "Armax Arsenal" étaient vendues par Dahl Terminus. Pas un petit poisson. D'autant plus que ce fait avait été confirmé par la quasi-totalité des revendeurs. Une recherche Extranet lui avait appris quelques petites choses, mais si peu. Ils étaient spécialisés dans l'achat, la revente et la fabrication de matériel. Or, et à moins qu'elle ne se trompait, la Turienne n'avait pas souvenir qu'Armax Arsenal puisse passer par une entreprise tierce pour vendre leurs précieux biens. Encore plus lorsque ladite firme pouvait se placer en concurrente. Sans compter que Dahl Terminus n'avait pas bonne presse dans l'espace concilien. La seule chose qui, apparemment, la rendait tolérante était la sagesse du Volus à sa tête: Ses ventes restaient confinées aux Terminus seuls, évitant soigneusement le marché concilien, que ce soit par choix ou non. Ce qui se passait dans ce système restait dans ce système. Si le Conseil pouvait éviter d'entrer en guerre avec eux, il sauterait sur la moindre occasion pour.
    Cependant, ces ventes pouvaient bien donner un coup de pied, même léger, à la fourmilière. La Hiérarchie n'était pas du genre à supporter qu'on vende à d'autres ce qui était censé lui appartenir; qu'il s'agisse de pâle copie ou bien (voir même encore moins) d'oeuvre de choix. Pour autant, est-ce que cela pourrait aboutir à quelque chose...? Aper en doutait. Soit ce serait à Armax Arsenal d'expliquer pourquoi des contrats exclusifs étaient passés dans les mains d'autres, soit que le côté "intouchable" de l'entreprise des Terminus lui vaudrait une sanction minime. Comme une farouche opposition à son entrée dans le marché concilien, par exemple. Enfin, tout ceci était des considérations politiques et économiques, qui n'entraient pas dans le cadre de la mission de Ravilla. Bien évidemment, cela ne l'empêchait pas de cogiter dessus. Ce serait aux experts de parler, toutefois, et non à elle. A la place, elle préféra envoyer un rapport détaillé, dans lequel elle expliquait ses trouvailles.

    Ce fut dans la soirée, alors qu'elle se baladait dans les rues fréquentées en attendant une réponse, que vint le second fait intriguant. Certains Berzerkers, l'un des plus fameux groupes de mercenaire du coin, étaient en repos non loin, à moins que ces membres ne fussent en mission de "protection", de pillage ou quoique ce soit. Face aux trois Krogans et aux deux Vortchas, la franc-tireuse se fit, pour une fois, furtive. L'espace d'un instant, elle crut voir une des armes d'Armax, avant qu'un des mercenaires, lui faisant dos, se déplace et lui bouche la vue. Ils riaient forts, semblant satisfait d'un quelconque "deal". Préférant ne pas s'attarder, la femme s'éloigna rapidement. Il était évident que, pour que le contrat ait été recopié, voler ou quoi que ce soit, l'un des grands gangs d'Oméga devait être de mèche. Et apparemment, c'était eux. Cependant, ses informations n'étaient pas confirmées, et à prendre avec des pincettes. D'autant plus qu'il se disait que c'était les Soleils bleus, qui avaient les faveurs de Dahl Terminus. L'un des deux, donc. Il serait pourtant étonnant que la société volus ne décide d'engager une seconde force armée alors qu'il en avait déjà à sa disposition. Étonnant, mais malin d'un certain côté.
    Sans pour autant l'affirmer, la turienne rapporta ce fait aux autorités compétentes, complétant par là son message. Ce ne fut que le lendemain qu'elle obtint une réponse. Elle devrait se faire passer pour la chef d'un groupe armée répondant au nom du "Poing d'Aventen" en référence au philosophe éponyme. Fictif, bien sûr, mais dont on pouvait trouver trace pour qui cherchait à se renseigner. Quitte à avoir une couverture, autant la rendre le plus crédible possible. Elle serait donc chargée, sous l'identité d'Eytryn Kael, de négocier un contrat d'armement direct avec l'entreprise. Une fois le contrat en poche, la preuve serait là et ce serait ensuite aux pontes de décider de la démarche à adopter.

    Ce qui expliquait pourquoi elle était, deux jours plus tard, assise dans un des bureaux de la firme, à attendre qu'on veuille bien la recevoir.



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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeMar 21 Avr 2015, 14:10
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En territoire Berzerker

James se faisait discret. Il n'était pas interdit de se balader sur le territoire des Berzerkers, bien sûr. Les gangs espéraient que les gens viennent sur leurs terrains de chasse, et qu'ils y dépensent des crédits. Si beaucoup de monde venait, c'est que le gang était efficace en protection, ce qui lui permettait d'augmenter ses tarifs ou son racket auprès des commerçants du coin. Une histoire banale, en somme.

Toutefois, James n'était pas là pour faire du lèche vitrine. Il enquêtait, et cette activité faisait justement parties de celles que réprouvaient les mercenaires. Surtout quand l'enquête concernait du trafic d'armes.

Pour l'instant, James restait dans les grandes artères bondées de monde, écoutant ce qu'il se disait, achetant un produit par-ci, un autre par-là. En même temps, il guettait les combattants Berzerkers. Si il y avait effectivement un vendeur d'armes Armax Arsenal sur leur territoire, ils étaient sûrement les premier à en profiter. Toutefois, tous les Berzerkers qu'il vit avait leur équipement habituel : des armes lourdes, puissantes et dévastatrices. Le gang n'était pas connu pour sa finesse.

James réfléchit. Visiblement, il n'apprendrait rien sur les places publiques Berzerkers. Aussi, dès qu'il le pût, il entra discrètement dans une ruelle. Là, il rechercha une échelle qui lui permit d'escalader un bâtiment. Par prudence, il jeta un coup d’œil discret sur le toit avant de grimper dessus. Et il avait bien fait : un krogan en armure y était et observait la rue en contrebas. Visiblement, il n'attendait personne venant de la direction de James, il n'avait donc pas été aperçu par d'autres guetteurs. L'humain finit silencieusement de grimper, puis s'éloigna du krogan vers l'arrière du toit, derrière les bouches d'aération. Il se cacha derrière et continua de s'éloigner du krogan, à la recherche d'une passerelle lui permettant de s'éloigner de la rue principale. Rapidement, il en trouva une et fut bientôt hors de vue de tout garde. Il se remit à respirer librement.

« Bon, à la frontière des territoires Berzerkers... »

Ça représentait un sacré périmètre, et James n'avait pas le temps de tout explorer. Il réfléchit, cherchant à éliminer les possibilités. Déjà, pourquoi un revendeur se serait-il mis proche d'un frontière, au lieu du cœur du quartier, où il aurait été plus protégé ? Réponse : sans doutes avait-il un contrat avec les Berzerkers, mais il se méfiait d'eux. Une frontière donc, pour pouvoir rapidement fuir si le besoin s'en faisait sentir. Un spatioport ? Possible, mais peu discret. A proximité d'un spatioport en revanche, c'était probable. En effet, les équipements n'étaient pas produits sur place, ils étaient importés de l'extérieur. Il fallait donc un spatioport sécurisé. Les Berzerkers en avaient quelques uns, mais il y avait peu de chance que le revendeur les utilise s'il se méfiait d'eux. Trop de risques qu'en prenant connaissance de son cataloguez, les mercenaires décident d'intercepter les cargaisons dès leur arrivée.

Mais... Un spatioport d'un autre gang, plus faible, à proximité du territoire Berzerker... Ce serait quelque chose de très intelligent. Le gang tenant le spatioport ne prendrait pas le risque d'intercepter une cargaison en direction des Berzerkers. Et les Berzerkers ne voudraient pas déclencher une guerre, même s'ils étaient certains de la gagner, pour une cargaison qui de toute façon serait vendue chez eux... C'était l'option idéale pour le revendeur.

James ouvrit un plan sur son omnitech. Il y avait de nombreux spatioports à proximité de leur territoire, mais souvent tenu par Éclipse ou les Soleils Bleus. L'un comme l'autre ne craindrait pas d'intercepter la cargaison, ça ne pouvait donc pas correspondre. Toutefois, James pouvait compter trois points de livraison possibles selon ses déductions. L'un d'eux étant à proximité, James décida de commencer son enquête dans cette direction.

Il ne fallu pas longtemps à l'humain pour atteindre la frontière Berzerker. Il chercha quelques temps s'il y avait une boutique d'armes à proximité, mais n'en vit aucune. Ce n'était pas bon. Toutefois il persista vers le spatioport, quittant le territoire Berzerker sans problèmes.

Le spatioport ressemblait à n'importe quel autre. Le gang le surveillant s'appelait la Légion, un nom bien prétentieux pour un groupe de turiens sans réelles importances sur Oméga. James se mêla à la foule, se renseignant sur le type de cargaisons réceptionnées ici.

« T'es nouveau toi ! » Un humain d'un certain âge, édenté, lui répondait. « On pos' pas d'questions ici ! C'la loi du gang ! Cargaison anonyme ! »
« C'est ce qu'ils disent tous, mais... »
« Mais dans notre cas, c'est vrai. »

James se retourna. Deux turiens armés étaient là, leurs armes sorties et relevées. Le vieil humain s'éloigna précipitamment.

« Qu'est ce que tu cherches ici, l'humain ? »

James prit la première idée lui passant par la tête. C'était le moment de bluffer.

« Mon patron envisage d'investir dans un spatioport. Il m'a chargé d'en trouver un discret. »
« Et du coup, tu viens essayer de nous faire parler ? » Le turien souriait, mais ça n'avait rien de rassurant. « Et c'est qui ton patron, pyjak ? »
« Dahl Elkoss. »

Les deux turiens arrêtèrent de rire. Le nom du volus était connue dans la station.

« Elkoss, ah ouais ? Il envoie des agents enquêter comme ça plutôt que de nous contacter ? Tu nous prend pour des cons ? »
« Tu veux vraiment passer à côté de l'accord de ta vie, le piaf ? Amène moi auprès de ton chef, et j’appellerai mon patron. »

Les turiens hésitèrent un moment. L'un d'eux sembla communiquer avec quelqu'un sur son omnitech. Puis ils firent signe à l'humain.

« Très bien, on t'emmène voir le boss, il verra si t'es crédible. Suis Javus, moi, j'assure tes arrières. »

Autrement dis, si James faisait une connerie, ils le descendraient. Même pas la possibilité de prévenir Elkoss à l'avance.

« Très bien. »

Le trio s'éloigna des vaisseaux. Ils passèrent les inévitables bars, boîtes de nuits et chambre d'hôtels bas de gamme jusqu'à un bâtiment qui ressemblait à un hangar longtemps laissé à l'abandon et récemment remis en état.

Les turiens firent entrer James. Le bâtiment était en effet un ancien hangar, mais il semblait en bien meilleur état de l'intérieur. Des murs solides avaient été mis en place et brisaient les lignes de vue. En levant la tête, James constata que les murs ne dépassaient pas les 3m : au delà, ils pouvaient voir des plate formes et des passerelles suspendues avec des turiens dessus. Une disposition ingénieuse : si le gang était attaqué, les assaillants seraient perdus dans le labyrinthe, cibles de choix pour des snipers en position élevée.

Son escorte le mena jusqu'à un ascenseur qui le monta dans une pièce blindée, qui devait servir de salle de réunion. Un turien l'y attendait.

« C'est avec moi que tu vas négocier. Et vu que je n'ai pas de temps à perdre, tu vas commencer par me prouver ton identité. Appelle moi Elkoss. »

James activa son omnitech et contacta son patron, priant pour qu'il réponde, et qu'il appuie les dires de son agent.

Siège de Dahl Terminus

L'enquête de Dahl sur le revendeur piétinait. Géon et Mélan n'avait rien trouvé de plus, Jerata non plus. Seul Bringtown devait encore rendre son rapport.

« Patron, une représentante turienne souhaite obtenir un rendez-vous. »
« HUUUF. Qui, et représentante de qui ? »
« Eytryn Kael, membre du Poing d'Aventen, un groupe mercenaire. Ce serait pour un contrat d'armes. »

Le volus soupira. C'était déjà le troisième groupe mercenaire qui venait, espérant obtenir un contrat avec l'entreprise. A chaque fois, ils avaient eu la même réponse : Dahl Terminus avait déjà un contrat d'exclusivité avec les Ravageurs, aucun autre groupe mercenaire ne serait fourni. Si ils avaient vu les exclusivités de Dahl Terminus en d'autres mains, c'était soit que les individus les avaient achetées dans l'espace concilien, soit qu'ils avaient mal vu. Merci et au revoir.

« HUUUF. Faites la patienter dans un bureau et servez lui une collation. HUUUF. J'arrive tout de suite. »

Le volus quitta son bureau, dans lequel il ne recevait pour ainsi dire personne en dehors de ses plus proches conseiller. Il fit signe à deux de ses hommes, des humains, et ceux-ci l'escortèrent jusqu'au bureau où l'attendait la turienne. Le trio entra, les turiens encadrant la porte.

« HUUUF. Madame Kael, enchantée. HUUUF. Dahl Elkoss, pour vous servir. »

Le volus s'assit en face de la turienne.

« HUUUF. Madame, pardonnez mon incivilité, mais je vais être bref. HUUUF. Dahl Terminus a déjà un accord d'exclusivité avec le gang des Ravageurs. HUUUF. Nous ne fournissons donc aucun autre gang, malgré les rumeurs. HUUUF. Ceci dit, peut être avez vous d'autres questions ? »

Le volus en doutait, mais après une telle entrée en matière, il valait mieux faire preuve de politesse. Toutefois, avant que la turienne réponde, il reçut un appel sur son omnitech. De Bringtown.

« HUUUF. Excusez moi, ceci est un appel assez important, je n'en n'aurai pas pour longtemps. HUUUF. Bringtown, je suis en rendez-vous. »
« Monsieur Elkoss, je suis avec la Légion. Ils m'ont repéré alors que j'enquêtais sur leurs mesures de sécurités, comme vous me l'aviez demandé. Leur chef souhaite vérifier que je ne mens pas. »

Des mesures de sécurité ? De quoi James parlait-il ? Dahl l'ignorait, mais il avait confiance en son agent. Il lui ferait un rapport plus tard.

« HUUUF. Passez le moi. »

Le visage d'un turien apparu à l'écran. Il se figea, puis prit une expression bien plus soumise.

« Monsieur Elkoss, pardonnez moi de vous avoir dérangé. »
« HUUUF. Qu'importe, mais ne perdons pas d'avantage de temps. HUUUF. L'homme que vous avez en face de vous est James Bringtown et travaille pour moi. HUUUF. Il a l'autorité nécessaire pour me représenter. »
« Entendu, monsieur Elkoss. »
« HUUUF. Parfait, passez une bonne journée. »

Dahl coupa la discussion. Encore une incivilité... mais n'ayant jamais entendu parler de la Légion, il se doutait que c'était un gang sans importance.

« Huuuf. Madame Kael, pardonnez moi mon incorrection. HUUUF. Puis-je donc faire autre chose pour vous ? »



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Dernière édition par Dahl Elkoss le Jeu 23 Avr 2015, 10:25, édité 1 fois
Ravilla Aper

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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeMer 22 Avr 2015, 14:53


    Mains croisées par-dessus ses jambes qui l'étaient tout autant, Aper faisait la seule chose qu'on pouvait faire dans son cas: observer ce qui l'entourait avec un intérêt feint. Les bureaux, quoiqu'un peu sobre pour quelqu'un ayant tant d'argent, étaient empreints d'une certaine classe. Sans doute que cela avait été réfléchit pour rappeler aux visiteurs deux choses: l'on était bien sur Oméga, oui, et ceux avec qui on allait négocier pesait leur poids. Garder un minimum de standing, donc. Il faudrait donc louvoyer, utiliser des manières détournées d'obtenir ce que l'on souhaitait, flatter sans pour autant cirer... Des trucs de politiciens, en somme. Ce qui n'était pas réellement son genre. Elle préférait demander les choses directement. Cependant, ce n'était utile qu'avec les petites frappes, celles qui n'avaient rien d'autres pour négocier et dont l'absence ne manquerait à personne. Face à de telles entreprises, on ne pouvait pas taper du poing sur la table et exiger ce qu'on voulait. La militaire claqua des mandibules. Elle allait devoir s'habituer à ce genre de méthodes plus fines face à des êtres exécrables. Surtout si ses supérieurs considéraient encore à l'envoyer en enquête comme cela.
    Ses mandibules cliquetèrent. Le temps se faisait long. On ne semblait pas presser de l'accueillir. Encore que, une secrétaire lui proposa de quoi boire, en lui annonçant qu'on la recevrait bientôt. Face à son café, l'intéressée se contenta d'un vague hochement de tête. Au moins, ce qu'on lui avait servi était bon. Voir même très. Mais l'attente, cette foutue attente... Voilà qui l'agaçait. Ses griffes heurtèrent doucement l'accoudoir de son fauteuil, trahissant l'agacement de leur propriétaire. Elle arrêta bien vite. Non seulement elle risquait de finir par abîmer le meuble, mais en plus elle ne ferait que trahir sa frustration.
    La porte s'ouvrit derrière la pseudo-mercenaire et monsieur Elkoss en personne - ou plutôt en combinaison - entra, escorté par deux humains. Par habitude, elle inspecta rapidement leur équipement. D'une qualité qu'on pouvait attendre de la part de gardes d'une telle personnalité. Il y avait fort à penser que leur entrainement devait être au même niveau.

    - HUUUF. Madame Kael, enchantée. HUUUF. Dahl Elkoss, pour vous servir.

    Signe de tête et phrase de politesse en guise de réponse. La danse verbale pouvait commencer. Elle prit, pour une fois, une pose confortable, quoique toujours droite, dans le fauteuil, ses coudes posés sur son siège et les doigts croisés devant elle.

    - Monsieur Elkoss. Je vous remercie d'avoir accepté de me rencontrer.

    - HUUUF. Madame, pardonnez mon incivilité, mais je vais être bref. HUUUF. Dahl Terminus a déjà un accord d'exclusivité avec le gang des Ravageurs. HUUUF. Nous ne fournissons donc aucun autre gang, malgré les rumeurs. HUUUF. Ceci dit, peut être avez-vous d'autres questions ?

    Pardon? Il se foutait d'elle? Si c'était pour lui balancer ce genre de chose, ce fichu marchand aurait bien mieux fait de lui dire directement au téléphone plutôt que lui faire perdre son temps!
    Si les insultes commençaient à se cumuler dans l'esprit de la turienne, elle fit à peine frémir ses mandibules. Oui, elle pouvait injurier et menacer Dahl de tous les noms dans sa tête. En apparence, elle ferait mieux de garder les pieds sur terre et de tenter de trouver des arguments, tout en gardant son calme. Elle avait déjà quelques idées. Elle ouvrit la bouche, prête à discuter, lorsqu'une sonnerie d'omnitech l'interrompit. Parfait. Merveilleux. Allait-elle, par tous les Esprits, pouvoir parler ou allait-on juste la congédier sous l'argument que des affaires plus importantes l'attendaient? Il pouvait essayer; elle n'allait pas se laisser faire pour autant.

    - HUUUF. Excusez-moi, ceci est un appel assez important, je n'en n'aurai pas pour longtemps.

    - Je vous en prie, faites.

    C'était parfait pour observer, puisque le Volus estima qu'il n'était pas nécessaire de s'en aller. Une affaire importante, qu'il laissait à sa vue? D'après ce qui se disait, il y avait une enquête du côté de la société. Il était peu probable que cela la concerne elle, mais les informations, achetées chères, pouvaient aller vite sur Oméga. Un peu de paranoïa était ce qui permettait parfois de rester en vie. Les deux humains étaient armés, elle non; on l'avait tout de même autorisé à garder son armure. Elle avait moyen d'activer un drone, son camouflage et d'essayer d'en neutraliser un. Cependant, s'ils étaient prévenus, ils risquaient de réagir plus vite qu'elle. Leur patron pouvait faire un otage intéressant, mais sa petite taille et le fait qu'un bureau les sépare rendait l'action périlleuse. Dans tous les cas, l'alarme serait sans doute rapidement sonnée et elle se retrouverait seule dans un siège qui voudrait sa peau. Inutile de dire qu'il serait dès lors difficile de récupérer la moindre information.
    Face à elle, son plan B qui ne le savait pas encore coupa la communication.

    - Huuuf. Madame Kael, pardonnez-moi mon incorrection. HUUUF. Puis-je donc faire autre chose pour vous ?

    Elle aurait pu se détendre; elle n'en fit rien. Ravilla ne serait rassurée qu'une fois partie de cette foutue station. Sans compter qu'elle représentait une mercenaire, chef d'un groupe dont la réputation, même fictive, était assez honorable pour qu'elle puisse se faire recevoir par Elkoss. L'armée turienne aimait les choses carrées; même leurs couvertures devaient l'être. Il fallait cependant reconnaître que le Poing d'Aventen, du nom du célèbre philosophe turien, n'était pas totalement faux. Ils avaient bien existé, vendant leur service un peu partout, mais avait été démantelé il y a plusieurs années. Un échange de bon procédé; la Hiérarchie prenait leur nom, leur réputation et s'en servait, et eux pouvaient revenir à une vie civile sans avoir à s'inquiéter des conséquences de certaines de leurs actions. Les Terminus, cependant, n'avaient jamais trop été leur territoire. A cause des autres gangs, d'une part. Ensuite parce qu'ils n'agissaient pas assez régulièrement pour éviter la moindre interrogation. Cependant, ils restaient assez présents pour être considéré comme ayant un pouvoir mineur ici. Un peu plus réputé dans les autres coins.
    Quoiqu'il en soit, c'était l'heure de jouer un rôle. Encore un. Toujours un?

    - Monsieur Elkoss, je dois vous dire que s'il s'agit d'une plaisanterie, je n'y goûte guère.

    Sans avoir l'air féroce, elle gardait un ton ferme.

    - Croyez bien qu'il m'est difficile de croire que vous ayez pris la décision de me faire perdre votre temps - que j'imagine précieux - et le mien, ainsi que de me faire venir ici, pour simplement mieux m'indiquer où se trouve votre porte.

    Elle continuait de le regarder dans les yeux. Sans animosité, évidemment, et avec beaucoup de courtoisie. Mais pas au point de lui lécher les bottes, bien évidemment.

    - Nous ne cherchons pas à avoir l'entièreté de la collection; seuls les fusils d'assauts nous intéressent. Votre refus si brutal ne peut que me chagriner, d'autant plus que ces armes sont vendues un peu partout sur Oméga. Inutile de nier; entre les comptoirs qui mettent ces articles en tête de gondole, les Berzerkers et qui est assez riche pour se le payer, il suffit de jeter un œil dans les rues pour constater cette réalité.

    Elle leva un doigt de la main gauche, coupant court aux arguments qui auraient pu fuser.

    - S'il vous plaît, ne me dites pas que ce n'est pas votre œuvre. Ce serait m'insulter que de considérer que je ne suis pas capable de reconnaître une Armax Arsenal fabriquée dans l'espace concilien et une copie, même aussi parfaite.

    Claquement de mandibules.

    - Nous voulons ces armes, Monsieur Elkoss. Directement à la source, si je puis m'exprimer ainsi. Vos concurrents, Armax Arsenal, ont la fâcheuse habitude de rendre leurs armes traçables. Trouver des fusils de cette qualité ici est une aubaine que nous ne laisserons pas passer, je vous prie de bien vouloir le comprendre. Et il est hors de question que nous passions par des revendeurs pour récupérer des produits d'occasions ou bien des imitations grossières. A moins que vous ne soyez aussi qu'un revendeur, et dans ce cas nous nous arrêterons là.
    Dans le cas contraire, et afin de mener ces négociations à bien, nous avions dans l'idée de vous proposer une fois et demie ce que vous payent les Ravageurs. Si cela vous intéresse, nous pourrions aussi vous accorder un contrat de priorité, dans lequel le Poing d'Aventen sera prêt à faire passer vos demandes comme prioritaire et à un prix que, j'imagine, vous jugerez intéressant.


    "Kael" jeta un regard en coin aux gardes derrière elle, non sans trop tourner la tête au Volus. Cela aurait été un véritable manque de politesse.

    - J'imagine bien que vous avez votre propre armée, mais je doute qu'ils puissent intervenir n'importe où.

    Qu'en dites-vous?



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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeJeu 23 Avr 2015, 11:26
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Siège de Dahl Terminus, bureau anonyme

Visiblement, la turienne n'appréciait pas de s'entendre dire « non ». Ce que comprenais parfaitement le volus, surtout vu l'impolitesse dont il avait fait preuve. Mais que voulez-vous, lorsque l'on a beaucoup de travail, on n'a pas le temps de prendre des pincettes pour protéger la susceptibilité de chacun.

En revanche, Dahl avait été beaucoup plus surpris par la diatribe qui a suivit : des exigences, un prix qu'il savait hors de portée du groupe mercenaire, et surtout une tentative de convaincre Elkoss de rompre son contrat avec les Ravageurs ! Les Ravageurs n'étaient pas n'importe quel groupe mercenaire, c'étaient les maîtres d'Oméga. La simple idée de les trahir pour un gang, certes respectable, mais également mineur, comme le Poing d'Aventen, était risible.

Dahl se mit à rigoler. La turienne avait le mérite d'être culottée, et ceci, il l'appréciait. En revanche, elle cachait aussi très clairement quelque chose. Mais Dahl avait l'habitude de négocier avec des individus ayant des secrets, et ça ne l'avait jamais dérangé.

« HUUUF. Kael, vous avez du cran. HUUUF. Personne ne s'était montré aussi exigeant avec moi depuis les Ravageurs ! HUUUF. Et eux avaient réellement la supériorité ! HUUUF. Le Poing d'Aventen a bonne réputation, je le reconnaît. HUUUF. Mais j'ignore d'où vous pensez pouvoir lutter avec le plus gros gang d'Oméga. HUUUF. Vous n'avez ni les moyens financiers, ni la force armée. HUUUF. Si vous ne me croyez pas, je vous invite à négocier directement avec eux. HUUUF. Et si vous souscrivez une assurance avant, HUUUF, je renverrai votre cadavre dans un joli cercueil, HUUUF, où vous le désirez dans la galaxie. »

Était-ce une menace ? Oui et non, Dahl ne parlait pas d'éliminer lui-même le Poing. Mais il indiquait clairement qu'il avait des alliés bien plus puissants.

« HUUUF. Mais trêve de paroles de mauvais augure. HUUUF. J'apprécie votre cran, Kael, vraiment. HUUUF. Et il se trouve que nous pourrions trouver un terrain d'entente. »

Le volus ne connaissait pas la puissance réelle du Poing, mais pour être aussi sûre d'elle, la mercenaire devait sans doutes disposer d'un groupe efficace. Peut-être spécialisé dans les opérations discrètes, ce qui expliquerait que l'on entende peu parler du gang.

« HUUUF. Voyez vous, quelqu'un a commis une grosse erreur. HUUUF. Un individu a récemment posé pied sur Oméga. HUUUF. Et il a l'audace de vouloir me concurrencer et vendre les mêmes armes que moi. HUUUF. Des armes Armax Arsenal, comme vous souhaitez en acquérir. HUUUF. Ces armes sont détournées des stocks officiels de la Hiérarchie turienne. HUUUF. Une garantie de qualité donc. HUUUF. Et je puis vous assurer qu'elles ne sont pas traçables. »

C'était dévoiler beaucoup d'informations. Mais Dahl ne s'en inquiétait pas outre mesure. Justement, que ces dires se répandent arrangeraient le volus, car ça le dédouanerait de toute responsabilité lorsque les mercenaires les ayant acheté les utiliseraient contre les conciliens. Mieux valait que tout le monde sache que la Hiérarchie avait une fuite, plutôt que l'on accuse son entreprise, injustement pour une fois, de combattre l'espace concilien.

« HUUUF. Vous pourriez croire que je vous incite à les acheter, mais pourquoi payer ? HUUUF. Kael, voici ma proposition : éliminez ce revendeur. HUUUF. Éliminez les têtes l'accompagnant. HUUUF. Détruisez ses entrepôts. HUUUF. Emparez vous de ses stocks, ces armes qui vous intéressent tant. HUUUF. En échange de quoi, je vous donnerai de quoi faire chanter le traître de la Hiérarchie qui lui fournit ces armes. HUUUF. Vous n'aurez plus qu'à faire pression sur lui pour en obtenir autant que vous le souhaitez. HUUUF. Et à un prix modique. HUUUF. En revanche, n'essayez pas de les revendre. HUUUF. Je n'apprécie guère la concurrence, et je ne lui laisse pas le temps de s'implanter. »

Un deuxième groupe de mercenaires obtiendrait les armes de Armax Arsenal. Pas exactement ce qu'avait prévu Dahl, mais bon, quelle importance, si le responsable officiel était Trentius ?
Tant qu'à la dernière remarque, Dahl ne doutait pas que la mercenaire la suivrait. Après tout, n'était il pas justement en train de l'engager pour éliminer à la source un concurrent potentiel ?

« HUUUF. Qu'en dites vous ? »

Toute l'offre était étalée devant la turienne. Elle avait toutes les informations sauf, évidemment, qui était le traître, et où trouver le nouveau revendeur. A vrai dire, Dahl ignorait lui aussi cette donnée. Il espérait que l'enquête de Bringtown avançait bien.

Spatioport de la Légion

L'image du volus disparût. Le chef mercenaire se retourna vers Bringtown, l'air bien plus respectueux, presque penaud.

« Monsieur Bringtown, j'espère que vous me pardonnerez l'entrée en matière. Nous nous devons d'être prudent, pour maintenir notre réputation,et... »

James laissa le turien parler. Il se retrouvait en position de force, et devait maintenant bien en jouer. Visiblement, les mercenaires étaient fidèles à leur réputation de silence, aussi il serait dur d'obtenir confirmation que ce spatioport était bien celui utilisé par le revendeur. Si c'était le bon spatioport, bien sûr. Décourageant.

« Vous êtes tout pardonné, monsieur ? »
« Valakis. Je suis le fondateur et le dirigeant de la Légion. »
« Un nom des plus honorable, si je puis me permettre. »

Un nom extrêmement prétentieux pour un petit groupe, surtout. Mais complimenter un individu ne faisait jamais de mal.

« Je vous remercie. Donc, vous me disiez que monsieur Elkoss cherchait à investir dans un spatioport ? »
« En effet. Voyez vous, Dahl Terminus pourrait à l'avenir avoir besoin d'un point de livraison... discret. Très discret même. Hors ce spatioport a une réputation honorable dans le domaine. »
« En effet, monsieur Bringtown, je peux vous garantir qu'ici, personne ne saura rien de ce que vous transportez ! »
« Sans doutes. Mais nous avons encore quelques réserves. Voyez vous, ce spatioport n'est pas immense, hors il se pourrait que ces livraisons soient en en bonne quantité et très régulières. D'après ce que j'ai vu, la plupart des personnes ne se font livrer qu'une ou deux fois sur place, rarement plus. Ne risquerions nous pas d'être remarqués ?»
« Et bien... Cela dépendrait des quantité, bien sûr. Toutefois, à moins que vous ne songiez à vous faire livrer plus de marchandise que ne peut en recevoir le spatioport, je peux vous garantir que cela ne posera pas de problèmes. Nous gérons déjà, à l'heure actuelle, des contrats réguliers avec des marchands. »

Et bien, voilà qui est intéressant. Certes, il n'a pas parlé d'armes, et il y a de nombreux autres produits qui peuvent avoir besoin de discrétion. Mais ça pourrait coller. Il fallait toujours d'avantages d'informations...

« Monsieur Valakis, serait-il possible que nous tenions secret le contenu de ces cargaisons, même à vous ? »

Le turien parût surpris.

« C'est inhabituel, mais possible en effet. Mais sur une cargaison régulière... Nous ne sommes pas idiots, monsieur Bringtown, nous finiront par savoir, volontairement ou non, ce qui est livré. Néanmoins, si vous livrez régulièrement quelque chose, comme par exemple des armes, et qu'une fois de temps en temps vous remplacez ces armes par une autre cargaison, nous n'en saurions sans doutes rien. »

Les armes, quel bel exemple. Peut-être n'était-ce qu'une coïncidence. Peut-être pas.

« Je dois vous préveni, : il y aura un supplément dans les tarifs. Vous comprenez sans doutes : plus une cargaison est précieuse, plus le secret coûte cher. Si nous devons ignorer, nous en déduisons automatiquement que la cargaison est très, très précieuse... Mais je suis sûr qu'une grande entreprise comme la votre peut se le permettre. »

Les yeux du turien brillaient de convoitise. James aussi était ravi de l'annonce : si cette option coûtait si chère, le nouveau revendeur n'avait sans doutes pas les moyens d'y recourir.
Toutefois, Valakis ne lâcherait visiblement aucune information dessus. James réfléchit. Les mercenaires devaient très probablement garder dans des ordinateurs les données concernant ce qu'ils réceptionnaient. Pirater ces consoles permettrait sans doutes à James d'obtenir les infos qu'il désirait, mais comment y parvenir ? L'accès direct était très improbable, la base de la Légion étant un labyrinthe. Sans doutes faudrait il le faire à distance. Géon et Mélan auraient peut-être une idée.

« C'est, ma foi, très intéressant. Je dois voir les détails avec mes supérieurs, mais je vous annonce d'ores et déjà que je ferai un rapport positif. »
« J'en suis ravi, monsieur Bringtown. »

Ils se serrèrent la main.

« Je vous recontacterai bientôt. Pourriez vous me guider jusqu’à l'extérieur ? »

Le turien sourit.

« Inutile, nous avons un passage plus confortable pour les invités de marque ! »

Le turien guida James à travers une autre porte de la salle. Au bout du couloir, ils arrivèrent sur une aire d’atterrissage couverte. Des canons étaient disposés sur ses côtés, rendant dangereuse toute tentative d'intrusion illégale.
Le turien indiqua à James une navette.

« Elle vous mènera où vous le souhaitez. A bientôt monsieur Bringtown. »
« Au revoir, monsieur Valakis. »

James pénétra dans la navette, indiquant le siège de Dahl Terminus comme destination. Sa mission n'était pas finie, mais un rapport à ses supérieurs s'imposaient, sans oublier le fait qu'il aurait besoin d'aide.



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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeMar 28 Avr 2015, 16:56


    Ce sale petit... Il refusait de se montrer coopératif, c'était peu de le dire. Enfin, au moins avait-elle pu apprendre qu'il collaborait directement avec les Ravageurs. D'ailleurs, le Volus ne s'en cachait pas le moins du monde. Au contraire, il utilisait son partenariat comme une menace. Et même plus, puisqu'il l'invita en des termes polis à aller choisir un cercueil si elle continuait dans cette voie. C'était en tout cas la façon dont "Kael" comprenait les choses.
    La turienne s’était attendue à ce qu’Elkoss ait déjà un contrat avec un grand groupe. Le contraire l’aurait étonné, à vrai dire. Vu la notoriété de l’entreprise, il lui fallait au moins ça pour se protéger de concurrents ou de voleurs trop gourmands. Un moyen de dissuasion persuasif. Mais de là à imaginer qu’il s’agissait directement des Ravageurs… La force armée d’Aria. L’emmerdement maximal. Il allait être difficile, pour ne pas dire impossible, d’avoir un conflit ne serait-ce qu’ouvert avec l’entreprise. D’autant plus que le Conseil faisait tout pour éviter une guerre avec les Terminus. Enfin, ce n’était pas là son problème. On lui demandait d’où venait la fuite. La combler était un « plus ».
    Cependant, le Volus jouait à un jeu fort dangereux. Qu’il refuse de signer un contrat avec le Poing était une chose. Qu’il décide par la même occasion de laisser le tout Oméga se fournir en armes réservée à l’élite (pour peu qu’ils en aient les moyens), c’en était une autre… Finalement, leur problème allait peut-être pouvoir se résoudre tout seul. A moins que d’autres entreprises entraient dans la danse. Là, les choses deviendraient carrément plus compliquées. Devoir faire le tour des entreprises n’était pas forcément la meilleure chose à faire…

    - HUUUF. Mais trêve de paroles de mauvais augure. HUUUF. J'apprécie votre cran, Kael, vraiment. HUUUF. Et il se trouve que nous pourrions trouver un terrain d'entente.

    Le regard froid qu'elle lui jeta laissa clairement entendre son humeur. Maintenant qu'elle se retrouvait bloquée, la militaire n'avait pas la patience pour jouer à ce petit jeu. Ni même pour se voir refiler une proposition pour un armement de seconde main. S'il s'imaginait un partenariat juteux avec le Poing pour autre chose que les Armax, il pouvait toujours aller rouler au loin. Oh, comme elle rêvait de le lui dire clairement... Pourtant, elle ne pouvait rien faire de plus que serrer les dents.

    Cette patience lui fut salutaire. Soudainement, le commerçant se mit à déballer ce qu’il avait sur le cœur. Une histoire de concurrence, se fournissant directement dans les stocks de la Hiérarchie. Qui savait quelle mouche l’avait piqué pour qu’il se montre aussi bavard. Qu’importe ; c’était une occasion que la franc-tireuse n’allait pas laisser passer.
    Déjà, elle se fit moins agressive, préférant adopter une attitude curieuse tout en gardant un air un peu revêche. Ce serait une demi-victoire dans son enquête. Dahl Elkoss resterait un problème, mais ce serait ses supérieurs qui devraient se débrouiller avec. Au moins, les stocks destinés à la Hiérarchie resteraient leurs. Sans doute qu’Armax Arsenal devrait fournir de meilleurs équipements à l’avenir, et faire plus attention à leur plan.

    - J'écoute.

    Un deal, évidemment. La tête du revendeur, la destruction des entrepôts et de quoi faire chanter le traître pour qu'il leur fournisse des armes. C'était intéressant, à ne pas en douter. Mieux encore; elle pourrait sans doute trouver un moyen pour garder vendeur et fournisseur en vie. Au pire, il s'agirait d'un sacrifice acceptable. L'essentiel était de trouver celui qui détournait les fonds et démanteler son réseau.
    L'intéressée s'enfonça dans son siège, claquant des mandibules tandis que, devant elle, le Volus attendant la réponse. Il se montrait prudent en refusant de tout déballer avant qu'elle n'accepte. Impossible de le doubler pour le coup. Petit futé...

    - Accepté, lâcha-t-elle d'une voix sèche. Donnez-nous le nom et l'endroit, vous n'en entendrez plus parler.

    Le petit être hocha de la tête, sans doute satisfait. Après quoi, il la congédia, l'invitant à revenir le lendemain. Sans mot dire, la pseudo-mercenaire préféra lui obéir. Il détenait le reste des clefs; elle n'allait pas commencer à gâcher les choses sous un coup de colère. Sans compter qu'elle devait faire son rapport.

    Le chemin du retour fut rapide. Dès qu'elle fut en sécurité dans la chambre équipée minable qu'elle louait, Aper envoya un message, tout en code, résumant la situation: Oméga entier disait que Dahl Elkoss vendait des armes, ce que ce dernier avait avoué sans sourciller face à elle. Même s'il ne vendait qu'aux Ravageurs, c'était bien des Armax Arsenal qu'il écoulait. Cependant, il n'était pas celui qui détournait leur stock. La Major continua son message en racontant leur marché, soulignant le fait qu'elle ferait tout son possible pour laisser le revendeur en vie et qu'elle ferait connaître l'identité du traître au plus tôt. Elle conclut son mail avec une demande de renfort. Une petite troupe, chargée de représenter quelques membres du Poing, comportant quelques experts dans des domaines précis: Armement, technologie, soins, pilotage, armurerie, combat à distance, corps à corps... Tout ce qui au final pouvait être utile dans un groupe de mercenaire. Il s'agissait de rendre leur couverture crédible.
    La confirmation lui arriva quelques heures plus tard, tandis qu'elle faisait mine de passer le temps dans un bar quelconque. Un vaisseau banalisé et quelques hommes briefés qui seraient sous ses ordres. Tous dotés d'une fausse identité, évidemment.


    C'est donc accompagnée de deux soldats grimés en mercenaires et d'un expert tech' que Ravilla attendit au point de rendez-vous, le lendemain.



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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeMer 29 Avr 2015, 23:48
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Siège de Dahl Terminus

Dahl venait d'être informé que Bringtown était arrivé. Il l'avait convoqué dans le petit bureau, là même d'où la turienne était sortie quelques minutes auparavant.

Kael n'avait clairement pas apprécié le refus premier du volus, mais s'était montrée très intéressée parce que le volus avait dit par la suite. Curieusement, elle semblait prête à courir pour avoir ces armes. Bien loin du « tout, tout de suite » qu'appréciaient la plupart des mercenaires. Tant mieux au fond : trop d'impatience n'était jamais une bonne chose.

Bringtown arriva bientôt auprès du volus et lui fit un rapport complet. Il n'avait pas de certitude donc, mais de gros soupçons, et même si ceux-ci étaient infondés, l'enquête de Bringtown permettait de resserrer drastiquement la corde au cou du revendeur. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'il ne soit éliminé.

Une fois le rapport terminé, Dahl congédia son agent. Il réfléchit quelques minutes sur place, puis rejoignit son bureau. Un plan commençait à émerger. Mais en premier lieu, éliminer les possibilités : le commerçant demanda à ses experts galariens de tenter d'en apprendre plus sur les trois gangs de mercenaires tenant les spatioports que Bringtown avait identifié comme suspects. Il demanda ensuite à Kelnus de rassembler une escorte pour le lendemain, restreinte mais suffisamment nombreuse pour impressionnée un gang sur sa base même. Enfin, Dahl demanda à Jerata de préparer les différents compte d'investissement à de possibles gros débits.

Le volus était riche, et la Légion n'était qu'un petit gang : mais investir dans un spatioport restait une opération coûteuse !

Le lendemain

La turienne était venue accompagnée de trois hommes. Une bonne chose : un trop grand groupe serait plus difficile à dissimulé au sein de sa garde. Les hommes de Dahl avaient leurs habitudes et leurs routines, que ne connaissaient pas les mercenaires du Poing.
Le volus rejoignît la turienne dans un salon d'accueil, accompagné comme toujours de deux hommes.

« HUUUF. Ravi de vous voir, Kael. HUUUF. Venez avec moi, mes associés nous attendent. HUUUF. Si vous avez un expert technique, prenez-le avec vous. HUUUF. »

Le volus emmena les deux turiens dans une salle de réunion plus grande et gardée. Les gardes de Dahl restèrent à l'extérieur quand Dahl entra. Jerata Kheln, Vargas Kelnus et les jumeaux galariens Géon et Mélan se retournèrent vers les arrivants. Les têtes de Dahl Terminus, s'amusa le volus. Un attentat à ce moment là, et l'entreprise volerait sans doute en éclat. L'une des raisons qui expliquaient que la pièce était ultra sécurisée. Dahl commença les présentations.

« HUUUF. Madame Kael, je vous présente Jerata Kheln, ma seconde. HUUUF. Vargas Kelnus, mon chef de la sécurité. HUUUF. Et Géon et Mélan, mes propres experts techniques. HUUUF. »

Les jumeaux avaient travaillé toute la nuit sur l'intuition de Bringtown. Si les données de la Légion étaient trop bien protégées pour permettre aux galariens d'y accéder en si peu de temps, ce n'était pas le cas des deux autres spatioports. Un rapide tour sur leurs serveurs ''sécurisés'' avait permis aux jumeaux d'affirmer que ces spatioports n'avaient rien à voir avec le revendeur. Seul restait celui de la Légion.

« HUUUF. Une telle débauche d'individus peut vous sembler inutile. HUUUF. Vous auriez raison, mais j'aime le spectacle. » Dahl prit un siège réservé à son attention, conçut pour s'élever et mettre le volus à hauteur de ses interlocuteurs. Les autres prirent également place. « HUUUF. De plus, la mission devant nous n'est pas des plus aisée. HUUUF. Je préfère que vous puissiez posez vos questions aux meilleurs personnes possibles. HUUUF. Sur ce, commençons. HUUUF. Jerata ? »

La butarienne prit la parole. Son ton était comme toujours incisif et autoritaire. Ceci la rendait mauvaise négociatrice, mais Dahl avait trouvé en elle une pépite d'or : Jerata était une gestionnaire, une dirigeante et une investisseur extrêmement talentueuse.

« Mercenaires, aujourd'hui, vous agirez avec nos hommes, en couverture. Nous devons en effet infiltrer les réseaux d'un gang nommé la Légion afin d'identifier le revendeur et où le trouver. » Elle leva la main. « J'imagine d'ici vos protestations, comme quoi ce n'est pas votre boulot, et je n'en n'ai cure. Nous vous payons, vous obéissez. Au vue de la rareté des armes que vous obtiendrez grâce à monsieur Elkoss, je peux affirmer que vous êtes largement gagnants dans cette transaction. »

Elle baissa sa main, la posant sur l'un des nombreux datapads qui ne la quittaient jamais.

« Vous vous mêlerez à un groupe de nos hommes envoyés auprès du gang mercenaire. Nous entrerons tranquillement et nous ne ferons pas de grabuge. Officiellement, nous serons là pour négocier. Dans la pratique, nos hommes s'arrangeront pour distraire l'attention, et ce sera à vous, ou à votre expert technique, d'en profiter pour s'éclipser. Tout ce que vous aurez à faire, ce sera d'accéder à une console, de passer sa sécurité et d'y introduire un programme. Ensuite vous rejoindrez le gros du groupe : le programme permettra à Géon et Mélan de se charger du reste. C'est bien compris ? Vous ne perdez pas de temps, vous ne cherchez pas à télécharger les données de leurs consoles : vous agissez vite et discrètement. »

Jerata fixait de ses quatre yeux Kael, la méfiance clairement affichée. Puis elle désigna les galariens. L'un d'eux sorti un petit disque de données de son omnitech et l'envoya vers Kael.

« Voici le programme. Il n'est pas conçu pour craquer la sécurité de la console, donc mettez le disque une fois que vous aurez vous-même passé la protection. Si vous n'y arrivez pas, contactez les jumeaux, ils vous diront quoi faire. Il serait bien que vous mettiez dès maintenant vos omnitechs en contact, en fait. Ce serait plus prudent. »

Un ton légèrement moins vindicatif, nota Dahl. Jerata tentait de convaincre ses interlocuteurs. Mais elle s'y prenait mal : associer le fait de mettre les omnitechs en communication avec la possibilité de l'expert turien d'échouer devait surtout l'avoir vexé. Dahl se demanda s'il allait accepter de le faire.

« Si vous avez des questions, c'est maintenant. Une fois là-bas, il sera peut-être plus compliqué d'y répondre. »

La réunion prit fin peu après. Tous partirent, cette fois-ci direction les navettes de Dahl Terminus. Une assez grosse les attendait : deux turiens à l'avant, le pilote et son copilote. Trois autres à l'arrière, assez grands. Et deux krogans trop gros pour les sièges qui avaient préférés rester debout. Kelnus entra dans la navette et fit signe aux mercenaires de le rejoindre. Tous entrèrent, puis Dahl les rejoignît, et la porte se referma derrière lui. Le volus s'assit dans l'un des sièges, regardant la plupart des combattants, presque tous debout et assez serrés. Certains semblaient surpris.

« HUUUF. Et bien quoi ? HUUUF. Vous savez bien que je ne me déplace jamais sans escorte ! HUUUF. Allez-y. »

La navette décolla.

Siège de la Légion

La navette marquée Dahl Terminus n'eût aucune difficulté pour atterrir. Le chef du gang, Valakis, vint à la rencontre de la porte s'ouvrant... Avant de reculer précipitamment en voyant les deux krogans en sortir. Plusieurs de ces hommes levèrent leurs armes, mais les rabaissèrent quand Dahl sorti à son tour.

« HUUUF. Vous pardonnerez mes hommes. HUUUF. C'est que nous étions serrés là dedans, ils étaient impatients de sortir. HUUUF. »

Le turien ouvrait de grands yeux en voyant l'escorte s'aligner peu à peu. Et il y avait de quoi :ses hommes n'étaient pas beaucoup plus nombreux. Dahl rigolait en son fort intérieur : Valakis n'avait visiblement pas très bien préparé la rencontre !

« HUUUF. Bien, nous vous suivons. HUUUF. A moins que vous ne vouliez discuter dehors ? »

« Hum, non. Non, bien sûr. Venez avec moi. Mais je crains queheu, tous vos hommeuh, ne puisse pas venir... »
« HUUUF. Je suis sûr que vous avez une pièce où les accueillir alors. HUUUF. Vargas restera tout de même avec moi. HUUUF. Ses conseil tactiques me sont très utiles. HUUUF. Je me permet également de garde l'un de mes gardes du corps krogans. HUUUF. »
« Entendu, monsieur Elkoss. »

Parfait. Les hommes avaient tous reçu l'ordre de distraire les gardes de la Légion. Les krogans en particulier se montreraient particulièrement efficaces : présent en deux endroits de la base, les hommes de Valakis seraient obligés de se disperser pour les surveiller. Et vu leur taille, attirer le regard de leurs adversaires ne serait pas un problème... Enfin, l'absence de Kelnus avec les autres combattants leur donnerait une excuse pour relâcher leur tension habituelle et chercher des noises aux turiens de la Légion. Rien de réellement important... Mais sans doutes suffisant pour permettre à Kael et son agent technique de s'éclipser. Ce serait à eux de bien profiter de l'occasion ; Dahl, lui, avait une négociation à mener.


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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeDim 10 Mai 2015, 18:55


    Elle avait les bras croisés, l'air ennuyé et ses mandibules claquaient doucement. Comme à son habitude. A ses côtés, ses "gardes" adoptaient une posture similaire. Celle de celui qui attend avec l'air tranquille mais sans forcément l'être. La Major avait pris soin de prendre les moins nerveux de ses hommes. Ceux-ci n'étaient rien de plus que méfiants, heureusement. Les autres devaient s'habituer, mais la plupart n'appréciaient que peu d'être sur Oméga. Oh, ils étaient loin de montrer des signes de paniques. Mais elle préférait éviter la moindre maladresse de leur part et prendre ceux qui lui semblaient les plus à même de remplir la mission.
    L'expert technologique, lui - ou plutôt elle - était la plus calme du quator. Elle était plus âgée aussi, ce qui devait aider. Ce n'était pas la première fois que Rayh ( car tel était son nom ) participait à des missions ne serait-ce qu'un peu dangereux.

    Ils durent attendre un peu, après quoi le Volus lui-même arriva en guise d'accueil. Parmi les soldats, les deux groupes se toisèrent du regard alors que leur chef s'échangeait des salutations.

    - HUUUF. Ravi de vous voir, Kael. HUUUF. Venez avec moi, mes associés nous attendent. HUUUF. Si vous avez un expert technique, prenez-le avec vous. HUUUF.

    Il était amusant de se dire que, s'il avait connu la véritable identité de son interlocutrice, le Volus se serait retrouvé à faire un jeu de mot. Celui habituel que ses rares connaissances s'amusaient, surtout avant, à faire. Ravi Ravilla, était l'un des plus fréquent.

    - Moi de même, Monsieur Elkoss.

    Un signe de tête, et les deux femmes emboîtèrent le pas des trois mâles, pour finalement arriver dans une nouvelle salle, où les attendaient quatre inconnus. Ce n'était pas important. Qui ils étaient et ce qu'ils faisaient, voilà qui lui passait bien au-dessus de la tête. Des grandes huiles, c'était sûr. Le dirigeant les présenta. Un coin de l'esprit de la franc-tireuse tenta de noter les noms, dans le doute. Ils étaient des collaborateurs, mais pas la tête. La seconde, le chef de sécurité, les experts techniques. Et tout ça rien que pour le Poing... Dahl devait vraiment vouloir voir son concurrent disparaître.
    Aper et Rayh s'assirent tandis que leur hôte s'amusait du "spectacle" qu'il donnait alors que lui aussi pris place. Son siège rehaussé lui permettait d'être à hauteur de ses interlocuteurs.

    - HUUUF. De plus, la mission devant nous n'est pas des plus aisée. HUUUF. Je préfère que vous puissiez posez vos questions aux meilleurs personnes possibles. HUUUF. Sur ce, commençons. HUUUF. Jerata ?

    Une butarienne. C'était rare d'en voir. Comme ses comparses masculins, elle ne semblait pas tendre. Quelque chose qui provoqua, non pas de la sympathie, mais une sorte de respect professionnel de la part de la militaire. Par contre, elle n'avait aucun respect pour les mercenaires. Ça se comprenait. L'absence de fidélité était toujours problématique, surtout pour une affaire aussi délicate que la leur.
    Leur mission, donc, consistait à infiltrer un autre gang, afin de pouvoir trouver les informations sur le revendeur. Le calme était nécessaire, ainsi que la discrétion. Ils avaient beaucoup à faire, mais l'entreprise resterait gardienne des informations qui seraient trouvés. Ces enfoirés étaient malins. Ou au moins prudents. Difficile de les doubler ainsi. Pour un peu, la turienne les aurait applaudit.
    Un petit disque vola vers les deux, que la plus jeune attrapa en plaquant un doigt sur lui, le bloquant sur la table.

    - Voici le programme. Il n'est pas conçu pour craquer la sécurité de la console, donc mettez le disque une fois que vous aurez vous-même passé la protection. Si vous n'y arrivez pas, contactez les jumeaux, ils vous diront quoi faire. Il serait bien que vous mettiez dès maintenant vos omnitechs en contact, en fait. Ce serait plus prudent.

    Rester en contact donc? Mettre un appareil technologique en contact avec des experts dans ce domaine? Ils devraient surveiller leur langue durant la mission. Mieux valait être prudents plutôt que pris. Cependant, refuser aurait pu paraître étrange. De toute façon, les omnitechs étaient vides de toutes données importantes. Ce n'étaient pas leur personnel, encore heureux.
    Chose fut donc faite. Après le refus de la chef de poser la moindre question, ils se mirent en route. Ils étant Dahl, son chef de la sécurité, ses gardes et les cinq mercenaires. Vers les navettes de la société, d'après ce qu'on accepta de leur dire. A l'arrière se trouvait deux Krogans, immenses comme tous ceux de leur race, ainsi que trois turiens. Et ils devaient encore réussir à caser le dirigeant, plus les cinq mercenaires. Autant dire que le voyage allait être des moins agréables.
    Le petit Volus ne put s'empêcher une remarque sarcastique tandis qu'ils tentaient de s'entasser comme ils pouvaient dans le véhicule.


    Siège de la Légion



    Il était difficile de respirer alors qu'un coude Krogan s'enfonçait plus ou moins dans ses côtes. Son propriétaire eut le droit à un grognement, auquel il répondit par un plus fort. Les deux se toisèrent du regard avant que le garde ne finisse par se pousser un peu, non sans avoir donné un dernier coup. C'était un miracle qu'ils ne se soient pas encore entre tués. Surtout quand on savait que les géants devenaient presque fou de rage dans des endroits confinés. En tout cas, plus propices à l'agressivité. Et Ravilla aussi n'était pas à son aise. Trop peu d'espace, et surtout des heurts - qu'elle doutait voulu - de la part des gardes d'Elkoss. Elle avait envoyé ses deux gardes, Tyrron et Jaek faire corps pour protéger Rayh, laquelle avait pris le seul siège libre. Leur collègue était importante pour la mission: autant faire en sorte qu'elle passe un voyage, le plus agréable possible.
    L'ouverture de la porte fut une délivrance, surtout lorsque les mastodontes furent les premiers à partir. Dahl leur emboîta le pas, se sentant à nouveau d'humeur comique. Par les Esprits, un Volus comédien... Bientôt, les Krogans allaient commencer à danser une petite gigue. Le pire étant sans doute que, si une telle chose arriverait, la Major ne serait même pas étonnée.

    La navette fut rapidement vidée, au plus grand soulagement de ses occupants, ravis de pouvoir prendre une grande bouffée d'air frais. Enfin.
    Il ne fallut pas attendre pour qu'ils soient de nouveau séparés. Elkoss et son chef de la sécurité, plus un garde, laissèrent le reste de la troupe. "Kael" et sa comparse devaient se glisser jusqu'à la console la plus proche. Laquelle se trouverait esprits savaient où. Agir vite et efficacement... Heureusement que ça ne leur changeait pas.
    On les conduisit jusqu'à une salle assez grande pour que tous puissent attendre, et pourvu d'un minimum de conforts. A savoir des chaises. Sur le chemin, aucune console n'avait pu être aperçue, ce qui leur laissait penser que, s'il y en avait une, elle serait plus loin dans le complexe. Un jour, les choses seraient simples.

    En attendant, il fallait qu'elle trouve une façon de faire. Les soldats avaient pour mission de divertir ceux de la Légion. Cependant, ce n'était pas encore l'heure de lancer une bagarre généralisée, ou même un pugilat. Plus tard, si c'était vraiment nécessaire.
    Un petit signe de tête et les deux femmes se levèrent pour faire mine de se diriger vers la porte. La réaction du garde fut immédiate; il les arrêta.

    - Halte. Où pensez-vous aller?

    Le regard qu'il eut en réponse fut aussi sévère qu'agacé.

    - Toilettes.

    Cette réponse parut déstabiliser un peu les deux hommes chargés de les surveiller.

    - Veuillez rester ici.

    Le claquement de mandibules fut aussi sec que la voix avec laquelle la chef lui répondit.

    - Ecoutez, on vient de passer une heure dans une foutue navette à onze, avec deux Krogans occupant les trois quarts de la surface. Je vous laisse imaginer l'état dans lequel sont nos nerfs. Soit vous nous laisser aller nous passer un coup d'eau sur le visage, soit vous acceptez de vous en prendre une. Faites votre choix.

    Le sourcil levé lui laissa bien entendre que son interlocuteur n'était pas impressionné. Il était sur son terrain et avec assez de confrères pour lui venir en aide si jamais les choses dégénéraient réellement. Le turien jeta un coup d'oeil à son collègue, lequel lui fit un signe qui pouvait se traduire par un "laisse donc".

    - Je vous fait accompagner.

    Parfait. Deux membres de la Légion furent dépêchés pour les guider et, surtout, les surveiller. Les WC n'étaient pas si loin de ça que la salle où on les gardait, mais au moins cette petite "ballade" leur permettait d'explorer un peu les lieux sans en avoir l'air. Les deux femmes purent finalement observer au détour d'un angle, à deux couloirs de là. Elles continuèrent un peu leur chemin, afin d'arriver aux toilettes. Les deux mâles eurent la courtoisie de les attendre à l'extérieur.
    Elles attendirent un peu avant de sortir. Au moins, la première partie de leur but avait été accompli. Leur restait plus maintenant qu'à trouver un moyen de se faufiler hors de la pièce gardée.





Dernière édition par Ravilla Aper le Lun 18 Mai 2015, 18:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeSam 16 Mai 2015, 14:05
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Salle de réunion de la Légion

Valakis emmena Dahl et ses deux accompagnateurs à travers une grande pièce dotée d'écrans, semblant être le centre de commandement, puis dans une petite salle adjacente qui devait servir aux réunions. Deux autres turiens y attendaient. Valakis sembla hésiter à laisser entrer le krogan de Dahl, puis sembla se dire qu'il valait mieux l'avoir dans la salle de réunion que dans la salle de contrôle. Dahl prit place, le chef de la Légion aussi, les autres restant debout derrières leurs dirigeants respectifs.

Valakis commença à présenter ses seconds, mais Dahl n'accorda qu'une oreille distraite. Il pensait à la salle de commandement, et aux caméras. La plupart étaient concentrées sur le spatioport et ses environs, mais quelques unes surveillaient l'intérieur de la base. Il était probable que tout l'intérieur de la base soit surveillé, en fait. Dahl ne se faisait pas de soucis concernant les enregistrement – les jumeaux galariens les supprimeraient ou les modifieraient, ils connaissaient leur métier – mais si jamais Kael et ses hommes étaient remarqués avant d'avoir pu hacker une console, des ennuis leur tomberaient dessus. C'était laisser une part de leur plan à la Chance, et Dahl préférait éviter de se voir accorder trop de faveurs par le dieu du panthéon volus.

« Enchanté. » Le volus adressa un signe de tête aux conseillers de Valakis. Tous deux étaient en armure, et étaient sans aucuns doutes des combattants autant, voir plus, que des négociateurs. « HUUUF. Passons aux choses sérieuses. HUUUF. Valakis, HUUUF, Dahl Terminus aura besoin d'un spatioport discret dans les temps à venir. HUUUF. Pour des cargaisons probablement assez conséquentes et, HUUUF, bien évidemment discrètes. HUUUF. »
« Vous pouvez avoir confiance en nous, monsieur Elkoss. »
« C'est que m'a rapporté mon agent en effet. HUUUF. Mais reste maintenant la question du prix. »

Les yeux du turiens se mirent à briller légèrement. La cupidité était si facilement reconnaissable, et se présentait quasiment toujours de la même manière, quelque soit les espèces, les sexes, les individus.

« Vous devez savoir qu'il s'agit de demandes très particulières. La discrétion a un prix, surtout pour des cargaisons comme celle d'une entreprise aussi observée que la votre, et le fait que vous voulez cachez à tous le contenu même à nous augmente encore le tarif. Toutefois, Dahl terminus est la plus grande entreprise des Terminus, à ce que l'on dit ? Je suis sûr que vous en aurez les moyens... »

Valakis annonça un premier prix. Il était bien évidemment au-delà de ce que désirait vraiment le turien, comme dans toutes négociations, mais Dahl fut quand-même surpris de la somme. Elle était vraiment énorme. Et c'était très clairement une arnaque, hors le volus détestait que l'on essaie de l'arnaquer de manière aussi grossière.

« HUUUF. Avec vos tarifs, HUUUF, mes cargaisons me coûteront plus chères qu'à la vente ! »
« Vous devez comprendre qu'un contrat avec vous nous obligera à en renoncer à d'autres ! J'attends donc que votre proposition permette de combler ces pertes. »
« HUUUF. Des pertes potentielles, HUUUF, contre des bénéfices certains et une association avec un groupe connu. HUUUF. Vous oubliez qu'un contrat avec nous agrandira grandement votre réputation ! HUUUF. Voici ce que j’envisagerais comme tarif... »

Le volus annonça un prix à son tour, qui était, dans le fond, aussi une arnaque : plus élevé qu'un contrat normal, mais de peu, donc pas rentable au vue des demandes du volus. Mais bon, le turien ayant exigé beaucoup, il fallait bien ré-équilibré la balance.
Valakis ouvrit de grands yeux à son tour, ses mandibules se refermant de manière sévère.

« Vous m'insultez, Elkoss ! A ce prix, vous feriez mieux de contacter un groupe de seconde zone ! Et... »

La discussion continua, l'un et l'autre pinaillant et émettant de nouvelles demandes inacceptables sous des formes détournées. Même lorsque Elkoss commença à arriver sur des demandes plus honnêtes, le turien restait intraitable. Soit il avait été vexé par le début des négociations, soit il avait vraiment les yeux plus gros que le ventre. Dahl commençait à s'énerver, mais il n'avait pas encore reçu le signal correspondant au début des hostilités.

Soudain, Valakis se tût. Au même moment, Dahl reçut le message indiquant que ses hommes commençaient leur grabuge. Le volus tourna la tête vers son chef militaire, qui acquiesça discrètement, montrant que lui aussi avait reçu le signal.

« Excusez moi, mais notre discussion doit s'interrompre un moment. Il semblerait que vos hommes provoquent du grabuge. »
« HUUUF. Du grabuge ? HUUUF. Mes hommes sont des professionnels. »
« Alors, allons vérifier ça. »

Le turien se leva et fit signe aux personnes présentes de l'accompagner. Dahl hésita. Il faudrait du temps à Kael et son expert pour réussir, Dahl devait leur en fournir un maximum. Mais il finit par suivre le turien.

La salle de commandement de contenait que deux surveillants. L'un d'eux avait basculé les écrans sur les hommes de Dahl et leurs environs. Le volus pesta intérieurement : sur l'une des caméras, on voyait Kael et son experte sortirent d'une salle, sans surveillance. Les deux turiennes semblaient discuter. Valakis aussi les remarqua.

« Que font elles ? »
« Ce sont les toilettes, chef... »
« Et personne ne les y surveille ? »
« Ils ont du retourner à la salle d'attente... »


Valakis s'était avancé, laissant Dahl et ses hommes à la charge de ses deux autres conseillers. Khelnus regarda Dahl, indiquant silencieusement que si Dahl voulait changer les plans et agir, c'était maintenant. Le volus refusa d'un signe de tête. Le revendeur ne devait rien savoir, et pour ce faire, il fallait rester discret.

« HUUUF. Nous ferions mieux de rejoindre nos hommes avant que ça dégénère, Valakis. HUUUF. »

Le turien regarda le volus. Il était méfiant.

« Vos hommes sont des professionnels, non ? Vous me l'avez garanti vous même. »
« HUUUF. Leur officier n'est pas avec eux. HUUUF. Vous voulez vraiment prendre le risque que cela dégénère ? »
« Non, sans doutes pas... Mais je m'interroge quand-même, Elkoss. Pourquoi avoir amené ici une telle escorte ? »
« HUUUF. Auriez-vous peur ? »

Le turien se retournait franchement vers le volus, une main posée sur son arme. Les surveillants également n'accordait plus grande importance aux écrans. Et c'était tant mieux : Kael et son experte s'éloignaient des toilettes. Dahl ignorait si c'était pour rejoindre la salle d'attente, mais il en doutait.

« Je n'apprécie guère votre ton, Elkoss. »

« HUUUF. C'est partagé, HUUUF, turien. »

La tension augmenta d'un cran. Valakis sembla hésiter, puis son regard passa sur le krogan, qui avait l'avantage dans une pièce close, et il renonça à s'emparer de son arme.

« Inutile de poursuivre la négociation. Nous vous escortons à vos hommes, puis vous dégagez. »

Dahl ne répondit pas. Ça lui allait parfaitement.
Valakis dis signe aux surveillants de l'accompagner. Visiblement, il craignait une agression, et sans doutes n'avait-il pas tort. D'autres turiens de la Légion rejoignirent le groupe au fur et à mesure, ce qui eût l'avantage de réduire le rythme de marche qui devait déjà s'adapter sur celui du volus, Dahl ne se pressant pas.

Ils arrivèrent finalement à la salle d'attente. Valakis ouvrit la porte, tandis que le volus espérait que Kael et son experte avait eu le temps de revenir. Si ce n'était pas le cas, les choses risquaient de dégénérer.



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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeLun 18 Mai 2015, 18:11


    - Nous sommes d'accord?

    Rayh hocha la tête, puis se mit à tapoter sur son omnitech avant de désigner les caméras. Bien. Elles pouvaient désormais sortir. Lorsque le battant de la porte glissa, les gardes tournèrent un instant la tête vers elles. Après quoi, ils leur firent signe d'y aller, ouvrant la marche.

    Ils n’eurent pas le temps de faire un pas avant que les deux femmes ne se glissent dans leur dos pour les étrangler, non sans les avoir attiré dans la salle. Le bras fermement collé contre le cou des gardes - assurant la prise qu’elles connaissaient par cœur pour l’avoir maintes fois répétée – leur autre main libre bloquant leur crâne pour les empêcher de s’enfuir. Ils se débattirent un instant, luttant comme ils pouvaient pour se dégager. Eux aussi étaient formés, mais les deux militaires avaient l’avantage grâce à l’effet de surprise. Le mâle que tenait Ravilla tenta de lui dégager le bras en mordant, mais elle resserra vite son étreinte, l’obligeant à relever la tête s’il ne voulait pas se briser la nuque. Finalement, une dizaine de secondes plus tard, ils sombrèrent dans l’inconscience, s’effondrant lorsqu’elles les relâchèrent, tels de poupées de chiffons. C’était une bonne chose de faite. Heureusement qu’ils n’avaient pas réussi à s’enfuir. Une lutte ouverte aurait été plus problématique, tant en terme de discrétion que de gestion. Si deux ennemis étaient gérables, une dizaine sur terrain inconnu et clos était suicidaire.
    Les deux traînèrent ensuite les corps jusqu’aux stalles. Au moins, ils ne seraient pas découverts tout de suite et pourraient « dormir tout leur saoul ». Une petite heure, de préférence, histoire que le groupe puisse être parti avant leur réveil. Maintenant que ce problème était réglé, un autre s’imposait : revenir sans leur gardien allait, il n’y avait pas à en douter, attirer les soupçons. Il leur faudrait trouver un moyen de divertir l’attention, et concentrer un maximum d’attention ailleurs. Déjà, elles avaient eu de la chance que leur action éclair ne soit pas remarquée. La technicienne avait, selon ses dires, modifiée l’angle de la caméra, assez longtemps pour qu’elles puissent mettre les mercenaires hors d’état de nuire. Mais pas assez pour que cela ne soit remarqué. A partir de maintenant, c’était un loop d’image qui prendrait le relais. Il durerait le temps qu’il faudrait pour leur permettre de lancer le piratage.
    Quoiqu’il en soit, cela ne réglait pas le problème d’absence évoqué plus tôt. Il fallait qu’on oublie leur existence, au moins pour quelques minutes. Et elle connaissait le moyen parfait pour se faire. Un « énorme » moyen de plusieurs centaines de kilo et dont les nerfs avaient sans doute été mis à mal durant le voyage. L’un des deux Krogans, dont l’omnitech avait été synchronisé un peu plus tôt.

    - On a besoin d'une diversion, lâcha-t-elle d’une voix sèche. Commencez à vous foutre sur la gueule si vous voulez, mais occupez-les.

    Un rire guttural fut sa seul réponse, avant que la communication ne soit coupée sans autres formalités. Bien. La politesse n’était certes pas le point fort du mastodonte, comme tous ceux de son espèce, mais au moins était-il emballé par l’idée de déclencher du grabuge. C’était dans leurs gênes, après tout. Même les Hollo étaient d’accord avec elle depuis des dizaines d’années. Aucune scène de baston dans un bar ne pouvait être bonne s’il n’y avait pas au moins un Krogan parmi les figurants. Et pour 200.000 crédits de dégâts matériels.

    - Vous pensez pouvoir pirater la console d’ici ou bien avez-vous besoin d’être en contact ?

    La soldate avait lancé son appareil et releva les yeux afin de répondre à sa supérieure.

    - Je l’ai marqué en passant, Madame. Je peux y accéder d’ici, mais j’ai besoin de temps afin de passer la sécurité.

    - Vous avez deux minutes.

    C’était un temps réaliste. Il serait étonnant, malgré l’incompétence qui semblait être propre à la Légion, qu’ils laissent plus de temps à un guerrier de s’amuser à taper sur les leurs. Ou juste à les secouer un peu trop fort.
    Incompétent ? Ce gang l’était, et ce n’était pas peu de le dire. S’ils avaient pris soins de séparer les groupes, laissant peu d’hommes à Dahl, ils n’avaient pour autant rien fait pour les priver de leurs armes. Une telle bêtise crasse avait de quoi signer leur arrêt de mort. Heureusement pour eux, ils ne devaient pas être pris pour autre chose que les éboueurs des vrais mercenaires. Sans quoi, ils auraient sans nul doute été détruits il y a un moment.

    Pendant ce temps, Rhay était attelée à son travail. Son expérience la rendait capable de travailler vite et bien, encore qu’elle jurait beaucoup, les choses ne semblant pas se passer exactement comme elle l’aurait souhaité. Sans doute avait-elle prise la sécurité de l’endroit un peu trop à la légère, et faisait désormais face à des difficultés auxquelles elle ne s’attendait pas. Possible.
    Il aurait été mentir de dire qu’Aper réussissait à comprendre ce que sa subordonnée était en train de faire, naviguant entre les données comme si c’était son élément naturel. Elle n’était pas totalement ignare en matière de technologie, mais ses connaissances étaient loin d’être poussées. Comme la plupart de ceux qui avaient un omnitech ou un datapad en main, sans doute. Enfin, grâce au mods de piratage, au moins elle n’était pas totalement démunie dans les situations les plus simples. Chacun avait son truc, après tout.

    Finalement, la sécurité fut contournée. Ne restait plus qu’à insérer le disque dans la console laquelle se situait, fort heureusement, en dehors de l’angle des caméras.



    Un disque. Bordel. Un foutu disque en 2200… Soit le Volus adorait le rétro, soit ses techniciens n’étaient pas foutus de concevoir un programme transmissible d’omnitech à appareil. Enfin, c’était désormais fait, alors… L’interdiction du patron de télécharger les données était d’une restriction à pleurer. Non seulement elles devraient faire le pied de grue à côté de la console, attendant gentiment que les données soient transférées, mais en plus, le Poing devrait rester lié à ce petit fout-merde jusqu’à ce qu’ils trouvent les infos dont ils avaient besoin.

    Il y avait vraiment certaines missions qui avaient le don de lui courir sur les nerfs.

    - Transmission effectuée, finit par lâcher Rhay, tout en récupérant le disque. Nous pouvons y aller.

    Pas trop tôt. Ces deux galariens avaient pris leur temps. Voilà presque trois minutes qu’elles étaient dessus, piratage et données comprises. Ce n’était pas eux qui risquaient la réussite de la mission, ça se voyait. Foutus bureaucrates.


    Le pire, ce fut qu’elles furent obligées de marcher sur le chemin du retour, malgré leur camouflage optique. Courir aurait attiré les soupçons, alors autant rester discrète jusqu’au bout. Au détour d’un couloir, elles stoppèrent net pour mieux reculer. Les hommes de la Légion, son chef et Elkoss et sa troupe arrivaient. Bordel. Le retard dû à ses foutus jumeaux et leur disquette allait leur coûter cher. Il fallait qu’elle réfléchisse à un plan, et vite. De préférence, un pas trop mauvais.
    Et le seul qui lui parvient… Et bien, il fallait espérer qu’il marche.

    Elles étaient assez proches de la porte pour l’atteindre en premier, toujours cachées. Mais elles préfèrent attendre au détour de l’angle. Sans ça, ils auraient bien vu qu’elles revenaient d’un autre endroit, seules, pour peu que leur regard soit attiré par le scintillement, qui arrivait parfois, de leur mod. Attendant qu’ils ouvrent la porte, les deux femmes en profitèrent pour se glisser elles aussi dans la pièce, profitant que leur attention soit toute occupée sur les combattants pour les remarquer.

    Ce n’est qu’une fois ayant pris place juste à côté de la porte, dans l’intérieur de la salle, que la Major réapparu à la vue et aux sus de tous. Le seul garde qui avait été chargé de les surveiller encore présent était au sol et avait été sans doute trop occupé pour remarquer leur retour.
    Reprenant son rôle de chef « Kael » jeta un regard sévère, accompagné d’un claquement de mandibules l’étant tout autant, aux deux patrons.

    - Et bien, finalement, vous arrivez pour calmer tout ce beau monde.

    Elle s’écarta un peu du mur où elle s’était adossée pour se tourner face à eux. Dans le même temps, elle fit signe à la technicienne d’abaisser elle aussi son camouflage.

    - Monsieur Elkoss, que vous nous payez pour vous protéger est une chose. Mais la prochaine fois que vous estimez qu’il est de bon ton de nous faire voyager dans une navette minuscule, avec deux Krogans, pour nous faire attendre dans une pièce aussi petite, ayez l’obligeance d’augmenter notre prime.
    Vous ne nous payez pas assez cher pour risquer ma vie à ce point pour vous. De même que nous n’avons pas été engagés pour servir de défouloir à votre bête enragée.


    L’intéressé grogna méchamment. De chaque côté du guerrier, Tyrron et Jaek se tenaient, silencieux et immobiles, prêt à lui sauter dessus si les choses dégénéraient.

    - Considérez-vous comme heureux que j’ai demandé à deux de mes hommes de rester visibles pour le tenir un minimum. La prochaine fois, je laisserais les vôtres s'entre-déchirer.

    Bon... Restait plus qu'à voir si la Légion était aussi stupide qu'ils en avaient l'air. Au pire.. Et bien, il y aurait un gang de moins sur Oméga.



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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeVen 22 Mai 2015, 12:54
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La porte, assez large, s'ouvrit devant Valakis, Dahl, et leurs escortes. Une clameur leur jaillit aussitôt au visage. Les mercenaires des camps gueulaient à tout va, le krogan plus fort encore que les autres. Il semblait même qu'il y ait déjà eu quelques effarouchées, un turien de Dahl Terminus gisant au sol, semblant sonné, tandis que l'un des mercenaire de la Légion semblait boiter et était soutenu par ses camarades.

« QU'EST CE QUE C'EST QUE CE BORDEL ! »

Valakis avait donné de la voix, attirant l'attention. La plupart des mercenaires se tournèrent vers lui, bien que surveillant toujours du coin de l’œil leurs adversaires. Le chef de la Légion entra alors, suivit par Dahl, Khelnus et le garde du corps krogan. Dahl se sentit légèrement bousculé à ce moment, mais ne vit pas d'où venait le mouvement.

« Et bien, finalement, vous arrivez pour calmer tout ce beau monde. »

Kael était là, à côté de la porte, discrète et flegmatique. Dahl en fût aussitôt rassuré : la mercenaire avait du réussir sa mission.

« Monsieur Elkoss, que vous nous payez pour vous protéger est une chose. Mais la prochaine fois que vous estimez qu’il est de bon ton de nous faire voyager dans une navette minuscule, avec deux Krogans, pour nous faire attendre dans une pièce aussi petite, ayez l’obligeance d’augmenter notre prime.
Vous ne nous payez pas assez cher pour risquer ma vie à ce point pour vous. De même que nous n’avons pas été engagés pour servir de défouloir à votre bête enragée. »


Le krogan grogna. S'il y en a un qui mérite une prime, c'est bien lui, se dit le volus. Pour ne pas s'être mis à rigoler. Dahl ne comprenait pas ce que cherchait à faire Kael : pourquoi donc ne se mêlait elle pas au groupe, se faisant discrète ? Elle voulait faire capoter la mission ou quoi ?

« HUUUF. Vous n'êtes pas payée pour réfléchir, Kael. »
« Considérez-vous comme heureux que j'ai demandé à deux de mes hommes de rester visible pour le tenir un minimum. La prochaine fois, je laisserais les vôtres s'entre-déchirer. »

Dahl eut un instant de flottement. Mais... elle est complètement stupide ?
Premièrement, elle annonçait clairement à la Légion qu'elle s'était dissimulée dans leur base. Secondement, elle confirmait tout aussi clairement qu'elle ne faisait pas partie des mercenaires traditionnels de Dahl Terminus.
Et puis, elle mettait les mercenaires de Dahl comme ceux de Valakis dans le même sac, visiblement. Alors que chaque groupe était assez clairement défini, et que chaque camp était soudé. C'était... Curieux, venant d'une mercenaire engagée pour se mêler à d'autres mercenaires.
Mais il n'était pas temps de s'interroger dessus. Valakis aussi sentait le coup fourré, et avait resserré sa prise sur son arme.

« Elkoss, vous avez ramené ici des agents dotés de camouflages tactiques ? »

Dahl ne répondit pas, se contentant de lancer un regard vers Khelnus, qui acquiesça et mit sa main sur la crosse de son arme de poing. Valakis se retourna lentement, redressant son arme au fur et à mesure.

« Qu'est ce que vous comptiez faire ? Que... »

Il n'eût pas le temps de finir sa phrase. Khelnus sorti son pistolet lourd et fit exploser le crâne du turien, rependant cervelle et ossements sur les individus présents dans la salle.
La Légion eût un instant de surprise. Les hommes de Dahl Terminus, qui eux savaient que la situation pouvait mal tourner, réagirent plus rapidement. Le krogan ayant accompagné Dahl depuis le début recula en s'enfonça au corps à corps dans la troupe d'escorte de Valakis, profitant du fait que le couloir limitait leur marge de manœuvre. A l'intérieur de la salle, les mercenaire sautèrent sur leurs adversaires, les éliminant au corps à corps quand c'était plus rapide, aux armes de poing pour les ennemis plus éloignés.

La situation était en faveur de Dahl, mais il savait que ça ne durerait pas. Les ennemis présents dans le couloir avaient reculés, mais des renforts de tarderaient pas à arriver et le krogan s'étant jeté sur eux semblait gravement mal en point. Dahl activa son omnitech et contacta ses experts techniques.

« HUUUF. Les galariens. HUUUF. Transmettez immédiatement un plan à toute la troupe pour sortir d'ici. HUUUF. Renseignez-nous sur les mouvements ennemis. HUUUF. Téléchargez et effacez toutes leurs données. HUUUF. Personne ne doit savoir ce qu'il s'est passé ici. HUUUF. Khelnus ! », continua le volus en se tournant vers son chef militaire, « HUUUF. Nous vous suivons. HUUUF. On ne laisse personne en état de témoigner derrière nous. HUUUF. » Le turien acquiesça, puis donna ses ordres. Deux mercenaires se penchèrent sur le krogan tombé dans le couloir, puis secouèrent la tête et l'achevèrent de plusieurs balles dans le crâne. Ils auraient peut-être pu le sauver dans des conditions normales, mais pas au cœur d'une base ennemie alors que la fuite était la seule option possible.

« HUUUF. Kael, nous discuterons de vos talents à la discussion plus tard. HUUUF. Dirigez vos hommes comme vous l'entendez. HUUUF. Mais même consigne que les autres : vous sortez d'ici avec nous. HUUUF. Ou vous n'en sortez pas du tout. »

Khelnus donna le signal du départ. Le krogan restant ouvrit la marche, un puissant fusil à pompe en main. Deux humains derrière lui, puis Khelnus et Dahl, et enfin le reste de la troupe.



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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeMar 09 Juin 2015, 18:39

    Le claquement de mandibules furieux se perdit dans le chaos qui suivit. Cette "petite" altercation rappelait à Aper pourquoi elle haïssait les mercenaires. A quelques exceptions près. Ils étaient trop méfiants, trop sur leur garde. Chaque mot se retrouvait analysé, décortiqué et tout pouvait vite partir en couilles. En temps normal, une telle erreur n'aurait pas dû se produire. Cependant, avec la lubie rétro des ingénieurs, le retard et l'absence de gardes et d'excuses, il aurait été difficile de faire mieux. C'était bien ce que la Major devait se répéter, afin de ne pas admettre une partie de la vérité: tout avait failli foirer à cause d'un petit détail. Heureusement pour elle que Dahl n'était pas du genre à être tendre. A l'instant même où le turien avait commencé à se montrer suspicieux, voir agressif, l'un de ses collègues l'exécuta sur le champ. Sans qu'aucun des soldats sous couverts ne soient étonnés. A la place, tous suivirent le mouvement et sortirent au moins une de leur arme, à savoir du pistolet lourd à fusil d'assaut. Peu de membres de la Hiérarchie tenait en haute estime les indépendants. Sans compter leur fidélité naturelle à la Cause: s'il fallait exterminer tout un gang pour ce faire, soit. Aucun n'hésiterais un tant soit peu vu la nature de leurs adversaires.
    Quelques tirs furent échangés, un Krogan sauta dans le tas et les membres de la Légion reculèrent jusqu'au couloir, petit à petit. Il fallait au moins reconnaître un talent au groupe d'Elkoss: ils étaient efficaces. Le Poing se retrouvait relégué au rôle de soutien, tirant depuis l'arrière dès qu'une ouverture se présentait. Enfin, au moins n'étaient-ils pas totalement derrière leurs "alliés" puisque le Volus tenait cette place. Normal. Ce n'était pas un combattant.

    - Khelnus ! HUUUF. Nous vous suivons. HUUUF. On ne laisse personne en état de témoigner derrière nous. HUUUF.

    Dans le corridor, un calme temporaire venait de s'installer, laissant l'occasion à la troupe de quitter la salle dans laquelle ils étaient repliés. Deux coups de feux précédèrent la sortie des quatre turiens de la Hiérarchie. Plutôt que de venir en aide à leur ami, ils avaient préféré l'achever. Un médigel aurait pu l'aider à le remettre sur pied. Assez pour qu'il puisse suivre le groupe, bien qu'il soit inutile en combat. Mais non. Plutôt de sacrifier un peu de temps, ils avaient préféré l'abattre comme un chien. Sous l'indifférence quasiment générale des hommes de Ravilla, ainsi que celle-ci. Certes, une telle action était contestable, puisqu'il venait de sacrifier une force non négligeable à long terme. Néanmoins, il y avait à gager que l'entrepreneur saurait trouver rapidement un nouvel homme de main. Oméga, après tout, était friande de petits boulots en tout genre et peu de gens pouvaient se targuer d'être réellement irremplaçable. Plutôt que de se morfondre, le quator enjamba le corps massif.

    - HUUUF. Kael, nous discuterons de vos talents à la discussion plus tard. HUUUF. Dirigez vos hommes comme vous l'entendez. HUUUF. Mais même consigne que les autres : vous sortez d'ici avec nous. HUUUF. Ou vous n'en sortez pas du tout.

    Quel foutu imbécile. Si ce n'était pas pour le nom et leur mission, sans doute aurait-elle émise de plus vifs reproches que celui qui suivirent.

    - Mes talents n'auraient pas à être utilisés si vos galariens n'avaient pas un goût pour le rétro. Outre l'inutilité de votre disque de données, c'est aussi lui qui a provoqué notre retard.
    Mais je reconnais que vous avez raison. J'aurais dû coller une balle dans la tête du chef plutôt que de tenter une approche plus... diplomatique.
    Tyrron! En tête avec les autres. Jaek, cinq pas derrière moi. Rhay, vous restez à mes côtés.


    L'éclaireur était le Mastodonte survivant lequel faisait peu cas de la mort de son ami. Ensuite venaient deux humains, le turien. Au "milieu", le second de Dahl, celui-ci ainsi que Rhay et Aper, encore que ces deux étaient plus avancées que l'entrepreneur. Puis venaient le reste où Jaek faisait partie de la tête.
    Ils se mirent ainsi en marche, observant une formation serrée afin d'empêcher que le coeur, à savoir Elkoss, ne soit touché. Leur paye en dépendait. L'opposition fut vive une fois l'alerte donnée. Par deux fois un groupe vint derrière eux alors qu'ils étaient en prise à des gardes qui leur faisaient face. Plusieurs furent blessés, et quelques-uns moururent. Un des soldats de "Kael" fut lui aussi touché. A la différence des mercenaires, elle refusa de l'abandonner, surtout que la blessure était bénigne. Une balle lui avait perforé la jambe, évitant de peu l'artère, alors qu'ils déboulaient dans la cour. Là, une embuscade d'une vingtaine leur était tombées dessus, profitant de leur abris pour les attaquer.
    Le groupe de Dahl avait dû se séparer. Rester exposés aurait été trop dangereux, pour ne pas dire mortels. Dès lors, leurs ennemis avaient tentés, avec plus ou moins de réussite, de les encercler. C'était à ce moment que Tyrron était devenu boiteux. Cependant, maintenant que leur chef était mort, les membres de la Légion s'étaient montrés hésitants. Sans ordre précis, ni personne pour réclamer le trône, plus d'un avait opéré un repli maladroit ou tenté d'accomplir des manœuvres ratées, sans le moindre soutien de leurs pairs. Ce fut, au final, cette désorganisation générale qui permis à Elkoss et cie d'atteindre la navette. L'entrepreneur transporté en premier, suivit des blessés, puis petit à petit des guerriers encore valides. Ces derniers effectuaient encore des tirs de couvertures depuis le transport quand les portes de celui-ci se fermèrent et qu'il commença son départ. Les rares résistants tirèrent sur eux, sans plus d'effets que d’abîmer un peu la carlingue.

    Dans le peu de calmes qu'ils avaient, Aper sortit son médigel, l'appliquant sur son subordonné d'une façon appliquée. Il faudrait qu'ils voient un médecin dès que possible. Heureusement que la Hiérarchie lui en avait fourni un, bien qu'il faudrait attendre qu'ils atteignent leur propre vaisseau. Inutile de dire qu'aucun des militaires n'avait la moindre confiance envers une quelconque clinique du secteur.

    - Et bien, lacha la Major avec un rire amer, au moins ces entrepôts ne vous coûteront plus rien désormais.



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MessageSujet: Re: La Hiérarchie sur Oméga   La Hiérarchie sur Oméga Icon_minitimeVen 19 Juin 2015, 15:35
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«  Mes talents n'auraient pas à être utilisés si vos galariens n'avaient pas un goût pour le rétro. Outre l'inutilité de votre disque de données, c'est aussi lui qui a provoqué notre retard.
Mais je reconnais que vous avez raison. J'aurais dû coller une balle dans la tête du chef plutôt que de tenter une approche plus... diplomatique.
Tyrron! En tête avec les autres. Jaek, cinq pas derrière moi. Rhay, vous restez à mes côtés. »


Si Dahl ne prit pas la peine de répondre, il garda toutefois en tête de questionner ses experts galariens. Le PDG ne comprenait guère les subtilités de l'informatique, mais la mercenaire semblait davantage maîtriser les ficelles. Si les jumeaux avaient fait une connerie, il fallait s'assurer qu'ils ne recommencent pas.

La troupe s'enfonça dans le dédale des mercenaires. Le volus avait activé son bouclier, se méfiant des balles perdues. Toutefois, ses hommes savaient ce qu'ils faisaient, et il ne fut pas inquiété une seule fois. Malgré quelques pertes et des blessés légers, ils parvinrent au hangar où leur navette les attendait.

Dahl monta, aussitôt suivit de deux turiens habilités à la conduite du véhicule, puis des quelques blessés, et enfin des combattants valides. Le toit s'ouvrit, permettant la fuite, et la navette repris la direction du siège de Dahl Terminus. A l'intérieur, les blessés étaient soignés par des doses de médigel. ''Grâce'' aux pertes subies, il y avait assez de place pour qu'ils soient allongés. Kael s'occupait de l'un de ses hommes, qui semblait assez salement amoché, bien que stable. Elle envoya une remarque cynique au volus.

« Et bien, au moins ces entrepôts ne vous coûteront plus rien désormais. »

Dahl réfléchit rapidement. Il n'était pas sûr que la turienne pensait réellement ce qu'elle disait, mais il se pouvait qu'elle ait raison. A condition de se débarrasser ou de recruter rapidement les derniers membres de la Légion. Il faudrait faire preuve de subtilité – sans doutes ne seraient ils pas ravis de vendre aux tueurs de leur chef - mais c'était envisageable.

« HUUUF. Vous ne croyez pas si bien dire. HUUUF. Il y a une clinique de premier soin au siège de l'entreprise. HUUUF. Vous pourrez y emmener votre homme. »

Le reste du voyage se déroula dans un calme relatif.

Siège de Dahl Terminus, quelques heures plus tard

Khelnus, Jerata, Dahl, les jumeaux galariens et la turienne se retrouvèrent dans la salle de réunion. Ceux présents lors de l'assaut avait pris le temps de se reposer et de se faire soigner, tandis que les galariens avaient fouillés les recoins des données de la Légion. Il restait encore bien des choses à trouver, bien sûr, mais les infos qu'ils cherchaient avaient été obtenues.

« HUUUF. Alors ? »
« Nous avons trouvé la source des armes. »

Les deux galariens souriaient, faisant durer le suspense. Mais ils arrêtèrent vite quand Jerata tourna son regard vers eux.

« Le revendeur s'appelle Trentius, mais pas celui auquel vous pensez. Il s'agit de son frère, Hertas Trentius, un habitué des Terminus. Toutefois, il est très probable que les deux turiens travaillent ensembles. »
« HUUUF. Je vois. HUUUF. Comment le trouve-t-on ? »
« Difficilement. La Légion ne traite avec lui qu'au sein du territoire Berzerker, ou à distance. Nous n'avons pas encore trouvé les lieux qu'il fréquente en dehors. Toutefois, il a apparemment fait une demande particulière aux mercenaires, il y a peu de temps. Il organise une fête dans quelques mois, apparemment sur Illium, et la Légion devait fournir quelques gardes. »
« HUUUF. Intéressant. »

Le volus se tourna vers Kael.

« HUUUF. Voilà qui semble être votre ticket d'entrée. HUUUF. Les jumeaux devraient pouvoir vous faire passer pour les membres demandés de la Légion. HUUUF. A moins que vous ne préfériez une approche plus brutale. HUUUF. Mais sur Illium, je vous le déconseille. »

Dahl ramena son regard sur les galariens.

« HUUUF. Vous allez commencez à travailler sur de fausses identités pour le Poing. HUUUF. Je les veux réalistes, et sans fioritures cette fois-ci. HUUUF. Est-ce clair ? »
« Okay, boss. »
« HUUUF. Donnez également un accès aux serveurs de la Légion à Jerata. »

Dahl se tourna vers sa seconde.

« HUUUF. Tu surveilleras leurs activités. HUUUF. Ils ne doivent pas avertir Trentius. HUUUF. Essaie également de les faire quitter leur base. HUUUF. Khelnus, vous assisterez Jerata. HUUUF. Mettez moi en place un plan pour éliminez les derniers mercenaires si besoin est. HUUUF. Je veux leur siège, leurs entrepôts, leur spatioport. HUUUF. Trentius attends sans doutes d'autres cargaisons. HUUUF. Nous les livrerons nous-même. HUUUF. En faisant en sorte qu'il ne se méfie pas. HUUUF. D'autres questions ? »
« Oui : de combien de temps disposons nous avant la prochaine livraison ? »
« Une semaine, d'après leur agenda. »
« HUUUF. Vous avez entendu les galariens. HUUUF. Ne traînez pas. HUUUF. Kael, vous connaissez la suite de la mission. HUUUF. Éliminez Hertas Trentius et ses hommes. HUUUF. Et je vous donnerai de quoi faire chanter son fournisseur. HUUUF. Vous avez besoin d'autre chose ? »



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