Cela fait maintenant quatorze ans que j’ai vécu un événement qui m’a transformé, quatorze années que je ne comprends plus qui je suis. Mais avant d’en arriver là, commençons par le commencement. Je suis née en l’an 2164 sur la toute jeune colonie d’Eden Prime, faisant de moi une enfant de la première génération d’humain extraterrestre. Je n’ai compris la différence que le jour où ma mère m’a montré un dessin animé « culte » de la Terre, le roi lion, montrant d’étrange créature se battant pour la suprématie d’une contrée où même la végétation m’était inconnue. J’ai compris ce jours-là que je ne serais jamais comme une enfant terrienne, pas que cela soit fondamentalement mauvais, mais il est surprenant de percevoir si jeune le fossé qui nous sépare soudain de la majeure partie de son espèce.

A l’âge de dix ans des représentants de l’alliance sont venu frapper chez nous, je n’ai pas tout compris sur le moment, mais en réalité ils expliquaient à mes parents que le voyage vers Eden Prime et l’exposition a l’ezo des moteurs des vaisseaux coloniaux, avait modifier le code génétique de ma mère, alors enceinte de moi, une chose anodine pour elle mais qui avait semble-t-il eu des conséquences majeures sur moi. Je n’ai pas compris pourquoi ils ne s’opposèrent pas aux militaires qui m’emmenèrent, mon père me dit qu’il était fier de moi, et moi je pleurais alors qu’on m’arrachait à ma vie.

J’ai alors rejoint un centre de formation, une prison pour des êtres qu’ils ne comprenaient pas encore. Je pense pouvoir dire que j’ai été chanceuse durant cette période. En effet j’étais tout bonnement la candidate la plus mauvaise du programme, alors que les autres pouvaient tordre une barre de métal par la force de leurs esprits, je me retrouvais à peine capable de déplacer une tasse sur quelques centimètres. Bien entendu l’entrainement et la pause d’un implant qui me causait d’horrible douleur me permirent au moins de maitriser les bases du pouvoir qu’ils avaient éveillé en moi, m’empêchant au moins de me faire mal à moi-même par accident. Je fus rejeté du programme avant même la phase 2. Je rentrais chez moi avec un échec que mon père ne me pardonna jamais vraiment, et qui créa une distance entre mes parents et moi, qui ne fit que grandir avec le temps.

A l’âge de seize ans j’entrais dans le centre militaire local de l’alliance, où je me trouvai enfin un talent pour quelque chose, la vie de soldat en elle-même n’avait que peu d’attrait, mais l’enseignement martial qui en découlait ainsi que l’apprentissage nécessaire à tout soldat qui devait à présent faire face à d’autres espèces étaient quant à eux tout à fait stimulant pour mon esprit en recherche d’aventure. Voulant intégrer les forces de la flotte de l’Alliance je quittais Eden Prime de nouveau à dix-neuf ans juste après l’obtention de mon diplôme militaire, et rejoindre les forces armées d’un des croiseurs de l’Alliance. Alors que je posais le pied dans cet immense vaisseau, j’appris qu’Eden Prime venait d’être attaqué, qui se révéla être la première attaque Geth reconnue au-delà du voile. Quand le contact fut enfin rétablit avec la colonie et l’arrivée des secours, j’appris que ma mère avait succombée pendant l’attaque, autant dire que mon père fut concis et brusque dans son message. J’ai beaucoup pleuré, mais je pense aussi que cela m’a permis de véritablement avancé. Je n’ai plus reparlé à mon père ni mit le pied sur ma planète depuis ce jour.

Les trois années suivantes furent, on peut le dire riche en rebondissement, mission après mission, mon expérience et mon talent ne firent que s’accentuer. Je fus affectée à un commando spécial chargé d’intervenir en terrain ennemi pour des missions d’exfiltrations ou de destructions localisées, le scalpel avant le marteau en somme. Je n’étais pas membre de l’élite, servant juste de remplacement à un membre décédé, bien trop jeune, mais j’étais bien ainsi, la benjamine d’un groupe de baroudeurs libre de leurs mouvements, je couvrais mes compagnons au travers de la lunette de mon fusil, comme un manteau de protection invisible. J’avais privilégié ce genre d’arme à distance, me tenant loin de la bataille, je savais bien entendu me défendre comme chaque soldat, mais je craignais qu’un jour une menace me face puisait dans mon talent biotique par réflexe, et que celui-ci m’échappe encore une fois, me menant à une mort certaine.

La guerre implosa, une guerre qui menaça la galaxie elle-même, une menace sombre et ancienne. J’aimerais vous dire que j’ai participé à la dernière bataille sur Terre, que j’ai aidé à sauver le monde, mais à cette époque j’étais à peine capable de me mettre debout. Au milieu du conflit, mon unité fut chargée d’aller discrètement enquêté sur un centre de secours situé sur Horizon. Personne ne savait qui finançait ce centre, et malgré la bonne volonté dont semblait faire preuve ses occupants, la guerre imposait la prudence. Lors du trajet, notre vaisseau fut « attaqué » par un ennemi inconnu, un bruit strident brouilla tous nos radars, et il ne fallut que quelques instants pour que nous sombrions dans l’inconscience alors qu’une puissante lumière traversé les hublots. Lorsque je rouvris les yeux, mon crâne semblait sur le point d’exploser, je reconnus immédiatement la soute de notre vaisseau, plusieurs caisses flottées dans la zone, mais l’air semblé être toujours présent.

Je pensais qu’un de mes compagnons avait réussi à nous entrainer vers la soute lors de l’explosion, nous sauvant d’une mort certaine, quand j’entendis une sorte de grognement quelque part devant moi. Je me redressais la douleur me vrillant le crâne, dans l’ombre des caisses je perçus deux lumières bleues intenses, il me fallut quelque secondes pour comprendre que c’était des yeux qui me regardaient. Je reconnus tout de suite le hurlement qui échappa à la créature, un zombifié moissonneur. Mais lorsqu’il s’avança, je reçu la triste vérité comme une lame en plein cœur, les traits du visage de la créature ne m’étaient pas inconnu, le chef de mon unité se tenait là, son visage mort et torturé par les excroissances mécaniques était figé dans une expression d’horreur. Les moissonneurs nous avaient-ils trouvés ? En dehors de la créature face à moi rien n’étayer cette hypothèse, et surtout pas le fait que je sois en vie. Il ne fallut qu’un instant pour qu’elle se jette vers moi, ses bras battant pitoyablement l’air pour avancer malgré l’absence de pesanteur. Je me redressais vivement pour fuir l’affrontement, le mouvement me faisant presque perdre conscience tant la douleur était grande. Je ne pus que bondir en arrière pour esquiver un coup d’une de ses mains griffues qui frôla mon visage. Je rebondissais sur le dos, mon corps propulsé en l’air, le zombie arriva à ma hauteur alors que je le saisissais aux poignets, l’empêchant pour un temps de me déchiqueté, mais il était plus fort que moi et gagner du terrain de seconde en seconde.

Lorsque la pointe d’une de ses griffes vint me fendre l’arcade et la paupière jusqu’à la joue, j’hurlais de douleur, alors que l’instinct de survie faisait déferler dans mon corps une énergie que je savais n’avoir jamais posséder, sous la forme de volute bleu elle quitta mon corps et engloba le corps de celui qui fut un ami et un mentor, et comme si je l’avais tenue entre mes mains, sa tête recula sous la pression et finit par se retourner dans un craquement écœurant. Son corps s’éloigna et je sombrais dans les ténèbres de l’inconscience et de la douleur.

A mon réveil j’étais dans un vaisseau de l’Alliance, incapable de bouger, le médecin de bord m’annonça qu’en réalité presque un mois avait passé depuis la disparition de notre groupe, et que le signal de notre vaisseau était réapparu la veille, la découverte du cadavre zombifié justifia à elle seule que deux gardes veillent sur ma chambre jours et nuits, ainsi que les examens dans les jours qui suivirent. Le signal de contrôle moissonneur était encore obscur, et personne ne voulait prendre le risque de laisser un ennemi potentiel se balader dans le vaisseau à la veille de la dernière bataille. J’étais de toute façon incapable de me déplacer seule, la douleur constante dans mon crâne m’empêcher de penser clairement. Quand le médecin me fit installer un implant de nouvelle génération la douleur diminua, et il fut surpris que je n’aie aucune connaissance de la manière de gérer son énergie biotique, et que celle-ci était responsable de mes douleurs. Je fus transporté dans un hôpital militaire et alors que les examens infirmaient toute trace d’impact du signal Moissonneur, j’assistai à la victoire sur holoécran, personne ne savait vraiment comment, mais on avait gagné.

Une victoire coûteuse pour tous, une galaxie en partie détruite et moi qui me retrouvait avec des pouvoirs que je ne savais pas maitriser et les questions de l’Alliance sur ma disparition et mon retour. Heureusement pour moi, le chaos d’après-guerre noya mon dossier dans la paperasse et je finis par être simplement congédier des rangs de l’armée qui avait d’autres chats à fouetter. Je profitais des flots de survivants pour me fondre dans la masse et me faire oublier un temps, rejoignant les terminus pour plus d’anonymat, quelque chose en moi me semblait briser, comme si les liens que j’avais eu avec l’Alliance et l’humanité avait été tranché, j’avais peur de la liberté que je ressentais et qui me poussait à rompre tout contact avec cette vie, je craignais parfois que l’événement que j’avais vécu et que je ne comprenais pas avait eu sur moi des effets psychologique que j’ignorais., mais en dehors de mes nouveaux dons qui me faisaient souffrir le martyre et d’un œil en moins, je n’avais physiquement rien de différents.

Les mois passèrent et la douleur devint plus supportable, j’avais vu que mon pouvoir fluctuait, redevenant parfois l’abysse que j’avais toujours connu pour en général devenir une vraie source de puissance, les douleurs que je subissais lors de son utilisation étaient d’après les experts que j’avais pu croiser, une résultante du manque d’entrainement, et d’un cerveau adulte moins apte à s’adapter au flux d’énergie. J’ai fini par rejoindre un des grands gangs d’Oméga, les soleils bleus qui tentaient de reprendre leurs positions d’antan. Je ne vous raconterais pas tous les événements qui se sont déroulé dans la décennie qui a suivi, mais je suis devenue avec le temps une mercenaire freelance plus que renommée autant au sein des Terminus que dans l’espace Concilien, sous le nom de code Shark je rendais service contre une rémunération plus qu’avantageuse aux clients qui me contactaient via mes divers intermédiaires. Mes pouvoirs me servent à présent, l’entrainement m’a aider à ignorer la douleur, ou peut-être suis-je simplement habituée à souffrir en permanence ?

Un problème a toujours une solution, et il se trouve que je suis cette solution. Si vous avez besoin de moi, et que vous avez les moyens, je vous trouverais.

Du haut de mes 36 ans je suis une femme parfaitement aboutie, la forme de mes hanches le galbe de mes seins, les traits de mon visage, rien ne jure en dehors du bandeau qui me couvre l’œil gauche. Mes cheveux sont presque gris avec des reflets châtain, un style que j’ai adopté pour être plus singulière quand j’ai commencé à me faire connaître dans le domaine du mercenariat. L’image compte presque autant que le talent dans ce métier, du moins quand l’on souhaite se faire connaître des autres. En mission je porte une armure de classe fantôme qui me permet une bonne protection sans entraver ma biotique si elle est nécessaire. Le reste du temps je porte une tenue noire en cuir de varren durcie et obscurcie, suffisamment élégante pour être portée au quotidien, et assez résistante pour détourner une lame qui ne frapperait pas en estoc. Un pantalon et de haute botte assouplie pour me permettre de me déplace silencieusement et rapidement. Il m’arrive de porter une robe pour les grandes occasions.

Elle est loin la jeune fille pleine d’idéaux de justice que j’étais à l’époque de l’Alliance. J’ai appris que le monde est sombre et brutal la plupart du temps, et qu’il ne sert à rien de prétendre l’inverse. Je suis capable de prendre la vie d’un homme et de dormir comme un bébé, car c’est mon métier. Je garde cependant un code moral, je n’assassine pas les yeux fermés, si j’estime que la cible n’est pas dans la catégorie des individus supprimable sans regret, alors je n’accepterais généralement pas ce genre de contrat, surement un reste de ma vie d’avant. J’aime la vie, je sors, je bois et je profite de la fortune relative de mon métier. Je n’ai confiance qu’en mes propres capacités, mais je sais suivre les ordres qu’on me donne, celui qui paye est celui qui décide. Une fois un contrat accepter, je l’exécute envers et contre tout. Mais si je découvre que je me suis faite rouler, je conseille fortement à mon employeur de trouver un trou profond et de s’y terrer jusqu’à la fin de ses jours. Je sais être amicale et spontanée dans une conversation, et dure et tranchante en affaire.

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Équipement :

Armure : Fantôme, type Médium
Armes : M-15 Vindicator et Fusil Harpon Kishock
Armurerie : M-6 Carnifex pour mes phases en civile et un Pirate AT-12 pour des missions en espace restreint.

Compétences :

Militaire : niveau du combat à distance : Maîtrise avancée / niveau du combat au corps à corps : Combattant moyen.
Biotique : Oui, biotique puissant maitrisant la projection et l’onde de choc, mais manquant de précision pour utiliser les pouvoirs complexes.
Technologie : L'Omni-Tech de piratage.

Signe(s) distinctif(s) : Un bandeau sur l’œil gauche
Relations avec les autres : Cordiales sauf si vous êtes une cible.
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