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 De fil en aiguille

Adrien Annaz

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Adrien Annaz
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MessageSujet: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeLun 30 Mar 2015, 22:13
Intervention MJ : NonDate : 2187 RP tendancieux
Adrien AnnazRavilla Aper
De fil en aiguille


De fil en aiguille

La Citadelle, encore est toujours, semblait vivre dans un monde différent de celui d’Adrien. Physiquement, ils étaient au même endroit. Enfin, surtout, Adrien était sur la Citadelle. Pourtant ses habitants, ses visiteurs, ses marchands et ambassadeurs de toutes races, de tout âge et de tout type semblait être à des années-lumière de la vie d’Annaz. L’attaque de Cerberus avait contribué à rapprocher les deux mondes, mais certains continuaient de faire comme si la guerre n’avait pas lieu. Aujourd’hui, des informations sur la guerre arrivaient. Et elles n’étaient pas bonnes. Par conséquent, le meilleur moyen d’oublier était d’ignorer, ce que la majorité faisait avec brio. Et pendant ce temps, la Galaxie était à feu et à sang, des gens mourraient, des soldats se sacrifiaient. Et Adrien ? Il attendait désespérément de recevoir enfin un ordre qui n’arrivait jamais : celui d’aller se battre.

Bien sûr, il savait que sur la Citadelle, les chances de mourir étaient faibles. Il aurait dit nulle jusqu’à quelques semaines, puis Cerberus était venu faire remonter les statistiques. Malgré tout, il était inutile, hormis si s’occuper d’indiquer la direction de la boutique de Mr Goolfish était considéré comme un acte héroïque. Il rageait de savoir que certaines personnes se battaient pendant qu’il dormait au chaud. Certains de ses amis étaient sur Terre. D’autres, aux dernières nouvelle, partaient pour un endroit quelconque afin d’évacuer une planète, saboter une cible ou ralentir les Moissonneurs. Depuis, plus de nouvelles. D’autres étaient de retour sur la Citadelle, les pieds devant. Et certains étaient juste « portés disparus », il n’en avait plus de nouvelles. A côté de ça, comment ne pas se sentir inutile ?

Installé dans son appartement, Adrien était en permission. Il y avait trop de soldats en réalité, par rapport aux besoins. Enfin, pas exactement. Il y avait trop de soldats inaptes au combat et qui étaient désormais utilisés pour servir de panneau indicateur par rapport au nombre de soldat sur la Citadelle. Et pour autant, Adrien ne pouvait pas remplacer ces soldats inaptes, car les ordres étaient clairs : toute la sixième flotte devait attendre la contre-attaque. Par conséquent, Adrien broyait du noir. Il consultait les dernières informations de RIA, le Réseau d’Information de l’Alliance, qui traitait bien évidemment de la guerre. Globalement, le RIA se contentait d’indiquer quelles planètes étaient évacuées, quel vaisseau avait été détruit de manière officielle, ce genre de choses. Et les nouvelles n’étaient pas bonnes. Adrien finit par fermer le flot d’information, cherchant à se couper de cette Galaxie qu’il n’arrivait plus à suivre.

Redressant la tête, il posa son regard sur le canapé en face de lui. Il réussit à avoir un petit sourire. Même s’il n’était pas utile, le fait de rester à la Citadelle n’avait pas que des points négatifs. Il avait tout de même rencontré des gens intéressant, et à plus d’un titre. Le médecin Turien, avec ses airs un peu moqueur, n’en était pas moins quelqu’un de réactif et compétent. Nul doute que bien des hommes et des femmes lui devaient la vie. Et parmi ces personnes, Aper, évidemment. La Turienne qui cachait ses doutes et ses émotions derrière une montagne d’agressivité et de sarcasme. Quand il l’avait rencontré à Venerae, il ne s’attendait pas à la voir tomber dans ses bras dix minutes plus tard. A cause d’un cocktail levo-aminé. Et elle n’aurait pas survécue sans le secours du médecin et, il l’espérait, l’aide apporté par Adrien. La suite ? Annaz avait hébergée la Turienne pour la nuit, puis accompagnée dans les Secteurs de la Citadelle à la recherche du médecin-chef, afin qu’elle lui présente ses remerciements comme elle l’avait fait à Adrien. Et malgré bien des prises de becs, qui ne passèrent sans doute pas loin de quelque chose de plus grave, Annaz et Aper avaient finis par s’apprécier. Ou plutôt, la Turienne avait finie par s’ouvrir à Adrien. Pour sa part, on ne pouvait pas dire qu’il l’avait trouvée jolie du premier coup d’œil. Elle était en larme et saoule. Et pourtant, il avait… Vu, ou senti, ou deviné, quelque chose en elle, quelque chose de plus que cette agressivité. Et sur ce canapé, elle s’était livrée à lui, peut-être en se rendant compte qu’Adrien ne jouait pas la comédie. Elle avait finie par montrer son vrai visage, celui d’une Turienne qui, bien que ravagée par la mort de son frère, n’en restait pas moins une femme intègre. Et bien qu’elle ait vite fuit après avoir montrée ce visage, Annaz savait qu’il avait vu la vérité. Et même si l’un comme l’autre firent semblant de rien lors du diner au restaurant avec le médecin, une idée de la Turienne, Adrien pensait qu’il y avait plus à savoir sur elle. Plus que ce qu’elle ne montrait depuis qu’il l’avait rencontré. Aussi, à la fin du repas, il avait proposé aux deux Turiens de s’échanger leurs coordonnées d’Omni-Tech, afin de continuer de s’échanger des nouvelles. En temps de guerre, mieux valait avoir des amis. Et, il fallait l’avouer, le but de la manœuvre était de garder plus particulièrement le contact avec Aper.

Et ils avaient effectivement gardés le contact. Adrien avait fait le premier pas, envoyant un message groupé aux deux Turiens pour prendre des nouvelles. La militaire avait répondue de façon laconique, se contentant de répondre aux questions posées par Annaz. Ne perdant pas espoir, il avait insisté, continuant de prendre de ses nouvelles le plus souvent possible en essayant de ne pas avoir l’air trop insistant. Si au début il n’avait fait que poser des questions superficielles sur l’état de santé de la Turienne, le tout noyé sous des interrogations à propos de la guerre, il avait fini par réduire le nombre de questions militaire pour se concentrer sur le ressenti d’Aper. Des petites questions sur son état de santé, sur ses blessures. Puis sur comment elle vivait la guerre, s’il elle tenait le coup mentalement. Petit à petit, les questions s’étaient fait de plus en plus… Personnelles. Adrien lui avait parlé de sa famille, l’incitant à faire de même. Il ignorait si la Turienne appréciait ce genre de geste, mais il avait toujours une réponse. Sans doute qu’elle aussi, avait besoin de parler.

Consultant ses messages, il constata qu’il avait justement un message d’Aper. Celle-ci faisait suite, bien entendu, à un de ceux d’Adrien. Et en plus de répondre aux questions d’Adrien, elle l’informa qu’elle serait sur la Citadelle à partir du lendemain. Est-ce qu’il y avait un sens caché à ce message, ou est-ce qu’il s’agissait d’une remarque innocente ? Adrien n’en savait rien, mais il ne comptait pas laisser passer l’occasion de revoir la Turienne. Aussi niais que cela puisse paraitre, oui, il avait envie de la revoir. Son ‘’explication’’ avec la Turienne, peu après qu’elle ait présentée ses excuses, avait été sincère, et il pensait réellement du bien d’elle. Pouvait-on dire qu’Adrien était amoureux ? Lui-même n’en savait rien, mais il voulait effectivement passer du temps avec la Turienne. Il composa son message à la Turienne, répondant à ses interrogations, et ne relevant pas le passage comme quoi elle se rendait sur la Citadelle le lendemain. Il allait lui faire la surprise. En espérant qu’elle aime les surprises.

Une fois le message écrit, il réfléchit à ses motivations. Enfin, aux raisons qu’il avait ‘’d’insister’’ autant à fréquenter Aper. Après tout, il ne s’agissait que d’une Turienne parmi tant d’autre. On ne pouvait pas non plus dire qu’elle avait été particulièrement… Agréable envers Annaz pendant le temps où ils s’étaient fréquentés. Si on ne comptait pas le moment où elle avait enfin laisser tomber son masque d’agressivité. Alors pourquoi Adrien insistait-il autant ? Comme il l’avait dit à la Turienne, il voyait plus en elle que cette agressivité. Il pensait que la Turienne… Méritait d’être connue. Elle avait plus à donner que cette impression de colère permanente. Sans compter que c’était une confrère militaire, alors forcément… Et pour ne rien gâcher, Adrien la trouvait effectivement plutôt jolie. Alors forcément, il espérait peut-être plus qu’une relation amicale… Même si c’était déjà un bon début. Ce fut sur ces réflexions qu’il quitta son appartement.



Le lendemain matin fut rythmé par les préparatifs de l’arrivée de la Turienne. Adrien s’était renseigné auprès du SSC afin de savoir sur quels quais les vaisseaux Turiens étaient assignés, puis avait recoupé les informations pour finir par comprendre que le vaisseau de d’Aper arriverait en milieu de journée au quai P77. Adrien mis les quelques heures qui restaient avant l’arrivée de la Turienne pour se rendre présentable. Il avait bien eu l’idée de lui réserver un restaurant ou autre chose, mais il n’était pas sûr que l’initiative sois bien vue par la militaire. Il se contenterait donc d’aviser en sa compagnie. Une fois Adrien prêt, il parti en direction du quai P77. Grosso modo, il aurait une bonne dizaine de minutes d’avance. Une fois arrivé au quai, il se contenta d’attendre la Turienne. Bien visible, mais pour autant, il n’irait pas à sa rencontre. Il semblait vraisemblablement qu’Aper ne voulait pas qu’Adrien ne se montre à ses collègues. Logique. Prenant son mal en patience, il observa les va et viens sur les quais.


Ravilla Aper

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeJeu 02 Avr 2015, 16:54


    Rêveuse, la turienne relisait le message affiché sur son datapad. Enfin, disons plutôt que ses yeux le survolaient alors que son esprit était ailleurs. La missive présente sur son compte Extranet venait d'Adrien Annaz. Il s'agissait d'un sergent humain qu'elle avait croisé à la Citadelle, voilà de ça un moment qui pouvait se compter en mois. Enfin, "croisée". Disons qu'elle avait surtout failli mourir à cause d'une boisson lévo-aminé qui devait sans doute être délicieuse pour qui n'avait pas un organisme basé sur des protéines dextro-aminé. Bref, l'humain ainsi qu'un médecin turien du nom de Leonardus Seneca lui avaient sauvés la vie. A son plus ou moins grand malheur. En même temps, depuis qu'elle avait appris la mort de son frère, Hécarion, agent du SSC tué en service, elle n'avait plus vraiment le goût à la vie. Elle essayait de ne pas y penser, surtout en mission. Mais tout ceci lui pesait. Cependant, se laisser aller au désespoir sur le terrain était un acte presque suicidaire. Pire, cela pouvait finir par être dangereux pour ses camarades, voir même létale. Pour cette raison, elle tentait de s'occuper l'esprit comme elle pouvait. Plutôt difficile, surtout quand la tension était permanente et les activités rares.
    C'est la que sa correspondance entrait en jeu. Aper avait d'abord acceptée, d'une façon presque nonchalante, de poursuivre leur discussion. En même temps, une partie d'elle se sentait un peu coupable de ne pas le faire. En même temps, elle avait passé une partie du lendemain de son sauvetage à se montrer désagréable avec lui, provoquant moult engueulades entre les deux. Quand bien même elle avait toutes les raisons de la galaxie d'être aussi énervée et sensibles. Bon, certes, il avait fini par se rapprocher, mais au final, ils avaient fait mine de rien, puis s'étaient séparés. Lui restant sur la Citadelle, elle repartant avec le Karvy, le vaisseau turien sur lequel elle servait. C'était lui qui avait envoyé le premier mail. Elle lui avait répondu de façon presque sporadique et sans forcément détailler plus que ça. Au début tout du moins. Après... elle avait fini par y prendre goût. Quand bien même l'humain avait la délicatesse d'un Krogan torché au Ryncol. Disons que c'était touchant, de le voir essayer de se démerder comme il pouvait pour rattraper la situation. Au moins divertissant. C'était bien pour cette raison qu'elle lui avait annoncé, l'air de rien, son prochain passage à la Citadelle. Elle avait espéré une invitation, plus ou moins confuse. Ou une proposition pour faire n'importe quoi. Ou même juste un petit air interloqué chez lui. Il n'en fut rien. Pour autant, cela ne l'empêchait pas d'analyser la réponse pour la septième fois depuis qu'elle l'avait reçu, il y a quelques jours. Elle était déçue de ce manque de réaction, sans vraiment qu'elle puisse en expliquer la raison.

    Tout occupée qu'elle était, la franc-tireuse n'entendit pas qu'on se glissait derrière elle. Soudainement, Naerys posa ses mains sur ses épaules, la faisant sursauter.

    - Alors, encore en train de consulter les messages de ton humain?

    - Naerys! Ne te glisse pas derrière les gens ainsi. Et ce n'est pas "mon" humain. C'est un ami.

    L'aînée ne lui répondit que par un petit sourire qui voulait tout dire. Elle s'était déjà faite une idée depuis longtemps, et sans consulter son avis, de la relation qui unissait Adrien et Ravilla. Tout ça à cause d'une conversation où la turienne avait décrochée, quelque peu gênée. Bien évidemment, à son retour sur le vaisseau, elle avait eu le droit à un interrogatoire en règle. Sur qui il était, notamment, ce qu'il s'était passé, si elle allait bien et tout ce genre de chose. Au final, les questions avaient surtout tourné autour d'elle, puisqu'elle n'était pas vraiment bien au moment des faits, et qu'elle avait disparu presque 24h sans donner la moindre nouvelle. Au moins ses compagnons avaient-ils eu la décence de ne pas faire de sous-entendu face à l'endeuillée. Ils étaient venus quelques semaines après, lorsqu'ils surprirent la jeunette à regarder un peu trop souvent son datapad, ou écrire des messages d'un air plutôt enjoué, d'après eux. Elle avait eu le droit à de nouvelles interrogations dès lors. Et depuis, son amie la taquinait gentiment avec ça.

    En attendant, l'intéressée leva les yeux au ciel, faisant semblant de la croire.

    - Bien sûr. Evidemment. Il sera là à notre arrivée?

    Arrivée qui, s'il fallait le souligner, allait se passer d'ici une demi-heure. C'était bien pourquoi l'ambiance était plutôt détendue. Ils avaient enfin le droit à une pause après tant de jours passés sur le front. Inutile de dire qu'ils en avaient besoin. D'autant plus que d'autres membres de la division étaient tombés. Ces pertes pesaient encore lourd sur l'esprit de chaque personne, même s'ils ne le montraient pas forcément.
    La plus jeune soupira, éteignant son appareil.

    - Non. Il n'a pas eu l'air de s'en soucier plus que ça. Je verrais pour qu'on se croise à un moment, avant la fin de notre permission peut-être...

    Le ton qu'elle avait employé se voulait m'en-foutiste, mais n'était pas plus convainquant que cela. Naerys se contenta d'hausser les épaules avant de s'asseoir à côté d'elle, posant une tasse de café tout juste faite. La première en avait une aussi et la sirotait entre deux phrases.

    - Bien sûr.... Tiens, bois. Quelque chose me dit que ça te fera du bien.

    La conversation s'orienta vers un autre sujet, jusqu'à ce que le vaisseau arrive au quai. Le P77. Il était éloigné des zones d'accueil, et ce n'était pas pour déplaire à Aper. Elle n'avait pas vraiment envie d'être aux contacts des réfugiés. Non pas qu'elle ne les aimait pas, loin de là. C'était souvent des victimes, que les autres espèces appelaient des "civils" (ce qui se traduisait en turien plus ou moins par "non militaire n'ayant jamais eu d'entraînement au combat"), que les soldats comme elle étaient chargés d'évacuer. Cependant, leur présence était un rappel à la guerre et à ses conséquences. Les esprits savaient que tout ce que souhaitait la femme, c'était pouvoir se concentrer sur autre chose. En tout cas, ne pas y penser pour quelques heures. Une petite poignée de minutes, à défaut.
    Le groupe descendit de l'appareil après avoir traversé les sas de dépressurisation. Il y avait pas mal de monde dans cette partie de la Citadelle. En même temps, le Karvy n'était pas le seul bâtiment à s'y retrouver en cale sèche. D'autant plus qu'une partie des membres d'équipage connaissait au moins une personne à bord de la station, quand ce n'était pas sa famille qui s'y trouvait. Dès lors, quelques-uns avaient le droit à un accueil chaleureux alors que les autres partaient chacun de son côté, ou à plusieurs, profiter de leurs rares moments de paix.
    Ravilla sentit le coude de Naerys s'enfoncer dans ses coudes alors que cette dernière montrait un humain d'un signe discret de la tête.

    - Dis, ça ne serait pas ton humain? A côté de Par'tys?

    - Mmh?

    En effet. Il avait bien choisi son endroit, lui, bien en évidence, faisant comme s'il n'était pas là mais qui pourtant semblait chercher quelqu'un du regard. Non loin de lui se tenait une Asari, laquelle adressa un signe de la main aux deux turiennes, un air ravi s'étalant sur son visage. La plus âgée des deux tapa sur l'épaule de la plus jeune.

    - Allez, passe une bonne permission. Vous aussi. Je suis sûre qu'on se recroisera un moment, lança-t-elle à Adrien. Et n'hésite pas à nous passer un coup de fil!

    Elle la laissa là pour aller roucouler tranquillement dans les bras de sa femme. La militaire leva les yeux au ciel.

    - Je t'ai déjà dit que... Oh, et puis merde.

    De toute façon, elle n'écoutait plus, serrant sa femme dans ses bras un peu plus loin. Aper préféra aller saluer le sergent. Les deux femmes reparleraient plus tard.

    - Adrien! Comment vas-tu? Qu'est-ce que tu fous là?



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeVen 03 Avr 2015, 01:47


Le vaisseau Turien amorça ses manœuvres d’amarrage le long du quai P77. Adrien observa l’engin se placer le long de la plate-forme, les attaches cinétiques s’accrochant aux parois du vaisseau. Le vaisseau ne montrait pas de signes extérieurs de dégâts, mais c’était quelque chose de normal. La plupart du temps, quand un vaisseau semblait touché d’un point de vue externe, alors mieux valait courir vers les nacelles d’évacuations. Il était quasiment impossible de faire voler un vaisseau avec des impacts dans la coque. Et de toutes façon, les Moissonneurs ne faisaient pas du ‘’dégâts’’ sur les coques. Ils réduisaient les vaisseaux en poussière. Grande différence.

Aux côtés d’Adrien se trouvait plusieurs personnes, venus accueillir leurs proches à la descente d’un vaisseau ou d’un autre. Plusieurs Turiens, quelques Humains et quelques Asaris. Certains avaient emmenés des cadeaux à leurs proches, pour leur souhaiter la bienvenue. Adrien avait hésité à prendre quelques choses pour la Turienne, mais il avait au final décidé de ne rien faire. Déjà parce qu’il ne voulait pas mettre Aper dans l’embarras, ensuite parce qu’il ignorait ce qui lui ferait plaisir. Plutôt que de faire une bêtise, il avait préféré s’abstenir. Déjà qu’il ne savait pas si sa surprise allait réellement plaire à la Turienne…

Observant les soldats débarquer du vaisseau, Adrien chercha du regard sa chère Turienne. Pour l’instant, il ne la voyait pas, et il était difficile de se focaliser sur sa race pour essayer de la retrouver, puisqu’il s’agissait d’un vaisseau militaire Turien… Malgré tout, il finit par la repérer, en grande conversation avec une de ses collègues. Fidèle à ce qu’il avait dit, il ne fit pas un geste pour signaler sa présence, mais il fut quand même remarqué. Du moins il le supposait, puisque le duo se dirigea vers lui. A ses côtés, l’Asari commença à faire des grands signes de la main en direction des deux Turiennes. La deuxième Turienne tapa sur l’épaule d’Aper, et rejoignit l’Asari en adressant une dernière parole à sa collègue et à Annaz.

- Allez, passe une bonne permission. Vous aussi. Je suis sûre qu'on se recroisera un momentEt n'hésite pas à nous passer un coup de fil!

Adrien voulut répondre, mais s’abstint. La Turienne et l’Asari s’enlaçaient déjà, oubliant les alentours proches. Faisant de même, Adrien tourna son attention vers Aper. Elle avait l’air… Moins triste que dans les souvenirs d’Annaz. Pas heureuse, mais plus déprimée comme avant. Le combat l’avait peut-être aidée à surmonter sa peine. La présence de ses amis aussi, sans doute. En tout cas, elle avait l’air plus en forme.

- Adrien! Comment vas-tu? Qu'est-ce que tu fous là?

Par contre, elle avait toujours son caractère aussi agréable. A peine les formalités d’usage effectué qu’elle commençait les hostilités. Bon, il était possible de mettre ça sur le compte de la surprise et de la fatigue, et Adrien le prit comme ça. Affichant un grand sourire, car malgré tout, il était heureux de revoir la Turienne, et comptait bien lui faire comprendre.

« Ravilla, ça alors, quelle surprise. Je me baladais justement dans le coin et… Non, je blague. Je me suis dit que ce serait une bonne idée de venir d’accueillir sur la Citadelle, plutôt que de te laisser errer seule sur les quais. J’espère que ça ne te dérange pas que tes collègues m’aient vu. Viens, on va boire un verre chez moi, je t’invite. Apparemment, ton amie a des retrouvailles à fêter…

Sans laisser le temps à la Turienne de protester, Adrien l’embarqua avec lui en direction des taxis les plus proches. Et ils avaient l’embarras du choix, ils étaient à côté d’un quai. Montant dans l’un des nombreux véhicule, la Turienne et lui se dirigèrent donc vers l’appartement d’Adrien. Il remplit malgré tout le silence en posant des questions triviales à la Turienne, essayant de la distraire d’un voyage monotone qui risquait de la faire retomber dans des mauvais souvenirs. Il valait mieux éviter ça, pour lui comme pour elle. Le trajet dura un gros quart d’heure, et la plupart des sujets de conversations avaient été épuisés. Adrien paya le taxi et ouvrit la porte à son invitée.

L’appartement n’avait pas changé d’un pouce depuis le dernier passage de la Turienne, aussi Adrien l’invita à s’installer dans un canapé. Ayant eu le temps de prévoir l’arriver d’Aper grâce à son message, il avait fait le plein de café et de boissons dextro-aminé, et un assortiment de petits gâteau en tout genre. Des petits trucs pour discuter devant un verre. Il proposa donc à la Turienne à boire parmi ce qu’il avait, la servit et apporta le tout à table. S’installant à son tour, il observa le visage de la Turienne, mais celui-ci semblait indéchiffrable. Du moins pour l’instant. Il se lança donc, en espérant ne pas paraitre… envahissant.

« Ca me fait plaisir de te revoir, vraiment. Plus que tu ne le crois. Mais surtout, je voudrais savoir, car tu élude le sujet dans tes messages. Comment-va tu ? Vraiment ? Pas la peine de me répondre ‘’bien’’ pour te débarrasser de moi, je veux la vérité. Je sais parfaitement que la vie militaire peut emmener à se replier sur soi même, mais je veux que tu me dises dans que état tu es. Un soldat déprimé est un soldat mort comme tu le sais sans doute. Et puis bon, un café, ça dénoue la langue, non ? »

Piètre tentative d’humour pour faire passer la pilule. Adrien était très invasif dans ses questions, mais il s’inquiétait réellement de l’état de la Turienne. Elle avait passé beaucoup de temps au front depuis la mort de son frère, et il ne s’y passait pas forcément beaucoup de choses là-bas. Elle avait eu le temps de ruminer, même si ses amis avaient sans doute tout fait pour éviter ça. Mais bon, avoir un ami ne faisant pas partie de ses collègues militaires à qui parler pouvait parfois rendre les gens plus ouvert.

« Ho, au fait, je t’ai kidnappée sans me soucier de savoir si tu avais besoin de poser tes affaires, prendre une douche ou faire quoi que ce sois d’autre. Excuse-moi. Bon, je pense que tu le sais depuis le temps, mais ne te gêne pas, tu est chez toi. »



Ravilla Aper

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeLun 06 Avr 2015, 23:44


    Il ne fallait pas se mentir : Ravilla était plutôt heureuse de voir l'humain ici. Cependant, son interrogation avait pu passer pour quelque chose d'agressif, quand bien même ça n'avait pas été le cas. Intérieurement, la turienne grimaça. Il faudrait vraiment qu'elle pense à travailler sur ce côté-là de sa personne. Trop brutale, surtout lorsqu’elle était surprise, voilà ce qu'elle était ces derniers temps. Sans compter qu’elle avait aussi les nerfs à vifs. Il fallait qu’elle pense à lâcher un peu de lest. Au moins qu’elle se montre plus délicate dans sa façon de parler.
    Quoiqu'il en soit, Adrien ne parut pas mal prendre. Heureusement pour elle. Déjà que leur première rencontre avait été placée sous le signe de l'ironie et de la colère, il valait mieux éviter de continuer dans ce sens. Non, malgré tout, l'humain préféra afficher un air de contentement, jouant sur les mots et tentant de détendre la situation à sa façon. D'ailleurs, rien n'était tendu. C'était juste la précipitation de la militaire qui avait installé un tel quiproquo. Et elle était bien décidée à lui faire comprendre que la joie des retrouvailles était partagée.

    - Ravilla, ça alors, quelle surprise. Je me baladais justement dans le coin et… Non, je blague. Je me suis dit que ce serait une bonne idée de venir d’accueillir sur la Citadelle, plutôt que de te laisser errer seule sur les quais.

    - Désolée pour avoir montré les crocs, mais j'ai une réputation à entretenir: Ravilla, la casseuse d'humain!
    Non, plus sérieusement, excuse-moi si je t'ai paru un peu mordante. J'ai juste été surprise de te voir. Je ne m'y attendais pas; je pensais que tu serais occupé ou bien que tu n'avais pas relevé ce passage sur mon dernier mail. Je suis ravie, et c'est le cas de le dire, que tu te sois donné cette peine. Vraiment.


    Voilà qu'elle faisait des jeux de mot, pas vraiment des plus fameux, sur son prénom. Bon, à défaut d'être bon, ils avaient au moins l’avantage de prouver sa bonne foi au sergent. La franc-tireuse trouvait réellement la surprise plaisante et tentait de l'afficher du mieux qu'elle le pouvait. Au moins sa permission en la compagnie de son comparse lui éviterait de trop penser à la guerre. Ou à Hecarion. Il était divertissant à sa façon et plutôt attentif à ses dires. Il s’agissait, dès lors, l'exemple même d'un bon support, ne serait-ce que moral. Avouons-le aussi: il n'était pas désagréable à regarder pour quelqu'un qui manquait cruellement de cuirasse.

    - J’espère que ça ne te dérange pas que tes collègues m’aient vu.

    - Ne t'en fais pas. Naerys est comme ça depuis un moment déjà. A la limite, elle me taquinera un peu plus sur le sujet. C'est de bonne guerre remarque: Je la taquine bien sur sa "beauté turquoise".

    Elle appuya sa phrase par un hochement d'épaule significatif, non sans avoir jeté un oeil sur le côté pour constater que le couple l'ignorait totalement. La façon qu'avait la plus âgée de la charrier sur ça la laissait un peu de marbre. Elle se prenait au jeu, en réalité. C'était un peu leur truc à elles, chacune plaisantant sur les relations de l'autre. Bon, Aper avait plus de chance à ce niveau: sa camarade était avec Par'Tys depuis un moment et les deux se marieraient sûrement d'ici quelques années. Si les Moissonneurs ne les exterminaient pas tous... Il ne fallait pas qu'elle y pense.
    En tout cas, la soldate donc ne pouvait pas faire de même avec Ravilla. Cette dernière, après tout, n'avait pas de relation officielle. Rien de sérieux ou de durable. A la limite, elle lui disait qu'elle était difficile à contenter et c'était tout. Voilà pourquoi l'amitié qu'elle commençait à entretenir avec Annaz était une aubaine niveau moquerie.

    - Viens, on va boire un verre chez moi, je t’invite. Apparemment, ton amie a des retrouvailles à fêter…

    - Oh, ne t'inquiètes pas c'est...

    Il ne lui laissa pas finir sa phrase, l'attrapant par le bras et l'attirant avec lui jusqu'aux taxis. Le duo turien/asari les regarda s'en aller avec un petit sourire partagé. Elles leur firent tout de même un dernier petit signe - qu'elle leur rendit - avant qu'elles ne retournent à leurs mamours. Peu après, la fille de Palaven se retrouva à grimper dans la navette la plus proche sans vraiment avoir son mot à dire. On aurait presque pu parler d'un kidnapping, tant l'intéressée n'avait pas son mot à dire sur la démarche. En vérité, cela l'amusait. C'était l'originalité dont était capable de faire preuve Adrien. Une folie tout à fait humaine, même. Autant dire qu'après des mois passés dans un vaisseau turien où l'ambiance était électrique, ce genre d'événement apportait un vent de fraîcheur. D'ailleurs, tout ce voulait léger aujourd'hui. Les questions que l'homme lui posa portaient sur à peu près tout et n'importe quoi. Il semblait s'être donné comme mission de la divertir et pour cela, la soldate lui en était reconnaissante. Le voyage se passa ainsi rapidement et les deux eurent tôt fait d'arriver à destination.
    L'appartement était toujours le même. En tout cas, ils concordaient au souvenir, quoiqu'un peu flous, qu'Aper avait gardé de l'endroit. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle retrouve les rares repères qui avaient été les siens un jour durant. Pour les choses les plus simples en tout cas.
    En bon hôte, Annaz lui proposa de quoi grignoter et boire, ce qu'elle accepta. Pour un café, tout du moins. Pour le reste... Elle pourrait toujours voir plus tard. Ce n'était pas non plus comme s'ils étaient pressés ou quelque chose du genre. Posant ses pieds sur le canapé, remontant les genoux sur sa poitrine, la turienne posa sa tasse sur ses genoux, profitant de l'odeur qui s'en dégageait. Elle essaya de se détendre pour la première fois depuis longtemps. Ce n'était pas vraiment chose aisée. Ces derniers temps, elle avait plus été habituée aux rations et aux couchettes, quand ce n'était pas le sol d'une planète. Ce confort lui devenait de plus en plus étranger. La soldate sembla assez chafouine pour que le sergent lui en fasse la remarque d'une façon - pour une fois - délicate.

    - Comment-va tu ? Vraiment ? Pas la peine de me répondre ‘’bien’’ pour te débarrasser de moi, je veux la vérité. Je sais parfaitement que la vie militaire peut emmener à se replier sur soi-même, mais je veux que tu me dises dans que état tu es. Un soldat déprimé est un soldat mort comme tu le sais sans doute. Et puis bon, un café, ça dénoue la langue, non ?

    Un claquement sec de mandibules lui répondit, suivit de l'ironie mordante dont la femme ne pouvait vraiment se défaire.

    - Et si je dis "bien", que va-t-il se passer?
    Pardon. C'est gentil de t'inquiéter autant, mais ça va... Enfin, ça va comme ça peut aller en temps de guerre j'imagine. Ne t’inquiète pas. Les membres d'un régiment turien sont soudés. Je ne sais pas si c'est la même chose chez les humains, mais nous nous soutenons mutuellement, quoi qu'il arrive. Le groupe avant tout; si quelqu'un ne va pas bien, cela peut nuire à l'ensemble, comme tu l'as dit. Et puis de toute façon, Naerys se soucie déjà assez de moi en temps normal. C'est pire depuis que... depuis.


    Elle ne finit pas sa phrase. Il n'y avait pas besoin. A la place, elle préféra boire une gorgée, se concentrant sur le goût du café et sur la brûlure qu'elle venait de s'infliger. Peut-être qu'elle aurait dû attendre un peu plus longtemps avant d'utiliser sa boisson comme diversion. Tant pis.
    Elle remua un peu la tasse, faisant mine d'être on ne peut plus intéressée par les remous du liquide.

    - Ho, au fait, je t’ai kidnappée sans me soucier de savoir si tu avais besoin de poser tes affaires, prendre une douche ou faire quoi que ce soit d’autre. Excuse-moi. Bon, je pense que tu le sais depuis le temps, mais ne te gêne pas, tu es chez toi.

    Elle ne l'avait pas attendue, mais cette précision ne pouvait être que bénéfique. La militaire pris son temps avant de parler.

    - J'ai quelques affaires, lesquelles sont dans mon sac. Vu que le vaisseau devra être en cale sèche pour quelques jours, j'avais prévu de trouver un hôtel. J'imagine que tu vas me proposer de rester ici maintenant que tu sais ça, je me trompe...?, le questionna-t-elle d'un air amusé.

    Elle pensait se douter plus ou moins de la façon dont l'humain réagirait. Les quelques échanges qu'ils avaient eu lui avait permis de le connaître un peu mieux. Et vu ce qu'elle croyait connaître de lui, ce genre de réaction était exactement ce à quoi elle s'attendait. Déjà qu'il venait de lui dire de considérer cet appartement comme le sien...

    - Et puisque c'est proposé si gentiment, je me permets d'emprunter ta douche.

    Attrapant son sac, la militaire le laissa là pour s'enfermer dans la salle de bain. Profiter de l'eau chaude lui ferait du bien. Et au moins, elle échapperait aux questions sans doute plus insistantes qu'il pourrait lui faire quant à son moral. Elle n'avait pas vraiment envie d'en parler pour l'instant.



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeMar 07 Avr 2015, 22:39


Les réponses de la Turienne sur son état moral ne satisfaisaient pas vraiment Adrien. Outre la tentative d’humour, il notait surtout qu’elle n’avait toujours pas fait son deuil. Bon, c’était logique, bien sûr, on ne peut pas vraiment éliminer les souvenirs d’un claquement de doigt. Malgré tout, cela inquiétait un peu Adrien de savoir la Turienne aussi peu en forme. Trop dangereux en temps de guerre, comme il l’avait dit avec son tact légendaire. Avant d’avoir pu pousser ses questions plus profondément, la Turienne prit la fuite dans la salle de bain, empêchant Adrien d’obtenir plus de réponses. Tant pis. Il reviendra à la charge une autre fois. Abandonnant l’idée d’en savoir plus là-dessus, Annaz prépara la deuxième ‘’surprise’’ qu’il avait réservé pour la Turienne. Sans doute moins joyeuse, cette fois, que la présence impromptue d’Adrien au quai de débarquement.

Laissant la Turienne à sa douche, Adrien prépara la chambre pour son invitée. Comme elle s’en était doutée, il ne la laisserait pas dormir à l’hôtel alors qu’il pouvait l’héberger. Il lui avait dit qu’elle était chez elle, et c’était effectivement le cas. La préparation de la chambre fut assez rapide, tout étant déjà prêt. Non pas qu’il avait anticipé ça, mais il avait l’habitude d’avoir un appartement rangé, et préparer le lit pour une invitée imprévue n’était pas une tâche insurmontable. Une fois ce travail effectué, Adrien regagna le salon et attendit la Turienne. Celle-ci fini par sortir de la salle de bain après un moment, s’étant changée et ayant troqué sa tenue de la Hierarchie pour une tenue plus passe partout et plus civile.

« Aussi séduisante en tenue militaire qu’en civil. Mais je vais arrêter de t’admirer, j’avais prévu quelque chose pour nous deux. Tu m’accompagne ? On a un peu de trajet à faire.

Et ce n’était rien de le dire. Le trajet jusqu’au lieu où Adrien voulait emmener Aper était pour ainsi dire à l’autre bout de la Citadelle, là où la majeur partie des combats contre Cerberus avaient eu lieu. C’est-à-dire, pas là où habitait Adrien. Ils prirent donc un taxi, sans quoi ils auraient en auraient eu pour la journée, et se dirigèrent vers une zone commerciale de la Citadelle. Et dans cette zone commerciale, il était évident que des combats avaient eu lieux. Certains magasins n’avaient toujours pas rouverts, et les lieux étaient toujours marqués par les impacts de balles et des explosions. Dépassant cette macabre zone, le taxi se posa quelques kilomètres plus loin, à l’écart des traces de combat, mais pas assez loin pour oublier les tragédies vécues ici. Descendant du taxi, Adrien expliqua la raison de leur présence ici à Aper.

« Voila, je me suis un peu renseigné sur Hecarion, ton frère. J’ai fini par savoir qu’il est mort non loin d’ici, mais il n’y avait rien qui informait les gens de son sacrifice. Je trouvais ça dommage. Alors j’ai décidé qu’il ne serait pas oublié. J’espère que tu m’excusera de l’initiative. »

Ils étaient arrivés devant une plaque commémorative comme de nombreuses autres avaient fleuris dans la Citadelle, en hommage aux gens morts pendant l’attaque de Cerberus. Des noms de militaires étaient mélangés à ceux des civils et des membres du SSC qui avaient perdu la vie en défendant la station face à l’organisation. Au milieu des autres noms, on pouvait lire sur une plaque le nom d’Hecarion Aper. Laissant Ravilla seule avec son frère, Adrien resta en retrait, mais toujours à portée de voix. Et de main, au cas où la Turienne avait besoin d’aide.

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeMer 08 Avr 2015, 23:15


    C'est une Ravilla propre et un peu plus détendue que tout à l'heure qui pointa le nez hors de la salle de bain. Elle avait profité de ce rare moment de calme, sans que la moindre alarme ou urgence ne puisse venir la déranger, pour tenter de se concentrer un minimum sur elle. Traduisons cela par : elle avait tenté de ne penser à rien, ou en tout cas surtout pas à la guerre, en plus d'essayer de reposer ses muscles endoloris. A force de ne faire que travailler et s'inquiéter, elle était aussi tendue que la corde d'un arc. Même lors des rares temps qu'elle ne passait pas au sol, l'angoisse de ne rien savoir et la situation de la galaxie la laissait sur le qui-vive. C'était peut-être ça qui expliquait son agressivité constante. Surement même. Sans parler des événements d'il y a quelques mois qui ne l'avait pas aidé... Au final, elle avait toutes les raisons de se montrer mordante constamment. Les mêmes, d'ailleurs, qui l'obligeaient paradoxalement à garder son calme. Après tout, c'était une militaire. Ce genre de chose faisait partie de son quotidien, encore que les esclaves déformés ne fussent pas censés en faire partie. Elle devait être habituée à voir les autres mourir, aux horreurs et tout ce bordel. Le principal souci était que tout ça arrivait beaucoup trop vite, à une échelle beaucoup trop grande. Et, d'un autre côté, ça la touchait d'une façon beaucoup trop personnelle. Sauf que ce n'était pas une raison. Il fallait qu'elle prenne sur elle.

    Elle avait troqué ses éternels vêtements militaires contre une tenue plus civile. Toujours dans cette démarche d'oublier un petit peu le massacre à grande échelle qui avait lieu à parfois un système de là. Lorsqu’Adrien l’aperçut, il se sentit obliger de la complimenter. Comme quoi elle était séduisante, quel que soit les vêtements qu'elle portait, quelque chose du genre. Elle n'avait rien dit pour le coup, préférant claquer doucement des mandibules pour cacher sa gêne. Cette façon peut subtile de draguer la ramena un peu en arrière, lorsqu'ils s'étaient rencontrés en premier lieu. Enfin, le lendemain. Pas le moment où ils s'étaient à demi sautés à la gorge lors d'un repas mémorablement raté. Un petit peu après. Lorsqu'ils s'étaient embrassés pour mieux faire comme si rien ne s'était passé. Puisque ni l'un ni l'autre n'avait jugé bon de soulever la question, la turienne était partie du principe que ça n'avait été qu'un moment d'égarement, fait dans le feu de l'action. Ou une façon de la part de l'humain de la réconforter. Rien qui ne soit vraiment sérieux mais plutôt oubliable. Mais vu comment il réagissait, elle n'en était plus si sûre. A moins que ça n'ait jamais été que sa façon de se comporter? Certains aimaient bien dragouiller tout ce qui bougeait, sans même qu'ils soient réellement intéressés. Ça ne semblait pas vraiment être le genre du sergent, mais... pourquoi pas. Ce n'était pas vraiment important dans le fond. Plutôt perturbant.
    La franc-tireuse chassa vite ses réflexions pour préférer se concentrer sur la proposition de son interlocuteur. Quelque chose de mystérieux, puisqu'il ne voulut rien dire de plus, et qui nécessitait un long trajet. Si long que le taxi semblait être le seul moyen pour y pénétrer. Vu à quel point il aimait marcher, il fallait imaginer que cette destination inconnue était à l'autre bout de la Citadelle au moins. L'avenir lui donna raison.
    Quoiqu'il en fut, et sur le moment, elle accepta sans broncher la proposition et le suivit, une nouvelle fois, jusqu'à une des navettes. La plupart de ses effets restèrent chez lui, puisque aucun n'était d'un besoin vital.

    Le voyage se passait calmement et fut agrémenté par une discussion paisible qui finit par s'amenuiser jusqu'à s'étioler complètement lorsque le paysage leur révéla leur point d'arrivée. Ce fut Aper, évidemment, qui ne parla plus du tout alors que par la vitre elle pouvait voir les façades ravagées, les traces d'impacts de balles et les parties métalliques brûlées, voir soudées par les explosions. Immédiatement, les poings de la femme se serrèrent contre ses cuisses; les mâchoires serrées à s'en casser les dents, elle fixait sans rien dire le décor macabre. Leur véhicule dépassa l'endroit désolé pour se poser un peu plus loin. Pas vraiment dans un havre de paix. Tout au plus quelques mètres carrées qui n'avaient pas été trop touchés, ou bien assez nettoyés pour que la violence des affrontements soient légèrement atténués. Pourtant, il suffit de tourner la tête pour se rendre compte de la vérité. Ils étaient les deux seuls dans le coin, laissant supposer que soit le coin était globalement évités, soit il fallait une quelconque autorisation pour y pénétrer.
    Plus raide qu'à l'habitude, voir même sur ses gardes, la turienne descendit du taxi. Elle n'aimait pas être ici, et ça se voyait. Dans sa tête, les questions se bousculaient, à commencer par: "foutre esprits mais à qui cet humain pensait-il?". Il lui offrit une réponse qui ne fut pas pour lui plaire.

    - Voilà, je me suis un peu renseigné sur Hecarion, ton frère. J’ai fini par savoir qu’il est mort non loin d’ici, mais il n’y avait rien qui informait les gens de son sacrifice. Je trouvais ça dommage. Alors j’ai décidé qu’il ne serait pas oublié. J’espère que tu m’excuseras de l’initiative.

    Une plaque commémorative. Une foutue plaque commémorative, portant un tas de noms qui ne faisaient que rappeler la fourberie de Cerberus. Bien sûr, tout cela partait d'une bonne intention. D'une foutue bonne intention même. Une qui ne méritait pas qu'on grogne à ce sujet. Qui était supposée être accueillie avec une petite larme, un petit discours sur l'importance du sacrifice, d'à quel point c'était un honneur et qu'il ne serait jamais oublié, tout ce bordel. D'autant plus pour des turiens comme eux. Elle aurait dû se sentir honoré pour lui. Touché, même par le geste de l'humain. Pourtant, elle n'y arrivait pas. Le nom sur la plaque semblait la toiser. Se moquer d'elle, même. C'était un coin isolé, qui serait sans doute laissé à l'abandon un moment avant que, petit à petit, le nettoyage ne permette aux gens d'oublier ce qui s'y était passé. Seuls les noms resteraient. Il ne serait pas étonnant que ceux qui passeraient par-là confondent qui était qui. Encore que, certains avaient le droit à leur grade, une petite phrase. "Mort dans l'exercice de ses fonctions" par exemple. Comme si c'était censé la réconforter. "Au moins, votre frère n'est pas mort en tentant de sauver sa vie au détriment des autres".
    Penchée un peu en avant, elle tenta de respirer, haletant légèrement. Elle avait l'impression qu'on lui serrait le coeur et les poumons. L'angoisse, nouvelle, venait de décider de s'installer chez elle. Angoisse pourquoi? N'était-ce pas plutôt des remords? De ne pas réussir à faire le deuil, de ne pas se contenter d'être fière qu'Hec' ait agit en héros? Elle n'arrivait pas à l'expliquer. Tout ce qu'elle savait, c'était que tout ça lui écorchait l'âme. La blessait profondément. La soldate fit un pas en arrière, cherchant le meilleur moyen de sortir de cet état, puis sentit l'homme, qui se voulait sans doute réconfortant, poser la main sur son épaule. Sauf qu'elle le ressentait plus comme une agression qu'autre chose. Ce simple contact nourrissait la peur excessive et inexplicable qui naissait en elle. Elle fit alors la première chose qui lui passa par l'esprit: elle tourna les talons et couru. Pour la première fois de sa vie, elle opta pour la fuite. Simple, bête et méchante.

    Son instinct prit les rênes. Elle ne sut pas vraiment où elle allait, ni ce qu'elle faisait. Mais elle y allait. Elle courut un moment avant que la fatigue et surtout le manque d'air ne la fasse s'arrêter. Aper était non loin d'un magasin, dont la vitre avait été totalement anéantie. Ne restait que le mur, arrivant à mi-hauteur. Ses poumons lui brûlaient, une sueur glacée lui coulait le long du dos et elle se sentait terrifiée pour une raison qu'elle ignorait totalement. Elle ne savait pas si Annaz avait essayé de la suivre ou non.
    Alors qu'elle tentait de retrouver vainement son souffle, un mouvement attira son attention, sur sa gauche. Dans le magasin, une tourelle en sommeil se déployait sous le regard, d'abord interloqué, puis fataliste de la femme. C'était comme ça qu'elle mourrait. Bon, ce n'était pas si mal au final...



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeJeu 09 Avr 2015, 19:24


Dans l’esprit d’Adrien, le cheminement qui avait emmené à cette idée était simple. En menant des recherches sur le frère d’Aper, il avait découvert l’endroit où celui-ci était mort. Constatant qu’il n’y avait pas de référence officielle à celui-ci, il avait fait les démarches nécessaires pour qu’une plaque à son nom soit installée avec les autres plaques en l’honneur des victimes. Ce n’était pas grand-chose, mais Adrien n’avait pas non plus le pouvoir de retourner des montagnes. La suite de l’idée était simple : emmener Aper vers le mémorial, afin qu’elle puisse se recueillir, chose qu’elle n’avait sans doute pas vraiment eu le temps, et le courage, de faire avant de quitter la Citadelle. Il l’avait donc emmené là dans l’idée de l’aider à faire son deuil.

Bon, il ne s’attendait pas à une telle réaction, c’est vrai. Une crise de larme était évidente, plus ou moins prononcée, Adrien ne savait pas trop à quel point. Il était d’ailleurs là pour apporter un soutien moral à la Turienne. A la limite, il s’attendait à quelques insultes envers Cerberus, qu’il aurait accompagné avec plaisir. Probablement les deux ensembles, d’ailleurs. A la place de quoi, la Turienne se pencha en avant, sans doute dans l’optique de pleurer, supposa Adrien. A la place, il l’entendit haleter. Bizarre. Elle fit un pas en arrière et Annaz, essayant de la réconforter, lui posa la main sur l’épaule. Lui rappeler qu’il était là pour l’aider, si besoin. Probablement la pire chose à faire, puisque la Turienne s’enfuit en courant.

Jurant dans sa barbe qu’il n’avait pas, Adrien la suivit dans sa course. La Turienne se dirigeait vers une zone encore dangereuse car non sécurisée par le SSC. Ce qui signifiait qu’il pouvait y avoir encore des surprises laissées par Cerberus. Et Aper se dirigeait en plein dans les soucis. En temps normal, ou plutôt avec une personne normale, Adrien n’aurait guère eu de souci à la rattraper. Il s’astreignait à un programme d’entrainement pour se maintenir en forme et pour ne pas se sentir complètement inutile. Le seul souci, c’est que la Turienne était elle aussi militaire, en pleine forme, et qu’elle semblait fuir quelque chose. Par conséquent, elle conservait son avance sur Adrien. Prenant un détour, il la perdit de vue quelques instants.

Quand Annaz franchit l’angle que la Turienne venait de franchir, il la trouva enfin arrêtée, en train de reprendre son souffle. S’approchant d’elle, il la vit relever la tête et suivit son regard. Une tourelle. De Cerberus. En train de s’activer. Et Aper ne semblait pas motivée à s’ôter de la ligne de mire de la tourelle. Adrien ne prit pas le temps de réfléchir. Il avait en tout et pour tout son pistolet Carnifex, contre une tourelle automatisée. Ho bien sûr, il connaissait l’histoire de David contre Goliath. Mais Goliath ne crachait pas des centaines de balles par minutes, lui. Par conséquent, plutôt que de sortir son arme et d’essayer de détruire la tourelle, il décida de se concentrer sur la Turienne. Prenant son élan, il se précipita sur elle, la plaquant à l’instant où la tourelle commençait à ouvrir le feu. Dans son élan, Adrien retomba le premier sur le sol, l’épaule la première, et servit d’amortisseur pour la Turienne.

« Ravilla, ça va ? Tu n’as rien ? » Sans laisser le temps à la Turienne de répondre, Adrien entreprit d’ausculter la Turienne afin de s’assurer qu’elle n’avait pas été blessée, ce qui semblait ne pas être le cas. Elle était vraisemblablement en un seul morceau. Une excellente nouvelle. « Viens, il faut qu’on se sorte de là. » Laissant la Turienne ramper devant lui, afin de vérifier qu’elle ne ‘’dépassait’’ pas du petit muret qui leur servait de couverture. Une fois en sécurité, les deux se relevèrent. Constatant que le magasin comprenait une entrée de service placée derrière la tourelle, Adrien eu une idée.

« Je… Excuse-moi de t’avoir emmené là. Je pensais que c’était une bonne idée, que ça t’aiderait à… Faire ton deuil, ou à aller mieux, je ne sais pas… Excuse-moi d’avoir été aussi intrusif. Je voulais te faire plaisir. Mais cette tourelle est une aubaine. Que dirais-tu de te venger sur elle ? Ensuite, on rentrera chez moi, je crois que venir ici était une mauvaise idée. » La tourelle semblait avoir un problème puisqu’elle ne pouvait pas pivoter à 360 degrés. Par conséquent, de là où ils étaient, ils pouvaient tirer dessus sans risque. Adrien tendit son Carnifex Aper, de la main gauche. Vraisemblablement, son épaule droite avait été démise lors du sauvetage de la Turienne. Mais il n’y avait pas urgence, et pouvait contenir sa douleur. Pour l’instant, Aper devait surtout évacuer sa frustration. Ou sa tristesse. Ou sa haine. Ou tout ça à la fois.

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeJeu 09 Avr 2015, 21:58


    Les yeux fermés, la turienne attendait l'impact qui, justement, se faisait attendre. Apparemment, c'était vrai ce qu'on disait. Lorsqu'on était sur le point de mourir, le temps passait soudainement plus lentement. Histoire sans doute de bien laisser le futur défunt émettre des regrets, ou faire le point sur sa vie. C'était sans doute pour ça qu'on voyait sa vie défiler devant ses yeux dans ce genre de cas. On s'emmerdait tellement qu'il fallait bien faire quelque chose. Même si elle ne voyait pas, elle entendait la machine se mettre en marche. Le barillet devait être en train de tourner maintenant. Bon, c'était déjà ça. Plus que quelques secondes, qui semblaient déterminées à s'écouler en éternité. Elle n'allait pas faire le film de sa vie. Trop cliché. Elle se contenterait de regretter un peu deux-trois choses.
    Autant dire qu'elle fut on ne peut plus surprise lorsqu'elle sentit son corps partir sur le côté. Adrien, donc, l'avait suivi. Et il était en train maintenant de lui faire un magnifique placage. Il réussit à profiter de sa vitesse et du fait que la femme se laissait plus ou moins faire pour pivoter légèrement et lui servir d'amortisseur alors qu'ils heurtaient le sol. Un véritable gentleman, ne put-elle s'empêcher de penser. Un qui, par ailleurs, s'inquiétait trop peu de sa propre santé au profit de celle d'Aper.

    - Ravilla, ça va ? Tu n’as rien ?

    Impossible de répondre, vu que l'humain était occupé à la triturer. Il fit bouger son visage, à la recherche de la moindre éraflure sans doute, regarda si elle n'avait pas été touché et ne s'accorda du repos qu'une fois son auscultation terminée. Et que l'intéressée lui prit les mains pour les plaquer contre le corps de leur propriétaire. Ce n'était pas que ça la dérangeait plus que ça, mais tant d'attention devenait presque gênante.

    - Je vais bien. Ne t’inquiète pas.

    C'était un peu faux. Si le corps allait en effet bien, le mental, lui, restait un peu perturbé. Elle se sentait toujours l'envie de fuir ce lieu maudit, mais maintenant qu'elle avait Annaz avec elle, elle s'en empêchait. La tourelle, aveugle, continuait de lancer ses rafales.

    - Viens, il faut qu’on se sorte de là.

    Un signe de tête fut sa réponse. Elle prit la tête, passant devant lui, accroupie sur le sol. Il s'agissait désormais de se montrer prudent. Déjà qu'il se retrouvait dans cette situation par sa faute, ce n'était pas le moment de le faire se blesser par sa faute. Elle préférait se prendre une balle elle plutôt que lui. Ils longèrent le mur par la droite, histoire de se retrouver à l'abri. Le magasin jouxtait un autre bâtiment au mur "plein", ce qui leur permit de se relever sans soucis. La turienne en profita pour s'appuyer contre la façade. Une main posée sur son visage, elle tentait toujours de retrouver sa respiration. Ce n'était pas chose aisée. Encore que, ce fut un peu plus calme qu'auparavant. Disons qu'elle se souciait un peu plus du sergent pour accepter de laisser l'angoisse l'emporter. De plus, voir le symbole de Cerberus réveillait en elle quelque chose de bien plus fort que la peur. De plus destructeur aussi. La haine, pure et dure. Même une fois chassés de la Citadelle, ces enfoirés continuaient de se croire comme chez eux... Ces saloperies de Xénophobes.

    - Je… Excuse-moi de t’avoir emmené là. Je pensais que c’était une bonne idée, que ça t’aiderait à… Faire ton deuil, ou à aller mieux, je ne sais pas… Excuse-moi d’avoir été aussi intrusif. Je voulais te faire plaisir. Mais cette tourelle est une aubaine.

    - Ma faute, répondit-elle les dents serrées. Je ne sais pas ce qui m'a prise.

    Il n'était pas difficile de sentir que son attention était ailleurs. Elle jetait furtivement des coups d'oeil à la machine. Elle était placée de façon à ce que le milieu de sa visée soit légèrement sur la droite de la devanture. Étrangement, alors que ces inventions étaient faites pour aller à 360°, celle-ci ne réussissait pas à pivoter intégralement. Elle restait bloquée, ne pouvait pas faire grand-chose de plus que viser le coin du mur. Ce n'était pas suffisant pour qu'ils puissent revenir sur leur pas, ou bien qu'ils puissent attaquer.
    Lorsque la franc-tireuse finit par détourner son regard au profit de son collègue, ce fut pour constater qu'il lui tendait son arme.

    - Que dirais-tu de te venger sur elle ? Ensuite, on rentrera chez moi, je crois que venir ici était une mauvaise idée.

    Elle agrippa l'arme avec un sourire qui trahissait la rage qui l'habitait. Cruel et déterminé à la fois. Elle ne rajouta rien de plus mais remonta la petite allée. Elle avait réussi à voir qu'une porte à demi-ouverte était située juste derrière l'appareil infernal. Si elle ne pouvait réellement pas pivoter comme les autres, alors elle pourrait la détruire sans aucun souci. C'était une occasion trop belle pour la laisser passer.
    Il fallut qu'elle force un peu sur les battants métalliques afin de créer une ouverture assez grande pour qu'elle puisse s'y glisser. Comme elle l'avait supposé, la tourelle tenta de pivoter mais fut incapable de le faire. Elle s'entêtait pourtant. Un "clank" sourd était audible à chaque fois qu'elle tentait de réaliser l'impossible opération. Tant mieux. Derrière elle, Aper leva l'arme, avançant lentement. Elle tira toutes les munitions qu'elle avait, avec un plaisir non dissimulé. Dans son esprit, ce n'était pas un objet en ferraille qu'elle était en train de massacrer, mais un représentant de Cerberus. Il aurait s'agit d'un être de chair et de sang qu'elle lui aurait collé une balle dans la tête avec le même sourire sadique. Elle failli balancer le Carnifex lui-même une fois son chargeur vidé, mais ce fut inutile. La batterie principale avait été sévèrement touchée. Le courant, mal répandu, provoqua un trop plein d'énergie dans certaines parties de la bête. Et elle explosa d'une façon magnifique.
    La combattante se mit à rire face au feu et aux déchets. Doucement, d'abord, puis de plus en plus fort. Elle en pleurait presque. Son frère serait oublié; les habitants de la Citadelle passeraient à autre chose et on ne se souviendrait des morts qu'avec une petite larme, totalement faux-cul, qu'on réserve aux victimes inconnues de tragédies connues. Oui, ils oublieraient. Mais pas elle. La tristesse, toujours présente, était désormais accompagnée par la colère la plus saine qu'elle ait jamais connue. Ces enfoirés de Cerberus allaient crever. Elle s'en faisait le serment. Ils souffriraient, comme ils avaient pu faire souffrir Hécarion. Tout comme ils avaient blessés, mutilés et massacrés des innocents. Elle s'en ferait une véritable joie.
    Elle finit par se calmer. Donnant un dernier coup à une plaque encore fumante, elle traversa tranquillement la pièce pour rejoindre Adrien, lui tendant son arme. La crise de panique était passée. Maintenant, c'était un déterminisme aussi farouche que cruel qui l'avait remplacé. En tout cas, elle souriant.

    - C'était la meilleure idée que tu n'aies jamais pu avoir Adrien. La plaque était une intention des plus louables. Tout turien serait honoré de cela. Il sera remémoré pour ses actes.

    Sa moue s'accentua quelque peu.

    - Mais la tourelle... Esprits que j'ai pu rêver de faire ça ces derniers mois. C'est le meilleur défouloir qui ne m’ait jamais été offert. Merci.

    Elle fronça des sourcils en constatant que, même pour un humain, son bras était un peu trop plaqué contre lui pour être honnête.

    - Ça va? Tu as été blessé?

    Elle n'était certes pas médecin, mais elle était pour autant capable de reconnaître quelqu'un qui se portait bien d'un autre. Si elle voulut l'examiner, elle se retint. Sa connaissance des gestes médicaux étaient trop faibles pour qu'elle soit efficace. Dans cette situation, le Docteur Seneca lui manquait. Il aurait pu l'aider lui. Mais il n'était pas là. Il faudrait faire avec. Déjà qu'ils commencent par sortir d'ici. Et qu'ils prennent le chemin de l'hôpital le plus proche.
    Elle lui prit délicatement l'épaule, celle qui ne semblait pas blessée, et tenta de le soutenir un peu, quand bien même cela se révélait un peu inutile. Elle tenta de le mener dans le dédale de rues afin qu’ils puissent retrouver leur taxi. Ils allaient devoir faire vite, s'ils voulaient que la blessure de l'humain ne s'aggrave pas.

    - Je suis réellement désolée. Je n'aurais pas dû fuir comme ça. Je ne sais pas ce qui s'est passé à vrai dire. Ce que tu as fait honore la mémoire de mon frère. Et au lieu de te remercier pour ça, je ne trouve rien de mieux à faire que de manquer de te faire tuer.
    Excuse-moi.



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeJeu 09 Avr 2015, 23:23


Apparemment, l’idée de s’occuper de cette tourelle semblait séduire la Turienne. Elle n’hésite pas un instant et saisit le Carnifex que lui tendait Adrien, avant de s’engager à l’intérieur du bâtiment. Annaz resta dans la rue, essayant d’oublier la douleur de son épaule. Pas simple, une épaule démise, c’est toujours douloureux. Et il ne pouvait rien faire pour se soigner. Pendant ce temps, le bâtiment résonnait des bruits de balles tirés par la Turienne, puis de l’explosion de la machine de Cerberus. Une bonne chose de faite. A l’intérieur, Adrien entendit la Turienne éclater d’un rire dément, incontrôlé. Apparemment, elle extériorisait plus que face au mémorial. Le rire dura une petite minute avant de s’éteindre, et qu’Aper revienne aux côtés d’Annaz.

- C'était la meilleure idée que tu n'aies jamais pu avoir Adrien. La plaque était une intention des plus louables. Tout turien serait honoré de cela. Il sera remémoré pour ses actes.
- Mais la tourelle... Esprits que j'ai pu rêver de faire ça ces derniers mois. C'est le meilleur défouloir qui ne m’ait jamais été offert. Merci.

Bon, au moins, elle ne lui en voulait pas pour cette idée peu inspirée, à savoir l’amener ici. A défaut d’avoir fait le deuil de manière classique, elle avait commencée le travail, à la Turienne. Adrien aurait du se douter qu’elle préférerait le faire de cette manière, mais il avait continué à prendre la Turienne comme quelqu’un de fragile. Il devait vraiment se mettre en tête qu’elle était bien plus forte que ça. Et en plus de l’avoir défoulée, la Citadelle était maintenant un peu plus sûre. D’une pierre deux coups.

- Ça va? Tu as été blessé?

Et elle était observatrice en plus du tout. L’épaule d’Adrien reposait effectivement dans un angle pas tout à fait naturel, mais il pensait réussir à le cacher mieux que ça. Bon, en revanche, il avait du mal à contenir une grimace de douleur, et ça ne devait pas aider à camoufler sa blessure. La Turienne le prit par l’épaule, celle qui n’était pas luxée, et ils partirent ensemble à la recherche d’un taxi. Direction l’hôpital, maintenant. Il allait finir par les connaitre, ces hôpitaux. En chemin, la Turienne fit son mea culpa sur son comportement récent.

- Je suis réellement désolée. Je n'aurais pas dû fuir comme ça. Je ne sais pas ce qui s'est passé à vrai dire. Ce que tu as fait honore la mémoire de mon frère. Et au lieu de te remercier pour ça, je ne trouve rien de mieux à faire que de manquer de te faire tuer.
Excuse-moi.


Ne t’inquiète pas, je comprends. Je n’ai pas été très subtil avec cette idée, n’est-ce pas ? J’ai bêtement cru que tu allais t’écrouler en larme devant le mémorial, comme tous ces réfugiés. J’ai passé trop de temps sur la Citadelle et en ai oublié combien la vie était plus… Rude, dehors. J’aurais dû me douter que tu préférerais extérioriser. C’est à moi de m’excuser pour t’avoir mis dans cette situation sans doute inconfortable.
Et ne t’inquiète pas pour ma santé, je trouvais justement que mes réflexes se faisaient moins rapides. C’est l’occasion de les retravailler un peu.
» Un sacré discours, pour quelqu’un avec une épaule hors de sa position, et qui souffrait le martyre. Et presque sans que sa voix ne fasse transparaitre la douleur. Adrien avait fait preuve d’un self-control qui l’étonnait lui-même, pour le coup, et n’était pas peu fier. En revanche, il n’en avait pas fini avec la Turienne.
« Par contre, ne me refait plus jamais une peur pareille. J’ai vraiment cru que je n’arriverais pas à temps pour t’aider face à cette tourelle, et ça me briserait vraiment le cœur de te savoir morte, surtout par ma faute. Même si des gens meurent autour de toi, n’oublie pas que certains t’apprécient… Vraiment. »

Cette fois, le discours avait été plus haché. La douleur de l’épaule commencée à se propager jusqu’au bras, et marcher commençait à le faire souffrir à cause du mouvement qui se répercutait jusque dans l’épaule. Il fut donc vraiment heureux de voir la station de taxi, et encore plus de monter dans le véhicule aux côtés d’Aper. Le taxi les conduisirent jusqu’à l’hôpital le plus proche, où ils patientèrent un moment avant qu’un médecin ne remette l’épaule d’Adrien dans son logement. Annaz accueillit l’opération avec un grognement de douleur qui aurait sans doute été plus qu’un grognement s’il ne s’était pas retenu devant la Turienne. Il refusait de rajouter à ses tourments en lui montrant qu’il avait souffert à cause d’elle. Même si elle ne devait pas être aveugle, cela n’empêchait pas de faire preuve de politesse. Remerciant le médecin, le duo quitta l’hôpital, direction chez Adrien.

De retour chez lui, Adrien fit comme à son habitude passer la Turienne devant lui. Encore une fois il lui proposa à boire, avant de la servir. Son épaule continuait de le faire souffrir, mais il n’allait pas manquer à ses devoirs d’hôtes pour autant. Prenant un antidouleur en préparant les boissons, il fit en sorte qu’Aper ne le remarque pas. Quand à savoir s’il avait réussi, c’était une autre affaire. Apportant les verres à table, Adrien retint un soupir de plaisir en s’installant dans son canapé. Il était dans une position bien plus confortable installé comme ça. Il avait réfléchi sur le chemin du retour, et entreprit d’exposer les fruits de ses réflexions à Aper.

« Je réfléchissais dans le taxi et… Que dirais-tu de visiter cette nouvelle arène de combat dans la Citadelle ? Je dois avouer que l’idée me tente depuis un moment, mais je n’ai jamais pris le temps de m’y rendre. A nous deux, je pense que l’activité serait plus divertissante. Si tu es d’accord, je nous réserve deux places pour dans la soirée. Entre temps, il faudrait que l’on mange un morceau, je te laisse choisir ce que tu préfère, si nous allons au restaurant ou si tu préfère manger ici. Je dois avoir quelques ingrédients dextro si tu veux rester ici. Je te laisse choisir, je me plie à tes décisions. En revanche, excuse moi d’insister, mais ne me refait jamais un coup comme celui de tout à l’heure face à la tourelle. J’ai vraiment eu peur de te perdre. »

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeVen 10 Avr 2015, 16:48


    Les excuses n'étaient pas nécessaires. Pourtant, Adrien se sentit obligé de les lui présenter. Curieux, cette façon de s'excuser à tout va alors qu'il n'était pas en faute. C'était sans doute un trait humain. En tout cas, il avait raison sur un point. La vie à l'extérieure de la Citadelle était effectivement trop rude pour qu'elle se sente obligée de pleurer. Encore que, sa peur panique de toute à l'heure lui avait tiré quelques larmes. De même que le jour où elle avait appris la mort d'Hecarion et même quelques jours après. Quand bien même elle n'avait pas vraiment fait son deuil - et elle ne le ferait sans doute jamais totalement -, elle n'était pas du genre à s'effondrer aussi facilement. Plus maintenant que la rage lui servait de béquille. Enfin, c'était normal que l'humain ait assumé qu'elle puisse être si sensible. Après tout, il l'avait vu sous son pire jour. C'était tout simplement mal la connaître que d'assumer qu'il s'agissait de son trait de caractère principal.
    La turienne devait reconnaître qu'elle était quelque peu impressionnée par le contrôle de soi qu'avait son collègue. Depuis le début de ses excuses, il n'avait gardé une voix claire malgré la blessure. A moins que les terriens n'aient un seuil de tolérance à la douleur très élevé, c'était à applaudir.

    - Par contre, ne me refait plus jamais une peur pareille. J’ai vraiment cru que je n’arriverais pas à temps pour t’aider face à cette tourelle, et ça me briserait vraiment le cœur de te savoir morte, surtout par ma faute. Même si des gens meurent autour de toi, n’oublie pas que certains t’apprécient… Vraiment.

    Claquement de mandibule, puis silence. Il semblait souffrir, désormais. Elle fronça des sourcils et tenta de le soutenir un peu mieux, s'inquiétant pour lui. Néanmoins, elle ne fit même pas mine d'avoir noté le léger sous-entendu. Il s'inquiétait, soit. Il l'appréciait vraiment, pourquoi pas. Naerys et lui étaient semblables sur ce point. Cela lui briserait le coeur... Voilà qui appartenait à la catégorie "rien de bien défini" de la dernière fois. Il semblait que les humains n'aimaient pas parler clairement.
    Ce n'était en tout cas pas le souci présent. Ni même le bon moment pour lui demander de parler franchement. Il lui semblait se souvenir - encore que, elle pouvait se tromper - de lui avoir dit qu'elle préférait ceux qui parlaient sans détour. Cependant, elle n'en était plus vraiment sûre. Alors autant lui laisser le bénéfice du doute et faire comme si de rien était. L'heure n'était pas à la parlote, mais bien à la précipitation. Ils grimpèrent dans le taxi, direction l'hôpital le plus proche.

    Là, ils se présentèrent aux urgences. Après avoir rempli le formulaire nécessaire et avoir attendu qu'un médecin soit disponible pour eux, Adrien put finalement accéder à des soins. A savoir respirer bien profondément alors que le galarien lui remettait l'épaule en place. A côté, les bras croisés sur sa poitrine, Aper avait regardé la scène sans mot dire, se contentant de cliqueter doucement. Lui n'avait rien dit, faisant les fiers à bras. C'est tout juste s'il avait laissé échapper un grognement. Mais les flots d'injures qu'il avait réussi à retenir dans sa gorge étaient bien visibles sur la moue de douleur qui traversa son visage en un éclair. Il avait douillé, et pas qu'un peu. Il était inutile de s'en vouloir ainsi, certes. Cependant, la franc-tireuse aurait préféré qu'il ne se déboîte pas l'épaule par sa faute. Enfin, il fallait voir le bon côté des choses. Au moins, c'était moins grave qu'une balle.
    Un remerciement plus tard et ils étaient sortis de l'établissement, errant de nouveau à la recherche d'un transport. Direction: le domaine Annaz. Encore une fois, et avec le même petit rituel qui semblait tenir au coeur du sergent. A savoir qu'il la laissa passer comme si elle était chez elle, la fit s'asseoir et fila dans la cuisine apporter quelque chose à boire. Depuis son canapé, ses chaussures enlevées et ses pieds sous son bassin, la femme observa attentivement son collègue. Elle n'avait pas besoin de se tordre pour tenter de guetter à travers une porte; le salon et la cuisine ne faisaient qu'un, sans que le moindre mur ne les sépare. Tout au plus, il y avait un comptoir en guise de muret.
    Il avala quelque chose qu'elle ne put identifier, puisqu'il lui tournait le dos à ce moment-là. Cela ne l'empêcha pas de froncer des sourcils. Sa curiosité et son inquiétude la faisait s'interroger. Cependant, l'humain était un adulte; s'il s'avait ce qu'il faisait, tant mieux pour lui.
    Se renfonçant dans le canapé, ses mains sur ses genoux, la militaire laissa sa tête basculer en arrière et ferma les yeux. Essayer de profiter du calme pour se détendre était une bonne idée. Elle faisait un peu comme chez elle, sous la bénédiction du propriétaire.

    Fermer les yeux donc. Respirer doucement. Ne penser à rien. Juste écouter les bruits de tasses qui s'entrechoquaient, l'eau couler... C'était étrangement relaxant. En même temps, le siège était réellement confortable.
    Le bruit d'objets qu'on pose sur la table. Puis le léger mouvement des coussins alors qu'à côté d'elle, Adrien prenait place. Se ressaisissant un peu, l'invitée se remit droite et attrapa l'anse du mug. Café. Encore et toujours. Pour son plus grand bonheur.

    - Je réfléchissais dans le taxi et… Que dirais-tu de visiter cette nouvelle arène de combat dans la Citadelle ? Je dois avouer que l’idée me tente depuis un moment, mais je n’ai jamais pris le temps de m’y rendre. A nous deux, je pense que l’activité serait plus divertissante. Si tu es d’accord, je nous réserve deux places pour dans la soirée.

    - J'adorerais.

    Elle aurait pu se montrer plus emballée. D'autant plus qu'elle adorait les arènes de combat. C'était un peu comme un stand de tir, mais en beaucoup plus vivant, un peu plus réel, et surtout très divertissant. Là où le stand servait surtout à entraîner son habilité au tir, l'arène permettait de se retrouver en mission sans les risques. Et sans forcément se coltiner du Moissonneur à chaque heure. Esprits savaient qu'elle avait besoin de tirer sur autre chose que des formes dégénérées.
    Oui, elle aurait dû trépigner de joie à cette idée et ne pas rester si détachée. Son calme s'expliquait par le sujet sur lequel elle cogitait. Il lui semblait qu'elle devrait prendre certaines choses en main.

    - Entre temps, il faudrait que l’on mange un morceau, je te laisse choisir ce que tu préfères, si nous allons au restaurant ou si tu préfères manger ici. Je dois avoir quelques ingrédients dextro si tu veux rester ici. Je te laisse choisir, je me plie à tes décisions.

    - Hun hun...

    Pas ce qu'on pouvait appeler le comble de la joie, mais elle restait polie dans sa façon de lancer des onomatopées. En plus, elle avait une excuse. Son nez plongée dans sa tasse, elle buvait. Enfin, elle la vidait en quelques gorgées était quelque chose de plus exact.

    - En revanche, excuse-moi d’insister, mais ne me refait jamais un coup comme celui de tout à l’heure face à la tourelle. J’ai vraiment eu peur de te perdre.

    Soupir et "chtoc" d'une tasse vide qu'on repose. Le paternalisme d'Adrien avait quelque chose de mignon, dans le fond. Mais cette façon de ne jamais oser, de tâtonner, avait de quoi lui faire lever les yeux au ciel.
    Aper se rapprocha un peu de lui, l'attira après avoir posé une de ses mains sur ses hanches, et l'embrassa, le serrant à moitié dans ses bras. Une poignée de secondes s'écoulèrent avant qu'elle ne le relâche totalement. Elle le regarda un court instant dans les yeux, puis se leva du canapé.

    - Je vais voir ce que tu as.

    Elle le laissa alors là pour fouiner dans la cuisine. Il ne s'agissait pas de fuir, mais plutôt de laisser le temps à l'homme de digérer ce qui venait de se passer. Le laisser comprendre qu'elle était aussi intéressée et que c'était désormais à lui de se décider. Les humains étaient de petites choses fragiles; il ne valait mieux pas les brusquer. Cependant, ce n'était pas le genre de la femme à accepter d'avoir des regrets.
    L'expérience de tout à l'heure leur avait bien montré qu'ils risquaient de mourir à n'importe quel moment; ce n'était pas la bonne période pour hésiter ou bien préférer laisser le temps au temps. C'était bon en période de paix ça. Même si elle faisait en sorte de ne pas trop y penser, il était impossible de nier cette vérité. Ils n'auraient peut-être pas le temps d'en profiter demain. Alors, il serait stupide de vouloir remettre ça à plus tard.



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeDim 12 Avr 2015, 01:18


La Turienne ne semblait pas particulièrement enthousiaste devant les propositions d’Adrien. Elle avait approuvée l’idée de se rendre à l’arène de combat dans la soirée, mais sans plus de plaisir. Annaz aurait pourtant cru que ça la motiverait, une bonne série de combat. Le fait de lui laisser le choix dans l’endroit où diner ne lui arracha guère plus de réaction. Adrien se demandait pourquoi ce mutisme soudain. Avait-il fait ou dit quelque chose de mal ? Il n’en avait pas eu l’impression. Est-ce que la Turienne repensait à son frère ? Possible, mais peu probable, elle ne semblait pas triste comme à chaque fois qu’on faisait référence à lui. Alors quoi ? Les reproches qu’il lui adressa par rapport à sa fuite, et plus précisément le coup de la tourelle la firent réagir de manière bien plus marquée. Soupir, choc de la tasse à café contre la table, la Turienne se rapprocha d’Adrien, posa une main sur ses hanches avant de… L’embrasser.

Dire qu’Adrien était pris au dépourvu serait en dessous de la vérité. Il avait eu l’impression de ‘’perdre’’ la Turienne, sans doute à cause de son idée de l’emmener au mémorial, et ses dernières remontrances. Les dernières réactions d’Aper lui avaient donné l’impression de la voir s’éloigner de lui, à son grand désespoir. Aussi, il ne s’attendait sûrement pas à un baiser de la part de la Turienne, mais il n’allait sûr pas s’en plaindre, bien au contraire. Il la laissa faire, ne cherchant pas à fuir le baiser qui dura quelques secondes. La Turienne finit par relâcher son étreinte, continuant de regarder Adrien dans les yeux quelques instants avant de se lever, en direction de la cuisine, pour voir ce qu’il avait à manger, comme il lui avait proposé. Elle le planta donc là.

Bon, au moins, Adrien était maintenant fixé sur les sentiments de la Turienne envers lui. Il ne savait pas si elle avait vraiment gardée souvenir de cette histoire de canapé, le lendemain de leur rencontre. Même si ce n’était pas le cas, il savait désormais qu’Aper avait, sinon des sentiments, au moins une attirance vers lui. C’était un bon début. La réciproque était vraie, sans doute plus prononcée pour Annaz. Il l’appréciait, c’était plus qu’une évidence, et il avait fait en sorte de lui montrer sans pour autant la mettre dans l’embarras avec des avances trop évidentes. Non pas que ses tentatives aient été réellement subtiles, mais au moins, il ne la mettait pas devant le fait accompli. Maintenant qu’il savait que la Turienne était prête à s’engager, c’était à lui de prendre les choses en main.

Inutile de préciser qu’au fond, c’est exactement ce qu’Adrien espérait : l’évolution de sa relation avec la Turienne. Depuis le début de la journée, il cherchait à montrer à Aper son attirance envers elle, attirance qui datait depuis un long moment. Sans doute pas depuis qu’il l’avait vue, mais probablement depuis qu’il l’avait hébergée après son accident. L’épisode des ‘’explications’’ sur le canapé, après la nuit mouvementée de la Turienne dans l’appartement d’Adrien, avait conforté ses sentiments. Mais les circonstances n’étaient pas vraiment favorables à l’établissement d’une relation. De plus, Aper était encore très fermée et agressive, bien que son comportement se soit apaisée depuis. Adrien avait donc décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur, et d’attendre. Apparemment, sa patience était maintenant récompensée.

Se levant du canapé, Adrien rejoignit Aper, occupée à farfouiller dans les placards de la cuisine. Face aux placards, celle-ci n’entendit pas, ou fit mine de ne pas entendre Annaz arriver dans son dos. Profitant de son absence de réaction, Adrien lui enserra la taille et se colla à elle avant de l’embrasser à la Turienne, front contre front, comme il l’avait appris récemment. Pendant un long moment. A mi-chemin entre l’étreinte et quelque chose de plus… Profond. Adrien finit malgré tout par la relâcher, lui rendant sa liberté. A contrecœur, cependant. Mais il ne voulait pas la brusquer. Maintenant qu’il savait qu’ils étaient sur la même longueur d’onde de ce côté-là, il laisserait la Turienne dicter le rythme de la danse.

« Je suis heureux de voir que nous partageons le… Point de vue sur notre relation. J’avais peur que mes… Sentiments… Soient à sens unique. As-tu vu quelque chose qui te ferait plaisir ? »

Dans le placard de cuisine, bien évidemment. Mais Adrien se rendit compte que sa phrase était à double sens un peu trop tard pour se reprendre sans montrer clairement le double-sens de sa phrase. Encore une maladresse de sa part. En espérant que la Turienne n’en prenne pas ombrage, car la réflexion pouvait paraitre très egocentrique.

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeLun 13 Avr 2015, 00:14


    Boîtes de conserves dextro? Ce n'était pas vraiment tentant, mais au moins c'était intelligent de la part d'Adrien; elles ne se périmaient pas ou presque. Il pouvait ainsi nourrir d'éventuels Turiens à la dernière minute. De la viande séchée. Pas mal, mais qui pouvait un peu trop rappeler les rations militaires. Deux-trois trucs à grignoter. Bon, ce n'était pas vraiment sain ça. Et trop peu bourratif.
    Fouiner dans les placards, tenter de se concentrer sur les quelques aliments qu'il avait à disposition permettait à Ravilla de ne pas trop jeter de coups d'oeil en coin à Adrien. Elle préférait le laisser réfléchir quelque peu et se décider. Car ce genre de relations était moins aisées à suivre qu'en temps normal. D'une part à cause du contexte. Il fallait se préparer mentalement à ce que les choses tournent court. Dès lors, ne pas trop tenter de se projeter, ni de trop s'attacher. Si c'était presque impossible envers quelqu'un qu'on avait connu depuis longtemps, on pouvait être tenté de garder quelques distances avec une personne qu'on connaissait depuis quelques mois. Dès lors, il fallait s'attendre à ce que les choses ne soient pas aussi "vives" qu'en temps de paix. Ensuite, parce que les relations entre Turiens et Humains étaient souvent un peu difficiles. Déjà à cause de leurs organismes totalement différents, qui pouvaient être gravement allergènes pour l'autre. Ce qui obligeait à être très précautionneux sur à peu près tout. En second point car l'Histoire veillait toujours. Bien que les relations entre leurs peuples se soient améliorées il y avait encore un léger tabou. Ce genre de couple mixte était rare et parfois mal perçu. Après, évidemment, il pouvait s'agir juste d'un amusement de quelques jours. Néanmoins, ce n'était pas vraiment le genre de la femme. Elle préférait tenter quelque chose sur la durée. Ce n'était pas par question de romantisme; elle ne l'était pas. Mais quitte à donner une chance à quelque chose, mieux valait tenter de la faire durer au mieux, non?
    Voilà ce sur quoi la franc-tireuse était occupé à réfléchir entre deux observations faussement concernées d'une boîte ou d'un paquet quelconque. Il fallait désormais voir ce que le second intéressé dans l'affaire déciderait. Sans trop s'avancer et aux vues de ses nombreuses allusions peu subtiles, elle pensait ne pas se tromper en disant qu'il l'était aussi. Motivé. Enfin, il l'avait dragué depuis leur première rencontre. Ce qui n'avait pas été forcément du meilleur goût, étant donné ce qui s'était passé plus tôt. Au moins pouvait-on reconnaître que le Sergent était un têtu. Ce qui pouvait être une bonne chose. Selon.

    Si un bruit attira son attention, elle ne fit pas mine de s'en soucier. L'homme bougeait. Bien. Elle saurait bientôt. En attendant, il valait mieux le laisser venir plutôt que de se retourner et de paraître agressive. Un malentendu pouvait arriver et il aurait été dommage de risquer leur début d'entente à cause de cela. Donc, continuer d'être hypnotisée par l'étiquette qui annonçait que la boîte comprenait un très bon taux de protéine. C'était effectivement on ne peut plus intéressant. Sans doute.
    La militaire le laissa faire lorsque, arrivant derrière elle, il lui enserra la taille, profitant qu'elle se tourne à demi pour se coller contre elle. Toujours sans trop vouloir brusquer, elle aussi le prit dans ses bras pour se lover quelque peu contre lui. Ils restèrent ainsi, front contre front, sans rien dire. Un peu comme si le temps s'était suspendu. Du bout du pouce, la soldate lui caressa la joue, profitant de leur étreinte. C'était agréable. Un peu rassurant. Elle fut même un peu déçue lorsqu'il s'arrêta, reculant légèrement. Elle aussi recula légèrement, pour buter contre le plan de travail et s'appuya comme lui, faisant mine que c'était voulu.

    - Je suis heureux de voir que nous partageons le… Point de vue sur notre relation. J’avais peur que mes… Sentiments… Soient à sens unique.

    - J'ai du mal à me montrer trop expressive. C'est très Turien ça, dit-elle en ponctuant sa phrase d'un faible sourire. Sans doute que je ne sais pas draguer non plus. Je préfère me montrer directe, à vrai dire.

    Elle claqua un peu des mandibules, tapotant doucement des griffes sur le bois du meuble.

    - Mais oui. Je crois bien que nous sommes sur la même longueur d'onde. Sauf si tu préférerais quelque chose sans lendemain, murmura-t-elle un peu pour elle.

    Il était un peu trop tôt pour se lancer dans de telles discussions. De toute façon, il valait mieux laisser le temps au temps désormais. Ne pas brusquer les choses et préférer voir comment tout avancerait. Faire preuve d'un peu de recul. Confirmer les choses aussi. Bref, ne pas se précipiter.
    La femme fit mine de s'intéresser à ce qu'elle avait sorti des placards.

    - As-tu vu quelque chose qui te ferait plaisir ?

    Son regard glissa de nouveau vers l'humain. La tête de celui-ci prit l'air de celui qui venait de se rendre compte de l'énorme double-sens de sa phrase un peu trop tard. Loin d'être agacée, la turienne préféra en rire. C'était une habitude à avoir avec lui; il enchaînait les bourdes sans que ça soit forcément déplaisant. Tout dépendait du contexte à vrai dire. Mais là, maintenant, dans cette cuisine et après leur étreinte, il était difficile pour elle de mal le prendre. Au contraire, l'allusion non voulue était amusante.
    Elle le regarda avec un petit sourire en coin et une petite étincelle au fond des yeux qui lui laissait clairement entendre qu'elle avait saisi le sous-entendu en plein vol.

    - Dans cette cuisine? Oui. A manger? Pas vraiment.

    Au final, elle trouva dans le frigo de quoi faire un plat pouvant trouver grâce à ses yeux. Et put, par-là, démontrer toute son incapacité à cuisiner à son collègue. Après avoir quasiment manqué de carbonisé ce qu'elle voulait faire, elle avait finalement goûté la chose. Ce qui avait donné comme résultat un haussement d'épaule suivit d'un "c'est mangeable" face à la moindre interrogation qu'elle pouvait recevoir dessus. C'était mangeable oui. Sans goût, mal cuit, tout simplement atrocement raté. Mais mangeable. Elle n'était pas du genre à faire la fine bouche. Si ça nourrissait, tant mieux. Heureusement pour Annaz, celui-ci avait décidé de cuisiner pour lui-même. Au moins, il avait une chance de survivre ainsi. A moins d'être, comme Aper, blindée à ses propres erreurs culinaires.

    Le reste de l'après-midi se passa plus tranquillement. Il avait réservé une des salles de l'arène pour le début de la soirée, ce qui leur laissa le temps de flâner. Disons qu'ils tuèrent un peu le temps à regarder quelques films, plus ou moins blottis l'un contre l'autre. Ni l'un ni l'autre ne tentèrent quoique ce soit, ce qui sembla indiquer que l'homme aussi préférait laisser les choses se dérouler tranquillement. Leur proximité leur laissait déjà la possibilité de commencer doucement à s'habituer à cette nouvelle situation. C'était agréable. Tellement qu'elle finit même par s'assoupir un temps contre lui. Elle se souvenait à peu près d'avoir vu la moitié de l'histoire, puis d'avoir réouvert les yeux au générique de fin. Ce qui l'avait conduit à présenter des excuses à demi étouffées à son comparse une fois totalement réveillée.

    La soirée arriva donc doucement. Ils quittèrent ensemble l'appartement pour se rendre jusqu'à l'arène. En taxi, évidemment. Il semblait que ce moyen allait devenir privilégié pour le reste de son séjour. L'avantage fut que leur voyage ne leur prit que peu de temps, à défaut de leur faire faire un peu de sport. Ils pourraient toujours se rattraper une fois en jeu.
    Face au bâtiment, Ravilla leva la tête, claquant des mandibules d'admiration. Ce n'était pas la première fois qu'elle allait dans de ce genre d'endroit, mais chaque direction avait sa façon de faire, que ce soit par rapport aux règles, aux armes, aux systèmes de combat, etc, etc... Au final, c'était presque à chaque fois une nouvelle expérience.
    C'était une véritable foule qui attendait dans la file des spectateurs. Celle des combattants était un peu moins prise, mais il n'aurait pas été étonnant qu'il y ait déjà un monde fou à l'intérieur, attendant leur tour pour combattre ou étant déjà en mission.

    - Bien... Et maintenant? C'est toi qui a les réservations; qu'elles sont les instructions qu'ils t'ont transmises?



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeLun 13 Avr 2015, 21:44


Planté dans la cuisine, Adrien venait de marquer un coup d’arrêt. Il avait souvent sorti des énormités, plus ou moins grave selon l’occasion, le contexte, la personne en face… Récemment, la majeure partie de ses boulettes étaient faites devant la Turienne. Mais cette fois, il venait d’en sortir une qui montait directement dans son top cinq des plus grosses bêtises dans sa vie. Sans doute titillait-elle le podium même, à ce niveau. On ne pouvait même pas dire qu’Adrien attendait la réaction de la Turienne avec anxiété, car il était tellement effaré par sa phrase qu’il en oubliait presque qu’il venait de s’adresser à quelqu’un. Ce fut pourtant le rire d’Aper qui le ramena à la réalité, preuve qu’elle n’avait pas mal prise la remarque. Impossible cependant de croire qu’elle ait pu rater l’allusion, son petit sourire ne laissant place à aucun doute sur le sujet. Sa réponse non plus.

- Dans cette cuisine? Oui. A manger? Pas vraiment.

Un petit sourire sur le visage, Adrien rejoignit la Turienne dans l’optique de préparer le repas. Il ne fit aucun commentaire sur la remarque de celle-ci à propos de la ‘’relation sans lendemain’’. Pour lui, la question ne se posait pas, les relations d’un soir n’étant pas vraiment son genre. Se concentrant sur la préparation de son repas, il gardait un œil sur celui de la Turienne malgré tout. Qui se conclut par un plat presque brûlé mais ‘’mangeable’’ aux dires d’Aper. De son côté, Adrien était un véritable magicien de la cuisine. Il était capable de rendre n’importe quel aliment passant par ses mains presque immangeable. Et cette fois encore, ça ne manqua pas, le repas étant comestible, presque par accident. Au moins, ils avaient ce point commun dans le talent culinaire.

Le reste de l’après-midi se déroula plus calmement. Adrien réserva deux places pour le début de soirée dans l’arène. Même si celle-ci croulait sous les demandes, les militaires bénéficiaient d’un traitement privilégié, passant devant le civil lambda. Une initiative d’Armax Arsenal afin de monter dans l’estime des soldats… La manœuvre n’intéressait pas plus que ça Adrien, mais il n’allait pas se plaindre d’avoir une place rapidement. Dans tout les cas, il restait l’après-midi à passer, ce qu’ils firent en regardant quelques films choisis au hasard. Il ne s’intéressait que très peu à ce qui se passait à l’écran, appréciant plutôt la compagnie avec laquelle il regardait la télévision. Il profitait plus de la proximité de la Turienne que du film diffusé, s’habituant à la nouvelle situation. Vers la moitié d’un film dont Adrien n’avait approximativement rien suivi, il sentit la tête de la Turienne s’appuyer sur son épaule. Celle-ci s’était endormie, sans doute vaincue par la fatigue du voyage plus les événements de la matinée. Baissant le son de la télévision, Adrien la laissa se reposer sur lui. Aper se réveilla pour le générique de fin du film, et présenta à Annaz ses excuses, qu’il accepta sans un mot mais avec le sourire.

La soirée se profilant, le couple quitta l’appartement d’Adrien pour l’Arène Armax Arsenal. En taxi, comme de coutume, mais aussi parce qu’ils étaient très loin de leur point de chute. Après une demi-heure de trajet, ils arrivèrent à l’Avenue Stellargent, accueillant l’arène en question. Il s’agissait d’une Avenue plutôt chic, un casino et une salle de jeu côtoyant le bâtiment d’Armax Arsenal. Sans compter que l’ouverture de l’arène avait fait venir des personnalités importantes, qui voulaient être vues au bon endroit. Par conséquent, l’Avenue était plutôt noire de monde à leur arrivée. Ils se frayèrent un chemin à travers la foule jusqu’au bâtiment, plutôt imposant. Outre le nom de l’arène affiché en lettres géantes et défilante, un panneau indiquant les meilleurs ‘’scores’’ était affiché, afin de motiver les plus indécis à venir se battre. Parmi les plus hauts-scores, Adrien nota la présence de Bailey, le Commandant du SSC, la Reine Pirate Aria T’Loak, qui ne devait pas avoir peur pour s’afficher aussi ouvertement sur la Citadelle et… Shepard ? Ma foi, tout le monde pouvait vouloir décompresser de temps en temps.

A l’intérieur de l’Arène, la foule était à peine moins compacte. Une longue file faisait la queue afin d’assister aux combats, et Adrien doutait que les personnes récemment arrivées aient moins de quarante cinq minutes d’attente avant de pouvoir assister à l’un des affrontements. Du côté des combattants, la foule était un peu moins longue, mais surtout séparée en deux : d’un côté les civils, qui attendaient patiemment une place, de l’autre les militaires, qui passaient plus rapidement. Toutes les dix minutes environs, plusieurs combattants sortaient des portes menant à l’arène, l’air ravi de leur combat. On pouvait cependant facilement différencier les civils des militaires, ces derniers semblant prêt à y retourner tandis que les autres semblaient se contenter d’une ‘’séance’’. Aux côtés d’Adrien, la Turienne semblait plutôt apprécier l’arène. Adrien aussi, d’ailleurs, il n’avait jamais eu le temps de s’y rendre, et était ravi d’y être en aussi bonne compagnie.

- Bien... Et maintenant? C'est toi qui a les réservations; qu'elles sont les instructions qu'ils t'ont transmises?

Les réservations… Lisant les deux messages qu’il avait reçus sur son Omni-Tech après avoir pris les deux places, Adrien chercha la marche à suivre. Le premier le remercier d’avoir réservé une place pour l’Arène de combat Armax Arsenal, blablabla… Le deuxième contenait les informations intéressantes. Les armures et les armes étaient fournies par l’arène. Merci de vous rendre au comptoir réservé aux militaires, muni de ce papier… Ha, voila qui était intéressant. Si la zone de combat était aléatoire, il était possible de choisir son adversaire. Fermant son Omni-Tech, Adrien fit signe à la Turienne de le suivre jusque dans la bonne file. Le temps que leur tour arrive, il lui expliqua cette histoire d’armes et armures fournit, de même que la zone de combat aléatoire. En revanche, il ne lui dit rien concernant le choix de l’adversaire. Une petite surprise, qui sera sans doute mieux accueillie que celle de la matinée. Leur tour arriva enfin, et ce fut Adrien qui s’avança vers l’Asari chargée des réservations.

« Bonsoir, j’ai réservé deux places pour ce soir. » L’alien hocha la tête en recevant les deux réservations d’Adrien sur son PC. Elle demanda ensuite s’il avait des demandes particulières « Une seule, concernant notre adversaire. Ce sera Cerberus. » Il avait certes répondu à l’Asari, mais en regardant la Turienne. Elle allait pouvoir se défouler. Sans laisser le temps à Adrien d’observer la réaction d’Aper, l’Asari lui confirma que la chose était possible, puis lui indiqua la porte de l’arène, ainsi que le numéro de la zone de combat. Le 9, donc, accueillerait Adrien et Ravilla pour la soirée. Remerciant l’hôtesse qui était déjà passée aux combattants suivant, l’Humain et la Turienne se rendirent jusqu’au lieu indiqué. Là-bas, ils furent réorientés vers deux vestiaires afin d’enfiler leurs armures et s’équiper de leurs armes, avant de rejoindre la zone de combat. Une fois les deux équipé, ils pénétrèrent dans l’arène.

La zone de combat était plutôt basique. Il s’agissait d’une plateforme ouverte, avec plusieurs abri où se mettre à couvert. Un petit escalier au centre de la zone menait vers une zone surélevée. Au dessus d’eux, le panneau affichait les scores du combat en cours. Observant un instant la zone, Adrien essayait de mémoriser les coins où se cacher. Il tourna ensuite son regard vers la Turienne, qui semblait concentrée. Elle allait effectivement pouvoir se défouler, peut-être plus que ce qu’Annaz avait pensé. Tournant son attention vers le combat à venir, Adrien se prépara à son tour. Une sirène signala le début de l’affrontement, et les premiers hologrammes apparurent. A partir de là, il se plongea complètement dans le combat, et commença à éliminer méthodiquement les membres de Cerberus, comme quelques mois plus tôt. Attaquant et se mettant à couvert, il revivait les événements récents, et relâchait aussi une partie de sa haine. Il gardait cependant un œil sur la Turienne, qui semblait aussi concentré que lui sur le combat. Il perdit rapidement la mesure du temps, et ce fut une voix enregistrée qui annonça qu’il s’agissait de la dernière vague. Déjà. Soufflant un coup, il rejoignit la Turienne à quelques pas de là. Ils n’avaient pas échangés un mot depuis le début du combat, trop concentrés sur leurs adversaires.

« Tu vas bien ? J’avoue que ça fait du bien de se défouler un peu, surtout à plusieurs. Prête pour une dernière danse ? »

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeMar 14 Avr 2015, 18:17


    Suite à son interrogation, Adrien jeta un coup d'oeil au message qu'Armax Arsenal lui avait envoyé. Par-dessus son épaule, la turienne fit mine de lire une peu. Il y avait les habituels remerciements sur la confiance, le fait qu'il était heureux d'avoir été choisi, etc, etc. Ce n'était qu'après ce discours vu et déjà vu que les véritables instructions venaient. Les militaires étaient priés de se rendre au comptoir spécialement conçu pour eux et de s'y présenter avec les réservations. La suite du mail était l'éternelle description de comment l'arène marchait, chose qu'elle ne prit même pas la peine de lire. Elle préférait avoir la surprise, tant au niveau des arènes que des hologrammes. C'était plus excitant de tomber en plein imprévu plutôt que d'avoir planifié déjà vingt fois la façon dont le combat devait plus ou moins se dérouler. Si les choses ne se passaient pas comme prévu, il fallait improviser. Et ces derniers temps, elle l'avait déjà un peu trop fait en terrain réel à son goût. Alors autant se jeter corps et âme dans l'inconnu dès le début, surtout avec des risques quasi inexistants. Que le divertissement soit total ou qu'il ne le soit pas.
    De son côté, lui ferma son omnitech et fit signe à Aper de la suivre. Cette dernière s'exécuta sans mots dire. Ensemble, ils rejoignirent la file qui les intéressait. Il y avait un peu de monde déjà au comptoir. Moins que chez les civils et les spectateurs. Apparemment, certains se sentaient le besoin de se défouler. Ou de s'entraîner, en prévision des événements. Qu'importe leurs raisons, tous semblaient présents par amour du combat. Ou bien pour voir l'image de leurs pires ennemis tomber sans risques. Dans le hall central, des téléviseurs diffusaient des bouts de matchs se déroulant dans les différents boxes, entrecoupés par des tableaux récapitulatifs des scores ou d'autres qui résumaient globalement les combats en cours. Parmi les ennemis les plus choisis, Cerberus arrivait en tête, tout juste suivi par les Moissonneurs. La femme claqua des mandibules en voyant cela, mais garda son mutisme. A côté d'elle, l'humain se décida à lui faire le résumer du message d'Armax. Zone aléatoire, armes et armures fournies. Ça, c'était plutôt bon. La compagnie était loin de produire de mauvaises armes, bien au contraire même. Il s'agissait d'ailleurs d'un des fournisseurs de la Hiérarchie. Enfin, pour certains groupes seulement, qui faisaient partis des meilleurs. Autant dire que la joie de la soldate monta d'un cran. Surtout si on prenait en compte qu'il s'agirait, peut-être de sa seule occasion de tenir un Punisher entre ses mains.
    Leur tour arriva. A quelques pas derrière, elle le laissa prendre les devants et s'occuper des places. Elle attendit, les bras croisés, le regardant discuter avec l'Asari. L'échange de papiers eut lieux, suivit des explications et d'un mot qui brisa l'attention de la franc-tireuse. Elle était occupée à regarder un match intéressant d'une Asari, accompagnée d'un Galarien technicien et d'un humain porte-étendard contre des Geths lorsqu'elle put entendre clairement "Cerberus" sortir de la bouche de son comparse. Ni une, ni deux, sa réaction ne se fit pas attendre. C'est un regard chargé de haine et accompagné d'un sourire sadique qui prit place sur son visage. Ecraser ces chiens? Bon sang, plus le temps passait, plus elle sentait qu'elle appréciait cet homme. Celui-ci, d'ailleurs, avait fait mine de se retourner pour voir comment elle réagirait mais fut de nouveau happée par la guichetière. Elle lui remit leurs passes, le numéro du boxe et les laissèrent partir avant de s'occuper des prochains.

    Si elle tentait de se contenir, la turienne ne pouvait pas empêcher ses mains de trembler. Elle se sentait bouillir à la seule évocation des terroristes. Alors, l'idée de les abattre... Ses mandibules s'agitaient doucement et avec régularité sous l'excitation. Oh oui. Ses dents se dévoilèrent légèrement alors qu'elle tapait des griffes contre sa cuisse. Leur exploser le crâne à coup de pied; enfoncer ses griffes dans leur chair fragile pour leur laisser des sillons rouges. Les voir ramper et supplier pour ensuite les abattre sans le moindre sentiment, tout comme eux l'avait fait pour des centaines et centaines de personnes. Un ricanement lugubre s'échappa de sa gorge alors qu'elle rejoignit son vestiaire, ayant laissé Adrien se changer. Ils allaient souffrir. Ce n'était que des hologrammes, mais leur nombre devrait bien suffire à apaiser sa haine.
    Un peu dans un état second, elle sélectionna une armure à sa taille, puis un Punisher et un Brawler. L'équipement était on ne peut plus entretenu au vue du nombre de personnes qui devaient l'utiliser. Comme quoi, la firme n'avait pas usurpée sa réputation.
    Au-dessus de la porte d'entrée se trouvait un compteur qui faisait office de compte à rebours, indiquant le nombre de minutes et secondes qu'il restait avant qu'ils aient accès à la zone de combat. Ce n'était pas longtemps, moins d'une minute et trois secondes, mais la militaire tournait comme un fauve dans sa cage. Elle n'en pouvait plus d'attendre, maintenant qu'elle savait qui elle allait déchirer. Elle était tendue, mais pas de nervosité et d'appréhension comme à son habitude. Non, c'était l'impatience et la rage qui provoquaient en elle cette tension. Trente secondes. C'était encore trop long. Elle qui d'habitude se voulait calme et maître d'elle-même, voilà qu'elle appelait de ses vœux le carnage et le massacre. Elle serait sans pitié. Et plus que ça.
    Lorsqu’enfin les portes s'ouvrirent, c'est d'un pas lourd qu'elle pénétra dans l'arène. Ses traits étaient peints par la détermination mais au fond de ses pupilles brillaient toujours cette envie de vengeance. Et le combat commença.

    Dès les premières secondes où les hologrammes apparaissaient, la sniper se débrouillait pour en abattre depuis le couvert qu'elle avait trouvé. Le mieux aurait été de se trouver à la zone centrale, mais celle-ci était trop risquée pour être viable. Puisqu'elle était au centre, elle était facilement encerclable. La prudence voulait qu'elle préfère se placer à un bout du terrain et qu'elle abatte de là-bas les ennemis qui approchaient trop, ou se montraient une menace trop importante pour Adrien, lequel combattait plus loin. Étrangement, malgré son amour pour son art, celui-ci la lassa. Les abattre d'aussi loin ne faisait qu'accroître sa frustration. Elle voyait ses ennemis s'écrouler sous les balles, puis disparaître au bout d'un moment. Ça ne lui allait pas. Loin de là. Elle aurait voulu les voir ramper, hurler. Même lorsqu'elle faisait en sorte de viser des endroits qui ne provoquaient pas la mort immédiate, ils ne faisaient que s'effondrer dans un vague hurlement. Elle haïssait cela. Les programmes avaient beau avoir une intelligence semi organiques et se battre selon une base de données stratégique, ils n'étaient rien que ça. Des foutus tas de pixels qui faisaient mine de s'agiter vaguement. Même les balles n'étaient qu'à blanc, et l'armure prenait en compte les dégâts des impacts, afin de calculer la façon de court-circuiter leur bouclier ou d'envoyer une décharge électrique afin de simuler la douleur d'un coup reçu. C'était frustrant. Rien que ça.
    Dès lors, Aper abandonna le sniper, préférant aller au combat à semi-distance, quand ce n'était pas par moment au corps à corps, quand un ennemi lui tombait dessus. Mais ses coups de crosses, ses balles, son omnilame... Tout ça ne faisait que fendre du vide qui faisait mine de reculer ou de mourir sous l'assaut. C'était l'équivalent de se battre contre des fantômes. Il n'y avait aucun plaisir. Et sa rage ne faisait que s'accumuler.
    Les vagues s'enchaînèrent ainsi. Plus d'une fois, ses boucliers atteignirent un seuil critique avant de remonter, la forçant à reprendre le Punisher. De toute façon, qu'importe ce qu'elle faisait, rien ne lui donnait la sensation de réalité qu'elle cherchait. Il arriva par deux fois qu'une figure de soldat de Cerberus plus ou moins amoché, qui avait réussi à se glisser jusqu'à son couvert, ne se fasse proprement tabasser directement au poing. Elle avait failli s'en briser les phalanges par ailleurs; les hologrammes réussissaient à générer un faible champ de gravité afin de donner l'illusion d'une résistance physique, mais celle-ci disparaissait avec eux. Ainsi, son coup avait fini à plusieurs dans le sol. Ce qui, on pouvait s'en douter, et malgré l'armure, ne faisait pas beaucoup de bien. Et le défoulement qu'elle pouvait en retirer était bien trop faible pour la calmer.

    La dernière manche arrivait bientôt. C'est ce que la voix artificielle annonça avec un air pseudo ravi. Déjà? Il fallait avouer qu'elle n'avait pas vu le temps passer. La fatigue commençait à se faire ressentir mais elle l'oublia vite. Elle aurait le temps de se reposer à la fin. Ou une fois morte. Mais tant qu'eux étaient encore debout, il ne fallait pas y compter.
    Adrien la rejoignit. Il fallait avouer, elle l'avait un peu oublié, trop concentrée qu'elle avait été.

    - Tu vas bien ? J’avoue que ça fait du bien de se défouler un peu, surtout à plusieurs. Prête pour une dernière danse ?

    Un grognement rauque répondit pour commencer. Non, ça n'allait pas. Et par les Esprits, oui qu'elle était prête.

    - Crevons-les.

    Un Atlas fut "largué" sur le terrain, en compagnie d'autre ennemis. La nouvelle mascarade s'enchaîna: se mettre à l'abri, plus ou moins. Tirer sur tout ce qui bougeait avec précision. Balancer son omnilame dans le visage de ceux qui approchaient trop près. Faire en sorte de se jeter à terre alors qu'un missile passait non loin. Elle se concentra surtout sur les plus petits des ennemis, ceux qui avaient le moins de chance de résister, afin de réduire la menace au maximum. Ce n'est seulement qu'après qu'elle monta graduellement. Exception faites de ceux qui venaient au corps à corps. Au final, il resta en dernier l'Atlas, qui demanda un peu plus de tactique. Elle fit en sorte de le distraire, l'obligeant à être en face d'elle presque la plupart du temps tandis que d'un signe de tête, elle fit comprendre à son partenaire de le contourner pour attaquer ses cellules énergiques qui se trouvaient dans le dos de la machine.
    Le combat finit sans trop de difficultés, encore qu'ils faillirent être mis à mal par moments. Mais ils y arrivèrent, ce qui, au final, était leur but. Pour autant, elle restait insatisfaite. Ce n'est qu'une fois sortie de l'arène avec toute la dignité dont elle pouvait faire preuve et une fois les nouveaux combattants entrés et qu'elle se retrouva seule avec Annaz qu'elle fit exploser sa rage. Par un cri de frustration, justement. Elle fit les cents pas, maugréant, frappant un mur du dos de la main pour finir par se réfugier dans les bras de l'humain, agrippant ses habits et lovant son visage contre son cou. Elle tremblait toujours avait la gorge serrée et une folle envie de détruire tout ce qui se présentait face à elle. Ses paroles étaient murmurées, presque soufflées. Il était facile de comprendre qu'elle tentait de libérer comme elle pouvait sa colère par la parole, à défaut de le faire par les armes.

    - Ça n'allait pas... Ils n'ont pas saigné putain. Je voulais qu'ils rampent, qu'ils implorent pardon. C'était trop propre. Je ne veux pas les voir mort. Je veux les détruire, qu'ils hurlent. Je ne veux pas juste qu'ils disparaissent.
    J'aurais voulu les voir souffrir. Ce n'était pas assez réel bordel.



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeMar 14 Avr 2015, 22:05


- Crevons-les.

Pas tout à fait la réponse qu’Adrien attendait à sa question. Certes, il s’était bien rendu compte que la Turienne était tendue depuis son arrivée dans la zone, mais il pensait qu’il s’agissait surtout de concentration sur le combat en cours. Il avait constaté aussi que celle-ci semblait prendre plus de risques que nécessaire pour éliminer les hologrammes, mais encore une fois, il mettait ça sur le compte du défoulement. Apparemment, il y avait plus qu’une simple envie de se défouler dans cette phrase. La Turienne était littéralement enragée, et semblait prêt à poser ses armes pour aller se battre à mains nues. Ce qu’elle avait déjà fait à quelques reprises, d’ailleurs. Plus souvent que nécessaire, comme si elle cherchait véritablement à tuer les hologrammes. Adrien se demandait si, au final, l’emmener se battre dans l’Arène contre Cerberus était une bonne idée.

La dernière vague arriva, sous la forme des habituels hologrammes jusqu’à maintenant, avec un petit bonus : un méca ATLAS. Tout comme Aper, Annaz se concentra sur les ennemis les moins résistants, laissant le peu mobile méca se déplacer inutilement dans l’Arène, tirer quelques missiles et être inutile. Cela dit, il gardait maintenant un œil sur la Turienne, ce qui lui coûta à plusieurs reprises quelques ‘’chocs’’ simulés par l’armure pour signaler qu’il était en train de se faire tirer dessus. Il n’avait pas besoin de ça pour s’en rendre compte, mais au moins, il se concentrait à nouveau sur les ennemis environnant. Quand les ennemis les plus faibles furent éliminés, la Turienne et l’Humain se concentrèrent sur l’Atlas. Sans laisser le temps à Adrien de protester, Aper décida de servir de diversion et lui fit comprendre de s’occuper des cellules énergétiques au dos de la machine. Un peu à contrecœur, il laissa la Turienne attirer l’attention du méca et s’occupa de son propre travail, le plus vite possible afin de ne pas exposer plus longtemps que nécessaire Aper aux tirs de l’engin. L’atlas finit par exploser dans une explosion informatique, signalant par la même occasion la fin des combats.

Les portes par lesquelles ils étaient entrés se rouvrirent, et des flèches signalèrent aux deux combattants qu’il était temps de quitter la zone de combat. Ce qu’ils firent, un peu essoufflés, mais plutôt heureux du combat pour Adrien. Cela faisait un bout de temps qu’il ne s’était pas défoulé comme ça, et même s’il ne s’agissait que d’hologramme, cela faisait vraiment du bien. A côté de lui, la Turienne semblait plus… Partagée. Il le sentait plus qu’il ne le voyait. Sa démarche était rigide, son regard planté droit devant elle… Pas le genre de comportement qu’on adopte après avoir passé plusieurs dizaines de minutes à se défouler sur Cerberus. Ils patientèrent quelques minutes dans une antichambre, le temps que les nouveaux combattants libèrent les vestiaires et la salle principale de la zone de combat, puis se changèrent. Ce fut après avoir remis leurs habits de ville que la Turienne craqua, alors qu’ils allèrent quitter le ‘’salon’’ qui présentait les scores. Elle lâcha un cri de frustration, faisant presque sursauter Adrien qui ne s’attendait pas à une manifestation aussi visible. Elle commença à arpenter la pièce en maugréant et en donnant des coups de poing dans les murs. Heureusement qu’ils étaient seuls et sans caméra, l’Arène aurait été capable de les accuser de dégrader les infrastructures. Elle finit par se réfugier dans les bras d’Adrien, son visage dans le cou de l’Humain, ses mains cherchant agrippant ses vêtements. Sa voix tremblait de rage en murmurant à Annaz les raisons de sa colère.

- Ça n'allait pas... Ils n'ont pas saigné putain. Je voulais qu'ils rampent, qu'ils implorent pardon. C'était trop propre. Je ne veux pas les voir mort. Je veux les détruire, qu'ils hurlent. Je ne veux pas juste qu'ils disparaissent.
J'aurais voulu les voir souffrir. Ce n'était pas assez réel bordel.


Serrant la Turienne dans ses bras, il fit ce qu’il put pour calmer la haine qu’elle n’avait pu libérer dans l’arène. Il comprenait ce qu’elle voulait, mais ne pouvait lui donner. Lui aussi rêvait de détruire Cerberus, mais sans doute à un degré moindre qu’elle. Aper avait des raisons personnelles de leur en vouloir, à un point qu’Adrien ne pouvait qu’imaginer. Et ici, dans cette salle de l’Arène, il ne pouvait rien faire pour la soutenir, hormis essayer de la consoler par sa présence, lui assurer qu’elle n’était pas seule pour traverser cette épreuve morale et lui assurer de son soutien par une promesse.

« Je te jure qu’un jour, on tombera sur des types de Cerberus. Et ce jour là, je serais heureux de te prêter mon Carnifex pour que tu t’occupe d’eux aussi longtemps que tu le veux. Un jour, tu pourras te venger de tout ton saoul. Dis toi qu’aujourd’hui, ce n’était qu’un avant gout. Viens, sortons d’ici et oublions Cerberus. Allons manger un morceau. »

Une invitation pas si anodine. Adrien avait repéré dans l’après-midi, pendant le repos de la Turienne, un restaurant de sushis peu éloigné de l’Arène dans l’Avenue Stellargent. Il avait bien évidemment vérifié que le restaurant faisait les repas pour races dextro et lévo aminé, avant d’en noter la localisation. Un bras passé autour de la taille de la Turienne, ils quittèrent l’Arène en direction du restaurant, essayant de la distraire de sa rage. Il essaya de la faire parler, rire ou en tout cas, penser à autre chose. Pas évident tant elle était tendue, mais Adrien eut l’impression d’être un minimum efficace. Ou alors, la Turienne lui cachait qu’elle était dans le même état. Dans tout les cas, il avait le sentiment que la pression était un peu retombée.

Ils arrivèrent donc au restaurant de sushis, à une dizaines de minutes de l’Arène. Contrairement à ce qu’Adrien avait cru, le restaurant n’était pas blindé, même si bien rempli. Il semblait se remettre lui aussi de l’attaque de Cerberus, non pas d’un point de vue matériel mais clientèle. Comme partout, les habitants de la Citadelle avaient mis du temps à remettre le nez hors de chez eux, et l’économie s’en était ressenti. Aujourd’hui, les gens sortaient plus volontairement, mais ils rentraient aussi tôt chez eux, comme si Cerberus ou n’importe quel agresseur attendait le soir pour commettre leurs crimes. Une poignée de table étaient encore disponibles, et un serveur Humain guida le couple vers une d’entre elle. Faisant fi du client Hanari qui accusait les serveurs d’encourager le cannibalisme, arguant que les poissons cuits dans le restaurant étaient de ‘’lointain cousin’’ de sa race, Adrien et Aper s’installèrent avant de passer commande. Sous leurs pieds, protégés par une vitre en verre renforcé, divers poissons nageaient calmement, contribuant à l’aspect relaxant du restaurant. Le repas se déroula dans le calme, les plaintes de l’Hanari disparaissant en compagnie de celui-ci, escorté par deux agents du SSC. Adrien profita de la soirée pour en apprendre le plus possible sur Ravilla, sans avoir l’air d’y toucher. Evitant les sujets sensibles, il fit de son mieux pour en apprendre plus sur ses préférences, dans tous les domaines possibles. Il menait l’enquête, en gros. Et avec son tact habituel, il serait surprenant que la Turienne ne se rende compte de rien, sauf si elle était vraiment passionnée par son repas. Ce qui n’aurait pas été impossible, Adrien ayant lui-même du mal à se modérer. D’un autre côté, son dernier repas n’avait rien eu d’appétissant, et il s’était bien dépensé dans l’Arène. Il paya le restaurant, coupant court aux protestations de la Turienne en avançant qu’elle payera le prochain restaurant. Chose qu’Adrien n’accepterait jamais, bien sûr.

Ce ne fut qu’au moment de quitter le restaurant qu’Annaz se rendit vraiment compte d’où ils étaient. S’ils ne voulaient, à la base, que se rendre à l’Arène Armax Arsenal, il aurait été dommage de ne pas profiter de ce qu’offrait l’Avenue Stellargent. Outre le casino, elle proposait aussi diverses boutiques et salles de jeux en tout genre. Vraiment, ne pas en profiter aurait été criminel.

« Que dirais-tu de passer une partie de la soirée ici ? Ce serait dommage de rentrer alors qu’il nous reste plein de choses à faire, n’est-ce pas ? »

En fait de proposition, Adrien laissa guère le choix à Aper, puisqu’il l’emmena avec lui dans l’artère principale de l’Avenue sans vraiment attendre de réponse. Il ne voulait pas vraiment se rendre au casino, qu’il considérait plus comme un gouffre à crédits qu’une alternative amusante pour la soirée. Partant du milieu de l’Avenue Stellargent, à l’autre bout de l’Arène, ils firent le chemin du retour en visitant plusieurs boutiques hétéroclites, vendant des produits en tout genre. Il acheta plusieurs babioles pour son appartement, et un mod pour son fusil d’assaut Avenger. Il offrit une nouvelle lunette de sniper à la Turienne, sous couvert d’une offre promotionnelle du magasin dans lequel ils se trouvaient. Après avoir visités plusieurs boutiques, ils entrèrent plus ou moins par accident dans la salle de jeu principale de l’Avenue Stellargent. Celle-ci était encore très remplie pour l’heure avancée, mais quelques jeux étaient disponibles. Ils s’engagèrent dans un duel acharné de méca sur l’une des machines, qu’Adrien perdit de manière lamentable. Au final, ils se retrouvèrent devant une table de Kepesh-Yakshi, la version Galactique des échecs.

« Ha, ma chère Ravilla, tu n’a aucune chance cette fois-ci. Je te préviens, je vais me venger de l’humiliation que tu viens de me faire subir lors de notre duel. A toi de commencer. Voyons voir en combien de tour tu vas devoir t'avouer vaincue. » Adrien dit ça avec un petit sourire ravi. Il adorait les jeux de stratégie, même s'il n'avait que peu de temps pour se perfectionner. Et avoir Aper comme partenaire de jeu le motivait encore plus pour gagner. Une petite part de compétitivité amicale.

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeMer 15 Avr 2015, 00:43


    Si l'homme avait de quoi pouvoir se montrer confus, il n'en fit rien. A la place même, il préféra l'étreindre et la serrer contre lui. Cette proximité fit du bien à la turienne. Elle lui permettait de se calmer un peu, encore que pas assez à son goût. Mais c'était déjà ça. Cette embrassade l’aidait à se dire qu’elle n’était pas seule. Esprits savaient qu’elle en avait besoin. De quelqu’un de présent pour la soutenir, tant moralement que physiquement. C’est ce qu’il fit, par ailleurs, endossant son rôle de soutien par une promesse. Celle de l’aider à se venger. Il jura même qu’il lui prêterait son Carnifex lorsqu’ils seraient tous deux face à des agents de Cerberus. Dit comme ça, cela pouvait paraître n’être que des mots de réconforts. Mais pour la femme, ça signifiait un peu plus. Car sous ces phrases anodines, il lui semblait qu’autre chose se cachait. Cependant, elle n’en était pas vraiment sûre, alors elle préféra l’ignorer, dans le doute. A la place, elle préféra hocher doucement de la tête, toujours lovée contre son torse. Ça allait un peu mieux désormais. Son envie de tout détruire n'était pas totalement passée mais les murs seraient désormais tranquilles. C’était déjà ça. Pour les gens, par contre, ce n’était pas gagné.

    - Viens, sortons d’ici et oublions Cerberus. Allons manger un morceau.

    - Bien.

    Plus de haine, mais plutôt de la lassitude. Maintenant que la tension retombait doucement, que l'adrénaline et la rage refluaient, la fatigue se rappelait à elle. Après tout, les combats avaient été assez gourmands en énergie. Ses bras lui tiraient un peu, de même que ses cuisses. Une pause serait la bienvenue, maintenant qu’il la lui proposait. Elle réussirait peut-être même à retrouver son côté serein.
    Alors qu'ils se mirent en route, il passa un bras autour de sa taille, provoquant un regard interrogatif de la part de l'intéressée. Elle n'aurait pas imaginé qu'il puisse vouloir se montrer si "proche" en publique. Est-ce que cela la gênait? Peut-être un peu. Ou bien, pas vraiment. Elle n'était pas habituée des démonstrations d'affections comme ça mais... Et bien, pourquoi ne pas tenter? Elle le laissa faire dès lors, se surprenant à apprécier le geste au fur et à mesure qu'ils marchaient. Certes, ils eurent le droit à des regards intrigués, attendris, amusés ou dégoûtés selon les convictions de celui ou celle qui le leur lançait. Mais elle s’en foutait. Mieux même. Elle rendait à ces derniers un signe de défi, mandibules claquantes. Personne ne fut tenté par l’aventure. Tant mieux et tant pis à la fois. Il aurait été dommage qu’elle se retrouve coffrée par le SSC pour avoir tabassé quelqu’un en pleine rue. Par contre, il y avait fort à parier qu’elle aurait été sereine après ça.

    Durant leur cheminement, Annaz parla, toujours et encore. Comme à son habitude, et même plus. Il évoqua tous les sujets ou presque, commentant tout ce qu'il voyait, faisant des blagues sur à peu près tout ce qui attirait son regard. Il semblait se donner du mal pour la faire rire au moins un instant. C'était gentil de sa part et même touchant. Cette peine qui se donnait pour elle était sans doute ce qui l'attirait chez lui. Elle finit par se laisser aller, souriant un peu, riant une courte fois. Elle gardait l'esprit ailleurs et le coeur serré mais petit à petit, il l'aidait à se sentir un peu plus légère. Elle lui en était reconnaissante. Quand bien même elle ne le montrait sans doute pas assez.

    Le restaurant dans lequel ils allèrent était spécialisé en cuisine humaine, mais faisait en sorte d'avoir des menus qui puisse convenir aux turiens. Turiens uniquement car le standing de l'établissement voulait qu'ils ne servent qu'une certaine classe sociale à laquelle les Quariens n'appartenaient pas vraiment.
    A l'entrée, un Hanari parlait de cannibalisme à un serveur blasé alors qu'un second venait les amener à une table. C'était curieux qu'il n'y ait pas plus de clients au vu de la réputation dont l'endroit devait se targuer. Sans doute que l'attaque avait fait des frileux. Ne pas y penser. Surtout. Ne pas. Y penser. Il fallait en tout cas reconnaître que le décor était magnifique. Presque intégralement un aquarium géant. Et vu que la plupart des plats étaient à base de poisson, il était possible que le sol soit aussi un garde-manger. Ils commandèrent, elle beaucoup moins que lui. Malgré le sport qu'ils venaient de faire, elle n'avait pas faim. Son estomac était encore trop noué pour qu'elle puisse avaler plus de quelques bouchées. Mais elle se força un peu pour accompagner Adrien. La dernière fois qu'ils s'étaient rendus au restaurant et qu'elle avait refusé de manger avec lui, une dispute plus ou moins violente en avait découlé. Certes, le Sergent avait eu toutes les raisons du monde de se retrouver outré. Cependant, désormais, la militaire préférait éviter de déclencher un nouvel incident diplomatique. Il aurait été dommage de ruiner leur début de quelque chose. Alors, plutôt que de décliner, elle préférait faire comme si. Sans compter qu’elle était tout de même assez en appétit pour une entrée.
    Le diner fut ponctué de nombreuses interrogations, encore, de son cher humain. Aper lui répondait, encore que c'était surtout pour lui faire plaisir. Que ce soit sur les armes qu'elle maniait, ses connaissances, son goût en matière de films, de musique, son style vestimentaire même... Ce n'était pas discret, évidemment. Le sergent avait beaucoup de mal avec l'art de la subtilité. Mais ça ne la dérangeait pas d'y répondre. Et puis, elle avait l’esprit légèrement ailleurs. Toujours un peu occupée à penser à de sombres sujets. Encore que, elle tentait de se concentrer plus sur la situation actuelle et de converser au moins un brin. Si elle n'y arrivait pas vraiment, au moins lui ne lui en faisait pas la remarque. Elle finit même par trouver ça amusant et en oublier un peu Cerberus.
    A la fin, évidemment, l'humain exigea de payer, coupant court aux plaintes de la sniper. Celle-ci ne grogna pas trop, encore qu'elle lui fit comprendre qu'elle n'appréciait pas vraiment cette décision qu'elle jugeait totalement arbitraire. Soit disant qu'elle pourrait payer le prochain. Son oeil oui. Il trouverait un moyen de demander la note avant. S'il voulait jouer à ça, il allait perdre. Après tout, elle était bien capable de demander à être la seule à régler dès leur entrée. S’il voulait se lancer dans une guerre acharnée de « je payerais avant toi », il pouvait se préparer. Elle en tout cas était prête. D’autant plus qu’elle n’aimait pas l’idée d’être traitée en princesse ou comme une chose délicate. Plus que d’être flattée, elle se sentait un peu insultée. Enfin, la drague humaine et celle turienne n’étaient pas choses semblables.

    Une fois sortis de l’établissement, ils marchèrent un brin avant que le membre de l'Alliance n'ait une superbe idée, la faisant s’arrêter net dans la rue.

    - Que dirais-tu de passer une partie de la soirée ici ? Ce serait dommage de rentrer alors qu’il nous reste plein de choses à faire, n’est-ce pas ?

    L'endroit était donc si spécial? Elle ne connaissait pas vraiment à pas du tout ce quartier, mais s'il semblait aussi enthousiaste, c’était qu’il devait y avoir une raison. A moins qu’il ne souhaitait, au final, que flâner un peu avec elle… Sa partenaire accepta d'un haussement d'épaule.

    - Pourquoi pas. Fais-moi visiter.

    Heureusement qu'elle avait approuvé. Il n'avait pas attendu qu'elle réponde; elle parlait à peine que déjà il venait de l'entraîner avec lui dans l'avenue.
    Il fallait reconnaître que c'était sympathique. Un peu plus vivant que le reste de la Citadelle. Sans doute que l'arène attirait tout ce monde. Peut-être les autres magasins aussi, puisqu'ils semblaient bien fréquentés malgré l'heure. La curiosité l'emporta et, maintenant qu'elle avait complétement retrouvé le contrôle de ses nerfs, Ravilla était prête à partir en exploration avec un goût certain. Ils commencèrent par la visite de plusieurs boutiques, allant d'un coin souvenir à une armurerie. D'ailleurs, son compagnon lui offrit dans cette dernière une lunette pour son fusil. En remerciement, elle tint à lui faire comme présent une paire de gantelets adaptés à une armure humaine. Il s'agissait d'un nouveau modèle équipé de "batteries" internes permettant de sauvegarder une partie de l'énergie du bouclier, faisant dès lors durer un peu plus longtemps. Ce n'était pas grand-chose mais elle espérait que ce modeste présent pourrait lui faire plaisir.
    Après ça, ils continuèrent à errer, allant même jusqu'à confondre une salle d'arcade avec une nouvelle échoppe. Alors qu'Aper s'apprêtait à en sortir, Adrien la retint par le bras pour lui proposer une partie d'un jeu plutôt populaire ces derniers temps. Un jeu de combat à base de méca et au gameplay plutôt simpliste qui avait réussi à conquérir tant les jeunes enfants que les adultes. Ce que lui ne savait pas, c'était que la turienne était plutôt bonne à ça. Elle y jouait un peu avec Naerys, pour passer le temps entre deux missions. Elle connaissait certaines tactiques qui, bien que simplistes, permettaient pourtant de vaincre rapidement des joueurs novices. Ce qui ne tarda pas à arriver. Annaz semblait avoir du mal avec les commandes ou bien le système de blocage mais il finit par tomber rapidement, arrachant un petit sourire à sa compagne. Elle adorait gagner, comme beaucoup des siens. Sa main se posa sur l'épaule de l'homme qu'elle tapota gentiment en signe de réconfort. Si elle eut un air un peu narquois, sa voix douce laissait entendre qu’elle ne se moquait pas.

    - Allons allons. Tu gagneras bien à autre chose.

    Autre chose arriva bien rapidement, justement. Car le choix de l’humain s’arrêta sur une partie de Kepesh-Yakshi alors qu’ils passaient devant une des tables. Il s'agissait d'un jeu de stratégie Asari, qui demandait à ce qu'on élimine une flotte et qu'on prenne une planète d'assauts. Le reste des règles, Ravilla ne les connaissaient pas. Autant dire qu'elle n’en menait plus vraiment large.

    - Ha, ma chère Ravilla, tu n’as aucune chance cette fois-ci. Je te préviens, je vais me venger de l’humiliation que tu viens de me faire subir lors de notre duel. A toi de commencer. Voyons voir en combien de tour tu vas devoir t'avouer vaincue.

    Son honneur piquée à vif, elle se refusa de lui laisser la satisfaction de la voir hésiter. Ragaillardie, elle claqua des mandibules, prenant un air fier.

    - Vraiment? Je t'en prie, installe toi. Tu t'en mordras les doigts. Et si tu gagnes… Tu verras.

    La partie commença. Pour préserver l’honneur de la femme, il fallait reconnaître qu’elle avait évité le massacre en réussissant à tenir plusieurs tours sans perdre trop de vaisseaux d’un coup. Enfin, l’essentiel était là : elle perdit royalement face à un Adrien qui semblait assez ravi de sa réussite. La franc-tireuse se leva, non sans que le jeu n’ait réussit à lui tirer une dernière grimace. Le choc électrique qu’elle venait de recevoir avec sa défaite était plutôt brutale. Les Asaris ne plaisantaient pas avec l'éducation et chaque perte était sanctionnée par une punition. C'était bien le signe qu'elles étaient en réalité des sadiques. Mentalement, la soldate se promit de ne jamais en toucher un mot à Naerys. Elle aurait été capable d'approuver.
    La soldate aida son compagnon à se lever et en profita pour l’attirer à elle pour lui voler un baiser. Tant pis pour le monde qui se trouvait à côté. Elle le serra dans ses bras. Depuis le début de la journée, il faisait en sorte de la divertir, de prendre soin d’elle. D’une façon maladroite souvent, certes, et pas forcément agréable. Mais elle souhaitait le remercier, un peu à sa façon.

    - Et bien, bravo. Je dois reconnaître que tu es un meilleur stratège q....

    - Ravilla?

    Seul Annaz pouvait voir sa réaction, mais il y avait fort à parier qu’elle était unique. C’était un mélange de surprise et d'un soupçon de "Oh pitié, pas ça", les yeux légèrement écarquillées. Derrière elle, la propriétaire de la voix, Par’tys à son bras, ricanait gentiment. Elle était en train de se constituer le meilleur dossier qu’elle n’avait jamais pu avoir depuis que les deux militaires se connaissaient.

    - J'ai vu votre match de tout à l'heure, mais je ne m'attendais pas à vous recroiser ici. Naerys, enchantée, lança-t-elle en tendant la main à l’homme. Je suis une amie et camarade de Ravi. Et voici ma compagne, Par'tys. Vous êtes son humain, celui que nous avons vous ce matin, non? Excusez-moi, je n'ai pas vraiment retenu votre nom. Vous êtes...?

    Le sourire de la turienne était sincère. Sa collègue tenta de reprendre un peu contenance en leur faisant face, toussotant un peu, mais elle savait que c'était trop tard. Et Naerys savait qu'elle le savait. Il ne faudrait pas attendre longtemps avant qu'elle en entende parler. Si possible pendant des jours, connaissant l'humeur taquine de son amie.



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeMer 15 Avr 2015, 16:10


L’assurance d’Adrien semblait piquer à vif l’honneur de la Turienne. Ca, où tout simplement le fait qu’il se pense supérieur à elle dans ce domaine. Dans tout les cas, il vit une étincelle de défi briller dans les yeux d’Aper, tandis que ses mandibules claquaient et qu’elle se redressait un peu plus dans son siège, prenant un air fier. Annaz sourit. Le duel allait être intéressant, vu comme elle prenait maintenant au sérieux la partie. Elle qui n’avait pas l’air particulièrement intéressée en arrivant devant la table… Elle décida même de répondre à la ‘’provocation’’ d’Adrien, signe qu’elle avait vraiment été piquée par l’assurance de l’Humain.

- Vraiment? Je t'en prie, installe toi. Tu t'en mordras les doigts. Et si tu gagnes… Tu verras.

Adrien observa Aper en haussant un sourcil. Voila une promesse des plus stimulantes, d’autant que la Turienne n’avait pas pour habitude de faire ce genre de déclarations en public. Soit Annaz se trompait totalement sur le sens de la phrase, soit la Turienne venait d’être aussi adroite qu’Adrien en temps normal, soit elle commençait réellement à se détendre. Dans tout les cas, il avait une raison de plus de gagner. La partie s’engagea donc, et même si Adrien n’était pas un joueur particulièrement bon, la Turienne semblait ne pas connaitre plus que les règles. Il effectua quelques stratégies basiques qu’Aper contra avec difficulté, et le duel n’avait rien d’un affrontement de haute voltige. Au final, Adrien remporta la partie, même si la Turienne n’avait pas démérité. Mais la différence s’était faite en fin de partie, lorsque les vaisseaux commencèrent à manquer, une situation qu’Annaz avait déjà vécue plusieurs fois au cours de ses jeux, contrairement à Aper. La machine infligea à la Turienne une petite décharge, tirant une grimace à l’Humain. C’était bien la partie la plus désagréable du jeu : la punition. Comme si perdre ne suffisait pas.

La Turienne se releva et aida Adrien à faire de même, avant de le prendre dans ses bras et lui voler un baiser. Il ne regretta pas du tout d’avoir proposé une partie de Kepesh-Yakshi, pour le coup. La récompense en valait totalement la chandelle, d’autant que la Turienne n’était pas du genre à exprimer ses sentiments en public. Il répondit à l’étreinte d’Aper, ignorant les regards des gens présents autour d’eux.

- Et bien, bravo. Je dois reconnaître que tu es un meilleur stratège q....

La Turienne n’eut pas l’occasion de finir sa phrase, malheureusement pour Adrien. Meilleur stratège que ? Il n’en saurait rien. Prit par leur étreinte, il n’avait pas vu qui arrivait dans le dos d’Aper. Bon, même s’il avait fait attention, il n’aurait sans doute pas reconnue la collègue de la Turienne, accompagnée de son amie Asari. La collègue de Ravilla affichait un large sourire accompagné d’un petit rire, sans doute heureuse de la surprendre ainsi.

- Ravilla?

Dans d’autres circonstances, Adrien aurait rit de la tête de la Turienne. Les yeux écarquillés avec une sorte de ‘’Ho non’’ qui ne se décidait pas à sortir de sa bouche entrouvertes. Elle aurait pris un coup de jus que sa tête aurait été la même. Annaz fut le seul à la voir, et ne fit aucun commentaire. Il comprenant la réaction de la Turienne. Elle ne semblait pas vouloir mêler sa vie privée avec sa vie militaire, et voila que c’était la vie militaire qui venait de faire une entrée fracassante dans l’intimité de la Turienne. Forcément, ça avait de quoi faire un peu déprimer, ou au moins surprendre.

- J'ai vu votre match de tout à l'heure, mais je ne m'attendais pas à vous recroiser ici. Naerys, enchantée.Je suis une amie et camarade de Ravi. Et voici ma compagne, Par'tys. Vous êtes son humain, celui que nous avons vous ce matin, non? Excusez-moi, je n'ai pas vraiment retenu votre nom. Vous êtes...?

Elle tendit sa main à Adrien au milieu de son discours, qui la serra. A côté de lui, Aper toussotait un peu, plus que gênée par la situation. Encore une fois, elle aurait sans doute préférée se trouver ailleurs. Annaz nota tout de même l’utilisation du terme ‘’son’’ Humain. Vraiment ? Il jeta un coup d’œil en coin à Aper, qui ne semblait pas réagir. Prenant les commandes de la discussion, Adrien évita à sa compagne de s’expliquer devant sa collègue. Elle ne semblait ne plus vraiment savoir où elle en était, et il pensa que lui laisser le temps de retrouver une contenance serait bienvenue.

« Annaz. Adrien. Enchanté de faire votre connaissance Naerys. Vous aussi, Par’tys. Je suis surpris que vous ayez assistés au combat, je vous imaginais plus dans l’arène. C’est très défoulant, comme pourra en témoigner Ravilla. Vous venez boire un verre avec nous ? »

Bon, Aper n’allait sans doute pas apprécier la proposition mais pour une fois, Adrien faisait preuve de tact. Il ne se voyait pas fausser compagnie à la Turienne et l’Asari aussi vite après leur rencontre sans paraitre totalement impoli. Les quatre se dirigèrent donc vers le bar où ils passèrent commande, avant de commencer à discuter. Naerys était à peu près aussi subtil qu’Adrien dans un bon jour, essayant avec insistance de savoir si Ravilla et lui étaient ‘’amis’’ ou non. La manière dont le mot fut prononcé ne laissait place à aucun doute sur le sous-entendu. Après un coup d’œil subtil à Aper, il approuva à demi-mot leur relation. Il était lent, mais il avait finit par comprendre que la Turienne préférait les choses claires et nettes plutôt que les sous-entendus. Apparemment ravi de la réponse, Naerys retrouva un grand sourire tandis que sa compagne levait les yeux au ciel, mais ne pouvant cacher aussi un sourire. Apparemment, la collègue de Ravilla allait avoir du grain à moudre lors de leurs prochaines discussions, et cela lui faisait plus que plaisir. Quand à Aper, il ignorait si elle approuvait ou non la clarté avec laquelle Adrien avait confirmé les soupçons de Naerys. Mais c’était fait, et apparemment, la Naerys en question avait décidé de les considérer ensemble avant même de rencontrer Annaz. Au moins, maintenant, elle était fixée.

Les deux couples se séparent une bonne heure après leur rencontre, la soirée commençant à toucher à sa fin. De plus, Naerys comme Ravilla avaient un voyage spatial dans les jambes, et devaient commencer à fatiguer. Ils se séparèrent donc au milieu de l’Avenue Stellargent, Adrien laissant à Aper quelques minutes pour discuter avec sa collègue tandis qu’il allait chercher un taxi. Peut-être allaient-elles en profiter pour se parler plus ouvertement que devant lui aussi. Une fois les adieux effectués pour de bon, ils quittèrent l’Avenue en direction de chez Adrien. Le trajet se passa dans le calme, appréciable après le vacarme des dernières heures. Ils arrivèrent chez Annaz après une demi-heure de trajet quasi silencieux, et comme à son habitude, il fit entrer la Turienne en premier. Se débarrassant de ses affaires, il proposa un café à la Turienne, s’en servit un lui-même, et s’installa pour discuter un moment avec Aper. Une fois leurs café finit, Adrien se leva et aida Turienne à faire de même.

« Hé bien, c’était une bonne journée. Comme d’habitude, fais comme chez toi. Je te laisse ma chambre, je prends le canapé pour la nuit. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à venir me chercher, tu ne me dérangeras pas. Vraiment. Bonne nuit à toi. »

Il conclut son discours par un petit baiser, avant de préparer son lit pour la nuit. Ce qui serait plutôt rapide, puisqu’il avait déjà tout préparé dans la matinée. Pour une fois, il avait été prévoyant.

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeJeu 16 Avr 2015, 21:26


    - Annaz. Adrien. Enchanté de faire votre connaissance Naerys. Vous aussi, Par’tys. Je suis surpris que vous ayez assistés au combat, je vous imaginais plus dans l’arène. C’est très défoulant, comme pourra en témoigner Ravilla. Vous venez boire un verre avec nous ?

    Doucement, la tête de la turienne se tourna vers son compagnon, ses mandibules claquant doucement alors qu'elle finissait de digérer ses paroles. Il se foutait d'elle? Certes, il ne voulait sans doute pas se montrer malpoli, mais d'ici à inviter Naerys et Par'Tys boire un verre... Il y avait une grosse différence entre discuter un brin et passer une partie au moins de la soirée ensemble. Devant elle, son amie souriait. Elle avait gagné et elle le savait. Elle passerait ce moment à récolter les informations qu'elle pourrait, sans la moindre honte, pour pouvoir taquiner la plus jeune avec cela la prochaine fois. En attendant, cette dernière était dos au mur. Elle ne pouvait pas s'enfuir comme ça sans rajouter une nouvelle anecdote sur son compte, ni même arguer un quelconque prétexte pour couper court à tout ça.
    Alors, le pas un peu traînant, elle les suivit. Le quatuor se rendit dans l'un des bars du quartier. A côté d'elle, l'Asari lui tapota doucement le dos, un air un peu désolée s'affichant sur le visage. L'intéressée fit de même avec sa main à elle, histoire de la remercier. Toutes deux avaient à subir les frasques de la turienne. Oh, elles les supportaient, évidemment. C'était même amusant, souvent. Mais son obstination était telle qu'il fallait parfois qu'elles acceptent de rester un peu en arrière, à observer. En plus, l'humain ne la connaissait pas encore. L'une et l'autre savait pertinemment qu'il parlerait.
    Ils trouvèrent un bar à leur convenance et décidèrent, d'un commun accord, de s'y installer. Un rapide tour de la carte leur fit savoir que les boissons étaient tant lévo aminés que dextro. Un léger frisson parcouru le dos de la femme. Elle se remémorait d'une autre fois où le serveur s'était trompé dans les commandes. Elle ne pouvait pas être assez malchanceuse pour que ça lui arrive une seconde fois. Impossible. Heureusement, l'avenir lui donna raison, pour ce soir. Une fois cette formalité accomplit, Naerys attaqua directement le sujet qui l'intéressait le plus, avec une subtilité tout à fait relative. Elle commença, sans trop en avoir l'air, par parler d'elle et de sa compagne avant d'orienter petit à petit la discussion sur Adrien et Ravilla leur demandant s'ils étaient "amis". Pour être sûre de se faire comprendre, la soldate appuya bien sur ce mot, battant presque des cils pour prouver son innocence. Evidemment, c'était une métaphore: il aurait été un peu ridicule qu'elle se prête à ce genre d'exercice. Mais en tout cas, elle faisait tout pour ne pas trop s'en donner l'air tout en aillant l'air. Le paradoxe de cette femme était impressionnant. Enfin, elle assumait tout ce qu'elle faisait.
    Le Sergent lui jeta un regard, qui se voulait discret. Ce n'est qu'après qu'il ait pu l'observer, droite et sans paraître le moins du monde gênée par la discussion, qu'il finit par donner son avis. Lequel était une confirmation. Enfin, pas un "oui" affirmé, clair net et précis. C'était un peu plus sous-entendu que ça. Toutefois, l'essentiel était là: Il confirmait leur relation devant témoin. Témoins qui, il fallait le rappeler, se ferait un plaisir de la taquiner avec ça.
    L’aînée souri, totalement ravie, alors que sa comparse levait les yeux aux ciel, non sans se montrer amuser. La première pourtant, malgré son air victorieux, glissa ses yeux vers Aper, haussant doucement un sourcil.

    - Je n'ai pas besoin de te demander si c'est le cas pour toi aussi, non?

    Oh la... Elle voulait vraiment lui arracher ses aveux face à l'homme. Et face à Par'Tys. Histoire d'avoir, elle aussi, des personnes pouvant confirmer ses dires. Bon, de toute façon, elle ne la laissera pas tranquille avant ça. Sans compter qu'elle assumait totalement ses actes, alors bon.

    - Oui.

    - Oui de...?

    Elle lui payerait. Un jour ou un autre, elle lui payerait.

    - Oui, Adrien et moi sommes "bons amis". Tiens, Par'Tys, tu nous raconterais la fois où Naerys t'as rencontré et qu'elle a essayé de communiquer pendant dix minutes avec toi avant qu'elle comprenne enfin que tu étais muette et pas sourde?

    En face d'elle, son amie se décomposa littéralement sous ses yeux. Il était inutile de préciser que la soirée se passa très bien, notamment avec le combat que les deux turiennes menaient entre elles, cherchant à savoir qui aurait la meilleure histoire à raconter sur l'autre. Les deux couples finirent toutefois par se séparer, à peine une heure plus tard. Les deux militaires étaient encore fatiguées de leur voyage. Ils auraient l'occasion de se revoir par après. Cependant, alors que l'humain s'éloignait un peu afin de chercher un taxi, la soldate vit son bras se faire attraper par sa collègue. Avant qu'elle n'ait eu le temps de comprendre, elle lui glissa une petite boîte au creux de la main lui glissant à l'oreille un "ça sera plus pratique", puis s'en alla en lui faisant de grands signes de la main. L'objet en question était des antihistaminiques. Elle ne finirait jamais de s'inquiéter pour elle... Une sacrée amie, réellement. Les médicaments furent glissés dans sa poche alors que son compagnon revenait vers elle. Elle aurait le temps de lui en parler un peu plus tard.

    Aper et Annaz retournèrent chez ce dernier dans un calme agréable. Depuis le début de la soirée, elle n'avait pas vraiment eu l'impression d'avoir soufflé un instant. Alors, elle appréciait ce moment de paix. L'homme aussi approuvait par sa faible proportion à palabrer. Cette idée de se reposer était toujours présente lorsqu'ils arrivèrent enfin au domicile. Comme à son habitude, lui proposa de quoi boire et le lui servit alors qu'elle s'enfonçait dans le canapé, profitant de son confort pour se délasser autant qu'elle le pouvait. A savoir un tout petit peu.
    A son retour, café en mains qu'ils sirotèrent en prenant le temps. Ils continuèrent de parler, retraçant le fil de leur journée, puis divaguant sur d'autres sujets. Ils ne s’arrêtèrent qu'une fois la dernière goutte bue.

    - Eh bien, c’était une bonne journée. Comme d’habitude, fais comme chez toi. Je te laisse ma chambre, je prends le canapé pour la nuit. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à venir me chercher, tu ne me dérangeras pas. Vraiment. Bonne nuit à toi.

    Un baiser en guise de point. Elle ne quitta pas le canapé, les bras croisés, le regardant faire son lit pour la nuit. Il était sérieux? Réellement? Mais... Vraiment? Comme dans la phrase "Vraiment, tu ne te fiches pas de moi?". Elle attendit qu'il finisse de lisser les draps pour en être sûre. Oui, en effet, c'était bien le cas. Il avait réellement l'intention de passer la nuit dans son salon. La tête entre ses mains, la femme ne put que lâcher un soupir qui voulait tout dire.

    - Adrien... Non, tu sais quoi? Je vais commencer par la partie la plus importante.

    Elle s'assit sur le lit de fortune, lui faisant signe de faire de même.

    - Pour commencer, je souhaiterais finir ma phrase de toute à l'heure. Celle que Naerys a interrompu. Mis à part reconnaître ton adresse au Kepesh-Yakshi, je voulais te remercier.

    Elle ponctua sa phrase en lui effleurant la joue avant de venir coller son front contre le sien.

    - Depuis que je suis arrivée, tu as tout fait pour m'amuser et me rendre bien, parfois à ton propre détriment. Je n'ai pas encore eu l'occasion de te le dire, alors voilà: Merci. Ce que tu as fait, ou même voulu faire, me touche beaucoup. Ta présence m'est réellement agréable.

    Ce n'était pas son genre, les grands discours, les mièvreries et autres choses de ce genre. Elle avait sa façon à elle de dire les choses, sans que cela soit digne d'être un dialogue de films. Enfin, elle l'espérait.

    - Ensuite...

    Se détachant un peu, la soldate claqua des mandibules. Pour le reste... C'était à elle de prendre les choses en mains. Littéralement même, dans ce cas. Lui agrippant doucement mais fermement le poignet, elle aida l'humain à se lever avant de l'entraîner vers sa chambre.

    - Viens.



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeJeu 16 Avr 2015, 23:09


Préparant les draps et son oreiller pour la nuit, Adrien ne prêtait plus guère d’attention à la Turienne. Pour lui, elle était simplement partie se coucher. Ou prendre une douche, peut-être. Dans tout les cas, il pensait qu’elle avait quitté la pièce, tout simplement. La journée avait été épuisante pour tout les deux, et il n’était pas illogique qu’elle soit fatiguée. Bref, Adrien était concentré sur son canapé et pas sur ce qui se passait autour de lui. Il fut donc peu surpris d’entendre la Turienne soupirer, de lassitude supposait-il, de sa journée plus que chargée. Il le fut en revanche un peu plus de la sentir dans son dos, prenant la parole.

- Adrien... Non, tu sais quoi? Je vais commencer par la partie la plus importante.

Elle s’installa sur le canapé, et fit signe à Adrien de faire pareil. Curieux, il obéit. Le soupir cachait-il plus que de la lassitude ? En tout cas, la Turienne semblait en avoir gros sur le cœur, vu comme son discours commençait. Pour Adrien qui avait passé la journée à essayer de la divertir, c’était une moitié de victoire. Soit elle allait se lâcher complètement et vider son sac, se confier à lui et alléger un peu son fardeau moral, soit elle allait se renfermer un peu plus encore, et là, il ne voyait pas comment faire pour la soulager.

- Pour commencer, je souhaiterais finir ma phrase de toute à l'heure. Celle que Naerys a interrompu. Mis à part reconnaître ton adresse au Kepesh-Yakshi, je voulais te remercier.

Adrien réfléchit brièvement. Ha, oui. Pour elle, il était meilleur stratège que… La curiosité d’Annaz avait été piquée sur le coup, mais l’arrivée impromptue de Naerys et de sa compagne avait empêché Aper de terminer sa phrase. Maintenant qu’elle en reparlait, Adrien se demandait effectivement quel était la fin de la phrase. Plus qu’un simple compliment sur son adresse toute relative aux échecs Galactique, apparemment. Le remercier ? De quoi donc ? Il n’en avait pas la moindre idée, mais préfère se taire et laisser la Turienne terminer de formuler ses pensées. Elle qui n’avait pas pour habitude de beaucoup parler, elle semblait enfin se soulager. Collant son front à celui d’Adrien, elle lui caressa la joue, lui tirant un léger frisson de plaisir.

- Depuis que je suis arrivée, tu as tout fait pour m'amuser et me rendre bien, parfois à ton propre détriment. Je n'ai pas encore eu l'occasion de te le dire, alors voilà: Merci. Ce que tu as fait, ou même voulu faire, me touche beaucoup. Ta présence m'est réellement agréable.

Adrien sourit après le discours d’Aper. Elle disait ça comme s’il s’agissait d’un service qu’il lui rendait. Il savait qu’elle savait que c’était plus que ça, mais la façon de le dire était très… Turienne, sans doute. Très impersonnel. Mais il commençait à bien la connaitre, et savait que derrière cette phrase très rigide se cachait quelque chose de beaucoup plus… Tendre. Délicat. Profond. Ou tout autre synonyme pouvant signifier qu’elle appréciait ses efforts d’un point de vue beaucoup plus personnel. Pour tout dire, Adrien avait fait ça pour la distraire, en effet, car c’était bien son objectif principal. Savoir qu’il y était arrivé lui faisait plaisir. Mais ce serait mentir que de dire qu’il ne s’était pas lui-même amusé. Bon, peut-être pas tout le temps, comme quand il s’était luxé l’épaule par exemple. Mais dans l’ensemble, la journée avait été divertissante et agréable, impression renforcée par la compagnie avec laquelle il l’avait passée. Toujours souriant, il caressa doucement l’une des mandibules de la Turienne.

- Ensuite...

Se détachant d’Adrien, elle se redressa, saisissant délicatement les poignets d’Annaz, sans pour autant lui faire penser qu’il avait le droit de se libérer de sa prise. Elle l’aida à se relever du canapé, et il en profita pour se coller un peu plus à elle. S’écartant de lui, elle l’emmena vers la chambre.

- Viens.

Main dans la main, les deux partirent en direction de la chambre, la Turienne devant, menant le couple. Aux anges, l’Humain suivait derrière. Il ne s’attendait pas à ce qu’Aper veuille terminer la soirée de cette manière, mais il n’allait pas s’en plaindre. Pénétrant dans la chambre, Adrien referma la porte avant de forcer la Turienne à se retourner et à l’embrasser. Le contact d’Aper grisait Annaz, qui se faisait plus entreprenant et plus pressant. La suite se déroula dans l’espace privé d’un appartement de la Citadelle, entre deux soldats amoureux.





Le réveil s’avéra l’un des plus agréables depuis un long moment pour Adrien. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été aussi heureux après une nuit de sommeil, et il n’y avait pas besoin d’être devin pour deviner que la présence de la Turienne à ses côtés en était la raison. Celle-ci dormait toujours, et il la laissa se reposer. Ce genre de relation n’était pas sans risque médicaux, même s’il ne s’agissait pas du genre de sujet que l’on aborde en société. Question de bienséance. Profitant en silence de la présence d’Aper, Adrien attendit plusieurs minutes après son réveil avant de se lever en silence, faisant son possible pour la laisser dormir. Il se glissa hors de la chambre et commença à préparer sa journée. Douche, vêtement pour la journée, et préparation d’un petit déjeuner. Il prépara la même chose pour la Turienne, qui n’allait sans doute plus tarder à se réveiller. Ce qui fut en effet le cas, la porte de chambre s’ouvrant sur une Aper en phase de réveil. Il l’invita à s’installer à côté de lui, et lui souhaita le bonjour d’un petit baiser à la Turienne.

« Bonjour Ravilla, bien dormie ? J’espère que cette nuit ne te causera aucun… Désagrément. Je m’en voudrais. Quelle classe, encore une fois. Il s’étonnait lui-même de ses capacités à mettre les pieds dans le plat et à être incapable de la moindre preuve de délicatesse une fois qu’il ouvrait la bouche. A croire que son cerveau se déconnectait quand sa langue se mettait en marche. Il allait vraiment devoir travailler sur ça. Tentant maladroitement de changer de sujet, il tendit à Aper une tasse de café.

« Que dirais-tu d’une petite séance de tir sur cible dans la journée ? Non, pas un nouveau tour dans l’Arène, mais un simple entrainement sur des cibles immobiles. Je t’ai vu te battre du coin de l’œil hier soir, mais j’aimerais bien te voir à l’entrainement. Et puis, ce sera l’occasion de tester ta nouvelle lunette de sniper peut-être. Intéressée ? »

Ravilla Aper

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeSam 18 Avr 2015, 10:31


    Le moins qu'on pouvait dire, c'était que l'Humain avait été ragaillardi. Il se montra soudainement moins timide et plus entreprenant dans ses actes. Maintenant qu'il comprenait qu'elle voulait pousser les choses plus loin, il agissait enfin. La turienne ne put s'empêcher de se dire qu'il était parfois étrange. Soit il n'arrivait pas à bien comprendre les choses, hésitant plus que de raison, soit il était un peu trop "innocent". Qu'importait, à vrai dire, puisque, même s'il avait douté, il était désormais fixé. Alors, plutôt que de trop tergiverser dessus, elle préféra profiter du moment présent. Elle appréciait sa présence, et plus si affinité.
    Quant au reste de l'histoire... Il n'appartenait qu'à eux deux.



    Le matin, cependant, était moins soumis à la pudeur. Dans le lit à demi vide se trouvait une boule, composée essentiellement de draps. Dessous et même entremêlé dedans, Ravilla finissait sa nuit, les mandibules claquant parfois doucement dans son sommeil. Comme tous les membres de son espèce, elle avait le froid en horreur. Tandis que la chaleur du corps d'Adrien était en train de disparaître, elle avait trouvé, inconsciemment, un moyen de lutter. Cela comprenait donc d'arriver, endormie, à rafler toutes les couvertures à portée et de s'y pelotonner, à demi roulée en boule. C'était très efficace. Qui souhaitait s'y essayer devait juste réussir à se procurer un tas de couettes, la seconde personne étant en option, encore qu'il s'agissait d'une agréable option.
    Les yeux d'Aper finirent par s'ouvrir, quelques minutes après que son compagnon ne se soit levé. Une trentaine, tout au plus. Elle ne dormait jamais trop longtemps. Il avait d'ailleurs été étonnant qu'elle ne se réveille pas durant la nuit au moindre bruit un tant suspect. A croire qu'elle se sentait vraiment loin de la guerre, dans ce petit appartement.
    Avant de quitter la pièce, elle enfila rapidement sa tenue de nuit, laquelle était composée d'un short et d'un débardeur. Certes, elle se sentait bien, mais elle n'allait pas jusqu'à traîner à moitié nue dans les pièces. Ce n'est qu'ensuite qu'elle pointa le bout de ses mandibules hors de la pièce. Comme à son habitude, Adrien papillonnait entre le salon et la cuisine, préparant le petit-déjeuner. Avec un sourire, la franc-tireuse se demanda comment quelqu'un qui, de son propre aveu, était mauvais cuisinier pouvait passer tant de temps et d'effort à préparer les repas. Bon, il faisait surtout les cafés en réalité. Plutôt bien d'ailleurs, et heureusement.

    Invitée à s'asseoir, elle s'exécuta tandis que le Sergent posa son front contre le sien.

    - Bonjour Ravilla, bien dormis ? J’espère que cette nuit ne te causera aucun… Désagrément. Je m’en voudrais.

    La tasse chaude entre les mains, l'intéressée apprécia le fumet qui s'en dégageait tout en répondant. Rien n'était meilleur que l'odeur du café chaud au petit matin, surtout après une nuit si agréable. A part peut-être un fusil de précision neuf, sorti de la fabrique. Non, mieux! Une nouvelle arme qu'on venait parfaitement de rôder. Bien évidemment, une armure parfaitement briquée était au même niveau. De même que...

    - Ne t’inquiète pas. Des antihistaminiques, une bonne protection et deux-trois choses à éviter, c'est tout ce qu'il faut pour éviter les "désagréments", comme tu le dis. Même si ce genre de relation peut être un peu à risque, tant qu'on se montre précautionneux, ça ira, d'accord?

    Elle lui caressa la main du pouce, pour le rassurer.

    - Et puis, je pourrais te poser la même question. Les humains sont si fragiles, c'est à se demander comment vous avez réussi à mener des guerres, continua-t-elle avec un petit sourire moqueur qui se voulait gentillet.

    Elle ponctua sa phrase en posant la pulpe de son index sur la joue d'Annaz, l'enfonçant doucement, ponctuant son mouvement d'un petit "shpouick" qu'elle avait plus que murmuré entre ses dents. C'était très gamin. Elle ne savait pas vraiment ce qui venait de lui prendre. Mais la militaire devait reconnaître que c'était amusant. Elle tenta de reprendre constance, parlant avec plus de sérieux.

    - J'espère ne pas t'avoir fait mal, ou pas plus que nécessaire.

    Il ne répondit que vaguement à la question, préférant rapidement changer de côté. Curieux. Certes, ce genre de discussion n'était pas forcément des plus "mignonnettes" en début de relation, mais elle n'en restait pas moins importante. Plus dans leur cas, où les premières fois étaient surtout synonymes de tâtonnement. A vrai dire, Aper n'en aurait pas mené large non plus, si elle n'avait pas eu dans son entourage des couples dextro-lévo. Sans compter que, pour certains, ce genre de sujet n'était pas facile à aborder. Alors, plutôt que de chercher à obtenir une réponse détaillée, elle le laissa changer de sujet, continuant de boire son café.

    - Que dirais-tu d’une petite séance de tir sur cible dans la journée ? Non, pas un nouveau tour dans l’Arène, mais un simple entrainement sur des cibles immobiles. Je t’ai vu te battre du coin de l’œil hier soir, mais j’aimerais bien te voir à l’entrainement. Et puis, ce sera l’occasion de tester ta nouvelle lunette de sniper peut-être. Intéressée ?

    - Me voir à l'entraînement? Et bien... pourquoi pas oui. Je pourrais faire les réglages de base avant de pouvoir les peaufiner sur mon propre Mantis.

    Elle jeta un coup d'œil à l'heure. Neuf heures venaient de passer.

    - Fin de matinée? Le temps qu'on finisse le petit-déjeuner, que je prenne une douche et qu'on se prépare.

    Accordé. Les choses se déroulèrent donc ainsi. Ils prirent tout de même leur temps pour finir leur repas. Elle le laissa ranger et laver la vaisselle, non sans l'avoir rapidement aidé à tout débarrasser, avant qu'elle n'aille prendre sa douche. Comme à son habitude, l'eau chaude la retint un moment. Il était amusant de constater qu'elle était plus détendue que la veille. Pas totalement non plus; elle restait encore sur le qui-vive et, maintenant que son esprit était alerte, certains sons forts ou situations imprévues suffisaient pour qu'elle s'apprête à attaquer. Mais globalement, lorsqu’autour d'elle, tout respirait le calme et une vie "normale" autant que faire se peut, elle était elle-même un peu plus apaisée. A moins que ça ne soit que ce domicile qui ne la faisait se sentir comme ça.
    Ils partirent sur les coups de dix heures trente. Après s'être renseignée, la turienne avait trouvé un stand, pas trop loin de ce quartier. Un petit établissement, plutôt sympathique. Assez en tout cas pour qu'ils puissent se faire la main sans trop de désagrément. Pour une fois, ils y allèrent en marchant, plutôt qu'à l'aide de taxis. Durant leur marche, où ils discutèrent comme à leur habitude, Aper fit en sorte de ne pas particulièrement s'afficher. Ce qui n'était pas son genre, de toute façon. Comprenez par là qu'ils ne roucoulaient pas comme d'autres couples le faisait, ni même gambadaient bras dessus bras dessous. Non, elle se comportait d'une façon normale, encore qu'elle marchait un peu plus proche d'Adrien qu'à son habitude. Elle lui effleurait le bras, se laissait prendre ou lui prenait par moment la main pour quelques secondes, mais rien de plus. Cependant, tout ce qui lui tentait de faire elle le laissait faire, dans une certaine mesure.

    Ils arrivèrent donc au bout d'une dizaine de minute au stand de tir. Il y avait peu de monde, et heureusement. Ils purent alors facilement avoir un box pour eux deux. Les armes fournies étaient sommes toutes basiques. Ils feraient avec. Au moins avaient-ils des Mantis. Prenant l'arme dans le râtelier, la militaire l'étudia un court instant avant d'estimer qu'elle serait correcte. Après quoi, elle commença à sortir sa lunette avant d'entreprendre à la fixer et à régler ce qui pouvait l'être.

    - Ça risque de prendre un peu de temps. Tu veux commencer? D'ici à ce que je finisse, tu auras bien le temps de finir une petite série.

    Après quoi, elle replongea dans ses réglages. Si l'homme commençait à s'entraîner, elle s'arrêterait sans doute un peu pour le regarder. Il fallait avouer qu'elle était curieuse. Hier, la femme n'avait pas vraiment pris le temps de l'observer en arène, puisqu'elle était tout occupée à sa rage. Maintenant qu'elle pouvait le faire sans être harcelée par des hologrammes, elle devait s'avouer curieuse. Bien évidemment, l'entraînement sur cible fixes ou semi-mobiles n'étaient pas la même chose que contre de vraies IV. Néanmoins, on pouvait tout de même reconnaître un certain niveau grâce à ça.
    Bien décidée à l'influencer, elle continua à le pousser, l'air de rien.

    - Allez, n'hésite pas. Je me connais; je ne vais pas lâcher cette lunette avant que tout soit parfait.

    Ce qui était le cas. Après, elle la réglerait plus vite qu'il n'aurait le temps de faire son exercice. Sauf que ça, il n'avait pas à le savoir...



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeDim 19 Avr 2015, 00:49


Répondant à la question d’Adrien, Aper affirmait être en pleine forme, et il la croyait sur parole : elle semblait plus vivante que jamais. A tel point qu’elle n’hésitait pas à se moquer de lui sur la résistance physique des Humains en général, et leur capacité à faire des guerres. Adrien sourit discrètement de la pique, si elle voulait jouer à ça… Il ne répondit pas à la provocation, préférant savourer sa revanche froide. Elle ponctua sa pique d’un doigt sur la joue d’Adrien, l’enfonçant doucement avec un petit ‘’shpouick’’ murmuré entre ses dents. Cette fois, Annaz se retint d’éclater de rire. Oui, la Turienne allait beaucoup mieux, et c’était un plaisir à voir et à vivre. Changeant de sujet, elle donna son accord pour cette histoire d’entrainement, le temps pour elle de se préparer.

Il profita du temps que mettait la Turienne à se préparer pour ranger les affaires qui avaient servies au petit déjeuner. Aper l’aida à débarrasser avant de filer sous la douche, laissant à Adrien le soin de la vaisselle et du rangement. Il tua le temps restant en consultant rapidement les dernières nouvelles de la guerre. Rien de très enthousiasmant, étrangement. Lorsque la Turienne sortit de la salle de bain, ils cherchèrent ensemble un stand de tir où se rendre, et finirent pas jeter leur dévolu sur un centre pas trop éloigné de chez Adrien, et avec une réputation globalement bonne. Leur choix arrêté, ils prirent leurs affaires et s’y rendirent.

Le trajet se fit cette fois-ci à pied, pour changer. Il était dix heure trente quand ils quittèrent l’appartement, et firent le chemin en discutant. La Turienne semblait plus causante que la veille, et Adrien eut plaisir à échanger avec elle. Sans aller jusqu’à dire qu’il faisait des monologues jusqu’à présent, elle ne répondait que rarement à autre chose que des questions direct. Maintenant, elle allait presque jusqu’à prendre les rênes de la discussion. Et ne refusait pas les marques d’affection d’Adrien. Rien d’extraordinaire, l’un comme l’autre n’aimant pas s’afficher en public, mais elle ne refusait pas la main qu’il mettait dans la sienne, pendant quelques secondes. Il avait l’impression aussi qu’elle se tenait plus près de lui, mais n’en aurait pas juré. Dans tout les cas, il était indéniable qu’ils partageaient une proximité certaine.

Ils mirent pied dans le stand de tir à dix heure quarante. Celui-ci n’était pas un complexe haut de gamme, et pas le plus connu, ils purent donc sans souci avoir un box pour deux. Les ‘’box’’ s’agissait en fait de pièce fermés, comportant plusieurs places où les tireurs pouvaient s’installer, et une longue plaine de tir ouverte commune. Ils passèrent auparavant par une armurerie commune à tout les tireurs en herbe, où Adrien prit un Avenger qui semblait en bon état après inspection, tandis que la Turienne empruntait un Mantis. Prenant place dans leur box, Annaz attendit qu’Aper fixe sa nouvelle lunette de visée et calibre son sniper avant de commencer.

- Ça risque de prendre un peu de temps. Tu veux commencer? D'ici à ce que je finisse, tu auras bien le temps de finir une petite série.

Galant, Adrien attendit que la Turienne ait fini ses préparatifs pour la laisser ouvrir le bal. Il en profita pour vérifier son arme, le champ de tir, la salle, son arme, le champ de tir, Aper, son arme… Bref, il tua le temps. Mais la Turienne continuait de préparer son équipement, et voyait bien qu’il tournait en rond.

- Allez, n'hésite pas. Je me connais; je ne vais pas lâcher cette lunette avant que tout soit parfait.

Bon, puisqu’elle insistait… Adrien s’installa devant le poste de tir, et enclencha la simulation. Les hologrammes commencèrent à s’afficher, d’abord le décor, puis les ennemis. Adrien se concentra et tira rafale sur rafale, essayant de faire un maximum de victimes en évitant de toucher les cibles censées représenter les ‘’civils’’. Cinq minutes plus tard, la simulation prit fin et l’écran d’affichage annonça un pourcentage de 79 cibles ennemies éliminées, 80% d’entre elles mortes, le reste hors de combat. Trois civils avaient été touchés. Adrien grimaça, son score étant particulièrement mauvais. Pas tant au niveau des cibles éliminées, même s’il était en dessous de son ratio habituel, mais les trois civils morts étaient un très mauvais score. Il se retourna vers la Turienne, qui était encore penchée sur son arme. Après discussion, il enclencha une deuxième série, qui se déroula mieux que la première. Il commençait à se demander si Aper ne faisait pas semblant de mettre autant de temps à préparer sa lunette pour pouvoir observer Adrien à l’entrainement, mais n’émis pas de doute à ce sujet. Il avait proposé l’activité dans le but de l’observer, elle, au combat, c’était de bonne guerre qu’elle fasse pareil. Il acheva donc sa série sur un score de 89% de cibles éliminés, et aucune perte civile. Bien mieux.

« Allez, à ton tour maintenant, montre moi ce que tu sais faire. Essaye donc de faire mieux que moi en deux séries. »

Laissant la place à la Turienne, Adrien observa celle-ci. Elle maniait son sniper à la perfection, preuve de son entrainement avec cette arme. Les cibles devant elle se couchaient inlassablement, faisant douter Annaz sur sa victoire sur cette compétition. Mais il n’avait pas dit son dernier mot. Alors qu’elle lançait sa deuxième série, Adrien savoura sa vengeance et se rapprocha discrètement d’elle dans son dos. Rapprochant sa main gauche du flanc de la Turienne, il fit glisser sa main droite sur le cou de celle-ci. Il ignorait si les Turiens étaient chatouilleux ou non, mais il allait bientôt le découvrir. A défaut, il aurait un autre moyen de la distraire. A savoir par des caresses. Et pour bien faire comprendre à Aper en quel honneur il faisait ça, il murmura un mot à son oreille avant de passer à l’action.

« Shpouick ? »

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeDim 19 Avr 2015, 23:40


    Toujours occupée à faire semblant de régler sa lunette, la Turienne ne cessait de relever la tête, jetant de rapides coups d'oeil à Adrien. Dès qu'il faisait mine de se tourner vers elle, aussitôt la femme replongeait ses mandibules sur son arme. Ce n'est qu'une fois qu'il commença à lancer une première série qu'elle put l'observer sans crainte, reposant son fusil sur ses genoux. Comme elle l'avait pensé, adapter le mod à son arme avait été rapidement fait. Aussi avait-elle désormais le loisir de voir l'homme en action. Et le constat ne fut, hélas pour lui, pas terrible. Silencieuse, elle le vit prendre son Avenger et commencer à tirer en courtes séries de rafale sur les hologrammes. Quelques minutes après, le score annonçait 80% des cibles tuées, les 20 autres étant hors combat. Cependant, aux ennemis s'ajoutaient trois victimes civiles. Les mandibules cliquetèrent doucement de dépit. Pour un soldat entraîné, c'était plus que mauvais. L'humain le reconnaissait lui-même; il était coincé sur la Citadelle depuis le début de la guerre, à ne rien faire ou presque. Depuis plusieurs mois, mis à part l'attaque de Cerberus (que ces enfoirés crèvent dans la plus grande violence, de préférence administrée par la Turienne), ses entraînements avaient dû être de petits stands de tir sans grande prétention. Rien de bien folichon, en quelque sorte. Il devait être rouillé. Mais vu ses aptitudes, c'était à se demander s'il n'avait pas abattu des innocents il y a quelques mois, en tentant de les défendre. Evidemment que non. En tout cas, elle l'espérait.
    Décidé à ne pas rester sur cette défaite, le Sergent relança une seconde série. Avant ça, il lui avait jeté un coup d'oeil. Ni une, ni deux, Aper s'était retrouvée à faire semblant de peaufiner la visée. Heureusement qu'il n'était pas resté longtemps à la regarder, auquel cas elle aurait été obligée de tout défaire pour tout refaire. D'une voix peu concernée, elle lui avait annoncé qu'il pouvait recommencer, ce qu'il n'avait pas hésité à faire. La deuxième session fut meilleure. Aucun civil touché et 9% de réussite supplémentaire. Oui, en situation calme, avec des hologrammes, il était quelque peu difficile pour lui d'y aller comme en situation réelle. Rien de bien inquiétant au final. Cela rassurait la soldate, il fallait l'avouer. Après, elle reconnaissait que les critères martiaux n'étaient pas les mêmes pour leur espèce respective. Peut-être que pour un humain, c'était un niveau plus qu'honorable voir exceptionnel? Elle ne pouvait pas dire.

    - Allez, à ton tour maintenant, montre-moi ce que tu sais faire. Essaye donc de faire mieux que moi en deux séries.

    - Tu penses que je peux y arriver...?, demanda-t-elle avec un sourire en coin.

    S'il voulait jouer, ils allaient jouer. Mais il serait sans doute surpris. Se levant, son fusil en main, elle prit la place d'Adrien, lequel se plaça derrière elle, afin de l'observer. Claquant le bouton de lancement de la simulation, la franc-tireuse se prépara, se mettant en joue. Les cibles apparurent et la danse commença. Une à une, elle les abattit, rechargeant à chaque tir. En temps normal, au combat, elle se serait mise à couvert. C'était inutile dans cette boîte presque aseptisée, où le seul danger était de rater son objectif. Elle évita les programmes représentant les innocents. Ce n'était qu'un pâle jeu innocent en comparaison des combats qu'elle menait presque quotidiennement. Bien évidemment, les civils étaient peu nombreux sur le champ de bataille. Toutefois, les collègues, eux, étaient présents. Souvent aux prises avec des endoctrinés, presque au corps à corps. Dans ce genre de moments, la précision était plus que nécessaire.

    Au final, 87% des cibles avaient été tuées, pour 13 hors combats. Honorable, mais pas extraordinaire pour elle. Correct mais sans plus, en quelque sorte. Enfin, c'était toujours meilleur qu'Adrien. Ses mandibules cliquetèrent alors qu'elle lui lança un regard empli de fierté, la tête droite.

    - On aurait dû parier. Un massage par exemple.

    La seconde série commença. De nouveau, elle visait, tirait, rechargeait inlassablement. La partie n'avait pas commencé depuis bien longtemps qu'elle sentit une main se poser sur sa hanche alors qu'une autre courrait le long de son cou. C'était agréable, mais la déconcentra; son tir dévia du torse aux jambes de l'hologramme, lequel fut simplement compté comme étant hors combat.

    - Shpouick ?

    Le murmure qu'Annaz lui chuchota à l'oreille finit de l'achever. Sentant le bleu lui monter aux mandibules, Aper se retourna pour observer un humain souriant continuer de la caresser. Derrière elle, les cibles apparaissaient et disparaissaient, mais elle ne s'en souciait plus. Elle était trop occupée à observer l'humain se moquait.

    - Ce n'est pas drôle, fit-elle d'une voix un peu étranglée par la honte.
    C'est de votre faute si votre peau est toute molle! Je veux dire, il suffit d'appuyer dessus pour que ça s'enfonce! C'est normal que je pense à un jouet quand je vois ça! Enfin, je veux dire...

    La militaire finit de marmonner des excuses, sa voix baissant avec le temps, plus ou moins étranglée alors qu'elle se sentait s'enfoncer dans l'embarras. Il avait entendu ce petit "shpouick" qu'elle avait pourtant pensé avoir caché. Et il l'avait sorti, sans doute pour se venger de l'affront.
    Une voix synthétique annonça soudainement les scores: 3% de touchés, le reste de manqué. Vivement, la femme se retourna pour observer la zone d'entraînement, puis l'homme, puis la zone d'entraînement, puis l'homme... Son regard gêné devint soudainement offusqué alors qu'elle donna une petite série de coups de poing dans le torse d'Adrien. Elle ne cherchait pas à lui faire de mal, mais bien à marquer la légère colère qui l'animait.

    - Que... C'était pour ça?! Tu voulais me faire perdre? Tu savais que j'allais être meilleure que toi et tu as voulu me déconcentrer!
    Ce n'est pas du jeu! Espèce de...


    Elle continua un court instant avant de se ressaisir. Attrapant le Mantis de location, elle le serra presque contre elle. Elle n'allait pas le laisser gagner sur cette tricherie. Désormais un peu calmée, c'était une Ravilla pleine de défi qui parla.

    - On recommence! Une série qui détermine le vainqueur! Tu commences. Et je te préviens, lorsque je gagnerais, tu devras me présenter tes excuses pour avoir tenté de gagner ainsi!

    Son côté compétitif venait d'être malmené, et elle n'allait pas le laisser faire!



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeLun 20 Avr 2015, 01:32


Les mains plaquées sur le corps de la Turienne, Adrien s’amusa à la chatouiller. La Turienne avait prit place devant le stand de tir à la suite d’Annaz, et avait enchainées les cibles. Au final, et comme il s’en doutait, la Turienne avait fait mieux que lui : 87% de cibles mortes, dont 13 hors de combat. Il pouvait toujours se cacher derrière son absence d’exercice régulier comparé à elle, mais il était évident qu’elle se débrouillait mieux que lui. Du moins dans un stand de tir. Et elle n’avait pas la victoire modeste, après le défi que lui avait lancé Adrien. Les mandibules de la Turienne cliquetèrent de plaisir tendit qu’elle lui lançait un regard fier et un peu moqueur, d’après lui.

- On aurait dû parier. Un massage par exemple.

Aussi, il n’avait été que plus déterminé à la déconcentrer à sa deuxième série. Il attendit donc quelques instants qu’elle ait commencée et que la Turienne soit concentrée pour se rapprocher et plaquer les mains contre son corps. Elle trembla sous les caresses d’Adrien, et son tir fut dévié pour n’aller que toucher les jambes de la cible, qui fut considérée hors de combat. Pas mal, pour quelqu’un de déconcentrée. En revanche, le ‘’Shpouick’’ qu’il murmura fit réagir la femme au quart de tour. Abandonnant le champ de tir, elle se tourna vers Adrien qui avait un grand sourire aux lèvres, ce qui n’était pas du tout son cas. Apparemment, elle n’assumait pas complètement ses actes de la matinée, au grand amusement d’Annaz.

- Ce n'est pas drôleC'est de votre faute si votre peau est toute molle! Je veux dire, il suffit d'appuyer dessus pour que ça s'enfonce! C'est normal que je pense à un jouet quand je vois ça! Enfin, je veux dire...

Elle semblait même un peu honteuse, en cherchant ses mots. Il faut dire que pour l’instant, elle avait le tact d’un Adrien des grands jours. Comparer les Humains à des jouets… Il le prit pourtant avec le sourire, laissant la Turienne s’embourber dans ses explications, qu’elle finit par taire. Apparemment, elle pensait avoir touché le fond de l’excuse foirée. Derrière elle, la voix synthétique du champ de tir donna les résultats. 3% de cibles touchées, le reste manqué. Ou plutôt oubliée, puisque la Turienne avait déposée son arme. Elle tourna son regard successivement de la simulation désormais éteinte à Adrien, plusieurs fois de suite, prenant conscience de son score sans doute. Elle commença à donner plusieurs petits coups de poing dans la poitrine d’Annaz, qui recula doucement en étouffant sans grand succès le rire qui montait.

- Que... C'était pour ça?! Tu voulais me faire perdre? Tu savais que j'allais être meilleure que toi et tu as voulu me déconcentrer!
Ce n'est pas du jeu! Espèce de...


La tête que tira la Turienne sous l’offense termina d’avoir raison du peu de sérieux qu’il restait à Adrien. Cette fois, il éclata vraiment de rire. Elle prenait ça tellement avec une telle importance qu’il ne pouvait plus se retenir. Il la regarda reprendre son mantis, le serrant contre elle, comme s’il s’agissait d’une personne qui venait de subir une offense personnelle. Quand on disait que les Turiens vivaient par les armes et pour les armes… Reprenant un peu contenance, elle tourna son regard vers Adrien avant de le mettre au défier.

- On recommence! Une série qui détermine le vainqueur! Tu commences. Et je te préviens, lorsque je gagnerais, tu devras me présenter tes excuses pour avoir tenté de gagner ainsi!

Reprenant son sérieux, il haussa un sourcil. Puisqu’elle voulait le prendre ainsi, soit, il accepterait. Pas question de lui faire de cadeau pour autant, il avait bien l’intention de gagner cette série loin devant la Turienne. Même s’il ne se faisait guère d’illusion sur ses chances de réussite. Mais avant ça, il allait quand même lui expliquer que son but n’avait pas été de l’humilier. Il leva les mains comme pour se rendre, en se rapprochant d’elle.

« D’accord, très bien, j’accepte le défi. Mais avant… » Il baissa sa main droite jusqu’à la mandibule de la Turienne, la caressant doucement. « Je voudrais que tu m’excuse. Je ne cherchais pas à te vexer, je voulais juste me… Venger, de tout à l’heure. Un prêté pour un rendu, comme le dit le dicton. C’est de bonne guerre. Excuse donc ton jouet Humain de son manque de subtilité, s’il te plait. » Otant sa main de la mandibule d’Aper, il prit son Avenger et se dirigea vers le stand de tir. « Mais tu sais, l’un de mes instructeurs disait souvent que l’on ne savait jamais à l’avance dans quel état on allait devoir se battre. Qu’il fallait savoir tirer dans toutes les situations, que l’on soit en pleine forme, fatigué, concentré ou non… Voir plus. Disons que c’est ma manière de voir à quel point tu arrive à te battre en étant distraite. Test réussi avec succès. Pour en revenir au défi, je te propose de rajouter un massage pour le gagnant. Tu suis ? »

La Turienne approuva, tirant un nouveau sourire à Adrien. Il finit quand même par la chasser de ses pensées pour se concentrer sur le champ qui lui faisait face. Bien décidé à faire de son mieux, il appuya sur le bouton et lança la simulation. Avec cette fois le Avenger bien en main et maitrisé, et quelques tirs dans les bras, il fit beaucoup mieux que les fois précédentes. A dire vrai, il avait une bonne stimulation, cette fois-ci. La Turienne avait fait un très bon résultat, et elle allait se donner à fond pour ne pas perdre. Il avait constaté qu’elle n’aimait pas échouer dans un défi, et Adrien lui en avait fourni un de taille : laver son honneur et le battre lui. Aussi, quand la simulation prit fin, il fut heureux d’entendre la voix synthétique annoncer un score de 89% de cibles touchées, avec seulement 6% d’entre elles simplement hors de combat. L’un de ses meilleurs scores. Et accessoirement, il avait battu le score précédent de la Turienne, ce qui constituait en soi une petite victoire. Quittant sa place, il se tourna vers Aper.

« A ton tour de faire mieux. Mais tu sais, à y réfléchir, je doute que ce défi soit une bonne idée : dans tout les cas, j’en sors vainqueur… Qui te dit que je n’attends pas que ça, de te masser ?

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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeMar 21 Avr 2015, 16:54


    Ahah! Adrien reconnaissait son erreur, les mains levées en signe de soumission, alors qu’il s’approchait d’elle. Fière, la turienne le toisa presque du regard, le laissant venir. Elle se doutait un peu qu’il ne réagirait pas pour autant totalement comme elle l’imaginait. Un turien aurait accepté le défi et s’y serait déjà mis. A la place, l’humain préféra lui caresser la mandibule avec sa légendaire délicatesse. Et ce n’était même pas un sarcasme. Depuis le début qu’il se comportait ainsi, elle ne s’étonnait plus trop. Encore que, elle pensait bien qu’il était loin, le jour où elle ne serait plus interloquée par ses actions parfois un peu hors du commun. Non, plutôt que de s’embêter avec tout ça, la femme préféra poser sa main sur la sienne et apprécier le contact, en le regardant dans les yeux. Sa seule présence était reposante ; il aurait été idiot de gâcher tout ça en préférant se référer constamment à leur différence d’éducation.

    - D’accord, très bien, j’accepte le défi. Mais avant… Je voudrais que tu m’excuse. Je ne cherchais pas à te vexer, je voulais juste me… Venger, de tout à l’heure. Un prêté pour un rendu, comme le dit le dicton. C’est de bonne guerre. Excuse donc ton jouet Humain de son manque de subtilité, s’il te plait.

    Un petit toussotement gêné réussit à sortir de la gorge d’Aper tandis qu’elle lui fit un sourire qui l’était tout autant. Il avait mal compris. Jamais elle n’aurait eu en tête de le considérer au même stade qu’une quelconque peluche. C’était plutôt la peau de son espèce qui lui y faisait penser. En même temps, pour un être dont le corps et le mental étaient reconnus pour être de fer, ce n’était guère étonnant. Face à elle, la franc-tireuse ne pouvait pas s’empêcher de l’imaginer fragile. Non pas qu’il le soit, évidemment. Mais… elle ne pouvait rien y faire. Si elle ne faisait pas attention, une simple griffe pouvait profondément couper son amant là où elle aurait simplement gratouillé un confrère. Difficile dès lors de ne pas y voir une certaine délicatesse.
    Enfin, comme le disait le dicton, c’était les différences qui faisaient de la galaxie un endroit si agréable à vivre… Dès lors qu’une race de super robots organiques ne décidait pas de venir envahir la galaxie dans laquelle on vivait…
    Non. Il ne fallait pas qu’elle y pense. Respirer… Se concentrer sur le moment présent et sur la chaleur humaine. Voilà. Bien. Très bien.

    - Tu ne m’as pas vexée. C’est juste que je pensais que tu te moquais…
    Et je t’en veux surtout pour avoir essayé de me faire perdre !


    Il ne lui avait pas fallu longtemps pour qu’elle se montre à nouveau un peu mordante. La fierté mal placée était une caractéristique des bons habitants de Palaven.
    Annaz retira sa main, préférant attraper son Avenger avant de se diriger vers le comptoir. Il lui lança une nouvelle pique, la défiant à nouveau. Est-ce qu’il s’en rendait compte ? Peut-être, peut-être pas. C’était en tout cas s’il prenait un malin plaisir à la titiller ainsi, ou si leur culture était à ce point radicalement différente. Qu’importe ; la réaction de l’intéressée ne tarda pas, un peu acide.

    - Mais tu sais, l’un de mes instructeurs disait souvent que l’on ne savait jamais à l’avance dans quel état on allait devoir se battre. Qu’il fallait savoir tirer dans toutes les situations, que l’on soit en pleine forme, fatigué, concentré ou non… Voir plus. Disons que c’est ma manière de voir à quel point tu arrives à te battre en étant distraite. Test réussi avec succès.

    - A la différence qu’un ennemi ou un collègue ne risque pas de venir par derrière pour me faire un câlin en plein milieu d’un conflit ! Enfin, peut-être le premier, mais plutôt dans l’objectif de me tuer que de me gratter le cou comme tu l’as fait.
    Et puis, ce n’est même pas comme si c’était un véritable entraînement. Ce sont justes quelques tirs, non ?


    Le cliquètement appuya ses dires. Il l’avait amené ici pour, elle citait « un simple entraînement sur cibles immobiles ». Ce qui pouvait se traduire sans doute par un « Vas-y, j’observe » plutôt qu’un « comparons nos capacités ». D’autant plus qu’elle avait raison, au moins pour elle. Personne ne serait assez dingue pour faire un câlin à une sniper en plein boulot. Alors, lors d’une situation réelle, ce n’était pas peine d’en parler. Sans compter qu’elle avait pu le constater ces derniers temps…

    - Si tu voulais une vraie compétition depuis le début, il suffisait de le dire, maugréa-t-elle entre deux légers claquements. Je ne me serais pas laissé avoir si facilement dans ce cas.

    - Pour en revenir au défi, je te propose de rajouter un massage pour le gagnant. Tu suis ?

    Ravilla accepta, évidemment. C’était un bon compromis. En plus de le voir s’excuser platement pour avoir tenté de tricher, il allait pouvoir la masser en même temps… Il était hors de question qu’elle refuse ça. De toute façon, ce n’était pas comme si elle allait perdre.
    Reprenant le silence, debout derrière lui et main sur les hanches, elle l’observa lancer la simulation et s’y mettre. De ses observations, on pouvait en tirer une très nette conclusion : une fois qu’on le défiait, lui aussi avait la rage au cœur et se lançait totalement dans ce qu’il faisait. Il se montrait bien meilleur que tout à l’heure. Pensait-il, ce fou, qu’il réussirait à la battre ? Le pire était que cela pouvait être possible. Un petit frémissement l’agita un court instant tandis que le résultat final s’affichait : 89% des cibles tuées, 6% mises hors d’état de nuire. Ce n’était pas mal. Mieux que son premier essai, s’il fallait vraiment l’avouer. A croire que ses deux échauffements lui avaient aussi fait du bien.
    Adrien s’écarta du comptoir pour lui laisser la place.

    - A ton tour de faire mieux. Mais tu sais, à y réfléchir, je doute que ce défi soit une bonne idée : dans tous les cas, j’en sors vainqueur… Qui te dit que je n’attends pas que ça, de te masser ?

    Elle fit mine de prendre son temps, réglant un petit quelque chose sur son Mantis, ne répondant pas tout de suite à ce qui était une provocation directe. Il rirait moins dans quelques minutes. Ce n’est que quelques secondes après qu’elle redressa la tête, non sans lui avoir adressé un sourire presque carnassier.
    Il fallait savoir quelque chose : en pleine compétition, la turienne était capable de se montrer impitoyable.

    - Pardon, j’ai mal entendu ou tu es en train d’avoir peur ? On regrette déjà, c’est ça ?

    Elle prit place, son fusil prêt, puis lança la simulation.

    - A ce niveau, mon beau, ce n’est pas une question de prix. C’est une question d’honneur. Je suis sûre que tu connaitras ça un jour, lâcha-t-elle en ponctuant sa phrase d’un regard moqueur.

    Les cibles se mirent à apparaître puis disparaître sous ses balles. Une munition de tirée, elle chargeait, tirait à nouveau, rechargeait… Le Mantis avait un désavantage certain ; il s’agissait d’un coup à coup. Dès lors, alors qu’Adrien pouvait attaquer vite, mais avec une précision moindre, elle était obligée de sacrifier le temps pour une tactique dites du « une balle, un mort ». Encore que, elle avait de la chance ; le stand leur en offrait tout un lot sur le comptoir, ce qui évitait d’avoir à les chercher. Cependant, cela illustrait bien leur rôle. Malgré le fait qu’elle soit un soldat et qu’elle soit dès lors une touche-à-tout dans les armes, elle intervenait le plus souvent en tant que franc-tireuse. Ce qui faisait qu’elle avait plus tendance à abattre les cibles les plus dangereuses, tant sur le point de vue stratégique que sur le plan de la force brute, là où les autres faisaient des tirs de barrages ou avaient pour mission de dégager des zones. C’était une autre façon de faire, donc.

    Un bip sonore annonça la fin de l’entraînement ; les hologrammes s’éteignirent alors qu’Aper reposait le fusil, non sans avoir retiré sa lunette. Quoiqu’il arriverait, il y avait fort à parier qu’ils ne tarderaient pas trop dans cet endroit.
    Après le temps de calcul, qui sembla être une éternité, le résultat tomba : 89% de cibles touchées, 6% hors d’état de nuire. Le silence qui suivit fut brisée par Aper.

    - Tu as dit que tu voulais me masser, c’est ça… ?



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MessageSujet: Re: De fil en aiguille   De fil en aiguille Icon_minitimeMer 22 Avr 2015, 16:20


D’une séance d’entrainement, la salle s’était transformée en champ de bataille. L’entrainement de base avait laissé place à une compétition acharnée entre un Adrien moqueur et une Aper déterminée. Elle n’appréciait que modérément les remarques d’Annaz sur la concentration, comme il s’en doutait. Mais il n’avait pas écouté ses remontrances plus que ça, sachant déjà ce qu’elle allait dire. Et il ne fut pas étonné de la voir accepter le massage en plus des excuses, tant elle était sûre de sa victoire. Bon, Adrien était sûr qu’il allait perdre, mais ce n’était pas une raison pour ne pas se donner à fond. Laissant la place à la Turienne, celle-ci ne put s’empêcher une petite pique de plus. C’était de bonne guerre.

Elle s’installa devant le comptoir de tir, et activa la simulation sous les yeux d’Adrien. Son avantage à lui était d’avoir un fusil d’assaut, il pouvait donc enchainer les cibles plus rapidement. Pour elle, le sniper était un coup par coup, mais beaucoup plus précis. Dans l’ensemble, les chances de victoires étaient équilibrées, au final. Adrien prit le temps d’admirer les capacités de la Turienne : calme et concentrée, elle enchainait les tirs avec détachement, ses mains volants jusqu’aux munitions à dispositions sur le comptoir. A peine claquait-elle des mandibules lorsqu’une cible lui échappait. Certes, l’entrainement Humain et Turien était différent, mais le détachement d’Aper avait quelque chose de surnaturel aux yeux d’Adrien. Il n’arrivait tout simplement pas à faire abstraction du reste quand il se battait.

Un bip sonore indiqua la fin de la simulation, et les cibles regagnèrent leurs rangements. Après en avoir retiré la lunette, la Turienne posa son fusil. Ils attendirent les résultats en silence, afin de savoir qui allait présenter ses excuses à l’autre. Et, accessoirement, qui allait masser l’autre. Pour une fois, Adrien n’avait rien à raconter pour engager la conversation, et ne dit donc rien. Après une attente qui semble plus longue qu’à l’ordinaire, les résultats d’Aper furent annoncés. 89% de cibles touchées, 6% hors de combat. Exactement le même score que lui. Un instant, il se demanda si la machine n’avait pas eu un bug et annoncée deux fois son résultat. Mais non.

- Tu as dit que tu voulais me masser, c’est ça… ?

La Turienne ne perdait pas le nord, et remettait déjà l’enjeu de la compétition sur le tapis. Avec ce nul, ils se retrouvaient un peu coincés, l’un comme l’autre ayant voulu battre son vis-à-vis. Des fois, le hasard jouait de sacré tour… Souriant, Adrien reprit son Avenger et fit signe à Aper de le suivre, afin de ramener les armes dans l’armurerie de bâtiment. Ils en avaient finis ici, et de manière tout à fait imprévisible. Les chances pour faire exactement le même score étaient faibles, et pourtant…

« Je crois avoir parlé d’un massage en cas de victoire, hors si je me trompe pas, il y a eu match nul… Il va me falloir une bonne raison pour que je te masse… Une idée ? »

Apparemment, la Turienne n’en avait pas, puisqu’après un regard vers lui, elle lâcha un ‘’tricheur’’ du bout des lèvres. Au grand amusement d’Adrien, encore une fois. Il allait se faire comme nouveau jeu de blesser la fierté d’Aper aussi souvent que possible, avant de s’excuser. Rien que pour le plaisir de la voir s’énerver. Ils quittèrent le bâtiment en silence, regagnant l’appartement d’Adrien. La Turienne semblait un peu vexée de ne pas obtenir son massage, ou de ne pas avoir battu Annaz. Il ne saurait dire ce qui la dérangeait le plus : ne pas avoir dominée un Humain, ou ne pas avoir son petit moment de plaisir. Une fois de retour au bercail, et à la vue de l’heure, ils préparèrent à manger, à leurs risques et périls. Ne pouvant juger du repas d’Aper, il ne pouvait dire si c’était comestible ou non, mais vu ses talents culinaires, il en doutait. Son repas ne fut guère meilleur, mais mangeable. Discutant de tout et de rien, ils terminèrent leurs plats respectifs, avant de s’installer dans un canapé.

« Allez, met toi en position. Tu l’as quand même gagné, ton massage : j’ai fait un résultat bien plus médiocre que toi la première fois. Et puis, comme je te l’ai dit… Je ferais ça avec plaisir. Mais j’aime trop le fait de te taquiner pour m’en passer. »

Le reste de la journée se passa calmement, et après un long massage apprécié par la Turienne, du moins l’espérait-il, Adrien et elle passèrent le reste de la permission d’Aper ensemble. Désormais en couple pour la majorité de l’entourage de la Turienne, ou, si ce n’était pas encore le cas, ça le serait bientôt, Annaz et elle apprirent à se connaitre un peu mieux. Une relation encore approfondie lorsque la Turienne eut le droit à une nouvelle permission, qu’ils passèrent à nouveau ensemble. Sans qu’Adrien n’ait à aller lui faire la surprise d’aller la chercher, cette fois.



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