Une enfance normale, banale, ennuyante, semblable à toute les autres. Voilà, en quelques mots, comment Zolim Vanus raconte les premières années de sa vie aux curieux. Turien né à Palaven, comme des milliers d'autres au même instant, Zolim était un enfant parmi tant d'autre, à l'avenir déjà tracé. Ses premières années n'auraient aucun intérêt, il n'aurait aucun moyen de faire ses preuves, puis viendrait l'embauche dans les services publiques, ou plutôt dans l'armée. Son père, ancien capitaine revenu de la “Guerre du Premier Contact”, avait déjà écrit la moindre parcelle de sa vie sur son agenda, de sa sortie à l'air libre dans le petit hôpital turien, jusqu'à sa mort sur le champ de bataille. Bon, peut-être pas jusque là, mais dans les grandes lignes on se rapprochait de ça. Pourtant, lors de l'accouchement, une étrange irrégularité bouscula l'agenda du père : des yeux rouges. Une simple couleur d'iris qu'aucun des deux parents ne possédait et qui pourtant était distinctif de leur fils, des yeux dans lesquels on pouvait lire un torrent de défi malgré ce jeune âge. À partir de cette triste naissance, Tamak Vanus ne vit plus son fils comme un simple Turien comme les autres, simple rouage de Palaven, mais comme une expérience sociale. En effet, il voulait voir si ce Turien, son fils, arriverait à se faire une place parmi la communauté malgré son apparence.

Les premières années se passèrent comme prévu, calmes, sans surprise. Zolim était majoritairement pris en charge par sa mère, qui tenta tant bien que mal de lui donner tout l'amour dont elle était capable. Cependant, au fur et à mesure des années qui s'écoulaient, son regard se remplissait petit à petit d'une émotion nouvelle, le voile de la peur embrumant ses yeux. L'apparence de son fils chéri ne s'améliorait pas avec le temps, elle se détériorait. Sa peau, essentiellement grise, se parsemait petit à petit de noir, conférant à son corps un aspect repoussant. Et ses yeux... Le rouge ne faisait que gagner en éclat et son regard changeait, passant de l'innocence au malsain.

Ce n'est que lors de sa dernière année de « liberté », par un matin de 2173, que le premier incident eut lieu. Pendant quelques années, il subissait moqueries et railleries de la part de ses camarades à cause de son apparence et de son nom. En effet, avec un nom tel que Vanus, les blagues étaient infinies. Pendant tout ce temps, il ne s'en préoccupait guère, les méchancetés glissant sur sa peau noircie, mais ce jour-là, c'en était trop. Était-il mal luné ? Avait-il besoin de se venger de toute ces années à être le bouc-émissaire ? Les hypothèses étaient multiples et variées, mais quelle que soit la raison de son geste, cette matinée grava dans le marbre la réputation déplorable qui le suivait depuis sa naissance. L'enseignement turien, très porté sur la discipline, rejetait toute forme d'agression envers ses comparses, ou toute forme de violence injustifiée. Zolim le savait, et pourtant, il ne retint pas ses coups pour autant lorsqu'il brisa la mâchoire de son camarade de classe qui paya pour tout les autres, chaque éclat d'os symbolisant l'une des personnes qui avait osé se moquer de lui.

Ses parents convoqués par le responsable de l'établissement, aucun ne vint à son secours, sa mère ayant trop peur de son fils, et son père ayant d'autres choses plus importantes à faire. Seul face aux punitions disciplinaires qui lui fut infligées, il les accepta en silence. Non pas qu'il reconnaissait l'erreur qu'il avait fait, mais il s'en contrefichait.
Lors de sa quinzième année, sur le départ du service militaire, l'expérience débuta. Son père sortit de l'ombre et du silence. Une seule phrase, quelques mots, c'est tout ce qui fut nécessaire pour tracer le chemin qu'allait prendre Zolim.

« Ne te retiens jamais, lui dit son père, ne refoule jamais ce qu'il y a en toi.
- Je n'en ai jamais eu l'intention, Père, répondit-il de sa voix caverneuse. »

Un frisson leur parcourant l'échine, les parents de Zolim le laissèrent partir suivre son instruction militaire, sa mère craignant son retour, son père espérant que son projet réussirait.

Pendant trois ans, il n'eurent aucune nouvelle de leur fils. Pas de messages, pas d'avis de décès, rien. Ce n'est que lorsqu'une permission lui fut accordé -ou plutôt ordonné- qu'ils virent ce que leur fils fut devenu. Ils se souviendront toujours de l'image de Zolim, sur le pas de la porte de leur appartement, en uniforme et surtout, totalement différent du fils qu'ils avaient laissé partir à l'armée. Mesurant dans les deux mètres, les épaules carrées, la musculature abondante, le teint toujours si noir, et ses yeux reflétant un calme à toute épreuve. Sa mère ne savait si elle devait avoir peur ou être heureuse de voir ses yeux rouges sang vides de toute colère, comme s'il avait enfin trouvé la paix... ou s'il savait juste cacher ses émotions. Son père quand à lui, fier de ce qu'étais devenu Zolim, Turien taillé pour la bataille, digne de porter le nom des Vanus, s'empressa d'aller saluer son fils. Mais il n'eut comme seul salutation le poing de Zolim dans sa mâchoire, ultime insulte qu'un fils pouvait faire à son père.

« Rappelles toi p'pa, posa Zolim calmement, tu m'as dis de ne jamais me retenir. »

Ce fut la dernière fois qu'il vit ses parents, abandonnant son passé pour se consacrer entièrement à sa carrière. Durant son entraînement, il avait attiré l'attention de la hiérarchie par son habilité presque innée pour le combat, sa forte musculature, par la terreur qu'il inspirait à ses camarades, et surtout par ses yeux qui, quelle que soit la situation, restaient calmes. Ils se penchèrent sur son cas et suivirent son entraînement d'un œil attentif. Durant une opération, il n'avait pas hésité à sacrifier son unité, à utiliser ses hommes comme diversion, pour atteindre la cible le plus rapidement et le plus efficacement possible. Sans sourciller, il fit preuve d'une logique morbide, avait utiliser ses camarades comme des pions de chair et de sang pour s'assurer la victoire et la survie. Éthiquement inacceptable, c'était pourtant ce qu'on demandait d'un meneur d'homme : atteindre son objectif quels que soient les obstacles. Sauf que cette indifférence pour la vie de ses pairs, poussée à l'extrême, pourrait devenir un obstacle. S'il jugeait un sauvetage inutile par exemple, irait-il jusqu'au bout de la mission ou refuserait-il de suivre les ordres ? Tout en gardant cette question de côté, la hiérarchie décida de lui laisser sa chance et il suivit un enseignement d'officier dont il sortit major de promotion. Pourtant il voulut entrer dans l'armée comme simple lieutenant.

« Nos hommes ne me suivront jamais s'ils ne me connaissent pas. »

Durant les dix années qui suivirent, il enchaîna les opérations militaires, même si elles n'étaient que de petite envergure. Cependant, sa réputation ne fit que grandir, les soldats sous ses ordres apprenant à le respecter et à le craindre. Mais malgré son manque de considération pour la vie, il avait sus faire un chef d'escouade pragmatique, offrant à ses hommes son goût pour la victoire malgré la mort, si bien que son unité fut reconnue très vite comme une valeur sûre.

Mais en 2187, lorsque les Moissonneurs attaquèrent Palaven, tout bascula pour Zolim. Il combattit sur la lune, abattant chaque ennemi à l'aide de son unité, exécutant chaque Moissonneur qui tentait de les éliminer. Lorsque les Krogans vinrent en aide aux Turiens, son unité fut renforcée par quelques soldats lézards et fut envoyé sur Palaven. Ses supérieurs voulaient qu'il fasse le ménage dans un immeuble où l'ennemi avait pris position. Travail banal. Ils vidèrent chaque étage à renfort de cartouches thermiques et de grenades et, lorsqu'ils arrivèrent vers le sommet de la structure, tombèrent sur le véritable objectif de la mission : des survivants Turien. La plupart des survivants étaient blessés, apeurés, tétanisés, inutiles. La mission était de faire le ménage, on lui avait caché la présence de survivants. Il dégaina son pistolet qu'il pointa sur le front d'un des Turiens.

« La mission reste de faire le ménage, ni plus, ni moins. »

A ces mots, il se mit à exécuter les rescapés dont le sang se mélangea avec la crasse du sol de l'immeuble délabré, bientôt rejoint par le sang des Krogans de son unité qui, ne connaissant pas la mentalité de Zolim, tentèrent de le stopper mais furent arrêtés par les hommes du lieutenant. Une des règles de l'unité était de toujours protéger le chef, même si leur propre vie était mise en danger. Ils avaient bien appris leur leçon. Lorsque l'immeuble fut entièrement vidé, ils tentèrent une percée pour s'échapper de cet enfer, mais s'était sans compter l'insatiable soif de mort des Moissonneurs. Très vite, ils furent acculés et à court de munitions. La fin était proche. Aucun d'entre-eux ne voulait se changer en monstre cybernétique et personne ne voulait que Zolim ne périsse. Pour l'unité, sa survie était une des règles.

« Fuyez chef, lui lança son second tout en dégoupillant sa grenade, suivit par les autres Turiens. »

Un faible hochement de tête, salut honorifique venant de Zolim Vanus qui partit dans un sous-bassement non loin de là, seule sortie à peu près sécurisée. Cependant, il ne pensait pas que le délai précédent la détonation serait si court. Les grenades explosèrent, ébranlant les structures qui n'étaient déjà pas très stable.

Ce n'est que quelques heures après que Zolim revint à lui, piégés par les décombres qui, par miracle, s'étaient placés de sorte à faire une étroite alcôve. Il lui fallut quelques heures de plus pour se remettre du choc et sortir de ce pétrin. Ce n'est que lorsqu'il revint à la lumière qu'il se rendit compte que sa vision était différente, beaucoup plus sombre, plus petite aussi. Une douleur lui déchirait la tête, mais son instinct de survie le poussait à rester éveillé et à chercher une issue à cet enfer qu'était devenu Palaven. À la recherche d'un échappatoire, il trouva une navette de rescapés, le même genre de personnes qu'il avait tué quelques heures auparavant, le même genre de personnes qu'il était désormais. Sans plus attendre, il s'installa parmi les autres blesses, et s'échappa avec ses nouveaux compagnons de fortune. Ils furent récupérés par un vaisseau censé envoyer les blessés graves dans un lieu plus sécurisé. Par un enchaînement de mensonges et de tromperies, il réussit à se faire envoyer sur Invictus en attente de soins : son œil droit avait été crevé. Il ne resta pas bien longtemps sur son lit d'appoint où d'autres blessés attendaient qu'on les renvoie au combat, il s'éclipsa vers les bas-fonds de la colonie, là où personne ne le retrouverait avant longtemps.

Pendant les deux années qui suivirent, pendant que la plupart des espèces de la Galaxie s'acharnaient à reconstruire, Zolim quand à lui ne cherchait qu'à disparaître, à se faire oublier par le gouvernement Turien. Après tout, il avait commis un crime de guerre en éliminant ces rescapés et il avait fui le combat. Peut-être qu'en restant terré à Invictus, ils allaient finir par l'oublier et le croire mort ? En tout cas, c'est dans cet optique là que Zolim passa ces deux années à accepter tout petit boulot qui se présentait, même s'il fallait ramper dans la crasse pour manger quelques miettes. Mais il était clair que quelque chose lui rongeait les entrailles pendant tout ce temps : l'appel de la guerre. Il avait besoin d'utiliser son corps pour enlever la vie d'autres créatures. C'est ainsi qu'il se retrouva à tuer sur commande, n'importe quelle cible dictée par n'importe quel commanditaire tant qu'il payait bien. En quelques mois, sa condition s'améliora comme jamais en deux ans.

C'est à la suite de ça qu'il comprit que se cacher ne servait à rien, qu'il fallait mieux se faire connaître comme mercenaire pour contenter sa soif de sang ainsi que sa soif de richesses. À l'aide de l'argent qu'il avait amassé par ses contrats, il prit un transport pour Illium où il trouva une vulgaire chambre où il avait du mal à bouger, mais suffisante pour le moment. La première chose qu'il fit, il trouva un chirurgien compétent pour remplacer la cavité qui abritait précédemment son œil par une prothèse. Rien de bien particulier, juste de quoi voir de nouveau comme avant, ou presque. Il ne put lui greffer un œil semblable à l'ancien, les Turiens aux yeux rouges ne courant pas les rues, mais au fur et à mesure du temps, il s'accommoda de son nouvel œil vert.

Le temps passa, les contrats affluaient dans les systèmes terminus, sa réputation de mercenaire grandissait, les richesses s'amassaient, de quoi s'acheter un véritable appartement et de recommencer sa vie non pas comme le lieutenant Zolim Vanus, mais comme le Turien à l'oeil rouge.

Turien de 2 mètres, robuste et musclé, son apparence lui valut des années de discrimination parmi ses semblables. En effet, très peu de ses congénères trouvaient ses yeux rouges réconfortants et ses plaques noires joyeuses. Désormais, il ne lui reste plus qu'un œil rouge, l'autre ayant été remplacé par un œil vert suite à la guerre contre les Moissonneurs, mais ses plaques noires, elles, sont toujours là. Couvert de cicatrices, sa peau grise a été lourdement marquée par ses années de service et par son nouveau boulot, cependant, il préfère largement rester tel quel que de subir une nouvelle opération chirurgicale. .

Zolim est doté de la même personnalité qu'un rocher. Très calculateur et manipulateur, il ne laisse pas ses émotions prendre le dessus sur ses objectifs, pour peu qu'il ait eu un jour d'autres émotions que la colère. Ancien lieutenant charismatique, il préfère désormais rester seul, peut-être par peur de perdre de nouveau ses hommes. Mais au fur et à mesure du temps, il semble s'assagir, même si son indifférence pour la vie d'autrui ne change pas. Il est connu comme un homme de confiance lorsqu'il exécute un boulot, mais on lui connaît aussi une nature terrifiante si on tente de le doubler. Obsédé par sa survie, il préférera tout laisser tomber et tuer n'importe qui pour échapper à la mort. Il lui arrive régulièrement de faire des cauchemars où il se sent en danger, ce qui le met dans un état de stress intense et s'organise pour combattre ou fuir. Cependant, il ne recule pas face à la mort lorsqu'il est persuadé de réussir sa mission.
Il eut très peu de relations non-professionnelle, il est donc difficile de se faire une idée sur ce Turien au premier abord. Après tout, peut-être a-t-il seulement peur des relations sociales. Après tout, une rumeur court comme quoi il aurait rougit en parlant à une belle rousse pendant qu'il était bourré... avant de vider toute les bouteilles de bière par la force.
Il déteste aussi qu'on plaisante sur son nom, souvenir des moqueries de son passé.

Commando vétéran
Pugiliste
Maîtrise pistolet militaire: M-5 Phalanx
Maîtrise fusils d'assaut élite: M-76 Revenant
Maîtrise fusil de précision élite: M-98 Veuve
Maîtrise Armes lourdes: Lance missile.

Signe(s) distinctif(s) : Un œil rouge et l'autre vert ; plaques noires; saoul facilement.
Relations avec les autres : Indifférent avec la plupart des gens mais respectueux avec ses hommes et celui qui l'embauche.
Des liens prédéfinis ?

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