AccueilRechercherDernières imagesConnexionS'enregistrer
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 Le gala se moque de la charité

Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeDim 02 Nov 2014, 03:24
Intervention MJ : NonDate :  Décembre 2198 RP Tout public
Thomas Dole ♦ Ravilla Aper
Le gala se moque de la charité



Nous rappelons à nos usagers de préparer leurs titres de transports et pièces d'identité avant de se présenter aux navettes. Tous les usagers peuvent être contrôlés aléatoirement par les officiers du SSC. Veuillez reporter tout bagage perdu ou abandonné. Nous vous remercions de votre patience et compréhension.

Thomas Dole venait juste d'arriver sur le quai, bondé de monde, entrant et sortant. Le SSC avait sa bonne vieille habitude de vouloir tout fouiller, de regarder les tickets plusieurs fois, de faire des contrôles pour les biotiques... Il faut dire que la Citadelle, en quelques années, n'avait pas été l'un des lieux les plus sûrs. Même des mercenaires avaient été capables de mettre des quartiers huppés à feu et à sang. Le politicien resta un peu éloigné de la foule, observant silencieusement le grouillement de peuple. Une main se posa sur son épaule, et le guida lentement et tranquillement vers l'arrière, obligeant Dole à faire quelques pas. La main quitta son épaule, et une figure noire passa devant lui.

Son seul détachement de sécurité était cet homme. Un garde du corps et chauffeur de base. Un grand mec, blanc, pas épais, bien habillé, un pistolet caché en dessous. Son nom était Frederick Hörst. Mais son nom était pas important. Dole et lui se parlaient peu. Hörst se contentait de faire son travail, correctement, et Dole lui filait un cadeau pour son anniversaire. C'était bien suffisant.

Enfin bref... Hörst commençait à avoir peur de cet attroupement. Il leva le bras pour indiquer à Dole de reculer un peu. Hörst s'approcha du comptoir, laissant le politicien tout seul pendant que son garde du corps boche (Ou autrichien, peut-être) était parti pour entamer le dialogue avec un flic galarien. Dole retira son long manteau, le plia et le posa par-dessus son bras, découvrant ainsi son beau costume de soirée. Impeccable, noir, sans aucun pli. Il avait l'air d'un sapin de Noël au milieu des arrivants qui attendaient d'entrer sur le Présidium... Si un assassin avait voulu le repérer, c'était sans hésiter le meilleur moyen. Un geste bien stupide, que Hörst et le flic galarien virent tout de suite. Son garde du corps trotta jusqu'à son patron, très vite accompagné de deux autres policiers.

Faire croire qu'on est en danger. Il y a rien de mieux pour motiver les gens...

Les 3 hommes s'approchèrent. Hörst, un turien racé qui faisait 3 têtes de plus que le politicien, et une humaine brune.

- Monsieur Dole, si vous voulez bien me suivre, on va vous faire passer devant...
- Aucun problème.

Il sourit à la brune, qui passa devant. Il lui colla aux talons, avec son garde du corps qui restait tout près de lui, et le turien qui fermait la marche, un peu éloigné. La file, endormie, qui attendait patiemment, observa l'Humain qui passait avec son détachement de flics. Certains se plaignaient, d'autres rigolaient un peu. La plupart en avaient strictement rien à faire. Il passa les contrôles du SSC, un petit moment, avant que, lorsqu'ils étaient un petit peu à l'écart, la brune se retourna.

- Vous pouvez me donner vos autorisations et lever vos bras ?
- Oh. Vous pensez que je vais tenter d'assassiner le conseil ? Répondit Dole avec un ton sarcastique.
- Contentez-vous de lever les bras et de me présenter vos documents, monsieur.
Elle à l'air au bout du rouleau. Je comprendrais avec le monde qu'il y a dehors...

Il leva ses bras. La fille vérifia avec son omni-tool, pendant que le turien lui passa les vêtements avec un léger détecteur. L'affaire était bouclée rapidement. On fit de même au garde du corps, avant qu'il soit accompagné dehors par les deux hommes.

- Voulez-vous qu'on vous escorte ?
- Non, non, ça ira... Merci pour tout, messieurs. Bonne soirée !

Sitôt eut-il tourné le dos, son sourire s'était changée en une face froide et ferme.

- Foutus retards...
- Tout le monde sera en retard, monsieur.
- Moi je suis jamais en retard, Hörst. Et ça ne commencera pas maintenant... Vous pouvez me conduire fissa ?
- Comme vous voudrez, monsieur.

Ils firent quelques pas, se dirigeant vers les locations de navettes. L'une d'elle était déjà prête, un volus patenté en train de passer du polish dessus. Ou peu importe ce qu'il appelait ''polish''... Dole se présenta à lui, comme d'habitude, lui montra les documents avec son omni-tool, puis Hörst se mit sur le siège passager, Dole à l'arrière. Le véhicule quitta rapidement et discrètement la station. Bien plus simple que de négocier toute une escorte inutile du SSC, et pourtant, ces gars-là sont pointilleux...

Pourtant, là où Dole se rendait n'avait strictement rien de politique. Du moins, pas officiellement.

Même 12 ans après la fin des Moissonneurs, des tas de gens souffrent encore de la guerre. Des orphelins, des veuves, des infirmes, des gens ayant perdu leur maison, leur famille, leur travail... Parmi les races victimes de ce conflit, les turiens ont payé un lourd tribu. La plupart des ONG turiennes luttant pour la reconstruction et les réparations ont décidé, sous l'impulsion d'un grand philanthrope charismatique et sympathique, de se réunir sous un seul et même nom. C'est bien plus simple pour les taxes et les soutiens... Ce grand philanthrope organise chaque année un gala sur le Présidium, où il invite des chefs d'entreprises et des délégations limitées de gouvernements pour montrer ce que l'ONG a fait l'année dernière et ce qu'ils comptent faire l'année à suivre. Pour eux, l'occasion de lever des fonds et de gagner du soutien. Pour les hommes comme moi, un bon moyen de remplir son carnet d'adresse. C'est comme ça qu'on dirige le monde.

Dole s'enfonça dans son fauteuil, et observa Hörst dans le rétroviseur.

- Vous pensez pouvoir rattraper le retard ?
- Je verrais monsieur. Je verrais...

Dole observa par la fenêtre les quelques véhicules au-dessus du présidium. La réception allait avoir lieu dans un lieu chic. Un bel hôtel qui appartenait à une entreprise aidant l'ONG. Toute la rue allait être bloquée et l'armée turienne allait même envoyer des hommes pour sécuriser l'endroit. Ce genre de gala, un bon moyen pour les riches et les puissants de se rencontrer avec une belle excuse morale.

Vous voulez que je vous dise un truc ? Je déteste les turiens. Pourquoi ? J'aimerais vous donner une raison logique, par exemple le fait que mon père a été tué par les turiens. J'aimerais vous donner une raison suprémaciste, par exemple que les turiens sont des attardés appartenant à une junte quasi-oligarchique. Sauf que ce ne serait pas vrai. Je déteste les turiens. Ils me révulsent... Et je ne sais même pas pourquoi. J'ai une aversion pour eux... Les voir, c'est... Bizarre. Je tente à tout prix de supprimer quelconques émotions je peux ressentir quand je suis à leur contact. Mais c'est bizarre, la première chose que j'éprouve quand je suis en public face à l'un d'eux, c'est une envie de vomir...

Il haussa la voix.

- Hörst, vous pensez quoi des turiens ?
- Rien de particulier. Pourquoi, monsieur ?
- Pour rien. Pour rien...

La navette s'approcha finalement de l'hôtel. Il y avait quelques voitures sur la route. Hörst, compétent, posa sans aucun problème le véhicule sur le toit, avant de sortir, et d'ouvrir la porte à son boss. Un maître d'hôtel turien s'approcha d'eux, élégamment vêtu, un datapad entre les mains.

- Bonjour monsieur Dole. Si vous voulez bien me suivre...

Dole commença à suivre l'alien, quand il aperçut Hörst le suivre. Il fit un signe au turien, avant de s'approcher du boche :

- Oh, pas besoin de me suivre. Restez dans la voiture, au chaud...
- Monsieur, je suis obligé de vous suivre... Répondit le garde après un certain moment.
- Ah ah... Vous inquiétez pas. Je le dirai à personne, notre petit secret.
- Monsieur, si quelqu'un vous attaque...
- Hörst, sérieusement... On est entouré de turiens. Je me rends à un gala de charité pour les victimes de la guerre. Si je suis poignardé en plein public, je tombe dans l'histoire comme un fichu martyr ! Et quoi, bientôt ? Un ministre tué dans un magasin de jouet !
-Monsieur, je dois vous suivre.

Dole s'arrêta brusquement. Il sourit au maître d'hôtel, et celui-ci commença à quitter les 2 humains. Après quoi, Dole se retourna, et posa lentement une main sur l'épaule de Hörst.

- Frederick... La seule chose que vous devez faire, c'est m'obéir. D'accord ? Je me fous du protocole ou de vos ordres... Je vais entrer dans cette salle, vous allez rester tranquillement au chaud dans la voiture, et on se reverra plus tard. D'ac ? Il attendit quelques minutes, avant de recevoir un mouvement de tête de son interlocuteur. Au revoir, Hörst.

Dole remit tranquillement son costume, avant de marcher, au pas quasi-militaire, vers le turien, et de se mettre dans l’ascenseur avec lui.

- Belle soirée, n'est-ce pas ?
- Assurément.

Il y avait un grand nombre de turiens. Sûrement des militaires déguisés, surveillant les entrées. Ils étaient bien paranos, ces turiens. Mais qui pouvait leur en vouloir quand leur gratin (Et celui de leurs alliés) était réuni ? Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent dans un couloir, et Dole se fit accompagner jusque dans une grande salle, où des personnes bien habillées étaient en train de boire. Pas beaucoup de personnes... Le gros des invités étaient bel et bien en retard, Hörst avait raison.

Bon, beh... Va falloir se mettre au travail... Pour l'Alliance et pour moi

Un mec habillé comme un pingouin s'approcha avec une assiette en verre.

- Un verre, monsieur ?
- Volontiers.

Toujours le même sourire faux-cul en coin. Putain, il l'avait totalement exercé qu'il ne voulait plus rien dire... Il repéra du coin de l’œil une tête qu'il connaissait. Un industriel humain qui parlait avec une asari et un galarien. Il s'approcha d'eux. Il tailla la discute pendant 10, 15 minutes, à parler d'événements récents, à questionner sur l'entreprise et eux sur le gouvernement de l'Alliance. Il attrapa leurs noms. Leurs numéros. Il promit de les rappeler. Il était de nouveau seul, au milieu de la pièce, toujours content de connaître de nouvelles personnes aussi vides et opportunistes que lui. Il sirotait dans son verre avec une main, l'autre dans le dos, toujours à scanner la réception.

Doux Jésus... Qu'est-ce que je me fais chier. J'espère qu'un de ces mecs autour de moi va s'approcher de moi... Sérieux, vous les voyez, vous ? Quasiment que des représentants du secteur privé. J'espère que je vais croiser l'imbécile de turien en charge des militaires.

Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeDim 02 Nov 2014, 13:02
Des serviteurs finissaient d'accrocher des tentures rouges et or. D'autres posaient les dernières décorations faites de glace ou fruits sur les tables tandis que leurs comparses posaient de petits écriteaux ou des rubans, permettant de distinguer les aliments dextro ou lévo-aminé. Les buffets avaient été faits par thème, selon leur origine: Asari, galarien, humain, turien, quarien... Chaque thème était séparé physiquement, que ce soit par une table ou des décorations. Les serveurs avaient reçus pour ordre de surveiller d'un oeil les consommation des invités et d'intervenir si un accident risquait d'arriver. De nombreux kits de soins avaient été dissimulés à proximité et quelques médecins seraient présents. Au vu de l'importance des invités, aucun malheur ne devait leur arriver. Et c'était aussi pourquoi Ravilla et une partie de sa faction avait été assignée à la protection.
La militaire se désintéressa de l'installation pour observer ses hommes. Certains étaient en tenue, dans une armure plus brillante que jamais. Leurs fusils étaient comme neufs, si on exceptait les rayures d'usures. Si elles n'étaient pas exposées à la vues de tous, elles n'étaient pas toutefois complètement camouflées. Leur but serait de faire le poteau, si elle pouvait se permettre l'expression. Assignés à des positions stratégiques, ils surveilleraient la salle, prêts à intervenir au moindre problème. L'autre partie des soldats, des sous-officiers pour la plupart, seraient sous couverts; vêtus à la façon des invités, ils se fonderaient dans la masse, parlant avec eux tout en surveillant discrètement les alentours. Ils étaient tous armés. Une arme de poing, pour la plupart, dissimulées sur eux. A ne sortir qu'en cas d'urgence, évidemment. Aper en faisait partie.
Ainsi, sur la vingtaine d'hommes qu'ils étaient, douze serviraient de décorum tandis que les huit autres auraient l'immense "joie" de discuter avec les politiciens, hommes d'affaires et autres grands bonnets de la galaxie. Beaucoup auraient préféré porter leur plastron plutôt que le costume. Notamment notre turienne. Celle-ci avait été assignée à la protection du Commandant Fera; elle serait chargée de rester non loin de lui et de prêter particulièrement attention à sa sécurité. Personne n'était dupe. C'était d'autant plus flagrant que le SSC et leur faction travaillait conjointement. Les premiers surveilleraient l'extérieur, les seconds s'occuperaient de la sécurité à l'intérieur. S'ils étaient attaqués, ce serait soit une attaque frontale, leur laissant le temps de mettre les dignitaires à l'abri, soit une action minime, qu'ils seraient capable de gérer. De plus, le commandant était connu pour son goût de "la bonne compagnie", comme il aimait lui même le dire. Il était respectueux, évidemment, mais s'il pouvait passer la soirée au bras d'une belle, il ne s'en privait pas. Et évidemment, ses goûts étaient tombées sur la sniper.

Celle-ci soupira, essayant d'arranger le tissus de son vêtement. Enfin, de sa robe plutôt. Car c'était bien là que résidait la cause de son tourment. Enfin, l'une des. Elle détestait ce genre d'accoutrement, quant bien même elle avait réussi à en choisir une avec le moins de fioritures possibles. A vrai dire, il s'agissait plus d'une sorte de tunique, dont la sorte de jupe rappelait les tenues cérémonielles de son peuple. Un voile couvrait l'arrière de son crâne ainsi que le haut de son dos, grâce à deux emmanchures passant sous ses bras. Et, bien qu'elle ait réussi à arranger sa tenue pour y faire une cache pour son Carnifex, elle avait eu un mal de chien à trouver le meilleur endroit. Si l'enfer avait été un habit, celui qu'elle portait arrivait sans doute dans les dix premiers. Sans aucun mal.
Ses collègues n'étaient pas mieux vêtus à vrai dire; on sentait que certains n'étaient pas des plus à l'aise et qu'ils n'avaient pas l'habitude de tels accoutrement. Avec un peu de chance, on les prendrait pour la compagnie d'autres invités.

La femelle jeta un oeil à son omnitool. Le gala commencerait d'ici une trentaine de minute. Le moment parfait pour un petit speech. Le commandant n'était pas arrivé. A vrai dire, il n'arriverait que plus tard, voir même un peu après. En attendant, c'était à elle de gérer le briefing, faute de plus hauts gradés. Une formalité plus qu'autre chose. Mais une formalité à réaliser tout de même.
Elle grimpa les quelques marches qui menaient à l'estrade sur laquelle l'orchestre se mettait en place. Un bassiste galarien lui jeta un oeil avant de retourner à ses cordes. La chanteuse asari, laquelle s'échauffait la voix, lui adressa un sourire avant de s'éloigner un peu.

- Soldats.

Eux qui, quelques instants auparavant, s'étaient relâchés, observant les préparatifs ou discutant entre eux, se ressaisirent. Ils revinrent à leur posture de garde-à-vous, droite et militaire, les mains le long du corps. La discipline turienne à l'état pure; même lorsqu'elle semblait désinvolte, il suffisait d'un instant pour qu'une compagnie retrouve son éclat.

- D'ici une demi-heure, les invités vont arriver. Je veux que dans moins de vingt minutes vous soyez tous prêts et à vos postes. Pour ceux au poteau, n'oubliez pas: si au grand jamais un invité venait à vous parler, répondez lui rapidement et poliment. Surtout, ne détournez jamais votre attention de la salle. Si j'en surprend un seul qui se tape la causette, je vous jure que je me démerde pour lui fait récurer un Mako fraîchement utilisé avec une brosse à dent, compris?

- Oui, Madame.

Clair, tonitruant et en coeur. C'en était presque beau.

- Les couverts, n'hésitez pas à discuter. Il est possible que certains invités ne se sentent pas rassurés et soient armés. Si vous en voyez un, je veux que vous le signaliez immédiatement. Ne le perdez pas des yeux dans ce cas. S'il se montre nerveux, je veux qu'un des poteaux le plus proche intervienne. Pas de violence si elle n'est pas nécessaire! Confisquez lui son arme, simplement!
Dans tous les cas, les armes sont le dernier recours. Privilégiez la maîtrise plutôt que les coups de feu, c'est clair?


- Oui, Madame.

- Bien. Le Commandant Fera sera là ce soir. Je veux que vous soyez impeccables! Nous représentons l'Armée Turienne auprès des dignitaires, alors montrons leur la discipline et l'honneur qui font notre réputation!
Maintenant, à vos postes!


Et ainsi fut fait. Quelques cinq minutes plus tard, les organisateurs du gala entrèrent. Plusieurs représentants de l'Organisme Turien du Secours, de même que pour celui de l'Aide aux Dommages de Guerre, ainsi que d'autres que Ravilla ne pouvait prétendre connaître. Contrairement à ce qu'il avait annoncé, le Commandant arriva à peine peu de temps après. Son rendez-vous avait sans doute été décommandé à la dernière minute. Quoi qu'il en soit, il lui adressa un sourire radieux avant de lui tendre son bras.

- Madame Aper, vous êtes charmante ce soir.

- Commandant.

Elle préféra se mettre au repos face à lui. Ses mandibules claquèrent franchement. Il lui répondit par un sourire encore plus éclatant, sans changer de posture.

- Je comprendrais si vous m'annonciez que la situation ne vous plait guère. Vous êtes une femme d'action, pas de décorum. Mais sachez que les armures vous vont tout autant que les robes.

- Merci Monsieur.

Le ton avait été le plus neutre possible et, si ses mandibules avaient frémis, elle ne les avaient pas fait mouvoir. En tout cas, elle s'en était empêché de toute ses forces. A l'instar des humains, qui haussaient les sourcils ou grimaçaient dans certaines situations, il s'agissait de réactions émotionnelles qu'il faisait bon de contrôler.
Le commandant n'avait toujours pas bougé. C'était un bellâtre d'une cinquantaine d'année, certes frivole mais compétent. En ça, la turienne ne pouvait même pas lui en vouloir. Elle finit par passer son bras autour du sien, alors que les invités arrivaient.

- Et n'oubliez pas, ma chère; évitez d'avoir un ton trop solennel avec moi. Il serait dommage que tous vous sachent militaire de carrière.

- Bien sûr Monsieur.

Un gala où tous allaient parler des horreurs de la guerre, à quel point il y avait eu des dommages, le tout en robe... L'enfer. C'était effectivement ce qu'elle était en train de vivre. Si on lui parlait des Moissonneurs... Oh bon sang, si ça arrivait, il lui faudrait plus que de la volonté pour éviter de tuer son interlocuteur. La soirée promettait d'être longue. Très longue. Au moins, elle pouvait grignoter et boire durant ce temps, contrairement à d'autres.

Il n'y avait pas encore beaucoup de monde. D'autant plus que le chiffre était partiellement gonflé par les sous-officiers. Mais déjà, des petits groupes se formaient. Pourtant, un homme restait seul au milieu de la salle. Fera décida de ne pas le laisser seul plus longtemps, Aper avec lui. L'orchestre avait commencé à jouer, des chansons classiques et autres airs d'opéra.
Un mâle, à première vue. Un peu âgé, vu que sa peau semblait tomber. Pourtant pas un vieillard. Il était difficile pour Aper de deviner leur âge. Certains paraissaient plus vieux alors qu'ils étaient en fait jeune, et inversement.

- Bonsoir Monsieur. Il semblerait qu'une grande partie des invités sont en retards; j'espère que vous ne vous ennuyez pas.
Permettez moi de me présenter: Commandant Fera. Et voici ma compagne, Mademoiselle Aper.


Ravilla lui adressa un signe de tête. Les humains aimaient bien qu'on appelle les femelles des "Mademoiselle". Une étrange coutume, à ses yeux. C'était pour souligner leur statut marital, à ce qu'il était dit. Il n'y avait bien que les Humains pour se soucier de tels détails. Était-il vraiment important de savoir si une femme était marié ou non? A part dans le but de passer la nuit avec elle, il s'entendait. D'autant plus que, chez certains, ils se comportaient différemment selon qu'on leur présentait une dame ou une demoiselle.
Vraiment, c'était incompréhensible.

Deux serveurs passèrent avec un plateau entre les mains. Sur l'un, les verres avaient un ruban blanc, sur les autres un bleu, respectivement pour les boissons lévo et dextro-aminé. Les deux turiens prirent chacun une coupe sur le second plateau alors que l'humain se voyait proposer une boisson du premier.

- D'où venez-vous, si ce n'est pas indiscret?

Voilà que le bal des banalités commençait...

Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeDim 02 Nov 2014, 15:20

Dole était tranquillement au milieu de la salle, quand il aperçut deux turiens en costume s'approcher de lui.

Vous avez vu comment tout ce que je souhaite à voix haute se réalise ? C'est même pas prémonitoire. C'est sûrement le bon Dieu au-dessus de nos têtes.

Il fit un clin d’œil vers le plafond avant de se retourner vers sa nouvelle compagnie. Son sourire était dressé, manu-militari, et il leva légèrement sa tête pour voir les 2 grands spectres quasi-reptiliens, plus grand que lui.

- Bonsoir Monsieur. Il semblerait qu'une grande partie des invités sont en retards; j'espère que vous ne vous ennuyez pas. 
Permettez moi de me présenter: Commandant Fera. Et voici ma compagne, Mademoiselle Aper.


Dole leva ses sourcils, bien soulevés, avec une mine inquiète qu'il voulait vite supprimer. Il répéta à voix haute les noms des deux turiens, tentant de réfléchir à ce qu'il allait bien pouvoir dire.

- Commandant Fera. Mademoiselle Aper.

Heureusement, comme si tout était prévu, un autre pingouin en robe arriva avec des verres. Alors qu'il était resté silencieux pendant quelques secondes gênantes, il attrapa un verre truffé d'un ruban blanc, en même temps qu'il posait celui vide. Il consomma le liquide cul-sec, avant de le remettre sur le plateau argenté, et d’éclaircir sa gorge.

- D'où venez-vous, si ce n'est pas indiscret?

Il observa le turien. Puis la turienne. Il les observa un court moment. Le turien, Fera, c'était un turien quasiment comme un autre, si ce n'est qu'il semblait de bien supporter le costume. Il tourna ses yeux pour regarder rapidement la turienne, de haut en bas. C'était bel et bien une turienne. Oui. Avec une robe. Qu'ils étaient répugnants ces turiens. Dole sourcilla un peu avant de se concentrer, et de reprendre sa belle face de faux-cul.

- Oh, pardonnez-moi, commandant... J'ai juste eu un petit malaise. C'est rien, c'est rien, je vous assure... Juste un problème avec mon cœur. Rien que vous puissiez faire.

Il voulait vite changer le sujet. Les discussions sur son cœur étaient toujours chiantes, et qu'est-ce qu'il détestait être vu en position de faiblesse... Il feint d'observer la salle, peu remplie, avant de reprendre la discussion sur un ton plus assuré.

- Vous savez, j'ai eu des problèmes en passant le SSC. J'ai réussi à traverser la file, mais cela ne m'étonnerait pas que le reste des invités soient encore autour de la Citadelle. Ils ne plaisantent plus avec la sécurité. D'ailleurs, quand j'observe la salle, il semble que vous faites honneur à votre réputation martiale.

Il se souvint qu'on lui avait posé une question.

- Mon nom est Thomas Dole. Directeur de cabinet du Premier Ministre de l'Alliance. Je représente l'Alliance et son action. Je suis vraiment heureux de voir l'Humanité contribuer à contribuer au sort des populations turiennes, tout comme vous avez aidé aux humains. La montée des extrémistes dans nos deux races m'inquiètent...
Surtout que je fais pas partie de Terra Firma. Comment je vais trouver un boulot s'ils passent aux élections ?


Il observa la turienne une deuxième fois. Sa robe bleu/blanc qui épousait ses courbes, sa longue jupe volumineuse, son voile qui entourait son visage si étrange, avec des yeux dorés persans couverts de traces noires.
Absolument répugnant, en effet. Il se concentra sur le grand turien, Fera. C'était toujours pratique, d'avoir comme connaissance un officier turien. On sait jamais.

- L'Alliance ne donnera pas beaucoup d'argent, ou de main d’œuvre, mais nous avons un grand nombre d'infrastructures, et de relations avec des contracteurs privés qui seraient ravi de gagner en popularité en aidant des ONG.

Il reposa ses yeux sur la turienne un moment. Cela lui semblait un peu bizarre qu'une ''mademoiselle'' se tenait aux côtés d'un commandant.

- Je vous demande pardon... Vous avez dit que c'est votre compagne ?

Il resta silencieux, attendant que le turien enlève la possible ambiguïté et qu'il lui présente la femelle. Simplement par curiosité. Il fallait sûrement avoir un certain standing pour accéder au gala, alors elle était sûrement influente.

Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeDim 02 Nov 2014, 19:23
Et bien. L'Humain devait avoir un problème avec l'alcool, vu la façon dont il enquilla son verre, vite fait, bien fait. Pour un peu, on aurait dit que le liquide s'était évaporé de lui même. La turienne but une gorgée du sien. Un vin de Palaven, d'après le goût. Le liquide avait une couleur belle couleur nacrée et un goût sucré laissant place à un arrière-goût plus fruité. Mais de savoir qu'il venait de sa planète natale... Le breuvage perdit tout de sa superbe. Il la dégoûta même un peu. L'avantage, c'est que ça lui faisait quelque chose sur lequel pianoter pendant qu'elle ferait le pied de grue, à attendre que le commandant discute. Les dignitaires s'intéressaient peu à ceux qui ne leur étaient pas utile dans l'immédiat.
Elle se força à reprendre une gorgée, jetant un oeil dans la salle. D'autres femmes étaient présentes, portant des vêtements présentant nombre de dentelles, perles ou diamants, de toiles et de couches. C'était à se demander comment elles pouvaient marcher avec tout ceci. Très peu qui avaient choisi plus simple, bien qu'elles étaient tout de même présentes. Mais ce n'était pas le plus important. Son regard or passa sur les visages d'une partie des invités. Aucun signe de stress ou de nervosité. Aucun qui ne mettait trop souvent la main à sa ceinture. Pas d'ombres suspectes ni d'invités mystérieusement apparus. Pour l'instant, tout semblait bien se passer.

Ce petit tour d'horizon réalisé, elle se réintéressa à l'humain. Lequel, d'après ses dires, avait des problèmes de coeur. Un cour instant, cette petite anecdote lui rappela Eyr. Elle chassa bien vite ce souvenir. Il suffisait de se laisser aller à la rêverie et à la nostalgie pour que d'autres souvenirs lui reviennent. Et il ne valait mieux pas que tout cela l'exacerbe d'avantage. Ses mandibules claquèrent tout de même doucement, presque tristement, attirant l'attention du Commandant sur sa personne. Elle n'aimait pas ça.

- Tout va bien, ma chère?

- Ce n'était rien.

- Vous savez, j'ai eu des problèmes en passant le SSC. J'ai réussi à traverser la file, mais cela ne m'étonnerait pas que le reste des invités soient encore autour de la Citadelle. Ils ne plaisantent plus avec la sécurité. D'ailleurs, quand j'observe la salle, il semble que vous faites honneur à votre réputation martiale.

Un problème au spatioport? Le SSC faisait-il bien, voir trop bien son boulot? S'ils contrôlaient tout le monde, ils n'auraient pas finis avant plusieurs heures. Ils avaient sans doute été poussés par un supérieur zélé. Peut-être même se sentaient-ils en compétition avec leur faction? Savoir qui serait le plus apte à protéger les invités de ce soir? Si oui, c'était ridicule. Ils assuraient la sécurité extérieures; s'ils faisaient bien leurs contrôles, alors Ravilla et ses hommes n'auraient pas à bouger de la soirée. Ce n'était pas comme si leur actions changeaient celles des policiers. Enfin, ce n'était sans doute pas un soucis de compétitivité que de qualité.

L'Humain finit par se présenter. Thomas Dole, Directeur du cabinet du Premier Ministre... Un politicien, ou un administratif? C'était dur à dire, tant la politique humaine aimait lier les deux. Mais vu la facilité avait laquelle il maniait la langue de bois, on pouvait dire qu'il devait être une sorte de mélange. Tirant tout de même d'avantage sur le politicien que sur le simple employé administratif. Inquiet sur la montée de l'extremisme des deux races, bien évidemment. En même temps, la militaire ne connaissait pas de personnes assez stupides pour dire "Oui, fort heureusement, Terra Firma monte dans les sondages: je vous conseille de bien flipper, sous-races" lorsqu'on avait devant soit des individus autres qu'humains. Encore que, ce genre d'individus, qu'ils soient présents chez une espèce ou une autre, devait sans doute exister.
Monsieur Dole lui adressa un regard qu'on aurait pu facilement décrire comme perçant avant de reporter son attention sur Fera. Etait-ce la première fois qu'il voyait des turiens? Sans doute que non. Des turiens en tenue de gala, c'était aussi rares, mais vu sa position, ça ne devait pas être la première fois. Peut-être le problème résidait-il d'avantage dans son marquage de deuil. Aper passa la main sur son visage, suivant les lignes qu'elle connaissait désormais par coeur. C'était sans doute curieux pour les races autres que turienne. Si ses semblables avaient vus de telles marques, ils se seraient montrés gênés, ou auraient demandé du bout des lèvres la raison. Tout au plus, le Directeur devait se demander de quoi il s'agissait. Pour une fois, s'en était... rafraîchissant. De ne pas avoir à supporter les regards peinés et faussement compatissants qu'on pouvait lui lancer.

- L'Alliance ne donnera pas beaucoup d'argent, ou de main d’œuvre, mais nous avons un grand nombre d'infrastructures, et de relations avec des contracteurs privés qui seraient ravi de gagner en popularité en aidant des ONG.

- Nous acceptons toute forme d'aide, Monsieur Dole, qu'elle soit petite ou grande, directe ou indirecte. L'essentiel est que nous puissions aider ceux qui en ont besoin. La guerre est certes éloignée mais nous en subissons encore les stigmates.

Même si le goût était fade, Ravilla sentit l'envie de reprendre un verre, venant de finir le sien. Un serveur passait non loin, portant une bouteille à ruban bleu. Elle réussit à l'arrêter d'un signe discret et à se faire remplir son verre. C'était quarien, cette fois. Plutôt agréable au palais, bien qu'un peu sec.

- Je vous demande pardon... Vous avez dit que c'est votre compagne ?

Elle manqua de s'étrangler. C'était vrai que le Commandant l'avait appelé en ces termes, mais lorsque leur interlocuteur posa la question, le mot pris des consonances plus... intimes.

- Et bien...

- Non.

Si elle ne trouvait pas grand intérêt à se mêler de la discussion des politicards, il y avait tout de même certaines choses à respecter. Comme ne pas se faire passer pour l'amante de Fera, même de façon involontaire. Elle but une nouvelle gorgée avant de poursuivre, un faux-sourire sur le visage.

- Non. Sans doute pas au sens où vous l'entendez, Monsieur Dole.

Le turien rit.

- Et bien, Monsieur Dole, vous avez entendu la dame. Cette charmante personne m'accompagne ce soir, mais pas dans la vie....

Un nouveau sourire, qui se voulait plus ou moins évocateur. Dans le genre "pas pour l'instant en tout cas". Il fallait trouver un changement de sujet. Rapidement.

- Et pour vous, Monsieur Dole?

Ce n'était pas sans doute le meilleur échappatoire, mais c'était déjà ça. Au moins.

- Êtes-vous venu accompagné?

Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeDim 02 Nov 2014, 20:41

La discussion semblait avoir pris un tournant franchement bien différent. Dole souriait nerveusement, son verre vide à la main, sentant qu'il venait de créer une sensation gênante. Il observa les deux turiens, un à un. Le commandant faisait un rire nerveux, ponctué par un sourire vicelard.

Et bah putain

Il leva son verre et se tourna légèrement, pour appeler un autre porte-vaisselle, qui décidément arrêtaient pas de faire des aller-retours.

- Et pour vous, Monsieur Dole? Êtes-vous venu accompagné?

Dole changea immédiatement d'expression. Il n'était plus sardonique, mais à la place, livide, les sourcils levés, comme surpris de la question.

- Moi ?

Un mec arriva avec le plateau. Dole posa son verre vide et en attrapa un autre, les yeux toujours dirigés vers ceux de mademoiselle Aper. Il resta silencieux un petit moment, cherchant comme d'habitude ce qu'il allait bien pouvoir répondre. Oh, les politiciens, ça répondait jamais directement. Il voulait surtout pas gaffer. Mais c'était bizarre comment la discussion avait subitement déraillé sur lui, sur un sujet personnel. Franchement, c'était qui cette ''mademoiselle Aper'' qui était tout près du commandant ?

- Et bien, non, je ne suis pas accompagné. Je suis venu avec mon garde du corps...
Merde
Mais... Enfin, je veux dire... Eh eh, allez pas croire que je fais des choses avec mon garde du corps.
Même si des fois, quand il me regarde, je me demande s'il s'imagine pas en train de me bourrer le fion.


Dole leva son verre et commença à le vider, assez rapidement. Pendant qu'il prenait quelques bonnes gorgées, il chercha au fond de son crâne qu'est-ce qu'il pourrait dire pour revenir sur un sujet plus... Normal. Normalement, il chercherait juste à gagner du temps, sauf que vu que les foutus invités étaient en train de subir une fouille rectale signée Bailey, cela risquait de prendre du temps. Après avoir fini de descendre son verre, il reprit une tête plus sérieuse, presque honnête, et continua avec un ton différent, moins suffisant...

- Non, non, je suis seul.

Il prit une grande inspiration nasale. Il y eut un très court silence, quand Dole reprit la parole :

- Vous allez sûrement me demander pourquoi. Si j'étais un démago, je vous répondrais que mon travail est trop prenant. Si j'étais un romantique, je vous dirais que je n'ai pas trouvé la bonne personne. Si j'étais un connard essayant de faire une blague, je dirais que j'ai trop de fréquentations pour avoir une seule personne auprès de moi...

Dole venait de se rappeler pourquoi il aimait pas les questions sur sa vie personnelle : Parce qu'il n'en avait pas. Il finit les quelques gouttes qu'il y avait dans son verre, avant de sourire à Aper, espérant que cela lui suffise. Ou que au moins, on rebondisse sur un autre sujet...  
Après un moment, il décida bien de prendre les devants.

- Mais dites moi, mademoiselle Aper... Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? Si je puis me permettre, vous ne semblez pas porter énormément de... Bijoux, sur vous. Est-ce que vous faites partie de l'ONG ou bien vous travaillez avec le commandant Fera ?

Il semblait presque mettre monsieur Fera à part avec sa dernière phrase, comme si ce n'était qu'un tiers qui n'était pas présent. Même si Dole se doutait bien qu'il aiguillerait la discussion sur autre chose...
Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeMar 04 Nov 2014, 15:14
-Moi? Et bien, non, je ne suis pas accompagné. Je suis venu avec mon garde du corps...
Mais... Enfin, je veux dire... Eh eh, allez pas croire que je fais des choses avec mon garde du corps.


- ...

Le Commandant affichait un sourire poli, quoiqu'un peu figé tandis que la militaire était clairement interloquée, ses mandibules légèrement écartées de son visage. En aucun cas, elle ne s'était attendue à ce genre de réaction. Un silence s'abattit pendant quelques secondes. Si le Directeur du cabinet du Premier Ministre avait eu l'air gêné en tentant de justifier sa vie privée, Aper n'en menait pas plus large. Les Humains étaient-ils tous des pervers? Sa question n'avait pas pour but de savoir s'il partageait son lit avec une quelconque personne, mais surtout de savoir s'ils ne le monopolisaient pas. Pourquoi diable s'était-il sentit obligé de partir sur un tel sujet? Certes, c'était sa question qui avait amené à un tel échange, mais sans qu'elle en ait l'intention.
Elle balaya rapidement la salle du regard, cherchant un moyen de diversion. Il n'y avait rien; même pas un seul nouvel invité, sur lequel ils pourraient prêter leur attention. Il fallait donc subir ce justificatif, encore plus affreux que l'Humain continuait ses explications.

- Vous allez sûrement me demander pourquoi. Si j'étais un démago, je vous répondrais que mon travail est trop prenant. Si j'étais un romantique, je vous dirais que je n'ai pas trouvé la bonne personne. Si j'étais un connard essayant de faire une blague, je dirais que j'ai trop de fréquentations pour avoir une seule personne auprès de moi...

La turienne sirota son verre, feignant avec toute la politesse du monde de comprendre le point de vue de Dole. Elle avait des connaissances diplomatiques suffisantes pour savoir qu'il valait mieux éviter d'enfoncer d'avantage le politicien. Cependant, pour sa réputation et pour l'homme, elle n'avait ni le coeur, ni l'envie de le laisser croire qu'elle avait été intéressée par sa position maritale. Aussi, choisissant précautionneusement ses mots, elle lui fit savoir.

- A vrai dire, Monsieur Dole, si je vous comprend parfaitement, je crois que nous nous sommes mal compris. Je voulais surtout savoir si nous ne vous monopolisions pas alors que vous attendiez le retour de votre compagnie.

Elle n'avait absolument rien à foutre dans un gala, c'était maintenant évident. Elle ne maîtrisait pas l'art de converser avec des politiciens et dirigeants, ne pouvait viscéralement pas aborder les sujets pourtant au coeur de l'événement - à savoir les Moissonneurs, la Terre, Palaven, la guerre, ses conséquences...- et commençait à avoir le sentiment de faire plus potiche que dame. Sans compter le comble du ridicule, et le fait qu'elle doive porter une robe. Elle en entendrait sans doute parler au détour d'un couloir, entre deux soldats qui ne l'auraient pas vu arriver, et qui parleraient avec enthousiasme de cette fameuse soirée, où certains gradés s'étaient retrouvés en tenue de civil, aussi chic qu'inconfortable pour qui est habitués aux armures. L'adjudante se surprit même à supplier d'éventuels assassins de se montrer. Au moins, il y aurait quelque chose, elle et les autres seraient obligés d'agir et, avec un peu de chance, elle pourrait quitter son costume pour une armure et se mettre à un poteau. Esprits qu'elle les enviaient, ceux-là. Certes, c'était un travail pour le moins inintéressant, mais au moins ils n'étaient pas obligés de faire les pingouins.

- Mais dites moi, mademoiselle Aper... Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? Si je puis me permettre, vous ne semblez pas porter énormément de... Bijoux, sur vous. Est-ce que vous faites partie de l'ONG ou bien vous travaillez avec le commandant Fera ?

D'accord. Partie délicate, dont le Commandant se ferait sans doute un plaisir d'y répondre, au moins partiellement. Mais le directeur ne semblait pas attendre la moindre réponse du mâle. Presque, il le laissait de côté, se désintéressant de lui au profit de la femelle. C'était étrange qu'une sous-officier soit préférée en matière de discussion à un officier de haut-rang. Mais on ne pouvait pas en vouloir à leur interlocuteur; il ne savait pas, et c'était bien là le but.
En tout cas, Ravilla tapota du bout de la griffe son verre, le faisant tinter légèrement. Si l'art du mensonge n'était absolument pas turien et que mentir sur ses actions était quasiment impossible pour elle, celle des demis vérités se révélait plus facile.

- Je n'apprécie pas énormément les fantaisies, pour vous répondre. Disons que j'ai à goût la simplicité.
Quand à mon occupation... Je travaille avec le Commandant Fera. Notamment pour des questions d'ordre administratif.


L'administratif, plus le fait de commander une section, voir des manoeuvres pour des entraînements ou petites missions... Plus celui de savoir coller une balle dans un genoux au bon moment.

- Toutefois, j'ai aussi aidé à l'organisation de ce gala.

Techniquement, elle aidait encore à éviter que les invités risquent une attaque. Mais ça, ce n'était pas une chose à dire. Fera reprit la main tandis qu'Aper préféra boire une nouvelle gorgée. Son verre commençait à se vider, et elle ne pouvait pas se permettre de s'enivrer. Fichtre, pour rester polie.

- Croyez bien, Monsieur Dole, si je vous dit que cette dame a l'oeil pour repérer les situations et agir au meilleur moment!

Qui la connaissait pouvait y voir une allusion à ses talents de sniper. Qui ne la connaissait pas pouvait y voir une obscure référence à l'aide qu'elle apportait aux ONG ou à son travail avec le commandant... A moins que leur interlocuteur ait un esprit pervers et préfère y voir une autre allusion. Quoi qu'il en soit, la militaire aurait voulu pouvoir fuir l'endroit. Plus le temps passait, plus elle détestait tout ce qui se déroulait ici.

- Dites moi mon cher, je voudrais savoir comment avancent les réparations de la Terre. Nous sommes certes réunis ici pour apporter de l'aide à Palaven, mais nous n'oublions pas les autres planètes qui ont été touchées.
D'ailleurs, certaines de nos associations pensaient créer des branches parallèles afin d'apporter leur soutien à la Terre et Thessia.


Bien. Bien bien bien. Bien bien bien bien bien bien bien... Bordel de merde. La turienne se détacha totalement de la discussion, préférant s'intéresser à tout ce qui se passait autour d'elle plutôt que de faire semblant d'y prendre part.
Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeMar 04 Nov 2014, 22:31

- A vrai dire, Monsieur Dole, si je vous comprend parfaitement, je crois que nous nous sommes mal compris. Je voulais surtout savoir si nous ne vous monopolisions pas alors que vous attendiez le retour de votre compagnie.

Dole bougea nerveusement la tête, comme pour silencieusement approuver la turienne. Il avait déjà sauté dans un trou, et maintenant, il s'était tellement enfoncé qu'il n'en sortirait plus. Il releva son verre, et termina les quelques minuscules gouttes qui étaient bien au fond. Le pire, c'est qu'il n'avait sincèrement pas d'idée derrière la tête. Dieu merci, c'était une conversation privée...
Des gaffes, tous les politiciens en font. Et bizarrement, même s'il arrivait à se contenir devant presque tout le monde, c'était une autre affaire avec les turiens. C'était vraiment une phobie qu'il avait d'eux, avec leurs corps longs et... Enfin, oui, il se sentait mal face à eux. Il fallait qu'il commence à se calmer.

- Mais dites moi, mademoiselle Aper... Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? Si je puis me permettre, vous ne semblez pas porter énormément de... Bijoux, sur vous. Est-ce que vous faites partie de l'ONG ou bien vous travaillez avec le commandant Fera ?

Puisqu'il s'était fait chier à venir jusqu'ici simplement pour rencontrer des gens, il espérait qu'elle avait un minimum d'intérêt. Il leva les sourcils, ignorant royalement Fera pour porter toute son attention sur mademoiselle Aper.

- Je n'apprécie pas énormément les fantaisies, pour vous répondre. Disons que j'ai à goût la simplicité. 
Quand à mon occupation... Je travaille avec le Commandant Fera. Notamment pour des questions d'ordre administratif. 
Toutefois, j'ai aussi aidé à l'organisation de ce gala. 


Dole cligna lentement les yeux, ses sourcils rabaissés pour donner un air d'apathie mélangée à de la déception.

Une secrétaire. Une aide-de-camp. Moi qui pensais qu'elle avait un vrai rôle. Il semblerait qu'elle ne soit que la potiche de monsieur Fera, le temps d'une soirée... Qu'importe.

Il s'apprêta à trouver un autre sujet de discussion, sûrement sur d'autres banalités qui concernaient Palaven, quand Fera se mit à sortir un commentaire.

- Croyez bien, Monsieur Dole, si je vous dit que cette dame a l'oeil pour repérer les situations et agir au meilleur moment! 

Thomas fronça les sourcils, avant de légèrement tourner son corps pour faire un peu plus face à Fera. Le commentaire était bien... Étrange. Il tenta de réfléchir pendant un moment au message qu'il voulait subtilement faire passer. Il tourna ses yeux, observant en coin le visage de la turienne, qui semblait stressée et gênée. C'était évident qu'elle n'avait pas l'habitude d'être là. Franchement, rien que sa seule présence interloquait le politicien. Elle devait avoir un but, une utilité... On laisse rarement les choses au hasard.
Qu'importe. Si Fera voulait lui cacher des merdes, c'était son problème.

- Dites moi mon cher, je voudrais savoir comment avancent les réparations de la Terre. Nous sommes certes réunis ici pour apporter de l'aide à Palaven, mais nous n'oublions pas les autres planètes qui ont été touchées.
D'ailleurs, certaines de nos associations pensaient créer des branches parallèles afin d'apporter leur soutien à la Terre et Thessia. 


Dole arrêta de fixer bêtement Aper, et repris son ton de politicien. Il tenta de se recomposer, même avec 3 verres de vin qui avaient traversé son œsophage. C'était un sujet sérieux. Il fallait donner une bonne image de la reconstruction terrienne, tenter de faire croire que les choses se portaient bien tout en cherchant à convaincre que du soutien était quand même utile.

- La Terre, oui... Cette bonne vieille Terre... Dire qu'il y a encore un siècle nous ignorions qu'il y avait d'autres races pensant, vivant comme nous... La Terre a été fauchée totalement par surprise. Nous avons énormément perdu. Nous avons dû nous sacrifier, nous avons dû travailler, mais finalement, nous commençons à nous en sortir...

Il prit une grande inspiration nasale, observant les deux aliens, avant de laisser s'échapper un léger rictus.

- Est-ce que vous m'entendez parler ? ''Nous''... Je ne suis pas sûr que je mérite de parler au nom de l'Humanité. Vous savez, à peine les Moissonneurs sont-ils arrivés, que tout ce que je connaissais est parti en miette en quelques heures seulement. Je n'étais pas sur une flotte à défendre l'Alliance. Je n'étais pas sur Terre à vivre l'enfer. Je n'étais même pas sur le parlement d'Arcturus à représenter les humains vulnérables. J'étais là, sur cette Citadelle, à ne rien faire. J'ai juste eu à regarder un écran pour comprendre que ma mère était morte, qu'une de mes sœurs était morte, que toutes les personnes avec lesquelles j'avais travaillé, apprécié, étaient parties en fumée.

Dole regarda rapidement autour de lui, cherchant un serveur. Il leva un peu son verre vide, avant de soupirer et de continuer de monopoliser la parole.

- Vous connaissez tous Londres. Le lieu de la bataille mythique. À peine plus d'une centaine de kilomètres de là, une vieille contrée, un pays aujourd'hui disparu derrière une fédération et l'Alliance que je représente, s'étend sur des montagnes, des vallons, des plaines et des fleuves. C'était un pays fier, grand, millénaire. Un pays qui avait connu des rois, des empereurs, des présidents, une succession de grands dirigeants. Des peuples de toutes ethnies, des armées qui coquèrent la planète entière, de grands chefs se soulevant au-dessus de la masse. Des révolutionnaires, des monstres, des assassins, des pacifiques. Ce pays était appelé ''France''. Il fut tour à tour religieux, athée, libéral, conservateur, fort, faible, soumis, impérialiste. Je suis né dans ce pays. J'ai grandi dans ce pays. J'ai vu des monuments, des statues, des peintures dédiées à cette histoire fière. J'ai vu des colonnes bâties pour humilier les vaincus. Des murs dédiés aux martyrs. Des toiles glorifiant les hommes osant agir contre l'autorité, pour le bien commun de toute l'Humanité.
Lorsque j'y suis revenu, tout ça avait disparu. C'est le seul mot qu'il y avait. Tout avait disparu. Tout ce qui restait, c'était des gravats, des cadavres et des flammes. Tout avait été rasé net. Et le peu qui tenait encore debout ne voulait plus rien dire aux survivants, de toutes les races, qui se massaient dans les vielles avenues où avaient défilé d'anciens bellicistes. Lorsque j'ai vu ça, je me suis juré de reconstruire notre foutue planète et de lui redonner sa gloire méritée.


Dole ferma les yeux un court instant. Rapidement, il s'éclaircit la gorge, avant de continuer, son timbre de voix complètement changé. Où on aurait pu vraiment le croire honnête il y a quelques instants, il retrouva sa bonne vieille parole politique.

- L'Alliance a fait énormément de progrès sur Terre. En seulement 12 ans, nous avons refondé quasiment toute cette planète. Nous avons procuré un effort titanesque pour retrouver ce que nous avions perdu. Je pense que je me souviendrais toujours, jusqu'à ma mort, de ces scènes de grandes tours sortant du sol, et ce en moins d'une décennie. Bien sûr, tout cela n'est pas fini. La situation reste précaire. Beaucoup de terrain est laissé à l'abandon. Je pense qu'il faudra attendre encore une dizaine d'années avant de retrouver la Terre dont je me souviens.
Mais toute cette reconstruction est venue à un prix. Nous sommes en dette. Nous avons énormément de problèmes financiers. Nous avons dû emprunter énormément, et nos créanciers vont nous demander des comptes... Mais pire que tout : Pour reconstruire la Terre, nous avons dû délaisser nos colonies. Pendant 12 ans, nous sommes restés sur ce caillou où l'Humanité est née, et tous les autres territoires ont été parfaitement ignorés. Aujourd'hui, nous payons pour ça. Les colonies refusent notre souveraineté. Terra Firma gagnera des sièges au Parlement aux prochaines élections. Nous n'arrêtons pas de faire des réunions pour tenter de calmer les troubles. Qu'importe. Ils nous voient comme des impérialistes qui les avons laissé crever la gueule ouverte. Ils pensent que nous nous occupons d'eux uniquement car nous avons maintenant besoin de leurs ressources naturelles. Et des fois, je me demande s'ils n'ont pas tort...


Dole s'aperçut qu'il avait bien monologué. Quelques invités étaient arrivés, et se faisaient présenter la salle. On dirait bien qu'ils allaient arriver au compte-goutte... Un serveur s'approcha à nouveau des 2 turiens et de Thomas, ce qui permit à l'Humain de poser son verre vide, et d'en récupérer un autre, reprenant la parole, comme pour feindre qu'ils ne pouvaient le voir en train de dérober un peu plus d'alcool...

- Enfin ! Comme vous voyez, dès que je commence à parler, on ne m'arrête plus. Dites-moi, vous 2, si ça ne vous dérange pas... Qu'est-ce que vous avez fait pendant et directement après la Grande Guerre ? J'ai l'impression qu'elle a changé énormément de monde. J'ai vu d'immondes hypocrites devenir des saints cherchant le bien commun. Et vous autres ?

Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeMar 11 Nov 2014, 01:20
Le ministre humain eu l'air déçu lorsque Ravilla exposa partiellement son métier. Bien. Elle n'était pas là pour se faire un carnet d'adresse, contrairement à lui. Ni même se faire remarquer en fait. Juste de coller une balle entre les deux yeux de celui qui s'approcherait un peu trop du Commandant. Et plus le temps passait, plus Ravilla priait pour qu'un tel événement arrive. Au moins, le gala couperait court et elle pourrait retrouver son armure. Hélas, ça ne semblait pas se réaliser tout de suite.
Et pourtant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'y rêver, tandis que Dole faisait un discours qui se voulait éloquent. Malgré ses efforts pour ignorer tout de ce qui se passait à moins de trente centimètres d'elle, quelques mots captaient pourtant son attention; Terre - puisqu'il revenait plusieurs fois -, Alliance, Arcturus, mère, fumée, Londres... Oh, Londres.... Sa simple évocation suffisait pour lui donner la nausée. Et l'homme continua, parlant d'un autre pays de la Terre, détruit lui aussi et puis d'enchaîner sur des discussions politiques dont la turienne n'en avait présentement strictement rien à foutre. Devant ses yeux, elle revoyait les Brutes charger; les cris des Furies alors que leurs corps décharnés se pliaient, prêt à lancer une salve biotique; l'odeur du sang, mêlé à celle des flammes et de la boue... Elle tenta de se raccrocher au présent en regardant la salle et les invités, mais les traits de certains se déformaient, prenant l'apparence hideuse des esclaves Moissonneurs...

- Aper..?

Ce fut le bruit du verre qui se brisait qui la fit revenir à ses sens. Encore que, il lui fallu quelques secondes et descendre les yeux vers le sol pour comprendre ce qui c'était passé. Bien qu'elle n'expliquait pas vraiment pourquoi Fera lui tenait le bras.

- Vous vous sentez bien? Vous avez eu un vertige.

Ah, c'était donc ça... Elle avait failli faire un malaise et son supérieur l'avait rattrapé tandis que son verre avait fini par s'exploser au sol. De quoi concentrer l'attention de ceux qui étaient proches, d'autant plus que le monologue pompeux du politicien en avait attirés certains. Outre un moment de honte, voilà qui remettait en doute son professionnalisme.
Décidément, quelle soirée fantastique... La femelle se remit droite, remerciant son supérieur d'un signe de tête, puis épousseta un peu sa tenue avant de prendre une voix ferme.

- Excusez moi. Ce n'est rien. Un coup de fatigue.

C'était partiellement vrai. Cette nuit encore elle avait mal dormi. Un énième cauchemar, dont elle ne prenait plus la peine de se souvenir tant ils se ressemblaient. De vieux souvenirs datant de la guerre de 87. Elle avait passé sa nuit à se réveiller, tenter de se calmer pour ensuite chercher un sommeil qui la fuyait et finalement recommencer une fois ses yeux clos. Enfin, elle avait réussi à se faire un micro-sommeil, ce qui lui permettait d'être assez en forme pour la soirée. Mais ça restait une bonne excuse pour ce qui venait de se passer.
Le militaire afficha un air indéchiffrable un court instant avant de reprendre son éternel sourire, bien que ses paroles étaient teintés d'un sérieux indéniable.

- Ce sont des choses qui arrivent voyons. Quoique, je crois que cela vous est déjà arrivé plusieurs fois par le passé, je me trompe?
Je pense que vous passer un coup d'eau sur le visage pourra vous faire passer la fatigue. Je resterai en compagnie de Monsieur Dole en attendant.


Et merde. A coup sûr, il y avait une ligne ou deux dans son dossier sur ses terreurs nocturnes. Aper jura intérieurement. Elle n'aurait jamais dû passer voir le médecin de la base pour lui demander un avis. Elle en entendrait parler, pour sûr. Voir même on risquait d'exiger d'elle qu'elle voit un docteur spécialisé... Spécialiser en quoi d'ailleurs? Elle n'avait rien qui soit vraiment embêtant. Si elle dormait mal, sa forme physique restait bonne, alors bon...
Quoique fussent ses pensées à ce moment là, elle se contenta d'hocher docilement de la tête. Permission officielle de quitter les lieux quelques instants, assez pour se ressaisir. Les poteaux surveilleraient pour elle et la préviendrait en cas de problèmes. De toute façon, elle n'en aurait pas pour longtemps. Il lui fallait juste enlever le goût amer qu'elle avait au fond de la gorge, qu'elle cesse d'avoir ses légers tremblements et qu'enfin son envie de vomir passe. Un jeu d'enfant, réellement...

- Bien. Veuillez m'excuser.

- Vous l'êtes. Monsieur Dole, pour répondre à votre question, sachez que j'ai aidé sur de nombreux fronts lors de la Guerre en tant que Lieutenant. J'ai notamment combattu sur Terre lors de l'assaut final. Après... Et bien, après tout a été plus calme, évidemment! Ahah! J'ai été promu suite à mes actions. Nous avons à nouveau eu à faire après quelques mois. Il faut dire que les gangs n'ont pas mis longtemps avant de recommencer leurs activités. Certains usent même d'une influence considérable pour obtenir ce qu'ils veulent.
J'imagine que certains ont essayés de profiter du recouvrement de la Terre. L'Alliance n'a pas de mal à les gérer j'espère?


Elle tenta de garder un air serein pendant qu'elle laissait là les deux mâles. L'idée d'avoir les regards de la foule sur elle lui déplaisait mais elle tenta de ne pas y penser. Avec plus ou moins de succès. Et cette foutue robe qui ne faisait que rajouter au ridicule...
Fort heureusement pour la turienne, les toilettes pour femmes étaient vides. Ce n'est qu'après avoir vérifié que les cabines étaient belles et biens vides que Ravilla s'autorisa à s'accouder sur le rebord du lavabo, la tête dans les mains. Elle inspira profondément avant d'expirer doucement, cherchant à calmer ses spasmes. Il lui fallu quelques minutes mais au moins elle y arriva.
L'eau qui coula du robinet était froide et c'était ce qu'il lui fallait. Repoussant son châle pour découvrir son crâne, la militaire passa le liquide sur sa peau écailleuse, concentrant ses pensées sur la sensation glacée qui la mordait. La douleur l'aidait à rester dans le présent. Cela lui rappelait qu'elle était en vie, contrairement à d'autres. Elle avait même finit par y prendre goût dans des contextes plus intimes. Pour le moment, la fraîcheur lui permit de se sentir mieux. Si la turienne était encore nauséeuse, elle se sentait tout de même un peu mieux. Assez pour continuer cette mascarade à laquelle elle participait depuis tout à l'heure.

C'est effectivement plus en forme qu'elle revint vers les politiciens, attrapant sur le chemin un verre rempli d'un quelconque jus. Il y avait déjà plus d'invités qu'au début, mais leur arrivé ne l'enchantait pas vraiment. Plus il y aurait de retard, plus la soirée s'éterniserais pour permettre aux retardataires de ne pas être venus pour rien.
Il discutait de... Elle ne pouvait même pas dire quoi, tant elle s'intéressait peu à la discussion. Sans doute de politique. Enfin... La femme reprit sa place aux côtés de Fera, rejetant un oeil à la salle afin de s'assurer que rien de suspect ne se passait. Elle avait demandé un rapport aux poteaux avant de sortir des toilettes, lequel s'était avéré être négatif. Rien de spécial à signaler. Mais il valait mieux rester attentive. Au cas où.

Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeMer 12 Nov 2014, 16:46

Le sourire de Dole disparu net alors qu'un bruit de verre éclatant résonna dans la pièce. La légère musique d'ambiance continuait, mais les rares invités avaient tous arrêté de parler. Ils avaient légèrement tourné leurs têtes pour observer du coin de l’œil le récipient éclaté sur le sol maintenant mouillé.

- Aper ? Vous vous sentez bien? Vous avez eu un vertige.

Comme le bon officier galant qu'il était, Fera avait rapidement attrapé la turienne. Dole, lui, était resté entièrement fixe, les jambes droites et proches, le bras gauche le long du corp, le bras droit en avant où il portait encore sa coupe d'alcool. Il avait les yeux rivés sur mademoiselle Aper.

- Excusez moi. Ce n'est rien. Un coup de fatigue.
- Ce sont des choses qui arrivent voyons. Quoique, je crois que cela vous est déjà arrivé plusieurs fois par le passé, je me trompe?
Je pense que vous passer un coup d'eau sur le visage pourra vous faire passer la fatigue. Je resterai en compagnie de Monsieur Dole en attendant.


Dole fit un léger mouvement de tête pour acquiescer.

- Mais certainement.

Elle les quitta, se dirigeant vers les chiottes pour tenter de se reprendre. Le politicien ne put s'empêcher de la regarder. Il avait les yeux bêtement rivés vers elle. Il ne fit pas un seul mouvement, pas un seul tic, pas un seul mouvement de sourcil ou d’œil pour la narguer secrètement. Il ne tapota pas son verre pour montrer son ennui. Il ne leva pas sa lèvre supérieur pour montrer ses dents et indiquer sa colère.
Il l'observa. Totalement silencieux, entièrement fixe, clignant peu des yeux, sa respiration longue, son esprit malade vide. Pendant un court instant, il ne pensait plus, il n'agissait plus. Il se contentait de regarder la turienne s'éloigner.
Qu'est-ce qu'elle était difficile à décrire. Normalement, Dole n'en aurait que faire des gens comme elle. Surtout une turienne. Surtout une qui apparemment cassait des verres à un rythme habituel.

-  L'Alliance n'a pas de mal à les gérer j'espère?

Dole tourna vite la tête vers Fera.

- Hmm ?


Il mit quelques moments à comprendre ce qui venait de se passer. Il ouvrit lentement la bouche, le même air béat sur son visage et le corps figé, avant de reprendre ses esprits. Il détourna sa tête, leva sa main gauche, avant d'éternuer.

- Aah... Pardonnez-moi...

Il jeta un coup d’œil à sa droite. La turienne avait disparu.

- Oui, oui... Les gangs, les bandes... C'est malheureux, n'est-ce pas ?

Il fronça ses sourcils, avant de prendre une pose plus martiale, avec son pied gauche légèrement éloigné. Il observa la pièce. Les autres invités étaient retournés à leur conversation. Il semblerait que l'explosion du pauvre verre couplé avec l'immédiat changement de sujet de Fera avait empêché les autres de s'approcher et de se mêler à la conversation. C'est tant mieux. Qu'est-ce qui avait pris à Dole de faire tout un monologue débile pour une question aussi simple que les reconstructions sur Terre ?Devant un simple commandant, en plus, avec encore peu d'invités...

- Et bien... Je... C'est un sujet compliqué, vous voyez. Il y a 12 ans, c'était vraiment le bordel. On a dû faire une bonne purge. Puisque je vous parlais de mon pays, la France, on a eu pas mal de guerres brutales entre différents gangs. On en a toujours dans les Terres Mortes. La plupart sont détruites au fur et à mesure, par de grandes opérations policières. Mais certaines deviennent intelligentes... Certaines sont intelligentes. Elles se sont converties, elles ont corrompu... Aujourd'hui, par endroits, nous avons de véritables mafias, qui extorquent et font du grand banditisme. Je ne dirai pas que c'est notre principal problème, mais...
Enfin, on sait tous qu'il y a de la corruption au sein de l'Alliance. Le pire, c'est dans les colonies, qui ont dû, parfois par désespoir, être obligés de travailler avec ces groupes devenus plus intelligents. Les combattre est une vraie plaie, pour tout vous dire. Ils infectent l'administration comme la gangrène.
Mais bon, ça, c'était il y a quelques années déjà. Vous avez déjà entendu parler du ministre de l'Intérieur de l'Alliance ? C'est un brave type. Il est vieux, pas très bon avec la diplomatie, mais c'est un véritable molosse. Un ancien grand juge qui a déjà échappé à 3 tentatives d'assassinat. On le surnomme ''Le Krogan'', pour tout vous dire. Il a des tactiques plus que... Subversives pour luter contre le crime. Le genre de tactiques qui emploient de l'intimidation de témoin et les écoutes illégales. Tout le monde le sait et personne ne fait rien. Mais bon, ça marche...


Il réfléchit un moment à un sujet qu'il pouvait lancer. Et si possible, qui puisse permettre aux gens autour, à portée d'audition, de pouvoir se mêler.

- C'est... D'ailleurs quelque chose qui inquiète certains sur les collectes de fonds comme celle-ci. Voyez-vous, je me pose des questions sur la transparence. Les actions de l'état peuvent être faciles à évaluer, mais c'est tout de suite différent quand il s'agit d'organisations non gouvernementales...

Il observa à sa droite. La turienne était en train de revenir. Il détourna subitement son regard d'elle pour se recentrer sur Fera.

- Vous pourriez sûrement m'aider, puisque je ne sais pas grand-chose là-dessus... Je suis impressionné par la volonté de l'organisateur de ce gala d'avoir réuni tant d'associations ensemble de façon à se concentrer, mais quels genres de projets financez-vous ? Lesquels mettez-vous en priorité ? Je sais qu'au niveau de l'Alliance, nous cherchons surtout à soutenir financièrement nos colonies, ainsi qu'au niveau des infrastructures. On construit des routes, on fait des zones franches, on envoie des fonds pour des écoles et des hôpitaux... Mais vous, de votre côté ? Pardonnez mon ignorance, encore une fois, mais je ne sais pas qu'elles sont vos projets immédiats.

La turienne se replaçait à côté de Fera. Le politique hésita. Est-ce qu'il devait lui demander si ça allait mieux ? Vu la merde qu'il avait déjà apparemment causé, il ne préféra pas. Fera s'en chargerait. Il continuait de la regarder. Ses yeux, surtout. Ses yeux ton or avec ces grandes traces noires.

- Je vous prie de m'excuser si j'ai dit quelque chose de déplacé, mademoiselle Aper.

Il avait dit ça avec un ton étrangement froid et direct. Ce n'était pas pour la faire culpabiliser d'avoir eu un vertige. Enfin... Quelqu'un aurait pu l’interpréter comme ça. Mais, pour une fois, c'était vraiment sincère. Depuis qu'il avait commencé à discuter avec Fera, il semblerait qu'il n'avait sorti que de la chiasse verbale du fond de sa gorge. Il s'obligea à surveiller ses mots maintenant qu'elle était proche.
Il observa les deux turiens, attendant la réponse enjouée et sympathique de Fera, qui semblait être un bon vivant, quelque chose de rare chez les turiens.
Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeJeu 13 Nov 2014, 00:40
Clic clic clic.

Les ongles tapotaient nerveusement contre le verre sans que leur propriétaire ne s'en rende vraiment compte alors qu'elle passait la salle en revue, cherchant des signes indicateurs d'une attaque imminente. Rien ne l'alerta particulièrement, malheureusement. Mais les invités étaient désormais plus nombreux. De quoi redoubler de vigilance. Et puis, sur tous ces foutus politicards à la con, il y en aurait bien un assez parano pour avoir pris avec lui une arme, ce qui obligerait les gardes à intervenir. Ce serait déjà plus divertissant à regarder, sans compter que la femelle pourrait très bien intervenir si l'intéressé - ou l'intéressée - se montrait peu coopératif.  
Elle retint un soupir et tira maladroitement sur son châle pour le lisser. L'humain venait de lancer le Commandant sur la transparence des différents organismes présents. En gros, il voulait savoir s'il n'y avait pas des détournements de fonds. C'était mal connaître les turiens. Mais ses paroles avaient attirés d'autres dignitaires. Certains soulignaient la pertinence de la question qui venait d'être soulevée alors que d'autres levaient les yeux au ciel, soupirant que c'était une chimère. Evidemment, Fera se fit un plaisir de rassurer ses hôtes et de partir dans un discours aussi long que peu intéressant pour la soldat.

- Monsieur Dole, je vous remercie pour avoir posés tant de question. Pour ce qui est de la transparence, vous n'êtes pas sans ignorer que notre espèce est réputée pour sa discipline de fer. Les contrôles sont réguliers et nous mettons à disposition de ceux qui le désirent un récapitulatif des dépenses faites pour les organismes ainsi que les fonds récoltés lors d'événements, tels que ce gala.
Comme vous autres, nous avons dans un premier temps axés les reconstructions sur les infrastructures les plus importantes de notre société: les hôpitaux, évidement, l'armée, les routes, les écoles, des abris pour nos concitoyens dont la demeure avait été détruite... Désormais, nous nous concentrons sur des axes plus mineurs mais tout autant essentiel, notamment en reconstruisant les autres immeubles détruits, les différentes usines de biens de seconde nécessité, ainsi que d'autres infrastructures mineures!


- Excusez moi, mais pensez vous qu'il soit vraiment nécessaire de vous pencher sur des choses si peu importante? Les entreprises privées ne pourraient pas s'occuper de les reconstruire?

- Et bien, Madame, c'est ce qu'on fait la plupart, mais certains ont perdus leur commerce et il ne sont pas des entrepreneurs aussi riches que nous autres. Certains ont perdu tout leur patrimoine suite à l'attaque et n'ont pas les moyens de le reformer. Grâce à ses emprunts, la Hiérarchie peut s'en occuper, mais cela serait au détriment des biens publics.
Les fonds que nous récoltons permettent de reconstruire les infrastructures étatiques; ainsi notre gouvernement peut prendre en charge certaines reconstructions et lancer des prêts à taux zéro pour que les citoyens ne soient pas plus pénalisés qu'ils ne le sont déjà.


Une vive discussion s'engagea alors, entre ceux qui étaient d'accord avec le Commandant et les autres qui, si certains émettaient des réserves, pour une partie s'interrogeaient du bien fondé d'un tel système. Comme si la soirée n'était pas déjà assez ennuyeuse comme ça.
Aper se mit quelque peu en retrait, préférant surveiller les arrières de son supérieur. Dans la foule qui s'était réuni autour de lui, elle pu voir quelques uns de ses collègues. Intéressés pour une part, feignant une attention polie pour d'autre et un troisième groupe qui, le cachant pourtant assez bien, semblaient être coincés dans un enfer de discussions qu'ils n'appréciaient pas particulièrement. L'adjudante ne pouvait rien dire sur ces derniers. Elle était dans le même cas.  En arrière plan, l'orchestre s'était mis à joué une quelconque chanson dont le but premier n'était que d'être un simple arrière fond sonore. Même la chanteuse susurrait plus qu'elle ne chantait.

- Je vous prie de m'excuser si j'ai dit quelque chose de déplacé, mademoiselle Aper.

La turienne se tourna vers celui qui venait de parler. Thomas se tenait non loin d'elle, n'ayant finalement pas pris part au grand débat qui se passait moins de deux mètres d'eux. Elle ouvrit les mâchoires, prêtes à dire quelque chose, puis les referma, claquant des mandibules.
C'était... Surprenant. Elle n'aurait pas pensé l'humain capable de s'intéressée à celle qui passait pour la potiche du capitaine. Ou alors n'agissait-il que par politesse? Il n'avait pas vraiment le visage et le regard de l'homme qui se plie à une tâche qu'il réprouve. Pour un peu, elle l'aurait même dit sincère. Elle rouvrit à nouveau la bouche.

Oui, vous auriez pu vous la fermer.

La militaire avait fortement eu envie de le dire. Réellement. De lui planter un regard froid, de l'envoyer voir ailleurs et de passer à autre chose. Mais elle n'avait pas pu. Ce n'était pas la faute du politicien. Pire, c'était plutôt elle qui commençait à se montrer aussi nerveuse qu'agressive. Fallait-il vraiment qu'elle se passe les nerfs sur quelqu'un qui n'y était pour rien? Non, assurément.
Resserrant sa prise sur son verre, posant sa main droite sur sa hanche gauche, elle se racla la gorge. Sa position trahissait sa gêne. En même temps, elle avait de quoi. Ses yeux se posèrent sur sa boisson, qu'elle faisait tourner légèrement dans sa main.

- Vous n'avez pas à vous excuser. Ce n'était pas votre intention, mais vous m'avez juste rappelé quelque chose m'ayant appris une amère leçon.

Bien qu'elle tenta de ne pas le montrer, elle devait avoir comme un air nostalgique sur la face. Mêlée à la fatigue, sans doute. Avec une pointe de douleur. Elle n'aimait définitivement pas cet endroit.
Elle releva les yeux vers son interlocuteur. Pour voir qu'il fixait les siens, et les marquages noirs qui tranchaient avec la pâleur de sa peau. Ah. Au final, il devait avoir quelques connaissances sur les coutumes turiennes. C'était toujours la même chose avec les personnes de haut rang, de toute façon. Toujours à vouloir faire leur B.A , se montrer compréhensif, même lorsqu'ils se foutaient royalement de la personne en face d'eux. Et même s'il s'était montré réellement sincère, doté d'une curiosité toute légitime, c'était le genre de choses qui ne se demandaient pas. Mais certains ne pouvaient s'en empêcher.
C'est avec le ton de l'habituée, pointant les traits noirs avec un doigt, qu'elle enchaîna une série de phrase qu'on sentait rodées.

- Oui, ce sont des marquages de deuil.
Oui, ils sont tatoués.
Oui, je tenais assez à eux pour aller jusque là.
Non, je ne vous raconterais pas leur histoire.
Non, ce n'est pas la peine de me présenter vos condoléances.

D'autres questions?


Elle se tut un instant, pour voir comment le dignitaire allait réagir. Et étrangement, ce n'était pas la réaction habituel, celle d'un soulagement, de la curiosité satisfaite et de la honte d'avoir été pris la main dans le sac qu'elle avait l'habitude de voir. Oh, esprits, qu'on ne lui dise pas que...

- Vous... n'aviez aucune idée de ce que c'était, c'est ça?

Quelle soirée formidable, sincèrement...
Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeJeu 13 Nov 2014, 14:38

- Vous n'avez pas à vous excuser. Ce n'était pas votre intention, mais vous m'avez juste rappelé quelque chose m'ayant appris une amère leçon. 

C'était clair. Ils étaient quittes. Maintenant, Dole pouvait se casser. C'était la chose logique à faire. Ce n'était pas comme si Aper était une relation utile. Il avait été poli, certes, maintenant il pouvait retourner vers Fera.
Pourtant il se taisait. Il restait fixe, en face d'elle, ayant perdu subitement tout intérêt envers les politiciens et entrepreneurs autour de lui, alors qu'il était présent avec la seule tâche d'obtenir leurs numéros.

Il observait ses réactions. Comment elle bougeait, comment elle réagissait. Ses longues griffes, la façon qu'elle avait de toujours remettre son châle, de tournoyer son verre, et puis, ces trucs avec ses... Mandibules, là. Comment elle les faisait claquer subitement. C'était peut-être pour indiquer la surprise. Ou une forme de consternation. Dole aurait aimé lui demander. Mais ça serait gênant. Totalement débile en plus. Comme si on lui demandait pourquoi il sourit...

Et puis, c'était surtout les yeux or qu'il ne pouvait s'empêcher de fixer. Mais sa quasi-catatonie fut brisée quand elle posa un de ses doigts le long de la longue tache sombre, avant de sortir, d'un coup, une salve préparée de phrases, avec la voix grésillante des turiens mêlées à ce qui semblait être un peu de l'exaspération.

- Oui, ce sont des marquages de deuil. 
Oui, ils sont tatoués. 
Oui, je tenais assez à eux pour aller jusque là. 
Non, je ne vous raconterais pas leur histoire. 
Non, ce n'est pas la peine de me présenter vos condoléances. 
D'autres questions? 


Dole leva les sourcils, qui se retrouvaient légèrement obliques au-dessus de ses yeux. La situation était d'un coup devenu encore plus gênante qu'elle ne l'était. Le politicien jeta un coup d’œil inquiet à sa gauche. Fera était entouré de quelques personnes, si bien qu'il ne remarquait pas la disparition soudaine de ses 2 précédents interlocuteurs. Il regarda à nouveau la turienne, qui semblait aussi gênée que lui, même si ce n'était pas si ''rassurant'' que ça...

- Vous... n'aviez aucune idée de ce que c'était, c'est ça? 
- Non.

Il avait répondu sèchement, du tac-au-tac, avant de lever le verre qu'il tenait dans sa main depuis tout à l'heure, et de le vider d'une traite, laissant le champagne passer entre ses dents qui étaient fermées, grinçant presque.
Il prit une grande inspiration, par le nez, sa poitrine se bombant très légèrement alors qu'il retirait le verre d'entre ses lèvres, bien qu'elles étaient toujours scellées entre elles. Il regarda Fera à nouveau, du coin de l’œil. Il ne pouvait pas s'empêcher de faire ça, presque pour se rassurer.
Se rassurer... Ça faisait plus de 25 ans qu'il faisait de la politique. Il avait toujours pris l'habitude de se sentir au-dessus des autres. Soit par l'intimidation, soit par le charme. Il se comportait comme dans un théâtre, faisant des apartés tout seul, des battements de cils et des sourires narquois dans le dos des gens, uniquement pour se sentir supérieur. Mais là, il se sentait étrangement inférieur, mal, gêné devant la turienne, imposante dans sa robe. Pourtant, elle non plus n'avait pas l'air de se sentir à l'aise, surtout vu la dernière phrase qu'elle avait prononcée.

- Écoutez, mademoiselle... Je... Je ne vous demande pas de vous justifier. Ou de parler de vous. Ou de me faire la conversation pour passer le temps. Je veux pas savoir comment vos parents sont morts ou pourquoi vous avez des vertiges.

Il parlait avec une voix calme, froid et légèrement étranglée. Il était tellement habitué à maniérer ses phrases ou à se donner des airs de férocité, que lorsqu'il parlait sincèrement, il ne savait pas quel ton adopter. Il ne voulait pas avoir l'air condescendant. Il ne voulait pas avoir l'air mélodramatique. Il s'efforçait de garder le même timbre monotone.

- Je vois que vous n'êtes pas à l'aise. Je ne vais pas être celui qui vous mentira en disant qu'il peut vous comprendre.

Il observa à nouveau Fera, toujours aussi passionné dans ses discours. Dole enfonça sa langue au fond de sa bouche, pour la passer sur ses molaires. Normalement, il devrait y retourner, c'était la moindre des choses.

- Ils ont engagé une horrible chanteuse, vous ne trouvez pas ? Enfin, c'est pas vraiment pour me vanter, mais je prends des cours de chants, et je peux vous dire qu'au moins on m'écouterait, plutôt que d'être là simplement pour l'ambiance.

Il retrouva un léger sourire, avant de regarder Aper.

- Si je vous ennuie, n'hésitez surtout pas à le dire. Je ne veux pas vous forcer à rester avec moi. Mais si ça peut vous rassurer, je ne compte pas vous ennuyer en vous demandant des trucs sur Palaven ou cette association.

Il pencha très légèrement la tête vers la gauche, attendant la réaction de la turienne.
Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeLun 17 Nov 2014, 01:06
- Non.

Par les esprits. Tout, sauf ça. Aper retint de maudire l'Humain. Elle aurait préféré qu'il rende un aveu coupable, qu'il se dandine sur place ou même qu'il se mette à parler dans une autre langue, si cela lui avait chanté. Mais en aucun cas elle n'avait voulu entendre l'horrible confirmation. Oui, encore une fois, elle venait de se rendre ridicule. Et là, ça commençait à faire beaucoup au compteur. Surtout pour une simple mission de protection.
Son visage vint se loger dans sa main tandis que son autre bras se posa sur sa hanche. Un exercice périlleux s'il en est, au vu du verre qu'elle tenait encore. Surtout quand on savait que son prédécesseur gisait désormais en milles morceaux au fond d'une poubelle. Mais elle ne pouvait pas vraiment s'empêcher. Après avoir frotté rapidement ses paupières et juré doucement, elle échangea son verre contre un alcool plus fort. Le dernier de la soirée. Celui qui l'aiderait au moins à faire passer l'humiliation constante qu'elle subissait ce soir. Après quoi, elle le jurait, elle repasserait aux softs. D'ailleurs, ce ne serait même pas un verre, mais juste une gorgée. Bon, une gorgée qui fit disparaître presque la moitié de la boisson, mais une seule. D'ailleurs, avant que le serveur ne s'en aille, elle reprit son précédant breuvage. Comme si rien de spécial ne s'était passé. Après quoi, la turienne se racla la gorge et un bref silence gêné prit place. Un silence que l'humain décida de rompre.

- Écoutez, mademoiselle... Je... Je ne vous demande pas de vous justifier. Ou de parler de vous. Ou de me faire la conversation pour passer le temps. Je veux pas savoir comment vos parents sont morts ou pourquoi vous avez des vertiges.

Sa réponse immédiate fut un claquement de mandibules sec et sévère. Bien. Voilà qu'elle se montrait irascible en plus. Pourtant, pour le coup, Dole ne savait pas vraiment où il mettait les pieds, et touchait à un sujet qui rendait la femelle plus sensible qu'elle ne voulait le paraître. A nouveau, elle lutta pour reprendre contenance. Elle n'avait pas envie que la discussion s'éternise, mais encore moins que le politicien la croit dans un quelconque état de faiblesse.

- Cela tombe bien; je ne voulais pas en parler. C'est juste un sujet qui revient fréquemment. Je m'étonnais que personne ne l'ait encore amené sur la table.

Sa colère fit place à de l'hésitation. Fallait-il qu'elle explique d'avantages ces us et coutumes? Préciser, par exemple, que le marquage était semblable aux camouflages des francs tireurs, et que seules quelques différences minimes permettaient de le savoir? Non. Non, l'idée n'était pas bonne. D'une part parce que cela la forçait à revenir sur un sujet que, esprits le savent, elle n'aimait pas aborder, mais en plus, Dole pourrait s'étonner de voir une sniper en guise d'invité. Et puis, avouons le, il devait être incapable de faire la différence. De plus, son interlocuteur faisait l'effort de changer de sujet alors qu'il désignait la chanteuse en place. Bien. L'affaire était donc close, pour lui comme pour elle.
Il fallait maintenant faire comme si rien ne s'était jamais passé.

- Ils ont engagé une horrible chanteuse, vous ne trouvez pas ? Enfin, c'est pas vraiment pour me vanter, mais je prends des cours de chants, et je peux vous dire qu'au moins on m'écouterait, plutôt que d'être là simplement pour l'ambiance.

- Je ne saurai dire. Ce n'est pas vraiment mon truc, si je puis m'exprimer ainsi. Plutôt la danse, à vrai dire.
Mais je pense que, s'ils ont engagé cette Asari, c'est surtout pour sa discrétion vocale... Et peut être pour le plaisir des yeux. Je crois que beaucoup d'espèces les trouve charmantes.


Elle avait dit tout ceci sur le ton de la bagatelle. Il fallait dire que la discussion n'était pas des plus intéressantes. Pourtant... Etrangement, cela l'aida à la mettre un peu plus à l'aise. Il était à vrai dire rare de voir un diplomate parler ainsi. Encore que, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si le comportement de l'Homme aurait été différent s'il l'avait su simple sous-officier. Peut être, peut être pas. Dur à dire. Etait-ce si important, d'ailleurs? Non. Pas vraiment. Quoiqu'il se passe, tout ceci restait une soirée de gala on ne peut plus ennuyante, inintéressante et qui ne cesserait de s'écouler lentement. Au mieux, leur palabre l'aiderait à passer le temps. Au pire, des sujets fâcheux feraient leur apparition et elle pourrait mettre un terme à tout cela en retournant auprès du Commandant. Le plus parfait serait qu'un assassin maladroit fasse son apparition. Fera ne serait pas blessé mais l'événement serait interrompu et elle pourrait rentrer. Bien sûr, l'idée d'aller boire un coup et de danser lui avait traversé l'esprit mais en robe de soirée... Même aussi simple que la sienne, ce n'était pas vraiment le bon plan.
Non, par contre, elle pouvait toujours voir avec les gars du régiment pour picoler tranquillement dans la salle commune.

- Si je vous ennuie, n'hésitez surtout pas à le dire. Je ne veux pas vous forcer à rester avec moi. Mais si ça peut vous rassurer, je ne compte pas vous ennuyer en vous demandant des trucs sur Palaven ou cette association.

Avait-elle eu l'air absente, Sans doute, au vu de la question qui lui était posée. Oh. Oui, c'est vrai. Elle n'y était pas encore. Voir même pas du tout. Grands esprits, il allait sans doute se passer encore des heures avant que tout ceci ne s'interrompe.
Elle cliqueta des mandibules, le fil de ses pensées interrompues. Au moins avec l'humain, leurs sujets de conversations seraient certes peu passionnant, mais pas blessants. Puis, elle fini par parler. Doucement, alors que ses yeux ors parcouraient la foule qui entourait son supérieur. Il ne fallait pas qu'elle oublie sa mission. Pas un seul instant. Tout ce qu'il fallait, c'était qu'elle garde sa cible en visuel. Si elle pouvait parler ainsi.

- Non vous ne m'ennuyez pas. A vrai dire, vous m'avez rendue curieuse. Il est rare d'entendre vos collègues se vanter d'un quelconque talent artistique. Souvent, ils parlent plutôt du fait qu'ils apprécient l'art. Rarement qu'ils en font.
Puis-je vous demander comment vous est venu ce goût pour la musique, s'il ne s'agit pas d'une passion?


Bon, il fallait l'avouer, un côté d'elle était curieuse d'entendre un chant humain. En tout cas a cappella. De l'autre, si l'homme aimait s'entendre parler, au moins était-il servi.

Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeSam 22 Nov 2014, 16:51

- Non vous ne m'ennuyez pas. A vrai dire, vous m'avez rendue curieuse. Il est rare d'entendre vos collègues se vanter d'un quelconque talent artistique. Souvent, ils parlent plutôt du fait qu'ils apprécient l'art. Rarement qu'ils en font. 
Puis-je vous demander comment vous est venu ce goût pour la musique, s'il ne s'agit pas d'une passion?
 

Dole souffla du nez, avec un léger sourire. Il sentait l'atmosphère se détendre un peu. C'était plutôt bien, après toutes les bourdes qu'il venait de commettre. Il arrêta d'être droit comme un foutu poteau de football (Après tout, seuls les turiens avaient la réputation de garder un balai logé dans l'arrière), et bougea volontairement son bras et ses jambes.

- La première fois de ma vie où j'ai eu à chanter, c'était à l'armée. Enfin... ''Armée'' est un bien grand mot. J'ai passé mon adolescence dans une école militaire. C'était strict, dur, et sans pitié. J'adorais ça. Dommage que je n'ai pas eu la possibilité de faire une carrière militaire...

Il passa sa main gauche sur sa veste, la faisant descendre doucement, comme pour subtilement montrer son cœur. Son foutu cœur de merde... Son visage était devenu plus neutre pendant une poignée de seconde, quand il retrouva son sourire.

- Enfin bref. On nous faisait chanter. Je sais pas si vous avez des chants militaires... Nous, depuis le début de l'Humanité, on a eu des militaires qui chantaient. Des anthropologues on émit des théories que le chant faisait travailler le diaphragme, un muscle qui améliorait la respiration. On chantait, tout le temps... Lors des marches, lors des parades, lors des défilés, lors des corvées. C'était des chants monotones, sans musique, qu'on hurlait en groupe. Mais bon. J'aimais bien ça.

Il tapota son verre vide.

- Enfin, ça donnait un truc de ce genre...

Il se dégagea la gorge, avant de chantonner très légèrement un air, sans traduction automatique, laissant apparaître son accent parfaitement français dans une chanson anglaise.

- Help me Bob, I'm bully-in the alley ! Way-hay-hay, bully-in the alley ! Help me Boby, I'm bully-in the alley ! Bully down in shinbone al ! Sally was the girl that I love dearly, way-hay-hay, bully in the alley. Sally is the girl that I spliced dearly ! Bully down in shinbone al.

Il s'arrêta subitement. Il avait fait attention de chanter assez doucement, mais il ne put s'empêcher de regarder autour de lui, craignant un peu que quelqu'un l'ai entendu. Étrangement un peu nerveux, il enchaîna rapidement la conversation, empêchant Aper de lancer un commentaire ou autre chose.

- Enfin... Ouais... Je prends aussi des cours de danse. Ou de théâtre. Mais, pour être parfaitement honnête avec vous, je ne prends pas ce genre de cours uniquement par véritable passion ou amour. C'est juste que j'y trouve certains intérêts. Pour être vu en société, pour me démarquer des autres, pour trouver un sujet de conversation...

Dole leva les sourcils, avant de déposer son verre sur un plateau, et de se remettre face à la grande turienne. Il regarda en coin l'asari qui chantait.

- Elle est peut-être charmante, mais elle fait de la figuration plus qu'autre chose... Mais bon. Dites-moi, vous avez dit que vous aimez danser ? Quel genre, si je puis me permettre ? Personnellement je fais que de la danse de salon.
Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeLun 15 Déc 2014, 11:02
[Krelek: Il continue, malgré un manque d'inspiration pour ce poste et la sortie de DA:I
Post très mauvais. Désolée pour ça Dole]


Bien. L'humain semblait parti pour parler. Voilà qui rendait les choses plus faciles. Au moins ils ne passeraient pas les prochains instants à se regarder droits dans les yeux en chiens de faïences à attendre qu'un autre invité se décide à capter leur attention. Même, le politique commençait à bouger ses membres, comme s'il avait des fourmis dans les jambes. Ou qu'il était prêt à se battre. Ou alors c'était l'âge qui lui jouait des tours.
En tout cas il commença à discuter, mélange étonnant de fausse modestie et de nostalgie. Après avoir raconté à quel point il avait aimé son éducation militaire (ce qui paraissait étonnant pour quelqu'un qui n'avait pas continué dans cette voie. A moins que ça ne soit un comportement des plus Humain), il raconta, la larme presque à l'oeil, le type de chant que son régiment entonnait lors de leurs exercices. Pendant un instant, Aper se demanda s'il pensait que les coutumes turiennes différaient tant des leurs. Le fait de chanter renforçait la solidarité, faisait oublier la dureté du labeur et apprenait une forme de travail d'équipe, unifiant les voix en un ensemble qui se devait être harmonieux.
Quoiqu'il en fut, le politicien se décida à une petite démonstration, faiblement. Etrangement, il avait désactivé son traducteur, parlant un étrange dialecte humain. Si c'était totalement incompréhensible pour la turienne, qui claqua des mandibules d'étonnement, ce n'était pas pour autant horrible. Bizarre, oui. Cependant, ce n'était pas désagréable. Assez sympathique même. Toutefois, et comme s'il avait honte de ce qu'il faisait, Dole finit bien vite par s'arrêter, regardant autour de lui, comme s'il craignait qu'on l'enregistre. Il se comportait d'une façon anormale par moment, mais globalement, ce moment était plaisant. A noter que, malgré ces divergences, la militaire gardait un oeil sur le Commandant qu'elle devait protéger. De toute façon, l'essentiel de la discussion tournait autour de son interlocuteur.

Sa démonstration terminée, le vieillard enchaîna sur les autres formes d'art qu'il pratiquait. A savoir la danse et le théâtre, entre autre. Choses qu'il, selon ses propres dires, ne pratiquait pas par passion mais plutôt par "intérêt". Si cela ne lui était pas utile en société, sans doute n'y voyait-il aucun intérêt. En tout cas, c'est ce qu'il laissait supposer. La franc-tireuse retint de faire une moue, mais ne pu s'empêcher de cliqueter d'une façon un peu sèche. C'était bien un comportement de politicos. Ne voir que le côté utile et pragmatique des choses. Ne rien pouvoir faire qui ne soit pas directement lié au pouvoir, ou à l'influence. Elle qui ne se sentait pas trop mal, voilà que l'humain lui rappelait là où elle se trouvait. Une foutue oeuvre de charité remplie de foutus lèches-culs pour les trois-quarts et dont la plupart des invités se foutaient du but premier de l'événement mais préférait se remplir les poches, que ce soit par des accords commerciaux ou industriels, ou encore grâce à un carnet d'adresses plus fournis qu'en rentrant.
Vivement que cette escroquerie s'arrête. Les hommes d'influences, ceux qui aimaient le pouvoir plus que de raisons, ne méritaient aucune confiance ni sympathie. Parce qu'au final, ils ne pouvaient pas passer un instant sans calculer, prévoir, planifier, mettre en avant leurs intérêts. Certains étaient même prêts à sacrifier autrui pour des miettes de pouvoir.

- Elle est peut-être charmante, mais elle fait de la figuration plus qu'autre chose... Mais bon. Dites-moi, vous avez dit que vous aimez danser ? Quel genre, si je puis me permettre ? Personnellement je fais que de la danse de salon.

- Mmmh.... J'apprécie, en effet. Je n'ai pas vraiment de genre précis; je fais un peu de tout tout dépend de l'endroit et de la musique. mais celles de salon... J'en fais aussi.

La turienne reposa son verre désormais vide sur la table la plus proche. Fera semblait finir sa grande tirade passionnée et les invités s'éparpillaient à nouveau. Dans quelques minutes, la turienne reprendrait sa place de "potiche" avec l'air aussi intéressée qu'elle pouvait feindre sur son visage tandis qu'elle escorterait son supérieur toute la soirée.

Esprits qu'elle haïssait la politique.

- Ecoutez, Monsieur Dole.

On l'avait choisie pour son "aptitude à rester diplomate". La vérité, en tout cas telle que Ravilla le supposait, résidait d'avantage dans ses yeux, qui, aussi curieux que celui puisse être, tendaient à troubler certains. Et le Jeu qui se jouait entre les hauts de ce monde aimaient bien les joueurs troublés. Ceux qui ne l'étaient pas pouvaient ainsi gagner plus facilement. Elle n'aimait pas ça. Ni ces règles, ni cette situation.
Elle n'était pas de ce milieux de conspirateurs et ne voulait pas en faire partie. Si Dole continuait de converser avec elle uniquement parce qu'il voulait augmenter son influence, il pouvait aller se faire voir. Elle en avait assez de tout cela, depuis maintenant plusieurs heures.

- Si vous estimez que rester à discuter avec moi est utile, vous vous trompez lourdement. Je ne suis pas celle qui vous permettra de vous glisser des faveurs en douce près de la Hiérarchie; ce ne sera pas moi qui parlera de bien en vous au Primarque; pas plus que je ne serais celle qui vous serrera la main en vous appelant "mon ami" devant un parterre de dignitaires, d'industriels ou que sais-je encore.
De même, votre carnet d'adresses n'en sera pas plus fourni.

Si je dois admettre que cette conversation est agréable, il n'est pas la peine, Monsieur, de la continuer par intérêt. Sans ça, vous en serez perdant.

Claquement de mandibule, pensif plus que colérique.

- Si vous espérez pouvoir vous rapprocher du Commandant, ce n'est pas la bonne tactique là aussi. Mais le fait que vous ne soyez pas auprès de lui à l'écouter avec approbation me laisse supposer que ce n'est pas le cas. Ou alors, vous vous y êtes mal pris.

Et si jamais vous ne me parlez que parce que cela vous plaît... Et bien je vous remercie. Mais si c'est un des cas dont j'ai parlé avant, je crois avoir repéré un entrepreneur Volus qui pourrait vous intéresser plus que ma personne.
Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeDim 21 Déc 2014, 15:44

Dole sourit. Un léger sourire acéré et levé sur sa joue gauche. On aurait pu croire qu'il se sente insulté par l’honnêteté brutale dont venait de faire part la turienne. Mais pas lui. Au contraire, même. Il avait horreur des personnes malléables ou hypocrites. La jeune turienne l'intéressait. Pas comme relation, c'était clair. Elle se comportait comme une garce. Dole ne reniflait pas l'air accorte d'une poule d'officier ou d'une politicienne. C'était une meneuse, oui, clairement, mais pas le genre que Thomas connaissait, pas une meneuse de majorité parlementaire qui cherchait à contrôler son petit troupeau d'élus... Elle était grande, elle en imposait, elle parlait franchement avec sa voix grésillante de turienne.

Toujours avec le même sourire forgé sur son visage, et sans bouger la tête, légèrement levée, il tourna les yeux. Il observa la salle de gauche à droite. Il regardait tout le monde. Les turiens droits et inquisiteurs, les petits groupes de politiciens aliens formés et reconnaissables aux verres qu'ils portaient à la main, et les allées-et-venues de pingouins gardant des plateaux où se dressaient des flûtes en verre comme les lances d'une phalange. Son regard venait de balayer Fera, qui se retrouvait temporairement seul. Aper allait partir, et lui échapper. Et c'était pas le meilleur moment. Il reposa ses yeux sur ceux dorés de sa compagnie actuelle, et ouvrit la bouche pour sortir quelques mots bizarrement hautains, là où il s'était banni cet air.

- Et bien... Si vous dansez... Ce serait bête de ne pas vous proposer.

Il posa sa main libre sur celle froide de la turienne, glissant entre les serres piquantes et caressant la matière du gant.

- Le commandant ne sera pas gêné que je vous emprunte 2 minutes ?

À vrai dire, il ne lui laissait quasiment pas le choix. Là où elle était parfaitement capable de lui éclater les phalanges, le foutre à terre et lui briser la nuque, le politicien se sentait en position de dominance dans ce contexte précis. De plus, Fera semblait être un bel enculé, c'était certain qu'il allait même l'encourager à la voir se dandiner avec un humain beaucoup plus petit qu'elle. Ou alors, ce n'était que des idées que Thomas se fabriquait dans son esprit malade.

Il posa son verre vide alors qu'il l'attirait un peu au milieu. Il n'était pas capable de dire si elle était choquée, gênée, ou amusée. Il s'en foutait un peu. L'orchestre commençait à jouer une valse. Alors qu'ils étaient assez éloignés du commandant, qui observait les invités, Thomas s'arrêta et tourna pour faire face à elle. C'est vrai que c'était ridicule de danser avec une fille qui faisait au moins 2 têtes de plus que lui. Il avait même l'air sacrément con, encore plus autiste que d'habitude, quand il était entouré de turiens. Mais bon, qu'importe. Il leva la main d'Aper, qu'il tenait assez fermement, et posa l'autre sur la hanche. Il leva bien haut la tête, mis ses épaules en arrière, et commença à l'attirer un peu, assez lentement.

Ils tournoyaient, aux ¾, en rythme avec la musique. Pendant une bonne minute, Dole restait silencieux. Il était concentré sur sa danse dans laquelle il avait entraîné quasiment de force la pauvre turienne. Il ne tentait pas de la faire bouger, ou de la faire se tourner sur elle-même. Rien que de la faire suivre ses pas semblait déjà être un succès encourageant pour lui.

Mais, au bout d'un moment, alors que les 2 étaient légèrement « isolés », notamment grâce à la musique assez forte pour empêcher les quelques badauds autours de la piste de les entendre, Dole se mit à piailler.

- Vous dansez très bien. Mais je dois vous avouez que je suis désolé de vous entraîner là-dedans.

Il scruta de nouveau la pièce. Les gens qui arpentaient les murs. Les pochtrons de champagne. Un galarien qui quittait la salle pour aller aux chiottes. Un turien assez paranoïaques qui n'arrêtait pas d'observer longuement tout le monde. Les turiens qui assuraient la sécurité de l'événement étaient disséminés dans la salle. On pouvait s'amuser à parier sur qui était un garde du corps et qui l'était pas. Et justement...

- Vous êtes une femme charmante. Parfaite en tout points. Avec une superbe robe. À accompagner un bien grand bellâtre. Et pourtant... Oh, c'est pas votre monde cet endroit, n'est-ce pas ? Vous n'êtes pas à l'aise. Vous détestez les gens qui sont sous ce toit. Vous haïssez ce que vous portez, et les faux sourires que vous devez afficher. Ce n'est pas votre monde. On vous a traîné ici, et vous n'avez qu'une hâte, c'est partir. La question qui m'était venue, alors, c'était : Qu'est-ce que vous faites ici ? Pendant un instant, j'ai cru que vous et Fera, enfin... Vous avez été claire là-dessus. Mais si c'est pas le cas, il doit y avoir une autre raison.

Dole se lécha les incisives, visiblement nerveux. Il était en train de vider son sac, juste devant une turienne d'un mètre quatre-vingt-dix. C'était pas le moment pour se faire déchiqueter le visage. Sa voix changea brusquement. Il n'avait plus une gorge remplie de piques. Il parlait maintenant avec une voix honnête et froide.

- Je vais vous raconter une histoire. C'est celle d'un politicien humain après la guerre des moissonneurs. Il n'y a plus rien. Tout a été ravagé. Et, surtout : Les institutions. Arcturus et tout le parlement a sauté. Le premier ministre est mort. Udina a trahi l'Alliance. Et c'est même pas pour vous parler de tous les dirigeants des morceaux de pays et contrées humaines qui ont été massacrés pendant la Guerre. La Terre est foutue. Ce sont les militaires qui dirigent. On se retrouve avec des gens sur le carreau.
Et, malheureusement, a chaque fois qu'on se retrouve dans une situation de crise, quelqu'un vient s'enrichir. C'est les lois d'Adam Smith : On a une demande, on a une offre. Sur les ruines des Terres Mortes, où s'entassaient des bidonvilles, est née une criminalité qui s'est mise à pulluler. Et, comme la gangrène, la criminalité se met à se propager. Là où elle ne concerne que 3 dealers de sable rouge, quelques mois plus tard ça devient une bande, puis un réseau, puis une véritable mafia.
Bref, notre politicien humain... Revenons-y. Il arrive sur Terre. Et son rêve, c'est de revoir une Alliance stable et forte. Il veut voir un pouvoir politique démocratique. Mais c'est compliqué. Parce qu'en situation de crise, quand les gens sont aux abois, on se tourne vers les populistes. Vous avez déjà regardé l'histoire humaine ? C'est ça qui se passe. Quand le peuple crève, 2 solutions : Ou bien on se dote d'une dictature efficace, ou bien tous les politiciens font front uni pour réformer de manière progressive. Heureusement, dans l'Alliance, aujourd'hui, tout s'est bien fini. Même si Terra Firma commence à nous les briser et monter dans les sondages, nous n'avons jamais cédé à la folie.
Mais pour refonder un parlement, il faut de l'argent. Il faut des bureaux. Il faut être respecté, aussi. Il faut pouvoir transmettre son message. Et lorsque la Terre entière est en ruine et remplie de gangs, on fait comment ? Les gangs n'aiment pas trop les politiciens qui arrivent en disant qu'ils vont nettoyer la Terre au karcher, parce que tout leur pognon, il vient de la misère.
Alors, notre politicien humain, il a une idée. Il va rencontrer les mafieux les plus « sérieux ». Ceux qui tuent pas n'importe qui dans la rue. Ceux qui sont un peu organisés. Il leur propose un échange de services. Les mafieux, ils aident les politcards. Ils leur filent de l'argent pour leur campagne. Ils influencent les gens dans leurs quartiers et dans leurs villes, et, en échange, quand on arrivera au pouvoir, on réduira le nombre d'arrestations. Ou alors on se concentrera sur leurs rivaux.
Le parlement est reconstruit. Terra Firma n'obtient pas de quoi former une coalition ou peser. L'Alliance est sauvée. Sauf que... Bosser avec des mafieux, ça le fait pas. C'est encombrant. C'est gênant. C'est pas éthique. Alors, l'Alliance les trahis. On lance de grandes campagnes dans les Terres Mortes. Des campagnes sociales, des campagnes de reconstructions où on n’accepte pas les pots-de-vins des entreprises, et surtout, une gigantesque campagne anti-criminalité. On nomme des juges zélés, on multiplie les perquisitions, on purge la Terre des parrains tout-puissants. Génial, pas vrai ?


Dole fit signe de la tête, derrière lui, pour désigner Fera.

- Maintenant, je vais vous raconter l'histoire d'un jeune lieutenant turien fringant, qui, après la guerre des moissonneurs, est nommé par la Hiérarchie pour lutter contre les malfrats. Là, de son côté, tout se passe bien. Il fait des perquisitions gigantesques. Il se retrouve avec des kilos de sable rouge qu'il prend dans des entrepôts d'entreprises humaines parfaitement légales, rendez-vous compte de l'état de la corruption juste après la guerre... Le commandant Fera n'est pas un flic. Ce n'est pas un politicien. Mais parce qu'il arrive toujours à se trouver au bon endroit au bon moment, peut-être, et sûrement parce que lui-même s'arrange secrètement, il arrive à faire la une des journaux.
Cela va faire 12 ans que la guerre des moissonneurs est finie. Les gouvernements sont beaucoup plus stables. On a fait un bon nettoyage de notre bordel. Pire qu'une cuve. On pourrait croire que tout finisse dans le meilleur des mondes.
Sauf que voilà, je sais pas trop comment ça marche sur Palaven, mais sur Terre, on utilise pas la peine de mort pour les cas de grand banditisme si on a pas de meurtre. Et en prison, même si on cherche à séparer les têtes pensantes, il peut parfaitement arriver que... Des contacts s'établissent entre ceux écroués et ceux qui sont encore libres. Ce serait vraiment surprenant qu'un parrain puisse diriger une affaire depuis sa cellule, mais ça s'est déjà vu.
Il y a quelques jours, un ami à moi dans le SSC m'a appelé. Il m'a dit que 3 personnes trouvées dans un véhicule rempli d'une livraison d'armes avaient été interpellées. Vous savez, après la guerre, on s'est retrouvé avec pleins d'armes de tout type perdues un peu partout, et c'est devenu un jeu de les prendre, les regrouper et les revendre. C'est comme ça dans toutes les zones de conflit... Enfin bref, je m'égare. Les 3 personnes ont été retrouvées sur la Citadelle avec une caisse de fusils Avengers datant de l'ère Shepard. Mais, à cause d'un vice de procédure pendant l'arrestation, parce qu'on ne leur avait pas laissé appeler leur avocat, les 3 ont été relâchés. Comme ça.
Sauf que, juste quand ils sont partis, on a découvert que les 3 avaient déjà un casier judiciaire bien rempli, dont l'un d'eux qui fait l'objet d'un mandat sur Sur'Kesh pour avoir poignardé et presque tué un chef d'entreprise galarien... Le SSC a transmis son dossier, et il y a des contrôles aux sorties des stations pour l'empêcher de partir. Sauf qu'il n'est jamais parti.
Ce que je suis en train de dire, et je veux que vous m'écoutiez très attentivement parce que c'est un peu la merde, c'est qu'on a un tueur en liberté sur la station. Un tueur qui est lié à un parrain de la mafia qui m'avait financé après la guerre, puis que Fera avait arrêté, et que je n'ai jamais aidé le type à sortir d'une quelconque manière. Comprenez que quand un tueur qui a réussi à échapper au SSC pour ''vice de procédure'' et que son dossier a été retardé... J'ai des raisons de me chier dessus. Moi, et, ou, le commandant.


Putain, ça avait été la danse la plus longue qu'il devait jamais avoir faite. Il s'arrêta et lâcha la turienne. Sa face était livide, et il était en train de se masser les mains nerveusement.

- Tout ce que je sais sur ce ''tueur'', c'est que c'est une foutue asari. Bleue. Avec des alias périmés qui auraient été trouvés si elle avait été inscrite au registre. Elle ne porte sûrement pas d'arme, mais vu qu'elle est biotique...

Il commença à quitter Aper.

- Écoutez... Je sais que vous faites partie de la sécurité de ce gala. Je n'ai prévenu personne de la possibilité d'un assassinat, parce que je sais que le SSC me demanderait comment j'ai été mis au courant. Ou, si l'attentat avait lieu, on me demanderait comment ça se fait que, comme par le plus grand des hasards, je n'étais pas venu... Alors, voilà ce qui va se passer.

Il retournait vers Fera, alors qu'il glissait encore quelques mots à la turienne.

- Je vais attirer le commandant dans un lieu beaucoup moins a découvert que le milieu d'une salle. En attendant, j'aimerai que vous cherchiez discrètement les asaris. Sûrement une qui n'a pas tous les documents nécessaires, ou je ne sais quoi... Si j'étais vous, j'attendrai de pouvoir la prendre en flagrant délit. C'est risqué, mais c'est le seul moyen de la mettre définitivement hors de nuire. Tuez-la, arrêtez-la, ce n'est pas mon problème.
Je vous souhaiterais bien bonne chance, mais je suis sûr qu'en ce moment, vous avez juste envie de m'étrangler.


Il remit son costume alors qu'il s'approchait du commandant, qui les avait observés danser.

- Commandant ! J'espère que ça ne vous a pas dérangé que je vous emprunte mademoiselle deux minutes...

Ça allait aller de son petit commentaire, ou d'Aper qui s'excuse de devoir partir. Qu'importe. Il était dans la merde jusqu'au cou.

- Dites-moi, Fera... Il n'y avait pas, une... Exposition de photographies ? Avec des enchères ? J'aimerai bien les voir. Peut-être que l'Alliance pourrait se permettre de faire l'acquisition de l'une d'elles...

Il mettait sa main dans le dos de Fera, le forçant légèrement à marcher vers le côté nord de la salle.

- Qui est le photographe, déjà ? Rah, j'ai son nom sur le bout de la langue... Il me semble que c'était le même qui avait fait un reportage dans les repaires de la prostitution... C'était pas ''Stralh-Khan'' ou quelque chose de ce genre ?
Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeLun 05 Jan 2015, 18:48
Fera finissait de serrer des mains, saluer et lancer ses sourires charmeurs à la foule. Cette dernière finit par se disperser comme une vague se brisant contre les rochers. Le Commandant était désormais seul et adressa un petit signe de tête à la femelle. Bien. Il fallait désormais prendre congé de l'Humain. Ainsi, elle pourrait passer le reste de la soirée à reprendre son masque de faux-semblants, feindre un air presque intéressé à chaque fois que quelqu'un décidera de débattre de politique et surtout, SURTOUT, elle se retiendrait de vomir autant que possible. Peut-être que si elle passait plus de temps à se concentrer sur la musique que l'orchestre jouait plutôt que sur les babillages incessants la soirée n'empirerait pas pour elle. En tout cas, pas trop. Bien sûr, elle devrait continuer à faire comme si elle suivait les conversations. Au pire elle lâcherait quelques mots qui la feront passer pour une poule sans cervelle, tout juste bonne à être "un bijoux au bras des importants", comme certains s'amuseraient à le dire. Elle s'en foutait. Il y avait peu de chance qu'elle les revoient, voir même pas du tout. Et si elle était assez bonne actrice pour se faire passer pour ce qu'elle n'était pas, alors tant mieux. Qui plus est, elle aurait une excuse pour s'éloigner de l'humain. Elle ne le haïssait pas spécialement, en tout cas pour l'instant, mais il était comme tous les politiciens. Manipulateur, sans doute menteur, égoïste. Et comme tous les politiciens, elle souffrait de leur présence, lorsque celle-ci fut trop longue. S'il avait été distrayant un temps, le côté "dictateur" qu'il portait semblait vouloir ressortir. Cependant le caractère de la militaire avait été trop altéré ce soir pour qu'elle sache faire preuve de patience.

Il était temps pour elle de s'en aller.

- Bien. Ce fut amusant mais...

- Et bien... Si vous dansez... Ce serait bête de ne pas vous proposer.

Immédiatement après qu'il eut prononcé ces mots, Dole décida d'envahir son espace personnel. Comme si de rien n'était il posa sa main sur la sienne, la caressant même, la parcourant comme s'il en avait le droit. Pendant un instant, la femelle ne réagit pas tout de suite, regardant les doigts roses boudinés faire. Puis elle releva la tête. Si d'un premier abord on pouvait voir qu'elle était choquée, en second venait une irrépressible envie de lui enfoncer les griffes dans l'oeil, pour voir s'il souriait toujours comme un fier conquérant. Mais elle devait se retenir. Ce serait mal vu de massacrer un diplomate sur place. Même s'il était en tort. Balayant son air outré, elle préféra fermer le poing. Elle n'était pas une poule, par les Esprits! Et maudit soit le Commandant d'avoir cru que la faire passer pour telle était une bonne idée.
Il lui fallut mobiliser bien de la volonté pour qu'elle puisse parler calmement, bien que couvant sa colère.

- Et je refuse.

- Le commandant ne sera pas gêné que je vous emprunte 2 minutes ?

Il se moquait?! Il avait bien de la chance qu'elle soit assez courtoise pour ne pas lui briser les phalanges, à force de parler d'elle comme si elle n'était qu'un objet prêtable par son possesseur. Mais l'homme ferait mieux de ne pas abuser. Déjà qu'elle était là contre sa volonté, elle refusait de se faire humilier de la sorte. Elle repoussa l'humain en se dégageant de sa prise.

- J'ai dis que...

- Allons, Aper, vous ne pouvez pas refuser une telle chose à Monsieur Dole. Je suis moi même curieux de vous voir danser, à vrai dire.

C'était une conspiration? Le Commandant venait de se glisser derrière elle et la poussait presque à rejoindre la piste de danse. Il était connu de tous qu'il avait un goût pour la taquinerie, mais au point de vouloir la faire danser avec un être plus petit qu'elle... Et pourquoi pas avec un Volus tant qu'il y était? Non, il avait sans doute à coeur de garder de bonne relation avec le politicien, qu'il semblait apprécier pour une raison que la femelle ne comprenait pas. Mais, s'il pouvait rire un peu au passage, il ne s'en priverait pas. Et sous le ton faussement innocent qu'il venait d'employer, sa subordonnée savait pertinemment qu'il s'agissait presque d'un ordre. Un ordre qui n'en était pas vraiment un. Le genre un peu insidieux, comme lorsque quelqu'un vous dit que "ça lui ferait vraiment plaisir si vous faisiez ça" qui doit être interprété comme un "Si vous ne le faites pas, il faudra qu'on se parle, vous et moi".
Ses mandibules claquèrent sèchement. Cette soirée était destinée à n'être qu'une farce. Bien, elle allait leur en donner, s'il le voulait. Quand aux hommes qui riraient, qu'ils rient. Elle en avait juste assez de cette mascarade et voulait la voir se finir. S'il fallait passer par une foutue danse pour ça, qu'il en soit ainsi. Mais ce Thomas ne perdait rien pour attendre.

- ....

Nouveau claquement, qui trahissait ce qu'elle en pensait. Puis, abdiquant, elle laissa l'humain la mener jusqu'à la piste de danse, les mâchoires serrées. Un air de valse commença à être joué. Bien, au moins elle pourrait suivre bêtement les pas pendant que son esprit serait occupé à chercher comment le faire trébucher afin de le couvrir de ridicule. Ce serait une vengeance basse, mesquine, qu'elle ne ferait pas. Mais au moins l'imaginer la soulagerait. D'autant plus que le contact avec l'humain la dégoûtait désormais. Surtout qu'elle devrait passer le restant de la danse à respecter une proximité qu'elle préférerait briser. Donc, le faire tomber, oui. Le croche-patte était trop classique. Le diriger sur un autre pouvait provoquer une réaction en chaîne assez amusante. Si elle avait été biotique, elle aurait même pu lui lancer une petite projection, l'air de rien.
Ils dansèrent, sans frasque, tournoyant sur le rythme qui était joué, sans que ni l'un ni l'autre ne dise quelque chose ou ne cherche le regard de l'autre. Si la turienne avait eu des talons qui touchaient le sol, il aurait été possible, voir même probable, qu'elle les plante dans le sol afin de ralentir l'Humain, tant elle refusait ce qu'elle faisait. Mais en attendant, elle était bien obligée de suivre. Et puis, faisant mine de rien, Dole commença à l'attirer un peu plus loin des autres danseurs. C'est à ce moment là qu'elle lui jeta un regard froid, cherchant à attraper le sien. Elle ne savait pas à quoi il jouait, mais ce n'était pas à son goût. Et s'il espérait une escort pour le reste de la nuit, il pouvait toujours aller glisser un billet entre les seins d'une Asari. Les vieillards humains libidineux n'avaient aucune chance de faire partis de ses potentiels amants.

- Vous dansez très bien. Mais je dois vous avouez que je suis désolé de vous entraîner là-dedans.

Claquement sec en guise de réponse. Son "compagnon de danse" observa la salle, faisant presque preuve de paranoïa. Il commença à tenter de la flatter, de la complimenter. Un nouveau cliquetis agacé fut sa seule réponse. Jusqu'à ce qu'il commence à faire savoir qu'il se doutait de son identité. Là, le regard froid revint. Se croyait-il malin? A chercher, tâtonner, percer des mystères qui, il le pensait sûrement, lui serait utile? Et bien, elle allait le faire déchanter. Une fois qu'il finirait le flot incessant de stupidités qui sortaient de sa bouche.
Un flot qui devint une histoire, presque racontée comme un conte pour enfant. Et qui, en vérité, étaient des aveux. Sur Dole, sur Fera, sur la reconstruction de la Terre. A cette évocation, la turienne serra le poing, broyant presque la main de l'Humain. Ce sujet l'horripilait. Et le moment qu'il avait choisit pour vider son sac était très mauvais. Mais elle était prête à écouter. Seulement et si seulement elle pouvait voir cette expression si calme qu'elle en était presque dédaigneuse tressauter sous une moue de douleur.
Il parla longtemps. Raconta beaucoup. Sur comment il avait profité des organisations mafieuses pour se faire un nom dans la politique, sur comment il les avait jeté. Comment Fera avait balayé ce bordel et fait des choses louches. Et sur comment il crevait de trouille de se faire poignarder par un assassin. Et il tenta de mettre pitoyablement en avant le fait que le Commandant pouvait être lui aussi victime du tueur. Il est inutile de préciser que Ravilla avait à coeur l'avenir du turien, ne serait-ce que pour la réussite de sa mission. Mais que l'humain tente pitoyablement de mettre en avant le mâle, s'en servant comme d'un bouclier alors que c'était lui qui avait le plus à craindre, à tel point qu'il était à deux doigts de se faire dessus... C'était déshonorant pour lui. Qui plus est, cela ne faisait qu'accroître la colère de la militaire. Heureusement pour lui, il la lâcha, l'empêchant d'enfoncer ses griffes sans la chaire fragile. Mais il ne pouvait l'empêcher de le regarder froidement.

- Tout ce que je sais sur ce ''tueur'', c'est que c'est une foutue asari. Bleue. Avec des alias périmés qui auraient été trouvés si elle avait été inscrite au registre. Elle ne porte sûrement pas d'arme, mais vu qu'elle est biotique...

Écoutez... Je sais que vous faites partie de la sécurité de ce gala. Je n'ai prévenu personne de la possibilité d'un assassinat, parce que je sais que le SSC me demanderait comment j'ai été mis au courant. Ou, si l'attentat avait lieu, on me demanderait comment ça se fait que, comme par le plus grand des hasards, je n'étais pas venu...


- Vous vous foutez de moi. Vous préférez risquer la vie de tous ceux présents ici pour éviter qu'on ne vous pose quelques questions "gênantes"?! Vous auriez même pu inventer un mensonge quelconque pour vous couvrir, vous qui semblez être si fort à cet "art". Mais non, vous préférez attendre que vous ayez bien le nez dedans avant de demander de l'aide en gémissant!

Et son plan était de se servir de Fera comme d'un appât. Il l'attirerait à l'écart des autres invités, le rendant bien visible. Et il espérait qu'elle puisse trouver l'Asari dans ce laps de temps. Un temps qui se révélerait au final bien trop court. Puisque, évidemment, ce n'était pas les représentantes de cette espèce qui manquaient. Il devait y en avoir un vingtaine parmi les invités, et au moins cinq chez les serveurs. Ce qui signifiait vérifier l'identité de chacune. Au moins qu'elles avaient bien été enregistrés à l'entrée et que les informations correspondaient. Idem pour les serveuses, voir s'il n'y en avait pas une de plus qui s'étaient glissés parmi elles. Pour que ça soit rapide, il faudrait que le SSC et les militaires collaborent. D'autant plus qu'une fois que le Commandant et le politicien seul, l'assassin aurait le loisir d'agir. Elle pourrait même faire d'une pierre deux coups, selon le pouvoir qu'elle souhaitait utiliser. Ils auraient donc cinq minute pour agir. Dix, s'ils étaient chanceux et qu'elle se révélaient du genre patient et qu'elle préférait bien préparer son coup plutôt que de se laisser aller à la précipitation. Mais pas plus, même si les deux prenaient leur temps.

- Je vous souhaiterais bien bonne chance, mais je suis sûr qu'en ce moment, vous avez juste envie de m'étrangler.

- En effet...

Ses mots, elle l'avait prononcé d'une voix un peu évasive. Oui, la franc-tireuse avait une forte envie de le tuer. Mais son cerveau était trop occupé à cogiter pour qu'elle ne lui prête attention. Il était même devenu le dernier cadets de ses soucis. Non, ce qui l'intéressait en ce moment, c'était de savoir quelle position était la plus stratégique pour une tueuse professionnelle. Les invités n'étaient pas tant libres de leurs mouvements, constamment hélés par leurs semblables. Cependant, c'était une bonne façon de se rapprocher et de porter un coup fatal. Au contraire, les serveurs pouvaient se déplacer sans qu'on leur prête vraiment attention. Néanmoins, s'ils restaient trop proches d'un groupe ou dans une même zone, il y avait de quoi attirer des suspicions.
En attendant, Thomas interpellait Fera, lui présentant ses "excuses" pour avoir monopoliser la demoiselle que notre militaire était censée incarner. Excuses qui furent bien vites acceptées.

- Ce n'est rien voyons. C'était plaisant de vous voir danser. Encore que, Mademoiselle Aper ne semblait pas bien ravie de vous avoir comme cavalier. Il faut croire qu'elle aurait préféré me réserver la première danse, haha!

Puis, ils s'éloignèrent. Aper fit de même, mais dans l'autre sens. Esquivant les badauds, elle réussit à trouver un coin calme, non loin de la scène, là où de grands fauteuils avaient été posés afin qu'on puisse s'y reposer et apprécier la musique jouée. Pour l'instant, pas un seul des sièges n'étaient occupés. La turienne préféra rester debout, consultant son omnitech. Si elle avait le malheur de s'asseoir, il y avait fort à parier que des intéressés viendraient lui faire la discussion. Ce qui n'était vraiment pas le moment.
Quoiqu'il en soit, elle réussit à entrer en contact avec le contingent du SSC envoyé pour les aider. C'étaient eux qui étaient chargés de vérifier les identités. Ils avaient aussi des groupes répartis un peu tout autour du bâtiment. Si un des leur ne répondaient plus, c'était qu'une intruse avait réussi à s'infiltrer. Et il serait plus facile de la débusquer. Sinon.. Et bien elle aurait alors réussit à passer. Et ils n'auraient pas le temps d'enquêter pour découvrir la vraie identité de la tueuse.

- Capitaine Hills? Ici l'Adjudante-chef Aper. On m'a informé qu'une des Asari présentes ici était un assassin. Est-ce qu'une de vos équipe à découvert quelque chose de suspect?
Et envoyez le nom et la photo de chacune d'entre elle à mes hommes. Vite.


Elle coupa la communication et scruta la salle, observant chacune des suspectes en attendant la réponse. Elle attendait un faux-pas, un mouvement un peu trop précipité, quelque chose! N'importe quoi qui aurait trahi la criminelle. Mais il fallait la croire douée, car rien chez les Asaris ne laissaient supposer qu'une d'entre elle s'apprêtait à tuer. La turienne grimaça. C'était une raison de plus de ne pas apprécier les Asaris. A vivre trop longtemps, certaines d'entre elles avaient trop bien perfectionnées les techniques de chasses.
En attendant, le duo était encore dans une zone de sûreté. Mais pour combien de temps encore...?

- Adjudant-chef, nous vous avons envoyé la liste, ainsi qu'à vos hommes. Rien a signaler de notre côté. Vous voulez qu'on intervienne?

- Non. Cela risquerait d'alerter la cible. Bouclez le secteur. Si on se foire, autant qu'on l'empêche de s'en sortir. Merci.

Elle coupa la communication avec le SSC pour passer sur le canal de son groupe.

- Les gars, on a une Asari tueuse dans le coin. Je vous ai fait envoyer la liste des invités et serveuses avec leur identité. Ceux qui ont pu leur parler, confirmez ou infirmez la correspondance.
Les poteaux, vous avez pu voir les serveuses passer? Si oui, dites moi si vous les reconnaissez à leurs photos. Vous avez l'ordre d'appréhender la première qui commence à se servir de ses pouvoirs biotiques.
Et soyez discrets.


Elle même ne perdit pas de temps. Elle fit défiler les documents sur son omnitech jusqu'aux dossiers des domestiques, les cherchant du regard. Deux ou trois passèrent non loin, lui permettant d'observer leurs tatouages, leurs petits défauts, leur posture. La moindre chose qui pouvait lui mettre la puce à l'oreille. Mais elle ne trouvait rien. Et la voix monotone de la chanteuse, une dizaine de mètres plus loin, ne l'aidait pas. Bien vite ses hommes lui transmirent leurs résultats. La plupart de ceux sous couvertures avaient réussit à parler à un peu tout le monde et les rares invitées suspectées qui n'avaient pas encore eu la chance de les rencontrer eurent le droit à leur petite conversation. L'identité semblait être confirmée pour toutes.
Trois invités, un Volus, un humain et une Asari, dont la dernière fut vite reconnue comme étant la Matrice Al'Ena Sarry, une industrielle s'étant spécialisée dans la conversation. Ils adressèrent tous trois un signe de tête à la turienne, qui le leur rendit. Celle-ci pointa son oreillette avec un sourire, faisant mine d'entre en pleine conversation. Ils n'insistèrent pas, heureusement. Aussi préfèrent-ils commencer à discuter entre eux. Une conversation que notre militaire en galère écoutait d'une oreille, surveillant Fera et Dole, attendant la suite du rapport.

- Ouf, cette soirée m'épuise... C'est vraiment dommage que nous n'ayons pas pu attraper le Commandant avant que Monsieur Dole ne le monopolise. Enfin, au moins la musique est bonne. Dites moi, la chanteuse, ce n'est pas Pal'Ris?

L'Asari examina un moment la scène tandis que le Volus tentait encore de grimper sur le siège. L'humain qui venait de parler l'aida tandis que la bleue fit la moue.

- Non. On pourrait croire à première vue mais il doit s'agir dans sosie. Et puis même, elle n'a pas la même puissance de voix que Pal'Ris. Encore que, des néophytes pourraient se laisser prendre au piège. C'est dommage, un événement tel que celui-ci, on aurait pu penser qu'ils engageraient la vraie.

- C'est bien *schhhhk* dommage *schhhhhk*. Dites moi Matrice *schhhhhhk* Sarry, et si *schhhhhk* nous reparlions de ces accords?

De son côté, la franc tireuse passa son regard du trio jusqu'à la chanteuse. Non? Quand même pas? Enfin, elle était là depuis le début. Et il n'y avait pas eu d'intermèdes, rien qui aurait permis à une assassin de prendre la relève. Et le SSC avait forcément fait vérifier son identité. Qu'avait dit Thomas à son sujet déjà...? Que c'était une horrible chanteuse? Elle ne l'avait pourtant pas trouvé si mauvaise...
Il n'y avait qu'une façon d'en avoir le coeur net. Et désormais, il fallait agir vite. Ce n'était plus qu'une question de secondes avant que la tueuse n'agisse. Si c'était bien la musicienne, alors elle avait un avantage. Elle savait qui était où et il suffirait qu'elle attende que certains s'écartent pour agir. Heureusement, un des soldats turiens était encore près de la scène, trop dangereux pour qu'elle tente quoique ce soit pour l'instant. Mais ça ne durerait pas.

- Capitaine Hills, est-ce que vos hommes ont vérifiés l'identité de la chanteuse? Ce n'est pas Pal'Ris.

Il n'y eu qu'une ou deux secondes de silence.

- Pardon? Ils ont vérifiés, c'était bien elle. Elle est arrivée en milieux d'après-midi, pour la répétition. Elle est ensuite sortie pour une course rapide et est revenue 5 à 10mn plus tard. C'était toujours elle, nous vous l'assurons. Et elle n'st pas sorti entre temps.

Possible. Mais c'était la seule qui soit en meilleure position. Légèrement surélevée, elle pouvait observer la foule tout en n'étant qu'un élément du décor, tout au plus. Plus un accès facile aux fenêtres ou à la salle qui servait de backstage. Assez de façon de fuir pour qu'on ne la retienne pas. De toute façon, c'était la seule qui était la plus suspecte pour le moment. Même si elle se trompait, Ravilla croisait les doigts pour que la criminelle renonce à ses plans, se sachant recherchée. Sinon... ça pouvait finir en massacre. Foutu politicard.
Le soldat était parti à la recherche d'une autre invitée et le duo-cible était assez isolé. Les choses allaient se passer dans les secondes qui suivaient. Intérieurement, l'adjudante pria les esprits qu'elle ne s'était pas trompée. Puis, elle sauta sur la scène, juste derrière la chanteuse, une main le long de sa cuisse, prête à saisir le Carnifex qui était cachée derrière celle-ci. Un instant elle se félicita d'avoir renoncé à se fabriquer une cache au niveau de sa plaque dorsale. Il aurait fallu qu'elle se torde à moitié le bras pour l'attraper. Si c'était classique, au moins sa cachette actuelle lui permettrait de tirer rapidement.
La bleue avait arrêté de chanter, depuis un peu trop longtemps, maintenant qu'il fallait le noter. Elle continuait d'observer les invités, une main élégamment posé sur le micro.

- Matrice Pal'Ris? J'aimerais vous parler.

La turienne avait le coeur battant. Elle anticipait le moment où elle entendrait le son caractéristique d'un pouvoir biotique, puis les hurlements de douleurs et de peur qui lui annonceraient qu'elle s'était trompée. Mais ils ne venaient pas. L'Asari tourna un peu la tête en sa direction. Elle souriait d'un sourire qui n'annonçait rien de bon.

- Oh. Vous êtes celle en charge de la sécurité, non? Je suis désolée, mais je suis occupée...

- On nous a avertis. N'espérez même pas vous en tirer. Ni même que je vous laisse faire.

Le sourire se fit plus carnassier alors que la fausse-chanteuse continuait de parler d'un ton calme. Elle avait doucement changé d'attitude corporel. Sa grâce de poupée de porcelaine avait laissé la place à une autre. Plus sûre d'elle, moins faible, plus sauvage. Le genre à pouvoir marcher au milieux des Vortchas sans qu'un seul ne tente de s'en prendre à elle. A savoir comment ne pas se faire emmerder. Et comment briser des doigts ou pire si on tentait de le faire.
Bien. Il fallait voir le bon côté des choses. Au moins l'assassinat serait empêché. Ou au moins retardé.

- C'est dommage. Je pensais ne pas me laisser aller au massacre. Une petite projection bien placée et Monsieur Dole se serait souvenu qu'un honnête homme se doit toujours de respecter ses obligations. Mais bon, j'imagine que je n'ai plus le choix!

Sans ajouter un seul mot de plus, la tueuse se retourna, une aura bleutée enveloppant son corps, et balança une vague sur la militaire. Par ses réflexes, celle-ci réussit à se tourner de 3/4, évitant de recevoir le coup de face. Cependant son épaule gauche fut touchée alors qu'elle effectuait sa rotation. Elle sentit d'abord une vive douleur avant qu'une poussée ne l'envoie en arrière. Au même moment que la projection fut lancée, la franc-tireuse, ayant agrippée le manche de son arme, réussit à viser et tirer sur son assaillante. Ce n'est qu'à peine quelques milisecondes plus tard que ses pieds ne quittent le sol. Son corps fut envoyé contre la batterie d'un galarien qui eu juste le temps de sauter sur le côté avant de voir une forme s'écraser contre son instrument. Inutile de dire que les capteurs nerveux de la femelle se battaient pour savoir à qui enverrait le premier l'une des nombreuses sensations de douleur qu'elle ressentait. Et, sans aller jusqu'à parler d'extase, ça lui faisait quand même un peu de bien. Surtout sur l'idée qu'elle venait de survivre à un affrontement contre une assassin biotique, et ce presque au corps à corps, avait de quoi relever de l'exploit. Enfin, si la batterie n'avait pas été là ou qu'elle était tombée quelques centimètres plus bas, elle aurait pu dire adieu à sa nuque.
Si elle abandonna directement l'idée de se relever, la combattante réussit quand même à relever la tête afin de voir le devenir de son adversaire. Elle l'avait touchée, elle en était sûre. Dans la hanche gauche, encore que elle avait d'abord visée celle de droite. Mais le coup qu'elle avait reçu lui avait fait légèrement dévier sa trajectoire. Avant de traverser une partie de la scène, elle avait vu l'Asari se plier sur elle même, les mains sur sa plaie. Ni l'une ni l'autre ne portait d'armure, ni même de boucliers. Quand on voulait s'infiltrer, on le faisait bien. En tout cas, l'assassin était au sol, inconsciente, alors que deux soldats turiens l'entouraient. Il y avait de l'agitation aussi. On l'aidait à se relever pour sa part. Heureusement. Aper n'était pas vraiment sûre qu'elle aurait pu y arriver seule.

- Adjudant-chef, vous allez bien?

- Je n'en mourrais pas. Sauf preuve contraire. Merci Argos. Le Commandant a donné ses ordres?

Le militaire opina du chef.

- Nous allons l'interroger. Le gala va être interrompu, il l'annoncera d'ici quelques instants. Après quoi, il souhaiterait vous voir. Monsieur Dole est avec lui.

Un coup d’œil derrière l’épaule de son collègue l’informa que « dans quelques instants » semblait être « tout de suite ». Bien. Les choses seraient plus simples ainsi.

- Bien.

Elle avait hâte de parler à l'humain... Oh oui…

Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeSam 10 Jan 2015, 15:56

- Rock, rock ! Rock'n'roll Highschool !
Cause that's not where I want to be !
Rock, rock ! Rock'n'roll Highschool !
I just want to have some kicks !
I just want to get some chicks !
Rock, rock ! Rock'n'roll Highschool !


Il y eut un coup sur la porte. Hörst se tourna brusquement. Il y avait un turien qui se baissait un peu, les griffes sur la fenêtre de la navette. Le garde du corps soupira, baissa le son de sa radio, et commença à ouvrir la porte. Avec un peu de chance, le turien ne l'avait pas entendu chanter. Il fronça les sourcils devant le grand mec qui portait une armure bleuâtre, la portière soudainement relevée.

- Ouais ?
- Monsieur, je vais devoir vous demander de vous déplacer.

Hörst mis le pied hors de la voiture. Du haut de son mètre quatre vingt-trois, le garde du corps était presque aussi imposant que l'alien en face de lui.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Opération policière, monsieur. Retournez dans votre véhicule
- J'aimerai bien savoir.
- Confidentiel.

Hörst s'éloigna un peu, ses mains sur les hanches, s'approchant d'une fenêtre. Il observa l'extérieur, l'arrière du luxueux bâtiment où se trouvaient quelques-uns des entrepreneurs les plus puissants de l'espace concilient, philanthropes d'un soir, faisant genre de s'intéresser à la misère des planètes turiennes les moins reconstruites. Il y avait un tas de flics, qui s'étaient mis à s'exciter. Des hommes du SSC, en belles armures bleues, qui se déployaient, leurs bottes s'écrasant bruyamment sur le sol. Ils n'entraient pas à l'intérieur. Ils ne sortaient pas leurs armes. Ils se contentaient de foncer près des portes. Une asari sortait. Immédiatement, 2 policiers s'approchaient d'elle, lui prirent les bras et l'attirèrent gentiment, mais en forçant, derrière une navette.
Hörst se retourna, son corps faisant face à la flicaille turienne qui commençait à être un peu exaspéré.

- Il y a un problème ?
- Monsieur, on vous demande simplement de vous éloigner du bâtiment...
- Je suis pas un invité.

Le flic claqua des mandibules. Il n'aimait pas qu'on se mette à questionner des ordres, surtout lorsqu'il y avait une menace si importante. Les 2 hommes s'observèrent mutuellement. Frederick portait un costume, oui, mais un de travail, et non pas de soirée. Une bête différence qui avait dû sauter aux yeux d'un turien né et élevé dans une société militaire. La mode des humains devaient être le cadet de ses soucis...

- Vous êtes pas du personnel non plus, hein ?
- Sécurité d'un des invités.
- Vous êtes pas avec lui ?!
- Il fait confiance au SSC...
- Alors continuez de lui faire confiance et restez éloignés. On a des rumeurs d'un possible assassin dans la pièce. Mais... Que cela reste entre nous, hein ? Faudrait surtout pas faire un mouvement de panique.
- Bien entendu.

Ils haussèrent tous les 2 la tête pour acquiescer, et repartirent chacun d'un côté. Le turien utilisa son omni-tool.

- Lieutenant ? Parking secondaire sécurisé. Vous voulez que je retourne pour couvrir les portes ?

La réponse de son lieutenant était intelligible. Hörst lui aussi utilisa son omni-tool. Il envoyait un message à Thomas Dole, tout en désobéissant au turien en décidant d'emprunter subitement une porte de service et en franchissant un escalier tout en tapotant son message.

Ce Thomas Dole était, avec quelques autres personnes, dont le commandant Fera, devant une bien belle exposition de photographies. Le photographe, un humain étrange, vieux, avec un grand col et des cheveux bruns bourrés de gels dont la moitié avait été rasés parlait de ses photographies avec un fort accent et un cheveux sur la langue.

- J'ai effayé, de... Hmmm... Faire reshrotir les contraftes de l'environnement, d'infifter sur l'apparence morbide de l'environnement... Hmmm... Morbide... Et qui... Hmm... Je foudrais vous raconter une anecdote.

C'était des photos d'une colonie turienne, une partie qui n'avait pas été reconstruite. C'était une ville brisée sur laquelle la nature avait repris ses droits, avec quelques habitations de fortune bâties en plein sur un spatioport anéanti. Plein de gadoue, en tout cas de ce qui ressemblait à de la boue.

- Alors, fur cette foto, il y avait une feune fille, Verya... Et elle afait...

Thomas soupira longuement, une râle d'énervement et de stress. Il jeta un coup d’œil inquiet derrière lui, cherchant la turienne en robe qui, il l'espérait, était en train de chercher l'autre conne d'asari. La lenteur avec laquelle l'intervention semblait se dérouler ne faisait que l'inquiéter davantage. Il commençait à se rendre compte qu'il aurait peut-être pu choisir une méthode moins risquée pour arrêter son tueur... Peut-être même tout simplement graisser des pattes du SSC pour trouver une idée débile pour annuler le gala, ou tout du moins le reporter. La menace aurait été écartée, temporairement.
Mais on ne refait pas l'histoire.

- Oh, excusez-moi un instant...

Il recula, quittant ainsi Fera, le photographe et les autres. Il alluma son omni-tool tout en s'éloignant un peu pour regarder le message de Hörst.

SSC en mouvement. Accès/sortie bloquée. Peut-être tueur intérieur. Aide ?

Dole leva les yeux au plafond, la bouche fermée, le visage dur. Son rythme cardiaque était accéléré. La salope qui en avait après lui était parfaitement intégrée dans le décor. Ce serait une mort brutale, en public. Un acte terroriste. Il y avait mieux comme fin.

Non.

Thomas Dole envoya le message, laissant le garde du corps en plan, avant de s'approcher à nouveau du commandant Fera, qui continuait d'écouter silencieusement l'anecdote du photographe. Il était peut-être temps de changer de stratégie.

- Commandant.

Il parla assez doucement, pour ne pas déranger les autres. Peut-être que Fera commençait à en avoir assez d'avoir le politicien qui lui colle aux basques, mais pour le coup, c'était pour leur bien commun...

- Vous savez... Depuis le début de la réception, je me suis dit que votre nom me disait quelque chose... Mais... Ça m'est revenu quand vous m'avez parlé de votre affectation après-guerre...
Des pirates, hein ? Un bien beau combat. Et oui, n'est-ce pas vous qui avez réussi à arrêter, à plusieurs reprises, des cargos où on cachait des kilos de sable rouge ?
C'est bizarre, parce que vous n'êtes pas policier, vous n'aviez rien à voir avec aucune enquête... Mais, vous arriviez toujours, par le plus grand des hasards, à tomber précisément sur les vaisseaux transportant les marchandises pendant leur transport. Au bout de la 3e fois, on peut se dire que c'est plus que de la chance...


À ce moment-là, il chuchotait au turien. Puis, en s'éloignant un peu, il s'assura que Fera le suive, sûrement qu'il devait être légèrement intrigué.

- Je ne vous juge pas. Vous êtes un homme pragmatique. Vous avez combattu le crime en utilisant le flagrant délit... Et une source. Mais vous deviez bien savoir que ce genre de chose amène des ennemis. Et je crains que vous n'êtes pas le seul dans cette pièce a avoir énervé des mafieux.
Ne vous inquiétez pas. Je me suis déjà occupé d'assurer la sécurité de tout le monde en donnant des détails plus précis. Mais je pense qu'il serait dans l'intérêt de tous que l'enquête qui va suivre soit aussi rapide que possible. Nous sommes sur la même longueur d'onde, n'est-ce pas ?


Fera n'eut même pas le temps de répondre. Il y eut un choc, une détonation, rapidement suivie de cris et de hurlements dans la salle. Dole se retourna pour observer l'estrade. Il y avait 2 personnes à terre, et les musiciens qui fuyaient en courant. Des turiens foncèrent, grimpant dessus et se répartissant les tâches. Thomas aperçu des hommes en uniformes bleus pénétrer dans l'enceinte et indiquer la sortie. Finalement, mademoiselle Aper avait réussi. Il observa son corps groggy au sol. Il n'avait pas un sourire hautain, celui d'un homme satisfait de voir tout aller dans le sens qu'il voulait.

Dole croisa le regard de Fera. Ils étaient plus liés qu'ils ne le pensaient, malheureusement. Le commandant parti silencieusement, très vite entouré de sa garde habillée en civil, qui voulait recevoir de nouveaux ordres ainsi que d'assurer sa protection. Dehors, les flics ramassaient les fuyards, pour les calmer, certes, les rassurer, regarder qu'ils ne soient pas blessés... Mais aussi s'assurer qu'il n'y ait pas de second tireur. Les invités qui n'avaient pas encore fuis, choqués, allaient bientôt être invités à partir par le grand turien en charge de ce bordel.

Thomas s'approcha d'une des portes de sortie, tout en restant à l'intérieur. Il observait encore l'estrade. Aper se relevait, mais l'asari était toujours au sol, pendant qu'un médecin fonçait à toute allure avec son barda. Qu'importe. Un problème secondaire. Personne ne semblait avoir été tué. C'était l'essentiel.

Il détourna son regard pour observer dehors. Au milieu des flics, il y avait Frederick Hörst. Il s'était joint à eux pour les aider à calmer la foule de richous. Quelques badauds, attirés par le coup de feu, s'approchaient du bâtiment, vite arrêtés par des policiers qui agitaient les bras. Quelques-uns prenaient des photos ou des vidéos avec leurs omni-tools. Putains de badauds.
Thomas s'approcha de son jeune garde et lui tapota l'épaule.

- Pas de problème, Hörst ?
- Monsieur, le SSC a appelé des renforts. Ils vont faire des recherches pour d'autres tireurs. Il faudrait que je vous évacue !

Il observa derrière lui un moment.

- Non... J'ai encore quelques détails à régler...


Il lui envoya le message tapé plus tôt et commença à repartir à l'intérieur.

Une demi-heure plus tard, Dole était le seul invité encore dans la salle de fête. Mais il n'était pas la seule âme à errer à l'intérieur. En face de lui, un lieutenant terminait de prendre sa déposition, fort simple.

- Donc... Que je revois... Vous me dites que vous avez fait une remarque comme quoi la chanteuse n'était pas géniale, puis la responsable de la sécurité a fait des recherches sur elle et ils ont découvert une faille ?
- C'est cela même. D'ailleurs... Savez-vous où est la vraie chanteuse ?
- Pal'Ris ? Une patrouille l'a retrouvée bâillonnée dans le coffre de sa navette. Mais elle est en vie, ne vous inquiétez pas.
- Et l'asari qui a commis l'attentat ?
- Morte sur le chemin de l'hôpital.
- Elle n'était pas en train d'être soignée ?
- Si, mais... Je ne sais pas trop... La garde de Fera a mis énormément de temps à la faire sortir, ils disaient qu'ils voulaient s'assurer qu'elle soit stable... Et après, il y avait des problèmes pour déplacer l'ambulance jusqu'à l'hôpital... Enfin, c'est juste des tracas de coordination de services. Et puis, c'est pas comme si c'était une invitée, hein ?
- Je suppose, lieutenant. Dites-moi... Avez-vous vu le commandant Fera ?
- Il est avec la chef de la sécurité qui a été blessée. Vous savez, la turienne qui a neutralisé l'asari.
- Vous prenez sa déposition, aussi ?
- J'ai voulu, mais Fera m'a interdit de l'approcher. Il a dit qu'elle devait se reposer, qu'elle a agit par légitime défense, qu'on avait le temps de répondre aux questions plus tard... Pas trop mon problème, vous savez.
- Non. Non, effectivement, lieutenant... Elle est partie pour l'hôpital ?
- Négatif. Elle est en train d'être observée par un doc dans une autre salle, avec Fera. Sûrement qu'elle va être débriefée.
- Bien. Merci pour tout lieutenant.

Il fit un mouvement de tête et s'éloigna du policier, qui tapota sur son datapad avant de le ranger. Il claqua ses bottes et s'éloigna, tandis que Thomas, lui, se décida à rejoindre mademoiselle Aper. Il n'avait pas à chercher partout. Les gardes turiens du commandant faisaient comme un chemin tout tracé. Hörst, son garde du corps à lui, avait préparé la navette pour partir dès qu'il en aurait fini. Le politicien monta 3 paires d'escaliers, avant de s'approcher d'un bureau de l'hôtel. Comme si c'était un timing parfait, Fera venait de sortir, sûrement après une discussion avec Aper et une observation d'un toubib.

Il salua Fera, toujours d'un mouvement de tête, comme à son habitude, avant d'entrer dans la pièce. La porte se ferma derrière lui. Les 2 étaient seuls, rien n'allait sortir de ce bureau. Le bon moyen pour Dole de s'expliquer.

- Félicitation, mademoiselle Aper. Vous avez sauvé énormément de personnes aujourd'hui.

Il resta debout. Il posa ses mains sur le dossier d'une chaise et se pencha légèrement au-dessus de celle-ci.

- Vous avez agit très rapidement. Je suppose que le commandant Fera vous a également félicité. Je ne veux pas savoir ce dont vous avez discuté... Je suis juste venu mettre les choses au point avec vous, mademoiselle.
Vous devez m'en vouloir, je sais. Et je suis sincèrement désolé d'avoir mis votre vie en danger. Et d'avoir mis la vie des invités et de vos collègues en danger. Mais, pour ma défense, sachez que je n'avais pas vraiment le choix. J'ai préféré agir de manière non-conventionnelle, risquée, certes... Mais, au final, je pense que tout le monde a gagné de cette soirée.
Après tout, une association victime d'une tentative d'attentat, ça fait beau dans les papiers. Je suis sûr qu'il va y avoir un gros apport de dons dans un futur proche.
Vous vous êtes illustrée devant votre hiérarchie. Je suppose que cela fera un bon point pour vous dans votre dossier. Et puis, vous avez réussi à neutraliser une meurtrière, non ? Oh, je doute qu'elle regrette à quiconque. De toute façon, elle était recherchée. Le SSC lui aurait mis le grappin dessus à un moment ou à un autre. Il semblerait qu'elle a perdu...
Je doute que nous ayons jamais à nous revoir, mademoiselle Aper. Alors autant profiter des quelques minutes devant nous. Si vous avez quelque chose à me dire, faites le maintenant.


Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeDim 11 Jan 2015, 01:38
Les dents serrées, Ravilla essayait difficilement de garder le garde à vous. Elle se tenait derrière Fera lequel annonçait au micro que les autres invités devaient partir. Tentant de garder un visage aussi neutre que possible, elle cherchait vainement à ce que son bras gauche ne pende pas trop lamentablement le long de son corps. Elle avait beau essayer, c'était tout simplement impossible de le plier ou même trop le bouger. Cette foutue Asari et sa projection lui avait fait mal... D'ailleurs, si la douleur avait été supportable et même appréciée dans un premier temps, elle empirait avec le temps. Elle avait même du mal à plier les doigts. Cependant, elle devait garder un air digne et professionnel jusqu'au départ des invités. Sauf que c'était difficile de se concentrer. Ses yeux parcoururent la salle, cherchant un moyen de s'occuper l'esprit. Ils tombèrent sur une tâche de sang mauve qui imbibait encore la scène. Les mandibules frémirent mais ne claquèrent pas. La franc-tireuse considérait cela comme un échec.
Bien que criminelle, l'assassin aurait pu parler. La militaire avait prévu de l'atteindre à un point non vital afin que celle-ci s'effondre et puisse être rapidement maîtrisée par les autres soldats. Mais le coup qu'elle avait reçu avait dévié sa trajectoire et l'avait fait levé son Carnifex de quelques millimètres. Cette petite différence qui pouvait sembler futile avait pourtant provoqué la perforation d'un organe. La tueuse avait été transportée à l'hôpital le plus proche mais les chances qu'elle y passe étaient grandes. Elle aurait pu parler! Donner des renseignements sur son patron ou sur ses potentielles futures cibles. Au lieu de ça... Il fallait croiser les doigts pour qu'ils ne finissent pas avec un cadavre. C'était désespérant. Ça l'aurait même été d'avantage si la turienne avait pu se concentrer totalement dessus. En attendant, le Commandant avait fini son petit discours et se dirigeait vers les quelques soldats qui étaient réunis derrière lui. Ceux en civils. Tous se tinrent droit alors qu'il s'arrêta devant eux.

- Bien. Messieurs, faites en sortes de vous assurer que les derniers invités partent sains et sauf. Vérifiez qu'ils ne sont pas armés. S'il y avait un second tireur, il aurait sans doute attaqué mais il vaut mieux se montrer prudent.
Aper! Avez-vous été blessé durant la confrontation?


Les yeux du gradé se posèrent sur son bras. C'était difficile de cacher ce genre de chose en même temps. Surtout à quelqu'un qui avait connu assez de guerre pour reconnaître quand un guerrier était trop blessé. La femelle se retint de grimacer. Elle se doutait de ce qui allait se passer ensuite. Elle serait bonne pour se faire examiner par un toubib, puis copieusement engueulée pour avoir abattu ou manquer d'abattre une potentielle source d'information. Bordel. Si ce foutu humain n'avait pas tardé à l'informer, les choses auraient pu être différentes.

- Oui Commandant.

Le turien ne se départit pas de son air neutre, quoique ses sourcils se froncèrent quelques peu. Si la militaire était virée de l'armée - ce dont la seule idée suffisait pour lui donner envie de vomir - elle pourrait toujours se reconvertir dans la voyance.

- Docteur Caipus? Veuillez emmener l'Adjudant-chef Aper jusqu'à la salle de soin à l'étage supérieur. Je viendrais vous parler après m'être occupé des derniers invités.

Les ordres étaient clairs et indiscutables. Et de toute façon, il n'y avait rien à discuter. La blessée dut donc monter plusieurs escaliers (qui avait bien eu l'idée de mettre un post de soit aussi haut? Quels imbéciles) avant d'être installée dans un bureau converti en infirmerie. Elle se permit de claquer des mandibules d'une façon légèrement douloureuse, retirant une partie de sa robe sur ordre du médecin afin de laisser son omoplate dégagée. Elle avait le dos à l'air libre ainsi que les deux épaules alors qu'elle tenait le reste de son vêtement de son uniquement main disponible. Le professionnel de santé palpa la peau et les os, cherchant à identifier la blessure. Il sorti son omnitech et fit un rapide scan qu'il examina quelques instants avant de rendre son verdict.

- Luxation. La blessure est récente, aussi je peux tenter de la réparer "à chaud". Ou vous pouvez préférer une anesthésie mais dans ce cas, il faudra que vous soyez déplacé jusqu'au centre de soin le plus proche.
Que préférez-vous?


- Allez-y maintenant.

Le turien hocha la tête et plaça une mains sur l'autre épaule de la femelle. Il fit un rapide décompte pour l'aider à se préparer puis, d'un geste précis et agile, lui remis l'os en place. Si du côté du médecin tout semblait bien aller, du côté de la patiente, c'était une autre affaire. Son cerveau semblait avoir décidé que trop, c'était trop. Pendant un instant sa vision devint flou, puis un flash blanc et elle reprit conscience du monde qui l'entourait quelques secondes plus tard, alors que le médecin la soutenait. Pour être douloureux, ce mode de guérison l'était. Ravilla réussit à se rasseoir correctement tandis qu'on lui appliqua une poche de médigel.

- Vous allez devoir passer trois jours en arrêt. Avec application de médigel deux fois par jours et vous serez comme neuve.

L'intéressée hocha la tête en signe de remerciement, claquant doucement des mandibules. Les esprits bénissent l'inventeur de ce soin. Des blessures qui pouvaient prendre des semaines à guérir ne nécessitaient plus que quelques jours. Cependant, la guérison instantanée n'existait toujours pas lorsqu'il s'agissait de blessures profondes. Enfin. Au moins elle évitait de passer plusieurs mois d'arrêts et une longue rééducation.

On frappa à la porte. Celle-ci s'ouvrit, dévoilant l'imposante stature du Commandant. Le docteur énonça à nouveau son verdict lorsque le haut gradé le lui demanda.

- Bien. Vous pouvez partir. Je souhaiterais m'entretenir avec l'Adjudant-chef Aper.

Ainsi, ils se retrouvèrent tous les deux seuls. Aper raffermit un peu sa prise sur sa robe, tentant de garder un air digne. Le turien leva un sourcil.

- Vous désirez que je vous aide...?

- Le docteur Caipus a dit qu'il fallait attendre un peu de temps avant. Mais je vous remercie Commandant.

Le silence revint un court instant avant que Fera ne le brise à nouveau.

- Il semblerait que vous ayez eu des informations quant à la présence de l'assassin... Monsieur Dole, n'est-ce pas?

Il n'attendit même pas qu'elle réponde, enchaînant.

- Un exemple typique de politique humaine. J'aimerais savoir ce que Monsieur Dole a dit pendant que vous dansiez tous les deux. Il n'a pas semblé avare en paroles.

- Il a parlé de manigances qu'il a réalisé Monsieur, et de la raison pour laquelle il était la cible de l'assassin. Il a aussi tenté de vous discréditer par de fausses accusations Commandant. J'imagine qu'il voulait essayer de s'attirer ma sympathie à son égard afin que je sois d'avantage disposée à l'aider.

Le Commandant eu un petit sourire, presque désolé. Ce que la turienne n'avouait pas, c'est qu'elle s'interrogeait quant aux dires de l'humain. Mais ce n'était pas à elle de juger. Si la Hiérarchie n'avait pas jugé nécessaire d'enquêter sur ces étranges coïncidence, il devait sans doute y avoir une raison... Sans compter qu'elle n'était pas vraiment en état de s'y intéresser plus en avant. Blessée et épuisée, en ayant plus qu'assez des complots des politiciens, elle souhaitait uniquement mettre un terme à cette soirée.

- Il faut croire que Monsieur Dole avait trop peur pour sa vie pour agir avec raison. Bien, je vous remercie Adjudant-chef Aper. Ces accusations sont calomnieuses, mais accuser Monsieur Dole risquerait de dégrader les relations entre l'Alliance et la Hiérarchie. Aussi je compte sur vous pour ne pas en toucher un mot.

L'intéressée opina du chef. Le sourire du Commandant s'étira un peu plus.

- Bien. Je vais rappeler le Docteur afin qu'il vous aide avec votre robe. Une navette vous attendra à la sortie du bâtiment.
Bonne nuit Adjudant-chef.


- Merci Monsieur. Pour vous aussi.

Il quitta la pièce, laissant le médecin finir son travail. Il lui mis le bras en écharpe, avec interdiction formel de le bouger pendant trois jour, et était occupé à refermer la robe de la femelle lorsque Thomas Dole entra. La turienne dut mobiliser tout ses efforts pour ne pas grogner. Bon sang, cette foutue soirée semblait ne jamais se finir. De qui recevrait-elle la visite ensuite? La Dalatrace? Le turien ayant fini son travail s'éclipsa pour les laisser seuls. Merveilleux. Elle était encore assise sur le lit que lui prenait appui sur une chaise, debout, l'observant dans une posture qui rappelait celle d'un vautour.

- Félicitation, mademoiselle Aper. Vous avez sauvé énormément de personnes aujourd'hui.

Un claquement furieux fut sa réponse. Oui, elle lui en voulait. Et chaque mot qu'il prononçait n'aidait pas à calmer son ire. Il y avait tellement de choses qu'il ignorait sur le mode de fonctionnement des turiens... Elle eut pourtant la patience, chose étrange, d'attendre que l'Humain finisse son petit discours avant de se lever, un peu lentement.

- Peut-être que chez vous un soldat qui fait son boulot est récompensé. Mais la Hiérarchie ne marche pas ainsi, Monsieur. Faire son travail est une chose normale pour nous.
Et pensez-vous vraiment que le monde marche ainsi? Qu'il est bon de risquer la vie des autres pour son petit profit? Quant bien même VOTRE égoïsme profiterait à d'autres.


Elle se leva, faisant face au politicien qu'elle dominait de sa hauteur.

- Nous ne nous reverrons plus, en effet. Et il y a une chose que je meurs d'envie de faire.

Sa main droite vola jusqu'à la joue mollassonne du mâle, s'arrêtant à quelques millimètres de la peau rose. Si elle s'était écouté, il aurait déjà eu la marque de ses doigts imprimés sur la face. Esprits savaient qu'elle le voulait. Sauf que c'était le laisser gagner. Elle replia la main, le griffant un peu vivement au passage. C'était plus facile à faire passer pour un accident. La militaire fit mine de ne pas avoir remarqué la griffure. C'était mesquin. Mais ça soulageait.

- Je ne m'abaisserais même pas à vous gifler.
Vous avez eu le choix, Monsieur Dole. Et vous avez fait le mauvais. Vous vous êtes juste arrangé pour que d'autres profitent assez de vos magouilles pour ne pas avoir à vous sentir coupable.
Thomas Dole
Thomas Dole
Membre
Messages : 417

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeDim 11 Jan 2015, 02:27

Dole se la fermait et écoutait calmement la réponse de la turienne. Pour une fois, il était totalement calme, silencieux, ses sourcils froncés et ses yeux dresses directement dans ceux de la turienne. Il ne la voyait plus comme un outil, ou comme une femme, ou même une turienne. C'était un amas d'os et de muscles brisée, un animal blessé qui était combative jusqu'au bout.

Il ne sourcilla pas quand elle bougea la main. Des gifles de femmes, il en avait reçu des tas dans sa vie. Tellement que ça ne lui faisait plus vraiment d'effets. La douleur physique ne le traumatisait pas. Il était trop habitué à avoir mal à son cœur pour sentir une grande différence. Une partie de lui appréciait même ça. Il sentit un contact froid et piquant d'une griffe, qui lui arracha la peau en surface, comme un coup de rasoir mal placé. Sa joue trembla, un spasme rapide, son regard noir toujours plongé dans celle qu'il n'aura jamais connu que comme « mademoiselle Aper ».

Il prit une grande inspiration nasale quand elle eut fini, bombant ainsi son torse. Il hésitait vraiment à quoi dire ensuite, et si cela avait un quelconque intérêt. Tous les fragments de sa voix calme et éthérée étaient volatilisés. À la place, il parlait avec une voix froide, rauque, et un peu tremblante, avec un arrière-son d'un accent français si ridicule que d'ordinaire il cherchait à l'opprimer.

- Vous...

Il se mordit la lèvre inférieure.

- Oui... Vous avez sûrement raison.

Ses yeux se détournèrent de l'imposante turienne. Bien que sa tête ne bougeait pas, ses yeux allèrent se réfugier dans les extrémités de leur globe oculaire.

- C'est vrai. Vous avez raison. Je me mens sûrement plus à moi-même que je ne me mens à vous. Et il est vrai que tous les événements de cette soirée... Et d'il y a 12 ans... Ont été uniquement pour mon profit personnel.
Alors... Je ne vais pas vous faire croire que vous gagnez au change. Ou que l'Humanité gagne au change. Ou que la justice a triomphé avec le meurtre que vous avez commis. De toute façon, vous ne me croirez pas. Et de toute façon, moi-même... J'aurais du mal à me croire.


Il haussa des épaules tout en reposant ses yeux sur elle.

- Je ne sais pas quoi vous dire. Peut-être que c'est la jalousie, la peur, l'ambition qui me dirige. Qui m'a fait faire ces choses. Moi-même j'ai du mal à me regarder dans la glace. Il y a 12 ans je n'étais qu'une sous-merde, un inconnu, un bas de liste. Maintenant, je suis l'ombre de l'humaine la plus puissante de la galaxie. Et pourtant... J'ai toujours autant de mal à me sentir bien... À sentir, une... Catharsis...

Il souffla, visiblement énervé, alors qu'il lâcha la chaise et fit un pas en arrière.

- Mais qu'importe. Je ne vais pas vous ennuyer. Je n'ai rien à vous offrir, et je n'ai rien que vous accepteriez.
Alors, je sais que c'est bien maigre. Mais sachez juste que je suis désolé.
Adieu, Aper. Je vous souhaite bonne chance pour la suite.


Il avait déballé son sac avec exactement le même ton monotone. Aucune variation de ton. Aucun mot accentué. Aucune pointe de sanglot ou de voix enrouée. Il n'essayait pas de faire en sorte qu'Aper ait pitié de lui. Il n'essayait pas qu'elle le pardonne. Il ne le faisait même pas pour se sentir bien, pour avoir l'impression d'avoir été honnête. Il avait simplement été lui-même pendant moins de 100 secondes. Il ouvrit la porte derrière lui. Et dès qu'il aperçut les soldats turiens, il se força à nouveau à esquisser un sourire et à augmenter la tonalité de sa voix.

- Bonne soirée messieurs.

Il leur fit un signe de tête, et entra dans les escaliers pour monter jusqu'au toit. Le parking était vide. Hörst attendait patiemment, légèrement assis sur la navette. Dès qu'il aperçut son employeur, qui arrivait le nœud de papillon défait, visiblement fatigué, il entra et se mit derrière le volant. Thomas s'approcha de la porte, se glissa sur la banquette arrière, et déposa sa tête contre la vitre.

- Je vous ramène à votre hôtel, monsieur ?
- Et vite, Frederick...

La navette verrouilla ses portes, se déplaça, et quitta l'hôtel, pour s'enfoncer dans le dédale d'autres véhicules. Malgré l'attentat, la circulation était paradoxalement plus fluide : La menace était neutralisée.

Dole observa à travers la fenêtre. Il regardait les lumières dans la nuit artificielle de la station. Mais il y avait également autre chose qui l'intriguait dans la vitre. C'était son reflet.

Est-ce que vous pensez que je suis un hypocrite ?
Eh bien... Vous devriez.
La route vers le pouvoir est bâtie sur de l'hypocrisie... Et des dommages collatéraux.
Ne jamais regretter.


Il ouvrit lentement la veste de son smoking, et fit coulisser son nœud pap de sa nuque, derrière le collier de sa chemise.

La carrière de mademoiselle Aper ne sera pas mise en danger. Il n'est dans l'intérêt de personne, et sûrement pas du commandant Fera, d'avoir quelqu'un d'aussi gênant être renvoyé.
Mais là encore, cela ne me rend pas la conscience tranquille. Elle a raison. Quand bien même elle soit totalement naïve et aveugle à la pourriture de sa Hiérarchie... Elle a raison. C'est moi qui ai le plus gagné de mes propres mensonges. Elle ne serait pas blessée et avec le sang d'une femme sur les mains si je n'avais pas décidé d'agir par mon propre intérêt 12 ans plus tôt. Et il est trop facile pour moi de faire souffrir les autres que moi-même...
Malgré tout, j'ai choisi ce chemin il y a bien longtemps. Et il est maintenant trop tard pour reculer ou pour changer.
Alors, nous allons tous oublier cette soirée. Jugez-moi si vous voulez. Ce n'est pas mon problème. Ce n'est plus mon problème.
Le destin m'attend.


Il commença à fermer ses yeux et laissa son esprit s'engloutir dans un léger sommeil.
Ravilla Aper

Personnage RP
Faction : Hiérarchie
Rang : Lieutenante
Ravilla Aper
De Sang et d'Acier
Messages : 1383
Crédits : Davinarfel

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitimeMer 21 Jan 2015, 18:21

La tension était palpable. L'un et l'autre se défiaient du regard, véritable bataille silencieuse dont les seuls blessés pouvaient être le mental et la dignité. D'un point de vue extérieur, peut-être que la scène était amusante à voir. Lui, calculateur et sournois et elle, digne et fière, qui se faisaient face ainsi.
Aper claqua froidement des mandibules. Elle devait avoir "fière allure" dans son état, le bras gauche collé contre son corps, l'air sévère et une colère sourde flambant au fond de ses yeux. Oui, elle en voulait à l'humain, égoïste et faible de caractère qui se trouvait devant elle. La douleur lancinante de son épaule accentuait son humeur, déjà mauvaise depuis le début de la soirée. Cela se traduisait par sa posture. Son corps entier était prêt à se battre s'il le fallait, solution de facilité pour qui, fatigué et meurtri, voulait mettre fin aux agitations qui l'agaçaient. Néanmoins, l'envie de bataille et l'image que la turienne pouvait avoir de l'humain commença à se fissurer lorsque, pour la première fois de la soirée, il parla d'une façon plus humaine. Oubliée, la voix mielleuse voir même sucrailleuse, destinée à appâter les politiciens, les dignitaires, les entrepreneurs, bref, quiconque pouvait lui être utile. Il parlait du ton froid et rauque de celui qui, fatigué, lâchait finalement les armes. Un moment de faiblesse qui, étrangement, le rendait moins pathétique que l'image du politicien véreux dont il aimait revêtir l'apparence. Un léger cliquètement souligna l'étonnement qu'un tel changement provoquait chez la militaire. Mis à part cela, elle préféra garder le silence. Certaines situations nécessitaient qu'un seul parle. Et de toute façon, qu'aurait-elle put dire?

- Oui... Vous avez sûrement raison.

Pour une fois, ce fut lui qui fuya son regard et elle qui le cherchait. Le reproche fit place à de la curiosité. Qu'il décide de laisser de côté le côté "politicard" de sa personne était une chose. Qu'il parle d'une façon plus humaine en était une autre. Mais qu'il soit ainsi prêt à reconnaître ses torts... Voici quelque chose à laquelle Ravilla, de ce qu'elle pensait savoir de l'Humain, ne pensait jamais avoir à faire. Et il reconnaissait tout. Son égoïsme, sa lâcheté, l’imbécillité de son acte, le tout avec presque une flegme fataliste.
Il se révélait donc être plus qu'une apparence d'acier et un coeur malade. Il y avait bien un être humain au milieu de tout cela. Avec des sentiments et des doutes. Si la franc-tireuse avait aimé l'ironie, sans doute qu'elle aurait dit qu'il s'agissait du scoop du siècle. Ce n'était pas son genre. Elle avait plutôt l'impression de voir un être qui, comme bien d'autres, avait été touché d'une façon douloureuse par la guerre et ses actes, bien qu'en ayant profité. Un être qu'on pouvait presque prendre en pitié, si ses actes n'avaient pas été détestable. Encore que, les voilà qui devenaient presque pardonnables lorsqu'on se rendait compte que son hauteur était juste un homme effrayé, qui se raccrochait au pouvoir comme un varren à sa viande de pyjiak, craignant qu'on le lui retire. Comme si c'était la seule façon de le définir, et qu'il n'était plus rien sans cela. Oui, c'était bien une légère pitié et tristesse que la femelle ressentait envers le mâle. En dépit du bon sens. Il y avait une certaine nostalgie en lui qui lui était presque familière. Il y avait sans doute eu un "Thomas Dole" d'avant la guerre qui avait du être différent de celui actuel.
Enfin, comme si dire tout ce qu'il voulait dire lui avait fait du bien, l'humain retira sa prise de la chaise et recula légèrement, lâchant quelques derniers mots avant de s'en aller.

- Mais qu'importe. Je ne vais pas vous ennuyer. Je n'ai rien à vous offrir, et je n'ai rien que vous accepteriez.
Alors, je sais que c'est bien maigre. Mais sachez juste que je suis désolé.
Adieu, Aper. Je vous souhaite bonne chance pour la suite.


- Au revoir, Monsieur Dole.

Les mots étaient sortis tout seuls. Un au revoir plutôt qu'un adieu, chose étrange. Peut être qu'en effet ils se reverraient. Sans doute qu'ils ne se recroiseraient jamais. Cette dernière solution était même préférable. Enfin, la phrase avait été lâchée et il était trop tard pour faire un correctif. L'humain était déjà parti, la laissant seule, planter au milieu de la pièce, avec la douleur comme seule compagne. La turienne examina rapidement la pièce du regard, vérifiant qu'elle n'ait rien oublié et que rien n'ait été oublié. Un soldat apparu à la porte, pour voir comment elle allait. L'intéressée ne réagit pas, passant devant lui en soufflant un "bonne nuit soldats" un peu trop faible pour ce qu'elle était censée représenter. Ils ne dirent rien, la laissant s'en aller. Avaient-ils remarqués la griffure, unique trait sur la peau pâle, que le politicien arborait en partant? Elle s'en voulu alors qu'elle descendait lentement les marches. L'Adjudante-chef s'était laissée allée et la colère et la fatigue avaient pris le dessus. Rien n'empêchait l'homme de dire qu'elle avait tenter de s'en prendre à lui. Et il aurait raison. Si les militaires qui l'avaient vu sortir avaient remarqué la trace de sang, ils pourraient même confirmer les accusations. Tout ça à cause d'un moment d'énervement... Il y aurait sans doute mise à pied, même pour un court temps. Fera pouvait toujours tenter de la défendre en invoquant les propos de Dole, mais le ferait-il vraiment? Assurément que non. Le Commandant était soucieux de garder une bonne entente entre le gouvernement Humain et la Hiérarchie. Quand bien même il invoquerait cela comme façon de minimiser les actes de la sous-officière, elle serait tout de même sanctionnée pour ses actes. Voilà qui concluait ce foutu gala de la meilleure des façons...

Elle laissa échapper un rire amer tandis qu'elle passa les portes d'entrées et traversa les quelques mètres de rue qui la séparait de la navette devant laquelle un pilote de la Hiérarchie attendait. Il se proposa pour l'aider à s'installer mais elle rejeta la proposition doucement. Blessée ne voulait pas dire incapable, et son honneur aurait été bafoué si on l'avait aidé pour une si petite chose. L'épuisement lui donnait l'impression que la banquette dure du transport militaire était confortable. Son regard était tourné vers les vitres du véhicule alors qu'elle sentit son collègue s'installer du côté conducteur. Elle ne fit pas mine de tourner la tête vers lui. Puis ils démarrèrent sans que ni l'un, ni l'autre ne parlent.
Les légères secousses avaient quelque chose de berçant, presque réconfortant même. Les lumières artificielles de la ville assombrie pour la nuit dessinaient des formes étranges sur les bâtiments et l'esprit pouvait aisément divaguer dessus. L'ensemble avait de quoi donner envie de s'assoupir. Lorsque le turien tenta de commencer une conversation, il pu constater que l'Adjudante dormait du sommeil du juste, sa tête légèrement reposée contre la fenêtre.


[Fin du rp]
Contenu sponsorisé

Le gala se moque de la charité Empty
MessageSujet: Re: Le gala se moque de la charité   Le gala se moque de la charité Icon_minitime
 

Le gala se moque de la charité

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Gala Acté
» Rencontre au Gala

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Mass Effect Reborn :: Voie Lactée [RP] :: L'espace de l'Alliance interstellaire :: Bulle locale :: Citadelle-