Ethan prit l'ascenseur qui le mènerai vers le quai du Marengo. Il était un peu nerveux : sa dernière mission ne s'était pas très bien passée, et il ne comprenait pas que sa hiérarchie souhaitait lui confier un poste de second. Mais à priori ses "qualités en matière de leadership faisaient de lui un excellent candidat." Il avait donc suivit des formations pour se préparer à ce poste, et ceux qui l'avaient placé là se voulaient rassurant : "Le commandant Scott est un excellent officier. Vous apprendrez beaucoup de lui tatati tatata…" N'empêche...
MacInlley était un habitué du terrain, gestion des troupes, commandement de petites unités, en bref, il était un combattant pur jus, et ne savait pas s'il était prêt pour ce qui l'attendait. Le sol était son domaine, la gestion administrative d’une frégate un peu moins… "Bon ça sert à rien de se mettre la rate au court bouillon maintenant. On verra bien comment ça marche... Bon sang s'que cet ascenseur est long !"
Par la fenêtre il eut une vue dégagée du vaisseau où il allait servir. Et le Marengo était de toute beauté. Il fut impressionné. Il avait fait ses devoirs : lut ce qu'il pouvait trouver sur l'équipage et le reste, et l'impression générale qui se dégageait était que ce navire était la fierté de la cinquième flotte.

Finalement l'ascenseur s'arrêta et les portes s'ouvrirent : "Et ba mon vieux ! Faut pas être pressé ! On pourrait penser que dans une station de si haute technologie, on trouverait d'autres moyens de se déplacer que de se trimballer en monte-charge !" Il souleva sa cantine (des affaires personnelles qu'il avait préféré garder avec lui, le reste ayant été empaqueté et délivré directement sur le vaisseau) avec aisance, lissa un peu son uniforme de ville de sa main libre, et se présenta au soldat qui gardait la passerelle d'accès entre le Marengo et le quai. Posant ses bagages au sol, la sentinelle le salua, il lui retourna son salut et dit : "Je suis le Lieutenant de Vaisseau Ethan MacInlley. Je suis attendu, je demande la permission au commandant Scott de monter à bord."

Vif et plein d’énergie ! C’était la première impression que le Commandant Scott laissa à MacInlley. La vue de ce géant d’un mètre quatre-vingt-dix surprit d’abord le jeune officier. Et à peine avait-il articulé « Lieutenant MacInlley au rapport » que le commandant l’entrainait avec lui dans une visite guidé et éclair du Marengo. Avec sa cantine sous le bras. Non pas que ça le dérangeait outre mesure, mais certain passages étaient parfois un peu exigües… Scott semblait à l’aise et réellement passionné par son travail. Il paraissait également jouir d’une bonne réputation au sein de son équipage, qui avait l’air d’apprécier sa sympathie et sa bonhommie.

« Le meilleur hein ? » Réagit Mac en souriant à l’égard du timonier : « Ca fait quel effet d’être sous les ordres d’une tornade pareille ? » alors que le commandant s’éloignait déjà dans une autre direction. Le pilote eut un rire discret dans le dos du lieutenant alors que celui-ci repartait déjà pour rattraper son supérieur.

Finalement ils en vinrent à la cabine du second. Et le capitaine repartit aussi vite qu’il était apparu. Un instant Ethan eut l’impression d’avoir été transporté par le vent depuis le quai jusqu’à la cabine. Il sourit à cette pensé.
Il prit cinq minutes pour se rassembler. Défît son paquetage et le rangea. Il prépara sa chambré, puis son bureau. Il passa rapidement en revu son ordinateur, voir si des messages étaient arrivés ou autre mais rien de tout ça n’apparut sur son écran. Enfin il changea de tenue pour une plus adéquat à la mission de bord.

Il quitta sa cabine. Il connaissait bien les vaisseaux, et s’orienta immédiatement à bord du Marengo. Il avait passé suffisamment de temps à bord de navires militaires pour ne pas être dépaysé. Certes son travail d’alors n’était pas membre d’équipage, mais la charge des opérations au sol. Mais ça, ça ne changeait pas les plans d’une frégate. C’est ainsi qu’il fit chemin vers la cabine du capitaine. Le commandant l’avait expressément enjoint à utiliser l’intercom pour le contacter une fois qu’il aurait terminé, mais MacInlley trouvait cela un peu cavalier, surtout pour une prise de contact, et – sans être à cheval sur le protocole – il aimait que ses subalternes lui témoignent un peu de respect. Et ainsi il pouvait leur en témoigner en retour. Et il entendait bien agir de même avec sa propre hiérarchie. C’est dans cet état d’esprit qu’il se présenta devant Scott :

« - Commandant en second au rapport, monsieur. » il prit une mine avenante : « Le Marengo est magnifique. J’ai hâte de commencer. » Plus sérieusement : « Sinon j’ai cru comprendre qu’une mission se préparait mon commandant ? Navré mais l’état-major n’a pas jugé utile de m’en parler, il va falloir que vous me briefiez à ce sujet. »

De son côté MacInlley regagna sa cabine. Il s’assit à son bureau et prit un instant pour lui. Puis, il contacta l’ingénieur en chef des machines, l’infirmerie, l’officier d’intendance, le chef de l’armurerie, bref tous les responsables que comptait le vaisseau, et leur demanda un rapport complet. Fournitures, moyens mis en œuvre et préparation à la prochaine mission, il voulait un résumé de leurs activités, histoire de se jeter dans le bain. Il avait bien conscience que ce n’était pas le meilleur moment pour demander ça, mais en tant que commandant en second, c’était son rôle de s’assurer qu’il n’y avait pas un petit détail qui deviendrait un problème à l’avenir. Il fut surpris de recevoir un rapport complet de chacun d’eux dans les minutes qui suivirent. Manifestement le commandant Scott était déjà passé par là. La masse de documents à lire était impressionnante et la tête de MacInlley fit un petit bruit sonore quand elle heurta son bureau, vaincu par la lassitude. Il prit finalement son courage à deux mains et se lança dans la lecture et l’étude du passionnant côté administratif de son nouveau job. Une heure c’était court, mais c’était tout ce qu’il avait pour le moment. Plus tard, il pourrait se familiariser d’avantage avec son nouvel environnement.
Le temps était venu de rejoindre la passerelle. Ethan s’étira un peu : il n’avait pas l’habitude de rester si longtemps vissé sur une chaise.

Quand il se rendit au poste de pilotage, pour assister le commandant, MacInlley entendit Williams :  

-Alors Commandant ? Prêt à jouer les Baby-sitter ?

Il se mit à rire, puis s’approcha à la hauteur du pilote avec un sourire : « Ca fait longtemps que vous êtes sortie de vos langes Williams : je crois que vous avez passé l’âge d’être surveillée non ? Et je pense pas que le commandant ait l’âme d’une baby-sitter… »
Williams eut un « désolée » gêné et Mac lui sourit pour lui faire comprendre que ce n’était pas grave. Il prit place à côté de Scott et lui lança un formel : « Au rapport selon vos ordres mon commandant. »

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