Deuxième jour

Rien d'autre à faire de toute façon et vu qu'ils ont vidé le vaisseau de toutes ces affaires, autant se servir du carnet de bord comme journal. Des fois qu'un pauv' type tombe là-dessus, il aura de la lecture en attendant sa mort, je vais essayer de m'appliquer sans faire trop long...

Alors donc, ma petit histoire...Tout a commencé il y a une semaine à peine. Je squattais un bar d'Oméga, pour pas changer, quand un type est passé pour recruter du monde, pour une affaire lucrative évidemment. Bon pigeon que j'ai été, et avec quelques verres dans le nez, je me suis laissé tenté. Il s'agissait d'un simple boulot de braconnage pour un quelconque riche planqué milliardaire qui souhaitait un nouveau toutou, on aurait des armes avec nous, rien de bien risqué à première vue.

A peine le temps de faire mon sac et me voilà embarqué dans un vaisseau dédié à ce genre de... passe-temps, un peu rouillé mais qui vole bien. Après quelques jours de voyage, on a fini par arriver sur Parnack, et c'est bien sûr là que c'est devenu louche. L'appareil n'était pas si vieux que ça en fin en compte, ou alors on l'avait récemment amélioré, puisqu'on s'est approché de la planète en mode furtif. Pour un bête trou paumé c'était plutôt bien surveillé, on ne nous a pas dit par qui, de toute façon mieux valait ne pas se faire avoir, les braconniers c'est jamais bien vu. Le vaisseau a atterri donc, et on a enfin su ce qu'on cherchait : des Yaghs. Si vous lisez ce truc c'est que vous êtes sans doute aussi sur Parnack, donc vous avez déjà dû en croiser pas mal, pas besoin de décrire ces monstres...

On est resté deux jours à observer le terrain. On était sur une partie assez vivable du continent, pas de jungle, pas de climat infernal, pas de faune trop agressive, c'était bien. Des Yaghs vivaient à quelques kilomètres de notre point d'atterrissage, mais on ne s'est jamais approché pour voir où exactement.
Le chef d'expédition nous a bien dit de rester prudent, mais il y avait pas mal de freelance comme moi dans le groupe et un des gars à cru qu'il traquait une bestiole aussi stupide qu'un varren et aussi vulnérable qu'un Volus sans argent – attention je me mets à faire des métaphores, la captivité ça me change on dirait. On avait fini par repérer un Yagh isolé des lieux d'habitations et on cherchait à l’encercler quand ce crétin s'est fait repérer et a fait filer la proie. Le chef nous a fait aussitôt retourner au vaisseau, au pas de course, et là j'ai compris que ça partait en couille.
Vous l'avez deviné : on est arrivé trop tard, on s'est fait encercler et ces fichus Yaghs nous ont sauté dessus. Ils étaient à peine aussi nombreux que nous mais rien à faire. Quelques-uns étaient armés d'espèce de lance-harpons et j'ai vu un Turien à côté de moi se faire embrocher dans un arbre, pas courant comme façon de mourir. Certains ont eu le temps de tirer quelques coups, mais ça ne leur a rien fait à part les énerver.
Pour je ne sais quelle raison, ils ne nous ont pas tous tué. Moi et trois autres gars – un Butarien et deux autres Humains – on a tenté de fuir mais on s'est fait rattraper puis assommer, et les autres sont sûrement morts. On s'est réveillé hier dans ce qui a tout l'air d'une cellule, sans aucune fenêtre donc on a aucune idée d'où on est, sûrement dans un village yagh.
Ce matin – enfin on suppose que c'était le matin, quand on s'est réveillé en tout cas – des Yaghs sont venus, ils n'ont rien dit mais on balancé plein de trucs dans la cellule. Après un p'tit moment d'observation on a reconnu des affaires qui étaient dans le vaisseau, je suppose qu'ils ont décidé de le garder.

Quatrième jour

Histoire de dingue franchement, dommage, je ne pourrai sûrement jamais la raconter au bord d'un comptoir. Hier, des Yaghs sont rentrés dans la cellule pour nous demander lequel d'entre nous était pilote. Ouais, ils nous ont parlé, et on a mis un moment à capter qu'ils avaient récupérés les Omni-tools sur les cadavres des autres.
Le Butarien enfermé avec nous s'y connaissait justement en pilotage, avant il était navigateur dans une flotte marchande ou quelque chose comme ça, mais il a tout de suite dit que personne dans la pièce ne pouvait aider. On s'est dit qu'il valait mieux mentir en effet, et un autre gars – Sergei qu'il s’appelait – a confirmé. Et là, un des Yaghs s'est tout d'un coup jeté sur ce malheureux Sergei, l'a plaqué au sol et a écrasé son torse avec son pied. On a entendu les cotes se briser juste avant le début des hurlements. Le Yagh a attendu un peu et donné quelques coups en plus pour qu'il baisse le volume, puis a répété la question en fixant le Butarien. « Lequel d'entre vous est pilote ? »
Ce coup-ci plus question de mentir, et ils ont emmené le Butarien hors de la cellule.

Sergei est mort cette nuit, sans doute à cause des poumons perforés.

Sixième jour

Ils ont enfin ramené le Butarien, complètement épuisé. Avant de tomber de sommeil il nous a dit que les Yaghs le forçaient à leur apprendre le fonctionnement du vaisseau.
Un boulot de braconnage comme un autre, mon cul ouais ! Depuis quand les proies cherchent à piquer ton vaisseau pour se faire une virée dans l'espace ?

Septième jour

Rebelote pour l'assistant pilotage. Les Yaghs lui ont laissé la journée d'hier et d'aujourd'hui pour se reposer, avec double ration de l'espèce de bouillie qu'ils nous donnent à manger, un truc pas trop mauvais même si je ne préfère pas savoir avec quoi c'est fait. Ils ont embarqué Stan aussi, et aux dernières nouvelles il n'y connaissait rien en pilotage... Du coup il ne reste plus que moi et Frederick, pas très loquace comme type, et on se demande bien ce qui peut encore nous arriver.



Azagh entra dans la pièce où le captif était retenu. Le lieu était plongé dans l'obscurité, et seule une petite lampe éclairait le visage de l'homme allongé – et attaché – à la table d'opération sur laquelle les médecins s'étaient appliqués à le maintenir en vie.

« Humain Carl Paterson, je vois que vous êtes enfin réveillé. »

L'humain en question avait effectivement entendu entrer son visiteur, et il ne put retenir sa surprise lorsqu'il l'entendit parler. Remarquant son air interloqué, le Yagh se contenta de lui montrer son avant-bras, désormais équipé d'un Omni-tools, et un lueur de compréhension passa dans le regard du prisonnier lorsqu'il comprit.

« Je rêvais ce jour depuis longtemps vois-tu, et grâce à toi mon vœu s'est réalisé. »
« Quoi ? Mais de quoi est-ce que vous parlez ? »
« Du blocus que vous et vos semblables avez imposé à ma planète ! » Azagh avait soudain haussé le ton et était sorti de l'ombre pour rapprocher son visage de celui de son interlocuteur, lequel n'avait pas semblé effrayé pour autant. « Des raids que vous pratiquez pour enlever les nôtres comme du bétail ! Mais à présent, c'est vous qui allez être étudiés. » Son ton se radoucit. « Ce sont nos médecins qui vont disséquer vos organes afin de comprendre comment des êtres aussi fragiles que vous parviennent à rester en vie... »

« Je n'ai rien à voir avec le Conseil, ni avec ce blocus. Je suis un mercenaire comme un autre, payé pour capturer des... spécimens comme vous et... »
« Des spécimens ? » coupa Azagh, qui s'énervait à nouveau. « Nous sommes donc bien des bêtes curieuses à étudier et à exposer comme trophées de chasse ? »

« Ce que font mes employeurs avec ce que je capture pour eux ne me regarde pas. » se défendit Paterson.

« Évidemment. Mais je vais vous dire ce que nous comptons faire, ainsi vous mourrez peut-être plus heureux en sachant avoir aidé ceux qui vont ont vaincu.
D'abord, nous allons apprendre à piloter votre appareil. Si vous me dites que vous n'êtes pas de ceux qui dirigent les vaisseaux du blocus, alors vous n'êtes pas venu avec leur permission, je me trompe ? »

Le Yagh considéra le silence de l'humain comme une confirmation.

« Ainsi donc, nous nous servirons de votre appareil pour nous échapper de notre propre planète, et nous réclamerons aux faibles de votre Conseil notre droit légitime de ne pas subir de blocus. Bien entendu, nous allons d'abord étudier votre technologie, nos scientifiques n'auraient jamais espéré progresser autant en si peu de temps, les possibilités d'essais dans l'espace ayant été drastiquement réduites... »

Il y eut un long moment de calme, le temps que le braconnier puisse réagir, mais il n'en fit rien et Azagh quitta la pièce.



« Papa papa papa ! Regarde un vaisseau ! »

Sven Redler, 42 ans, travailleur à la manufacture du coin et père d'un jeune garçon de 7 ans, leva une œil intrigué de son holojournal pour voir ledit appareil s'approcher de la surface de la planète. Contrairement aux rares petits vaisseaux de l'Alliance ou de commerce habituels, celui-ci se fichait pas mal du spatioport et de la place qui y était disponible, préférant atterrir à proximité du bloc d'habitations quelques centaines de mètres plus loin.

« T'as vu papa ? Il est comme ceux de l'armée mais il est pas en bleu lui. »
« Ah oui tiens... »

Sven continua d'observer l'appareil par la fenêtre, se demandant ce qui pouvait amener ce drôle d'oiseau sur cette petite colonie isolée. On aurait dit là une sorte de vaisseau cargo, mais équipé de quelques canons, l'air un peu rafistolé et sans aucun signe distinctif d'une quelconque compagnie commerciale. En fait, ça ressemblait au vieux véhicule ramasse-ordures de l'immigré volus travaillant pour le superviseur de la colonie (l'armement et le voyage dans l'espace en moins) : une mécanique pas très réglementaire mais qui, sans qu'on sache trop comment, fonctionne bien.


Plus loin de là, au spatioport, l'unique employé encore en service en cette fin de journée avait également remarqué la manœuvre du nouvel arrivant, et il pestait avec ferveur contre les cervelles de varren qu'on laissait ainsi piloter n'importe comment. Ni une ni deux, le fonctionnaire sortit de l'astroport, agacé par cette fin de journée, et se dirigea à grandes enjambées vers le lieu inapproprié de l'atterrissage. A côté d'habitations alors qu'il y avait trois emplacements prévus pour se poser tout près de là, le type devait vraiment être aveugle...
Un vrombissement infernal se fit bientôt entendre dans tout le quartier et au delà tandis que le vaisseau se posait. Des multiples têtes apparaissaient aux fenêtres pour admirer le spectacle, et il ne fallait pas être sorti de l'école d'aérospatiale pour voir que le pilote avait du mal. Après quelques longues minutes, l'appareil toucha enfin le sol et une large passerelle de débarquement s'abaissa, mais personne ne sortit.

« Mais qu'est-ce qu'ils fichent dans ce vaisseau... »

Il fallut un certain temps au contrôleur spatial avant qu'il puisse entrevoir la possibilité que l'équipage ait un problème et, après quelques minutes supplémentaires, qu'il entre pour vérifier par lui-même. Une situation toute singulière, et il n'aurait pas été surprenant que l'homme ne ressorte pas, et pourtant ce fut le cas. Et il ne réapparut pas seul : quatre imposants Yaghs l'encadraient lorsqu'il traversa à nouveau la passerelle, l'air mi-effrayé mi-résigné.

Azagh à sa tête, le petit groupe avança lentement à travers quelques rues jusqu'à arriver sur une petite place où attendaient la dizaine de soldats de l'Alliance en garnison dans ce secteur de la colonie, arme à la main. Le capitaine Howkins s'avanca et prit la parole en premier.

« Halte ! Qui êtes-vous et que venez-vous faire sur Yrcus ? »

« Nous sommes les envoyés du peuple Yagh, et nous voulons parler à votre dirigeant. »

« Le superviseur Van Graft ? Que lui voulez-vous ? »

« Lui parler. » A ces mots, un des Yaghs posa sa large main sur le crâne du contrôleur, lequel se raidit.

Van Graft fit alors irruption sur la place, aux côtés du capitaine.

« Qu'est-ce qui se passe ici ?! Et relâchez cet homme tout de suite ! »

Donner des ordres à un Yagh comme cela était une véritable insulte, mais Azagh parvint cependant à garder son calme et ses compères firent de même. Loin d'obéir à l'injonction du superviseur, il répondit par une autre question.

« Êtes-vous affilié au « Conseil Galactique ? »

« Oui, enfin pas directement, mais c'est quoi ces questions ? Je vous ai dit de relâchez cet homme, autrement le capitaine et ses hommes vous neutraliseront. »

« Nous neutraliser ? » Les Humains entendirent alors un drôle de grognement venant d'Azagh, puis de ses congénères : ils riaient.

« Êtes-vos affilié au Conseil ? »

Les soldats de l'Alliance levèrent alors leur arme, et ce fut le capitaine qui répondit.

« A terre ! Et ne tentez pas de fuir, des hommes sont en ce moment en train de prendre possession de votre vaisseau. »

« Malin l'Humain... »

La situation évoluant comme Azagh l'avait prévu, le plan fut mis à exécution. La petite ruse du capitaine n'était qu'un petit désagrément qui devait déjà avoir été réglé. Durant quelques secondes, rien ne bougea, jusqu'à ce qu'arrivent quatre Yaghs supplémentaires depuis la direction du vaisseau. Trois d'entre eux portaient un soldat inanimé sur leur épaule, le dernier par contre traînait par le pied un corps ensanglanté. Le capitaine eut juste le temps de se dire qu'il aurait dû demander des renforts avant que tout ne dégénère.
D'abord, Azagh se replia sur lui-même, préparant son assaut et attirant sur lui tous les viseurs adverses. Puis, profitant de cette très brève diversion, les autres Yaghs passèrent à l'attaque, avec l'apparition de pas moins de sept nouveaux combattants : ces derniers étaient eux aussi restés dans le vaisseau le temps que l'attention s'en détache, puis s'étaient empressés de rejoindre la place via un chemin plus discret, en escaladant les bâtiments. L'offensive parfaitement coordonnée surprit les Humains et le chaos qui en résulta permit à Azagh de finalement bondir sur le capitaine et de le plaquer violemment au sol, puis de s'emparer de son Avenger pour le projeter dans les jambes de Van Graft. Une utilisation assez originale du fusil d'assaut qui eut pour effet de stopper net le superviseur dans son début de fuite.

Soumettez-vous ! » tonna Azagh de sorte que tous l'entendent. « Rendez-vous maintenant et vous vivrez. »

Blessés, neutralisés et constatant l'inefficacité des rares balles qu'ils étaient parvenu à tirer sur l'armure de leurs adversaires, les soldats baissèrent les armes lorsqu'ils virent le superviseur et leur officier dos au sol, à la merci de l'ennemi.

« A présent, la population... »

« Non... Ils vous résisteront, ils sont presque tous armés... »

Mais Van Graft avait naturellement regardé son interlocuteur en prononçant ces paroles, et les multiples yeux d'Azagh n'avaient pas manqué d'analyser son expression faciale. Ce mensonge conforta donc le Yagh dans l'idée que quelques otages de plus ne seraient pas difficiles à obtenir.

Comme tout Yagh, Azagh est un prédateur massif et aguerri qui concilie force physique et violence avec intelligence et ruse. Qui plus est, il possède comme ses compères un instinct de survie naturellement fort développé, ce qui bien entendu s'avère fort utile lorsque la situation dégénère.

Leader de son groupe, il a tendance à rechercher le contrôle sur tout ce qui l'entoure et usera de sa force ou de sa ruse jusqu'à y parvenir. Pas irréfléchi pour autant, il sait observer avant d'agir et ses multiples yeux se prêtent fort bien à cet exercice, quand il ne s'agit pas d'anticiper les mouvements d'une proie.

Au combat, son corps large et musclé lui confère force et agilité, tandis que ses écailles protègent les parties les plus exposées de son corps. Il dispose également d'une armure fabriquée sur-mesure, faite d'un alliage de métaux propre aux Yaghs, qu'il porte presque en permanence depuis qu'il a quitté Parnack.
Côté équipement, Azagh n'est pas amateur des armes de tir habituelles, même s'il en a quelques unes à sa disposition : les fusils d'assaut récupérés dans l'équipement des braconniers et qui ne sont pas restés sur Parnack pour étude équipent désormais certains membres du groupe. Mais les Yaghs préférant naturellement le corps à corps, chacun est équipé selon ses préférences, Azagh étant pour sa part tombé sous le charme de l'une des récentes découvertes : l'Omni-Lame.

Dans ce monde nouveau et gigantesque, il est un peu à la dérive, les seuls environnements qu'il ait connu étant sa planète natale puis l'immensité de l'espace et la petite colonie découverte lors de « l'évasion ». Il s'acclimate néanmoins à ces changements soudains et tâche d'en apprendre tous les jours un peu plus sur les diverses races inférieures qui peuplent la galaxie, dans le but évident de pouvoir les dominer un jour.

Signe(s) distinctif(s) : Relativement grand, imposant, et assez différent de la plupart des autres races... En fait c'est un Yagh, que voulez-vous de plus ? Si toutefois vous le croisez et qu'il n'est pas seul, sa couleur de peau proche du mauve et ses marques faciales de différentes teintes de bleu vous aideront à la distinguer des autres.
Relations avec les autres : Difficiles, allez savoir pourquoi mais les gens ont tendance à ne pas aimer se faire soumettre (sauf certains humains amateurs de cuir).
Des liens prédéfinis Uniquement des PNJs.

Comment avez-vous connu le forum ? Il y a fort fort longtemps, via un type louche communément appelé Lleyton Benam sur ce forum.
Est-ce un double compte ? Non.
Des remarques ? Spéciale kasse-dédi au Courtier pour le bel avatar