" Prescient Zaelen nous sommes en phase d'approche, nous vous attendons sur le pont. "

Le dassos émergea de sa torpeur lorsqu'il ressentit l'appel avant de se relever, lissant sa tunique au passage. Il tentait de remettre de l'ordre dans ses pensées alors qu'il se dirigeait vers le lieu de rendez-vous ; il avait toujours du mal à émerger de ses temps de repos. Un autre dassos croisa sa route alors qu'il franchissait une intersection, prescient tout comme lui, ils se saluèrent.

" -Prêt à établir le premier contact avec ce cycle ashan ?
-Plus ou moins. "

Telves lui jeta un regard, plissant les yeux, avant d'établir un contact plus étroit avec son camarade. Il soupira.

" -Tu te fais du mal en agissant ainsi ; apprends du passé au lieu d'y vivre...
-Pour construire l'avenir. Je connais mes classiques ; mais ils sont toujours plus difficiles à appliquer qu'à réciter.
-Nous partageons tous ce fardeau ashan. "

Zaelen ne répondit rien, il n'était pas besoin d'en dire plus. Ils marchèrent ainsi en silence et franchirent la distance qui les séparait du pont où les attendaient les dix-neufs autres membres du Prescent envoyés. Il y eut quelques saluts polis entre camarades mais cela ne que très peu de temps, le Vatral Yun approchait de l'espace butarien.

Le Prescent avait rapidement relevé la présence d'une race de ce cycle à proximité d'Allen Maïer et en avait conclu qu'il vaudrait mieux tisser des liens diplomatiques au plus vite, tant pour éviter le conflit que pour délimiter le nouvel espace dassos avec leurs nouveaux voisins. Ainsi, en parallèle de la délégation envoyée rencontrer le Conseil sur Piétas, une autre troupe d'ambassadeur fut dépêchée sur Kar'Shan, le monde d'origine des butariens afin de rencontrer leur gouvernement. Les informations à leur sujet n'étaient pas très nombreuses et les envoyés étaient donc en terrain quasi-inconnu, une situation qu'ils avaient en horreur ; qui ne connaît pas la scène ne sait pas y tenir son rôle disait le proverbe. Chacun espérait que leurs talents compenseraient.

Le Vatral Yun entra dans le système butarien, les systèmes furtifs furent désactivés, les canaux de transmission ouverts et le message du Prescent transmis.

Le peuple dassos salue le peuple butarien et lui demande audience par notre intermédiaire pour se faire Nous sommes prêts à nous plier à vos exigences protocolaires ; merci de nous les transmettre.

Le commandant Hark, des forces interarmées, était persuadé que la journée serait comme tant d'autres, une simple journée de routine qui laissait tout le temps aux soldats des forces de défense interplanétaire de profiter d'un travail calme. Du moins calme selon la pensée butarienne, ici il n'y avait nul camp d'entraînement ou les soldats devaient passer la quasi totalité de leur temps libre, mais il y avait toujours les gardiens de la pensée patriote. Une bande de fanatiques qui n'ont de parent que le gouvernement, qui n'ont de famille que leur unité.

Mais au moins ici le commandant Hark n'avait quasiment rien à faire tout en conservant un rang qui faisait honneur à sa caste et à sa famille. Mais au fond de lui, Hark rêvait de combats, de la gloire de mettre à mort des ennemis de l'Hégémonie. La Grande Guerre l'avait transformé pour en faire un guerrier, et cela il ne pouvait plus s'en défaire.

C'est alors qu'une enseigne des services de communication et surveillance radar héla Hark. Le butarien suait à grosse goutte et semblait avoir parcourut une grande distance à grande vitesse. Interloquait, Hark ne remarqua même pas Veen, le supérieur de tous les gardiens de la pensée patriote, qui s'approchait à son tour de l'enseigne, sûrement aussi intrigué par l'inhabituel. Laissant l'enseigne reprendre son souffle quelques instants, le commandant Hark observa discrètement Veen qui ne laissait, comme à ses habitudes, transparaître aucun sentiment sur son visage.

Veen était, même pour un butarien, de carrure imposante et d'une taille colossale. Les soldats avaient pris par habitude de dire qu'il avait un père krogan, dans son dos bien entendu. De plus le butarien était connu pour son intransigeance légendaire, il est dit qu'il avait même abattu un soldat lorsque ce dernier s'était exclamé que l'Hégémonie était mieux avant guerre. Pour compléter le tableau, Veen était habillé d'une simple tenue entièrement noire et moulante, celle que les soldats d'élites avaient l'habitude de porter en dehors des missions. Une cape blanche venait compléter le tableau donnant l'impression de regarder un héros de film. Sur la cape était brodé le sigle de la nouvelle Hégémonie.

Mais avant de pouvoir aller plus loin dans l'observation du personnage énigmatique, l'enseigne se décida enfin qu'il avait repris suffisamment d'oxygène. Pourtant le commandant eut du respect pour le jeune butarien étant donné le fait garda toute sa contenance même sous le regard sévère de Veen.

"Commandant, seigneur, Un vaisseau totalement inconnu vient de pénétrer dans le système. La forme est
inconnue de toutes les bases de données. De plus ils ont envoyés un message parlant du peuple Dassos et malgré toutes nos recherches nous n'avons trouvé aucuns renseignements sur un tel peuple. Que devons nous faire ?"

Hark oublia dès lors tous ces rêves de combats, de gloire. Il sut que le problème était de la plus haute importance et rien ne devait être bâclé dans cette histoire, il en allait de sa survie.

"Commencez déjà par me retransmettre le message des ces ... Dassos. Ensuite nous pourrons définir une réaction à la possible menace."

Veen quand à lui garda son calme se contentant de jeter un regard mystérieux au commandant et de faire un signe de la tête l’enseigne pour qu'il se presse. Après avoir écouter cette transmission, le commandant n'avait toujours pas d'idée quand à la meilleur manière de réagir. Veen eut alors enfin une réaction et pris la parole de sa voix rauque.

"Enseigne cour prévenir le commandement de la présente inconnue. Préviens directement le général Ardak. Dis lui que le seigneur Veen requiert son aide." Puis se tournant vers le commandant, le gardien de la pensée patriote reprit sa série d'injonctions. "Commandant préparez vos hommes à un potentiel combat. Préparez aussi de qui aborder ce navire."

Puis sans un regard vers les deux butariens le seigneur Veen se dirigea vers le pont du croiseur "Litanie de fureur". Après une courte marche, le gardien de la pensée retrouva l'amiral Garn. Ce dernier, un héros de la Grande Guerre, était en pleine discussion avec deux autres soldats. Le seigneur Veen préféra interrompre la discussion en toussant sans discrétion. Les deux soldats prirent alors immédiatement congé laissant les deux haut gradé seuls.

"Amiral qu'avez vous prévu pour répondre à ces vaisseaux inconnus ? J'ai déjà prévenu le haut commandement nous ne pouvons attendre plus que de raison, il faut engager la discussion."

Garn acquiesça mais ne discuta pas la chose. Même si le seigneur Veen n'avait officiellement pas de pouvoir sur la flotte, ce dernier pouvait tout de même donner des ordres sur un amiral lorsque les conditions s'y prêtaient. Et c'était justement ce genre de conditions qui menaient à ces mesures extrêmement rares. Garn se dirigea dès lors vers la cabine de pilotage et demanda au pilote d'ouvrir une communication vers le vaisseau inconnu.

"L'Hégémonie butarienne salue le peuple Dassos et accepte la demande d'audience qui se fera à l'endroit même ou stationne votre navire. Les exigences protocolaires sont simple cinq de vos représentants peuvent se rendre à notre croiseur d'ici deux heures. En espérant que le peuple Dassos accepte ces simples conditions."

Puis Garn se tourna vers le seigneur Veen qui signala son appréciation de la situation d'un simple hochement de tête. Puis l'amiral relança la communication, cette fois vers les quelques vaisseaux butariens en orbite de Khar'shan.

"A tous les vaisseaux, que vous soyez tous paré à combattre au moindre signe de danger. Je veux la frégate "Feu vengeur" en orbite au dessus de la capitale. Frégate "Dévastation" maintenez vous hors de la portée de feu du vaisseau, mais soyez prêt à intervenir au moindre problème. Les autres maintenez vous dans le sillage du croiseur et attendez les ordres."

Puis l'amiral s'assit enfin sur son siège de commandant du vaisseau et entreprit d'attendre la suite, sous l’œil inquisiteur du seigneur Veen. Il ne restait plus qu'à connaître les vraies intention du vaisseau et de ce peuple ...

Les envoyés attendaient dans la salle de commandement de leur vaisseau, un espace circulaire disposant de vingt et un terminaux de communications et de projection holographique ; une réplique miniature de ce qu'avait été le Velariel Na Prescent en son temps. Chacun des dassos présents pianotait sur son interface pour surveiller l'évolution de la situation, ne communiquant que peu entre eux ; la communication avait été ouverte depuis plusieurs minutes et ils attendaient la réponse. Les relevés indiquaient que les butariens se préparaient à un affrontement, fait logique vu les circonstances mais qui ne manqua pas de crisper les prescients les plus pessimistes du lot. Tous avaient confiance en la technologie furtive des Vatral Yun mais aucun ne souhaitait d'une nouvelle guerre.

Le message de réponse des butariens atteignit sa destination ; son contenu fut apprécié des prescients, le peu qu'ils avaient appris des butariens en faisait un peuple agressif et individualiste. Il était fort possible bien sûr que ces informations soient obsolètes depuis longtemps mais le Prescent préférait toujours s'attendre au pire.

Les prescients se déconnectèrent de leurs terminaux pour ré-ouvrir la communication entre eux ; il fallait désormais désigner cinq d'entre eux pour représenter le peuple. Il était déjà difficile de le réduire à vingt et une voix alors à cinq...
Bien entendu les vingt et un s'exprimeraient, et le Prescent par les vingt et un, mais cela restait désagréable de ne plus être sur pied d'égalité. Les tractations serviraient donc à gérer les tendances politiques et les idéologies dans la désignation des représentants ; un processus que les implants cybernétiques avaient, les ancêtres soient remerciés, permis de raccourcir.

Rapidement le choix fut fait de désigner deux prescients pour les deux tendances affirmées, xénophiles et xénosceptiques, et un neutre ; chacun avec différents degrés bien sûr. Zaelen était ce dernier ; habitué d'être choisi par défaut, et ne cherchant plus à l'éviter, il accepta la tâche sans broncher. Chacun des cinq prescients reçus un relais de communication sous la forme d'un demi-heaume qu'ils sortirent de l'armurerie ; ces équipements servaient d'ordinaire à maintenir la communication entre les membres d'escouades de combat.
Ils se rendirent ensuite jusqu'à la baie d'embarquement où la navette les attendait pour les mener jusqu'au vaisseau butarien ; Zaelen en prit personnellement les commandes et manœuvra jusqu'à l'appontage.

Les prescients franchirent le sas les séparant de cette nouvelle espèce, un pas important pour leur peuple et leur histoire, et remirent aux soldats qui les accueillaient, l'arme à la main comme attendu, leur épée rituelle. Une arme mi-protocolaire mi-utile que les membres du Prescent portaient sur eux quasiment en permanence ; la remettre équivalait à remettre sa vie entre les mains de la personne qui la recevait.
Ils profitèrent de cet instant pour détailler les butariens et se faire une image mentale de cette espèce ; un phénomène qui marchait dans l'autre sens car si les dassos n'étaient aussi insolites que les hanaris, ils n'en restaient pas moins étranges.
Les prescients reprirent la route en suivant leur escorte jusqu'à leurs interlocuteurs, soignant leur image de non-hostilité ; même leur tenue avait été pensée pour donner cette impression.

Ils arrivèrent finalement devant ceux qui les recevaient au nom du peuple butarien ; les cinq prirent la parole en inclinant légèrement le buste.

" Nous vous saluons et sommes prêts à commencer cette entrevue. "

Anton s'était imaginé un nombre incalculable de fois dans le rôle d'un aventurier de l'espace qui parcourrait l'immensité du vide pour découvrir de nombreuses civilisations inconnues pourtant jamais il n'avait imaginé qu'il allait en effet rencontrer un peuple inconnu. Et encore moins que ce peuple inconnu viendrait de lui même se présenter à la porte de l'Hégémonie. Et pourtant tout cela avait bel et bien lieu. Seraient-ils étranges comme les elcors ou les hanaris ou plus classiquement des bipèdes butaroides, seraient-ils belliqueux comme les humains ou secrets comme les galariens ? Toutes ces questions qui donnaient autant de réponses à la fi possible de ces négociations mais qui ne pouvaient trouver forme avant la dite rencontre.

Un premier contact était toujours quelque chose de particulier, et de très compliqué. Il avait suffit de voir la rencontre entre les krogans et les galariens, celle entre les turiens et les humains pour comprendre qu'il y avait toujours un risque d'incompréhension, de maladresse pouvant dégénéré aussi vite en conflit armé. Anton n'était pas particulièrement fanatique de l'idée de commencer une guerre en ce moment surtout contre un adversaire aussi mystérieux et semblant posséder une technologie furtive de haute qualité.

Le général se devait donc de faire très attention aux nouveaux venus. Dans cette optique, Anton avait invité à le rejoindre le seigneur Jarn membre de la très crainte faction des gardiens de la conscience, il servirait de conseiller à Anton qui connaissait très bien sa maîtrise de l'art de lire sur les visages qu'ils soient butariens ou aliens. Ainsi les deux butariens s'étaient rendus sans attendre sur le croiseur de l'amiral Garn. Une fois sur place, le général ne perdit pas de temps en salutations habituels et préféra passer le peu de temps qui restait à préparer la venue prochaine des émissaires Dassos. Il fut décidé que quatre personnes assisteraient au dialogue, les seigneurs Veen des maîtres de la pensée patriote et Jarn des gardiens de la conscience, l'amiral Garn et enfin le général Ardak. Une fois cella décidé les quelques protagonistes de la rencontre prévue décidèrent de choisir le général comme porte parole et il fut décidé en l'absence de connaissances sur les Dassos d'attendre patiemment leur venue.

L'attente ne fut pas longue et une navette Dassos gagna le croiseur pour enfin laisser entrer les cinqs représentants de l'espèce inconnue. Anton ne savait pas à quoi il s'était attendu mais sûrement pas à ça. Les nouveaux venus se ressemblaient extraordinairement, comme comme toute race alien en générale d'ailleurs, leur peau était différente en fonction de l'individu, tirant du violet au vert dans toutes les gammes connus, leur peau était étrangement parcoure par des bouts de peau d'une couleur nettement plus foncé, peut être de marques faciales ou simplement une pigmentation manipulée. Leurs tenues, de longues robes, faisaient légèrement penser à des tenues crémonielles que l'on pouvait trouver dans les temples.

Pourtant leur allure générale plu au général qui était perplexe tout de même devant les yeux entièrement verts de ses interlocuteurs, l'absence de pupilles donnaient l'impression qu'ils étaient aveugles, une information qui pouvait être importante. Pourtant Anton fut encore plus perplexe lorsque les cinq parlèrent d'une seule voix sans un once d'écart vocal. Soit ils s'étaient entraînés la chose faisant partie de leur culture que de parler d'une seule voix soit ils avaient peut être une espèce d'esprit global tels les rachnis ou les geths, une idée gênantes pour de la diplomatie.

"L'Hégémonie accueille avec joie les représentants du peuple Dassos. Cette entrevue se déroulera en présence de mes trois confrères qui sont tous trois des représentants officiels de mon gouvernement, les seigneurs Veen et Jarn, et l'amiral Garn. Je suis moi même le général Anton Ardak représentant de l'Hégémonie et dirigeant des colonies extérieures au Nid du Milan."

Les butariens aimaient particulièrement étaler leur titres comme l'on peut montrer sa nouvelle navette, une habitude que même Anton avait malgré son mépris de l'élitisme. Le pire restait que les Dassos ne comprenait peut être pas un mot des titres énoncés, leur culture pouvait très bien n'avoir eu aucuns contacts avec les espèces conciliennes ni même les autres. Dans ce cas toutes ces présentations pouvaient être aussi utile qu'une armée volus sur un champ de bataille.

"Prenez donc place parmi nous honorables diplomates" Anton indiqua d'un signe de la main les cinq sièges disponibles. La table carré était disposé de manière à ce que les cinq Dassos fasse face aux quatre butariens. "Bien maintenant peut être pouvons nous commencer cette entrevue. Tout d'abord l'Hégémonie est heureuse de cette rencontre qui sera sans douter un don pour nos deux peuples."

Anton se rassit alors et garda le silence laissant les Dassos prendre la parole. Avant toute chose il fallait connaître les raisons de cette présence.

Les prescients s'installèrent à la table avec précautions, non pas qu'ils craignent un danger mais les coutumes de certains peuples s'avéraient parfois surprenantes.
Zaelen songeait distraitement à la diversité organique de l'univers lorsque ses frères restés sur le Vatral Yun le rappelèrent à l'ordre, il devait rester concentré.

"Bien maintenant peut être pouvons nous commencer cette entrevue. Tout d'abord l'Hégémonie est heureuse de cette rencontre qui sera sans douter un don pour nos deux peuples.
-Nous l'espérons également. "

Zaelen se leva quelque peu et fit les présentations, les butariens l'avaient fait, il était donc raisonnable de le faire également :

" Je suis le prescient Zaelen No As No Velariel et voici les prescients Telves Na Ria Vile, Amlar Na Tel Gladanir, Kelto No Al Kayth et Hivring No Azuriadren. "

Chacun des nominés inclina la tête à l'énonciation de son nom.

" Vous pouvez vous limiter au premier nom pour chacun d'entre nous. "

Le prescient se rassit, il n'était plus l'heure de parler seul, le tour du Prescent était venu ; il s'assura juste que son synthétiseur vocal fonctionnait correctement avant de parler de concert avec les autres.

" Il est d'abord nécessaire que vous sachiez un peu sur notre peuple et surtout que nous vous félicitions pour avoir défait notre ennemi commun : les Moissonneurs. "

Plus d'un prescient au sein du groupe n'en pensait pas un mot car pour ces derniers la victoire de cycle n'était que chance ; chance d'avoir récupéré l'héritage des cycles détruits au fil des millions d'années. Mais pour l'heure la diplomatie devait primer.

" Nous avons en effet un passé commun avec ces derniers, il y a de cela six millions d'années. "

Le Prescent se tut quelques instants pour laisser aux butariens le temps de prendre la pleine mesure de cette information.

" Notre peuple a été averti de l'existence de cette menace alors que nos prédécesseurs disparaissaient du fait de leur action ; par la suite notre nation n'a été obsédée que par l'idée de survivre, de mettre à profit cet avertissement pour permettre de tenir les Moissonneurs en échec. Nul besoin de vous dire que nous n'y sommes pas parvenus. En revanche nous avons trouvé un moyen de survivre là où toutes les autres races ont disparu. "

Et encore, pensa Zaelen, malgré toutes leurs précautions les dassos n'étaient parvenus qu'à sauver deux millions des leurs, soit une fraction infime de leur population.

" Nous attendions depuis la fin de notre cycle qu'un autre parvienne à accomplir ce que le notre n'avait pas réussi et ce jour est enfin arrivé. Avec notre réveil nous avons constaté qu'un autre peuple se trouvait à proximité de notre refuge et il s'agit du vôtre. "

Le point le plus important de la discussion commençait.

" Aussi nous sommes ici pour définir nos relations sur les plans économiques, diplomatiques, militaires et territoriaux. "

Anton attendait la prise de parole des Dassos avec un mélange d'excitation et de crainte. Il était en face d'une énigme totale, pour les autres discussions il pouvait toujours se baser sur des connaissances préliminaires, sur des fait communs, des conflits ou n'importe quoi qui pouvait permettre de comprendre la vision géopolitique globale de son interlocuteur, mais ici rien. Il était en face d'un être qui pouvait être tout ou rien, il ne connaissait même pas son monde d'origine, ni même son niveau technologique.

Puis vint les présentations, ou un seul des Dassos parla, une information intéressante mais tout de même pas complètement utile. Mais désormais il était sûr que les Dassos restait bel et bien un peuple autonome et non des corps liés uniquement par une entité unique, mais l'idée de l'entité n'était pas réellement éliminée, en effet ils pouvaient toujours avoir une espèce de pensée commune. Même si tout n'était encore que des hypothèses Anton essayait de se faire à cette idée.

Le général butarien n'ajouta rien à la fin de la présentation des Dassos préférant attendre la suite pour prendre pleinement conscience de la présence des ces êtres aussi étranges que fascinants. Puis les Dassos reprirent leur manière de parler en commun comme un seul être. Ces moments laissaient Anton autant perplexe que suspicieux, pour lui chaque être était une entité unique ayant ses propres envies, parler de cette manière rendait les interlocuteurs impersonnels, l'impression était de parler à des machines.

Mais l'impression disparue aussi vite qu'elle était apparue. Le poids des informations transmises par les Dassos étaient trop énormes pour ne pas éclipser toutes les questions que se posait auparavant Anton. Ils seraient plus vieux que le cycle des prothéens, et de nombreuses années en plus. Une information absolument colossale, mais aussi une mauvaise nouvelle du moins d'un point de vue purement médiatique. Mais Anton parvint à conserver son calme, n'avait-il pas communiqué avec un prothéen et rencontré des rachnis ?

Le général fut pourtant le seul à conserver un semblant de calme, l'amiral Garn éprouvait un profond mépris pour se peuple qui s'était tenu caché pendant tout ce temps sans jamais tenter de porter une quelconque aide aux cycles suivants. Le seigneur veen était quand à lui clairement sceptique, quand au seigneur Jarn personne ne pouvait imaginé ses pensées son visage étant complètement imperméable hormis un petit rictussur le coin de ses lèvres. Mais aucuns d'eux ne tenta de prendre la parole, ils avaient en tête les règles d'obéissance de l'Hégémonie, Anton était la voix et nul autre.

Anton décida de laisser les Dassos terminer leur présentations, de toute manière en oubliant les pensées égoïstes, les Dassos ne seraient plus en vie s'ils avaient décidé de combattre les moissonneurs mais il était toujours difficiles de savoir que durant le massacre des siens d'autres se trouvaient caché survivant au massacre de la galaxie. De plus les butariens n'avaient que mépris pour la lâcheté, une nation aussi militarisée avait toujours inculqué le sens de sacrifice, du combat sans jamais reculer. Mais les butariens auraient-ils agis autrement en ayant un moyen de survivre contre la mort de toutes les autres races ? Sûrement pas.

"Bien nous avons écouté avec attention votre présentation. Nous sommes extrêmement intrigués par de multiples part de votre histoire mais je pense que le moment n'est pas aux discussions de civilisations."

Anton se sentait comme pris dans un piège. D'un côté les principes de l'Hégémonie imposaient un rejet total des Dassos, n'avaient-ils pas préféré resté caché alors qu'ils se disent voisins des butariens ? Mais d'un autre côté les butariens avaient tout à gagner à aider les Dassos, ils étaient voisins et donc leur agrandissement pouvait être canalisé dans le bon sens, en plus de tous les accords pouvant découler d'un partenariat économique ou politique. Finalement le général n'hésita pas longtemps, les gains de la rencontre dépassaient bien largement les problèmes moraux.

"Pour ce qui est de la victoire des moissonneurs je pense que ce n'est pas véritablement une victoire. Pouvons nous appeler victoire une guerre qui a vu périr des milliards de personnes de mon peuple ? Peut-on appeler victoire une guerre qui a vu périr des familles entières assassinées par leur propre voisins transformé en monstre ? Des colonies entières ont brulé et je vois encore chaque jour les cadavres qui pleuvent littéralement du ciel lorsque les vaisseaux sont abattus en l'air. Non une victoire se mesure à l'aune des survivants et ici il n'y a eu qu'une boucherie. La "victoire" comme vous dites n'a de ça que le nom. Heureusement ce cycle a su mettre ses différents de côté et agir en unité pour parvenir à terminer la guerre. Bien sûr nous remercions les cycles précédant pour nous avoir seulement permi cette victoire."

Anton n'avait pas pu s'empêcher. La tirade avait plus tourné en reproches amer qu'en réelle discussion, mais la désinvolture des Dassos quand à la victoire et son coût avait été trop dur à faire passer. De plus ainsi Anton montrait ainsi aux Dassos que leur survie n'était pas la garantie d'une reconnaissance.

"Mais la pensée de la Grande Guerre reste bien trop vivace pour mon peuple revenons en donc au but premier de votre venue. Vous vous dites voisins mais à quelle distance exactement ? Vous souhaitez définir des relations entre nos deux peuples mais nous n'avons aucunes données sur le votre. Pour définir des cartes territoriales il est nécessaire de connaître ce que vous entendez par votre territoire. Pour des relations diplomatiques il est nécessaire qu'une certaine réciprocité soit crée. Comment pouvons nous discuter alors même que nous ne connaissons pas votre gouvernement ? Sur les plans militaires et économiques nous ne pouvons encore une fois guère discourir sur du vide."

Anton garda le silence quelques secondes se contentant de regarder les Dassos qui semblait ne ressentir aucune émotions.

"Mais je pense que la question territoriale et économique peut être rapidement réglé. Du moins si vous commenciez par nous donner votre proposition, si toutefois vous y avez déjà réfléchi dans le cas contraire je pense que nous pourrions aisément régler le problème. Bien je pense que si vous avez le pouvoir d'agir ainsi que nous pourrions régler le cas territorial de suite."

Anton espérait que les Dassos étaient d'accord avec lui dans le cas inverse les discussions pouvaient s'éterniser et chaque instant pouvait voir naître un conflit avec cette race si mystérieuse ...

Si la relativisation de la "victoire" contre les Moissonneurs fut considéré avec une certaine appréciation, la suite du discours d'Anton donna des résultats plus mitigés ; aucun prescient n'avait manqué de déceler les reproches derrière les paroles du butarien. Les plus sceptiques s'amusèrent de l'audace du général alors que les plus ouverts acceptaient de bonne grâce.

Mais pour Zaelen c'était une autre paire de manche, chacun des mots du butarien lui semblait être une insulte au calvaire vécu. Ce bashlir considérait-il avoir le monopole du peuple martyr et des pertes personnelles ? Le prescient eu toutes les peines du monde à se contenir durant la tirade et y échoua à la toute fin. Il ne pouvait plus tolérer de voir son deuil souillé par ce genre d'insinuations ! Tapant du plat de la main sur la table, Zaelen commença à se lever.
Fort heureusement les autres prescients avaient anticipé le coup de cœur de leur frère ; ainsi, en se servant du relais de communication qu'il portait, ils court-circuitèrent son système nerveux et le forcèrent à se rasseoir. Nul n'y fit allusion avant que la parole ne soit redonnée aux prescients.

" En premier lieu nous tenons à nous excuser pour cet incident ; notre peuple ayant cessé d'exister depuis la fin de notre cycle, le conflit contre les Moissonneurs ne s'est achevé qu'il y a très peu de temps, aussi les blessures sont encore très douloureuses pour certains d'entre nous.
Cela dit nous ne pouvons que vous féliciter pour avoir réussi à unir votre cycle, d'autant plus que cette stratégie vous plus porté chance qu'à nous. "

Provocations échangées sur ton de négociation... certaines choses ne changent jamais. Mais le Prescent reprit rapidement son sérieux.

" Vos questions sont cependant légitimes ; notre société est dirigée par la caste des prescients formant ce que nous appelons le Prescent. Si nous disposons des différents pouvoirs, ces derniers sont répartis entre les différents membres de notre caste en fonction des habiletés et, parfois, des préférences. Chaque motion, décision est choisie grâce à un consensus à différentes échelles du Prescent ; comme ce choix de venir vous contacter. "

Telves se leva.

" Nous parlons d'une seule voix lorsque les débats sont terminés et que notre choix est fait ; je m'excuse donc si ce principe vous semble étrange. "

Mais il était désormais temps de parler plus concrètement, Zaelen se leva à nouveau, retroussa la manche de sa redingote mauve pour dégager un appareillage. Lorsque le prescient l'activa, cela projeta une image en trois dimensions d'une partie de la galaxie : la Nébuleuse du Titan.

" Notre refuge se situe dans ce que vous appelez la Nébuleuse du Titan, aussi nous souhaiterions définir cet espace comme appartenant à notre nation et le préserver ainsi de toute colonisation extérieure ; une précaution que, j'espère, vous trouverez compréhensible. Bien sûr nous savons qu'il s'agit là d'une demande d'importance aussi nous sommes prêts à vous proposer les services de nos ingénieurs ; en effet nous avons constaté des dégâts sur plusieurs relais dans cette partie de la galaxie. Nous sommes prêts à vous prêter notre connaissance en la matière pour les remettre en état de fonctionner. "

Alors que la voix du Prescent se taisait, celle de Zaelen s'éleva à nouveau :

" Nous avons également une dernière demande, moins importante, que soit préservée de la colonisation le monde de Lattesh situé dans l'Amas du Phénix ; il s'agit du monde natale de peuple, nous savons qu'il n'est pas peuplé et nous aimerions qu'il en demeure ainsi. "

Anton attendait la réponse des Dassos avec grand intérêt, allaient-ils prendre la mouche, allaient-ils avoir honte ? Allaient-ils seulement réagir comme des êtres vivants. Anton aurait donné chère pour apporter un exemplaire de ce peuple aux scientifiques de l'Hégémonie, la science apportait toujours les plus grandes réponses aux plus grands mystères. Mais ici il n'était question que de compréhension induite de phrases pouvant être tout autant mensongère que vérité. C'est alors qu'un des Dassos tapa de la main sur la table, il n'exprimait pas plus de sentiments aux yeux d'Anton que ses congénères, pas le moindre mouvement de tête, ni signe des lèvres comme les humains, seulement le coup qu'il venait de porter à la table.

Enfin un Dassos présentait un comportement différent de ses congénères. Allait-il insulter le général pour les sous entendus ? Allait-il crier à l'outrage ? Mais au grand étonnement d'Anton rien de tout cela ne se fi. Le Dassos se rassit tout aussi vite qu'il s'était levé et ses camarades ne lui avaient même pas jeté un regard. Mais les paroles de ses confrères expliqua très vite la situation au général qui avisa que ses propres paroles n'avaient finalement guère était très subtiles. S'ils venaient tout juste, à leur yeux, de sortir du cauchemar de la moisson alors ils ne pouvaient être taxé de lâche, le problème de moral se réglait de lui même.

"Je m'excuse aussi sur le jugement hâtif que j'ai porté sur cette affaire de guerre galactique, la souffrance amène souvent à oublier que nous ne sommes pas toujours les seuls à souffrir. Je ne doute point que vous avez connu un conflit non moins atroce que le notre."

Puis Anton fit le signe de la tête de l'excuse au Dassos qui semblait avoir pris le plus à cœur la discussion. Cependant il était déjà temps de se concentrer sur les aspects plus politiques de l'affaire. Ainsi les Dassos fonctionnait en caste comme les butariens, mais que pouvait bien être ce prescent, un conseil des caste comme pour l'Hégémonie ? Pourtant le mot consensus était dangereusement trop semblable à celui que les geths utilisaient pour être innocent. Mais pourtant Anton commençait à croire que les Dassos se mettaient simplement d'accord auparavant, ce qui expliquait que les discussions hors sujet étaient réalisées par la voix d'un seul.

"Vous n'avez guère à vous excuser d'une chose qui fait partie de votre culture diplomate, de plus il est amusant que nos cultures qui se trouvent désormais voisines fonctionnent par caste comme par chez nous, tout comme nous sommes dirigés par un conseil des castes qui forme le cœur de notre société."

Puis vint enfin le moment du découpage des cartes, le moment le plus important du point de vue d'Anton. L'Hégémonie était très possessive et l'affaire de la Bordure Skylienne l'avait démontré. C'est avec ce moment que ce déciderait des futures entre les deux voisins. Anton écouta avec attention les demandes des Dassos puis une fois leur demandes terminées le général se tourna vers les trois autres butariens présents. L'amiral Garn semblait trouver le proposition correcte tout comme les deux seigneurs Veen et Jarn. Anton eut un sourire fugace et se tourna serein vers les diplomates Dassos.

"Il me semble, et je pense que toute l'Hégémonie en sera d'accord, que toute nation se doit de posséder un système qui soit en son entière possession. Et je ne pense pas que nous n'aurions le moindre intérêt à vous faire la guerre pour empêcher un droit naturel de toute espèce, ainsi nous pourrons sans douter parvenir à un accord sur votre contrôle total de la Nébuleuse du Titan. Pour ce qui est de l'Amas du Phénix je me vois encore mal refuser que votre peuple garde le contrôle de son monde natal, je serais sûrement le premier à combattre pour une telle chose dans le cas inverse. Seulement il me semble que l'Amas du Phénix voit en son sein un monde éden déjà peuplé dans le sous secteur de Typhon.

Et l'Hégémonie souhaiterais que le monde reste neutre, sa population ne connait nulle allégeance et cela doit rester comme cela pour le moment. De plus le sous secteur ou se trouve le relais cosmodésique est un passage pour nos vaisseaux en partance pour les systèmes Terminus, je pense que le garder sous un certain contrôle partagé serait peut être un moyen intelligent de protéger votre monde contre tout éléments indésirables comme un moyen de maintenir le système sous bonne garde."

Anton marchandait sans complexe ni remords le contrôle de l'Amas du Phénix. En effet la présence des Dassos comme entité nouvelle empêcherait la galaxie de voir le présence butarienne comme un invasion de plus même si la réalité se révélait bien plus proche des fantasmes des civils en mal de méchants.

"Et si cela représente toutes les demandes de votre peuple je pense que l'accord peut être entériné très vite et sans grand soucis par l'Hégémonie. Pensez vous que cette accord satisfera votre gouvernement ?"

S'ils acceptaient alors les limites seraient acceptaient avec joie par l'Hégémonie, les Dassos n'avaient en réalité pas demandé de territoires réellement possédé par l'Hégémonie seulement des terres exploités par divers entreprises plus ou moins proche du gouvernement. Dans cette affaire les butariens n'avaient rien à perdre et tout à gagner.

" Nous ne souhaitions que préserver le destin de notre monde natale, nous ne pouvons prétendre diriger l'évolution de cet espace. "

Dans un sens où dans un autre à dire vrai ; plus d'une fois les dassos s'étaient surpris à observer ce que leur présence pouvait inspirer à une population désœuvrée. L'empire avait su attirer à lui des populations issus des différentes races de l'ancien cycle, moralement il n'y avait aucun obstacle à ce que cela recommence.
Les choses s'annonçaient cependant bien, le saute d'humeur de Zaelen et la clarification qui l'avait suivi avaient détendu l'atmosphère et rendu les discussions plus faciles ; c'était un bon point.

" Aussi le Prescent se satisfera d'une garde commune de l'espace ; nous ne pouvons en revanche assurer de la qualité de notre soutien car nos efforts se concentrerons avant tout à notre peuple, les souvenirs viendront ensuite. "

Il faudrait bien des années avant que les dassos ne soient en mesure de s'établir sur d'autres terres ; il était donc inutile et contre-productif de demander d'avantage. L'évolution des choses serait seule à déterminer la conduite à tenir.

" Nous sommes donc prêts à signer cet accord au nom de notre peuple. Qui plus est, pour faire démarrer nos relations sous un bon jour nous souhaiterions que nos deux peuples puissent établir une ambassade sur le territoire de l'autre. "

Ce qui permettrait ainsi des communications plus aisées par ansible, car le Prescent n'avait pas vocation à installer à demeure vingt et un prescients alors que le nombre était si limité. Cela dit il y avait aussi une vision beaucoup plus pragmatique : outre la découverte et la compréhension de la culture butarienne cela donnerait une raison à certains dassos de se trouver dans l'espace butarien. L'inverse était aussi vrai bien entendu mais c'était une stratégie habituelle.

Anton écouta avec déférence la réponse à sa proposition, les Dassos semblait accepter avec une facilité déconcertante les demandes du général. Ils ne remettaient rien en question et ne proposaient rien de plus, du moins rien en rapport avec une question territoriale. Mais vint alors la question des ambassades. Une question qui avait toujours posée problème pour l'Hégémonie. En effet le gouvernement butarien n'avait jamais apprécié la présence de gouvernements étrangers sur ses terres. Mais une ambassade restait le premier pas vers une diplomatie plus cordiale ou plus importante du moins.

"Bien sûr l'Hégémonie peut comprendre la situation des Dassos et partage le sentiment de protection de son peuple. Nous mêmes sommes bien trop pris par des affaires importantes pour maintenir une protection réellement efficace dans l'Amas du Phenix mais nous pouvons tout de même y effectuer quelques surveillances. La protection de l'Amas est un bien grand mot, nous nous contenterons donc d'un partage de la surveillance."

Puis Anton fit un signe de la main et le seigneur Jarn activa son omnitech qui avait enregistré la moindre des paroles puis le gardien de la conscience joignit au document un texte synthétique des principales propositions puis des engagements. Une fois le tout terminé Jarn plaça les deux textes sur libre partage. Anton le remercia puis reprit.

"Voila le traité est transcrit et sera conservé dans les archives de l'Hégémonie, servez vous du document comme preuve de notre discussion. En ce qui concerne l'ambassade ce sera avec plaisir que nous acceptons la proposition. Le lieu est déjà décidé pour votre ambassade et vos ambassadeurs seront les bienvenue d'ici dix jours. Seulement il me faut prévenir vos représentants n'auront aucun droit de visiter notre monde, le lieu qui leur sera indiqué sera leur lieu de vie et de visite, hormis les invitations officielles. Notre monde n'est pas un monde de tourisme, il n'est de libre accès qu'aux citoyens. Bien sûr la même chose sur votre monde sera comprise et acceptée."

Anton fut satisfait de la discussion, aucune demande territoriale excessive, aucune demande inacceptable, les Dassos semblait être guère difficile en matière de diplomatie, mais certaines questions restaient à trouver réponse. Ils parlent d'une population basse, mais de quel chiffre, quel pouvait bien être leur niveau technologique ? Sûrement semblable à celle de ce cycle puisqu'ils devaient avoir connu l'attaque des moissonneurs à peu prêt dans la même période d'évolution que ce cycle. Toutefois l'Hégémonie se devait d'être sûr et non pas de supposer pour pouvoir appréhender ses nouveaux voisins.

Les prescients acquiescèrent aux paroles du butarien avec satisfaction, tout se déroulait exactement comme prévu ; les entrevues diplomatiques étaient toujours plus courtes lorsque l'un deux camps prenaient le temps connaître son interlocuteur et d'adapter ses propositions en conséquence. Finalement ça revenait à un simple "signez ici" avec un peu plus de forme.

Ou peut-être était-ce la situation qui rendait la chose plus facile ? L'après Moissonneur était-il plus propice à la négociation ou le fait de ne pas connaître les dassos se révélait-il avantageux ? Zaelen se rappelait de plus d'une séance houleuse au Prescent alors que certains prescients profitaient des accords commerciaux pour véhiculer leurs idées, et comme cela se faisait de manière subtile seul le résultat était visible. Plusieurs fois les relations diplomatiques s'étaient tendues alors qu'un monde d'une autre race faisait sécession pour adopter une forme de gouvernement étrangement proche de celle de l'empire. Restait à espérer que ces activistes comprennent que l'heure était à la reconstruction, non à l'expansion.

Les accords furent finalisés et la prudence au sujet de l'établissement de l'ambassade attirèrent plus d'un sentiment d'approbation ; les dassos n'hésitaient pas à encourager au tourisme mais restaient très frileux vis-à-vis de leurs forces militaires et technologiques. Les butariens reçurent donc la permission d'un ambassade aux mêmes conditions.

" Cette entrevue arrive désormais à son terme et, sauf proposition supplémentaire, nous allons nous retirer ; notre vaisseau restera en orbite le temps d'établir l'ambassade, ce qui ne devrait pas prendre plus d'une journée. Suite à cela nous repartirons sur notre monde. "