Dès que je fus sortie du bureau d’Anton, je pris un ascenseur vers le sous-sol de son QG. Après quelques couloirs j’arrivais dans une armurerie où un Butarien travaillait sur quelques pièces.


“Je viens me faire graver le sigle des Pacificateurs sur l'armure, dis-je avec assurance. Anton m’envoie.

-Je sais, j’ai reçu le message, répondit l’autre sans se relever de son travail. Installe-toi sur la chaise là et enlève ton armure, j’arrive.”


Une fois installée, je contemplais les rangées d'équipement devant moi, des armures aux fusils d’assaut, en passant par les lances roquettes. Ma décision me semblait de plus en plus être la bonne en voyant toutes les ressources dont j’allais pouvoir disposer.

Après avoir fini une soudure, le Butarien s’approcha de moi avec des outils de gravure :

“Alors, où est-ce que je te le mets ton emblème ?

- Je pensais à un classique, sur la poitrine à gauche

- Sans problèmes, j’en fait tous les jours des comme ça, dit-il en me prenant le plastron des mains.

Je ressortis du bâtiment une petite heure plus tard, portant fièrement le sigle des Pacificateurs sur ma poitrine.

Tout en marchant, j’examinais le datapad offert par Anton Ardak : il contenait un espace destiné à la prise de notes (et, supposais-je, aux demandes concernant mon projet), ainsi qu’un carnet d’adresses pour l’instant moyennement rempli : l'entraîneur en chef des Pacificateurs et quelques chefs importants étaient pour l’instant ceux qui me seraient lez plus utiles.

Après un court temps de trajet, j'étais de retour à mon vaisseau, d'où mes équipiers n'étaient sans doute toujours pas sortis. Mon Scavenger était toujours en un seul morceau, même si il avait reçu un bon nombre d'égratignures suite à l’occupation Vortcha et au bombardement de la station. Je déverrouillai le sas d’entrée et pénétrai dans l’appareil. Ma pilote, Lucy, était assise sur un fauteuil pas loin du sas.


“Hey ! Je suis contente de te voir saine et sauve”, lui dis-je avec un sourire.

Elle se leva immédiatement et, sans me regarder, entra dans les quartiers de l'équipage, refermant la porte derrière elle.

“Je crois qu’elle t’en veut, me lança Sun’Maeris en refermant la trappe menant aux moteurs. Tu nous as laissés ici avec presque aucune nouvelle, avec la certitude que tu allais mourir et tu reviens comme une fleur, avec… ça”

Il regardait fixement le nouveau sigle sur mon plastron.

“Écoute, il m’a fait la plus grosse proposition qu’on m’ait jamais faite. Pour une fois, je vais pouvoir faire autre chose que du mercenariat, et je vais ouvrir une école pour biotiques ! Comment est-ce que tu veux que je refuse ça ?”

Je laissais un léger silence planer pour faire retomber la tension, puis lâchait mon coup de grâce, assez fort pour que Lucy puisse m’entendre de derrière la porte.

“De toute façon, je ne vous oblige à rien. Si la pensée de travailler pour les Pacificateurs vous rebute tant que ça, vous êtes libres de partir. Je me débrouillerai pour trouver un autre équipage.

-Dis pas ça, tu sais qu’on reste quoi qu'il arrive. Je pense qu’elle a juste besoin de temps.

- Je sais…”

Son main se tendit soudain vers mon bras droit.

“Hé, qu’est-ce qui t’es arrivée là ?

-Mordue par un Vortcha, dis-je en grimaçant. Je vais devoir m’entraîner à tirer du bras gauche. De toute façon, j’ai un mois d'entraînement obligatoire avant de pouvoir accéder réellement au poste de lieutenant.”


Nous continuâmes à bavarder et à nous raconter chacun nos aventures pendant la guerre civile. Puis j’alla me coucher pour la première fois depuis le début du conflit.