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 Quand les crises se répandent...

Maitre du Jeu

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MessageSujet: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeLun 09 Nov 2015, 13:02
Intervention MJ : OuiDate : 30 Juillet 2200 RP Violent
Anton Ardak ♦ Edgard Roth Vaärminen
Quand les crises se répandent...



Quand les crises se répandent...
30 Juillet 2200

Turvess


Proximité d'Aquilon, côté avian

« Appareils non-identifiés en train d’atterrir droit sur nous ! Que tout le monde se mette en position ! »

La milice d'ExoTerra réagit aussitôt. Les armes se déployèrent, les humains se mirent à couvert, puis le calme survint à nouveau sur le camp camouflé dans la forêt. Edgard Vaärminen se mit légèrement à l'écart, afin de mieux englober la situation dans la visière de son fusil sniper. Vu du ciel, ils étaient invisibles.

La menace n'avait rien d'anodin. Le camp, un avant-poste protégeant le camp principal, avait déjà été frappé par les avians, malgré le fait que ExoTerra s'était présentée comme force neutre voulant protéger les civils. Sauf qu'il n'y avait pas de civils chez les zéphyrons, à en croire Aviana. Ce qui faisait d'Exoterra une force alliée aux ennemis du peuple avian, une force étrangère qui n'avait rien à faire là et qui devait être éliminée.
Et malgré ça, les zéphyrons repoussaient les tentatives de contacts de l'organisation humaine. Ils n'appréciaient pas les étrangers, et ne le cachait pas. Ils avaient également déjà trouvé des alliés et estimaient qu'ils suffiraient.
Conséquence de ces divergences, certains soutenaient que ExoTerra devait renoncer à sa mission humanitaire. D'autre estimaient qu'il fallait choisir un camp. Dans tous les cas, l'organisation vivait une période de crise.

Un vaisseau avian ne tarda pas à se poser. Mais au lieu des guerriers rapaces, ce sont plusieurs dizaine de combattants en armure qui descendirent. Les premiers dressèrent aussitôt leurs armes, surveillant les environs, mais une voix s'éleva avant qu'ils n'aient le temps de se mettre à couvert.

« Vous êtes cernés, déposez les armes. »

Les soldats en armure s'immobilisèrent. Du côté de ExoTerra, on s'inquiétait. Même si la milice était efficace et bien équipée, les nouveaux venus semblaient bien plus dangereux, et probablement plus nombreux. Eux qui étaient venus maintenir la paix, se retrouvaient de plus en plus pris dans des conflits guerriers.

Les combattants lourds ne répondirent pas, mais ne semblaient pas non plus prêts à déposer les armes. Anton Ardak, parlant à ses hommes dans son micro, leur dit de se tenir prêts. Les butariens commencèrent à se déplacer lentement.

Ils avaient fait tout leur possible pour atterrir de façon discrète. Mais le vaisseaux qu'ils avaient pris n'étaient pas très avancé d'un point de vue technologique, sans aucun système de furtivité donc, et la flotte aviane avait très bien pu les repérer lors de leur descente. Néanmoins, la voix n'était pas celle d'un raloi, mais celle d'un humain : que faisait il sur Turvess ?

« Je vous le répète, dépo... »


Un tir soudain interrompit le chef de la troupe d'humain. Puis le chaos se répandit aussitôt, tandis que des avians prenaient d'assaut la zone, attaquant tous les non-ralois.

Edgar Roth Väärminen

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Faction : Citadelle/Pacificateurs
Rang : Vétéran/Lieutenant
Edgar Roth Väärminen
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Crédits : Chris Hemsworth - Keedan Braha'n

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeDim 15 Nov 2015, 22:16

Quand les crises se répandent...

Quand les crises se répandent... VI4DdWR


# 22 JUILLET 2200
# OVERSIGHT CALLISTO
# 9H00


Six mois ont passé... Les blessures se sont enfin refermées, sauf celles de l'esprit. Les plus tenaces. Pour que le corps ne s'engourdisse pas, je l'ai maintenu en mouvement, autant que possible. Dans ma convalescence, je m'imposais au moins un exercice quotidien, tout en sachant où était ma place : dans la milice. Il m'était clair que tôt ou tard je reprendrai du service, et qu'il me faudrait alors savoir répondre aux attentes que l'on aurait vis-à-vis de moi comme envers n'importe quel autre activiste capable de tenir debout dans tous les sens du terme. Je devrais y répondre, comme avant. Avant le désert, mais aussi avant l'affrontement sur Terre à mes débuts. J'y avais laissé deux de mes organes ! Sans compter tous les dommages mineurs, et pire encore, psychologiques. Autant de séquelles qui en avaient suivi. Mais j'y ai survécu, et ce n'est pas fini. Pas encore...

Plusieurs mois d'affilée de traitements et de suivis psy avaient succédé à la torture que Roth avait connu à son retour sur Terre, au cours de la nuit du lundi 17 au mardi 18 janvier 2200. Il fallait dorénavant compter un traumatisme supplémentaire, impliquant d'énumérables impacts psychiques : affaiblissement de la capacité à supporter la solitude, diminution d'empathie, et même quelques symptômes paranoïdes, aux dires de quelques thérapeutes laxistes. Ce "tout" donnait un individu d'autant plus instable qu'il ne l'était déjà, mais cet individu avait une réputation. Par celle-ci, le Comité commençait à bien le connaître... et il fallait croire que parmi les activistes de terrain, celui-ci formait un atout particulier. Par ses compétences, certes, mais surtout par son étonnante faculté à survivre à des situations improbablement compromettantes, pour ne pas dire foireuses. Cette faculté, le Comité refusait de la laisser au hasard, quitte à y voir une sorte de "don". Du point de vue de Roth, il n'y avait rien d'anodin en cela que sa survie lui était naturellement vécue comme la plus absolue des nécessités, bien qu'inconsciemment. On pouvait bien juger son comportement passablement suicidaire, en de nombreuses occasions d'ailleurs, mais il n'en demeurait pas moins que le Finlandais n'avait que rarement réellement souhaité se donner la mort.

Enfin. Après un long sommeil, il venait de se réveiller, et comme toujours, son premier geste fut de réactiver sa prothèse oculaire, qu'il prenait toujours soin de débrancher avant de s'endormir. Le reste de sa préparation matinale tenait de la routine. Aussitôt levé, il alluma la radio :


Toujours à jeun, il consulta son OmniTech ainsi que le message non-lu qu'il avait reçu quelques heures auparavant. En prenant connaissance de son contenu, un fin sourire vint souligner son œil bridé encore fatigué. Ce soupçon de satisfaction le maintiendrait debout pour toute la journée, et celles à venir, à n'en pas douter. En fait, Roth était on ne peut plus ravi : ExoTerra avait besoin de troupes spéciales... et on sollicitait sa présence sur Turvess, pour "tenter de maintenir la paix". On lui laissait une semaine de quartier libre pour se préparer mentalement, et physiquement.

C'était à n'en pas revenir ! J'allais rencontrer les Ralois, pour de vrai. Moi qui n'espérais plus quitter le pieu de sitôt... Je m'empressai de réunir mes affaires. Mon M-98 avait fini par prendre la poussière. À tel point qu'un démontage-remontage s'imposait. Il me fallait juste quelques outils, dont je disposais dans mes quartiers, et la patience nécessaire pour me lancer dans la procédure. Certaines pièces me semblèrent plus difficiles à séparer de l'ensemble qu'à l'habitude. Je devais m'y attendre : l'entretien d'une arme se devait d'être le plus régulier possible pour être efficace. Il y avait non pas du pain mais bel et bien un fusil sur la planche ! Après six bons mois d'inactivité... cela faisait un bon moment que mon vieux fusil anti-matériel n'avait pas servi de nouveau. J’eus d'ailleurs une drôle de surprise en l'inspectant : une grosse araignée toute noire s'était nichée dans le canon. Elle devait l'avoir investi il y a bien une semaine ou deux, au vu du niveau de sophistication des tissages de toile. Bien trouvée, la cachette... Malheureusement, celle-ci était sur le point de retrouver son usage originel. Avec autant de délicatesse que de prudence, j'invitai la petite créature à grimper sur ma main synthétique et m'engageai à lui trouver un nouveau foyer.

D'anecdotes en anecdotes, Roth avait fini par nettoyer son fusil intégralement. Il s'en suivit le même traitement pour son pistolet, ainsi qu'un polissage de sa machette de service qui aurait rouillé sans les bons matériaux. Préparé, il se rendit sur l'un des quelques terrains d'entrainement du centre, au bout duquel il disposa une dizaine de cibles. Chaque cible était un morceau de carton recyclé, d'environ dix centimètres par dix centimètres, et de l'une à la suivante, on comptait quelques mètres d'espacement. Ce terrain occupait en fait une position adjacente au bâtiment principal, ce qui laissait à Roth suffisamment d'espace pour s'éloigner de près de six cent cinquante mètres. À cette distance, en comptant tout le matériel type d'un tireur en son genre, le Finlandais était sûr de faire mouche à chaque tir, pour peu qu'il prenne son temps. À ne pas oublier le facteur que représentait la faible gravité de Callisto.

Au bout d'un moment, Roth replia son fusil de précision, et l'entrainement à distance se conjugua autour de son arme de poing. Le tireur se rapprocha de quatre cent cinquante mètres, mais il était toujours très loin de ses cibles, par rapport à l'arme qu'il arborait à présent. Aussi les résultats ne furent pas aussi convaincants que ceux obtenus sur les cibles précédentes. Décidément, passés les cent mètres, mieux valait ne plus trop compter sur le Carnifex.

La suite du programme de remise en forme allait s'appuyer sur divers exercices de corps-à-corps, là encore dans une salle spécifiquement aménagée à cet effet. Il y avait toujours au moins un activiste dans cette salle, ainsi le Transhumain n'eut pas grand mal à se trouver un partenaire d'entrainement. La condition était tout de même la suivante : pas de coups de prothèse sans les protections adéquates. Roth avait enveloppé son avant-bras métallique dans un tissu recouvert par un gant de boxe, tandis que son partenaire s'était muni d'une sorte d'armure matelassée entre temps. Fin prêts, les deux pugilistes se saluèrent à la façon des activistes - dos droit, poing fermé sur le cœur, yeux dans les yeux -, se mirent en garde et considérèrent chacun que le réel entrainement commençait. On commençait par de la boxe, ou quelque chose de semblable. L'un comme l'autre se débrouillait honorablement. À noter que sans la mesure prise pour sa prothèse en guise de précaution, Roth aurait sévèrement fait souffrir son partenaire, qui semblait ne pas manquer de répondant cela-dit. Au travers de différentes sessions d'exercice, dont certains impliquant des armes blanches en polypropylène, plusieurs échanges cordiaux de la sorte eurent lieux, au terme desquels les deux collègues activistes échangèrent une respectueuse accolade.

Tous ces entrainements remplissaient une part importante de son quotidien, jusqu'au grand jour de son départ pour la planète natale des Ralois. Comme il le faisait traditionnellement après un temps d'entrainement intensif précédant un évènement important et potentiellement mortel, Roth emprunta la navette du Nestori, qui lui avait été laissé à disposition, et se rendit sur la Citadelle, peut-être pour la dernière fois, dans l'idée de se détendre un bon coup et sans inhibition, avant d'affronter toutes les peines que lui réserverait Turvess (voir : Larmes de lune d'argent).

[...]


Quand les crises se répandent... HwbNlb4



# 29 JUILLET 2200
# TURVESS, CAMP D'EXOTERRA
# 7H00


Patientant stoïquement dans la navette de débarquement qui l'accueillait, lui et une douzaine d'autres miliciens, Roth songeait à ce qui l'attendait. Il n'avait jamais vu de Ralois autrement que sur l'extranet, et encore.

J'étais stressé. Vraiment stressé. Trop pour que je ne m'en soucie pas. Qu'était-ce donc ? Cette ancienne adrénaline de découvrir l'étranger pour la première fois ? Allons.

Le petit vaisseau était bondé. En tout, douze activistes équipés s'y entassaient, sans compter le pilote et le copilote à l'avant. Au cours du trajet, Roth avait pris soin de vérifier que tout son matériel fonctionnait correctement.

Camouflage optique. Check.
Fonctionnalité de l'arme principale. Check.
Fonctionnalité de l'arme secondaire. Check.
Aide à la visée. Check.


Turvess fut bientôt visible depuis l'espace. L'entrée en atmosphère était imminente. Il fallut moins de temps que prévue à la navette pour atterir. Au sortir, un spectacle hors du commun comblait les passagers. La splendeur des lieux, mise en valeur par les lueurs matinales, émerveillait les néophytes de la planète.

Les premiers aperçus numériques des lieux n'avaient menti en rien sur leur rendu, j'en étais tout chose. Le paysage était magnifique... J’espérais sincèrement que les raisons qui nous poussaient à intervenir ne causeraient pas la souillure d'une telle richesse de la nature.

Tout le monde se leva, pratiquement simultanément, et emprunta le sas, vers un extérieur éblouissant. Divers noms furent appelés, c'était la procédure standard de recensement des nouveaux arrivants.

« Edgar Va... Vaarminen. » Bredouilla quelqu'un, vers qui l'intéressé s'avança.

Il faisait face à une personne en armure, de taille modeste. Encombrée d'un M-96 Mattock, comme la plupart des miliciens de l'entreprise, elle ne portait ni casque ni prothèse apparente, à la différence de cette majorité, ce qui laissait dévoilé un visage féminin âgé, aux traits asiatiques. Les deux activistes se saluèrent en bonne et due forme et procédèrent aux présentations.

« Milicienne Dao Vân Lê. Division Turvess. Responsable du camp et référente provisoire. »

« Milicien Edgar Vaärminen, dit Roth. Division Turvess. Tireur isolé anti-matériel et psychologue diplômé, au besoin. »

« Merci je suis au courant. J'ai lu vos rapports. Tous vos rapports. Aussi veuillez considérer la chose suivante : à la moindre goutte d'alcool que je vous prends à siroter, aussi imposant que vous soyez, je vous dévisse la tête personnellement, vous et votre réputation de tête-brulée. Suis-je assez explicite ? »

Alors ça, c'était inattendu. Le ton était tout sauf sympathique. À part peut-être le Comité dans ses mauvais jours, personne encore dans l'entreprise ne s'était permis de s'adresser à lui d'une telle manière. De plus, la personne qui le fixait droit dans les yeux semblait particulièrement bien le connaître. Elle avait parlé doucement, mais distinctement, articulant méticuleusement à chaque mot.

Ana, sors de ce corps. Ironisa intérieurement le Finlandais, pour ne pas s'énerver en vain.

Roth n'était pas spécialement en position de force. S'il protestait ou se rebellait d'une façon ou d'une autre, il se mettait dans une situation pire encore que l'humiliation publique. Sa témérité savait trouver une limite là où son avenir devenait susceptible de se compromettre.

« Parfaitement. »

Ce fut alors son unique réponse. Une réponse sèche, à l'image de son interlocuteur. Au moins, cette Dao Vân Lê avait eu le mérite d'être claire. En tout cas, si Roth se demandait encore où il en était et comment il était perçu au sein de l'organisation, il était désormais fixé.

Passé ce désagrément, la référente Dao lui donna quelques indications d'après lesquelles il était le tireur anti-matériel attitré du camp où il avait atterri. Elle lui expliqua que les infrastructures de l'organisation s'organisaient autour d'un camp principal entouré de quatre avant-postes : l'avant-poste Nord, l'avant-poste Sud, l'avant-poste Est - où il serait affecté - et l'avant-poste Ouest. Le spatioport, là où il se trouvait, occupait une partie du camp principal où l'on pouvait également trouver les quartiers du personnel et quelques laboratoires. Les quartiers comme les labos étaient positionnés autour d'un bâtiment central circulaire qui semblait capable d'accueillir l'ensemble des troupes présentes, et peut-être pas que... à en juger par son aspect qui rappelait à Roth le blindage de certains vaisseaux. Il fallait bien comprendre que les activistes n'étaient pas les bienvenus aux yeux des autochtones : d'un côté, le Zéphyr refusait toute prise de contact, de l'autre, Aviana s'était fait un nouvel ennemi. Ces seconds Ralois, les Avians, avaient déjà lancé quelques escarmouches contre les avant-postes, et il y avait à craindre non seulement une récidive, mais également que les Zéphyrons y mettent bientôt du leur ! Ce qui n'avait rien d'impossible en soi. La belle affaire... Dès le départ, la politique du Comité pour Turvess s'était montrée risquée, peut-être un peu trop au goût de certains. Les plus enthousiastes ne portaient pas la fleur au fusil pour autant, mais ils avaient leurs précieux idéaux, s’identifiant à de preux défenseurs des opprimés, qui se mêlent bien souvent d'affaires qui ne les regardent en rien mais affectent le monde entier.

Or les véritables opprimés ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

Au milieu de tout ça, Roth considérait qu'il était encore trop tôt pour adopter le moindre positionnement. Pour l'instant, il partait dans l'optique de mener à bien la mission à laquelle il participait : maintenir la paix autant que possible, empêcher les Avians d'exterminer les Zéphyrons - et vice versa -, prévenir au maximum les dégâts collatéraux. Jouer les boucliers vivants, en somme. Il semblait que les premiers activistes à avoir investi les lieux étaient relativement mal informés quant à la situation politique des Ralois entre eux, ou du moins ils ne soupçonnaient pas celle dans laquelle ils se trouvaient : coincés entre les feux d'Aviana et le mépris du Zéphyr, et ce jusqu'à nouvel ordre du Comité.

Bon sang ! À quoi joue Serra ? Elle veut ma mort ?! Et pas que la mienne apparemment...

Ce genre de réflexion le faisait cogiter depuis quelques temps. À postériori, il se disait même que le choix d'un tel personnel référent n'était pas anodin, que cela traduisait quelque part une forme de décadence de l'organisation dans son fonctionnement, mais surtout celle d'Ana Serra dont il se méfiait plus que jamais.

« Bien. Sur ce, vous avez une heure pour vous familiariser avec votre nouvel environnement, pas plus. Et gardez cela en tête : pas d'alcool. »

En se dirigeant vers les quartiers du camp qui lui avaient été attribués, il en profitait pour expérimenter les différentes caractéristiques de sa nouvelle armure, qui n'était pas spécialement nouvelle en soi mais différait de son armure habituelle en cela qu'elle était assortie aux couleurs de la division Turvess : le blanc du haut de l'armure était remplacée par un genre de kaki uni. La croix horizontale de l'organisation était toujours apparente sur le devant du plastron. Cet équipement lui avait été mis à disposition à son départ d'Oversight Callisto, à lui comme aux autres.

Quant à Zen'Bodda et le reste de l'équipage du Nestori, ils avaient été dispersés, répartis ailleurs, ce que Roth trouvait complètement absurde. Lui qui, à juste titre, tenait pour acquis qu'un binôme d'opération habitué à travailler en parfaite cohésion ne devrait pas être séparé, se voyait renforcé dans sa posture paranoïde par cette mesure dénuée de sens à son entendement.

Le temps libre passait vite. Il profita de ce peu de temps dont il bénéficiait pour prendre connaissance des lieux : l'ensemble des infrastructures semblait avoir été conçu pour passer le plus inaperçu possible quel que soit son environnement. Les avant-postes n'avaient rien d'extraordinaire. Le camp principal, quant à lui, évoquait une version miniaturisée du complexe principal de l'organisation.

« Des quartiers, toujours des quartiers. Comme Oversight à ses débuts, garçon. » Commenta d'ailleurs un activiste qui passait par là, et se présenta chaleureusement à Roth sous le nom de Livio Adacci.

À l'instar du Finlandais, Adacci était un tireur isolé, un sniper, mais lui était spécialisé dans le tir anti-personnel. Il était également l'un des quelques éclaireurs du camp et prétendait être arrivé il y avait près d'une semaine. Il raconta avoir déjà combattu les Ralois, ceux d'Aviana en l’occurrence, dont il livra une description générale au Transhumain. Toute cette discussion, aussi intéressante eut-elle été, avait pris un certain temps, et il serait bientôt l'heure de se réunir dans le bâtiment central pour assister au briefing.

Une centaine d'activistes tenaient dans la salle. À cette occasion, Roth apprit qu'Adacci serait son binôme observateur. Ainsi, chacun su précisément ce qu'il avait à faire et partit alors rejoindre son poste. Le binôme fut chargé de se rendre à l'avant-poste Est, qui faisait face à Aquilon, un peu plus loin. La tâche de Roth se résumait en quelques mots : discrétion, surveillance, et dissuasion si nécessaire. Cette courte mission, à l'échelle du séjour dont la durée était pour l'instant toujours indéterminée, occupa les deux snipers pour tout le restant de cette première journée.

[...]


« Tu sais quoi l'ami ? T'es la seconde personne que je croise ici, et je dois dire que je t'apprécie. Prends soin de toi. »

En palabrant quelque peu au réfectoire, le soir tombé, les deux tireurs isolés apprirent à se connaître un peu mieux l'un l'autre. Comme il le faisait souvent quand il racontait sa vie, Roth employait quelques raccourcis et se gardait de mentionner les pires épisodes de sa vie. Il était très sélectif dans ce qu'il révélait sur son compte. C'était sa façon de prendre soin de lui-même. Heureusement, Adacci n'était pas quelqu'un d'intrusif, il écoutait ce qu'autrui était en mesure de lui dire, sans se vexer de savoir son interlocuteur éventuellement indisposé à lui partager certains éléments personnels. En bref, ce vieil Italien était une personne à la fois posée et respectueuse de l'espace d'autrui, l'espace physique autant que l'espace psychique. C'était cela même, l'origine de son attirance pour la nature et l'environnement en général, qu'il soit vert ou gris : cette simple idée que le monde ne lui appartenait pas avait généré toute une logique selon laquelle les choses ayant le plus de valeur n'appartenaient à personne et devaient ainsi être respectées au plus haut point. Dans d'autres circonstances, Roth aurait était ravi d'effectuer un travail psychanalytique en compagnie de ce bon vieux Livio, mais aujourd'hui ils étaient sur Turvess, et du sang allait couler. Aussi certainement que les feuilles finissaient par tomber des arbres.

[...]



# 30 JUILLET 2200
# TURVESS, AVANT-POSTE EST
# 10H26


En cette seconde journée, les évènements se succédèrent très vite. Dans un premier temps, un vaisseau inconnu tenta en vain de se poser discrètement, non loin de l'avant-poste Est.

« Appareil non-identifié en train d’atterrir droit sur nous ! »

L'appareil non-identifié en question ressemblait un peu trop à une frégate aviane, au goût des plus observateurs.

« Que tout le monde se mette en position ! »

Les armes se déployèrent. La division Turvess dans tout son ensemble était sur le qui-vive. Roth et Adacci se positionnèrent à l'écart de l'avant-poste, dans la brousse, tandis qu'une poignée de miliciens, en partie composée d'activistes lourds et commandée par le chef Norton, se chargea d'accueillir les arrivants. De ce vaisseau débarqua toute une troupe d'individus en armure. À priori, il s'agissait soit d'Humains, soit de Butariens. Dans tous les cas, leurs intentions échappaient aux activistes, qui lancèrent un avertissement exigeant leur rédition.

« Vous êtes cernés, déposez les armes. »

Les inconnus s'immobilisèrent. Norton, l'auteur de cet avertissement, était le responsable de l'avant-poste Est. Pour cette mission, le Comité l'avait désigné coordinateur. Il s'était mis à couvert derrière un gros rocher et tenait les inconnus en joug avec son Mattock. Plusieurs fantassins de l'organisation étaient planqués un peu partout dans le périmètre, à couvert également. Les activistes lourds s'étaient réunis de sorte à former une ligne de boucliers faisant face aux inconnus et s'apprêtaient à activer leur technoblindage à tout instant. Tout le monde portait un casque fermé.

Bordel, c'est qui ces types ? Qu'est-ce qu'ils fabriquent ici ?

On s'inquiétait... À en juger autant par leur démarche que d'après le vaisseau par lequel ils se déployaient, ces gens-là n'étaient ni des marines l'Alliance, ni des représentants de l'Hégémonie. Qui qu'ils fussent, on se demandait ce que cela signifiait. La tension était à son comble. Les gardiens des lieux ne lâchèrent pas les inconnus du regard une seule seconde. Les inconnus quant à eux, ignorant manifestement tout avertissement, se remirent lentement en marche, l'arme à la main.

« Je vous le répète, dépo... »

Un tir coupa soudainement Norton dans sa phrase. Le tir en question ricocha sur le bouclier d'un activiste lourd et siffla dans l'oreille d'un des inconnus, qui était passé à deux doigts de se prendre une balle en pleine tête. C'était un groupe de tirailleurs avians, qui surgit de nulle part et se mit à attaquer tout le monde à vue. La ligne lourde se tourna aussitôt vers les assaillants, et les tirs fusèrent de toute part. Les activistes lourds, au nombre de huit, activèrent chacun leur technoblindage et arrosèrent les Avians à courtes salves de tirs de mitraillette, pendant que les fantassins effectuaient des tirs de couverture, depuis leur position à présent révélée aux yeux des inconnus.

À ce moment, le binôme isolé avait en visuel d'une part les inconnus, d'autres part les Avians. Roth hésitait, ne sachant guère sur qui tirer. Ce fut Adacci qui trancha la question en abattant froidement un guerrier avian qui venait de se jeter sur le bouclier d'un activiste lourd. Roth se décida à suivre l'initiative de son binôme : il aligna sa mire sur les Ralois. Quelques secondes plus tard, un vacarme assourdissant produit par le tir de l'arme anti-matériel résonna parmi les cimes, parcourus par un projectile qui fit littéralement éclater la boite crânienne d'un guerrier rapace.

Deux de moins...

Le combat était engagé. Avéré, l'ennemi prioritaire portait des plumes. Préparés à la revanche aviane, les activistes ne furent pas pris au dépourvu. Dans les faits, ExoTerra avait laissé les inconnus à leur compte, en supposant que, dans un premier temps, ces derniers se défendraient éventuellement de ces mêmes assaillants.

Au bout de quelques minutes seulement depuis le début des hostilités, deux fantassins d'ExoTerra déjà furent blessés. L'un à tel point qu'il s'écroula au sol, inerte. L'autre était encore en mesure de poursuivre le combat, mais peut-être pas pour longtemps. Malgré toutes ses protections, sa blessure au tibia était visible, et c'était moche à voir. Le genou à terre, et pris par on ne sait quelle adrénaline, cet activiste s'empara de l'arme de son collègue écroulé - exhibant ainsi un fusil d'assaut dans chaque main - et fit feu sur la délégation d'Aviana en abandonnant son crédo d'activiste pour un hurlement voué à démontrer son désarroi par A plus B.

« C'EST PAS MA GUEEEEEEERRE !!! »

Le cri était puissant, empli d'une rage intense et de toute la douleur qui le parcourait en ce moment même. Cet acte digne d'un holo d'action-aventure, dont cet arrachage de cordes vocales histrionique, l'exposa fatidiquement à une balle perdue. Ainsi un projectile composé pénétra son casque par l'avant, lui passa par la bouche, et lui déchiqueta l'arrière du crâne en sortant. Il avait tout juste eu le temps de vider ses dernières cartouches thermiques. Ce milicien fou-furieux atténué, paralysé, se tenait à présent sur ses genoux, dans une position qui sollicitait les valkyries mythologiques, leur demandant de lui tendre une main solennelle. On ignore combien de Ralois il avait touché dans sa frénésie - s'il en avait effectivement touché -, mais les ennemis restaient nombreux. Un sacrifice bien trop vain pour ne pas encourager ses camarades à se surmener dans leur lutte collective.

Du côté du binôme isolé, Adacci donnait tout un tas d'informations à Roth qui se devait de faire le tri en fonction de ce qui lui semblait essentiel. Dans un tel contexte, les cibles du Finlandais étaient généralement celles incarnant le plus grand danger ou présentant un intérêt stratégique : infanterie lourde, chef de groupe, véhicules ou parties de véhicules. Or les Avians, en plus de ne pas correspondre aux cibles types du franc-tireur transhumain, faisaient des cibles particulièrement difficiles à abattre, notamment par l'agilité dont ils faisaient preuve à travers leur technique de déplacement. En tentant un tir, Roth rata la cible qu'il avait engagée : un Avian dont l'armure richement décorée supposait qu'il pouvait s'agir du chef menant l'attaque. Celui-ci, y laissant quelques plumes en sentant le projectile lui frôler le bec et en voyant d'un détour de regard la poussière se soulever en un fin nuage à ses pattes, pointa toute son attention - ainsi que son arme - sur l'axe du tir, d'après la trajectoire du projectile qui lui était destiné. Il prit son arme à la taille et tira une longue rafale dans la direction du binôme.

« Attento ! À couvert ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux tireurs isolés s'accordèrent à leur environnement au moyen de leur camouflage optique respectif. Une grosse racine s'interposait entre eux et les tirs du Raloi, procurant une couverture néanmoins toute relative. Adacci était parvenu à se loger à temps dans un renfoncement de terre, au prix d'une cheville foulée. Quant à Roth, dans une tentative d'esquive latérale, lui se jeta énergiquement... dans une souche d'arbre. Une grosse souche d'arbre. Ni plus, ni moins. Et la position dans laquelle il était atterri ne lui donnait pas le luxe de pouvoir se redresser sans gâcher son camouflage, alors que les tirs persistaient dans sa direction. Le Raloi se rapprochait, sans doute. Encore une fois : la belle affaire.

OK. Je ne bouge plus. Je. Ne. Bouge. Plus.

Une fois de plus, l'activiste finlandais vivait un grand moment de gloire dans sa carrière, tandis que le combat faisait toujours rage à l'orée de l'avant-poste Est, où la ligne lourde tenait bon autant qu'elle le pouvait, aux côtés des autres miliciens qui se défendaient légitimement. Cependant, au même titre que les terroristes biotiques sur Yandoa, deux ans plus tôt, si ce Raloi voulait lui prendre sa vie, il allait devoir le mériter !

[...]



Dernière édition par Edgar Roth Vaärminen le Ven 18 Déc 2015, 00:23, édité 1 fois
Anton Ardak

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Anton Ardak
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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeMar 17 Nov 2015, 17:04
« Ils nous ont repéré. »

La voix était étrangement calme, dépourvue de la moindre peur ou colère, quiconque aurait immédiatement pensé à une IV pour garder une telle maîtrise alors que la situation est si dangereuse. Mais non, le butarien avait tout simplement perdu la voix bien des années auparavant et s’était fait greffer un prototype bon marché d’un appareil vocal ne transmettant pas la moindre émotion et ce en toute occasion.

« Si nous ne descendons pas dans l’atmosphère, ils nous abattrons dans l’espace. Les boucliers de cette frégate ne résisteront pas à la moindre rafale. Sauf si leur armement est aussi archaïque que leurs boucliers. »

Anton comprenait l’urgence de la situation et dû prendre la décision qui s’imposait.

« Très bien, amène-nous sur la planète. Ils ne nous abattrons pas sans combattre. »

Le vaisseau prit soudainement de la vitesse et plongea vers la surface du monde natal ralois, Derrière, un vaisseau massif tentait sans succès de les rattraper, n’osant faire feu sur l’ennemi de peur de toucher la planète. La frégate pénétra dans l’atmosphère faisant cesser la poursuite, du moins pour le moment mais la position du commando devait déjà être connue des avians et des troupes ne tarderaient pas, même dans un lieu aussi reculé que ce qu’ils avaient réussi à rejoindre.

Toutefois, un problème plus urgent se posait alors que la frégate rejoignait un abri relatif. Une base, de construction indéniablement non raloise, apparaissait sur les écrans du navire, ainsi que des troupes plutôt bien équipées et en majorité humaines. Anton se maudit de la malchance qui suivait la troupe depuis qu’ils avaient dérobé cette frégate, ou ce qui s’en rapprochait, raloise. Une longue journée de course poursuite avait attaqué les nerfs des combattants qui désiraient maintenant faire jouer leurs armes.

Au final cette base allait peut être permettre aux butariens de se calmer les nerfs, surtout s’il s’agissait d’humains. Aussi la frégate se posa au plus proche de la base mystérieuse. Mais la discrétion avait totalement échouée et déjà une colonie de soldats se dirigeait vers les nouveaux arrivants. Dans une situation périlleuse, les butariens allaient avoir besoin de chance pour ne pas se faire tirer comme des lapins dès la sortie du vaisseau. Ils allaient devoir agir vite et avec force.

« Placez les charges autour du cœur de la frégate, je veux une belle explosion lorsque nous quitterons les lieux. » La décision était claire, pas de retraite.

Anton attrapa son kishock, s’assura que son carnifex était bien chargé, et se dirigea vers la soute pour rejoindre ses soldats qui se massaient déjà sur place. Une fois la quarantaine de combattants prêts, la porte menant vers l’extérieur s’ouvrit laissant la troupe fouler pour la première fois le sol d’un monde natal et quasi inconnu.

« Vous êtes cernés, déposez les armes. »

La voix, déformée par un amplificateur vocal, était rude et s’exprimait comme le ferait un soldat. Ce qui ne laissait que peu de doutes sur les capacités adverses. Quant à leur identité, les soldats ennemis portaient un sigle avec fierté mais ce dernier était totalement inconnu des butariens.

Alors que le soldat s’apprêtait à répéter sa mise en garde, des tirs surgirent de toutes parts mais épargnèrent plus souvent les butariens qui profitaient d’un couvert non négligeable en la présence de la frégate. Toutefois la situation devint si chaotique, que les butariens hésitèrent sérieusement à charger aussi les humains, et quelques tirs partirent dans leur direction avant qu’Anton reprenne le contrôle de ses soldats.

« Ignorez les humains pour le moment. Contingent d’insertion, vous contournez la frégate et vous assurez que les piafs ne nous contournent pas. Contingents d’affrontement, je veux un feu nourris vers les ralois, qu’ils n’avancent plus d’un pas. Je prends la tête du contingent de percée, on va charger et faire fuir à toutes ailes ces idiots. Contingent d’environnement, vous me surveillez les arrières et ces humains. »

Une fois les ordres donnés, le ravageur attrapa son Kishock et se laissa quelques minutes pour se laisser le plaisir d’un tir de loin. Le cristal quitta l’arme avec force et ne rata nullement la cible que le butarien s’était choisi, un ralois, si fier de l’humain qu’il venait d’abattre, celui qui criait bêtement « c’était pas ma guerre », qu’il en resta figé dans un geste de victoire. Un choix fou qui se termina lorsque le cristal perfora le crâne de l’oiseau le tuant sur le coup.

Puis Anton se mit à courir, avec rapidité et fureur, vers l’ennemi, alors que le contingent d’affrontement vidait chargeur sur chargeur sur un ennemi se retrouvant à subir un important feu croisé de la part des humains et des butariens. Le ravageur mena sa troupe, une dizaine de combattants tous équipés de fusils à pompe, et l’un d’un lance flamme parfaitement adapté au terrain.

La troupe chargea, comptant autant sur ses boucliers que la chance pour atteindre les assaillants. Peu habitués à de pareils adversaires, les ralois furent totalement pris par surprise de l’assaut soudain d’une dizaine d’individus. Les flammes jaillirent dès que la portée fut suffisante et plusieurs ralois hurlèrent leur douleur en s’enfuyant dans leurs draps de flamme portant le feu partout autour d’eux.

Rapidement les butariens gagnèrent les positions ennemies et les tirs de soutien du contingent d’affrontement cessèrent alors que les risques de tir ami augmentaient. Les fusils à pompe accomplirent alors à merveille leurs œuvres de mort et les cadavres ralois s’accumulèrent. Toutefois même les meilleurs boucliers ont leurs limites et déjà quatre butariens tombèrent sous les feux encore nourris de leurs adversaires.

Anton, qui avait déjà abattu trois combattants ralois, ne freina pas le moins du monde son avancée et continua à déchainer la mort dans les lignes aviannes. Puis, une fois qu’il pensa avoir gagné suffisamment de terrain, le ravageur se mit à couvert et fit signe à ses soldats d’en faire de même. Le contingent d’affrontement, qui suivait aussi près que possible la troupe arriva alors et, en voyant ses alliés disparaitre dans le paysage, s’arrêta pour délivrer un nouveau déluge de mort.

Le contingent d’insertion surgit alors sur les flancs adverses et déchaina à son tour la mort. Les ralois succombèrent en nombre et se replièrent alors que leurs morts s’accumulaient avec une telle rapidité que leur moral devait en pâtir sévèrement. Voyant les ennemis fuir, Anton transmit les nouveaux ordres.

« Replis, nous revenons au vaisseau. Au plus vite. » Et la troupe agit sans attendre, remarquant alors que les humains subissaient encore l’assaut ralois. Hésitant quelques instants, le butarien changea finalement ses plans. « Contingent de percée, nous chargeons l’ennemi, Contingent de percée vous assurer les arrières. Le reste replis au vaisseau. »

Et Anton mena à nouveau ses soldats, au nombre de six cette fois-ci, vers les troupes raloises. Toutefois ces dernières remarquèrent le repli de leurs alliés et l’arrivée de nouveaux combattants lorsque les fusils à pompe reprirent du service en attaquant violemment le flanc gauche avian. Les soldats ralois ne purent tenir plus longtemps et délaissèrent à leur tour le champ de bataille pour se regrouper.

Sans un regard pour ceux qu’il avait aidé, Anton regagna son point de rendez-vous et donna la suite de ses ordres.

« Bien, nous allons quitter les lieux. Contingents de percée et d’insertion, vous retourner chercher nos morts, abattez tous les blessés ennemis. Le reste, nous allons tenter de connaître l’identité de ces humains. Qui sait, ils pourraient nous être utiles. »

Anton prit la tête de la vingtaine de combattants restants après le départ des deux autres contingents et s’avança vers le mystérieux et étonnant allié. En espérant qu’il allait continuer à l’être. Les combattre serait moins plaisant.
Edgar Roth Väärminen

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeMar 24 Nov 2015, 08:00

Quand les crises se répandent...


# 10H27

« Contact Est ! À toutes les unités : ignorez les inconnus. Repli dans l’avant-poste immédiat ! Ligne lourde : tenez la face Est, ne laissez passer aucun intrus. Restez bien soudés ! Aux techniciens d'armes : activez les tourelles sur les flancs. Unité Angola : concentrez vos tirs sur les ennemis les plus proches, économisez vos balles. Unité Brava : effectuez des tirs de suppression, soutenez Angola. Aux tireurs isolés : saisissez les opportunités de tir si un angle s’offre, sinon restez à couvert. Escudo em Mãe Terra ! »

Le message radio du coordinateur était bien parvenu au binôme, mais étant donnée la fâcheuse posture dans laquelle il se trouvait, il allait falloir improviser autant que faire se pouvait. Dos au sol, son fusil contre le corps, l’Italien souffrait en silence. Se tordre la cheville de la sorte, en voulant esquiver une rafale, c’était "ballot". En attendant, il devrait faire avec, question de survie.

La situation de Roth n’était meilleure que de peu. Étalé dans une souche d’arbre, complètement exposé physiquement aux tirs ennemis, il avait intérêt à donner au Comité une bonne raison de croire en son soi-disant "don". Et le meilleur dans tout ça, c’était que son camouflage commençait à faiblir, mine de rien. Plus qu’une maigre poignée de secondes... avant que lui et son armure ne soient à nouveau pleinement visibles.

Heureusement pour nous deux, le chef des emplumés s’exposait lui aussi aux tirs de ses ennemis, et à l'instar des miliciens, les inconnus ne rigolaient pas. L’un d’eux n’hésitait pas à faire usage du feu, à des fins de pure destruction collatérale. Misère... Enfin, à priori, ces inconnus étaient nos "alliés", pour peu qu’ils n’aient pas prévu de se retourner contre nous une fois débarrassés de la menace aviane. Je m’étais permis de craindre le pire à ce propos, non sans émettre quelques doutes quant à la capacité de l’avant-poste Est à survivre à un assaut couplé des deux forces offensives que nous avions face à nous.

Dans un de ces efforts qui s’imposaient dans les situations critiques de ce genre, Adacci se releva - aussi douloureusement que brusquement -, ce qui encouragea le Finlandais à faire de même, s’assurant que son binôme n’encaisserait pas seul une autre rafale. Après tout, si l’un d’eux deux se faisait toucher, l’autre serait éventuellement en mesure de répliquer. Éventuellement. La solution n’était peut-être pas la plus viable sur le "long terme", mais s’il s’agissait de tenter le tout pour le tout, cela valait mieux que de rester allongé à bronzer sur une souche. Ainsi, en quelques vifs mouvements, les deux tireurs furent debout à nouveau, mais le chef raloi aussi, tandis que moins de trente mètres séparait une cible de l’autre. Sachant que la lunette de son fusil était tout sauf réglée pour permettre un tir optimal à cette distance ridicule, Roth avait tout intérêt à dégainer son Carnifex en vitesse ! En ce maigre laps de temps, Adacci avait tiré une fois au jugé, en passant de peu à côté du Raloi. Son pistolet lourd enfin déployé, le laser facial du Transhumain parcourut le corps du guerrier rapace et désigna un point faible. Le temps semblait s’être arrêté, quelques millisecondes durant. Le Finlandais pressa la gâchette de son arme... la balle propulsée suivit de près la trajectoire estimée par l’implant oculaire et vint se coincer dans le genou de l’ennemi. Son articulation bloquée, et monopolisé par la douleur, le chef avian déchaina bruyamment une rafale en l’air - qui surprit Adacci au point de le mettre littéralement sur le cul - et entama une chute qui le vit dégringoler sur un terrain en pente, lâchant une petite interjection à chaque impact avec le sol. La scène fut bien drôle à voir. Ce fut un module de l’avant-poste qui le stoppa brutalement dans sa chute, hors celle-ci ne lui avait pas été fatale, bien qu’il ne fût pas en mesure de se relever de sitôt. De loin, Roth crut apercevoir un milicien lui trancher la gorge à coup de machette. Une bonne chose de faîte, d’autant plus que l’effectif de la menace commençait sérieusement à s’estomper. Les inconnus avaient pris des mesure pour le moins drastiques. Et maintenant que le chef des tirailleurs était neutralisé, tout portait à croire que le reste des troupes avianes ne ferait pas long feu.

Satisfait mais toujours connecté à ce qui l’entourait, Roth se tourna vers son binôme qu’il aida à se releva.

« Bravo garçon. » Congratula l’Italien entre deux bouffées d’air méritées.

« Sans ton initiative, on serait morts tous les deux. » Fit remarquer le Finlandais en tapotant l’épaule d’Adacci, en signe de complicité.

Cette dernière remarque avait moins tiré de l’humilité que d’une supposition en laquelle Roth croyait, pour avoir cru une fois de plus que c’en était fini pour lui.

Les inconnus abattirent bientôt le dernier Raloi debout. Des activistes équipés d’extincteurs portatifs se précipitèrent à éteindre ce qui ressemblait à un début de feu de forêt. Organisés en deux petites équipes, d’autres activistes encore se dispersèrent sur le champ de bataille et s’occupèrent des cas des avians et activistes laissés pour compte. La première équipe s’assura d’achever au sol les blessés avians et s’emparait de leurs cadavres dont elle fit une pile devant l’avant-poste. La seconde équipe prit en charge les activistes blessés ou dont les processus vitaux s’étaient arrêtés. Parmi les invalidations, on compta trois fantassins, un technicien d’armes et deux activistes lourds, ce qui allégeait peu mais considérablement l’avant-poste de six miliciens actifs, mine de rien. Deux d’entre eux avaient trouvé la mort. On traina notamment le corps du fantassin dont « ce n’était pas la guerre » dans l’avant-poste Est. Ce dernier était destiné, comme tous les autres suivant la procédure en vigueur, à être renvoyer au camp principal, où il serait gardé en attendant que l’on contacte sa famille en vue de déterminer les modalités et conditions de son enterrement à venir. Certains blessés, pour ne pas dire la plupart, étaient ainsi devenus infirmes : il leur manquait à présent un membre, ou du moins l’usage. Il était prévu que l’organisation les "répare" au moyen de prothèses, dans la mesure du réalisable.

Tous les autres miliciens, ceux qui ne s’occupaient ni du feu ni des blessés, braquaient silencieusement leurs armes sur les inconnus, dont une délégation s’avança vers l’avant-poste, semblant vouloir entrer pacifiquement en contact avec ExoTerra. En tout, les miliciens valides de l’avant-poste Est étaient une bonne trentaine, binôme isolé compris, et une vingtaine d’entre eux étaient prêts à rouvrir le feu n’importe quand. Cependant, les esprits des activistes étaient ouverts à une approche diplomatique, surtout étant donnée la situation qui n'était pas spécialement à leur avantage. Ce fut Dao Vân Lê qui prit la parole à l’intention des inconnus.

« Je suis Dao Vân Lê, activiste au service de la milice du groupuscule ExoTerra. Nous sommes ici dans l’intention de maintenir la paix autant que possible, et nous sommes ouverts à la discussion. »

Son accent vietnamien naturel transparut au travers de son amplificateur vocal, et comme à son habitude, elle avait fait preuve d’une élocution irréprochable.

« Et vous, qui êtes-vous et quelles sont vos intentions ? »

Roth s’était remis en position de tir. Adacci également. Le même individu se trouvait dans leur ligne de mire respective, celui qui semblait mener le "groupe diplomatique" : un soldat armé d’un fusil que le Finlandais assimila à un Kishock, une arme expérimentale butarienne de sa connaissance.

Redoutable entre de bonnes mains...

Cependant, les deux tireurs isolés n’activèrent pas de suite leur camouflage optique, préférant attendre que cela en vaille vraiment la peine, dans l'espoir que ce ne soit pas nécessaire.

[...]



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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeMar 24 Nov 2015, 13:27
L’une des rares choses que les humains pouvaient se targuer de faire bien, c’était bien se mêler des affaires des autres et s’autoproclamer défenseur des valeurs du bien, et ce en toute occasion, que ce soit la spoliation d’une planète, la guerre ou la guerre. Et tout cela semblait être un trait ancré en tout humain quel que soit son lieu de naissance. Les exemples étaient légion et encore une fois ils démontraient l’ampleur de leur hypocrisie.

Si Anton était parfaitement honnête, alors il avouerait qu’il s’attendait à chaque mot qui sorti de la bouche de la chef humaine, une femme de petite taille mais au regard acéré et froid. Pourtant il réussit encore une fois à jouer la surprise, se mentant à lui-même une nouvelle fois. Ils annonçaient être ici pour « maintenir la paix » un mensonge si éhonté qu’il laissa quelques secondes le ravageur sans voix.

Se reprenant, le chef de la troupe Na’Hesit fixa tour à tour chaque membre de ce groupe nommé ExoTerra, totalement inconnu par le Pacificateur et pourtant sacrément bien équipé et entrainé. Ils devaient encore être un de ces groupes fanatiques désireux de sauver les pauvres gens d’eux-mêmes, et même à les tuer s’il le faut, mais en niant toujours en être capable. Non ils n’étaient que de nobles chevaliers de valeurs parfaites que tous doivent suivre même s’ils ne le veulent pas. Anton avait toujours désiré imposer son point de vue, mais au moins le disait-il clairement et était prêt à faire la guerre pour cela, non eux sont prêts à maintenir la paix.

« Et vous maitrisez l’art de maintenir la paix avec un talent proche de la perfection à ce que je peux voir. » La moquerie était évidente et franche. « Qui nous sommes, des soldats en mission, rien qui regarde réellement votre … joyeuse troupe de chevaliers blancs. Quant à nos intentions, nous dirons pour le moment qu’elles convergent partiellement avec les votre. »

En vérité elles étaient encore plus divergentes que les positions entre l’Hégémonie et l’Alliance Interstellaire, mais à quoi bon se créer plus d’ennemis, surtout maintenant.

« Les piafs ne vont pas tarder à repointer le bout de leurs becs aussi je pense que les discussions futiles sur les intentions de chacun peuvent attendre. Je ne me présente à vous que par curiosité et par un certain respect envers ceux qui combattent et meurent à mes côtés.

Je vais faire partir mes troupes, aussi vous vous retrouverez seuls lorsque la contre-attaque arrivera pour tous nous balayer, je préfère vous prévenir. Si j’étais vous, je ferais de même. »


Anton faisait face à la femme et restait fixement sur ses positions, obligeant l’humaine à lever la tête pour continuer à scruter son casque.

« Toutefois, nous pouvons nous entendre et infliger une telle défaite aux ralois qu’ils n’oseront plus fouler leur propre terre. Ils connaissent par cœur leurs terres et peuvent nous tendre autant d’embuscades ou nous imposer un siège mortel pour nous, aussi il ne reste qu’une solution pour vaincre, frapper les premiers.

Ils sont plus nombreux et chez eux, et doivent se sentir invincibles, si nos forces frappent avec rapidité et sans pitié leur camp de base alors nous pouvons décapiter l’ennemi et leur infliger la plus mortelle des blessures, la peur. Je propose de regrouper nos forces et d’avancer droit sur l’ennemi, un commando de nos meilleurs éclaireurs prendra la tête et trouvera puis indiquera là où frapper. »


Anton attrapa soudain son casque et le retira lentement pour laisser apparaitre pleinement son visage aux troupes humaines.

« Que dites-vous ? »
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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeLun 30 Nov 2015, 12:30

Quand les crises se répandent...

# 10H53

Décidément, Adacci ne s'était pas loupé avec sa cheville. Il avait dû se fracturer une articulation, c'était à peine s'il pouvait poser le pied au sol. Ainsi handicapé, il ne serait plus d'aucune utilité sur le terrain... Roth le prit par l'épaule, s'improvisant en béquille humaine, et le raccompagna à l'avant-poste, où de premiers soins lui serait administrés. C'était le mieux qu'il pouvait faire, et la moindre des choses.

Entretemps, il y a avait eu du nouveau en bas : le contact s'était établi entre les inconnus et les activistes, sans le moindre coup de feu. Mais comme prédit par les activistes les plus informés sur leur image publique, l'organisation en avait pris pour son grade, essuyant une fois de plus la corrosivité d'une opinion étrangère à la philosophie singulière de l'entreprise.

Cela-dit, l'inconnu qui s'était exprimé, en son propre nom, avait mis le doigt sur quelque chose... Quelque chose qui faisait toute la controverse de cette fameuse philosophie incarnée. Quelque chose que l'inconnu, au moyen de ses mots, situait quelque part entre l'hypocrisie et la cécité, rejoignant ainsi la catégorie de ces personnes qui détractaient, involontairement peut-être, la cause d'ExoTerra par ignorance que celle-ci avait toujours été motivée par la plus profonde des honnêtetés. Car les vrais activistes croyaient en ce qu'ils entreprenaient, en ce qu'ils accomplissaient, et même parfois en ce qu'ils échouaient, quand bien même ils pouvaient se tromper. Comme tout le monde.

« Que dites-vous ? »

La vietnamienne était à la fois sèche et fière, et pas seulement de prime abord, mais les propos de l'inconnu, qui s’était révélé butarien soit dit au passage, ne suffisaient ni à la déstabiliser ni à l’irriter. Sa réaction, en guise de première réponse, aurait pu se résumer à un haussement d'épaules, mais il n'en fut rien. Elle fit le choix des mots.

« Votre sarcasme mal placé nous survole de bien haut, et qui que nous soyons à vos yeux, sachez-le : nous ne bougerons pas. Notre présence ici a ses raisons d'être, et votre opinion sur notre légitimité n'y changera rien. » Énonça-t-elle, dans le plus grand des calmes.

Quitte à défendre la cause d'ExoTerra, autant ne pas être susceptible par-dessus le marché. Même si les activistes voulaient lever le camp, ils s'en verraient dans l'impossibilité. Ana Serra se trouvait de l’autre côté de la frontière, passé Aquilon. Apprendre la désertion de l'une de ses divisions la... contrarierait. Les ordres avaient été les mêmes pour tous les camps, et ils avaient été clairs : ni assaut, ni retraite. Ni fuite, ni violence gratuite. La seule "évacuation" tolérée serait celle des blessés. Cette intervention sur la "planète verte" représentait quelque chose d'une importance capitale pour le Comité. Politiquement. Beaucoup de moyens avaient été investis là-dedans, alors pas question pour les miliciens de flancher au premier caillou dans la botte.

Sans plus s'attarder à se justifier en vain, Dao poursuivit.

« Cependant, si, comme vous le dîtes, nos intentions convergent, ne serait-ce que partiellement, vous serez les bienvenus à nos côtés, tous autant que vous êtes. »

Une perspective optimiste. Or le Butarien, que l'on supposait accompagné d'autre Butariens, avait clairement annoncé son intention de lever les voiles sous peu.

« De plus, vous marquez certains points au sujet des Ralois, quant à la menace avérée qu'ils représentent sur leur propre territoire. Par ailleurs encore, vous proposez manifestement une offensive les prenant pour cibles, or nous ne sommes ici ni dans l'optique d'infliger une défaite aux Ralois, ni dans celle de spolier leur terre d'origine, contre toute apparence. Je conçois bien que nous objectifs puissent vous sembler hypocrites, ou au mieux flous, mais vous pouvez considérer la chose suivante : nous sommes des boucliers, pas des fers de lance. Des boucliers agissant en la faveur de la survie de chaque parti. »

C'était peut-être la façon la plus neutre et le plus précise de résumer la situation actuelle d'ExoTerra sur Turvess. Et si cela n'était pas suffisamment clair, tant pis.

Au fil de ce dialogue, qui ressemblait presque à un débat, les miliciens avaient progressivement baissé leurs armes, à commencer par les plus proches de la responsable en chef. Néanmoins, une certaine tension demeurait, tandis que tout ce beau monde fut bientôt rejoint par les deux binômes, dont l'un boitait mais faisait de son mieux pour faciliter la vie à son coéquipier qui le soutenait. Le coordinateur s'avança à leur rencontre.

« Qu'est-ce qui lui arrive ? C'est grave ? »

« Une cheville fracturée. Il s'en remettra. »

Adacci ne prêta pas spécialement attention à ce qui l'entourait, se concentrant plus volontiers sur ce qu'il avait à faire : marcher, péniblement mais sûrement. En revanche, le tireur anti-matériel, qui avait replié ses armes, parcourut dubitativement les alentours du regard. Il constata l'attroupement de la quasi intégralité du camp autour de la référente, qui faisait tranquillement connaissance avec un Butarien en armure accompagné d'autres Butariens en armure. Quoique... Après-tout, seul un d'entre eux avait ôté son casque. À part cela, rien à signaler.

Roth rentra ainsi à l’avant-poste, avec Adacci sous le bras. Il croisa le regard du Butarien, en se posant tout un tas de question à propos de l'escouade dont il semblait à la tête. Avaient-ils quelque chose à voir avec l’Hégémonie ? Pourquoi avaient-ils débarqué ? Des esclavagistes peut-être ? Bref, qui étaient-ils et que voulaient-ils ? Le Finlandais envisageait bien d’aller lui poser la question en personne, dans la mesure du possible. Il verrait bien... Tout d’abord, il lui fallait s’occuper de déléguer la prise en charge de son binôme aux éléments qui étaient en mesure d’assurer le transfert des blessés vers le module-clinique du camp principal. En passant par un itinéraire terrestre aménagé, dix minutes seulement séparaient un avant-poste de son camp affilié.

« Merci, on prend la suite. »

Aussitôt dit, l'infirmier-brancardier, qui en avait terminé avec les cadavres, appliqua rapidement du médigel sur la cheville de l'Italien et l'installa sur un brancard. Ce qui suivrait ne regardait plus le Finlandais, qui partit alors rejoindre le reste des occupants de l’avant-poste. Tout le monde semblait encore absorbé par l’évolution de la rencontre. Nombreux étaient curieux d’assister en direct à la façon dont quelqu’un comme Dao était capable de gérer ce genre de situation. Elle avait été prévenue de l'arrivée du vaisseau non identifié qui transportait les inconnus avant leur débarquement, ce qui lui avait laissé le temps de faire le trajet du camp principal à l'avant-poste.

Roth quant à lui n’avait pas tout suivi, ou plutôt avait compris que ces individus étaient présumément des Butariens, armés, certainement entrainés, et surtout d'une efficacité létale, au vu de leur prestation contre les Avians, ce qui n'avait rien de rassurant s'il s'agissait de pirates où d'esclavagistes. Parmi toutes les hypothèses qui passaient par la tête du Transhumain, introduit à la culture butarienne par son fidèle fournisseur, celle-ci était peut-être la plus fondée. D'un autre côté, en tant que psychologue, Roth était curieux à l'idée de discuter avec une personne qui, culturellement, pensait son mode de vie sur la base d'un rapport de domination-soumission. Après-tout, c'était peut-être l'occasion d'en apprendre quelque chose.

Au moment où il fit irruption, quelques regards se pointèrent sur lui, comme sur le cheveux que l'on voit tomber lentement dans la soupe. Parmi ces regards, on comptait celui de la référente, qui le dévisageait.

Décidément, elle a une dent contre moi. Toute une mâchoire même.

Il n'avait pourtant rien fait de mal. Pas cette fois, en tout cas. Alors il croisa les bras et fixa stoïquement un peu tout le monde, interrogeant silencieusement sur la soudaineté d'un tel silence.

[...]



Dernière édition par Edgar Roth Vaärminen le Jeu 17 Déc 2015, 23:50, édité 1 fois
Anton Ardak

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeLun 30 Nov 2015, 14:28
Le silence s’imposa naturellement, et ne surprit nullement Anton qui savait comment se présenter de manière adéquate. Toutefois, et cette fois-ci contre toute attente, les humains gardèrent leur sang-froid et se contentèrent de répondre de manière froide à la remise en question et l’ironie dont faisait preuve le butarien. Et ne cherchèrent pas le moins du monde à connaitre l’identité de leurs mystérieux invités.

Mais ce qui surpris le plus le ravageur, ce ne fut pas l’impassibilité dont faisait preuve l’humaine qui semblait tenir le poste de chef, mais bel et bien les idioties qu’elle pouvait prononcer. Ce groupe, ExoTerra, était dénué de tout sens de la stratégie ou de toute logique ? Se contenter de stagner misérablement en ce lieu n’avait pas le moindre intérêt hormis se terminer en bain de sang. Le pire, c’est qu’ils ne participaient à la défense de rien ni personne, et ne faisaient qu’augmenter la haine que pourrait ressentir le peuple ralois pour la suffisance étrangère.

Aussi, et dès que l’humaine termina sa présentation et défense de ses idées, Anton éclata d’un rire fort bruyant et d’une sincérité rare pour lui. Il faut dire que les propos et idéaux de cette organisation était d’un intérêt et d’une logique toute relatifs.

« Vous avez bien raison, nulle hypocrisie ici. Juste de l’idiotie. » Réussit à articuler le butarien après qu’il eut calmé son excès d’hilarité. « Bien que les votre se complaisent dans l’inaction et l’inutilité, si vos actions semblent venir en aide d’une quelconque manière au peuple ralois alors vous êtes bien plus inintéressant que je peux le concevoir. » cette fois-ci il n’y avait plus la moindre d’ironie, mais un simple mépris. « Les boucliers ne sont pas dans la culture butarienne, les lames seules peuvent assurer la victoire de nos idéaux, et si vous terrer dans la forêt alors que le Zéphyr subit un génocide vous satisfait alors nous n’avons plus rien à nous dire. »

Rééquipant son casque, Anton détourna son regard de l’humaine et aperçut alors un nouvel arrivant. L’humain, d’une taille respectable et d’une morphologie en totale adéquation du standard guerrier, semblait grandement intéressé par la situation. Toutefois l’intérêt s’arrêtait là, la troupe avait des choses bien plus intéressantes à faire que de soutenir une troupe d’illuminés.

D’un signe de la main, l’ensemble des guerriers Na’Hesits quittèrent les lieux pour rejoindre le camp de base archaique qu’avaient formé les autres contingents. Une fois l’ensemble des combattants regroupés, Anton reprit la parole.

« Regroupez les corps et brûlez les. Ensuite nous prendrons un court repas avant de partir. Les forces aviannes ne tarderont pas à revenir, d’ici deux heures nous serons loin. »

Et aussitôt dit, aussitôt fait. Les corps furent rapidement accumulés et incinérés, puis la bière butarienne et la viande de varren séchée fusèrent créant rapidement un climat agréable dans le camp improvisé. Toutefois, malgré l’insouciance affichée, les butariens étaient tous des vétérans et gardaient tous leurs sens affutés pour scruter les environs. Après tout, ils se trouvaient en territoire ennemi et sous la menace d’une attaque.
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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeLun 30 Nov 2015, 20:20

Quand les crises se répandent...

# 11H02

Dao était restée fixe comme un piquet, insensible au soupçon d'agitation qui avait commencé à germer parmi le reste des troupes miliciennes. On cogitait à partir de la position du Butarien. Idiotie, inaction, inutilité... ces mots troublaient les activistes, qui étaient pour la plupart convaincus que ce qu'ils faisaient avait au moins une importance symbolique. On remettait en question la légitimité des actions de l'entreprise sur Turvess, légitimité que Dao défendait aveuglément, comme le pensaient certains. On se posait tout un tas d'autres questions. Pourquoi la référente, qui était censée représenter ExoTerra, n'avait-elle pas davantage cherché à savoir qui étaient ces hommes ? À la réflexion se mêlait une sorte de désarroi qui garantissait une baisse notable du moral global des miliciens.

Les Butariens étaient partis, le référente aussi. Elle était retournée au camp principal, où elle passait le plus clair de son temps, à superviser, quand elle n’était pas sollicitée aux avant-postes. Au milieu de tout ça, Roth n'était pas moins perdu qu'à son arrivée.

« Que se passe-t-il au juste ?» Demanda-t-il discrètement à un activiste lourd.

« Il se passe que ce sont des "soldats en mission", soi-disant, et qu'ils nous prennent sûrement pour des fous. »

Des soldats en mission... mais encore ? C'était vague. Décidément, le Finlandais n'y comprenait rien.

« Comment ça ? Ils font partie de l'Hégémonie ? »

« Aucune idée. Merci la référente. La prochaine fois, on demandera au coordinateur de prendre la parole. Lui au moins, il sait poser les bonnes questions... »

Il avait baissé d'un ton sur sa dernière phrase, craignant le bouche-à-oreille. Les miliciens attendaient que Dao remette les Butariens à leur place, d'où leur déception. La réputation de la référente en prit un sacré coup. En tout cas, Roth désirait comprendre plus en détails ce qui se passait sous son nez.

On est jamais mieux servi que par soi-même...

Et comment ! Roth partit, discrètement, à la rencontre de ces Butariens, prenant soin d'emporter avec lui deux objets qu'il s'était efforcé de ne pas exhiber publiquement. Deux objets qu'il avait gardé secrètement dans un compartiment de son espèce de sac à dos. Usant de son camouflage tactique, il s'assura que personne ne le verrait se diriger vers la frégate...

Le Transhumain aperçut bientôt le campement improvisé des « soldats en mission ». Il désactiva son camouflage, se révélant ici aux individus, qui le virent arriver nonchalamment, un sac de toile à la main, dans lequel s’entrechoquaient deux bouteilles en verre. Il sortit les deux bouteilles qu’il montra aux Butariens.

« À gauche : bière butarienne. À droite : Koskenkorva. Le Finlandais se rapprocha d’un peu plus près, lentement. On ne s’est pas vraiment présentés, il me semble. Moi c’est Roth. Voyez-vous, je fais partie de la bande d’abrutis qui veulent sauver les Ralois en stagnant dans la forêt. »

Il avait déclaré cela d’un ton tout à fait sérieux... avant d’éclater de rire quelques secondes plus tard. Rien de tel qu’un peu d’alcool et beaucoup d’autodérision. Un des meilleurs cocktails qui soient à sa connaissance.

« Mais, entre nous : à part peut-être l’autre tarée avec qui vous avez causé, peu d’entre nous ont vraiment choisi d’être ici. Autant que vous le sachiez. Enfin bref. Roth dégoupilla sa vodka préférée et en prit une généreuse lampée. « Tenez, goutez-moi ça un peu. Vous m’en direz des nouvelles. »

[...]


Pendant ce temps, à la "tablée" de l'avant-poste Est...

« Bordel ! Le Butarien a raison, on sert à rien ici ! » S'exclama un milicien.

« Va dire ça à Serra, elle sera ravie de l'entendre. » Lança un autre.

« Au diable Serra ! » L'activiste frappa du poing dans sa paume. « Et puis tant que j'y suis, au diable le Comité ! Cette bande de soumis planqués ! Ils peuvent bien nous envoyer au casse-pipe, qu'est-ce que ça leur fout après tout ?! Je parie qu'ils ne savent même pas ce qu'ils font, ou plutôt ce qu'elle fait ! Puisqu'allez, on ne va pas se mentir, c'est elle, Serra, qui prend toutes les décisions. Ce serait bien hein, si elle avait hérité ne serait-ce que d'un dixième du bon sens de son père ! »

Cet activiste, qui perdait magistralement son sang-froid, parlait fort et faisait de grands gestes. À ces mots de trop, le coordinateur se leva brusquement, d’une manière qui laissait présager une intervention musclée.

« Milicien ! Tu vas te rassoir tout de suite, bouffer ta ration et la fermer ! À chacun ses angoisses, personne ici n'a besoin de s'encombrer des tiennes ! »

L’enragé fixa le coordinateur droit dans les yeux. L’un était en pleine ébullition, l’autre le voyait venir... le coup qui finirait par partir tout seul. Ce surplus de tension qui ferait tout déborder était imminent. Un autre activiste s'interposa et prit la parole.

« Ses angoisses sont aussi les nôtres figures-toi ! Et puis merde, tu es qui pour nous parler sur ce ton ? "Coordinateur" ? Mon cul... imbécile oui ! On est tous dans la même galère, mais toi tu fais quoi ? À part gueuler sur tout le monde ? Va donc crever ! »

Action, réaction. Un contact physique un peu trop brusque du coordinateur, qui avait repoussé son nouvel interlocuteur, fut l'étincelle qui embrasa les esprits déjà échauffés. Une rixe éclata entre deux groupes d'activistes : ceux qui tentaient initialement de maintenir le calme, et les autres, plus sensibles aux propos tenus par le Butarien. Plusieurs coups violents avaient été échangés. Deux activistes « dissidents » saisirent le coordinateur par les bras tandis qu’un troisième pointa son arme à son visage. Même dans les pires scénarios des uns et des autres, les choses ne tournaient pas aussi mal. Le coordinateur en tremblait.

« Vous êtes devenus dingues ! Tous des d... »

La détente fut pressée. C'était le début de la fin...

[...]



Dernière édition par Edgar Roth Vaärminen le Jeu 17 Déc 2015, 23:36, édité 1 fois
Anton Ardak

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeLun 30 Nov 2015, 21:41
"Et pourquoi on attaque pas le camp humain ? On lui apprendra à cette humaine ce que c'est la guerre, la vraie."

La plupart des butariens clamèrent leur approbation et déversant au passage une bonne partie de la bière survivante aux premières gorgées goulument avalées. Si tous les combattants savaient l'inutilité de cette idée, elle n'en restait pas moins populaire, et même Anton se serait laissé volontiers le plaisir de trancher un peu dans la chair de cette abrutie suffisante. Pourtant, il était bien plus important de mettre de la distance entre l'armée raloise et eux que d'attaquer une troupe quelconque d'une organisation totalement inconnue et aux idéaux aussi alambiqués qu'inutiles.

Mais pour l'instant, l'ocupation principale était la bière et la viande qui circulaient à flot dans la troupe. Cette pause était importante alors qu'une longue et difficile marche attendait les guerriers butariens, au travers d'une forêt presque infinie et ensuite la véritable destination, un campement avian, la faction la plus puissante de la planète, qui servait de centre de réparations aux chasseurs et bombardiers ralois.

Se levant enfin après un long moment de réflexion interne et une bonne gorgée d'alcool, Anton jaugea chaque butarien qui faisait partie de son commando. Il connaissait chacun d'eux par son nom, connaissait leurs antécédents, la famille qu'ils avaient et le rôle qu'ils avaient tenu durant la guerre civile. La plupart avait été de jeunes recrues comme lui, d'autres non, mais tous avaient connu la guerre, la vraie, ils savaient que les humains n'avaient pas la moindre chance s'ils restaient sur place sans rien faire, et tous s'en moquaient.

"La mission commence plutôt bien, et nous n'oublierons pas ceux qui ont perdu la vue." Et le ravageur versa une bonne rasade de sa bière sur la terre, proclamant ainsi que leur mort serait vengée. Tous les Na'Hesits firent de même et tous éclatèrent soudain de rire. "On va faire griller ces foutus piafs.". Et tous beuglèrent leur désir de fouler le corps de leurs prochains ennemis.

Soudain, un humain apparut, et tous se retournèrent aussitôt vers l'inconnu. Il ne s'agissait que de l'humain apparut peu de temps auparavant, et possédant une carrure de soldat, mais aussi, au plus grand dégoût des butariens, une prothèse oculaire. Déjà que l'humain n'avait que deux yeux à la naissance alors avec un de moins, il ne devait plus contenir beaucoup de férocité guerrière.

Toutefois, le dégout se mua rapidement en curiosité lorsque deux bouteilles se dévoilèrent dans les mains du nouveau venu. De la bière butarienne et un autre truc, sûrement une pisse humaine. Mais la vue de la bière butarienne laissa rapidement naître un respect tout relatif pour l'humain. Anton vit que sa troupe était pourtant toujours aussi crispé par l'arrivée d'un humain, et menaçaient de devenir belliqueux malgré l'amicalité que laissait entrevoir le soldat. Anton frappa dans ses mains et invita alors l'humain à les rejoindre, ce qui calma immédiatement les nerfs des butariens, curieux de connaitre les raisons de cette invitation.

"Laisse moi donc goûter de ton alcool humain, je suis sûr qu'il sera ouvrir toutes les portes de la camaraderie." Puis après un grand sourire. "Bien plus que votre chef en tout cas." Et toute la troupe se laissa aller à un rire sincère qui effaça la plupart des griefs envers l'homme à un œil. Une gorgée de la fameuse, korksenvado ou quelque soit son nom, suffit à effacer en tout cas ceux du ravageur.

"Mais c'est que les humains ont réussit à distiller un alcool moins dégueulasse que d'habitude. Toutefois, comme on dit chez nous, si tu veux boire un alcool alien alors coupe le avec de la bière butarienne." Et Anton joignit le geste à la parole et mélangea allègrement les deux bouteilles. Une nouvelle gorgée surpris alors complètement le butarien. "C'est bien comme je disais, là c'est buvable. Et quel goût mes frères. Tiens humain goute moi ça et tu m'en diras des nouvelles !"

La choppe d'Anton atterrit sans ménagements dans les bras du nouveau venu et ce dernier reçut en prime une bonne tape dans le dos. Toute la troupe leva alors sa choppe et la bière garnit à nouveaux les verres. Soudain, la troupe se leva et se mit à chanter en chœur, une chanson traditionnelle d'Anhur, l'hymne des Na'Hesits. Les choppes rentraient en contacte les unes les autres en rythme et l'alcool se déversa plus sur le sol qu'au fond des gosiers. Lorsqu'en enfin la chanson se tue, après deux ou trois rappels tout de même, le sol dégorgeait de bière ainsi que les armures des butariens mais tout le monde s'en moquait.

Aussi rapidement qu'il s'était monté, le camp fut démonté et les équipements dispatchés et les casques rééquipés. De son côté Anton s'approcha de l'humain.

"Je suis désolé pour ta troupe, mais je ne pense que pas que vous passerez la semaine. Vous faites le mauvais choix, il n'y a nulle paix à produire en agissant ainsi, en vérité même si vous gagnez, les ralois ressentiront de la haine pour les humains et s'éloigneront d'autant plus de la communauté galactique? Vous aurez gagné uniquement un sursis pour une guerre qui renaitra d'elle même.

Non, le seul moyen c'est de frapper fort de faire vaincre une nation, puis de pousser les survivants à se trouver un ennemi commun, le Conseil. Une fois réunifié, le peuple ralois se construira sa propre identité et pourra s'envoler libre dans la galaxie. Il ne sera pas brisé par le Conseil et asservit plus bas que terre comme les Elcors et les Hanaris.

Tu me sembles un bon combattant, ne restes pas ici ou tu mourras bêtement. Une place t'es même offerte parmi nous. Nous aurions besoin d'un sniper, et d'un guide. Réfléchis y, et si d'autres de tes partenaires le veulent alors nous sommes une famille ouverte."


Le silence se fit quelques instants alors que l'humain semblait se préparer à répondre, lorsque des tirs résonnèrent, d'abord un tir solitaire, puis plusieurs autres et enfin des cris de rage et de douleur. Les contingents butariens attrapèrent leurs armes et se placèrent en position de combat, mais aucune attaque ne survint.

Anton fit signe à ses butariens de garder le silence et se tourna à nouveau vers l'humain.

"On va soutenir tes amis, mais on décampe sur le champ si l'assaut est trop important. Souviens toi de ma proposition. Maintenant colles toi à nous et tu agis comme l'un des notre."

Et la troupe s'élança vers le champ de bataille ... qui laissa les butariens totalement interloqués. Les humains s'entretuaient, se massacrant au corps à corps ou à l'arme à feu, une véritable boucherie alors que la violence s'étendait à tout le campement. Avant que le soldat humain ne fasse quoique ce soit d’insensé, Anton l'attrapa à l'épaule et le fit se tourner vers lui pour le regarder droit dans l’œil.

"Tu vas m'écouter, ton campement est foutu. Tu vas nous guider vers ceux qui te sont proches et on les exfiltre. Si tu refuses, je prends mes hommes et je vous abandonne, si tu te mêles à la bataille pareil. Regroupes les tiens point final. On se comprend ?"

En vérité, Anton n'avait aucune envie de se retrouver au milieu de ce champ de bataille, mais l'aide de quelques combattants lourds, de snipers et de guides n'étaient pas à négliger. De plus le massacre pouvait dérouter complètement les ralois qui perdraient du temps à comprendre la situation. Il fallait juste que l'humain opte pour la plus logique des options.
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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeDim 06 Déc 2015, 11:11

Quand les crises se répandent...


Enfin ! Enfin quelques instants sympathiques en ces lieux. Enfin un semblant de camaraderie en perspective ! Et bien au-delà de toute attente, quelque chose d’inoubliable, sans doute. Le Transhumain avait été accueilli, d’abord avec un soupçon d’antipathie - quoique rien d’étonnant, pour des raisons qui ne lui étaient pas purement inconnues -, puis bien autrement dès lors qu’il exposa ce qui l’accompagnait. Qui était-il cet humain ? Avec son œil qui brille et son drôle de bras. Les Butariens devaient bien se poser la question. En tout cas, il ne venait pas les mains vides !

Mine de rien, il ne les connaissait pas encore, ces guerriers vers qui il s'était avancé, et avec lesquels il festoyait à présent. Comme il l'avait même imaginé, ayant ôté l'hypothèse selon laquelle ils appartenaient à l'Hégémonie, ces Butariens étaient peut-être des bandits ou, plus probablement encore, des esclavagistes. Après-tout, on était à deux pas des Système Terminus... Dans ce cas, qui sait ce qui l'attendait au final ? Au pire, ce serait sûrement mieux que ce que semblait vouloir lui réserver le Comité, à l'expédier dans ce fichu camp. À ce stade, il n'avait peut-être plus grand chose à perdre. Et cette huora de Dao Vân Lê pouvait toujours courir si elle s'imaginait qu'elle le forcerait à crever sobre.

« Laisse-moi donc goûter de ton alcool humain, je suis sûr qu'il saura ouvrir toutes les portes de la camaraderie. »

Et comment ! Roth en était persuadé, et il était ravi ! D'ailleurs, ce fameux alcool finlandais semblait avoir trouvé un certain succès, surtout coupé à la bière butarienne.

« C'est bien comme je disais, là c'est buvable. Et quel goût mes frères. Tiens humain goute moi ça et tu m'en diras des nouvelles ! »

« Bon sang, mais oui ! Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ? »

Il en riait spontanément, bienheureux, comme il ne l'avait plus été depuis fort longtemps, et plaisanta même à l'idée de lancer sa propre marque de bière humano-butarienne : l'Edgaarden ! Aromatisée à la Koskenkorva. Cela fit bien rire toute la troupe, tandis que le Finlandais se disait pourquoi pas. Après tout.

Enfin un peu de détente, loin de la folie des Humains qu'il connaissait, celle de Serra qui l’avait à moitié condamné à mort en l’affectant ici. Les chopes s’entrechoquèrent, entre rires francs et chants à boire. Des chants traditionnels, lui disaient les Butariens. C’en était émoustillant ! Le Finlandais se plaisait à prêter ses cordes vocales pour les accompagner jovialement. En règle générale, il adorait chanter. Et en amoureux de la musique, il ne manquait pas une occasion d’y mêler le fruit d’une bouteille bienvenue. Tout cela, en compagnie le plus souvent, de préférence. Curieusement, ces chants traditionnels des guerriers Na’Hesit, comme ils s’étaient présentés, lui rappelaient quelques chants de sa propre culture. Une agréable surprise ! Dans l’euphorie du moment, et parce que les Butariens avaient commencé à connaitre le Transhumain sous le plus fondamental de ses aspects, l’un d’eux, leur chef, lui offrit son honnêteté, et plus précieusement encore : son empathie.

« Je suis désolé pour ta troupe, mais je ne pense que pas que vous passerez la semaine. Vous faites le mauvais choix, il n'y a nulle paix à produire en agissant ainsi, en vérité même si vous gagnez, les Ralois ressentiront de la haine pour les humains et s'éloigneront d'autant plus de la communauté galactique. Vous aurez gagné uniquement un sursis pour une guerre qui renaîtra d'elle-même. »

Oui. Les paroles du Butarien faisaient sens, et Roth le savait, au fond de lui. Il avait toujours suivi ExoTerra de très près, s’investissant dans toutes les situations que sa vie de milicien lui avait donné à connaître, à expérimenter. Les plus délicates de ces situations l’avaient amené en des endroits semblables à celui-ci, dans des conflits parfois similaires, ou du moins comparables. Mais cette fois, en particulier cette fois, l’organisation avait mis le pied dans son propre piège à ours.

« Non, le seul moyen c'est de frapper fort de faire vaincre une nation, puis de pousser les survivants à se trouver un ennemi commun, le Conseil. Une fois réunifié, le peuple ralois se construira sa propre identité et pourra s'envoler libre dans la galaxie. Il ne sera pas brisé par le Conseil et asservit plus bas que terre comme les Elcors et les Hanaris. »

Roth écoutait attentivement le Butarien. Avec humilité, il reconnaissait la part de juste dans ce qu’il identifiait comme tel à travers ces paroles, examinant le point de vue qui lui était proposé. S’il ne s’était jamais senti particulièrement proche du Conseil, l’activiste demeurait sceptique sur le sujet. En tout cas, tout ce qu’il entendait le faisait réfléchir. Tout. Il avait légèrement hoché la tête verticalement, pour signifier qu’il écoutait attentivement et cogitait sur les propos tenus.

« Tu me sembles un bon combattant, ne restes pas ici ou tu mourras bêtement. Une place t'est même offerte parmi nous. Nous aurions besoin d'un sniper, et d'un guide. Réfléchis y, et si d'autres de tes partenaires le veulent alors nous sommes une famille ouverte. »

Ça c’est... une proposition qui me touche beaucoup. Mais...

Mais quoi ? Mais ExoTerra, aussi con que cela pouvait être aujourd'hui, c'était toute une partie de sa vie, quelque chose qu’il pourrait difficilement refouler. C'était devenu sa famille à part entière, après la Grande Guerre, où sa famille biologique avait trouvé la mort, comme tant de monde. Il était facile de prendre Roth par les sentiments en amenant les choses sous l'angle de la famille. En s’apprêtant à donner une réponse, il fut interrompu par quelque chose qui annonçait les pires présages.

Le son d’un tir résonna... en provenance de l'avant-poste.


« Jumalauta ! (Morbleu !) » S'exclama le Finlandais, surpris.

Il se passait quelque chose, à l’instant même. D’autres bruits similaires retentirent à la suite du premier. Il fallait absolument en avoir le cœur net, sans plus attendre. On pouvait certes miser sur une récidive des Avians, mais quelque chose tracassait Roth, comme le pire des pressentiments. On entendait également des cris, de colère, de rage meurtrière... de panique, de douleur. De chaos.

Le Butarien informa Roth qu’il le soutiendrait, sauf si le combat venait à prendre une tournure disproportionnée. Sur le coup, cela lui sembla déjà assez honnête.

« Souviens-toi de ma proposition. Maintenant colles-toi à nous et tu agis comme l'un des nôtres. »

Roth hocha la tête, une fois de plus.

« On fait ça... »

Il s’exécuta sans plus attendre. Le stress montait. En progressant vers l’avant-poste, Roth eut droit à un terrible spectacle. À quelque chose de... surréaliste. Les activistes s’entretuaient. Par balles, à coups de machettes, et même à mains nues.

Non... Qu’est-ce... qu’est-ce que vous faîtes ? Pourquoi ? POURQUOI ?!

Il ressentit une peine immense, une colère brute. Autant d’émotions qu’il devait canaliser à tout prix, faute de quoi il ferait tout et n’importe quoi, mais surtout n’importe quoi. Pour ce faire, il récita, tout doucement, des mots de sa langue natale, comme une prière personnelle. Rien de religieux en soi. Roth s’était toujours considéré agnostique. C’était davantage un exutoire, une instance créée de toute pièce, dans laquelle il stockait son surplus d’émotion. Cette pratique, à son terme, lui donnait un air éthéré, mais toujours présent. Plus que jamais.

Le campement principal n'était pas loin. D'ici quelques minutes, la violence s'y étendrait. Roth était perdu, quoique pas totalement. Le meneur butarien le prit par l'épaule et lui annonça la couleur, droit dans l’œil.

« Tu vas m'écouter, ton campement est foutu. Tu vas nous guider vers ceux qui te sont proches et on les exfiltre. Si tu refuses, je prends mes hommes et je vous abandonne, si tu te mêles à la bataille pareil. Regroupes les tiens point final. On se comprend ? »

Pour le coup, Roth ne connaissait pas grand monde dans ce campement. Une chance, en quelque sorte. Enfin si, il y avait bien quelqu'un...

« Une connaissance à moi se trouve dans le campement principal. Aux dernières nouvelles, il était légèrement blessé, mais si on s'y prend assez vite, on a peut-être une chance de le sauver ! Je le prendrai en charge s'il faut. »

Plus qu'à espérer que les Butariens le suivraient sur ce coup-là. Du peu qu'il connaissait Adacci, le Finlandais ne se le pardonnerait pas s'il l'abandonnait, aux griffes d'activistes dissidents qui plus est. Sans compter que Roth pensait également à Zen et son équipe, qui était affecté à un endroit qu'il ignorait. Enfin, quoi qu'il fasse au final, Roth était prêt, n'attendant que le signal - et les instructions - des Butariens pour passer à l'action.

[...]



Dernière édition par Edgar Roth Vaärminen le Jeu 17 Déc 2015, 23:14, édité 1 fois
Anton Ardak

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeDim 06 Déc 2015, 12:37
La guerre, la guerre a toujours le même visage. Toujours mais ce qui se trouve derrière change aussi invariablement que les hommes qui la font. Et la pire qui puisse exister, la plus violente, la plus cruelle, c’est la guerre civile. Celle qui pousse hommes et femmes cohabitant côte à côté à s’entretuer, se déchirer, celle-là amène un visage certes identique, mais un fond si plein de haine que la forme elle-même en devient plus immonde que n’importe quel autre.

Parents, enfants, l’ennemi se dévoile partout et prend forme pour n’importe quelle raison, toutes les excuses sont bonnes pour laisser la rage et la vengeance devenir le maître des lieux, et pour que le sang coule. Et plus les relations sont fortes, plus la guerre sera violente, car au sein de l’amour né la plus pure des haines.

Et cela, Anton l’avait déjà vu de ses yeux, le voisin devenir l’ennemi, l’ami d’enfance la première victime d’une hystérie générale. En cela tous les Na’Hesits étaient les enfants de la guerre, et de la plus terrible d’entre toutes, en cela ils pouvaient comprendre plus que tous le véritable visage de la scène qui se déroulait devant eux. Tout cela leur rappelait la maison, la guerre qui avait fait d’eux des monstres, des assassins, et des survivants.

Tout cela se déroulait désormais à nouveau devant eux, la bestialité et la haine débridée s’étalant dans toute sa monstruosité, sans phare ni honte. Les humains et leurs alliés se muant en berserker des légendes, prêts à toutes les bassesses et atrocités pour parvenir à la victoire, et démontrer de la plus primitive des manières, la supériorité de leur raisonnement.

Et c’est dans ce bouillon de violence qu’Anton allait mener ses hommes, là où la folie règne en maitre. Peut-être que les belliqueux contestataires allaient ignorer les nouveaux venus, ou les prendre pour des ennemis, ou des alliés étant donné la situation. Mais rien ne pouvait prévoir la réalité qu’ils allaient affronter, la logique n’ayant plus prise en ces lieux. Toutefois, les ravageurs avaient à y gagner à pénétrer sur les terres d’ExoTerra, aussi ce n’était pas la fureur des combats qui les feraient fuir.

« Contingents d’insertion, avec moi, le reste vous couvrez nos arrières, veillez particulièrement aux déplacements des humains, et plus encore aux mouvements dans la forêt. Si les ralois arrivent, repliez-vous en évitent autant que possible de faire feu. »

Puis Anton tapota l’épaule de l’humain sous le choc, et lui fit signe de le suivre. Le contingent d’insertion était la meilleure unité d’éclaireurs du commando et ils savaient faire preuve d’une discrétion à toute épreuve, la meilleure solution pour pareille situation. Maintenant, l’humain devait guider la troupe vers la destination, l’hôpital improvisé donc.

Et Edgar se révéla un homme extrêmement résistant, gardant un sang-froid admirable, du moins en extérieur, durant le voyage vers l’intérieur du campement. Heureusement, du moins aux yeux du ravageur butarien, les soldats du camp étaient bien trop occupés par l’idée de s’entretuer dans les différentes constructions en préfabriquées qui parsemaient l’endroit, pour s’intéresser sérieusement à la troupe qui s’infiltrait en leur sein.
Toutefois, la chance ne pouvait durer éternellement, et le commando constitué de douze membres, Edgar compris, tomba en plein dans un combat des plus sanglants. Plusieurs combattants lourds se faisaient face et un déluge de tir balayait la zone. L’endroit ressemblait grossièrement à une place de ville et voyait, à l’opposé de la troupe butarienne, un violent corps à corps s’y dérouler un peu plus loin. La situation était tendue.

Soudain, une voix résonna par-dessus le vacarme, indéniablement celle de la chef humaine qui avait fait face à Anton, cette dernière haranguait ses troupes et promettait la cour martiale à ses ennemis. La menace était si risible, et contreproductive, qu’elle arracha un sourire au butarien.

Malheureusement, aussi idiote que pouvait être l’humaine, il était indéniable que ses troupes avaient un avantage sur leurs adversaires et que la bataille pouvait durer encore un temps bien trop long pour les butariens. Aussi, Anton se tourna vers son allié du moment.

« Je vais devoir agir. Je m’excuse pour ce que je vais faire, et je comprendrais si tu m’en veux après ça, mais l’hôpital de ton groupe sert apparemment de camp retranché pour les troupes des adversaires de ta chef. Si elle gagne, alors nous n’aurons que peu de chances d’y accéder.

Si au contraire, elle perd, les rebelles prendront en chasse ses troupes et nous laisserons quartier libre pour accéder à la zone. En tout cas j’espère que ton allié s’est fait tout petit. »


Et le ravageur, espérant toutefois qu’Edgar ne ferait pas le con, attrapa son kishock, le pointa vers sa cible, et chargea son tir. L’attente dura quelques secondes, le temps que le futur cadavre ne soit pas masqué par ses soldats, ou planqué pour éviter les déluges de feu ennemis. Mais le moment parfait se présenta de lui-même, lorsque l’humaine sortit de sa cachette pour exhorter ses soldats à avancer. Le tir fut parfait, le meilleur qu’Anton pouvait se rappeler, le cristal fonda sans pitié vers sa cible. Le tir fut mortel, et le crâne de la chef d’ExoTerra sur Turvess, fut fracassé avec force, éclaboussant plusieurs soldats aux alentours.

Très vite, la désorganisation gagna les troupes loyalistes, et rapidement la certitude de victoire se mua en retraite précipitée. Les rebelles, surpris mais heureux, devant un tel retournement de situation, beuglèrent leur joie, puis organisèrent rapidement la contre-attaque, laissant en quelques minutes une place aussi vide et calme qu’elle avait été mouvementée.

« Bien maintenant Edgar, mène nous à ton allié. On débattra de mon action plus tard, Il faut se tirer d’ici au plus vite. »

Puis, par une série de signes, Anton indiqua à la troupe qu’ils reprenaient la marche, indiquant aussi la formation à choisir, les armes se levèrent, et le commando s’élança. Le reste était entre les mains d’Edgar …
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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeDim 06 Déc 2015, 20:00

Quand les crises se répandent...

Quel désastre. Dire que les activistes étaient venus maintenir la paix. Le cynisme était à son comble.

Les Butariens et Roth lui-même avaient été prompts à réagir, mais cela n’épargna pas le camp principal d’être investi par les dissidents. Dans leur folie impulsive, ces sauvages - humains, pour la plupart - ne semblaient même pas avoir pris la peine d’élaborer un plan ou un semblant de stratégie. La loi de la violence pure s’appliquait. On devinait leurs yeux injectés de sang... du sang de leurs semblables. Ils attaquaient tout le monde à vue, faisant d’autrui son ennemi juré. C’était à peine s’ils ne s’entretuaient pas "entre eux". Ils promouvaient le chaos, le déséquilibre, que cherchait à combattre l’organisation depuis sa création.

Les autres activistes, ceux sur qui Roth comptait le plus, mais sans se faire la moindre illusion, n’étaient certainement pas aussi désorganisés que leurs adversaires, mais de toutes les menaces potentielles, celle-ci était incontestablement la moins anticipée. Cette trop grande confiance aveugle qui avait toujours régné entre activistes causait leur perte. C’est pourquoi le Transhumain, au lieu de compter sur ses "alliés" d’ExoTerra, s’en remit à ses nouveaux compagnons quant à ce qui allait suivre.


« Contingents d’insertion, avec moi, le reste vous couvrez nos arrières, veillez particulièrement aux déplacements des humains, et plus encore aux mouvements dans la forêt. Si les ralois arrivent, repliez-vous en évitent autant que possible de faire feu. »

D'un contact à l'épaule, le Finlandais fut désigné par le chef de l’escouade. Anton, s’appelait-il. Le Butarien l’avait compris de le contingent d’insertion, qui se composait d’éclaireurs, en l’occurrence.

« Par ici ! »

Invitant les Butariens à le suivre, Roth prit l’initiative d’ouvrir le chemin. Prudemment. Enfin, avec sa notion de la prudence, qui se résumait moins à sa propre survie qu’à celle de ses équipiers. Quoi qu’ici, il avait tout intérêt à survivre s’il voulait tirer quoique ce soit au clair de tout ce bordel ! Il avait peut-être des comptes à rendre à son niveau, mais là, toute une organisation avait son lot d’explications à donner... Un tel soulèvement, d’une telle violence, ça n’arrive pas comme ça ! Il devait bien y avoir quelque chose d’ordre pathologique dans le fonctionnement de l’entreprise pour qu’on en arrive à ce point. C’était sûrement vrai, mais d’un autre côté, tout autant que le Finlandais pouvait y songer, ce n’était plus son problème ça, le fonctionnement interne d’ExoTerra, pour ce que ça avait toujours valu en règle générale. Là, dans le présent, l’objectif était aussi simple que fondamental : survivre. Et surtout, faire survivre ses vrais alliés, ceux qui ne risquaient pas de lui tirer dans le dos "par accident". Ceux avec qui il avait trinqué.

Parcourir le camp en toute discrétion - en groupe, qui plus est - ne fut pas un exercice aussi délicat que si l’attention des miliciens n’était pas déjà plus que sollicitée par l’assaut des éléments dissidents. Il fallait en profiter. Du peu que Roth connaissait le camp, il parvint à mener la troupe d’Anton sans se faire remarquer... jusqu’au moment où le commando fit face à une nouvelle scène de combat.

Au centre du camp, une barricade de fortune avait été levée devant le module qui servait de clinique. Adacci se trouvait certainement à l’intérieur. Mais avant d’entrer, il allait falloir passer sur le corps de la référente Dao... qui promettait bêtement la cour martiale à tout le monde - autant qu’à personne en fin de compte - et semblait décidée à ne laisser entrer personne. Et elle vivante, « personne » signifiait « pas même les miliciens de son propre camp qui n’avait eu ni la chance ni le temps de se cacher derrière une barricade un tant soit peu effective ». Sous peine d’essuyer ses tirs de Mattock, les siens et, bien entendu, ceux des quatre activistes lourds qui l’accompagnaient. Bref, un obstacle à la fois physique et moral se dressait. Enfin, surtout physique. Roth s’en remettrait si quelqu'un comme Dao Vân Lê quittait subitement sa vie. Simplement, il se voyait mal accomplir le travail lui-même. Fort heureusement, il connaissait quelqu'un, juste à côté de lui, qui lui serait ravi d’y mettre du sien.

« Je vais devoir agir. Je m’excuse pour ce que je vais faire, et je comprendrais si tu m’en veux après ça, mais l’hôpital de ton groupe sert apparemment de camp retranché pour les troupes des adversaires de ta chef. Si elle gagne, alors nous n’aurons que peu de chances d’y accéder. »

Pour Roth, à son seul œil, une part de la situation était claire : des sacrifices seraient potentiellement de mise. Et de tous les sacrifices, celui de Dao ne serait pas le plus regrettable.

« Si au contraire, elle perd, les rebelles prendront en chasse ses troupes et nous laisserons quartier libre pour accéder à la zone. En tout cas j’espère que ton allié s’est fait tout petit. »

De surcroît, Anton marquait un point. À nouveau.

Ni une ni deux, au signal que Roth exprima par un hochement de tête positif, Anton pointa son Kishock sur la référente, arborant un sourire délicieusement carnassier tel qu’il fut donné aux êtres d’exprimer, et laissa filer un projectile cristallin dans la gorge de sa cible. La tête de la référente vola et retomba un peu loin sur le sol. Sa trachée entra au contact d’un air qui brûla ses restes de l’intérieur, bien que nul ne sache précisément ce que ressent un corps décapité.

Un peu honteusement, Roth eut comme un rire étouffé.

Elle ne l’avait pas volé...

« Bien maintenant Edgar, mène nous à ton allié. On débattra de mon action plus tard, Il faut se tirer d’ici au plus vite. »

Le commando était prêt à repartir. Roth prit le temps de troquer son fusil de précision contre son Carnifex, puis fit signe du bras qu’il fallait foncer vers la clinique, prenant les devants. Les Butariens formaient une équipe soudée, progresser à leur côté était plaisant. Ils étaient originaires d’Anhur, une colonie humano-butarienne. D’Amun à Melgus, seul un relais cosmodésique les avait séparé de la planète verte. La porte à côté, en somme. Roth avait mieux compris en quoi leur présence ici pouvait contribuer à la défense de leurs intérêts, autant qu’une proximité existait entre les deux systèmes. Ces songes le traversaient alors qu’il s’apprêtait à pénétrer dans le module-clinique... où un fantassin s’y trouvait encore, à défaut de l’y attendre. Instinctivement, à sa vue, Roth le chargea et le fit basculer en arrière d’un chassé du pied, avant qu'il n'ait le temps d'entreprendre quoi que ce soit. Le fantassin s’écroula sur une table, faisant tomber par la même occasion quelques objets qui y reposaient. Ce n’était pas l’Italien. Le Transhumain lui attrapa fermement la gorge - à l’aide de sa main bionique -, le braqua en lui présentant le canon de son arme et posa la question dont la réponse motivait son agissement.

« Où... est... Adacci ?! »

Le visage du Finlandais était raide, et son œil encore plus bridé que d'habitude. S’il n’obtenait pas une réponse satisfaisante, il ne se contenterait pas de l’assommer. Le fantassin respirait fort et difficilement.

« D... Derrière le... »

Il n’arrivait pas à prononcer la suite, alors il pointa maladroitement du doigt une direction qui donnait vers une prolongation du module où devaient se trouver les blessés.

Cette simple réponse gestuelle suffisait. Tenant toujours le fantassin par la gorge, Roth lui projeta l’arrière du crâne contre un coin de la table, pour l’assommer. En vérité, le fantassin n’avait peut-être pas survécu au choc, mais qu’importe. C’était Adacci qu'il était venu chercher, et encore une fois : il y aurait des sacrifices, si nécessaire. Suivi de près par les Butariens, Roth emprunta la direction indiquée, ce qui le fit rencontrer une dizaine d’activistes plus ou moins gravement blessés. Même si les moins abimés n’étaient pas pour autant en état de résister à quoi que ce soit, le Finlandais garda tout de même son Carnifex en main.

Sait-on jamais...


Il les inspecta tous du regard... jusqu’à tomber sur celui de l’Italien. Il était mal en point. Sa cheville fracturée n’était plus que le cadet de ses soucis : il toussait rouge, semblait prêt à cracher ses poumons n’importe quand, et portait un masque buccal - imbibé de sang -, afin de réduire au possible les risques de transmission. Roth avait peine à voir ça, et plus encore à entendre la détresse de son collègue d’infortune qui le suppliait de l’achever.

« Les docs pensent que c'est... *cough* incurable... »

Le choix lui appartenait. À lui, pas à Roth. Or il avait choisi, et Roth respectait cela.

« Au revoir, l’ami. »

« Au revoir, garçon. »

La gorge serrée, au moins autant que le cœur, Roth positionna le canon de son arme sur la tempe de l’Italien, et d’un geste dégouté, pressa la détente sans ménagement. Le sang de son binôme l’éclaboussa, à son tour. Ceci-fit, le Finlandais prit une inspiration et se tourna vers ses équipiers.

« J’ignore quelle saloperie il a choppé dans cette fichue forêt... mais c’est fini. Pour de bon. »

La plus infime poignée de secondes de recueillement faisait déjà trop de temps de perdu.

« Partons... plus rien ne nous retient en ces bas lieux désormais. »

Ayant tourné les talons, le groupe quitta la bâtiment médical pour retrouver un calme similaire à celui qui leur avait permis d'entrer quelques minutes plus tôt. Toutefois, la tempête ne cesse jamais réellement d'exister, elle se déplace. La plus sanglante des activités ne saurait s’abstenir trop longtemps sur ces ruines sociales encore chaudes. Un désert de vie, composé de cadavres en armure, entourait le commando qui respirait la mort à plein nez. Une odeur à laquelle on s'habitue peut-être, mais qui ne laisse sûrement pas indifférent. Pas Roth, en tout cas, même s'il faisait de son mieux pour le cacher. Aux autres, mais aussi à lui-même, quelque part. Le voici bien perdu. Les Butariens étaient là, et ils étaient les seules personnes sur lesquelles Roth s'imaginait pouvoir compter un tant soit peu, dans l'instant présent.

N'ayant guère le choix, il s'en remit à eux. À nouveau.

« Je ne sais pas quoi faire... »

Roth soupira.

« Vous me proposiez de vous rejoindre. Après tout ça, je dois dire que je ne suis pas contre faire un bout de chemin supplémentaire à vos côtés, au moins pour quitter ces lieux maudits. Ensuite... nous verrons bien. C'est tout ce que je peux dire pour le moment. »

Là où la vie le mènerait, il irait.

[...]



Dernière édition par Edgar Roth Vaärminen le Jeu 17 Déc 2015, 22:51, édité 2 fois
Anton Ardak

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeLun 07 Déc 2015, 12:26
Existe-t-il une loi universelle concernant les sentiments ? L’amitié, la haine, le désir, l’amour, …, certains l’affirment, c’est biologique, d’autres pointent la psychologie ou bien les deux, mais peu déclarent qu’il s’agit d’un choix, aussi simple que celui d’une décision que l’on prend entre deux chemins. Pourtant, Anton avait toujours eu l’impression de décider, choisissant de rejeter ceux qui ne lui apportent rien, acceptant ceux qui le font avancer, et ce quel que soit le sentiment.

Ici, il était indéniable que l’humain se faisant appeler Edgar, était un candidat plutôt acceptable au rôle de ce que l’on pourrait appelé ami. Peu pouvaient se targuer d’en avoir fait partie, et moins encore étaient encore vivant pour le proclamer. A l’heure actuelle cette communauté chanceuse pouvait se compter sur les doigts, Gernlo, Kyrsherol, Aerdris, Zaekael, Karn, Narlon, Udhienel et Jagath’Ei. Et même sur cette liste réduite, la plupart se rapproche plus d’alliés de confiance que de véritables amis.

Et dans cette liste, une évidence, aucun humain, l’espèce honnie et ennemie, mais pourtant pas d’un Anton n’épprouvant en vérité aucune haine pour l’espèce en elle-même. Mais, et pour la première fois, le butarien sentait qu’un tel individu pouvait rejoindre le cercle fermé. Aussi le ravageur décida qu’il ne laisserait pas mourir l’homme pour l’instant, et puis de toute manière un guide était toujours utile dans la situation présente.

Et puis, une autre urgence était à régler, l’ancien ami d’Edgar, que l’humain venait d’achever, était atteint d’une maladie inconnue et potentiellement mortelle. Heureusement, les butariens avaient équipé leurs casques et ne laissaient filtrer aucuns miasmes infectieux, ce n’était toutefois pas le cas d’Anton qui l’équipa immédiatement lorsque la première quinte de toux fut entendue.

« Edgar, tu es éclaboussé par le sang d’un malade. Tu dois être purifié. »

Mais l’humain ne semblait pas entendre, encore trop absorbé par la mort qu’il apportait à celui qu’il appelait son ami. Aussi la chose devait attendre, mais pas trop, alors Anton indiqua silencieusement à ses butariens de reprendre la marche, cette fois-ci pour quitter le campement. Ils allaient devoir faire vite.

Heureusement, la place ou avait lieu le plus violent des affrontements était désormais vide et aussi silencieuse qu’un cimetière. Le commando profita de la chance qui s’offrait à eux pour accélérer la cadence, et elle sembla continuer à les soutenir puisque la troupe gagna les abords du camp sans la moindre rencontre, mais sans grande surprise non plus étant donné la quantité de tirs qui pouvaient être entendu depuis l’autre côté du campement.

Les autres contingents étaient toujours dans la même position lorsque le commando d’éclaireurs revint, ce qui rassura le commandant butarien. Il était plus que temps de décamper d’ici, qu’ExoTerra crève sur place, et que les ralois s’amusent avec ces abrutis.

« En avant, cap sur l’est. La cible est un campement avancé avian, leurs vaisseaux de combat doivent s’y trouver ainsi qu’une bonne garnison. Mais tout d’abord une bonne marche au travers une forêt inconnue, une balade de santé.

Contingent d’insertion, en éclaireur, établissez un camp d’ici deux heures, je veux un éclaireur toutes les dix minutes pour un rapport. Contingents d’environnement, la même mais pour nos arrières. Contingents de percée, formez le cœur de la troupe, contingent d’affrontement vous couvrez tous les côtés.

Ed, tu peux choisir le contingent de ton choix. Mais avant ça ? »
Anton siffla deux soldat, l’un équipé d’un lance flamme et le second sans rien en particulier de visible, qui se rapprochèrent. « Une bonne décontamination. »

Le porteur du lance flamme activa son arme et brûla avec la flammèche du bec les différentes tâches de sang sur l’armure de l’humain. Puis le deuxième attrapa une bouteille d’alcool, l’odeur était si forte qu’elle faisait tourner la tête des plus coriaces, puis aspergea un tissu qu’il donna ensuite à Edgar.

« Nettoies le sang sur ton visage. » Le ton était peu amène mais pas non plus emplie de haine, ce qui était déjà une grande marque, sinon de respect, au moins de tolérance, pour un Na’Hesit.

Puis Anton déclara enfin le lancement de la marche. Et les contingents s’organisèrent de manière disciplinée et respectueuse des ordres pour les deux heures de marche qui suivirent.

***

Le soir tomba bien plus rapidement que le ravageur l’avait prévu et la dernière demi-heure de marche se fit dans un noir quasi complet. Heureusement, la vision nocturne des casques fut particulièrement utile et la troupe put avancer sans perdre un temps considérable. Vint alors l’heure la plus importante de la marche, celle du repas et le montage du campement.

Heureusement pour les contingents qui n’étaient pas éclaireurs, le campement était déjà monté lorsqu’ils arrivèrent sur place, aussi les soldats purent s’assoir sans plus de cérémonies, et sortir la bière et la viande. S’asseyant au côté d’Edgar, Anton voulut s’assurer que le soldat se remettait de la perte, et de son geste.

« Alors Edgar, tu as encore de ton alcool humain ? » Et une bouteille de bière butarienne apparut dans la main du ravageur, dansant devant l’œil unique de l’humain. La bouteille était d’une belle facture, et en verre comme dans l’ancien temps, mais surtout, elle était sculptée, son pied avait la forme de deux butariens à genoux tenant un poids, le reste de la bouteille avait la forme d’une planète, Anhur. « Une bouteille de ma cave personnelle, il n’en existe que deux cents modèles et elle contient la meilleure production de bière de mon monde natal. Je n’en possède que deux, et il est hors de question que je meurs sans en boire une. »

Alors toutes les chopes se levèrent d’un coup, et même fatigués, tous les butariens suivirent.

« Ce soir mes amis, on va boire au sang qui va couler, celui qui a coulé, et à notre nouvelle recrue. Maintenant fêtons la prochaine bataille. »

Et les chopes tapèrent les unes contre les autres, puis peu à peu les voix s’élevèrent, et enfin les poings frappèrent les torses. Le champ dura presque quatre minutes et toutes les formes de vie aux alentours devaient être au courant de la présence de la troupe. Mais peu importait aux butariens, en définitive ils étaient là pour amener la mort avec eux, et se trouvaient bien trop loin pour prévenir la base adverse de leur approche. Les prochaines journées allaient être silencieuses alors celle-ci serait flamboyante.

Puis la bière coula à nouveau, et la viande fut consommé, tour à tour, chaque Na’Hesit vint cérémoniellement féliciter Edgar, qui en fut pour une gorgée de bière à chaque remerciement, ce qui amena le total à trente-six gorgées. La première fut évidemment celle offerte par Anton en personne, et la dégustation de la fameuse bière de qualité supérieure. La main de fer du ravageur s’abattit alors sur l’épaule de l’humain qui ne savait pas encore ce qui l’attendait.

« La souffrance de perdre un ami est éternelle, le plaisir de le venger immédiat. Il n’y a nulle haine dans nos actes, nous ne menons que les actions qui apportent la victoire à notre camp, et si la vengeance fait partie de la solution alors nous la mènerons aussi impitoyablement que si ton ami était l’un des notre.

Maintenant bois cette gorgée et au travers elle renait tel un Na’Hesit, un ravageur, un porteur de mort et un glorieux guerrier. Car au travers cette renaissance tu es un frère. »
Alors Anton attrapa le bras d’Edgar et lui fourra une chope remplie de bière, puis plaqua son propre bras contre celui de l’humain et chacun but dans la chope de l’autre. Puis le ravageur laissa Edgar suivre le rituel avec chacun des membres de la troupe.

La soirée se prolongea durant presque deux heures et enfin le silence s’abattit. Heureusement, la nuit fut calme, du moins dans l’environnement immédiat. Au loin de très nombreux éclats de tirs pouvaient être entendu, durant presque trois heures, puis le silence repris son règne, emportant avec lui les nombreuses vies qui venaient d’être soufflées. Désormais la troupe allait devoir faire attention, très attention.
Edgar Roth Väärminen

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeDim 13 Déc 2015, 22:10

Quand les crises se répandent...



Que la fin de quelque de chose soit à l’ordre du jour fut certes préoccupant, mais peut-être pas autant que ce qui s’annonçait comme le début d'une nouvelle vie, un départ à zéro que Roth n’était pas convaincu de pouvoir assumer pleinement. Du moins il ignorait par quelles étapes précises il aurait à passer, et cela l'angoissait, en partie.

Il trouvait cela confortable quand il pouvait se reposer sur ce qui lui restait de fondamental. Ici, pas grand-chose. Pas ExoTerra, en tout cas. Il possédait bien un diplôme de neuropsychologue qui lui permettrait éventuellement de se reconvertir professionnellement - vers ce pour quoi il avait été formé initialement, soit-dit au passage -, mais en attendant de jouir pleinement de ses propres moyens, de son propre cabinet, peut-être, Roth était couvert de sang. De sang infecté. Il ne s’en était pas vraiment rendu compte, à vrai dire. Anton, qui avait été observateur à ce propos, prescrivit une décontamination immédiate.

En temps normal, Roth aurait paniqué au contact du feu, aussi infime soit-il. Lui qui détestait la chaleur. Peut-être était-ce l’adrénaline ? L’obsession... un état second dans lequel il se tournait vers l’incertitude de son avenir suffisamment pour s’ignorer dans le présent ? Quand bien même les éléments le rencontraient.

Le porteur de flammes avait usé de son outil pour laver l'armure de l'activiste déchu, qui était sale de terre plus que de sang. Son visage aussi était sale, mais entièrement cicatrisé, fort heureusement. On lui tendit de quoi le laver à son tour.

« Nettoies le sang sur ton visage. »

Il reçut le tissu dans sa main organique.

« Merci. »

Kiitos dans sa langue natale. Et pour le Finlandais, remercier n’avait rien d’un acte anodin. Il y avait une véritable signification derrière, quelque chose qui dépassait de loin le bête protocole dont sa culture n’avait jamais été bien friande. Il épongea son visage abimé, passa ses doigts sur ses rides qui finissaient par se dévoiler avec l'âge, se débarrassant de toute impureté potentiellement contagieuse. Ceci-fait, Roth rejoignit spontanément le contingent d'environnement. Sa formation lui avait appris à savoir tirer parti de ce qui l'entourait, jusque dans les plus minutieux détails.

Puis la marche reprit, pour une durée indéterminée, tandis que les ombres forestières gardaient le commando d'un soleil agressif.

[...]


# CAMPEMENT NA’HESIT
# 19H43

À une heure tardive, où le soleil s’était éclipsé pour laisser place à une obscurité quasi totale, le commando, équipé de matériel procurant une vision nocturne, foula le sol à un endroit où il s'arrêterait pour la nuit. Quelque chose de brumeux surchargeait les lieux, le Transhumain le percevait. À moins que ce soit comme une poussière qui s'était invitée devant l'opercule de sa prothèse. C'était cela que de ne pouvoir cligner que d'un seul œil, mais il s'y était fait, avec le temps. Avoir un muscle en moins, ça lui avait fait drôle, au début. Et puis, il avait fini par oublier, acceptant les nouvelles sensations, qui maintenaient son corps à sa conscience de celui-ci.

Les membres du commando s'étaient enfin installés, et il était grand temps de reprendre des forces.

« Alors Edgar, tu as encore de ton alcool humain ? » Lui demanda Anton, qui était venu s'installer à côté de lui.

Le Butarien faisait danser dans sa main une magnifique bouteille, d'une facture de rare qualité. Toute décorée, la bouteille avait en plus pour particularité d'être en verre. Sa forme représentait deux Butariens, à genoux, sur lesquels reposait le poids de ce qui ressemblait à une planète. Kar'Shan ? Anhur ?

« Une bouteille de ma cave personnelle, il n’en existe que deux cents modèles et elle contient la meilleure production de bière de mon monde natal. Je n’en possède que deux, et il est hors de question que je meurs sans en boire une. »

L’œil unique du Finlandais s'ouvrit en grand. Débridé, ses traits s'accommodèrent à un sourire en coin, qu'il associa à un léger hochement de tête positif.

« Haha, toujours ! »

Une partie de son moral perdu lui revenait. L'air enjoué, et d'une manière pas moins, il mit la main dans son gros sac à dos dont il sortit sa chère vodka, qu'il tenait à partager autant qu'il y en avait à disposition. Une autre soirée alcoolisée s'annonçait, et certainement pas pour lui déplaire ! Ça oui, il avait commencé à se plaire aux côtés des Butariens. Le "calme" était revenu, suffisamment du moins. Car le Finlandais n'en avait pas eu l'occasion plus tôt dans la journée depuis les premiers coups de feu des dissidents, il se posait sérieusement la question : Qu'aurait-il fait s'il était resté à l'avant-poste au lieu d'aller à la rencontre de ces Butariens ? Serait-il mort ? Se serait-il également rebellé ? Il lui manquait le contexte de départ. Il n'y comprenait rien. En tout cas, il l'avait échappé belle. Ce con. Comme d'habitude ?

Ses réflexions, aussi intenses soient-elles, s'estompèrent bien vite au contact de l'atmosphère festif qui régnait au campement.

« Ce soir mes amis, on va boire au sang qui va couler, celui qui a coulé, et à notre nouvelle recrue. Maintenant fêtons la prochaine bataille. »

Ils levèrent tous leur choppe bien haut, alliant le geste du poing contre le cœur. Tous, dans une même intentionnalité, chantèrent désinhibés et firent raisonner un écho poignant en chacun. Quelques immortelles minutes durant, les cimes avoisinantes constituèrent le théâtre de leur expression. De leur vivant.

Roth était flatté au plus haut point par cette attention spéciale qui lui était consacrée. Aux félicitations, il répondait sincèrement par merci. Pour chaque guerrier Na'Hesit présent, une gorgée l'attendait. Trente-six gorgées au total, à commencer par la grande découverte de cette bière édifiante. Même pour lui, c'était beaucoup, au bas mot. Anton s'apprêta à annoncer quelque chose d'important.

« La souffrance de perdre un ami est éternelle, le plaisir de le venger immédiat. Il n’y a nulle haine dans nos actes, nous ne menons que les actions qui apportent la victoire à notre camp, et si la vengeance fait partie de la solution alors nous la mènerons aussi impitoyablement que si ton ami était l’un des nôtres. »

La maladie qui s'était emparée de l'Italien ne laissait pas vraiment de coupable à blâmer. Sinon la nature, mais à quoi bon ? En revanche, le cours des évènements n'avait pas non plus laissé autant de médecins qu'il en aurait fallu. Tout le monde avait pris les armes, au service d'un parti ou de l'autre, sans plus se soucier des infirmes, laissés au dépourvu. Pour Roth, les responsables même de tout ce qui était arrivé n'étaient pas encore clairement désignés. Il assumait que l'organisation dans son ensemble devait y être pour quelque chose, à un certain niveau.

« Maintenant bois cette gorgée et au travers elle renait tel un Na’Hesit, un ravageur, un porteur de mort et un glorieux guerrier. Car au travers cette renaissance tu es un frère. »

C'était un honneur bien grand qui lui était fait. Par toute sa volonté, il but l'ultime gorgée. Jusqu'à la dernière goutte. La suite fut placée sous le signe du partage, celui qui crée des alliés.

Au terme de cette mémorable soirée, Roth avait tellement bu qu'il en avait presque été sur le point de vomir, mais il n'en fut rien. Il avait simplement dépassé ses limites. S'en suivit une nuit calme. Fort restait à faire, tout un chemin à parcourir. Un bon repos s'imposait.

[...]


# 31 JUILLET 2200
#2h42


Tandis que tout le monde dormait plus ou moins profondément, le seul Humain de la troupe, qui luttait dans un rêve, comme à son habitude quand il rêvait, se réveilla en sursaut. Le son de sa lourde respiration ne suffit pas à camoufler d'autres bruits plus inquiétants : ceux d'un feuillage parcouru. Par qui ? Un Butarien qui serait parti pisser ? Dans le meilleur des cas oui. Et dans le pire, une poignée d'intrus dangereux, qu'il s'agisse d'activistes rebelles ou, pire encore, de Ralois en reconnaissance.

Roth avait dormi en armure, et ses armes étaient restées à portée, toujours prêtes à un éventuel usage. Il se redressa quelque peu et prit le temps d'analyser plus amplement la situation, voulant s'assurer qu'un danger potentiel était bien réel avant d'entreprendre de réveiller qui que ce soit. Ce qu'il constata le fit déduire que si quelqu'un d'étranger au commando se terrait non loin, alors ce quelqu'un savait se faire discret.

Embarrassant... Cela ennuyait le Finlandais de déranger ses compagnons dans leur sommeil, mais si quelque chose les menaçait effectivement, ils lui en seraient redevables. Ceci-dit, Roth ne les connaissait pas plus que cela, et ses affinité n'étaient pas les mêmes avec tous. Certainement serait-il moins maladroit de réveiller Anton le premier, plutôt qu'un autre, seulement voilà : il faisait sombre. Malgré la vision nocturne, Roth n'étaient pas encore assez fin pour bien distinguer les Butariens entre eux, et l'erreur lui serait aisée. D'autant plus que tout l'alcool qu'il avait ingéré quelques heures plus tôt seulement ne l'aidait en rien. Enfin, peu importait, le tout étant que rien ne vienne porter atteinte à l'intégrité du groupe dans une mesure ou celui-ci ne se doute de rien.

- Jet de dés -
Réussite : Roth voit juste et réveille effectivement Anton.
Échec : Roth se trompe et réveille quelqu'un d'autre du commando.

Qui que soit le Butarien qu'il venait de réveiller - d'une secousse à l'épaule -, le Finlandais prévint que quelque chose rôdait non loin.

« Hé, débout ! Y'a du mouvement par ici. Prudence. » Chuchota-t-il alors.

Un plus vif mouvement se fit percevoir dans les hautes herbes proches, comme si la source de l'activité soupçonnée s'était approchée d'un peu plus près... À cela, Roth dégaina sa machette, se mit en garde et scruta les environs, plus attentif que jamais.

[...]



Dernière édition par Edgar Roth Vaärminen le Jeu 17 Déc 2015, 22:40, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeDim 13 Déc 2015, 22:10
Le membre 'Edgar Roth Vaärminen' a effectué l'action suivante : Jeu de hasard

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeLun 14 Déc 2015, 21:07
Le silence s’abattit sur le camp, sans prévenir, sans concertation ni logique. Alors que quelques instants encore le campement résonnait des chants et beuveries d’un commando soudé par la perte et le désir du combat, tout bruit s’éteint, et le sommeil emporta la troupe plus vite que toute mort qu’aurait pu apporter tout ennemi.

Toutefois, malgré la fatigue générale, et la beuverie qui venait de se dérouler, la troupe ne manqua pas à la plus élémentaire des prudences et laissa deux butariens tenir le poste de sentinelles. Relayées toutes les heures, les soldats pouvaient se reposer pleinement. Et afin de démontrer le sérieux et mériter le respect de ses combattants, Anton s’assura d’occuper le moment le plus dérangeant de la surveillance, celui au cœur de la nuit, l’heure la plus sombre.

Soudain, alors que tout restait aussi silencieux que dans une crypte, du mouvement fut observée par un Anton ennuyé. Les feuillages et buissons bougeaient de manière non naturelle et inquiétaient le ravageur qui décida de prévenir son coéquipier, avant d’aller jeter un coup d’œil. Equipé de sa vision nocturne, le butarien s’avança le plus discrètement possible des étranges mouvements. Alors que les mouvements cessèrent subitement, Anton atteignit la dernière position de la cible et leva son pistolet et surgit sur la position ennemie.

Finalement, et à la grande déception du guerrier, l’intrus s’avéra n’être qu’un simple oiseau. D’une taille respectable, atteignant presque le mètre cinquante, la volaille n’eut même pas la moindre réaction de peur et scruta avec un œil mauvais le butarien qui lui faisait face. Nullement intimidée, la bête dévoila une dentition impressionnante et commença à grogner, l’oiseau semblait prêt à charger son adversaire.

Amusé, Anton activa son omni tech et déclencha une nuée de dards qui frappèrent la bête sans pitié, abattant l’animal sur le coup. Satisfait de sa prise, le ravageur attrapa le cadavre et le plaça sur ses épaules, puis regagna le campement. Peu discret, le butarien déboula dans le campement avec l’air triomphant … tombant nez à nez avec un imposant accueil.

Edgar et trois butariens s’étaient placés en position de tir et semblaient prêt à faire feu. Eclatant d’un rire sonore, Anton leva les mains et laissa choir sa prise.

« Le petit déjeuner est livré ! »

Immédiatement, la pression retomba et toute la troupe se calma. La plupart des butariens retournèrent se coucher, d’autres décidèrent de s’occuper, et s’attelèrent à dépecer et découper la carcasse de l’oiseau. Anton, lui, s’approcha de l’humain dont le regard dégorgeait encore fortement la quantité d’alcool qu’il avait ingéré.

« Une bonne réaction, ça me plait. Mais retourne te coucher, sinon tu vas fortement le regretter demain. Je pense qu’on atteindra la base avianne vers la fin d’après-midi, aussi une longue marche nous attend. »

Et Edgar ne se fit pas prier, tout comme le ravageur qui laissa volontiers sa place pour retourner dormir.

***

Heureusement, le reste de la nuit fut bien plus calme, et aucun ralois ne sembla décider de prendre le campement d’assaut. Avec beaucoup de chance, les assaillants avaient décidé de rester dans le campement d’ExoTerra en s’étant persuadés qu’ils avaient vaincu tous les envahisseurs, mais s’était compter un peu trop sur la chance.

Aussi les butariens et la nouvelle recrue ne s’attardèrent guère, et reprirent la route dès les premières lueurs du jour. Cette fois-ci la marche dura nettement plus longtemps, et l’épuisement gagna petit à petit la troupe, rongea au fur et à mesure les velléités guerrières du commando. Toutefois, les chants militaires rallumèrent rapidement la flamme, même si le ton n’était guère élevé pour ne pas prévenir les avians de leur arrivée.

Lorsque l’après-midi fut profondément entamé, le silence s’imposa de lui-même, et la fatigue s’effaça tandis que l’excitation gagnait les rangs. Le désir d’abattre leurs adversaires, et réduire en cendre la base ennemie devenait palpable, et l’ambiance devint électrique alors que chaque combattant fourbissait ses armes. Anton sombra dans un mutisme rare, et entreprit de vérifier l’état de chacune de ses armes, comptant chaque cartouche afin de s’assurer un fonctionnement parfait.

Et le moment fatidique arriva enfin. La troupe aperçut enfin un édifice ralois, une tour à l’architecture d’un exotisme fort agréable, tout de bois et ensevelit sous une végétation prenant une forme totalement artificielle, sûrement la tour de contrôle des vaisseaux avians. S’approchant, la troupe arriva légèrement en hauteur par rapport à la base. Nuls murs, ou barricades ne couvraient l’endroit, démontrant l’assurance des avians.

Assurée de se trouver au bon endroit, la troupe se figea et se plaça en cercle autour d’Anton.

« Contingent d’environnement, vous contournez la base ennemie, et vous attendez. Dès que vous entendez les premiers coups de feu, vous intervenez. Votre mission première est de placer les charges, et ensuite vous êtes libre de porter la destruction partout où vous le pouvez.

Contingent d’insertion, vous vous séparez en deux groupes, l’un sur la droite et l’autre à gauche, vous surveillez les mouvements ennemis. Edgar, tu prends la tête de l’escouade de gauche, avec ton sniper, tu nous couvres. Abats tous les ennemis qui peuvent poser problème. Mais évite de faire feu si ce n’est pas nécessaire. Dès que le combat s’engage, vous vous dirigez vers la tour de contrôle et vous nettoyez le lieu. Vous grimpez ensuite au dernier étage et vous abattez tout ennemi depuis les hauteurs.

Contingents d’affrontement et de percée, vous me suivez, on se dirige vers les baraquements. Une fois sur place, on nettoie la zone, aucuns prisonniers. Maintenant dispersez-vous. »


Alors que les combattants s’organisaient, Anton attrapa Edgar par l’épaule et le tira en arrière.

« Tu vas connaître tes premiers combats avec nous. Tu suis les autres, mais il n’y a pas de hiérarchie au sens stricte. Toutefois si la situation tourne mal, tu suis les ordres de Gaer’Nei, un vétéran de guerre qui s’adapte parfaitement aux situations qui lui font face.

Je compte sur tes talents de sniper, toute la troupe te fait confiance. »


Puis les troupes se séparèrent. La compagnie d’Anton resta toutefois sur place encore quelques temps, normalement assez pour laisser les autres contingents pour se mettre en place. Une fois l’attente terminée, les deux contingents se mirent en marche, prêtes à amener la mort avec elles.

Lorsque la marche reprit, la nuit était quasiment tombée, permettant aux butariens d’activer la vision nocturne de leurs casques. Et à Edgar d’installer le mod de vision nocturne que le commando lui avait prêté pour son viseur de sniper. Heureusement, les ralois n’avaient même pas imaginé qu’une attaque puisse parvenir jusqu’ici, aussi les gardes qui se trouvaient sur le chemin des baraquements ne prêtaient aucune attention à ce qui pouvait provenir de la forêt.

Au nombre de deux, les ralois étaient en pleine discussion animée lorsque la troupe arriva à portée. Faisant signe de s’arrêter, Anton et un Na’Hesit s’approchèrent discrètement des deux gardes. Le ravageur dégaina sa lame fétiche et la planta violemment dans la nuque de sa victime, qui s’effondra directement dans les bras de son meurtrier, l’arrosant allégrement au passage. Le deuxième n’eut pas plus de chance et sa vie se termina lorsque sa nuque se brisa. La compagnie reprit sa marche et arriva enfin dans les baraquements ennemis.

De nombreuses voix provenaient des lieux, indiquant une forte présence ennemie, et donc de nombreuses victimes. Les soldats butariens eurent un large sourire en découvrant cette heureuse nouvelle, et Anton fit signe à sa troupe de se séparer, le contingent d’affrontement contourna le bâtiment par la droite, celui de percée se prépara à pénétrer les lieux. Rapidement, le contingent d’affrontement découvrit ce qui ressemblait le plus à un boitier électrique, en l’ouvrant, la troupe eut la confirmation que c’était ce qu’il cherchait, et une grenade suffit à régler le problème.

La lumière se coupa alors brusquement dans tout le bâtiment et de nombreuses voix s’élevèrent pour se plaindre. C’était tout ce qu’attendaient les combattants Na’Hesits, la boucherie pouvait commencer. Les fuls à pompe s’activèrent et six soldats, dont Anton, pénétrèrent les lieux, faisant feu impitoyablement sur tout individu se trouvant dans le champ de vision des butariens.

Un septième Na’Hesit resta à l’extérieur, équipé de son lance flamme, le soldat guettait tout ennemi qui pouvait tenter de s’enfuir de la bâtisse. Le combattant se tenait masquait, adossait contre un mur de manière à ne pas subir de tirs venant des étages supérieurs.

Le contingents d’affrontement de son côté pénétra à son tour dans la structure raloise, par l’entrée arrière, en enfonçant allègrement la porte, et se lança dans la curée. La bataille venait de commencer …
Edgar Roth Väärminen

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeJeu 17 Déc 2015, 14:30

Quand les crises se répandent...

Sacré Anton ! Heureusement que c’était lui et pas quelqu’un d’autre. Et il ne revenait pas les mains vides. La carcasse d’un gros piaf d’un mètre et demi heurta violemment le sol à ses pieds, et il en était visiblement satisfait. À ses dires, l’oiseau en question serait le prochain petit déjeuner du commando. Et pour un petit déjeuner, quel petit déjeuner ! Anton n’avait pas fait les choses à moitié.

D’habitude, Roth aimait manger équilibré, mais ici, peu question de faire la fine bouche. De toute façon, comme le suggérait bien Anton, il était temps de dormir, ce à quoi le Finlandais acquiesça en retenant un bâillement, après quoi il repartit aussitôt se coucher. Une longue journée de marche l’attendait d’ici quelques heures seulement, lui et ses camarades.

[...]


Au réveil, tous furent comblés de constater que personne ne les avait attaqués durant toute la nuit. Ni les Ralois, ni les activistes. Chacun aida à débarrasser le camp, embarqua ses affaires sur son dos et suivit les pas d’Anton. Il était très tôt, entre la fin de la nuit et le début de l’aube. Plusieurs heures de marche s'annonçaient. Les premières ne furent pas les pires. Le plus dure les attendait aux alentours de midi, quand le soleil serait à son zénith. À partir de là, la fatigue commença à se faire sérieusement sentir chez un peu tout le monde, et Roth n’y échappait pas. Toutefois il marchait, stoïquement, comme les autres.

Réfléchir, à son avenir, à ses proches... à quoi que ce soit qui n'avait pas un rapport direct avec la survie du groupe, y compris la sienne, lui était presque dangereux, vu son état. Heureusement qu’un peu de sommeil lui avait permis de faire un minimum le tri dans sa tête. Et les chants guerriers des Na’Hesit l’encourageaient. Lui aussi chantait, avec ses tripes. Il y projetait sa rage, son dépassement, et quelque part, au fond de son être, toute la jovialité qui l’avait toujours caractérisé, même dans ses pires moments. À travers cela il s’exprimait... Mais il chantait doucement cependant, car nul ici ne souhaitait révéler sa position à de potentiels adversaires, qui n'attendaient qu'une bonne opportunité pour les attaquer. Les esprits des survivants étaient alertes. L’œil bien ouvert, Roth n'en avait qu'un seul organiquement capable de sentir le monde, mais c'était toujours cela.

[...]



# EN PLEINE FORÊT

La marche avait continué jusqu'à la prochaine pause, une occasion de s'occuper du barda. Ce faisant, un étonnant calme parcourait les Butariens, qui vérifiaient tous l’état de leur équipement. D’apparence, Roth était très calme lui aussi, placide même, mais en vérité, un ouragan d’émotions le ravageait de l'intérieur, à tel point que toute tâche ne relevant pas de l’automatisme lui paraissait titanesque. Hors parmi ces gestes mécaniques, il y avait l’entretien du matériel. Roth y accorda le plus précieux des soins, en ces instants plus que jamais, comme si toute sa légitimité à exister reposait dessus. Pièce par pièce, dans un processus de décorticage, il avait démonté et remonté tout ce qui pouvait l’être lui appartenant.

D’authentiques sourires se formèrent sur les visages aguerris des Butariens à la vue de ce qui ressemblait de loin à une infrastructure aviane. Il s’agissait d’une sorte de tour. Une tour de contrôle, probablement. Roth, à défaut de sourire, y voyait une cible, avant toute chose.

Réunis autour d’Anton, tous les autres membres du commando s’organisèrent autour de ses instructions. Roth, lui, serait à la tête d'une des deux escouades qui, à elles deux, constituaient le contingent d'insertion, composé d'éclaireurs. De ses deux divisions, l'une serait celle de gauche, l'autre celle de droite. Le Finlandais coordonnerait "l'escouade bâbord", comme il la surnommait. Avec dix combattants par contingent, cela en faisait cinq par escouade, et celles du contingent d'insertion avaient chacune pour mission de couvrir la zone à distance, depuis deux positions opposées, relativement en hauteur. L’une à gauche, l’autre à droite, donc.

À la fin du briefing, Anton prit Roth à part. Il avait quelque chose de spécial à lui confier.

« Tu vas connaître tes premiers combats avec nous. Tu suis les autres, mais il n’y a pas de hiérarchie au sens stricte. Toutefois si la situation tourne mal, tu suis les ordres de Gaer’Nei, un vétéran de guerre qui s’adapte parfaitement aux situations qui lui font face. »

« Gaer'Nei. C’est compris. »

« Je compte sur tes talents de sniper, toute la troupe te fait confiance. »

Un hochement tête, et chacun partit dans sa direction respective.

« Escouade bâbord, en route. »

Les contingents se dispersèrent discrètement pour mieux frapper l’ennemi. Roth, suivi par cinq alliés éclaireurs, fit signe à son escouade d’activer le camouflage optique, ce qu’il fit lui-même. Si celui-ci ne pouvait pas rester actif plus de trois minutes, cela pouvait toujours faire la différence. L’escouade y eut recours aussi souvent que possible. Le Finlandais traça un itinéraire, point par point, s’arrêtant régulièrement le temps d’une courte pause, autant pour analyser l’environnement que pour s’assurer que personne n’avait été perdu en cours de route. Arrivé à une position qui lui sembla correcte en guise de point d’observation, le Finlandais leva le poing pour signifier un temps d’arrêt. Ils étaient en hauteur, au sommet d'une sorte de falaise. Les camouflages optiques étaient à nouveau disponibles.

Le Finlandais usa du siens. Il s’avança lentement, s’arrêtant près du bord, et se figea, invisible, son fusil déployé dans les mains. Il prit le temps de contempler le paysage... une fine larme à l’œil.

Cette fameuse tour semblait bien plus imposante, maintenant que l’escouade s’en était rapprochée. Drôle de tour que celle-ci, d’ailleurs. Artificielle, bien entendu, mais se composant d’éléments naturels. Ainsi, les Avians étaient tournés vers la technologie, mais pas au point de renier entièrement la nature ? Fascinant. Dommage qu’une grande proportion de ceux présents dans cette installation soit destinée à rencontrer une mort aussi imminente que brutale.

Le temps d’un soupire, son fusil se plaqua contre son épaule. Son œil artificiel s’aligna au viseur de son arme. Le temps s’était figé lui aussi. Son corps reposant fermement sur la terre ferme, le Transhumain se songeait dans l’espace, dans tout ce qui l’entourait. Il évaluait les distances qui séparaient les objets, les éléments. Se consacrait à faire partie de ce tout, qu’il s’apprêtait à altérer.

Forme... Ombre... Mouvement... Éclat... Couleur... Bruit... Odeur... Lumière... Trace.

Le reste de l’escouade s’était mis en position, sans attendre qu’on le leur dise. Ils avaient bien fait. Chacun, à son emplacement, passa le périmètre au peigne fin.

« R.A.S »

« R.A.S »

Roth fit un effort de concentration.

« ... R.A.S »

Les rapports de situation parlaient d'eux-mêmes, jusqu'à ce que le silence soit brisé, déchiré, non pas par l’escouade bâbord, qui n’avait pas encore tiré un seul coup de feu, mais par des cris d’agonie provenant de la tour...

« La mort... non seulement ça pue, mais en plus c’est bruyant. » Marmonna-t-il tout bas, se confiant à lui-même.

Les contingents d'affrontement et de percée faisaient un véritable carnage. D'après les instructions d'Anton, à présent que l'assaut était officiellement lancé, l'escouade bâbord devait investir le bâtiment et en sécuriser les étages supérieurs jusqu'à en gagner le toit intégralement.

« Escouade, on bouge, maintenant ! Suivez-moi ! »

Roth ouvrit la marche d'un pas de course, entreprenant de glisser le long de la falaise, le long d'un chemin à peu près dégagé. Ses cinq coéquipiers le suivirent un par un, empruntant le même itinéraire. Une fois arrivé en bas, les membres de l'escouade se mirent aussitôt à couvert, avant de poursuivre leur progression vers le bâtiment adverse. Pas de camouflage optique cette fois, il s'agissait de le conserver pour les espaces clos. La végétation de la planète faisait parfaitement son office en extérieur. Au fil de leur course, les éclaireurs atteignirent un accès à la tour. Le cadavre d'un Raloi en armure pourrissait par terre. En le fouillant, deux cartouches thermiques et une grenade d'attaque furent trouvées puis distribuées aux membres de l'escouade.

[...]



# BÂTIMENT AVIAN (PRÉSUMÉE TOUR DE CONTRÔLE), RÉSERVE

Ceci-fait, Roth pénétra le premier dans l’enceinte. Son casque, qui lui procurait une vision nocturne dans le noir complet, lui fut particulièrement utile. Grâce à cela, un avantage certain lui fut octroyé, au moment où il tomba nez-à-bec avec un Avian. D’un coup de crosse sans précédent, le Transhumain lui fractura le bec et l’acheva au sol à coups de pompes renforcées. Le choc avait provoqué un bruit sourd, et ceux qui suivirent témoignaient d’une fin tragique pour le Raloi. Heureusement pour l’escouade, il s’était retenu de simplement tirer. Un coup de M-98, ça s’entend, de loin... En revanche, il aurait dû changer d’arme plus tôt. Comme mieux valait tard que jamais, le Finlandais troqua sans plus attendre son fusil de précision contre son Carnifex, dans sa main synthétique, et sa machette dans l’autre main. Une telle combinaison semblait surtout destinée à un usage au corps-à-corps... une perspective qui lui plaisait. Ne disposant pas d’un silencieux pour son arme secondaire, il préférerait avoir recours à son arme blanche, dans la mesure du possible. Une nouvelle rencontre ne tarda pas à lui en donner l'occasion : Un Raloi, paniqué par la fusillade initiale, se déplaçait nerveusement non loin. On l’entendait tirer. Les tirs se rapprochaient... une balle siffla même dans l’oreille d’un des éclaireurs, puis plus rien. Enfin si : ce petit bruit caractéristique redouté synonyme de « Zut, j'ai plus de balles ! ». Le Raloi était à portée de vue. Plutôt que de déployer son arme secondaire, s’il en avait une, il sembla préférer s’acharner sur une espèce de console, certainement en vue de remettre les lumières en marche, ou moins celles de la pièce dans laquelle il se trouvait. Roth fit signe à ses alliés de ne pas bouger, qu’il s’occupait de son cas.

L’enjeu étant de neutraliser le Raloi au corps-à-corps, Roth garda le poignet souple et exécuta quelques moulinets, se délectant d'avance de ce qu'il s'apprêtait à accomplir. Alors qu’il était à mi-chemin vers sa cible, les lumières de la salle se rallumèrent soudain, révélant chacun aux yeux de chacun. Sans aucune autre forme de procès, Roth chargea sa cible en armant un coup. Le Raloi voulu crier quelque chose mais, pris de stupeur, n’y parvint pas. Au lieu de ça, l’autochtone affronta son destin avec ses moyens du moment. À l’instar du Finlandais, le guerrier rapace possédait une sorte de grand couteau, fort semblable à une falcata de par sa forme, qu'il dégaina à temps, dans un mouvement de bas en haut, permettant ainsi que le coup qui était destiné à sa gorge soit paré. Ce fut le début d’un duel...

S’en suivit une série d’échanges tout sauf cordiaux, ponctués par des phases de déplacement, de brève observation et d’anticipation. Roth, en tournant autour de sa cible, rangea son Carnifex et ôta son casque qu'il laissa tomber par terre, dévoilant son visage à celui qu'il combattait. Les Butariens, en spectateurs intrigués, formèrent un cercle autour des deux duellistes. Le Raloi savait pertinemment qu’il n’avait aucune chance de s'en sortir, mais qu'importe. Il se battait pour l'honneur de mourir l'arme à la main.

- Jet de dés -
Réussite : Roth tue le Raloi rapidemment.
Échec : Le duel perdure et Roth reçoit une balafre.

[...]



Dernière édition par Edgar Roth Vaärminen le Ven 18 Déc 2015, 03:06, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeJeu 17 Déc 2015, 14:30
Le membre 'Edgar Roth Vaärminen' a effectué l'action suivante : Jeu de hasard

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeJeu 17 Déc 2015, 22:55
La mort s’abattait de toute part, les cadavres s’accumulaient, le sang éclaboussait les murs, tout se mélangeait pour brosser un tableau des plus hideux, la violence partout et dans tous les tableaux. Les vétérans de guerre parcouraient les couloirs qui devaient être beau autrefois, parachevant leur œuvre de mort partout où ils se trouvaient. Affreusement désavantagés, et pris totalement par surprise, les ralois tentaient malgré tout d’offrir la plus honorable résistance à leurs impitoyables assaillants.

Mais rien n’y faisait, ils mourraient invariablement, violemment, terminant de dresser la scène en affreuse boucherie qui aurait mis à mal les plus solides des soldats. Les avians n’étaient pas de mauvais soldats, loin de là, mais ils n’avaient jamais connu de véritable guerre, en tout cas pas ceux qui se trouvaient dans ces baraquements. Non, loin des lignes, loin des combats, ils n’étaient que de jeunes ralois persuadés d’agir pour le bien de leur peuple, des idéalistes incapables de s’imaginer les horreurs de la guerre.

Ici, s’occupant uniquement de réparer et entretenir les quelques vaisseaux de débarquement avians, les ralois s’étaient imaginés intouchables, méprisant leurs adversaires, ignorant l’existence de leurs alliés, ils s’étaient imaginés invincibles. Maintenant la mort était parmi eux, fauchant les jeunes vies sans la moindre pitié, brisant les quelques combattants plus expérimentés, les premiers qui avaient organisés la défense, les premières cibles de la fureur Na’Hesit.

Si des butariens étaient tombés, il était impossible de le dire, alors que le chaos régnait en maître absolu. Petit à petit, le moral, le courage des ralois faiblit, et petit à petit les plus jeunes recrues rompirent les rangs, laissant leurs ainés à la merci de ces étrangers sanguinaires. La curée n’en devint que plus vulgaire, ignoble, les fuyards furent pourchassés et exécutés, les résistants broyés, les rares malheureux parvenant à rejoindre la sortie, découvrir un sort qui n’avait rien à envier à ceux qui mourraient à l’intérieur. Ils furent fauchés par les flammes, et agonisèrent à même le sol alors que la chaleur du feu dévorait rapidement leur corps.

Et dans cette fureur, dans ce chaos, Anton était l’avatar même de la mort. Le ravageur riait, dément au cœur de la folie, emportant avec lui toute vie assez folle pour croiser sa route. Le butarien fut incapable de compter les ralois qu’il exécutait, tout comme le nombre de chargeurs qu’il engloutit, mais pouvait raconter avec maints détails, le plaisir coupable qu’il ressentait en ce moment. C’était pour cela, l’anéantissement de toute vie, et le contrôle, qu’Anton était né, et avait survécu à la guerre civile. C’était maintenant, dans cette tornade de violence qu’il se sentait enfin libre, qu’il effaçait la douleur de la perte, de la honte.

Puis les ralois cessèrent d’apparaître, les armes se turent, le silence se fit. Le rire dément de l’avatar se tut alors que la mort se désintéressait de l’endroit, laissant un Anton exsangue. S’affalant contre un mur, le ravageur reprit petit à petit le contrôle sur sa respiration. Autour de lui, il n’y avait que la mort. Pas même un allié ne semblait se trouver dans les alentours, le baraquement ressemblait uniquement à un immense cimetière à ce moment, et le butarien se laissa aller à un large sourire, sincère et puissant.

Puis l’instant se termina, alors qu’un autre butarien apparut dans le couloir. Le massacre était tel, que le vétéran eut du mal à marcher sans piétiner un corps. Finalement, le Na’Hesit se figea lorsqu’il aperçut le corps sans vie d’un camarade. Le combattant avait reçu un tir mortel droit dans le cœur, et s’était éteint sans cesser de tenir son arme. Attristé, Anton aida son acolyte à porter le corps jusqu’à l’extérieur. Au final, ils avaient perdu six des leurs, l’équivalent d’un contingent avait donc été perdu lors de la campagne de Turvess, et peut être même plus si les autres contingents subissaient aussi des pertes.

Une simple observation suffit à jauger la situation, les baraquements étaient nettoyés, des tirs provenaient des hangars, mais se turent rapidement, dévoilant plusieurs soldats Na’Hesits qui signalèrent à leurs alliés qu’ils maitrisaient les lieux, à l’aide de signaux lumineux. La moitié du contingent d’insertion indiqua alors à son tour que tout se passait bien sur le flanc droit. Il ne restait plus qu’à terminer de nettoyer la tour de contrôle et tout serait terminé.

« Larn, prends ce qui reste du contingent d’affrontement et rejoins la tour. » Les sept survivants se précipitèrent alors vers la tour pour prêter main forte à la troupe d’Edgar, ou à la venger. Le reste, trois membres du contingent de percée, les seuls survivants, s’occupèrent alors d’amasser les corps de leurs frères.

Satisfait, Anton retourna dans les baraquements et commença à fouiller la zone, le rez de chaussée se révéla totalement inintéressant, mais l’étage en fut tout autrement. Des bruits attirèrent le ravageur, qui découvrit deux jeunes ralois tremblants de peur sous un bureau, ou tout autre meuble. Les deux avians tentèrent de sortir leurs armes, mais ils tremblaient tellement qu’ils furent incapable de presser la détente.

"Je ne vais pas vous tuer. » Le ton était dur, et l’armure maculait de sang effraya plus qu’elle ne calma les deux jeunes. « Sortez de là avant que je perde patience. »

Il fallut plusieurs minutes, mais les ralois parvinrent à vaincre leur terreur débilitante, et se relevèrent. Les deux semblaient sur le point d’éclater en sanglot. Devant se tenait un guerrier en armure intégrale, maculé de sang et lourdement armé. La peur les faisait trembler si fort qu’ils claquaient sans cesse du bec.

« Bien maintenant sortez, au moindre geste inutile, une balle dans la tête. » La menace semblait suffisante, et les deux jeunes avancèrent sans poser de questions, seulement, une fois en dehors de leur abri, les ralois découvrirent l’état du baraquement et les amoncellements de cadavres. Les deux s’effondrèrent et vomir tous leurs tripes. Les trois soldats du contingent de percée arrivèrent alors et observèrent la scène, curieux.

« Emmenez les deux dehors. Surveillez-les. » Deux Na’hesits s’avancèrent et agrippèrent les prisonniers avant de les emmener au loin. Le dernier s’approcha de son commandant.

« La tour a été capturée, les charges sont en place. » Anton enleva son casque et sourit à son ami. « Parfait, regroupe tout le monde au bout de la piste sur le côté droit, Nous allons assister au spectacle. »

Le soldat acquiesça et s’en alla accomplir sa besogne. La mission était un succès. Une fois à l’extérieur, Anton indiqua au soldat au lace flamme de faire disparaître les baraquements, puis tout le monde se regroupe au point de rendez-vous. Le ravageur fut ravi de voir qu’Edgar s’y trouvait.

« Tu as l’air d’avoir morflé Ed. » Une bouteille de bière apparut mystérieusement dans la main d’Anton. « Bois donc un coup, c’est le meilleur remède. » Dans l’autre apparut un boitier que tout le monde pouvait reconnaître.

« Et ça c’est pour le plaisir. » La détonation fut impressionnante alors que les dernières charges des Na’Hesits transformaient la tour de contrôle en boule de feu incandescente, rapidement suivit des trois hangars et leurs contenus. Un véritable succès.
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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeSam 19 Déc 2015, 17:00

Quand les crises se répandent...


Le Raloi que Roth affrontait était coriace. Malgré la férocité avec laquelle le Finlandais assaillait son adversaire, celui-ci était bon à parer ses coups, voire même à les esquiver, ce qui était risqué ! Risqué certes, mais toujours intéressant pour le Raloi qui avait à y gagner en marge de manœuvre. Ce fut ainsi qu’il put riposter d’un coup de serre porté au visage du Transhumain, ayant reculé et manqué de perdre l’équilibre à la réception du coup, qui avait fait giclé son sang sur ses camarades butariens. Eux qui avaient baissé leurs armes les relevèrent de suite pour braquer le Raloi, tandis qu’une belle balafre se dessinait transversalement sur le visage de Roth, de quoi le mettre un peu plus en colère.

Il se tint le visage un court instant, avant de refocaliser toute son attention sur le maudit piaf qui lui avait infligé cela. Son regard, empli de haine, laissait penser qu'il ne se battait plus uniquement pour survivre, mais pour arracher brutalement la vie à l’Avian qui se trouvait en face de lui, à dandiner insupportablement.

Sa main crispée sur la poignée de sa machette, dont la lame était restée un peu trop sèche à son goût, il se garda d’une action stupide qui lui vaudrait une humiliante défaite, préférant réfléchir à la meilleure façon de vaincre cet adversaire visiblement expérimenté. Une brève réflexion, un souvenir de ses nombreux entrainements passés, lui fit se souvenir qu’en cas de difficulté dans ce genre de situation, la contre-attaque était une bonne option. Mais encore fallait-il provoquer l’adversaire, ce qui n’était généralement jamais bien difficile...

Malgré son mépris pour son adversaire, qui était également son ennemi, Roth resta suffisamment digne pour ne pas simplement céder aux classiques insultes. Il préféra laisser les mots en dehors de ce combat martial, qu’il menait du bout de sa lame. Quelques feintes lui avaient été enseignées par les formateurs de sa milice. C’était le moment ou jamais de les mettre en application.

Ainsi, le Transhumain s’avança à nouveau vers sa cible et essuya immédiatement un vif coup de lame qu'il bloqua à l'aide de son avant-bras gauche métallique, un réflexe tout bête qui lui avait déjà sauvé la vie. Au lieu de contre-attaquer avec sa propre lame, comme son mouvement le laissait croire, il projeta le Raloi d’un chassé du pied contre la console qu’il s’amusait à tripoter plus tôt. En la heurtant, le Raloi toucha à quelque chose qu'il ne fallait pas, ce qui fit disjoncter l’appareil. Retour au noir complet.

Déstabilisé, l’Avian perdit l’équilibre et, plaqué contre la console abimée, lâcha son arme au moment où Roth le frappa à la patte d’un revers bien placé, bien que lancé à l’aveuglette. Maintenant désarmé, le Raloi ne représentait plus la même menace. Comme pour se mettre à son niveau, Roth poussa du pied l’arme du Raloi, qu’il avait entendu tomber non loin de lui, et rangea la sienne, avant d’attraper le guerrier rapace à la gorge, de sa main droite. Les Butariens qui avaient gardé leur casque - et leur vision nocturne activée - pourraient voir dans les moindres détails ce que Roth réservait au Raloi, et ce serait moche.

Le Transhumain frappa une première fois le Raloi dans le bec, avec sa prothèse métallique. Une deuxième fois encore, puis une troisième... quatrième... cinquième... sixième... jusqu’à ce qu’on entende le bec craquer. Le son du métal contre la corne donnait quelque chose de particulièrement organique.

Dès lors que son opposant cessa de montrer toute résistance, Roth l’acheva en enfonçant lentement sa lame de sa gorge. Quand celle-ci fut intégralement insérée, le Finlandais regarda le Raloi droit dans les yeux... - quand bien même il n’y voyait rien -, puis le laissa enfin tomber au sol et s’émanciper de sa machette dans ce même mouvement.

Personne ne fit le moindre bruit. Un Butarien mit une main sur l’épaule du Transhumain et lui tendit son casque, qu’il avait pris la peine de ramasser. Celui-ci à nouveau sur sa tête, Roth vit de toute sa rétine ce qu’il venait d’accomplir, et cela lui fit froid dans le dos. Il remercia néanmoins son camarada d’un hochement de tête, fouilla le Raloi et, n’y ayant rien dégoté d’intéressant, fit signe à l’escouade de le suivre à nouveau. Dans un silence absolu, l’escouade bravo poursuivit sa route, avec Roth à son devant, ayant laissé le cadavre au dépourvu, à trôner au sol devant un écran de console défoncé qui grésillait sporadiquement.

[...]


# UNE VINGTAINE DE MINUTES PLUS TARD

L’escouade bâbord avait fini par investir la totalité de la tour, de la réserve au toit. Plus un seul Raloi ne s’y tenait debout. Bientôt rejoint par le contingent d’environnement, Roth sut qu’il était temps de quitter le bâtiment pour assister à ce qui faisait briller les yeux de toute la troupe.

Tous les contingents se retrouvèrent donc à l’extérieur, au bout de ce qui ressemblait à une piste aéronautique. Crevant de chaud, le Finlandais en profita pour retirer son casque. Deux prisonniers ralois, surveillés de près par deux camarades, se tenaient à genoux, les mains immobilisées dans le dos, au moyen d’une sorte de version butarienne des menottes humaines. Quand Roth, couvert de sang sur le visage et à moitié synthétique, les aperçut et s’en approcha, le plus jeune des deux prisonniers partit en sanglot, tandis que le second faisait de son mieux pour ne pas trembler, ce qui marchait plutôt mal, à en juger le son qui produisait involontairement son bec.

Dans une rare absence d’empathie, qui l’étonnait lui-même, Roth n’eut pas la moindre expression face à cela. Éventuellement un petit rire étouffé, mais rien de plus. Il aperçut finalement Anton dont il se rapprocha.

« Tu as l’air d’avoir morflé Ed. »

Certainement faisait-il allusion à sa balafre. Roth haussa les épaules - après tout, il avait connu pire, dans la catégorie des vertes et des pas mûres -, mais il trouvait cela bon de le revoir, d’autant plus vu ce qu’il tenait dans l’une de ses mains ! Ce qu’il tenait dans l’autre confirma ce que Roth imaginait déjà quant à l’avenir de la base aviane.

« Bois donc un coup, c’est le meilleur remède. »

Ne se faisant pas prier, Roth but une grande lampée, formant une silhouette que le contre-jour produit par l’ampleur de l’explosion sublima. Tous hurlèrent le succès de la mission, sauf les deux seuls Ralois survivants, dont l’un d’eux tourna même de l’œil.

La suite des évènements dépendait d’Anton, dont tout le monde attendait les prochaines instructions.

« Je suis avec toi. » Fit d’ailleurs le Finlandais en rendant sa bouteille au chef butarien, requinqué comme jamais.

À suivre...



Dernière édition par Edgar Roth Vaärminen le Dim 20 Déc 2015, 11:07, édité 1 fois
Anton Ardak

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MessageSujet: Re: Quand les crises se répandent...   Quand les crises se répandent... Icon_minitimeSam 19 Déc 2015, 21:56
Les flammes, la folie et la destruction, voilà tout ce qui se présentait au regard satisfait du destructeur, du bourreau. Ce qui était autrefois une base raloise, n’était plus aujourd’hui qu’un champ de ruine, enfin était-ce l’état que l’endroit était destiné à devenir, pour le moment, la base était encore le domaine des flammes. Les Hangars et les quelques navettes qu’elles abritaient n’étaient plus que des débris, la tour de contrôle s’était effondrait et les flammes terminaient d’effacer les restes, pour les baraquements, nulles explosions, mais simplement le règne du feu, qui avait pris avec une facilité déconcertante et emportait tout aussi vite toute trace de construction.

Et il y avait aussi un dernier incendie, une série de corps collés les uns aux autres, les corps des vétérans butariens qui avaient valeureusement combattus, et qui connaissaient les honneurs de l’incinération. Edgar tenta d’expliquer à son nouvel allié que cette tradition se rapprochait très fortement de celle de son pays, enfin d’une ancienne civilisation de sa contrée. Cela laissa Anton légèrement déstabilisé, partager ainsi des traditions avec les humains était, étrange, mais nullement étonnant puisque le feu restait un élément important dans un grand nombre de cultures.

Mais tout cela, l’admiration de la destruction, les questions culturelles et le deuil lassa finalement très vite le ravageur, qui tourna son attention vers tout autre chose. L’équipe n’avait reçu aucune instruction de la part de l’Hégémonie ou de Dahl Terminus, les deux alliés sur Turvess, aussi ils n’avaient à l’heure actuelle plus rien à faire sur place. L’équipe était donc légèrement désœuvrée, et il était pourtant important de l’occuper. Anton activa donc son omnitech et chercha la liste des cibles intéressantes que lui avaient fournies ses informateurs de tous bords. A quelques kilomètres se trouvait un avant-poste contenant des denrées pour les soldats de la zone, de quoi occuper un peu le commando et leur assurer des ressources nutritives. Dans le pire des cas, les corps des ralois serviraient pour sustenter la troupe e toute manière.

« Bien en avant, Edgar tu restes avec le contingent d’environnement et vous couvrez nos arrières. Bon c’est parti pour une bonne marche. »

***

Tranquillement assis sur le corps d’un soldat ralois, Anton dévorait goulûment un morceau de viande fumé tout en tenant fermement de l’autre main une bonne chope de bière. La troupe savourait silencieusement les dernières gouttes du précieux alcool, arrivant aux dernières lampées de leur rationnement. Soudain le silence fut brisé par un écho qu’ils ne semblaient plus attendre. Un message était enfin arrivé, et tous accueillirent la nouvelle avec une grande joie. Enfin ils allaient pouvoir bouger.

Le message était laconique, et plusieurs termes compris dedans étaient complètement incompréhensibles, sûrement des termes ralois, mais voilà une mission était enfin disponible. Satisfait, Anton ne put toutefois pas s’empêcher de se demander si les hommes qu’il avait envoyés vers Anhur avaient survécu. Voilà déjà quelques jours qu’ils étaient partis, mais rien n’indiquait que leur départ, via un cargo commercial dérobé, était un succès ou s’ils avaient été abattus.

Toutefois l’important n’était pas la réponse à cette question, mais de connaître l’emplacement de la prochaine mission. Réduits à une petite troupe de quinze combattants, les butariens commençaient à se trouver dangereusement en sous nombre, et la prochaine mission s’avérait plutôt compliquée. Il fallait exfiltrer des prisonniers humains capturés par les forces aviannes. Le plus ironique était la destination, qui n’était quatre que la base rasée quelques jours auparavant par les forces Na’Hesits. Mais aussi ironique tout cela pouvait être, le plaisir de retourner au combat balayait tout cela aussi aisément qu’une colonie humaine sous une attaque de récolteurs.

« Bon les gars, on se tire de ce trou. Ils ont besoin de l’aide de véritables combattants, alors on range la bouffe et on termine les dernières gouttes de nectar, une bonne marche nous attend si l’on veut arriver à l’heure. »

Et le ravageur obéit à ses propres injonctions, avalant avec plaisir les dernières gouttes, sachant qu’il n’en aurait plus avant de quitter la planète. Puis la troupe leva le camp et se lança dans la longue marche vers le bien être. Le commando espérait juste qu’ils allaient avoir de véritables combats une fois arrivés au bout du chemin, parce que les jeunes recrues raloises commençaient à lasser la troupe de vétérans. Mais Anton espérait surtout que la situation allait changer, Oméga lui manquait de plus en plus, lui qui n’avait plus quitté la station aussi longtemps depuis un temps immémoriale.

Maintenant, il fallait conclure et porter les derniers feux sur Turvess, de la manière la plus grandiose possible.

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