Vancouver, Terre. Voila un endroit où Adrien n’avait pas mis les pieds depuis un moment. Déjà, il n’était pas souvent sur Terre, à la base. La plupart de ses affaires pouvaient se traiter sur la Citadelle, qui avait l’avantage d’être réellement à côté de la planète mère Humaine. Et surtout, Adrien n’avait aucune raison de mettre les pieds sur Terre depuis un long moment. Famille ? Difficile de parler de relation saine, puisqu’il n’avait de contact qu’avec sa sœur. Son frère avait définitivement coupé les ponts. Et ses parents étaient morts et enterrés depuis longtemps. Ami ? Les vrais amis se comptent sur les doigts d’une main, et en tant que militaire, Adrien n’avait que peu de connaissance qui ne faisait pas partie de l’armée. Et les rares qui n’étaient pas dans l’armée n’étaient pas sur Terre, mais plutôt en voyage dans la galaxie. Bref, pas de raisons de mettre les pieds sur sa planète d’origine.

Enfin, pas de raisons… Sauf quand l’Alliance l’envoyait sur place. En l’occurrence, l’ordre arrivé quelques jours plutôt était ‘’Allez sur Terre, à Vancouver, à l’Académie, afin d’y donner un cours sur votre vécu sur le terrain, donnez quelques conseils, et faites un rapport sur les éléments prometteurs’’. En substance, Adrien était promu professeur dans cette académie où il avait lui-même était élève, et devait trouver les futurs soldats prometteurs. Facile. Il n’y connaissait absolument rien en enseignement. Comment pourrait-il se rater ? Fort de cette motivation, Adrien se consolait quand même en se disant que ses futurs élèves seraient sans doute plus stressés que lui, une fois dans la salle de classe. Il suffit d’y croire fort pour s’y convaincre.

Arrivant devant le bâtiment, Adrien replongeait dans le passé. Ca faisait un sacré bout de temps qu’il n’avait pas vu l’académie, et elle n’avait pas tant changée que ça, à l’extérieur. Comme si l’Alliance avait voulu réparer le bâtiment comme avant la Guerre, reconstruire en oubliant le passé. De l’avis d’Adrien, ce n’est pas en reconstruisant un bâtiment à l’identique qu’on effaçait les traces de la guerre. Mais si l’Alliance voulait y croire… Pénétrant dans l’enceinte de l’académie, Adrien se présenta au ‘’réceptionniste’’, un réserviste de l’armée qui travaillait ici. Celui-ci vérifia son identité et la raison de sa présence, avant de lui transmettre les autorisations de circulation au sein du bâtiment sur son Omni-Tech. Grosso modo, il pouvait aller partout de par son rang de Lieutenant, et dans les salles de classes grâce à son statut de professeur exceptionnel. Remerciant le réceptionniste, Adrien s’enfonça dans les couloirs.

On aurait pu croire que l’académie était déserte. Il était à peine plus de huit heure du matin, mais les cours avaient déjà commencés, et les couloirs étaient vide de toute présence humaine. Seuls quelques bruits venaient troubler le silence : une canalisation bruyante, la voix d’un professeur trop autoritaire, et… Un bruit de course. Chaussure contre sol, et vu le bruit, il n’y avait qu’une seule personne. Adrien analysa la situation. Environnement : l’angle d’un couloir. Chance d’esquiver la personne qui arrive : nulle. Anticipant le choc, Adrien se prépara à réceptionner le sprinteur du mieux possible pour éviter qu’ils ne finissent tout les deux par terre. Et ça ne manqua pas, le choc fut rude. Mais à la courte surprise d’Adrien, il ne s’agissait pas d’un sprinteur, mais d’une sprinteuse. Sans savoir pourquoi, Adrien s’attendait à un homme. La jeune femme dans les bras, Annaz prit le temps de la regarder vite fait. Une élève, sans aucun doute, vu son âge. Et en retard, à en juger par son essoufflement, sa course et l’heure. L’occasion pour Adrien de se faire réorienter vers la bonne salle de classe, puisqu’il s’était un peu perdu.

« Ha, on peut dire que vous tombez bien. Sans mauvais jeu de mot. Je cherche la salle… heu… Salle de sécurité. Comme vous pouvez le deviner je me suis perdu, et j’aimerais éviter de tourner en rond. Est-ce que vous pouvez m’indiquer la direction que je dois prendre, mademoiselle… ? »

Le terme de “stressée” avait dû être inventé pour qualifier l’état de la jeune femme. Ce qui était compréhensible : arriver en retard à un cours, dans une école militaire, était l’équivalent d’un suicide social pour le reste de la journée, voir de la semaine selon si l’instituteur avait passé une bonne nuit ou non. Après le cri de surprise lâché par l’élève lors de sa rencontre brutale avec Adrien, elle se dégagea rapidement des bras d’Annaz avant de lui jeter un regard inquiet. Sans doute se demandait-elle sur qui elle avait pu tomber. Adrien pour sa part était plutôt amusé de son affolement. Il se souvenait avoir lui aussi été en retard plus d’une fois, pour son plus grand malheur. Des souvenirs impérissables.

La jeune femme finit par présenter ses excuses à Adrien pour le choc inattendu. Délicate attention, sans doute plus dictée par la politesse que par la vie militaire. En revanche, elle changea vite de tête en entendant qu’il devait se rendre à la salle de sécurité. Plus stressée. Plus paniquée, aussi. Intéressant. Est-ce que la salle de sécurité était un tel enfer pour la faire réagir comme ça ? Autre chose ? Adrien n’eut pas longtemps à s’interroger, puisque la jeune femme répondait déjà à ses questions.

« - Enseigne Jade Ashford, Seconde année, Monsieur ! Je dois justement me rendre dans l'aile Nord-Est où se trouve les différentes salles de cours sur la Sécurité. Si vous voulez bien me suivre ! »

Il n’en espérait pas tant, mais au moins, il était sûr d’arriver à destination à peu près à l’heure. Ou en tout cas, pas trop en retard. Attendant que l’Enseigne ramasse son petit chapeau, qu’Adrien avait toujours trouvé ridicule et inutile, et il en avait encore la preuve. Une fois le couvre-chef ramassé, la jeune femme se redressa et invita Annaz à la suivre. Sur ses talons, ils s’engagèrent dans l’un des couloirs de droite, et en avant. Le trajet était globalement silencieux, jusqu’à ce qu’Ashford, puisque c’était sous ce nom qu’elle s’était présentée, pose une question pas inutile du tout.

« - Serait-ce déplacé de vous demander à quelle salle de cours vous vous rendez, Monsieur ? »

Pas bête, comme question. Adrien n’avait pas pensé à regarder ça, et pensait simplement chercher une fois devant les salles de classe. Oui, il venait vraiment en touriste. Mais maintenant qu’il avait un guide, ou plutôt une guide, il pouvait prévoir un peu plus le coup. Tout en marchant, il alluma donc son Omni-Tech, où le réceptionniste avait indiqué le numéro de salle dans laquelle il devait se rendre. Sans mettre de plan. Oubli ou travail à moitié fait, voila une question qui n’intéressait pas Adrien.

« Non, pas déplacé du coup, bien au contraire. C’est une très bonne idée, j’aurais bien besoin de le savoir aussi. Alors, il semblerait que je doive me rende salle… Mmmh… Anderson. Du nom de l’Amiral, ais-je besoin de le préciser. Dites moi, je suis curieux, comment se fait-il que vous soyez encore dans les couloirs à cette heure ? Je pensais les cours déjà commencés, mademoiselle Ashford. Vous êtes en retard, vous aussi ? »

Ces couloirs étaient interminables, en fait. Est-ce qu’il fallait vraiment une telle distance à parcourir pour se rendre d’un point à un autre, ou est-ce que l’architecte avait eu la folie des grandeurs ? Franchement. Bon, maintenant, ils ne devaient plus être très loin de la salle de sécurité maintenant, le bâtiment ne pouvait pas s’étaler à l’infini. En attendant, il avait tout son temps pour penser au discours qu’il allait faire aux élèves qu’il devait rencontrer. Vraiment tout son temps, et quelques minutes de plus encore. Sans compter qu’il devait préparer quelques petites surprises pour la simulation prévue. Il avait quelques idées, mais il serait limité par le réalisme des salles de classe. A lui d’innover.

Ha ? Apparemment, la jeune femme ne semble pas… Ravi, en entendant le nom de la sale de cours. Est-ce que ça serait une des futures élèves d’Adrien ? Ca serait gros, quand même. Pas impossible, cependant. Le fait qu’elle se rende dans la même direction que lui était déjà une belle coïncidence, du moins pour Annaz. Alors que ce sois une de ses futures élèves, ce n’était pas si improbable. Mais très amusant, pour Adrien du moins. La jeune femme risquait de trouver ça beaucoup moins drôle cependant. En effet, Annaz vit la jeune femme consulter son Omni-Tech, et devenir blanche comme un linge. Retenant un rire, il imagina parfaitement son embarras. Elle devait avoir compris qu’Adrien n’était pas un élève (et pas besoin d’avoir l’intelligence d’un Galarien pour le deviner), et devait se demander jusqu’à quel point elle était en mauvaise posture. Elle garda pourtant son sang-froid, hormis pour cette histoire de changement de couleur, et répondit à Adrien d’une voix franche.

« - Oui, Monsieur. Je suis en retard. Je n'ai pas entendu la première sonnerie, j'étais en salle de simulation... »

Bon, au moins, elle avait une bonne excuse. Adrien ne pensait pas la jeune femme capable de mentir sans se faire découvrir aussitôt, vu son émotivité. Il en conclut qu’elle était honnête, même si ça ne la sauverait pas de l’humiliation que son instituteur lui ferait subir une fois qu’elle entrerait en salle. Eteignant son Omni-Tech, l’Enseigne reprit sa position de ‘‘presque garde-à-vous’’, avant de confirmer ce que Annaz supposait depuis déjà quelques minutes.

« - Qui dois-je annoncer auprès du Sergent Instructeur McNamara ? »

Sergent Instructeur McNamara, avec qui Adrien devait ‘’partager’’ le cours. Ou plutôt, la personne qu’il allait envahir pour faire son speech devant les élèves. Ainsi donc, Ashford serait bien une de ses auditrices. C’était vraiment gênant pour elle, en effet. En plus d’être en retard, elle tombait sur l’invité exceptionnel du jour, qui était lui aussi en retard, et devait avouer son raté horaire. Voila qui devait lui paraitre de très mauvais augure pour la suite de la journée. La jeune femme reprit la parole avant qu’Annaz n’ait le temps de répondre, regardant à travers l’une des vitres du couloir qu’ils empruntaient.

« - La Salle Anderson est le plus grand amphithéâtre de l'établissement avec la salle Shepard. Les deux salles sont là-bas, l'une à côté de l'autre. Nous y serons dans deux minutes. »

Ils touchaient donc au bout de leur petit voyage. Adrien resta silencieux un moment, ne répondant pas à la question précédente de la jeune femme. D’un côté parce qu’il réfléchissait aux derniers points de son discours. De l’autre, il fallait l’avouer, par plaisir sadique. Il s’amusait de la peur de la jeune femme, qui semblait vouloir bien faire dans une journée merdique pour elle. Par conséquent, la suite du trajet fut silencieux, jusqu’à ce qu’ils arrivent devant la porte de l’amphithéatre. Ce ne fut qu’à ce moment là qu’Annaz reprit la parole.

« Je pense que le sergent instructeur McNamara sait à qui s’attendre. Je passe le premier, essayez de vous glisser discrètement derrière moi, vous éviterez peut-être ses foudres. Avec un peu de chance. Et merci de m’avoir guidé jusqu’ici. »

Poussant la porte de l’amphithéatre, Adrien observa l’océan de visage se tourner vers lui. Entrer dans un amphi et être discret, deux mots qui ne vont pas ensemble dans la même phrase. Un peu comme Krogan et discrétion. Dans tout les cas, l’arrivée ne pouvait pas être discrète bien entendu. Et donc, elle ne le fut pas. Adrien ignora les regards inquisiteurs des élèves, tournant son regard vers le sergent instructeur, qui ne fit pas de commentaire, se contentant de terminer ce qu’elle était en train de faire, à savoir son speech du moment sur l’importance de l’enseignement, et la différence entre l’entrainement enseigné ici et la réalité du terrain. Une excellente introduction à l’arrivée d’Annaz. Il allait s’en doute s’en inspirer. Laissant le professeur terminer son discours, Adrien se demandait où était passé la jeune femme. Apparemment, elle avait évité le pire, pour l’instant. Peut-être que l’instituteur allait passer l’éponge. Ou plus certainement attendait-il le moment adéquat pour attraper la retardataire.

La curiosité était retombée dans l’amphithéâtre Anderson. Les élèves avaient à nouveau portés leur attention sur le sergent instructeur, et sur ses paroles. Celui-ci n’avait pas fait grand cas de l’arrivée d’Adrien et d’Ashford dans la salle, se contentant de lever les yeux pour voir qui arrivait en retard. Il avait donc bien vu qu’Annaz était là, ce n’était plus donc qu’une question de minutes avant que le lieutenant ne se retrouve seul face à son public. Il mit donc ces quelques minutes à profit pour inspecter la salle du regard. C’était une salle de cours basique, dans le plus pur style des amphithéâtres de cours qu’on trouvait partout. La seule différence était une plaque commémoratrice en l’honneur de l’Amiral Anderson, retraçant sa vie. ‘’Amiral David Anderson, héros de l’Alliance, Commandant de la résistance contre les Moissonneurs, mort au combat’’.

Le sergent instructeur finit enfin son discours, et laissa passer un moment de flottement. Pour laisser à tout le monde le temps de s’imprégner de ses paroles ? Pour mieux les surprendre avec son ‘’Garde à vous’’ crié quelques instants plus tard ? Adrien n’en avait pas la moindre idée. Autour de lui, les élèves se mirent instantanément en position, tête haute et bras dans le dos. L’instituteur se rendit vers Adrien qui s’était levé aussi, mais obéir à l’ordre. Devant lui, il se mit au garde à vous, avant de lui confier ses élèves de la manière la plus militaire qui soit.

« - Ils sont à vous, Lieutenant ! »

Répondant au garde-à-vous du sergent instructeur de la même manière, Adrien le remercia d’un signe de tête en plus, avant de se diriger vers le bureau précédemment occupé par l’instituteur. Une fois installé derrière le meuble, Adrien observa les élèves. Tous étaient au garde-à-vous, bien évidemment. Si quelqu’un avait eu le malheur de ne pas l’être, il aurait mieux valu pour lui que ce sois parce qu’il soit mort. Mais tous avaient tenus leur position, dans l’attente de l’ordre leur permettant de s’assoir. Ordre qui viendrait d’Adrien. Celui-ci prit encore quelques secondes pour observer la salle, à la recherche de quelque chose de particulier. Rien du tout. Parfait.

« Bonjour à tous, bonjour à toutes. Asseyez-vous, je vous en prie. » Adrien attendit que tous le monde aient obéit et que le bruit de la foule se soit attenué avant de reprendre la parole. « Je me présente donc, Lieutenant Adrien Annaz. On m’a demandé de venir vous voir pour vous faire profiter de mon expérience du terrain. Tout comme vous, j’ai fréquenté cet établissement, il y a bien longtemps. J’ai vécu de loin l’attaque de Saren sur la Citadelle, défendu avec le SSC cette même Citadelle contre Cerberus. J’ai participé à l’Opération Marteau pour reprendre la Terre en compagnie des autres races de la Galaxie. Depuis, j’enchaine les missions pour le compte de l’Alliance.
Voila pour la présentation. A présent, et avant de se rendre en salle de simulation pour une petite… Simulation, oui, j’aimerais en savoir un peu plus sur ce que vous pensez des combats en milieu urbain. Comment vous obtenez des renseignements, comment vous les traitez, comment vous gérez les civils, ce genre de choses. Pendant ce temps, la salle aura le temps d’être préparée. Un volontaire pour m’expliquer vos méthodes ? » Appparemment, personne. Sois il leur faisait peur, sois la question était trop vague. Non, quand même, c’était clair. L’hypothèse du stress devrait être plus vraisemblable. Il était peut-être utile de changer d’angle d’attaque.
« Bon, personne apparemment. On va faire autrement. Réfléchissez à ça, nous en rediscuterons après notre simulation, et nous pourrons comparer vos points de vue. Direction la salle de simulation donc, et, ais-je besoin de le préciser, au pas de course »

Laissant les élèves passer devant lui, Adrien les regardait passer. Certains avaient l’air anxieux, en effet. D’autres essayaient de cacher leur anxiété. Certains semblaient réellement détendus, comme si ce n’était qu’un jeu. Oui bon, c’était le cas, mais il s’agissait du genre de jeu qu’on doit prendre au sérieux. Un jeu mortel, en quelques sortes. Seuls quelques uns semblaient réellement impliqués dans cette histoire de simulation, et vraiment concentrés. Ceux-ci avaient les yeux inquiets, mais la tête haute. Ils jouaient, sinon leur vie, au moins leur carrière. Intéressant. Une fois la foule sortie, Adrien suivit le sergent-chef McNamara, qui ferma la porte de l’amphithéâtre en sortant, puis rejoignit le groupe. Une fois à la salle de surveillance, il indique à Adrien le poste de sécurité, et partit se mêler à ses élèves, sans doute pour vérifier que tout le monde s’équipait correctement. Ou pour les motiver. Ou autre chose. Dans tout les cas, Adrien se retrouva seul dans le poste de sécurité de la salle de simulation, ayant le loisir d’observer ladite simulation. Bien sûr, il s’agissait d’une reproduction de combat en zone urbaine. Des hologrammes pirates, civils, des immeubles et des maisons… Une belle petite colonie attaquée par de farouches pirates. Comme cela arrivait bien souvent dans la Galaxie. Les portes de la simulation s’ouvrirent, et les élèves entrèrent en ‘’ville’’. Dans le même temps, le sergent instructeur McNamara arriva à son tour dans le poste de sécurité, et transféra sur l’un des écrans de contrôle les dossiers des élèves. Adrien prit le temps d’observer les annotations à côté, marqué ‘’prometteur’’, ‘‘trop sûre d’elle’’, ‘’gère mal son stress’’, et décida de la marche à suivre. Se dirigeant vers le micro, il fit sursauter quelques élèves trop stressés.

« Désolé, je ne suis pas très doué pour garder les surprises. Comme vous l’aviez peut-être deviné, vous êtes actuellement en plein centre urbain, attaqué par des pirates. Ils sont là depuis plusieurs heures, mais ne sont toujours pas partis, la milice locale ayant réussi à retarder leur départ. Malheureusement, de milice, il n’y en a plus, car tous sont barricadés dans le centre de communication, sous le feu des pirates. A côté de ça, les civils sont en train d’être emmené vers le vaisseau des pirates, afin d’être vendus plus tard en tant qu’esclave dans les systèmes Terminus. Votre mission est simple : éliminer la menace. Vous avez toute latitude dans vos choix. Le plan de la ville est affiché dans votre Omni-Tech. Le spatioport est au nord, le centre de communication à l’est. Précision importante, la milice n’a pas pu vous indiquer si les pirates ont posés des pièges ou non. Soyez prudents.
Maintenant, passons à la hiérarchie. Voyons un peu… Klin, Trevor, Vernich, vous êtes les sergents, arrangez-vous entre vous pour savoir qui sera sous vos ordres. Votre lieutenant aujourd’hui sera… Ashford. A vous de faire en sorte que la mission sois un succès. »

Voila, les ordres étaient donnés. Observant les sergents choisir leurs hommes, il se demandait s’il avait fait le bon choix, tout de même. Klin était considéré comme ‘’arrogant’’, et le fait d’être un simple sergent risquait de le gêner. Peut-être même allait-il tenter de sapper l’autorité pour la remplacer. Trevor lui était un ‘’timide’’, et cela se voyait. Klin parlait, Trevor hochait la tête. Vernich lui était ‘’prometteur’’, et Adrien ignorait dans quel sens. Il semblait pour l’instant simplement écouter Klin faire un long monologue agité, et pourtant, Annaz le voyait jeter des coups d’œil à la dérobé aux autres élèves faisant office de simple soldats. En train de les jauger ?
Ashford, quand à elle… Il l’avait choisi pour deux raisons. D’abord parce que son annotation la classait parmi les bons éléments. Ensuite, parce qu’il savait qu’elle était actuellement complètement stressée. S’il s’agissait d’une vraie attaque, elle serait dans le même état. Par conséquent, Adrien savait qu’elle serait à fond dans son rôle, plus que n’importe qui d’autre.

« Mesdames et messieurs, préparez vous, la simulation commence ! » Et pendant qu’il disait ça, le sergent instructeur McNamara termina de lancer ladite simulation pour de bons. Les pirates, civils et autres pièges furent générés par ordinateur, et la mission commença.

Depuis le poste de contrôle, Adrien voyait et entendait tout ce qui se passait dans la salle de simulation. Il avait les images des caméras éparpillées un peu partout, et le son de la fréquence radio des élèves. En résumé, il était omniscient. Tandis que les futurs officiers se préparaient en se répartissant les ‘’soldats’’ entre eux et que la jeune Lieutenant analysait le terrain, Annaz était plongé dans la lecture des dossiers des quatre gradés temporaires. Klin, Trevor, Vernich et Ashford. Il n’avait pas le temps de lire tout les dossiers, bien évidemment, et se pencherait sur les noms de ceux qui se détacheraient des autres, mais les quatre personnes qu’il avait nommé en commandant temporaire était un bon début.

Klin, tout d’abord. Les premiers mots de son dossiers comportaient le terme ‘’arrogant’’, et Adrien le trouvait approprié. Il semblait effectivement plus que sûr de lui, quitte à en oublier qu’il pouvait avoir tort. Il faudra voir sur le long terme ce qu’il en est, mais Annaz trouvait ce genre de comportement dangereux. Aussi bien pour les hommes du sergent que pour le sergent en question. Combien de temps avant qu’il ne fonce dans un piège en pensant l’ennemi stupide ?
Deuxième dossier, Trevor, le timide. Ou peut-être plutôt l’indécis. Klin était un casse-cou, Trevor était son opposé, à réfléchir à tout les points avant de prendre une décision. Une attitude parfois aussi dangereuse que celle de Klin, car l’indécision pouvait couter cher au combat. Il suffisait parfois d’une hésitation de quelques secondes pour mourir, et quelques minutes pour perdre une escouade. A voir à quel point il tergiversait en situation de combat.
Vernich, le prometteur. Un magnifique mot vague pour ne rien dire de particulier sur lui. Il semblait compétent et prenait de bonnes décisions, mais manquait de… Consistance, peut-être. Pas assez autoritaire et pas assez pointu dans ses tactiques. En réalité, il aurait fait un meilleur lieutenant qu’Ashford pour cette simulation, du moins d’après son dossier. Mais Adrien avait préféré la jeune femme. A voir comment Vernich réagirait.
Ashford, enfin, était le dernier dossier qu’Adrien consultait. En réalité, il n’avait pas besoin de lire en détail toute les informations. Sa brusque rencontre avec elle, et les quelques minutes discussions avait appris peu de choses à Annaz, mais suffisamment pour se faire une idée du caractère de la jeune femme. Perfectionniste, parfois trop, et plus que stressée à l’idée de faire une erreur. Il consulta quand même les annotations sur son travail pour y lire ce qu’il pensait déjà savoir : Ashford était quelqu’un de douée. Mais limitée par sa peur de l’échec. Adrien se demandait quand même s’il s’agissait là vraiment d’Ashford, où de l’impression qu’elle donnait aux instituteurs. Il serait de toute façon bientôt fixé : si elle était aussi perfectionniste, elle essayerait sans doute de limiter les pertes, quitte à faire quelque chose d’idiot.

Relevant la tête de sa lecture, Adrien écouta les ordres d’Ashford. Comme il s’en doutait, la jeune femme divisait ses troupes afin de récolter le plus d’informations possible sur les pirates. Klin au centre de communication, Trevor au spatioport, Vernich en guise de diversion, tandis qu’elle et deux autres ‘’soldats’’ s’occuperaient de sécuriser la zone d’évacuation. Un choix qui pourrait sans doute être considéré comme discutable. Non pas pour la sécurisation de la zone en elle-même, mais plutôt parce que ce serait elle qui s’en occuperait en personne, et ne serait pas directement impliqué. Certains diront qu’il s’agit là de couardise, d’autre de confiance envers ses sergents. Pour Adrien, il s’agissait surtout de reconnaitre ses capacités. La jeune femme était une adepte du fusil de précision, le genre d’arme difficile à embarquer dans un conflit urbain. Au moins, de là où elle était, elle pourrait utiliser son arme. Observant les diverses escouades avancer, Adrien nota quelques remarques sur son Omni-Tech, qu’il transmettrait plus tard aux concernés.

L’escouade Delta, alias celle commandée par Ashford, avançait en silence dans les rues, sans rencontrer de résistance. Ils étaient prudent à l’extrême, une bonne chose compte tenu des circonstances. Observant chaque angle, ils s’approchaient de la zone d’extraction, tout les sens aux aguets. Le silence fut troublé par les doutes d’un soldat, Standford, rapidement calmé par la Lieutenant. Ou en tout cas, le soldat finit par retrouver le silence à défaut d’être convaincu. Adrien n’en savait trop rien. Dans tout les cas, du côté d’Ashford, il n’y avait rien à voir : hormis un ou deux pièges simples à trouver pour quelqu’un ayant l’œil ouvert, la zone était calme. Les pirates n’avaient eu aucune raison de s’occuper particulièrement de cet endroit, ignorant qu’il servirait de point d’extraction. Ils avaient donc simplement laissé une poignée de surprises histoires de retarder de potentiels renforts, qui étaient finalement arrivés, et faire un maximum de dégâts. Puis ils étaient partis autre part. Délaissant Ashford, Adrien se concentra sur les autres escouades.

L’escouade Gamma, dirigée par Vernich, se frayait un chemin à travers la ville. Obéissant aux ordres de leur Lieutenant, ils allaient faire une diversion et piéger les pirates assez idiots pour tomber dans le piège. Ils avaient donc ramassés quelques explosifs laissés par les pirates dans le but initial de retarder l’Alliance, et avaient dans l’esprit de faire une explosion qui ferait assez de bruit et de lumière pour inquiéter les assaillants. Pas très subtil, mais sans doute plus efficace. Une fois l’explosion effectuée et les pirates en chemin, Gamma retournerait le piège contre les pirates en ayant préalablement piégé la zone. Entre temps, ils seraient loin, en chemin vers la zone d’extraction, sauf ordre contraire. La zone étant sûre, les pièges en place et la diversion prête à être activée, Vernich attendit une poignée de minutes avant tout faire exploser, afin de permettre aux autres escouades d’avancer vers leurs objectifs respectif. Adrien avait suivi les opérations depuis les écrans de contrôle, et approuva l’idée.

Le sergent Trevor hésitait. Il était parvenu au spatioport sans encombre, déjouant les pièges évidents posés là par les pirates. Trop évident, pour le sergent. Pour lui, un enfant ne se serait pas fait avoir. Est-ce que ces pièges étaient là pour rendre la personne le déjouant trop confiante ? Est-ce que ça cachait un piège plus subtil ? Ou alors, les pirates n’avaient-ils pas eu le temps de faire mieux ? Tout en se posant ces questions, ils avaient avancés jusqu’à la périphérie de la ville où se trouvait le spatioport. C’était à partir de là qu’ils avaient dû se faire discret, lui et son escouade, pour ne pas être repérés. Les pirates montaient une garde relâchée mais présente, bien que la plupart d’entre eux supervisaient la file de colons en train d’embarquer à bord de la frégate. Plusieurs pirates étaient cependant penchés sur les réacteurs du vaisseau. Apparemment, ils ne pouvaient plus décoller pour l’instant, vu les cris d’énervements des pirates. Voila pourquoi ils étaient toujours sur place. Cependant, la panne allait finir par être réparée un moment où un autre, et à ce moment là, plus rien ne les empêcheraient de fuir. Y avait-il moyen de tirer un avantage de cette panne ? Ou valait-il mieux ignorer cette information et se concentrer sur les pirates ? Sous l’œil des caméras et d’Annaz, le sergent Trevor hésitait sur la marche à suivre.

Accompagné d’Alpha, le sergent Klin avançait d’un pas rapide vers le centre de communication. Il n’était pas très difficile de trouver son chemin, les bruits de la bataille se faisant plus fort au fur et à mesure que l’escouade avançait. Klin n’était pas d’accord avec les ordres de son Lieutenant : pour lui, il fallait profiter de l’effet de surprise pour prendre à revers les pirates. Mais il allait obéir car il savait que l’homme dans la salle de contrôle surveillait les faits et gestes de chacun. L’insoumission était bien la pire chose à faire, quand on est surveillé par quelqu’un capable de ralentir sa carrière. Au détour d’un énième bâtiment, Alpha finit par tomber sur le centre de communication. Celui-ci subissait un véritable siège, une trentaine de pirates tirant sans répit sur la milice réfugiée dans le centre. Un méca Atlas se trouvait en face de la porte, et essayait de l’enfoncer. Il aurait été plus rapide d’utiliser les missiles, mais la ‘’main’’ du méca qui tirait les missiles était cassée : elle pendait mollement, retenue par une dizaine de câbles. Se conformant aux ordres de son Lieutenant, Klin contacta Ashford pour lui faire son rapport.

« Ici Alpha, nous sommes devant le centre de communication. Une trentaine de pirates bien armés et un Atlas amoché. Pas de visuel sur la milice. Demande permission d’attaquer. »

« Têta au rapport. Nous sommes au spatioport, le vaisseau pirate à l’air d’avoir des soucis de propulseurs. Une dizaine de pirates surveillent les civils qui montent dans la frégate. On tente l’assaut ou on attends ? »

« Gamma et moi sommes prêt pour la diversion, ça va faire un gros boom. En attente du feu vert. »

Du haut de son poste de sécurité, Adrien écoutait les communications. Pour l’instant, les ordres avaient été suivis, et les initiatives prisent avaient été bonnes. La question était maintenant de savoir si Ashford aurait les épaules pour supporter le poids des ordres qu’elle allait donner. Elle allait subir des pertes aujourd’hui, et il était important qu’elle en ait conscience. Elle le savait probablement déjà, sinon, elle allait devoir s’en rendre compte rapidement. Mais Adrien supposait que la jeune femme savait à quoi s’attendre de ce côté-là. Il se demandait surtout si elle allait pouvoir imposer son autorité à ses sergents, qui voudraient sans doute tous briller. Impatient, Annaz attendait de voir comme la Lieutenant allait réagir.

Adrien ignorait si la jeune femme était réellement sûre d’elle, ou si elle faisait semblant. Dans tout les cas, elle semblait vouloir transmettre à ses homes une certaine confiance en elle, les pousser à la croire qu’elle savait ce qu’elle faisait. Une attitude honorable un peu mise à mal par son ‘’erreur’’, celle de vouloir s’isoler. Elle s’était cependant vite reprise et fait signe à ses collègues de la suivre. Une bien meilleure idée, surtout pour quelqu’un armé d’un sniper. Si elle venait à se faire surprendre, son sniper n’aurait aucun intérêt dans un combat rapproché. Elle se reprit donc rapidement de cette erreur avant de communiquer ses ordres.

« - Gamma, vous avez mon feu vert. Mettez-vous à l'abri car cela va pas mal bouger de votre côté, je viens vous donner un soutien depuis les hauteurs. Têta, neutralisez les pirates qui travaille sur les propulseurs en premier avant de vous attaquer au reste. Je ne peux pas vous apportez de soutien pour l'instant. Alpha, permission refusée. Avec la diversion, cela va peut-être bouger de votre côté. Attendez les éventuels mouvements d'hommes avant d'attaquer le centre de communication. Tenez-moi au courant. »

Là-dessus, Adrien ne pouvait pas lui donner tort. D’après ce que Gamma avait prévu, les pirates allaient être secoués. Leur apporter un peu de soutien ne serait pas inutile, et retarder l’attaque d’Alpha serait une bonne idée. Moins d’homme à combattre, moins de pertes, potentiellement retrouver des alliés pour renforcer une autre escouade. Mais cela pouvait aussi être la plus mauvaise, si personne ne bougeait. Les forces repliées à l’intérieur ne pourraient pas attendre que les pirates meurent de vieillesse, et chaque minute passée pouvait causer la mort des forces locales. Bref, c’était quitte ou double. Mais dans les mêmes circonstances, Adrien aurait sans doute fait de même. Les choses sérieuses commençaient, et Annaz observa le déroulement des opérations.


L’escouade Gamma du sergent Vernich attendait le feu vert de leur lieutenant pour lancer la diversion. Les pièges étaient en place, à savoir une poignée de mines pour ralentir les pirates, deux-trois explosifs télécommandés et des traces incitant les pirates à se positionner sur la trajectoires des pièges en question. Ici, le sergent Vernich avait fait un peu de psychologie inversée. En laissant croire que le côté droit était piéger, il avait posé la mine du côté gauche, et vice-versa. Bref, à chaque fois que les pirates penseront éviter un obstacle, ils tomberont au contraire dans le panneau. L’autorisation accordée, ainsi que la promesse d’un soutien, et le sergent activa sa diversion
Il fit signe à ses hommes de se mettre à couvert afin d’éviter tout souci, et activa les explosifs pour la diversion. Comme il l’avait prévu, il y eut beaucoup de bruits et de lumière, et personne ne pouvait avoir raté ça. Sauf un aveugle sourd, peut-être, et encore. Dans tout les cas, les pirates ne pouvaient pas avoir fait autrement que se rendre compte de la présence de forces de l’Alliance dans le secteur. A voir comment ils réagiraient.

Du côté de Têta, les soldats observaient les civils monter dans le vaisseau contre leurs grés. Quelque uns rechignaient à grimper, mais ils rentraient vite dans le rang sous la menace des armes. L’évacuation des civils avançait donc rapidement, au grand malheur des soldats de l’Alliance qui ne pouvaient trop rien faire en l’absence d’ordre. En revanche, les réparations sur le vaisseau n’avaient pas l’air de se dérouler comme prévu. Les pirates s’agitaient et s’engueuler entre eux, s’accusant mutuellement d’incompétences. Au même moment, le sergent Trevor recevait ses ordres. D’abord les mécanos, ensuite la haie d’honneur qui faisait monter les civils à bord. Communiquant les ordres à ses soldats, il attendit que chacun soit prêt et sortit de sa couverture.
Les premiers tirs fauchèrent les pirates avant qu’ils n’aient le temps de réagir. Leurs boucliers tombèrent sous le feu nourris, les tuant avant qu’ils n’aient le temps de saisir leurs armes. Les trois quarts des mécanos étaient à terre, hors de combat, et le quart restant peinait à trouver une arme. Les pirates surveillant l’embarquement des civils réagirent plus vite, et saisirent leurs armes dès qu’ils comprirent de quoi il retournait. Une seconde trop tard, donc. Une grande partie de leurs équipiers étaient à terre, et ils se retrouvaient en sous-nombre. De plus, en voyant les forces de l’Alliance arriver, les civils se jetèrent dans les pieds de leurs tortionnaires, contribuant à les gêner. Le combat fut bref et violent, et tourna rapidement en faveur des forces de l’Alliance. Les derniers pirates qui essayèrent de se mettre à couvert dans leur vaisseau furent méthodiquement éliminés. De ce côté-là, les choses étaient réglées. Trevor envoya des hommes à l’intérieur du vaisseau pour vérifier qu’aucun pirate ne s’y cachait et pour signaler aux civils déjà embarqués qu’ils étaient libres. Le reste de ses hommes et lui-même allèrent soigner les civils blessés pendant l’affrontement, ou simplement les réconforter.

Klin fulminait. Pour lui, il était évident qu’il devait attaquer le plus tôt possible, pour prendre les pirates par surprise. Bien sûr, la diversion serait utile, mais en se débrouillant bien, et en agissant rapidement, lui et son groupe aurait pu éliminer les pirates sans avoir besoin d’atout quelconque. Malgré tout, il devait obéir aux ordres. Il attendit donc le début du feu d’artifice pour attaquer. Dès que celui-ci eu lieu, les pirates se retournèrent, tout les sens aux aguets. Ne voyant pas de danger immédiat, l’un d’entre eux fit signe aux trois-quarts des troupes d’aller voir ce qui se passait, tandis que le reste allait terminer d’éliminer l’opposition locale. Les pirates désignés partirent d’un pas vif dans la direction de l’explosion, et Alpha attendit que les assaillants soient hors de vue pour attaquer.
Menant la charge, Klin élimina un pirate avant que celui-ci ne comprenne ce qui se passe. Plusieurs autres subirent le même sort, n’ayant pas le temps de riposter. Comprenant qu’ils étaient pris entre deux feus, les pirates se mirent dos-à-dos pour couvrir le maximum de terrain possible. L’attaque aurait pu se terminer très rapidement pour les forces de l’Alliance si le méca n’était pas de la partie. Même abimé, sa mitraillette marchait toujours, et fit des ravages dans le camp Humain. Suffisamment pour que Klin commence à envisager la retraite. Mais alors qu’il allait faire signe de se replier, un missile venu du centre de communication termina de détruire la machine, sauvant sans doute les force de l’Alliance d’une débâcle. La suite du combat fut plus simple, et les pirates furent rapidement éliminés. Malgré tout, Klin avait perdu près des deux tiers de ses forces. Agacé, il parti rejoindre les forces retranchées à l’intérieur du bâtiment pour s’assurer de leur état. Ils n’étaient plus que douze vivants après le siège des pirates, mais tous pouvaient se déplacer, à défaut d’être en grande forme. Les laissant soigner leurs blessures les plus urgentes, le sergent fit son rapport à son lieutenant.

« Ici Alpha, centre de communication sécurisé. Une dizaine de survivants, on se rend à la zone d’évacuation. Une trentaine de pirates arrivent sur Gamma. »

« Têta, le vaisseau est vide est les civils en sécurité. On termine de soigner les bobos et on va au point d’évac’ »

« Gamma, du mouvement vers nous. On sait pas combien, mais avec la trentaine qui arrive du centre de comm’, ça va faire beaucoup. On reste ou on se barre ? »

Tranquillement installé dans la salle de surveillance, Adrien observait le déroulement des opérations. Ashford allait devoir jouer serrer entre les civils à protéger, Gamma qui était en danger et l’évacuation à ne pas loupée. Malgré tout, elle avait plusieurs atouts dans sa manche, comme scinder Têta, ou demander à Alpha et aux survivants de venir prêter main forte à l’escouade en danger. Dans tout les cas, la simulation serait bientôt terminée, et elle le sera sans doute dans le sang s’il venait à y avoir du combat.