Introduction
Dans la religion Drell, le culte des Trois, comptant Arashu, déesse de la maternité et du foyer, Amonkira, Dieu de la Chasse, et Kalahira, déesse des Océans et de l'Au-delà, est très important pour ceux qui vénèrent encore les Dieux Drells.
Depuis le Synacte, beaucoup de Drells se sont convertis à la voie des Porte-Flamme, en signe de remerciement pour leurs protecteurs. Mais d'autres Drells, appartenant aux trois mouvements politiques, continuent de vénérer leurs dieux, par traditions ou signe de rébellions. Cette religion est un point noir pour quelques Hanaris, qui voient en cette foi un signe de rébellion. Malgré ces divergences, les deux croyances tentent de vivre tant bien que mal en paix et éviter de tomber entre les mains des extrémistes.
(Fiche basée sur le travail de Tori Jordun. Merci à elle !) Chronologie abrégée
Les années sont en Ère Commune, années en vigueur dans la Galaxie.
>
-21 millions d’années : Ère du Sommeil, apparition des ancêtres drells, chasseurs, ils vivent en petites tribus.
>
-5500 ans : Ère de l’Eveil, les progrès technologiques et l'érudition marquent les débuts civilisés de ce peuple.
>
-1200 ans : Ère des Lamentations, suite à la sédentarisation de grandes guerres opposent les tribus et façonneront les nations modernes.
>
900 : Ère du Renouveau, la paix permet à la population de croitre et progresser dans de nombreux domaines
>
1380 : Ère Industrielle, le premier Drell qui vola à l’aide d’une machine initia cette ère de mécanique et de progrès scientifique. Cependant, dès 1450, l’industrialisation moderne et massive initie un déclin pernicieux. La pollution gagne la planète.
>
1974 : Marque le début d’une guerre mondiale aux ressources, plusieurs pays sombrent au profit d’autres, certaines parties de la planète se transforment en No man's land.
>
2015 : Premier contact extrarakhanien, les Hanaris sauvent une petite partie de la population drell en les emmenant avec eux. Le reste de la planète continue à sombrer dans la folie.
>
2025 : Le dernier convoi Hanari quitte Rakhana, laissant les miliards de Drells survivant seuls face à la guerre, la famine, les maladies... et la mort.
Evolutions de la religion
Ère du Sommeil Divers vestiges archéologiques, bien qu'en faibles quantités, on été retrouvé. Il s'agit pour la plupart d'objets en os ou en pierre, représentant des statuettes symboliques. On en a aussi retrouvé dans des sépultures dont une forme revenait souvent. Des archéologues ont émis l'hypothèse que les Drells de l'époque avaient une religion basée sur un monde mystique peuplé d'esprits. Le peu d'informations n'ont permis d'avoir que des suppositions mais parmi les hypothèses présentes, une suppose que Kalahira était déjà vénérée.
Ère de l’Eveil Rakhana étant une planète aride, la civilisation Drelle a connu une longue période nomade. A cette époque, ils vivaient surtout grâce aux troupeaux, ce qui les obligeait à suivre des cycles migratoires. Cette vie a eu pour cause de pérenniser l’aspect chamanique de leur religion. L'acquisition de progrès évolutifs ou technologiques ne privèrent pas la spiritualité de sa place centrale (travail des matières, roue, commerce, écriture, médecine, etc.).
Le chef religieux des clans est également le chef politique. On les nommait les Guides.
Lors de leur sédentarisation tardive, dans les environs de -1000 ans, des villes naquirent dans les régions les plus riches de la planète. Cette sédentarisation changea le fractionnement territorial de la planète et le mode de vie de nombreux drells, mais pas la position importante de la religion.
Ère des Lamentations Cette période fut nommée ainsi en raison des guerres qui éclatèrent et déchirèrent la planète. Ce nouveau mode de vie apportait des avantages certains, mais il déchira l'équilibre territorial des tribus. C’est à cette époque que naquirent les pays modernes des Drells.
Ces siècles furent parsemés de conflits plus ou moins longs. La religion fut prise à partie et des dissensions naquirent au sein des cultes. Ces faits plongèrent le peuple dans une condition de vie médiocre.
Ère du Renouveau A la guerre succéda la paix grâce à des accords commerciaux et la volonté des Drells de s'unir. Cette période s'accompagna d'une progression économique et technologique, chaque ville et pays ayant décidé de partager leur savoir plutôt que le garder.
La religion fut la source de ce nouvel équilibre. Le Culte Ocre fut créé. C’est la première organisation centralisée que connurent les Drells. Elle regroupa les Guides et rassembla internationalement toute la religion. De nombreux écrits furent établis à cette époque, remplaçant la tradition orale. L'Eglise fédérait les pays et dictait les grandes lignes diplomatiques.
Ère Industrielle L’industrialisation de masse et sa rapidité firent beaucoup de dégâts collatéraux. La religion en fit partie, bien que toujours profondément croyante, la population drelle se montra moins pratiquante et moins impliquée dans la vie religieuse. Le Culte Ocre perdit en influence politique.
La politique se défit de la religion, continuant d'affaiblir l'influence du Culte et faisant reculer la place de la religion au sein de la vie drelle.
A la toute fin, les guerres, la pollution et la peur amenèrent une prise de conscience chez certains. La déchéance de l'Église s'inversa totalement. Beaucoup, désespérés, se tournèrent vers elle, sans que leurs prières ne semblent être entendues. Le monde asphyxié sombrait et emportait dans sa chute la civilisation drelle.
Les Drells sauvés par les Hanaris durent faire face à deux courants : ceux qui gardaient leur religion et leurs cultures, gardant comme seul lien avec leurs racines d'origine leurs traditions, et ceux qui embrassèrent la voie des Portes-Flammes.
La découverte des autres races amena d’autres dissensions religieuses, une partie des survivants restent cependant attachée à leur religion originelle.
Légendes et cultes
Légendes fondatrices La religion drelle est polythéiste, elle comprend trois déités : Amonkira, Dieu de la chasse ; Arashu, Déesse de maternité et de la protection des familles ; et Kalahira, Déesse des océans et de l'au-delà. Les Drells croient également en des esprits naturels vivant parmi eux et possédant plus ou moins de pouvoirs élémentaires. Ces êtres peuplent végétaux, animaux et minéraux. Les Dieux sont des esprits supérieurs, ressemblant physiquement aux Drells, qui régentent l’équilibre du monde. Cependant, ce ne sont pas eux qui l’ont enfanté.
La volonté divine s’exprime à travers des signes, que ce soit par le biais de la nature, d’événements météorologiques, d’incarnation en animaux, etc. Les dieux ou les esprits sont invisibles aux yeux mortels.
--------------------------------------------------
Culte OcreL’Église drelle fut fondée durant l’Ère du Renouveau. Elle centralisa toute la tradition orale qui formait la religion drelle d'antan. C’est à cette période que les récits et légendes officiels furent choisis. Quelques variations populaires ou minoritaires subsistèrent toutefois.
Ce culte était formé d’un triumvirat rassemblant trois Guides Célestes décisionnel.
Ils sont épaulés d'un conseil composé de guides de toutes les régions. Ces dernières sont représentées proportionnellement et élisent leur guide qui sera mandaté pour une période donnée. Cela permet au Culte de garder un lien étroit avec le terrain.
Le Culte Ocre n’est pas composé d’une hiérarchie compliquée et de jeu de pouvoir. Les trois Guides Célestes élus dirigent et consultent le conseil formé par les délégués.
Le Culte ne perdura pas hors de Rakhana parmi les Drells sauvés par les Hanaris, cependant les guides sauvés restent très solidaires et respectés par le peuple.
---------------------------------
Création du monde : la légende d’UkutiIl est dit que le monde fut créé dans son intégralité par un esprit très puissant, Ukuti. Cet être suprême était un sage contemplatif. Il créa la terre, le ciel, les étoiles et peupla d’êtres vivants le monde. Il observa la vie éclore, changer, muer, disparaître ou naître. Il aima ce qu’il vit. Le monde était peuplé de magie et d’esprits qui vivaient avec les créatures mortelles. Cependant, cette harmonie fut brisée par certains esprits cupides.
On les nomma les Ombres, ils asservirent les races et se lancèrent dans une guerre de puissance pour dominer le monde. Face à tant de souffrance, Ukuti décida d’offrir à son monde le bien le plus précieux qui lui manquait : l’équilibre. Pour ce faire, un jour, Ukuti descendit de sa montagne et s’arrêta devant une plaine et observa le soleil se lever à l’horizon. Il prit sa tête, l’arracha de son corps et la posa au sol. Ainsi naquit Kalahira, l’aînée. (La plaine fut nommée à son nom.) Ukuti continua sa route et lorsque le soleil fut à son Zénith, il s’arrêta près d’un bois. L’abri des arbres était un berceau pour de nombreuses espèces. Le dieu créateur y plaça son buste. Ainsi naquit Arashu. Elle fut recueillie par une tribu drelle. Ukuti continua sa route jusqu’à ce que le soleil gagne l’horizon. Il se tenait au pied d’un grand volcan qui crachait sa fureur. Il s’assit et s’immobilisa. Lorsque le soleil disparu, naquit Amonkira, le cadet. Ukuti s'était sacrifié pour sauver sa création.
Protégée par les esprits du feu, Amonkira grandit et devint un dieu fort et combatif. Son esprit ardent et ses talents en firent un chasseur redoutable. Arashu se prit d’affection pour la tribu qui l’avait accueillie et garda une tendre affection pour ce petit peuple. Cependant, elle aima sans exception toutes les créatures mortelles et s’émerveilla devant leur capacité à créer la vie. A leurs côtés, les secrets de la vie n’eurent plus aucun secret pour elle. L’Aînée, Kalahira, se trouva seule sur cette plaine désertique. Elle avait hérité de la tête d’Ukuti et possédait un savoir infini. Consciente de l’état du monde et du mal causé par les Esprits des Ombres, elle prit la route et alla trouver ses sœurs après son troisième jour de méditation.
Ainsi commença le monde.
---------------------------------------------
La TrinitéKalahira, l’aînée possédait savoir et puissance. Elle commandait aux forces mystiques. Arashu, était pourvue de la puissance de la vie, tendre et protectrice. Amonkira, fougueux possédait toutes les capacités d’un bon chasseur, adroit, rapide, il ne manquait jamais sa cible. Ralliant les esprits à leur cause, ils entamèrent une grande guerre contre les Ombres. Cette guerre marqua la surface de Rakhana, des falaises aux pics abrupts, les paysages escarpés et torturés de la planète témoignent de la violence du choc. Cependant, Kalahira, après des siècles de combat, comprit la volonté de leur père, Ukuti : l’équilibre. Il ne pouvait y avoir ni vaincu, ni vainqueur. Pourtant, les Esprits des Ombres continueraient à détruire la vie jusqu’à l’éteindre totalement, si elles n’étaient pas arrêtées.
Il est dit, qu’un jour, alors que le soleil se levait, Kalahira revint vers sa sœur et son frère et leur parla en ces termes : « J’ai cherché parmi mon savoir la solution à notre problème. Il m’est apparu qu’il en existait une. Les Ombres ne s’arrêteront pas, leur nature est trop pervertie pour cela, ils continueront à voler les vies sans prêter attention à l’Équilibre. Notre devoir est de les arrêter et voici ce que nous allons faire. Je vais me poster sur cette plage afin de servir d’appât. Amonkira, tu regrouperas tous les esprits combatifs et vous pousserez les Ombres vers moi. Arashu, veille à ce qu’aucun autre esprit ne se trouve là. Je vais créer un sortilège qui emprisonnera tout esprit qui pénétrera dans ce cercle. N’y mettez jamais un pied où vous serez vous aussi prisonniers. »
Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Kalahira créa les ancres nécessaires à son sortilège et toutes les Ombres furent poussées en son sein. Quand ils furent certains qu’elles y étaient dans leur majorité, les deux cadets revinrent au rivage. Le soleil se couchait alors et plongeait vers l’horizon. Ils furent frappés par une révélation : Kalahira leur avait dit de ne jamais entrer dans le cercle sous peine de ne jamais en sortir, pourtant, elle se trouvait à l’intérieur. Leur Aînée leur sourit paisiblement. Rassurante, elle s’adressa à ses cadets : « Je vais créer une prison où ils ne pourront plus causer de tort qu’à eux-mêmes. Afin d’en garantir la viabilité, je devrais y demeurer. Cependant, je compte bien purifier toutes ces Ombres… Nous nous reverrons, par-delà les océans, dans l’au-delà. »
Les cadets promirent à leur aînée de veiller à l’Équilibre et de surveiller les quelques Ombres qui auraient échappés à leur Chasse. Lorsque le soleil disparu, Kalahira et les Ombres se volatilisèrent.
Note : initialement, les Drells imaginaient que la Déesse avait emmené les Esprits à proprement dit au-delà de l’océan. Cependant, lorsque leurs moyens d’exploration le leur permirent, ils se rendirent compte de l’impossibilité de ce fait. La notion d’au-delà de l’océan prit donc une notion plus symbolique de limite mystique. Certains imaginent qu’elle les a entraînés dans les océans et a pénétré dans les entrailles mêmes de la planète. (Ce qui expliquerait les phénomènes sismiques)
---------------------------------------------------------------
Les esprits mineurs
Initialement, ces esprits élémentaires avaient une grande importance pour le culte des clans. Ils symbolisaient des forces élémentaires invisibles, incarnées dans des objets ou êtres vivants.
Avec le temps et le Culte Ocre, ces esprits ont perdu en importances. Relégués à un rôle de fond, ils existent passivement, représentant l’énergie tellurique. En effet, le culte moderne valorise et glorifie uniquement les trois Dieux.
Il est devenu très malvenu d’invoquer les forces naturelles comme c’était le cas avant. Durant l’Ère des Lamentations, de nombreuses persécutions violentes conduisirent à la fin de cette pratique ancestrale.
Âme et Corps
Pour les croyants, l'âme une essence vitale habitant toute entité douée de vie (animal, végétal, minéral). Elle est séparée du corps, bien que liée à ce dernier. L’esprit n’est pas l’âme, mais le pont qui la lie au corps.
L’âme et le corps forment un Ensemble. Quand l'âme est atteinte d'un mal ou que le corps est malade ou blessé, la personne n'est plus "Complète". A travers leur lien, les blessures de l’un atteignent l’autre. Les maladies sont vues comme l’expression d’une blessure de l’âme. La spiritualité est donc un domaine nécessaire à la bonne santé et au bien-être. La prière et la méditation sont des moyens d’y parvenir.
La mort est la rupture du lien entre le corps et l'âme. L’âme rejoint alors son Tout : le domaine de l’au-delà, des énergies, de Kalahira. Le corps est rendu à son Tout : la terre, la matière. Des rituelles existent afin de garantir que la séparation soit totale, qu’aucune partie de l’âme ne reste piégée dans le corps et vice-versa. Il est important de partir en paix. D'antan, la dépouille du défunt faisait l'objet d'une cérémonie religieuse. Au cours de cette dernière, le guide peignait des cercles (mélange de terre et végétaux) sur le corps pour s'assurer d'une séparation saine. Ces cercles placés sur des nœuds énergétiques symbolisaient des portes spirituelles et ancres de l'âme.
De nos jours, les cérémonies comprennent surtout une prière à Kalahira afin qu'elle guide l'âme du défunt à travers l'Océan.
Le rituel existe toujours pour certains cas et auprès de certains croyants, comme avec les esprits torturés (maladies mentales, etc.), sur décision du Culte Ocre.
Dans la majorité des cas et naturellement, ce processus de séparation est sensé se dérouler sans nécessiter d'aide. Ce qui a remis en cause la pertinence de cette cérémonie. La prière et la méditation, selon le culte des Trois, suffit à garantir une transition saine. Il convient de s'abandonner aux desseins des Trois.
La séparation entre le corps et l’âme amène à une particularité psychologique : une capacité de dissociation absolue. Cette capacité permet au corps d'être dirigé comme une entité distincte de l’âme. Le corps peut être l’outil d’un dessein tiers sans que cela affecte l’équilibre de l’être et l'âme.
Cependant, lors de la fin de la dissociation, si le corps a été affecté, l’âme peut en souffrir. De plus, il est apparu que le corps garde longtemps des échos qui peuvent affecter l’âme. La répétition exagérée et le manque de récupération peuvent aussi conduire à des ruptures. Ces inconvénients peuvent être compensés par des exercices spirituels. La dissociation est donc un art qui s'entraîne et qui n'est pas sans risque.
Prières
Les Drells n'ont pas beaucoup de prières prédéfinies. Bien qu'il existe quelques livres regroupant des prières "populaires" et souvent destinées aux funérailles, la spiritualité même de la prière réside dans sa création et la dévotion de celui qui prie.
Il existe quelques règles, mais ce qui compte c'est le message et sa beauté, l'originalité n'est jamais un défaut. Voici une liste, non exhaustive, des pratiques courantes :
- Les prières sont toutes adressées aux Dieux, aucun esprit mineur n'est sollicité.
- Il n'est pas malvenu de les nommer par leur prénom, mais des formes de politesse s'imposent.
- Il est courant d'utiliser leurs attributs pour les nommer.
- Une prière peut demander, remercier, mais également n'avoir aucun autre but que partager et converser.
- Une prière récitée peut être librement réutilisée, on y attribue rarement d'auteur.
- Des offrandes alimentaires ou artistiques peuvent être effectuées avec la prière
Exemple (petite prière souvent apprise aux enfants et couramment récitée, auteur inconnu) :
A Toi, Mère de la vie, je remets mon foyer
Puisse-t-il être bienheureux et sauf
A Toi, Chasseresse, je remets mon chemin
Puisse-t-il être abondant et protégé
A Toi, Maîtresse Céleste, je remets mon âme
Puisse-t-elle trouver la voie juste
A Vous, je dédie ma vie,
celle du passé, du jour présent
et celle à venir